France et politique française - Page 2114
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2018 - LE BILAN, CALMEMENT (& VOEUX 2019 ⚠️ SPOILERS)
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Le scandale de la fraude à la Sécurité sociale
Un reportage exclusif de Boulevard Voltaire
Qu’en est-il vraiment de la fraude à la Sécurité sociale ? Boulevard Voltaire a voulu savoir. Pour cela, il a interviewé la sénatrice Nathalie Goulet, qui a récemment interpellé le ministre Agnès Buzyn, ainsi que Charles Prats, magistrat, spécialiste de la lutte contre la fraude. L’enjeu serait de quatorze milliards d’euros d’enjeux potentiel de fraude… À comparer aux dix milliards que devraient coûter les mesures promises par Emmanuel Macron pour apaiser la colère des gilets jaunes.
À voir absolument. -
Pacte de Marrakech. La colère des généraux inquiète-t-elle Macron ?
Par Pierre Boisguilbert, journaliste spécialiste des médias et chroniqueur de politique étrangère ♦ Le 10 décembre dernier, plusieurs généraux retraités adressaient un vigoureux rappel à l’ordre à Emmanuel Macron pour l’empêcher d’engager la France quant au Pacte de Marrakech. Étrangement, les médias sont restés plutôt silencieux… Une preuve que le feu couve ?
PolémiaC’est le quotidien libéral L’Opinion, jugé sérieux, qui l’avait annoncé : « Publié le 10 décembre sur le site de Volontaires pour la France, un groupe de droite radicale, un appel de onze généraux officiers généraux et d’un colonel (qui ont quitté le service actif) et de l’ancien ministre de la Défense Charles Millon, dénonce la signature par la France du pacte mondial des migrations, dit “de Marrakech”. Les termes choisis dans cette lettre ouverte au président de la République sont particulièrement vifs et rejoignent ceux développés à l’extrême-droite et dans la fachosphère. On lit notamment ceci : « En décidant seul de signer ce pacte, vous ajouteriez un motif de révolte supplémentaire à la colère d’un peuple déjà malmené. Vous vous rendriez coupable d’un déni de démocratie, voire de trahison à l’égard de la nation ». « Vous ne pouvez pas décider seul d’effacer nos repères civilisationnels et nous priver de notre patrie charnelle. (…) Votre élection ne constitue pas un blanc-seing ».
Un « complot » trop beau pour être vrai
Les signataires de ce texte sont le général (air) Antoine Martinez, très actif dans les cercles de la droite radicale et animateur de Volontaires pour la France, le général Marc Bertucchi, un ancien de la brigade alpine, le général Philippe Chatenoud, qui s’était déjà fait connaitre par ses critiques contre Nicolas Sarkozy, le général André Coustou, le général Roland Dubois, le général Daniel Grosmaire, le général Christian Houdet, élu RN en Nouvelle-Aquitaine, Général Michel Issaverdens, auteur d’un livre favorable au maréchal Pétain, l’amiral Patrick Martin, le général Christian Piquemal, qui s’était connaitre et sanctionner en allant manifester à Calais contre les migrants, le général Daniel Schaeffer, spécialiste de l’Asie, le général Didier Tauzin, qui avait tenté de se présenter à la présidentielle de 2017 et place désormais son combat politique sous le signe du « Christ-Roi », le colonel Eric Chanas, ex-DGSE reconverti dans la sécurité privée. S’y ajoute, Charles Millon, ancien ministre de la Défense, époux de la philosophe catholique Chantal Delsol et qui, circonstance très aggravante, avait été élu président du conseil régional de Rhône-Alpes en 1988 grâce aux voix du Front national dont il avait fait élire en remerciement treize FN vice-présidents de commissions frontistes, dont le « sulfureux »Pierre Vial à la commission Culture.
Trop beau pour être vrai. Le pouvoir, qui cherchait des factieux partout les a trouvés, et il n’a d’ailleurs pas tardé à réagir : « Ces propos sont inadmissibles et indignes. Les généraux 2S qui ont signé ce texte sortent du devoir de réserve auquel ils sont soumis. (…) En dérogeant à leurs devoirs, ils sapent ce qui les a conduits aux responsabilités du haut desquelles ils donnent aujourd’hui des leçons. Ce faisant ils ne répondent pas à leurs obligations statutaires et s’exposent de ce fait à des sanctions disciplinaires, dont nous apprécierons l’opportunité dans les jours à venir », a fait savoir le 16 décembre le ministère des Armées, authentifiant donc la réalité de ce « putsch ».
Le stupéfiant silence des médias
Mais, curieusement cette information sensationnelle n’est pas reprise. Pourtant, elle alimenterait les accusations de mains cachées derrière les Gilets jaunes et de la présence en leur sein d’éléments « sexistes, racistes, homophobes, xénophobes, antisémites » (cf. l’ancien garde des Sceaux Christiane Taubira), thématique conspirationniste qui fait des ravages dans les milieux dominants et les médias où le très suffisant Apathie, journaliste grand donneur de leçons, voit une organisation souterraine derrière les protestataires.
Cette fois, derrière les Gilets, la Cagoule ! Du nanan pour les charognards de presse. On est donc sidéré par le silence de l’audiovisuel. Normalement, les chaînes en continu auraient dû en faire des tonnes sur les thèmes « Qui sont ils ? — Comment sauver la démocratie menacée par des militaires fascisants — Le retour du quarteron, etc. » Or, rien.
Ce mutisme incite à redoubler d’attention et de prudence. Car soit, en dépit des menaces du ministre Florence Parly, l’affaire est sans importance. Soit elle révèle une réalité qui va au-delà de signataires très typés. Le fait de ne pas en parler dans les médias aux ordres du système prouverait plutôt que ce dernier s’inquiète sérieusement. Et qu’il redoute que « la colère des légions », les militaires après les policiers et les pompiers, ne soit contagieuse.
Pierre Boisghilbert 25/12/2018
https://www.polemia.com/pacte-de-marrakech-colere-generaux-macron/
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Croissance en 2018 à 1,5 % : une « fake news » ?
La lutte contre les « fake news » a abouti, récemment, à la publication d’une loi. Certes, elle concerne les périodes préélectorales.
En dépit de la spécificité de cette loi, que dire d’une information des plus officielles lue en ce mois de décembre dans TOUS les journaux, y compris les journaux économiques, citant leur source, l’INSEE : la croissance en France, pour 2018, serait de 1,5 %.
Or, à partir des publications trimestrielles officielles de l’INSEE consultables sur son site, il apparaît que la croissance en France a été de :
– 0,2 % au premier trimestre ;
– 0,2 % au second trimestre ;
– 0,3 % au troisième trimestre (rectificatif publié en décembre).Toujours selon l’INSEE (publication de décembre 2018), la croissance devrait s’élever à 0,2 % pour le quatrième trimestre.
Partant d’une base 100, si on ajoute 0,2 %, puis 0,2 %, puis 0,3 %, puis, enfin, 0,2 %, le résultat est : 100,903.
Conclusion : la croissance, en France, devrait atteindre légèrement plus de 0,9 % pour l’année 2018, et non 1,5 %.
On peut ajouter :
– que la prévision de croissance pour le quatrième trimestre, estimée à l’origine à 0,4 %, a été révisée à la baisse à 0,2 % ;
– que la croissance au troisième trimestre a été révisée à 0,3 % après avoir été estimée à 0,4 %.Sans que l’estimation officielle de la croissance de 1,5 % ait été révisée, y compris dans les publications de la mi-décembre !
Imperturbable, l’INSEE annonce, en décembre 2018, une croissance de 0,5 % pour le premier trimestre 2019, suivie de 0,4 % pour le second trimestre. Informations reprises sans commentaire dans la presse. Au-delà des erreurs de l’INSEE dans ses prévisions pour 2018, qui ne voit que la tendance est totalement différente de ces nouvelles prévisions ?
Certes, mais voilà !
– le budget 2018 a été « construit » sur une prévision de croissance de 1,7 % ;
– le budget 2019 a été conçu sur la même prévision de croissance.Le gouvernement, l’INSEE, la presse nous tromperaient-ils délibérément pour éviter de reconnaître que les budgets 2018 et 2019 sont fondés sur des hypothèses de croissance erronées ?
Toujours dans les communications officielles de l’INSEE, la dette de la France est passée de 2.218,4 milliards, au 31/12/2017, à 2.323,3 milliards, au troisième trimestre 2018. Soit une augmentation de 104,9 milliards en neuf mois, alors que le déficit prévu pour l’année 2018 était estimé, dans la loi de finances pour 2018, à 86,7 milliards.
La dette étant alimentée par le déficit, pourquoi cet écart de 18 milliards à trois mois de la fin d’année, et avant la crise des gilets jaunes ?
Quelle est la situation réelle de la France ? La dette est-elle encore en deçà des 100 % du PIB ? Le déficit est-il en deçà des 3 % du PIB ?
En définitive, la question se pose : quand les Français auront-ils droit à la vérité et non à des « fake news » officielles ?
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Paris : feu de véhicules devant le siège du Parisien, Hidalgo dénonce un acte « inadmissible » (MàJ : l’origine accidentelle est confirmée)
L’incendie qui a pris sur une voiture avant de se propager à plusieurs véhicules samedi en début de soirée devant le siège du journal Le Parisien, à Paris, est d’origine « accidentelle », selon l’AFP qui cite une source policière.
Le feu a pris accidentellement sur une voiture », a indiqué une source policière, précisant que le conducteur a tenté de l’éteindre avant de quitter les lieux. L’incendie s’était ensuite propagé « à six ou sept autres véhicules » stationnés à proximité du siège du Parisien et du quotidien économique Les Echos, dans le XVe arrondissement de Paris. […]
29/12/2018
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Acte 7 : Les Gilets Jaunes toujours présents aux Champs Élysées.
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Gilet jaune des villes, Gilet jaune des campagnes : où en est le mouvement après l'acte 7 ?
© Stephane Mahe Source: ReutersUn gilet jaune à Bouguenais, le 10 décembre 2018 (image d'illustration).Le mouvement citoyen connaît, selon les chiffres du gouvernement, une baisse de mobilisation. Toutefois, soutenus par une majorité de Français selon les sondages, les Gilets jaunes ne semblent pas près de baisser les bras.
Difficile de passer à côté : le constat qui s'impose après l'acte 7 de la mobilisation des Gilets jaunes, le 29 décembre, est celui d'un rassemblement moins dense que les précédents, certains allant jusqu'à qualifier, en cette période des fêtes de fin d'année, le rassemblement parisien d'«anecdotique».
«Le mouvement semble poursuivre sa décrue», explique ainsi l'AFP, en fin de journée, au vu des derniers chiffres nationaux du gouvernement (12 000 manifestants en France), eux-mêmes annoncés... en milieu d'après-midi. Quant à la capitale, la préfecture de police a précisé que «seules 800 personnes [...] dans plusieurs cortèges erratiques» s'y étaient retrouvées.
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Gilets jaunes: Jean-Michel Aphatie enterre Emmanuel Macron
J’ai d’abord cru à du fake : Jean-Michel Aphatie mesurant l’ampleur réelle de la crise des gilets jaunes, de la colère, et appelant à une solution politique – législatives ou présidentielles anticipées.
Jean-Michel Aphatie reprenant à son compte les analyses développées sur Boulevard Voltaire par un Frédéric Sirgant, un Georges Michel, un Pascal Célérier, un Christian Vanneste et bien d’autres. Avec un ou deux mois de retard, certes. Mais tout de même.Et puis, j’ai écouté la totalité de la séquence. Verbatim :« On voit bien qu’il y a toujours du monde sur les ronds-points. Le ministre de l’Intérieur a dit qu’on allait tous les évacuer. Ce n’est pas le cas. Ce mouvement n’a pas vocation à s’arrêter mais à durer. Je ne sais pas pendant combien de temps le pouvoir va gérer ça. Je ne crois pas du tout à l’effet calmant du grand débat national. Nous sommes devant un problème majeur. On ne peut pas rester longtemps comme ça. Il va falloir trouver une solution, une sortie de crise, et il n’y en a pas trente-six. Je suis frappé que les actes de violence du 1er et du 8 décembre n’aient pas détourné l’opinion de ce mouvement. Ça veut dire que la colère est immense, que le lien avec celui qui incarne le pouvoir est complètement rompu. On a un problème politique d’une gravité que nous n’avons pas connue depuis très longtemps. Donc, il y a les législatives et la présidentielle. Nous en sommes là, à ce niveau de gravité. Ce n’est pas une crise ordinaire. Je ne connais pas d’autre moyen, pour résoudre une crise de cette ampleur, que de redonner la parole au peuple. »Après avoir avoir eu des mots très durs sur les gilets jaunes, voici que Jean-Michel Aphatie effectue un retournement de veste complet en direct sur LCI. S’il en est là, je vous laisse imaginer l’ambiance à l’Élysée. Et celle de la Saint-Sylvestre, sur les Champs-Élysées…Pierre Leclerc pour bvoltaire.fr -
Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose… enfin, peut-être !
La chronique de Philippe Randa
C’est le nouveau monstre à la mode qui défraie les landernaux politiques dans le monde entier : la fausse nouvelle ou « fake news ».
Emmanuel Macron, à peine élu à la Présidence de la République s’est plaint d’en avoir été particulièrement victime, accusant la Russie poutinienne, par complaisance lepéniste, d’avoir abondamment fourni les réseaux sociaux en mensonges divers et variés pour l’empêcher d’accéder à la Fonction Suprême. Sans succès, à l’évidence.
Du coup, une loi est annoncée pour lutter contre les « fake news » et beaucoup craignent qu’elle soit principalement destinée à museler les médias hostiles envers la pensée unique : que ce soit moins le mensonge qui soit à juste titre traqué que la liberté d’expression qui ne soit réprimée au nom d’une censure d’État qui n’oserait pas dire son nom.
Paranoïa ? Manipulation politique ? Complotisme ? À l’évidence, personne ne sait trop quoi en penser. François-Bernard Huygue a donc jugé utile de publier un petit livre fort décapant pour trier le bon grain de la réelle manipulation de l’ivraie complotiste : « Fake news la grande peur » (VA Editions cliquez ici) se lit facilement en une dizaine de chapitre qui permettent de se faire une idée sur la façon de « nommer le faux », de comprendre une « fausse nouvelle », de savoir si la société actuelle baigne autant qu’on le dit dans le « faux », de découvrir qui en sont véritablement les responsables et en fin de compte, de répondre à une question qui pourrait surprendre de prime abord : les citoyens en sont-ils finalement les victimes …ou les coupables ? Enfin, existe-t-il des « remèdes » pour contrecarrer la désinformation sous toutes ses formes…
Autrefois, en temps de guerre , on nommait cela, tout simplement, de la propagande ; à moins, que nous ne soyons déjà (encore ? toujours ?) en guerre… et que tout le monde n’en ait pas vraiment conscience. Le livre de François-Bernard Huygue n’en serait donc que plus urgent à découvrir.
Publiée dans le quotidien Présent.
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L’émergence d’un international-nationalisme ?
La fièvre nationaliste s’étend de part et d’autre de l’Europe, et ce, avec ou sans gilets jaunes : du Portugal à la Hongrie en passant par la France et la Belgique. Par exemple, la majorité de centre droit au Danemark a décidé, récemment, de mettre en place des mesures drastiques en matière d’immigration, celles-ci visant principalement la communauté musulmane (baisse des allocations pour les réfugiés, peines de prison doublées, éviction des caïds de cité et crèche obligatoire). À cela s’ajoutent l’élection de Trump aux États-Unis (en 2016) et celle, plus récente, de Bolsonaro au Brésil.
Assurément, une lame de fond frontiériste traverse le monde occidental. La crise du libre-échangisme est en train d’éclater au grand jour. Le monde de la « flexisécurité », du « bonus-malus », du « microcrédit », du « contrat gagnant-gagnant » et du « migrant » n’arrive plus à convaincre les masses submergées par l’hyperconsumérisme prédéterminé.
La crise de l’Occident n’est plus un fantasme pour des pessimistes patentés, mais clairement une réalité. Le nomadisme forcené, inhérent à un creusement assumé des inégalités, ne peut plus fonctionner à long terme ; si ce n’est à marche forcée. À partir de la révolution humaniste du XVIIIesiècle, l’ordre libéral-libertaire avait amorcé la libre-circulation exponentielle des biens, des marchandises, des capitaux, des actions ainsi que des familles et des individus. Mais aujourd’hui, la machine technologique s’est emballée à un niveau tel que les peuples finissent par comprendre que le nomadisme ne leur est point réservé. Ainsi, des irréductibles préfèrent leur terre à la Terre.
Le péché originel de cet ordre consiste à faire de l’argent une fin en soi, et non un simple moyen (de même pour l’outil administratif). Celui qui est frappé par le déclassement plonge logiquement dans le sentiment d’insubsistance : il a la sensation de ne plus exister. L’ordre libéral-libertaire, faisant l’objet de tant de prédictions (de Spengler, avec Le Déclin de l’Occident, en 1918, à Fukuyama, avec La Fin de l’histoire et le dernier homme, en 1992), n’arrive plus à faire rêver les foules. Car une misère intégrale ne peut être seulement financière, mais également affective et sexuelle. De Tokyo à Los Angeles, chacun s’enferme dans son petit écran pour tenter vainement de se rendre vivant. Sans complétude, rien ne résiste à la solitude. L’homme moderne est déjà un être électrisé : à jamais connecté, c’est-à-dire sciemment immatriculé. En attendant la contamination généralisée, le paysan et l’agriculteur ont encore le courage de ne pas abdiquer. Ravaisson avait écrit, dans son Testament philosophique : « Être c’est agir ; l’action est l’existence même. » Au bout du compte, on ne réagit plus quand on ne demande qu’à agir.
L’ordre libéral-libertaire risque de se rebiffer, autrement dit de se radicaliser. Dans ce cas, il soumettra ceux qui ne demandent qu’à être soumis (notamment à un « dieu vengeur ») et ne fera qu’un avec un totem numérique constitué par les plus performants algorithmes. Alors, tous ceux qui n’accepteront pas ce modèle civilisationnel seront voués à s’effacer d’eux-mêmes. Inéluctablement, l’ordre libéral-libertaire ne peut plus se contenter d’être totalitaire, mais ouvertement autoritaire. En attendant que s’accomplisse ce destin funeste, les « résignés-réclamants » (de Jacques Attali) veulent encore croire que le bonheur est dans le pré, voire sur les ronds-points. Dans tous les cas, ils ne veulent plus se contenter de la télé et du canapé.