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France et politique française - Page 3154

  • Anne-Claude Venot : Laurence Rossignol peut nous diffamer, on ne lâchera rien… pour les enfants !

    Le ministre des Familles, Laurence Rossignol, a confirmé ce lundi la prochaine abrogation d’une circulaire punissant les gynécologues orientant leurs patientes vers l’étranger pour y subir une PMA (procréation médicalement assistée). Ladite circulaire punit, depuis 2013, les gynécologues de cinq ans de prison et 75.000 euros d’amende. Réaction d’Anne-Claude Venot, fondatrice du collectif Les Adoptés pour l’Enfance et présidente de l’Agence européenne des adoptés.

    http://www.bvoltaire.fr/anneclaudevenot/laurence-rossignol-peut-nous-diffamer-on-ne-lachera-rien-pour-les-enfants,269232

  • Eric Zemmour : « Il paraît qu’on doit dire merci à Rocard… »

    Après le concert de louanges qui a salué la disparition de Michel Rocard, Eric Zemmour a rappelé son bilan, intellectuel et politique, ce matin sur RTL, ponctuant son énumération de : « Et il paraît qu’on doit lui dire merci »…

    Le bilan de Michel Rocard à Matignon, de 1988 à 1991 ? « Avec le RMI, Rocard introduit l’assistanat dans les principes de la protection sociale française et le finance par la dette ; et il paraît qu’on doit lui dire merci… Il invente la CSG, payée par l’ensemble des salariés, pour compenser le chômage de masse et l’évasion fiscale des riches et des grands groupes ; et il paraît qu’on doit lui dire merci… Il a le premier copié les mœurs politiques américaines, en osant divorcer et en le médiatisant ; et il paraît qu’on doit lui dire merci… C’est lors de son passage à Matignon que les communicants ont pris le pouvoir dans l’Etat ; et il paraît qu’on doit lui dire merci… »

    « La gauche aime les perdants magnifiques, ironise Eric Zemmour. Elle aime Poulidor et déteste Anquetil. Elle se méfie des hommes providentiels et révère les pasteurs suédois. Elle entretient avec le pouvoir des rapports hypocrites que les puritains ont avec le sexe. Elle célèbre Michel Rocard comme elle adule Pierre Mendès France. »

    L’éditorialiste explique le malentendu rocardien :

    « Rocard a été battu politiquement par Mitterrand, mais il l’a vaincu idéologiquement. Mitterrand a conservé l’Elysée, mais a mis en œuvre le programme de Rocard. Ce fut la même histoire à droite, où Chirac n’a eu la peau de Giscard que pour mieux se soumettre aux idées de l’ancien président. […] Rocard ne cessera de pester contre ce capitalisme qui avait cessé d’être civilisé, sans jamais reconnaître qu’il avait été l’idiot utile de cet ensauvagement. »

    Eric Zemmour rappelle aussi que « Michel Rocard fut le parrain de Terra Nova, ce club de réflexion socialiste qui prône les réformes libérales, le multiculturalisme etdéfend l’alliance des bobos et des enfants de l’immigration pour compenser la rupture entre la gauche et la classe ouvrière ». « Délocalisation, accroissement des inégalités, immigration de masse, ajoute-t-il : le divorce entre le peuple et la gauche est le fruit des victoires idéologiques du rocardisme. Mais c’est le secret le mieux gardé de la gauche. »

    Eric Zemmour conclut par cette anecdote :

    « Lorsque le jeune Michel refusa de passer le concours de Polytechnique, lui préférant Sciences Po avant d’entrer à l’ENA, son père, immense scientifique, lui coupa les vivres. “Tu vas apprendre à baratiner“, tança le paternel furibond. »

    Commentaire de Zemmour : « Et si le père de Michel Rocard avait eu raison ? »…

    http://fr.novopress.info/

     
  • Journal du Mardi 05 Juillet 2016 : Terrorisme / Le verdict de la commission

  • L'UMP à l'origine de l'aménagement du rattrapage du bac pour les musulmans ?

    Les membres et élus des Républicains qui protestent contre le gouvernement à propos de l'aménagement du rattrapage du bac pour les musulmans souhaitant fêter l'Aïd devraient se faire discrets. En effet, la réponse du ministère de l'Eduation nationale est cinglante et montre bien l'hypocrisie de cette droite molle :

    "Le service de presse de la ministre de l’Éducation nationale affirme que la Maison des examens a fait cette annonce à la suite de nombreuses demandes dont elle faisait l’objet. Le service de presse explique toutefois que cette dispense s’appliquera à tous les lycéens qui le souhaitent, en vertu d’une circulaire du 18 mai 2004... prise par un certain François Fillon, alors ministre de l’Éducation nationale."

    Cette circulaire précise en effet :

    "Des autorisations d’absence doivent pouvoir être accordées aux élèves pour les grandes fêtes religieuses qui ne coïncident pas avec un jour de congé et dont les dates sont rappelées chaque année par une instruction publiée au Bulletin officiel."

    Philippe Carhon  http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Idéalement dés 2017

    Ce n’est pas  une surprise totale, le libéral-souverainiste Nigel Farage, cofondateur  il y a 23 ans, dans la foulée du traité de Maastricht, du Parti pour l’Indépendance du Royaume Uni (UKIP),  a  annoncé hier qu’il prenait de nouveau du recul avec la vie politique.  Il avait  déjà démissionné  par deux fois, en 2009 puis en 2015,  de la présidence du parti avant de  s’impliquer très activement  en  faveur du Brexit. « Pendant la campagne du référendum, j’ai déclaré que je voulais récupérer mon pays. Maintenant, je dis que je veux récupérer ma vie (…). Je vais continuer à soutenir le parti, à soutenir son nouveau leader, je vais observer de très près le processus de négociation à Bruxelles et intervenir de temps en temps au Parlement européen » a t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Londres.  Qualifié par David Cameron en 2006, de rassemblement de  « barjos, de cinglés et de racistes », l’UKIP de M. Farage  refusa toute alliance formelle avec le FN au Parlement européen.  Celui-ci expliquait lors des élections européennes de 2014 pour motiver son refus  que le mouvement de Marine Le Pen  était une formation  « de gauche dure » (« hard left ») qui aurait de  « l’antisémitisme » dans son « ADN ». Plus pondéré dans son langage, moins extrémiste dans ses accusations infondées, Nigel Farage  avait ensuite affirmé qu’il « ne(voulait pas être) impoli envers Marine Le Pen, ce n’est pas nécessaire, mais (qu’il ne pensait pas ) que son parti  (le FN, NDLR) fasse partie de (sa) famille politique ».  Reste que UKIP, et c’est finalement peut être l’essentiel, a joué un rôle déterminant dans la victoire du Brexit qui a été aussi très largement, et cela M. Farage l’a très vite compris lors de cette campagne, une révolte  des catégories populaires  contre l’immigration-invasion. Reste à savoir  maintenant  si un  Royaume-Uni pleinement souverain aura à sa  tête un exécutif désireux si ce n’est d’inverser, du moins de stopper les flux migratoires, sans même préjuger de l’attitude des « élites « et autres oligarques mondialistes qui peuvent avoir  la tentation de s’asseoir sur le résultat du vote des Britanniques.  

    Britanniques qui constatent comme tout à chacun que les Européens en particulier, et le monde en général, vont vivre longtemps sous la menace du terrorisme, quels que soient les reculs sur le terrain, en Irak, en Syrie, des milices djihadistes de l’Etat islamique (EI). Vendredi, un café  fréquenté par des étrangers situé dans la capitale du Bangladesh, Dacca, a été la cible d’une attaque terroriste de l’EI qui a causé la mort de 20 personnes. Ces derniers mois dans ce même pays des dizaines d’hindous, de chrétiens, d’athées, d’homosexuels ont été assassinés par des « fous d’allah ». La veille l’EI avait revendiqué en Egypte le nouvel assassinat d’un un prêtre copte, le père Raphaël Moussa, tué par balles   dans la localité d’al-Arich (nord de la péninsule du Sinaï).

    Dimanche, réplique de l’EI après la perte de Fallouja  la semaine précédente, l’explosion d’un camion piégé  dans une rue commerçante de Bagdad, très animée en cette période de fin du ramadan, à fait au moins 213 morts, le pire attentat qu’a connu l’Irak ces dernières années. Le nonce apostolique pour la Jordanie et l’Irak, Mgr Alberto Ortega , interrogé sur cet attentat  au micro de Radio Vatican,  a une nouvelle fois  appelé à maintenir le dialogue entre les communautés et dénoncé l’instrumentalisation de la religion mahométane par les terroristes.

    Au cœur même de l‘Europe, la création voulue par les Etats-Unis et ses vassaux de l‘UE, imposée par l’intervention de l‘Otan,  d’un Kosovo  arraché à la Serbie,  officiellement indépendant depuis 2008, et totalement islamisé  par la fuite des Serbes orthodoxes et l’immigration albanaise,  est aussi très problématique. Là aussi, comme en Irak, comme dans les banlieues plurielles des villes européennes, les prosélytes du djihadisme sont à l’oeuvre.

    Sur le site réinformation.tv, Patrick Neuville écrivait le 30 juin que le gouvernement du Kosovo, qui défend officiellement un islam modéré, « estime que plus de 300 de ses ressortissants ont voyagé vers le Moyen-Orient pour faire le djihad, faisant de ce pays de moins de deux millions d’habitants (…) le plus gros contributeur, proportionnellement, en combattants islamistes pour l’Etat islamique. La ville de Kacanik a une réputation de « capitale djihadiste des Balkans (…) L’organisation Rinia Islame (jeunesse islamiste, en albanais) association de charité, se charge du recrutement à Kacanik. Rinia Islame n’est qu’une structure parmi des dizaines d’autres financées par l’Arabie saoudite et autres Etats du Golfe persique (…). Les groupes caritatifs , financés par l’Arabie saoudite prospèrent dans les communautés pauvres et rurales délaissées par le gouvernement. Les jeunes hommes y sont des proies faciles pour l’endoctrinement (…). Florim Neziraj, qui dirige l’antenne locale de la communauté islamique, accuse le gouvernement d’avoir trop longtemps négligé le problème :  Les radicaux ont pu agir librement pendant trop longtemps.  Selon lui, il est peut-être trop tard pour empêcher l’expansion de la radicalisation (…). »

    Maurice G. Dantec qui nous a quittés la semaine dernière, victime de ses addictions,  « écrivain Cyberpunk » exilé au Canada, célébré en son temps par Libération, mais  devenu catholique et  réactionnaire (un homme qui aime de Maistre, Bloy, Dostoïevski,  Joyce,  Lovecraft, Céline et Ellroy ne peut pas être foncièrement mauvais!) avait bien analysé la genèse du problème.

    Évoquant  alors les horreurs de la guerre lors de l’implosion de la Yougoslavie et l’intervention  de l’Otan,  Dantec conspuait  « cette époque nouvelle qui a décidé d’exterminer les souverainetés historiques au profit d’un morcelage ethnique pacifié, démocratique, poursuivant paradoxalement la politique des génocidaires communistes, avec d’autres moyens, mais des visées assez semblables : extraire les peuples de leurs matrices historiques, les reconfigurer selon des quotas raciaux et linguistiques, les soumettre aux lois de la communauté internationale , leur allouer la liberté d’obéir ou d’être punis. 1984 va très vite ressembler à un épisode de la Petite Maison dans la Prairie.”

    Il partageait  les craintes  de ceux qui pensent que nous serons obligés de vivre dans l’avenir  sous la menace constante du terrorisme:  « est-ce qu’il y aura d’autres attentats? Encore une fois, je ne suis pas devin, mais c’est évident qu’il y en aura d’autres. Pourquoi en France? Parce que, comme on dit sur le ton de la blague: la France et l’Algérie se sont séparées en 1962, mais c’est la France qui a eu la garde des enfants. Je n’exclus pas non plus cette idée: la France est la fille aînée de l’Église. Ébranler un symbole si fort, qui a longtemps été une réalité vivante, ça paye, stratégiquement (le terrorisme, à la fin, n’est peut-être que l’art de briser les images et de renverser les symboles). Donc, cette communauté arabo-musulmane qui n’est pas entièrement (Dieu soit loué!) pieds et poings liés aux États islamiques ou au califat sunnite est aussi, malheureusement, un vivier potentiel à l’intérieur des frontières françaises ou même canadiennes. C’est-à-dire que même si l’État Islamique est vaincu un jour militairement, politico-militairement – par la seule, la dernière puissance mondiale, la Russie –, je crois que ces réseaux demeureront actifs sur le sol français et sur le sol canadien. »

    « Le fanatique ne prend jamais de vacances. Et ce qui est plus grave, c’est qu’il a toujours une descendance. Le monde tel qu’il se dessine en ce début du XXIe siècle est un monde très dangereux, sans doute plus dangereux que le fut le XXe. » Puissent les peuples affirme Bruno Gollnisch, à commencer par le peuple français et ceux de notre continent, se doter des dirigeants capables de répondre et d’anticiper les périls mortels auxquels ils sont confrontés. Puisse la France, comme elle l’a souvent fait tout au long de sa longue histoire, être un exemple et montrer la route à suivre. Idéalement dés 2017. 

    http://gollnisch.com/2016/07/05/idealement-des-2017/

  • Les Républicains face à leurs contradictions…

    Nicolas Sarkozy connaît par cœur son histoire politique des quarante dernières années.

    « Qui tient les hauts tient les bas », un vieil adage militaire que Nicolas Sarkozy ne connaît peut-être pas mais dont il applique à merveille la version politique : qui tient les bas-fonds du parti tient les hauts ! Si, en 2014, il a accepté de « faire don de sa personne » en redevenant chef de parti, alors qu’il a exercé la plus haute fonction de l’État, ce n’était certainement pas pour aller distribuer les tracts d’Alain Juppé, coller des affiches pour Bruno Le Maire, encore moins pour faire du porte-à-porte pour NKM…

    Qui tient le parti a forcément un coup d’avance face à ceux qui peuvent avoir la faveur de l’opinion du moment. Nicolas Sarkozy connaît par cœur son histoire politique des quarante dernières années : Rocard, coupé net dans son élan en 1980 face à Mitterrand verrouillant le PS, Balladur, élu d’avance par acclamation des médias en 1994 face à Chirac, patron du RPR. Vinrent 1981 et 1995…

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  • Affrontements avec des centaines de migrants à la frontière de Vintimille

    Des affrontements avec des centaines de migrants africains qui veulent passer en France ont eu lieu ce week-end à la frontière de Vintimille. Refoulés à coups de matraque, ils sont retournés dans l’église Sant’Antonio de Vintimille, où ils sont près de 800 à être hébergés avec le soutien d’« associatifs » italiens et français. En attendant de tenter à nouveau leur chance, de plus en plus nombreux…


    Migrants à Vintimille: « Pour l’instant, nous… par nice-matin

    http://fr.novopress.info/

     
  • CHRONIQUE DE MINUIT DANS LE N°53 DE RÉFLÉCHIR & AGIR

    L’excellente et impertinente revue Réfléchir & Agir a fait paraître cette semaine son 53ème numéro, dans les pages duquel vous pourrez retrouver une recension de Minuit, le dernier livre de Vincent Vauclin.

    La voici :

    Vincent Vauclin est un pédagogue. Un remarquable pédagogue. En ces temps de disette intellectuelle voulue et préparée, il offre aux jeunes lecteurs des écrits roboratifs, concis et ô combien pertinents. Son nouvel essai porte un titre surprenant. Se plaçant sous le patronage de Jean de Brem, de Jünger, d’Evola, de Barrès, de Venner et Carl Schmitt, Vauclin soutient face à l’homme-masse, « produit de la société libérale-libertaire »,l’homme différencié. Parce que « le monde moderne relève d’une dynamique de la dispersion et de la liquéfaction, l’auteur veut « surfer l’Âge de Fer ». Au déclin rapide de l’Europe, il répond par une révolution conservatrice capable de réunir « une myriade d’activistes, de mouvements et de communautés de combat qui constituent autant de forces de dissidence et de résistance levées face à l’hydre du progrès ». Outre la renaissance impérieuse de nos peuples enracinés, la révolution continentale engendreral’Imperium Europeaum, cette consécration de grand espace enfin démodernisé. Minuit, l’heure du Sacre est un opuscule qu’il importe de méditer parce qu’il porte une radicalité aussi tranchante qu’un sabre.

    George Feltin-Tracol

    pour Réfléchir et Agir, n°53 (Été 2016)

     

    https://la-dissidence.org/2016/07/03/chronique-de-minuit-dans-le-n53-de-reflechir-agir/

  • DANIEL CONVERSANO REÇOIT LA DISSIDENCE FRANÇAISE

    Daniel Conversano reçoit les représentants de la Dissidence Française pour son émission « Vive l’Europe » ! Vincent Vauclin et Jean-Michel, respectivement fondateur et numéro 2 de la DF, purent ainsi présenter notre Mouvement au cours d’une causerie de deux heures dans une ambiance conviviale permettant de développer les grandes lignes de la Dissidence Française et plusieurs de ses thématiques.

    Voici la vidéo de cet entretien :

     

  • Les partis politiques français face au Brexit : qui sont les gagnants et les perdants ?

    Christophe Bouillaud, professeur agrégé de science politique à l’Institut d’Études politiques de Grenoble depuis 1999, agrégé de sciences sociales (1988), ancien élève de l’Ecole normale supérieure.

    ♦ FIGAROVOX/ENTRETIEN – Une semaine après le Brexit, Christophe Bouillaud analyse les conséquences politiques en France de cet événement retentissant.

    Selon lui, –et ce n’est qu’une opinion parmi d’autres– la gauche et la droite en sortent divisés tandis que le FN en profite.


    FigaroVox. – Quels sont d’ores et déjà les gagnants et les perdants du Brexit parmi les partis politiques français ?

    Tous les partis du centre, à droite ou à gauche, sont les grands perdants du Brexit dans la mesure où ils vont devoir se positionner beaucoup plus nettement sur le sort de l’Europe. Or, républicains comme socialistes détestent prendre réellement parti sur l’Europe. Ils savent très bien que c’est un sujet qui fâche autant leurs militants et leurs cadres que leurs électeurs. Avec en leur sein des sensibilités très différentes, ils ont appris depuis des lustres à ne pas trop discuter de ce sujet pour ne pas en faire un point de clivage qui les diviserait. Inversement, les gagnants du Brexit sont les partis qui ne sont pas trop divisés sur la question européenne, avec en tête le Front national, mais aussi les partisans de Jean-Luc Mélenchon. Même s’il y a encore des divisions sur l’Europe au Front national – pensons à l’euro –, il existe une cohérence d’ensemble qui les avantage.

    Un point me paraît essentiel par ailleurs : lorsqu’ils proposent des réformes pour l’Europe, tous les hommes politiques français des partis de gouvernement le font de manière extrêmement isolée de positions politiques exprimées à l’échelle de l’Union européenne. Montebourg parle de son côté sans lien avec un quelconque parti (le PSE?) ou une quelconque organisation paneuropéenne, Juppé ou Fillon sans lien avec un possible projet de leur parti européen, le PPE, la liste est longue. Aucun représentant lié à un grand parti national ne parle au nom d’un parti politique européen. Il faut aller du côté des Verts pour avoir un discours vraiment cohérent à cette échelle, mais que pèsent-ils actuellement en France et en Europe? Or si vous voulez faire concrètement une réforme de l’Europe, il faudra bien avoir des partenaires pour la soutenir. Ce qui est absolument fou quand on souhaite réformer l’Europe, c’est de se placer seul face au reste du monde, c’est ce que font pourtant tous les dirigeants des partis de centre-droit ou de centre-gauche. Ceci montre également qu’il n’y a plus en réalité, s’il y a en a jamais eu, de parti politique européen ayant une influence réelle au niveau national, malgré les vitrines historiques que sont le PPE, le PSE ou l’ALDE.

    Pensez-vous que, parmi les partis dits «populistes», il y ait aujourd’hui un semblant de coopération et de dialogue?

    Oui et c’est paradoxal! Du côté des grands partis pro-européens – PPE, PSE, ALDE – l’accord des nations ne se fait plus, et les divisions sont béantes. En revanche, les nationalistes qui avaient beaucoup de mal à se coordonner ont de plus en plus tendance à se rencontrer, à s’organiser et à se congratuler. On l’a vu à la réunion de l’Europe des Nations et des Libertés organisée le 28 janvier à Milan, organisée par huit partis sous la houlette du Front national. Rien d’aussi fort politiquement de l’autre côté, car les partis sont trop divisés eux-mêmes. Le PPE et le PSE sont vraiment des auberges espagnoles qui tirent à hue et à dia. Prenez le PSE, vous pourrez y rencontrer le ministre des Finances néerlandais, Jeoren Djisselbloem, qui est un néolibéral et un austéritaire de fer, et Arnaud Montebourg, partisan en 2012 de la démondialisation, toujours membre du PS français à ma connaissance. Ne parlons pas de la situation slovaque, où le parti lié au PSE y est allié à l’extrême droite pour gouverner – situation qu’il est bon que l’électeur français ignore! Si le PSE est bien devenu un parti fantôme, il en va de même avec le PPE où cohabitent le premier ministre hongrois Viktor Orban et des fédéralistes comme le député français Alain Lamassoure. Il y a tout un monde entre eux… Il y a certes des partis plus unitaires comme les Verts, mais ils sont tout petits, et il y a des écologistes plus à gauche qui ne sont pas chez eux…

    L’électorat ouvrier et plus généralement les classes populaires, traditionnellement travaillistes, ont le plus voté pour le Brexit et se tournent davantage vers l’UKIP de Nigel Farage. Cela change-t-il la donne pour les primaires du Parti socialiste, où les frondeurs et les «démondialistes» sont volontiers eurosceptiques sans être europhobes, à l’image de Jeremy Corbyn?

    Cela dépendra des conditions dans lesquelles seront organisées ces primaires. Si elles le sont essentiellement par les soutiens de François Hollande pour sauver le chef de l’Etat, ça ne changera rien. En revanche, si ces primaires correspondent à un départ préalable de François Hollande de la scène politique française, la gauche française essaiera de se regrouper pour ne pas être éliminée dès le premier tour. L’électorat de cette primaire libérée de l’hypothèse Hollande serait beaucoup plus large, et l’on pourrait imaginer que les frondeurs ou les soutiens d’Arnaud Montebourg lancent le thème: «On vous l’avait bien dit». L’ancien ministre du Redressement productif pourra dire: «J’avais porté une candidature en 2012 sur le thème de la démondialisation, la suite m’a largement donné raison». Ceci pourrait être un argument extrêmement fort pour lui ou pour d’autres candidats de l’aile gauche du Parti socialiste. Mais attention, ce n’est qu’une hypothèse, car encore faudrait-il qu’il s’agisse, si je puis dire, de «primaires post-Hollande», ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. La possibilité que le président de la République se représente va éloigner une bonne part des sympathisants de gauche, que Jean-Luc Mélenchon pourrait alors regrouper. Il n’est pas question en effet pour toute une partie de la gauche militante de re-légitimer en quoi que ce soit le «traître Hollande».

    La droite, partagée entre europhiles et souverainistes, privilégie largement les premiers depuis Maastricht. Le Brexit pourrait-il rompre cet équilibre? Y a-t-il un nouveau créneau qui s’ouvre pour Henri Guaino à l’intérieur des primaires LR ou pour Nicolas Dupont-Aignan en dehors?

    A droite, nous avons déjà vu les premières escarmouches. Chaque candidat se bat pour apparaître comme celui des candidats de la droite qui prendra le mieux en compte les conséquences du Brexit. François Fillon, Alain Juppé, Bruno Lemaire, bien sûr Nicolas Sarkozy, et même Jean-François Coppé ont pris position pour un grand chambardement en Europe. En revanche, toutes ces propositions de chambardement sont strictement franco-françaises et ne s’appuient aucunement dans la perspective d’un front commun réunissant une large partie de la droite européenne. En réalité, tous adoptent une posture gaullienne: «La France, la France, la France va proposer et les choses vont changer». Malheureusement, on est soit dans une Europe à 27, soit dans une Europe à 18 – c’est la zone euro – soit dans une petite Europe à 6. Dans tous les cas de figure, c’est une Europe dans laquelle l’Allemagne compte énormément. Tout chambardement dans les institutions européennes nécessitera que Berlin soit un partenaire de premier plan. Et pas seulement l’Allemagne, mais aussi l’Italie et d’autres puissances plus modestes. Cette posture souverainiste de la droite – François Fillon semble s’être rappelé récemment qu’il avait été le compagnon de route de Philippe Séguin – n’a aucun impact à l’échelle européenne pour permettre de crédibiliser les propositions d’un président de la République de droite élu en 2017. Le même problème se pose avec Nicolas Dupont-Aignan. Même s’il a quelques alliés, son projet pour une future Europe des nations n’a pas vraiment de dimension européenne. Quant à Henri Guaino, c’est en un sens le plus cohérent! Sa position gaulliste d’une France qui fait cavalier seul est assumée. Néanmoins, cette position ne saurait fonctionner. La France ne peut plus imposer sa volonté aux autres Etats membres de l’Union européenne.

    Pour le Front national, peut-on parler de consécration ou a contrario d’un dangereux pari si l’on en juge par les possibles retombées du Brexit sur l’économie britannique?

    Le Front national est de facto le grand gagnant du Brexit, car il est cohérent face aux événements qui se déroulent au Royaume-Uni. Alors même qu’il n’est pas obligé d’être en alliance avec d’autres mouvements dans la mesure où le Front national adopte une ligne nationaliste, il parvient à obtenir des soutiens d’autres partis européens. Une sorte d’Internationale des nationalistes est en train de se former. Il bénéficie aussi énormément des choix des autres partis français qui, faute de crédibilité de leur propre discours sur l’Europe, sont obligés de se rapprocher de la ligne frontiste. La droite tend ainsi à valider le discours eurosceptique. Le FN gagne surtout en crédibilité, car l’histoire semble se dérouler comme il l’avait prévu. Jusque dans les moindres détails. Regardez par exemple le vote britannique des classes populaires en faveur du Brexit : celui-ci valide le clivage frontiste du peuple contre les élites.

    C’est vrai que ses adversaires vont attribuer tous les malheurs du Royaume-Uni à ce choix populaire et que le FN n’aura d’autre choix que d’assumer jusqu’au bout ce soutien au Brexit, quoi qu’il advienne. En même temps, c’est une arme à double tranchant pour la gauche et la droite, car aujourd’hui, on ne sait rien de l’issue finale du Brexit, notamment en matière économique. Loin des catastrophes annoncées, on peut parfaitement imaginer que la situation britannique s’améliore. Ce serait alors un succès considérable pour le Front national. On parle à chaud de baisse de la livre sterling, de la bourse de Londres, etc. mais ce sont des réactions épidermiques et instantanées. En réalité, les économies bougent de façon beaucoup plus lente que ça. Ce qui compte au Front national, c’est de continuer à tenir un discours qui soit validé petit à petit par l’histoire. C’est en tenant la plume du débat européen, en imposant aux autres partis de se positionner, que Marine Le Pen compte avancer. L’euroscepticisme frontiste, qui n’a pas toujours existé, et qui tend en plus à se transformer en europhobie ou indépendantisme à la façon UKIP, s’est révélé être un excellent investissement de long terme au point que le Front national dispose en la matière d’un quasi-monopole auprès des électeurs. Le souverainisme de droite reste extrêmement limité autour de Nicolas Dupont-Aignan, tandis qu’à gauche, le souverainisme de Jean-Luc Mélenchon est extrêmement jeune, consécutif à ses déboires post-2012. C’est une certitude aujourd’hui: tous les ennuis de l’Europe sont des atouts pour le Front national.

    Christophe Bouillaud Propos recueillis par Alexis Feertchak, 30/06/2016

    Source : Figaro Vox – voix politique

    http://www.polemia.com/les-partis-politiques-francais-face-au-brexit-qui-sont-les-gagnants-et-les-perdants/