En 3 mois, le président de la république aura tenu au moins deux discours qui pèseront lourd dans l'héritage de son quinquennat. Le 16 mars, trouvant sans doute convaincant d'utiliser une rhétorique guerrière pour écraser un microbe, il annonçait sa décision de faire face à toutes les conséquences du virus "quoiqu'il en coûte".
La planche à billet allait sauver le pays, son économie, ses hôpitaux publics et les deux dernières années de sa présidence.
Trois mois plus tard, la séquence du confinement tirant à sa fin, il prononçait une nouvelle allocution, toujours trop longue , destinée à se décerner à lui-même un satisfecit qui ne fait cependant pas toujours l'unanimité des Gaulois supposés réfractaires. Dans notre démocratie, en effet, le peuple a toujours raison, sauf quand il a tort. En quelque 20 minutes on aura donc entendu parler d'un effort financier de l'État à hauteur de 500 milliards d'euros. Ceci était présenté comme la preuve de la solidité de notre État, et de notre modèle social.