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France et politique française - Page 3518

  • Entretien avec Thibault Isabel (issue de son site personnel)

    Dans cet entretien, Thibault ISABEL pose les bases de modèles politiques, sociaux et culturels alternatifs, en réponse aux pathologies de notre société désenchantée.  >Nous vivons en effet aujourd’hui à l’ère de la démesure (qu’elle soit financière, écologique ou institutionnelle). L’heure est donc plus que jamais venue de renouer avec la sagesse traditionnelle, qui nous engageait à la modération et à la retenue, dans le respect des héritages.  Nous y exhumerons au passage des pensées d’une antique fraîcheur, qui nous feront redécouvrir la conception ancienne du beau et du sacré.  >Je suis né en 1978 à Roubaix.  Je vis à Lille. J'ai suivi des études de lettres modernes et anciennes, de philosophie et d’histoire du cinéma. Je suis Docteur en esthétique, écrivain et rédacteur en chef de la revue de sciences humaines Krisis.

    Vous êtes spécialisé dans la psychologie de l'art, l'histoire des mentalités et l'anthropologie culturelle. Ce dernier domaine est peu connu du grand public. En quoi consiste concrètement cette discipline?

    L’anthropologie culturelle est une discipline à mi-chemin entre la philosophie, la sociologie et l’histoire, qui consiste à étudier les différentes cultures, tant dans leur diversité géographique qu’historique, pour tenter de mieux comprendre les spécificités de chacune, ainsi que leur mode de fonctionnement symbolique, tout en en tirant des conclusions à valeur plus générale sur la civilisation humaine.

    Mes recherches, à partir de mes années universitaires, ont globalement été menées dans le domaine des interactions entre la culture au sens large (culture savante, culture populaire, modes de vie…) et l’évolution des mentalités. Dans quel sens peut-on dire que les goûts artistiques du moment, la virtualisation grandissante de nos rapports, le durcissement global des mentalités traduisent par exemple la mise en place d’un rapport nouveau à l’existence? C’est à ce type de questions que j’essaie de répondre. En opposant les formes culturelles actuelles à celles du passé (qu’il s’agisse d’un passé récent ou plus lointain), j’essaie de mettre au jour les caractéristiques fondamentales de notre (post)modernité, non pour en définir une «essence» (car je pense justement que les termes de «modernité» et de «tradition» sont purement conventionnels et opératoires), mais pour en cerner plutôt un «idéal-type».

    Vous êtes l’auteur de cinq ouvrages de Sciences  Humaines et collaborez régulièrement à des ouvrages collectifs, des revues académiques ou d’opinion. Les maux de nos sociétés contemporaines semblent être au cœur de vos préoccupations et de vos travaux. Comme définiriez-vous votre démarche globale et l’enjeu du travail d’écriture que vous poursuivez depuis une dizaine d’années?

    Mes travaux portent notamment sur l'étude comparée des civilisations antiques et modernes, dans une optique qui doit beaucoup à l'influence de Jacob Burckhardt et de Friedrich Nietzsche. L'exhumation du patrimoine de pensée païen, que ce soit en Grèce, en Chine ou dans d'autres contrées du globe, m'apparaît comme une alternative à la vague de désenchantement nihiliste qui semble parfois submerger le monde contemporain.

    L’enjeu, à mes yeux, est de déterminer la source du mal de vivre que je crois voir se répandre un peu partout dans les pays occidentaux; si l’on admet que notre époque est la proie d’un nihilisme qu’aucune autre époque peut-être n’avait jamais connu –à un tel niveau, du moins–, on en vient naturellement à chercher ce qui, dans les révolutions culturelles successives opérées au cours des derniers siècles, pourrait être à la racine de notre situation existentielle présente. La modernité n’est pas une «essence» radicalement coupée d’un monde ancien figé et monolithique, engoncé dans une éternelle Tradition; mais il n’en demeure pas moins que la période récente a donné naissance à un certain nombre de phénomènes culturels encore relativement inédits jusqu’à lors, et dont il s’agit d’évaluer l’impact psychologique et existentiel sur les populations. A partir d’une perspective qui était initialement située sur le terrain de la philosophie esthétique et de la psychologie culturelle, j’ai donc été amené assez rapidement à m’aventurer sur un terrain plus sociologique et politique : c’est ce qui a donné naissance aux livres que j’ai publiés.

    Mes influences sont multiples: celle de Nietzsche est prépondérante, bien sûr, mais la démarche de l’historien et philosophe Jacob Burckhardt a elle aussi été fondamentale, notamment sur le plan de ma démarche méthodologique (Burckhardt a peut-être été le premier en effet à établir clairement un lien entre la «santé» psychologique des peuples et la nature de leurs productions culturelles). Tout mon travail reste en fait très marqué par l’atmosphère particulière de la critique sociale de la seconde moitié du XIXe siècle (Taine, Bourget, etc.). Je suis également très influencé par la doctrine de Confucius et de ses disciples (notamment par Xunzi et Zhang Zai, qui sont malheureusement presque complètement inconnus en France) et je me définirais volontiers, de manière générale, comme un penseur confucéen. Enfin, je m'intéresse également beaucoup au paganisme de l’époque des débuts de la civilisation (Homère en Grèce, les Védas en Inde, le premier confucianisme en Chine) et suis attaché à l’idée de panthéisme, indissociable à mon sens de cette forme de paganisme. Cette notion de «paganisme», d’ailleurs, sera au cœur de mes deux prochains ouvrages.

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  • Philippot : «Sarkozy prend les électeurs du FN pour du bétail»

    Le vice-président du Front national estime que le président des Républicains n'arrivera pas à séduire à nouveau l'électorat frontiste.

    C'est un match qui dure depuis 2007. Avec un enjeu considérable: les suffrages d'une frange de l'électorat naviguant entre la droite et l'extrême droite au gré des élections. À l'avant-dernière présidentielle, Nicolas Sarkozy avait réussi à siphonner une partie des voix du Front national. Un rapt que l'ancien président aimerait bien réitérer, comme on peut le supposer après la lecture de l'interview qu'il a donné à Valeurs Actuelles.

    À son époque, Jean-Marie Le Pen affirmait que les électeurs séduits préfèreraient un jour «l'original à la copie». Malgré leur actuelle vive opposition dans la querelle qui divise le clan Le Pen, le vice-président du FN, Florian Philippot, ne dit aujourd'hui pas autre chose. Invité d'Europe 1, il a affirmé vendredi que le numéro de Nicolas Sarkozy était «la énième rediffusion d'un vieux feuilleton […] complètement démodé. On en connait la fin, c'est l'histoire d'une trahison.»

    Le responsable frontiste fait référence à un épisode marquant de la carrière du président des Républicains, qui, alors tout juste nommé ministre de l'Intérieur, avait promis de nettoyer une cité «au Karcher». Florian Philippot a ainsi demandé vendredi: «Il est où d'ailleurs le Karcher? Il est resté à la cave et il a une grosse couche de poussière dessus […] C'est toujours la même technique [avec Nicolas Sarkozy], il n'en connait pas d'autre, il prend les électeurs du Front national pour du bétail. Il suffirait de leur dire des mots, des stimuli sonores en quelque sorte, et ils viendraient voter pour Nicolas Sarkozy […] On peut le croire une fois, mais l'on ne peut pas se faire tromper 10, 15 ou 100 fois par la même personne.» Selon Philippot, Sarkozy serait «démonétisé».

    «S'expliquer pour les insultes»

    Le vice-président du FN a par ailleurs réaffirmé vendredi que la mise à l'écart de Jean-Marie Le Pen peut contribuer à attirer les anciens électeurs de Sarkozy. Florian Philippot et le président d'honneur du FN s'opposent vivement par médias interposés depuis le début de la crise interne au parti frontiste. Jean-Marie Le Pen est convoqué pour s'expliquer le 20 août sur tous les propos et actes qu'il a pu tenir ou faire depuis le mois d'avril, ainsi que «les insultes qu'il a pu tenir à mon encontre et contre Marine Le Pen», assure le vice-président du Front. Le cofondateur du parti risque sans doute une mesure disciplinaire qui pourrait aller jusqu'à l'exclusion.

    «Insolation générale au FN»

    L'intervention de Florian Philippot a fait réagir chez Les Républicains. La secrétaire général adjointe, Valérie Debord, a ainsi dénoncé la «vulgarité» du vice-président du FN, preuve selon elle de l'inquiétude sucitée au FN par le parti de droite.

    Le député de l'Oise Édouard Courtial, estime quant à lui que «c'est l'insolation générale au FN», accusant les membres de la direction de «divagation», notamment sur l'estimation que Sarkozy était «démonétisé». Selon lui, les «responsables semblent avoir pris un coup de chaud et font des déclarations de plus en plus incompréhensibles. C'est pour le moins amusant de voir Florian Philippot jouer les économistes quand son parti soutient l'extrême gauche en Grèce et qu'il prône le retour au franc!»

    Julien Licourt

    source : Le Figaro :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/politique/EuFlAVpEkurtAqDlkp.shtml

  • Les failles du Système : les repérer, les analyser, les exploiter (5e partie et conclusion) Intervention de Michel Geoffroy

    Polémia met cette fois en ligne la 5e et dernière partie de l’importante communication de Michel Geoffroy sur : « Les failles du système, les repérer, les analyser, les exploiter », prononcée lors de la Troisième Journée d’étude de la réinformation organisée par Polémia le 16 octobre 2010. Michel Geoffroy traite ici de l’apparition de nouvelles lignes de fracture sociale : jeunes/seniors, jeunes autochtones et jeunes allogènes, paupérisation des classes moyennes salariées en Europe.

    5e Partie et Conclusion
    Les fissures du mur médiatique :
    l’apparition de nouvelles lignes de fracture sociale

    La fracture jeunes/seniors :

    Entre la France qui travaille et celle qui profite des transferts sociaux :

    • – les jeunes seront moins riches que leurs aînés du fait de la crise des systèmes de retraite et de la désindustrialisation ;
    • – les adultes de 25/54 ans assurent en France 79% des emplois, alors qu’ils représentent 41% de la population.

    On mesure cette fracture dans les sondages : les seniors ont par exemple une opinion beaucoup plus positive de Nicolas Sarkozy que le reste de la population (ex. sondage IFOP/Paris match : 49% des français reconnaissent l’action du président en matière de lutte contre l’insécurité , mais 69 % des seniors : le Bulletin Quotidien du 9/9/2010). Même si sa bonne image chez les seniors tend à diminuer.

    La fracture entre jeunes autochtones et jeunes allogènes

    Exemples:

    • – les phénomènes d’émeutes et de violences contre les jeunes blancs (ex manif du CPE de mars 2006) ;
    • – la fracture entre les bénéficiaires de la discrimination positive et ses victimes ;
    • – les jeunes issus de l’immigration ont un taux d’activité inférieur à celui des jeunes  autochtones.

    cf. les sondages :

    •          – la majorité des jeunes Italiens se déclarent hostiles aux étrangers (étude de la Chambre des députés Les Echos du 19/2/10);
    •          – 54% des Russes soutiennent le slogan « la Russie aux Russes » (Sondage Levada AFP du 25/2/10);
    •         – 45,8% des jeunes français de 18 à 29 ans expriment une forme d’hostilité envers les étrangers selon l’institut SWG (AFP du 18/2/10);
    •          – les 16/18 ans ont voté à plus de 50% pour les partis populistes en Autriche en 2008.

    Cela traduit le fait que les Européens de souche découvrent qu’ils sont en réalité les victimes et non les bénéficiaires du Système.

    Le Système se heurte aussi à l’Islam qui est une religion qui produit des effets comparables à ceux d’une idéologie, car elle ignore la distinction entre le temporel et le spirituel. C’est aussi une religion à vocation universaliste mais qui repose sur des principes différents de ceux du Système. Le développement de l’immigration musulmane contribue ainsi à accentuer les oppositions au Système en Europe, car l’islamisation renouvelle la question de l’immigration.

    On notera que ce virage de la jeunesse européenne est occulté par le Système qui continue de véhiculer une image « soixante-huitarde » et « touche pas à mon pote » des jeunes.

    La paupérisation des classes moyennes salariées en Europe

    Le déclassement de la classe moyenne autochtone (phénomène déjà rencontré dans les pays anglo-saxons, alors que les « minorités » bénéficient d’une attention privilégiée de la part des pouvoirs publics) est encore plus ressenti dans les jeunes générations.

    Car les riches sont devenus plus riches du fait de la mondialisation (par exemple, de 2004 à 2007 le nombre de personnes gagnant plus de 500 000€ a augmenté de 70% (Les Echos du 2/4/2010) et les « défavorisés » ont changé de nature : soit ils se sont enfermés dans des trappes d’inactivité, soit ce sont avant tout des immigrés extra-européens bénéficiaires de prestations sociales qui ne sont donc pas du tout « défavorisés ».

    Il y a de nombreux signaux faibles de la paupérisation : la multiplication des magasins discount, les « petits pleins » aux stations-service, le déclassement relatif des enfants par rapport à leurs parents, l’accession à la propriété plus difficile, la progression du surendettement (+ 20% en 2 ans), les fermetures de commerces autochtones.

    A relever également que dans un certain nombre de pays touchés par la crise financière les manifestations – souvent violentes – des victimes autochtones, contre les représentants de l’oligarchie ; c’est le cas de la Grèce, de l’Islande… (pourtant traditionnellement tranquille).

    C’est le grand retournement par rapport à ce qui s’est produit dans la seconde partie du XXème siècle où l’éventail des revenus s’est réduit.

    C’est aussi un signe manifeste de l’échec de l’oligarchie dominante à assurer l’abondance matérielle pour tous (comme le communisme n’a pu assurer le règne de l’égalité et le dépérissement de l’Etat).

    Cet échec atteint le cœur du Système.

    Conclusion

    Aujourd’hui l’expérience directe du plus grand nombre montre :

    •  – que l’adhésion au Système et à son idéologie est loin d’être totale dans les pays occidentaux. Cela veut dire que ceux qui s’opposent au Système ne sont plus des marginaux, mais une majorité en formation ;
    • – que le monde dans lequel nous vivons est loin d’être parfait Cela fait apparaître encore plus insupportable ou ridicule le « monde parallèle » du système médiatique ;
    •  – que la super-lasse mondiale maîtrise de moins en moins la situation Cela veut dire qu’elle perd progressivement sa légitimité de classe super-compétente (son seul atout).

    Ces différentes prises de conscience sont susceptibles d’avoir des effets politiques à long terme en Europe même s’il est difficile de prévoir quand le Système implosera ni quelle forme cela prendra.

    Mais contrairement à ce que prétendent les historiens, les bouleversements politiques sont en général imprévisibles. Ce n’est qu’a posteriori que l’on reconstruit le caractère prétendument « inéluctable » des événements.

    L’histoire est le lieu de l’imprévisible comme l’écrit Dominique Venner !

    Michel Geoffroy
    Troisième Journée d’étude de la réinformation

    Polémia,26/10/2010

    Voir les parties précédentes :

    http://www.polemia.com/les-failles-du-systeme-les-reperer-les-analyser-les-exploiter-5e-partie-et-conclusion-intervention-de-michel-geoffroy/

  • Auto entreprise : enfonçons le clou

    Un excellent correspondant rebondit à propos du régime des auto-entrepreneurs dont le 4 août était le septième anniversaire. Et il s'interroge ou plutôt, il nous incite à juste titre à réfléchir plus avant.

    Je reprends donc les points principaux de son intervention :

    1° "4 milliards de cotisations pour 12 milliards de chiffre d'affaires, cela me paraît à première vue énorme."

    C'est en effet énorme, et cela constitue le point central, celui dont on ne parle jamais et nous allons y revenir. Le montant des cotisations versées est utilisé comme argument par les défenseurs de ce régime, – pour souligner le civisme des assujettis : ils payent des cotisations donc ils sont utiles à la société, etc. - alors que son énormité me semble plaider contre le système en général.

    2° "Bien sûr, il faut se féliciter de l'existence de ce régime, mais de là à dire que les auto entrepreneurs ont créé autant d'entreprises... "

    On doit en effet se demander ce qu'est une "entreprise".

    Je me souviens, à cet égard, d'une conférence de Pascal Salin qui soulignait que les firmes n'existent pas vraiment : la seule chose qui existe ce sont les réseaux de contrats. L'entreprise ne peut pas être limitée aux concepts de l'Insee, aux immatriculations, etc. Ou alors effectivement, il s'est créé en 2014 plus de 500 000 "entreprises" en France, contre … 350 000 en Grande Bretagne. Cherchez l'erreur.

    3° "Un auto-entrepreneur, c'est avant tout quelqu'un que personne ne veut salarier et que la loi incite à se bricoler un statut misérable d'indépendant."

    On pourrait poser le problème en termes moins méprisants et dire qu'il s'agit, dans ce cas, – car il existe d'autres cas d'auto entrepreneurs –, d'un chômeur qui a décidé de se prendre en main sans compter sur le monopole étatique.

    4° "Sans compter le nombre très important de prétendus auto entrepreneurs qui ont un chiffre d'affaires ridiculement bas, suffisant peut-être pour payer les cigarettes mais certainement pas pour vivre."

    Au prix des cigarettes c'est déjà quelque chose de pouvoir les acheter.

    5° "Par ailleurs, le problème de ce genre de mesure est toujours le même : il crée effectivement une distorsion de concurrence avec les gens qui ne bénéficient pas du régime dérogatoire."

    Là est en effet le problème : il peut se résoudre autrement en alignant les autres sur ce régime, incitant à l’activité.

    6° "De telles mesures ne sont donc cohérentes que si elles servent, une fois leur efficacité démontrée, à généraliser le libéralisme dont elles s'inspirent. "

    Nous sommes parfaitement d'accord. On ne doit pas se contenter "d'espaces" (restreints) de libertés. On doit militer pour la liberté.

    7° "Or, ni les gouvernements successifs ni la plupart des Français n'ont le réflexe élémentaire de se dire : puisque le régime de l'auto-entrepreneur marche si bien, alors ce sont les cotisations sociales et les impôts de toutes les entreprises qu'il faut massivement réduire."

    Tel est exactement le point de vue que nous défendons (CDCA, Claude Reichman, et quelques rares militants de la Liberté que je salue ici) depuis plus de 25 ans.

    De même, poursuit mon correspondant, puisque la forte baisse des cotisations sociales sur les bas salaires induit les entreprises à embaucher à bas salaire, alors c'est bien la preuve qu'il faut tailler les cotisations sociales sur l'ensemble des salaires. Hélas, personne ne fait cette déduction élémentaire ; tout le monde se repose sur ses lauriers en pensant que le boulot a été fait. Du coup, les effets pervers sont inévitables. Pareil avec les taxis : on autorise Uber, ça explose, les taxis se plaignent, on en reste là. Évidemment, les taxis ont de bonnes raisons de se plaindre. Concernant les taxis, d'ailleurs, j'aimerais bien que l'on m'explique ce qui est à l'origine de l'existence des VTC. Quelqu'un a-t-il exploité les failles de la législation, ou bien ce qui était interdit auparavant est devenu autorisé ? Aucun média ne s'est cru obligé d'expliquer cela.

    Ce qui a suscité les VTC s'appelle la libre entreprise, et leur succès résulte de la concurrence. Les medias de l'Hexagone, en général sont du côté des monopoles.

    JG Malliarakis

    http://www.insolent.fr/2015/08/pour-lanniversaire-de-lauto-entreprise.html

  • Régionales 2015 : petites magouilles entre amis

    La République sociétaliste est la République des copains, voire celle des coquins.

     

    « Moi président, la République sera exemplaire. » François Hollande aurait alors dû préciser que sa République serait exemplaire de tout ce que les Français ont en horreur. La République sociétaliste est la République des copains, voire celle des coquins. Il est impossible de revenir sur toutes les désignations scandaleuses d’amis du pouvoir à des postes clés, sur toutes les affaires ayant impliqué des membres du Parti socialiste, ou bien encore de rappeler la liste complète des décisions indignes et scandaleuses qui ont été prises depuis l’accession au pouvoir de François Hollande. Néanmoins, il est de notre devoir, à chaque fois que l’occasion se présente, de montrer aux Français à quel point les méthodes d’exercice du pouvoir exécutif par les sociétalistes n’ont rien à envier à celles de Nicolas Sarkozy.

    Autoritarisme, népotisme, mensonges, et magouilles sont quotidiennement au menu. Les soutiens du pouvoir se réduisent comme peau de chagrin, et Manuel Valls fait tout pour contenter les dernières troupes qui lui sont fidèles. Pour cela, rien de tel que de créer des titres honorifiques, à même de flatter les ego hypertrophiés des barons socialistes locaux. Ainsi, Damien Alary, président de la région Languedoc-Roussillon, a obtenu, de la part du Premier ministre la création d’un poste spécifique, celui de « président délégué de région ». Peut-être Manuel Valls s’est-il inspiré de François Hollande pour imaginer ce poste fictif, ce dernier n’étant rien de plus que le président délégué de Washington et Bruxelles pour la France. Le caractère comique de cette « loi Alary » s’arrête là. Pour le reste, elle donne la nausée.

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  • Taubira fait entrer la charia dans l’arsenal juridique français

    Je croyais notre République encore « laïque », mais voilà que la chancellerie pond onze pages discriminatoires au service de la seule communauté musulmane !

     

    Fin 2013, le concept islamique de la kafala était introduit au chapitre de l’adoption sous le vocable « Recueil légal ». Pour faciliter son application dans la seule communauté musulmane, Christiane Taubira l’entérine fin octobre 2014 avec effet immédiat. La kafala figure, d’ailleurs, en bonne place en Algérie et au Maroc. Non seulement notre laïcité vole en éclats, mais ce qui pourrait paraître sympathique à première vue occidentalisée se révèle, dans la pratique, source d’abus et de souffrance pour les enfants dans les milieux radicaux.

    « Il (Allah) n’a point fait de vos enfants adoptifs vos propres enfants » (Coran, 33 : 4). L’islam interdit l’adoption depuis que Mahomet épousa Zaynab, femme de son fils adoptif Zayd. Après s’être arrangé avec Allah pour justifier cet accouplement jugé incestueux, Mahomet mettait définitivement fin à la généreuse tradition bédouine d’adoption d’orphelins ou abandonnés ayant les mêmes droits que leurs frères et sœurs biologiques. En revanche, la kafala est « permise, voire recommandée », prescrit la fatwa du cheik Muhammad ibn Ibrahim. « Car il s’agit de bien traiter l’enfant, de lui assurer une bonne éducation religieuse, une orientation saine, et un enseignement utile ici-bas et dans l’au-delà. Cependant, l’on ne doit confier un enfant qu’à une personne connue pour son intégrité, sa piété, sa bonne conduite, son aptitude à sauvegarder les intérêts de l’enfant et son appartenance au pays d’origine de l’enfant. Ceci vise à empêcher qu’il l’emmène à un pays où son séjour risque à l’avenir de compromettre sa foi. »

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  • Le partage des ressources contre l'immigration

    Pour stopper l'immigration, supprimons les raisons d'émigrer.

    Depuis plusieurs mois, des dizaines de milliers de migrants, massés sur des embarcations de fortune, gagnent les côtes italiennes, prenant au dépourvu les pouvoirs politiques européens. Ce ne sont pas les tocards, ni les pusillanimes qui tentent l'aventure, mais les plus débrouillards et déterminés. D'autres choisissent la voie légale, le visa, pour s'installer en Europe - 200 000 chaque année en France, où le taux de chômage atteint 10 %, mais où les prestations sociales sont généreuses. Pour ces hommes et ces femmes, l'Europe est un pays de cocagne. Une fois installés en France, certains de ces immigrés s'assimilent ; d'autres pas. Les déracinés, en nombre pléthorique, versent, surtout lorsqu'ils sont musulmans, dans un communautarisme exogène et rejettent la culture française. Dans de nombreuses villes et quartiers où ils deviennent majoritaires, l'assimilation fonctionne même à l'envers et les Français de souche perdent leurs propres racines.

    La responsabilité de ces déplacements de populations incombe aux dirigeants politiques occidentaux qui ont récemment contribué à déstabiliser le Moyen-Orient et l'Afrique de l'Ouest,

    en travaillant à abattre, sous des alibis démocratiques mais avec des arrière-pensées moins désintéressées, les dictatures de Saddam Hussein en Irak en 2003, de Kadhafi en 2011, puis en soutenant la rébellion contre le régime de Bachar El-Assad.

    Mais aussi, historiquement, aux anciens colonisateurs non pas en raison de la colonisation, qui, comme l'a montré l'historien Jacques Marseille, a davantage coûté à la France qu'elle ne l'a enrichie ; mais, au contraire, parce que la France s'est débarrassée de ses colonies trop hâtivement. La décolonisation n'a pas été une bonne affaire pour les populations des pays pauvres, mais de grands groupes internationaux ont su en profiter, exploitant les ressources naturelles à leur seul profit et « au détriment du bien-être des populations locales », comme s'en indignait le pape Benoît XVI dans son exhortation apostolique Africae Munus, le 19 novembre 2011.

    L'Immigration choisie, pillage des cerveaux et des talents

    Les ressources humaines du continent, dont il aurait besoin pour se développer, sont elles aussi pillées par le biais de « l'immigration choisie », qui capte les talents. Un Rapport du groupe de réflexion au Conseil européen sur l'avenir de l'UE à l'horizon 2030 affirme ainsi que « l’UE doit élaborer une politique commune en matière d'immigration afin d'attirer les immigrants les plus qualifiés, talentueux et motivés, tout en prenant des mesures pour prévenir la perte de capital humain dans les pays d'origine ». Beau sens du paradoxe !

    En outre, les immigrés portent souvent les espérances de familles, qui se sont cotisées pour investir dans les frais du voyage. Elles en attendent un retour sur cet investissement, qui produit des effets néfastes pour les pays d'origine, selon un « rapport du groupe interministériel de réflexion sur l'immigration en France des ressortissants des pays d'Afrique noire », publié en 1992, les sommes envoyées de France par un seul Africain faisaient alors vivre 30 personnes au pays. Cette manne, s'ajoutant à l'aide internationale, perturbait l'économie et alimentait une « logique d'émigration totale ».

    Là seule solution durable pour limiter l'immigration consiste au contraire à permettre aux personnes de demeurer dans leur pays d'origine puisque, comme le rappelait déjà Léon XIII dans l'encyclique Rerum Novarum en 1891, personne « ne consentirait à échanger contre une région étrangère sa patrie et sa terre natale, s'il y trouvait les moyens de mener une vie plus tolérable ». En ce sens, le « partage des biens et des ressources » auquel appelait le pape Benoît XVI dans son encyclique Caritas in veritate, n'apparaît pas seulement comme un acte de charité et de justice, mais aussi comme une sauvegarde de notre propre nation.

     

    Eric Letty Monde&vie 

  • Pour l'anniversaire de l'auto-entreprise


    Quand on évoque le modèle social français on ne doit jamais perdre de vue que sa première conséquence peut être observée à Londres. Vivent désormais dans la capitale britannique plus de 300 000 de nos concitoyens. L'orgueilleuse citadelle de l'impérialisme financier est devenue la 6e ville "française", en fonction du nombre de ses habitants venus de notre pays. S'y côtoient toutes les couches sociales, cadres supérieurs, salariés à venus à la recherche d'emplois qu'ils y ont effectivement trouvés, mais aussi, point très importants, créateurs d'entreprises.

    Grâce au modèle social français, l'Histoire des îles britanniques a connu le plus grand arrivage en provenance qu'elles avaient connu depuis Guillaume le Conquérant. Même les horreurs de la révolution jacobine n'avaient entraîné le départ que de 140 000 de nos compatriotes. Ne poussons pas la cruauté jusqu'à comparer le chiffre des patriotes qui se rendirent à Londres pour combattre aux côtés du général De Gaulle.

    Depuis 20 ans que ce mouvement s'est développé, une seule mesure légale efficace a été prise pour sauvegarder le développement en France de l'initiative privée, et par conséquent du maintien dans notre pays des gens désireux d'entreprendre : on la doit à Hervé Novelli inventeur du régime des auto entrepreneurs. Ce concept fait partie de la loi, beaucoup plus vaste, et pas toujours heureuse, dite LME, de "modernisation de l'économie", promulguée il y a exactement 7 ans, le 4 août 2008. Le nouveau système est entré en vigueur le 1er janvier 2009.

    On se tromperait en assimilant l'approbation que mérite le travail de ce ministre, appuyé par le vote des députés en 2008, à une quelconque nostalgie "sarkozyste" : le 13 mars 2015, vendredi 13 noteront les superstitieux, l'ancien président était invité surFrance Info. En cette occasion, il a cru bon de parler de la nécessité de revoir le statut d'auto-entrepreneur, : "C'est un caillou dans ma chaussure, a-t-il osé proclamer. (...) On a un problème de concurrence déloyale entre l'auto-entrepreneur qui n'a pas d'obligation et l'artisan."

    Pourtant, c’est bien sous sa présidence que ce régime avait vu le jour. En 2009, c'est bien lui, qui s'en été prévalu dans ces termes : "Le succès de l’auto-entrepreneur est en passe de devenir un phénomène de société. Je souhaite que l’on fasse de vos histoires personnelles des exemples dans les écoles, dans les cités, à la télévision." Et d'ajouter, de manière effectivement convaincante, mais apparemment pas sincère : "Que préfère-t-on ? Laisser les travailleurs indépendants qui paient leurs cotisations et leurs impôts face à la concurrence déloyale de ceux qui travaillent sans se déclarer et sans payer aucun impôt ?"

    Ces déclarations datent, certes, mais ce qui n'a pas faibli c'est la popularité de ce dispositif. Aujourd'hui encore il représente la moitié des créations d’entreprises, 283 000 sur 551 000 créées en 2014. On comprend mal dans de telles conditions la réticence d'une partie de la droite à le défendre. En 2013, un rapport remis par l’Inspection générale des finances et par l’Inspection des affaires sociales est obligé de conclure que sur les 982 000 auto-entrepreneurs, respectant leurs obligations et, notamment, la qualification pour l’exercice des activités artisanales, leur existence ne constitue aucunement une concurrence déloyale. Représentant environ 12 milliards d'euros de chiffre d'affaires ils acquittent 4 milliards de cotisations sociales

    Cela marchait trop bien. Les socialistes donc ont essayé de le détruire.

    Mais devant la mobilisation du mouvement des "poussins" ils ont (provisoirement) reculé, se contentant d'alourdir le dispositif en le fusionnant en décembre 2014 dans le régime dit de la micro-entreprise qui maintient, malgré tout, certains principes essentiels du système.

    Ce n'est donc qu'un début, il faut continuer ce combat.

    JG Malliarakis

    http://www.insolent.fr/2015/08/pour-lanniversaire-de-lauto-entreprise.html

  • Arnaud Guyot-Jeannin : « renouer avec une anthropologie fondée sur l'ordre classique et la politique naturelle »

    Arnaud Guyot-Jeannin est l'auteur de Julius Evola (1997), Aux sources de l'erreur libérale (1999, avec Benjamin Guillemaind), Aux sources de la droite (2000), Aux sources de l'éternel féminin (2001), ouvrages parus aux éditions L'Âge d'homme. Il anime par ailleurs le Libre journal des enjeux actuels sur Radio courtoisie, et l'émission Nos chers vivants, consacrée au cinéma, sur TV Liberté.

    Monde et Vie : Arnaud Guyot-Jeannin, pensez-vous que les notions de droite et de gauche aient encore un sens aujourd'hui?

    Arnaud Guyot Jeannin : Non, elles n'en ont plus politiquement Marine Le Pen a eu la bonne idée de qualifier « UMPS », le rassemblement des forces alternantes du Système, soit la synthèse du PS et de l'UMP pour les deux premières formations politiques de gauche et de droite. La gauche montebourgeoise et ses « frondeurs » vilipendent l'eurolibéralisme financier, mais sacrifient à la logique de l’immigration, armée de réserve du Capital. De plus, cette gauche « frondeuse » représente une minorité dans l'appareil du PS ! De son côté, le gouvernement « socialiste » - qui ne mérite plus ce nom depuis son ralliement aux valeurs marchandes et au capitalisme de marché dès 1983 - n'illusionne plus les couches moyennes et populaires qui reportent maintenant leurs voix sur le Front national. Ce qui est tout de même une satisfaction !

    Quant à la droite UMP, son discours est illisible. Alain Juppé, Nathalie Kosciusko-Morizet ou François Baroin sont des sociaux-démocrates libéraux (sans parler du reconverti libéral pur et dur François Fillon qui provient du gaullisme social séguiniste) se posent en s'opposant à l'aile droite de l'UMP - de ceux qu'il faut désormais appeler « Les Républicains » - incarnée par la droite sarkozyste sous influence buissonnière. Cette dernière peut se prévaloir de défendre les valeurs traditionnelles sur le plan sociétal (la famille, la nation, etc.), mais elle participe à leur destruction par son adhésion au capitalisme mondialisé sur le plan économico-social et a toujours mené une politique cosmopolite et progressiste, une fois en place au pouvoir. Voir 2007-2012 et le quinquennat du prestidigitateur agité Nicolas Sarkozy, apôtre de l'American way of life !

    La libre circulation des biens, des capitaux, des services et des hommes contient sa propre cohérence interne au sein du sans-frontiérisme à l'échelle mondiale. La globalisation ne connaît pas les personnes, les communautés et les peuples, mais le taux de profit des multinationales du C AC 40 et autres grands groupes bancaires et financiers.

    Si la gauche se caractérise par la foi dans le progrès, comment caractériser la droite ? Au fond, existe-t-elle ?

    A. G-J. Elle se caractérise par sa foi dans la tradition, c'est-à-dire dans les racines de l'homme et la civilisation qui se perpétue à travers la transmission de celles-ci. Cette droite traditionaliste d'inspiration légitimiste sourire structurellement d'un déficit d'incarnation sur le plan politico-social de nos jours. Cependant ses valeurs sont toujours valables, plus que jamais elles répondent à la quête troublée des peuples volonté de donner un sens spirituel à sa vie dépressive, désir de préserver son identité ethnoculturelle à tous les échelons du pays contre les ravages du mélangisme anomique, aspiration à réduire les inégalités et à mettre en œuvre une vraie justice sociale contre le capitalisme absolu, à bâtir une Europe de la puissance face à une Europe des marchés à l'œuvre actuellement Retrouver cette « droite essentielle » dont a pu parler Stéphane Riais, demeure l'objectif final pour renouer avec les valeurs aristocratiques et populaires contre les valeurs bourgeoises de notre hyper-modernité parodique.

    « Qui dit conservateur dit surtout conservateur de soi-même », a écrit Bernanos. L'homme de droite est-il forcément conservateur ? Et le conservatisme peut-il sauver ? 

    A. G-J Bernanos avait raison. « Conservateur » est un mot que je répugne à utiliser positivement parce qu'il signifie trop souvent, en France, la défense des intérêts privilégiés de classe les siens propres en l'occurrence. Comme le disait Thierry Maulnier, reprenant une boutade du duc d'Orléans « Conservateur, voilà un mot qui commence bien mal ». En Allemagne, le mot possède une connotation plus traditionaliste. Il vise à perpétuer l'héritage des ancêtres. Le conservatisme peut-être alors assorti du terme « révolutionnaire », dans la mesure ou le rejet du progrès économique et technico-industriel s’accompagne d'un socialisme enraciné et communautaire. Armin Mohler a justement dénommé « Révolution conservatrice », la mouvance des intellectuels Jeunes-Conservateurs, Nationaux-Révolutionnaires, etc., qui émergea après la Première Guerre mondiale outre Rhin, dont le soldatique Ernst Jûnger et l’économiste Werner Sombart représentent des exemple types.

    Il est de plus en plus question dans le débat politique d'identité et d'enracinement Finalement, l'enjeu fondamental ne réside-t-il pas dans le choix entre le nouvel ordre mondial et l'enracinement ? Ces notions ne dépassent-elles pas l’habituel clivage gauche-droite ?

    A. G-J Il nous faut renouer avec une anthropologie de droite ou traditionnelle fondée sur l'ordre classique et « la politique naturelle » si chère à Maurras, contre l'individualisme narcissique, l’indifférentisme et le matérialisme pratique. Faire communauté en tant que Personnes reliées ! En attendant, la réappropriation de son destin par le peuple doit conduire à l'alliance de toutes les forces politiques, sociales et intellectuelles qui veulent rompre avec le capitalisme prédateur engendrant la paupérisation, la précarité, les délocalisations et l'immigration. La civilisation du travail autonome et salarial aboutit à une asphyxie d'hommes exploités, stressés, déprimés. La société productiviste privilégie le profit sur la vie. Il faut inverser la tendance. 

    Propos recueillis par Eric Letty

     

    monde&vie juillet 2015

  • Un virage qui se dessine sur l'immigration

    Deux pages d'accueil successives sur le site internet du Figaro me donnent à penser que certains blocages sont en train de sauter.

    Le samedi 1er août c'était :"L'immigration, principale préoccupation des Européens", avec à la clef une étude par sondage réalisée ce printemps pour le compte de la Commission européenne.

    Ce lundi 3 août au matin c'est : "Migrants : la Mairie de Paris se retrouve sous pression".

    L'affaire de Calais, loin de Paris, loin des plages vacancières, loin de campagnes aujourd'hui encore ensoleillées, loin de Neuilly aussi, plus loin encore des palais nationaux, a longtemps semblé une affaire, désagréable certes, mais que nos technocrates et nos gendarmes allaient régler pendant que nous fermons les yeux.

    À Lampedusa, à Mytilène, aux confins de l'Espagne et du Maroc ? Que l'Europe du sud se débrouille, nous ne voulons pas le savoir.

    D'excellents esprits viennent aussi nous assurer que, grâce aux immigrés devenus sémantiquement des "migrants", – avez-vous remarqué l'invasion des éléments de langage ? – nos retraites par répartition allaient être sauvées. Pure illusion, grossier mensonge.

    Et puis, aujourd'hui même à Paris, on découvre qu'un lycée désaffecté du 19earrondissement a été envahi malencontreusment par des "chances pour l'Europe". Ses occupants illégaux viennent compliquer l'existence tranquillement dépensière d'un des centres de pouvoir les plus infectés d'idéologie bien-pensante et socialo-communiste : l'équipe municipale Hidalgo. La voici obligée de protester par des mots absurdes : "Ce n'est pas en envahissant un équipement public qu'on trouve de l'hébergement", explique-t-on, si j'en crois Le Figaro au cabinet du maire. Accessoirement les mêmes bureaucrates ne nous expliquent pas comment "on" obtient gain de cause.

    On nous dit que "la Mairie de Paris refuse également de céder au 'chantage inadmissible'des migrants du lycée Jean-Quarré, qui réclament l'aménagement d'un gymnase pour s'y installer." "On réfléchit au fait de faire intervenir les forces de police", – réfléchissez, réfléchissez, ‑ mais la situation est claire : "le dialogue est pour le moment rompu. Une réunion de crise devrait se tenir ce lundi matin à la Mairie de Paris pour trouver une solution." Bien sûr, dira-t-on, c'est la version du Figaro, pas trop favorable à l'insupportable Hidalgo.

    Nous sommes certes assaillis de désinformation à jet continu. Mais cela, nous le savons aussi, de plus en plus, avec plus ou moins de conscience de cette dommageable intensité.

    La fin des euroscepticismes plus ou moins fabriqués, plus ou moins manipulés, des deux côtés de la Manche, n'est sans doute pas pour demain.

    Au moins la purulence grandissante de ce dossier a-t-elle permis à un nombre non négligeable d'Européens d'ouvrir les yeux : on observe dans toute l'Europe le même verrouillage idéologique, dans les salles de rédaction, dans les sacristies régimistes, dans les réseaux de pouvoir.

    On aura eu beau forger, ou réinventer, le concept supposé excommunicateur de"populismes" – pouah ! –, un mot qui désignait autrefois les démocrates-chrétiens, – dans des régimes démocratiques, même imparfaits, c'est toujours l'opinion qui porte au pouvoir telle ou telle force politique. C'est aussi l'opinion, bonne ou mauvaise conseillère, qui fait évoluer les partis du système, et, s'ils n'évoluent pas c'est enfin l'opinion qui fait gonfler les voiles, plus ou moins éphémères, de partis concurrents, même factices.

    Ce qui s'est passé en France depuis 30 ans a été freiné, manœuvré par la rivalité Chirac-Mitterrand, les deux joueurs ayant fait l'un comme l'autre bon marché de l'intérêt du pays, et de l'opinion profonde du peuple, pour ne s'intéresser qu'à leur petit billard politicien.

    Ce temps n'est plus. Le billard post-mitterandien du disciple Hollande ne lui arrive pas à la cheville. Celui des post-chiraquiens n'intéresse plus qu'eux-mêmes et les petits marquis des médias.

    Il paraît donc temps, en France et dans toute l'Europe, que les citoyens reprennent les mandats usurpés par la classe politique et captés par les technocrates, redéfinissent ce qu'ils attendent des institutions européennes, et construisent à nouveau, enfin, l'Histoire du continent.

    JG Malliarakis

    http://www.insolent.fr/page/2/