Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

France et politique française - Page 3591

  • La laïcité n’est plus ce qu’elle était

    Le débat autour de la laïcité empoisonne la vie politique française depuis trente ans et, de l’étranger, on a peine à reconnaître la patrie de Voltaire. Comment peut-on exclure une élève de l’école pour une histoire de longueur de jupe au motif du respect de la laïcité et, en même temps, affirmer que cette laïcité est une des vertus cardinales de la République. C’est proprement incompréhensible, sauf si on accepte l’idée que ce qu’on appelle aujourd’hui laïcité n’a plus rien à voir avec le principe d’origine énoncé en 1789 puis renforcé en 1905.

    « Cette hypocrisie patente autour du concept de laïcité résulte de la volonté de ne pas traiter la question taboue de l’immigration. »


    Au risque de surprendre le lecteur, la laïcité est un principe qui s’applique à l’Etat, et à l’Etat seul ; il le contraint à la neutralité et le protège contre l’influence de la religion. Jamais dans l’esprit des défenseurs d’une république laïque – hormis pendant la sinistre période de la Convention – il n’a été question d’empêcher le simple citoyen de pratiquer ni même d’affirmer ostensiblement son appartenance à une religion, ni en privé bien évidemment, ni dans la sphère publique. Incontestablement, cette laïcité-là fut un progrès sur l’obscurantisme religieux et un exemple de tolérance pour le monde entier. Après la crise de 1905, la question de la laïcité semblait réglée une fois pour toutes et pendant plus d’un demi-siècle avait totalement déserté le débat politique. Elle a resurgi dans les années 1980 pour une seule et unique raison : l’immigration maghrébine avec l’irruption de l’islam dans la société française.

    Aujourd’hui, la laïcité n’est plus seulement une contrainte pour l’Etat, mais aussi pour les citoyens, et plus précisément pour les musulmans, et pour les musulmans seuls. Une vérité qui dérange mais incontestable. Comment en sommes-nous arrivés là ? Par l’union improbable entre deux courants de pensée antagonistes qui traversent la société française depuis deux siècles : la gauche laïcarde, hier farouchement anticatholique, aujourd’hui islamophobe (de François Hollande à Caroline Fourest), et la droite conservatrice majoritairement de souche catholique, disons judéo-chrétienne (de Nicolas Sarkozy à Alain Finkielkraut). Leur terrain d’entente ? La première, qui n’a de cesse d’achever la déchristianisation de la société française, encourage l’immigration mais s’emploie à ce que la pratique de l’islam soit réduite a minima avant de lui faire subir plus tard le sort de la religion catholique. La seconde, qui doit subir l’immigration contre son gré, pour se donner bonne conscience ou encore par intérêt économique, exige que celle-ci soit la moins visible possible. Dans un cas comme dans l’autre, la laïcité n’est plus une vertu mais une arme, offensive pour les uns, défensive pour les autres.

    Cette hypocrisie patente autour du concept de laïcité résulte de la volonté de ne pas traiter la question taboue de l’immigration. Dans sa version d’origine, la laïcité, définie à la fois comme neutralité et tolérance, est tout bonnement incompatible avec l’islam, et cette incompatibilité que personne ne veut reconnaître ne peut être résolue que de deux façons : soit l’arrêt total de l’immigration et l’assimilation forcée des étrangers, soit la désislamisation rampante des populations musulmanes sous couvert d’une laïcité dont le sens a été totalement dénaturé.

    Christophe Servan
    16/05/2015

    Source : Boulevard Voltaire.fr

    http://www.polemia.com/la-laicite-nest-plus-ce-quelle-etait/

  • Gollnisch: « j’appelle volontiers à une clarification »

    Bruno Gollnisch a accordé fin avril un  assez long entretien à l’institut Civitas. Il a répondu, sans langue de bois et sans les esquiver, aux questions portant parfois sur des « sujets sensibles ». Le député européen frontiste donne ici son sentiment sur la capacité du Front National à incarner une résistance à la culture de mort et à défendre les valeurs traditionnelles. Il apporte aussi son éclairage sur « l’affaire Jean-Marie Le Pen », la doctrine et le programme du FN (« nouveau » et « ancien »?), les nouveaux enjeux, l’évolution du clergé catholique, les perspectives pour les élus nationaux au Parlement européen, le drame de l’immigration de peuplement… Nous reproduisons ici questions et réponses in extenso

    Civitas : Tout d’abord, merci Monsieur Gollnisch d’avoir répondu à notre invitation pour cet entretien.Les circonstances actuelles sont un difficiles pour la droite nationale et ses sympathisants. Alors, si vous le permettez, nous allons essayer de vider l’abcès dès le début de cet entretien en évoquant un sujet qui importe beaucoup aux sympathisants de Civitas. Vous me contredirez si notre interprétation des choses est erronée. En fait, depuis l’élection de la présidente du Front National, on sent que s’accélère l’amenuisement ou l’enfouissement d’une tendance catholique traditionnelle au sein du FN. Cette tendance est connue pour son regard critique sur une République identifiée au génocide vendéen ou au laïcisme virulent, laïcisme qui ne semble pas mort d’ailleurs. Quoi qu’il en soit, lorsqu’un catholique perçoit les appels incessants des personnalités FN à la République, la défense de la loi Veil, lorsqu’il constate que les évolutions des mœurs de la maison…, comprenez-vous qu’un catholique patriote qui aurait des velléités de militer au FN finisse par se dire : « mais qu’est-ce que je vais faire dans cette galère ? »

    Bruno Gollnisch : Je crois tout de même que votre appréciation est exagérée. D’une part, s’agissant par exemple de la loi Taubira, sur le mariage dit « pour tous » – qui est en fait une dénaturation du mariage –, le Bureau politique du FN, à l’unanimité, a condamné cette loi et a manifesté son intention de l’abroger, ce que ne fait aucune autre formation politique et surtout pas l’UMP qui, comme vous le savez – même si quelques-uns de ces parlementaires, d’ailleurs très largement favorisés par les organisateurs de cette manifestation, y ont pris part – y est elle-même très réticente.

    M. Juppé a même annoncé qu’on ne changerait plus rien à cette loi, selon d’ailleurs l’habitude de l’UMP qui consiste à protester plus ou moins du bout des lèvres, ou à protester par l’intermédiaire de certaines de ses composantes contre les projets présentés par la gauche, puis une fois qu’ils sont passés, à les avaliser et à les faire siens au motif qu’il serait impossible de revenir dessus. Ce n’est pas le cas du Front National.

    En ce qui concerne la loi Veil, je regrette en effet que nous n’ayons pas voté contre l’indécente célébration de cette législation à l’Assemblée Nationale. En fait nous n’avons pas voté pour : nous n’y ayons simplement pas pris part. Les propos de Marine Le Pen tendent à dire que la situation actuelle est pire que celle de la loi Veil, puisque cette loi, aussi critiquable qu’elle soit, interdisait la propagande en faveur de l’avortement, et proposait malgré tout une tentative de dissuasion de la femme en restreignant soi-disant l’avortement aux situations de détresse. Ces fragiles barrières, comme on pouvait s’y attendre évidemment, ont volé en éclats. Mais il n’y a pas au F.N. d’apologie de la loi Veil, simplement le fait de constater que la législation actuelle a encore empiré depuis la loi Veil.

    En ce qui concerne la laïcité, je crois qu’il ne faut pas confondre la laïcité avec le laïcisme. La laïcité, c’est une forme de tolérance dans nos sociétés qui, malheureusement, ne sont plus spirituellement cohérentes. Cette tolérance mutuelle est instaurée en vue d’éviter un mal plus grand, qui résulterait d’affrontements civils. Cela signifie donc que, pour sauvegarder la paix civile, l’Etat ou la puissance publique ne fait pas acception de l’appartenance religieuse des uns ou des autres. Chacun le comprend très bien. En tout cas Marine Le Pen interrogée par moi-même, m’a dit très clairement que si elle ou d’autres invoquent la laïcité, c’est essentiellement pour éviter les empiétements sur notre législation civile de l’Islam qui, comme vous le savez, n’est pas seulement une religion mais aussi un ordre social et juridique, et qui par conséquent, prétend naturellement, (je veux dire : par nature), à empiéter sur le domaine social, politique, légal, législatif, etc. C’est en ce sens que nous parlons de laïcité.

    Si les musulmans qui sont en France, la plupart d’origine immigrée, et à qui les gouvernements successifs ont donné la nationalité française, se convertissaient au christianisme, ce serait préférable, de mon point de vue. Mais on ne peut pas exiger du FN qu’il fasse ce que ne fait pas ou fait assez peu le clergé, y compris le haut clergé, ni ce qui reste de fidèles catholiques dans ce pays. Nous sommes obligés de tenir compte de la situation où nous nous trouvons, c’est-à-dire d’une France déchristianisée en grande partie. Certes, l’on sent de part et d’autre un retour des valeurs traditionnelles, et on a l’impression que dans beaucoup de franges de la population, y compris d’ailleurs de la jeunesse, le balancier revient en quelque sorte dans le bon sens.

    Mais nous, en tant que responsables politiques d’un parti qui d’ailleurs n’est pas un parti confessionnel, nous sommes obligés de tenir compte de la situation actuelle du pays et d’évoluer dans ce cadre, en essayant de restaurer, au moins partiellement, l’ordre naturel. C’est là notre devoir d’état. Pour ce qui est de la restauration de l’ordre surnaturel, cela demande d’autres forces que les nôtres…

    Ce que je peux dire en conclusion aux catholiques qui seraient réticents à l’engagement politique à nos côtés, c’est ceci : en dehors de tout esprit partisan, à la rigueur, je pourrais personnellement  comprendre leur démarche s’ils parvenaient à faire mieux à côté. Mais je suis obligé de constater que, même si le FN est forcément très imparfait comme toute entreprise humaine, c’est de très loin malgré tout la formation politique qui est la moins éloignée de leurs convictions ; la seule grande formation politique qui puisse faire élire des gens, et même quelquefois en position de gouverner, au moins des mairies, peut-être même demain des Conseils Régionaux, et après-demain peut-être l’ensemble de l’Etat.

    Pour être tout-à-fait clair sur ce sujet, je rencontre souvent des catholiques qui ont été formés, voire très bien formés. Ils ont suivi des cursus de formation doctrinale, puis ils ont formé d’autres formateurs, etc. Mais ce que je constate avec regret, c’est que cette excellente formation, bien souvent, ne se traduit par aucun engagement concret, et ce au motif que les engagements concrets peuvent être des occasions de compromis, voire de compromissions, d’erreurs, de chutes, etc. C’est Péguy qui a dit : « ils ont les mains propres, mais ils n’ont pas de mains ». Il disait cela des moralistes Kantiens. Mais il a dit aussi de certains chrétiens « Parce qu’ils n’ont pas la force d’être de la nature ils croient qu’ils sont de la grâce. Parce qu’ils n’ont pas le courage d’être du monde ils croient qu’ils sont de Dieu. »

    C’est malheureusement le cas de beaucoup de catholiques qui, restant sur le bord du fleuve, voient les autres se débattre, essayer de ramer à contre-courant, et trouvent qu’ils ne le font pas avec assez de vigueur.

    Civitas : Justement, par rapport à la problématique de formation doctrinale, on dirait que la droite nationale au sens large commet une erreur soit par excès soit par défaut. D’un côté, nous avons des mouvements groupusculaires dont certains travaillent énormément la question doctrinale en faisant preuve d’un pointillisme qui empêche toute action de rassemblement et tout développement d’un mouvement qui disposerait d’une taille critique pour une politique nationale. De l’autre, nous avons un Front National qui dans le contexte démocratique dans lequel il a choisi d’agir (mais qui s’impose aussi à lui), veut réunir tous les patriotes sincères au risque de foncer dans le mur des crises successives, faute d’une doctrine suffisamment pensée et surtout partagée. L’élection présidentielle sera en 2017. N’est-il donc pas temps pour le FN de prendre un peu ses distances avec l’événementiel et de redéfinir clairement sa doctrine afin de permettre à ses divers militants, sympathisants et électeurs de s’y retrouver et de définir cette doctrine partagée, sans quoi on évitera difficilement les crises successives que l’adversaire ne manquera d’ailleurs pas de provoquer ?

    BG : Oui, je suis assez de votre avis. Même si les crises n’ont pas toujours exclusivement une source doctrinale. Aucune organisation, même pas l’Eglise catholique qui fait profession d’universelle charité, n’est à l’abri de conflits qui peuvent avoir leurs sources dans des querelles personnelles, dans des ambitions, et pas seulement dans un désaccord sur le fond. Ceci étant dit, je partage assez largement votre opinion. Il se trouve que nos deux précédents congrès, celui qui a assuré la succession de Jean-Marie Le Pen et au cours duquel, en 2011, Marine Le Pen a été élue présidente, et le dernier congrès, pour des raisons pratiques, n’ont pas été des congrès doctrinaux. Il n’y a donc pas été procédé à la mise à jour de notre programme. Il y a cependant, au sein du FN, un effort intellectuel. Il y a des commissions (les « CAP ») qui réunissent des gens compétents dans divers domaines, et qui s’efforcent d’élaborer un programme. Celui-ci doit, selon moi, tenir compte de nos valeurs fondamentales, de nos traditions, de nos combats passés, mais aussi proposer des solutions qui sont adaptées à la situation de notre société, qui évolue très rapidement et malheureusement pas toujours en bien.

    Toutefois, j’appelle volontiers à une clarification, d’autant plus que j’ai été un peu déçu et même choqué, par des propos récents à l’occasion de la crise provoquée par les réactions à l’interview de Jean-Marie Le Pen à Rivarol, et aux problèmes des investitures des régions Provence, Alpes, Côte d’Azur. Marion Maréchal-Le Pen, que j’apprécie, et dont beaucoup avait salué la participation à la « Manif pour Tous », où je me trouvais d’ailleurs avec elle et bien d’autres élus à ce moment-là, aurait tenu au journal Le Figaro  des propos qui suscitent mon interrogation, je le dis sans absolument aucune animosité à l’égard de sa personne. Ces propos paraissaient affirmer que je serais l’un des tenants d’un Front National en quelque sorte révolu, que c’est à tort qu’on l’aurait assimilée, elle, à cette famille d’esprit, et qu’elle se rangeait résolument sous la bannière d’un Front National nouveau, dirigé par Marine Le Pen. J’ai été assez étonné parce que, même si la campagne avait été très déséquilibrée du point de vue médiatique, j’avais accepté sans réserve la décision de notre congrès d’élire Marine Le Pen avec laquelle je me trouvais à l’époque, par la force des choses, en concurrence. En conséquence, je n’ai pas l’impression d’appartenir à un Front National « ancien », ni de ne pas appartenir au Front National de Marine Le Pen.

    En revanche, je suis assez fondé à demander en quoi, s’il y a un Front National « nouveau », il se distinguerait du Front National « ancien ». D’ailleurs, Marine Le Pen elle-même m’a assuré vivement qu’il n’y avait pas, si j’ai bien compris, d’autres différences que celle de rechercher la dédiabolisation de notre mouvement. On aurait d’ailleurs tort de me faire un partisan de la « diabolisation », car j’ai toujours considéré la diabolisation comme anormale et comme injuste. La diabolisation nous a été imposée par nos adversaires. Peut-être y avons-nous prêté le flanc. Mais si on peut éviter d’être diabolisé, ce n’en est que mieux, bien sûr.  Quoi qu’il en soit, au-delà des personnes, je crois quand même que ce problème doctrinal doit être posé car il est fondamental.

    Qui sommes-nous ? Que voulons-nous ? Pourquoi nous battons-nous ? Quel but poursuivons-nous ? Du fait encore une fois de l’absence de contenu doctrinal de nos derniers congrès, et de l’afflux-dont je me réjouis- de membres et de cadres nouveaux, y compris au sommet de la hiérarchie, Il est possible qu’il y ait à cet égard un certain flou préjudiciable à notre action future, si surtout, comme je le souhaite, nous avons part à l’exercice du pouvoir. Parce qu’après, nous n’aurons plus le temps de la réflexion.

    Civitas : Vous avez parlé d’un point important, c’est la dédiabolisation, c’est un processus déjà ancien. Et on comprend que certains responsables du Front National, pressés d’arriver au pouvoir, compte tenu de la gravité de la situation, cherchent légitimement à s’enlever des barrières. Cela dit, est-ce qu’il faut en venir à se comporter en communicants rassurants plutôt qu’en militants dérangeants ? On a vu parfois des responsables du Front National se déshonorer à condamner des personnes ayant tenu des propos pourtant bien fondés, exprimés sans haine, au-delà même de ce qu’espérait l’adversaire. Sans parler de l’affaire Le Pen toute récente, on pourrait parler par exemple de l’affaire Vanneste. On peut quand même supposer que ces responsables du FN savent lire et ont le sens de la nuance, et donc ne faut-il pas conclure que la sur-réaction de ces responsables, sur-réaction que vous avez d’ailleurs dénoncée, me semble-t-il, plutôt que de traduire une certaine prudence dans la communication, dénote en réalité, au moins chez certains, une volonté d’opérer une révolution doctrinale ?

    BG : Ce n’est pas moi qu’il faut interroger sur ce sujet. Ce serait les auteurs de cette sur-réaction. Je crois que cette sur-réaction n’est pas forcément le produit de la volonté d’opérer un virage doctrinal. Elle est peut-être la volonté de s’affranchir des interprétations de tels propos, malveillantes évidemment, qu’en donne majoritairement le monde médiatique. A partir du moment où la radio, les journalistes, etc., sur un ton de procureur, disent à Marcel : « Avez-vous lu les propos scandaleux qu’a tenus Jean ? », Marcel pris de crainte, est porté à répondre : « mais moi je n’ai rien à voir avec ça, je désapprouve, je les désavoue », au lieu de dire simplement, « eh bien, je vais d’abord demander à Jean quelle portée il donne à ses propos. Et puis si vous voulez les commenter, vous n’avez qu’à l’inviter lui-même »…

    Je crois qu’il y a quelquefois un manque de sang-froid, et, c’est vrai, une complaisance excessive à l’égard des médias qui n’attendent que cela. Parce que, une fois que Marcel a condamné les propos de Jean, évidemment ils se retournent vers Jean en disant, « même votre ami Marcel trouve que vous avez dit des choses scandaleuses ». Jean va alors être porté à dire que Marcel est un traître, etc. C’est ainsi que prend une mayonnaise qui, à mon avis, ne prendrait pas, si tous nos amis opposaient à cette dialectique le calme des vieilles troupes et la solidarité qu’on doit observer entre camarades de combat, à supposer même que l’on pense que tel ou tel d’entre eux a commis une erreur ou une faute.

    Civitas : Vous avez parlé de certaines évolutions envisageables en matière doctrinale. Est-ce que vous pourriez nous dire rapidement quelles seraient les évolutions qui vous sembleraient indispensables, voire simplement souhaitables ? Quelles sont les principales ?

    BG : Oui, bien sûr. Par exemple : l’Europe. Nous avons été pendant très longtemps partisans d’une autre Europe, d’une Europe des Nations qui, au cours de nos différentes campagnes européennes au cours de ces dernières années, a eu un contenu qui s’est exprimé dans un certain nombre d’ouvrages, de brochures, de documents électoraux, etc. Il semble que nous soyons majoritairement d’accord aujourd’hui pour considérer que l’Union Européenne est parvenue à un point où elle est irréformable. Dans ces conditions, évidemment, il faut savoir si nous proposons une autre forme de coopération ou d’association avec nos voisins, ou si nous n’en proposons aucune. Je pense que l’on ne détruit véritablement que ce que l’on remplace. Personnellement, j’ai un certain nombre d’idées sur ce sujet.

    Deuxième sujet : Le développement, en relation avec la question de l’immigration. Bien sûr, la France ne peut pas prendre à son compte toute la misère du monde. Elle ne peut pas la prendre sur son territoire parce qu’elle se déstabiliserait elle-même, ce qui est d’ailleurs largement entamé. Comme le disait mon ami Bernard Antony, ce n’est pas en « tiersmondisant » la France que l’on résoudra les problèmes du Tiers-monde. Cependant, pouvons-nous malgré toutcontribuer à la résolution de quelques-uns des problèmes du Tiers-monde ? Et si oui, de quelle façon ?

    J’ai mon idée, je pense que le libre-échange mondial empêche le décollage des économies du Tiers-monde, et notamment le passage de l’artisanat à l’industrie. C’est un point de vue personnel. Je pense qu’il faut améliorer notre réflexion économique, parce que je constate qu’un certain nombre d’intellectuels, de dirigeants africains, asiatiques ou américains du sud sont en relations amicales avec nous, et ont compris qu’en défendant notre identité, nous défendions aussi implicitement la leur. C’est un domaine qui doit être exploré.

    Autre sujet que nous nous devons d’affronter : le réchauffement climatique. Il paraît aujourd’hui à peu près établi. En revanche, a-t-il véritablement sa cause dans l’activité humaine ou pas ? C’est un point tout à fait central, et sur lequel nous devons approfondir notre réflexion, mais à partir d’expertises scientifiques indépendantes. J’avais moi-même, quand je dirigeais le comité scientifique du Front National, organisé un colloque à ce sujet où des spécialistes éminents avaient exprimé un point de vue sensiblement différent de celui qui est aujourd’hui communément admis. Parce que la réaction du politique doit être tout à fait différente, selon qu’il se confirme ou pas que ce réchauffement a une origine humaine.

    L’efficacité des politiques familiales et natalistes est aussi un domaine qui doit aussi être exploré. Parce que le problème démographique de l’Europe occidentale en particulier, est évidemment posé. On se gargarise régulièrement du fait qu’en France la situation serait moins dramatique qu’elle ne l’est chez nos voisins. En réalité, c’est par l’effet de notre Code de la nationalité qui donne la nationalité française à tout enfant né en France, même de parents étrangers, et de façon automatique. Chacun le pressent, mais c’est un tabou.

    Il y a beaucoup de choses comme cela : le problème de l’immigration, ne se pose plus évidemment de la même façon pour des personnes d’origine étrangères employées à l’usine Flins de Renault avec un contrat de travail temporaire, ou lorsqu’on en est à la troisième génération. C’est un sujet qui doit être abordé à la lumière de nos convictions chrétiennes et aussi du souci du bien commun qui doit être le nôtre.

    Nous avons une volonté légitime, d’arrêter, et même d’inverser le courant de l’immigration. Mais il est très clair que certaines personnes, qui l’ont manifesté par leur attitude et par le fait qu’elles n’ont plus d’attaches avec leur pays d’origine, peuvent avoir vocation à rester en France. Et alors, à quelles conditions ? Et selon quelles modalités, compatibles avec leur dignité et avec l’intérêt et l’identité nationaux ? C’est un champ de réflexion. Mais il y en a bien d’autres.

    Autre exemple : nous étions, à juste titre, hostiles à l’économie dirigée infiniment moins efficace que l’économie de marché. Par voie de conséquence, nous étions hostiles aux nationalisations. Nous constatons cependant que la privatisation ou le démantèlement de tel ou tel groupe industriel aboutit à faire basculer les actifs de ces entreprises dans l’escarcelle du mondialisme, et à en priver le peuple français. Les destins récents, par exemple de Péchiney ou d’Alstom, etc. sont les dernières manifestations de cet état de chose. Par réaction, nous avons pris la défense d’un certain nombre de ces quasi monopoles, même très imparfaits, comme EDF, SNCF, ou d’autres.

    Jusqu’où devons-nous aller dans ce domaine ? Jusqu’à quel point, cette défense est-elle compatible avec la restauration nécessaire des libertés économiques dans notre pays, et notamment de la liberté d’entreprendre ?  Compatible avec notre lutte contre les excès du fiscalisme qui spolie, et de la bureaucratie qui paralyse ?

    Car voilà un problème nouveau qu’évoquait devant moi il y a plusieurs mois Jean-Marie Le Pen qui me disait que nous avions désormais aussi un problème d’émigration en France, c’est-à-dire que nos jeunes élites les mieux formées, désireuses d’entreprendre, de créer, quittent la France, souvent à destination du monde anglo-saxon beaucoup plus pragmatique, où elles pressentent qu’il leur sera beaucoup plus facile d’exercer leurs talents et éventuellement de recueillir les fruits de leur travail et de leur esprit d’initiative. Cette émigration de personnels jeunes les plus qualifiés et les plus entreprenants est évidemment un appauvrissement considérable pour notre pays. Nous commençons à connaître les problèmes qui sont ceux d’un certain nombre de pays du tiers-monde, à savoir la fuite des cerveaux.

    Voilà des sujets nouveaux qui ne nécessitent pas un renoncement à nos fondamentaux, encore moins un reniement, bien évidemment, mais qui nécessitent une nouvelle déclinaison de ces fondamentaux sur les sujets qui sont plus récemment apparus dans notre société.

    Civitas : Monsieur Gollnisch, vous êtes un habitué du Parlement européen et notre revue a publié récemment deux articles sur la victoire des euro-sceptiques qui se transformerait en quelque sorte en échec, nous voulons évidemment parler des difficultés pour constituer un groupe à ce Parlement. Pouvez-vous nous dire aujourd’hui quelles sont les perspectives de réalisation d’un tel groupe ? Pouvez-vous espérer trouver un terrain d’entente avec Nigel Farage ?

    BG : C’est à M. Farage qu’il faudrait poser la question. Nous, nous y sommes disposés, mais là on voit les effets de la diabolisation qui, sans doute, fonctionne de moins en moins sur le plan intérieur, mais subsiste au plan international. Si l’on dit que le FN est un parti raciste ou violent, personne ne le croit plus en France. En revanche, dans les médias internationaux qui répandent leurs mensonges à l’égard de publics étrangers qui ne nous connaissent pas, ou qui n’ont pas l’occasion de vérifier, ça peut encore faire impression.

    On s’aperçoit que cette diabolisation obéit absolument aux mêmes règles, aux mêmes principes, aux mêmes méthodes sur le plan international, dès lors qu’émerge une nouvelle formation décidée à défendre l’indépendance des nations et son identité. Une telle formation sera en butte aux mêmes méthodes. Personnellement – j’ai une divergence de ce point de vue avec Marine Le Pen, mais c’est Marine Le Pen la présidente, et je suis respectueux de la hiérarchie – je considère que parmi les élus au Parlement européen, élus qui se sont soumis à un processus pacifique, légal, démocratique, il me suffit personnellement que ces personnes partagent sur l’Union Européenne notre diagnostic.

    Et nous n’avons pas à juger si certains ont des comportements différents du nôtre dans certains pays qui n’ont pas forcément la même culture que nous.  Je pense à ces pays de l’est européen qui ont subi pendant des décennies des formes très violentes d’oppression. Qu’il y ait des comportements qui puissent nous surprendre, à la limite ce n’est pas notre problème. Il me suffit que ces personnes partagent notre diagnostic sur les dysfonctionnements de l’Union Européenne, son instrumentalisation par le mondialisme, sa volonté implacable de régir, contrairement au principe de subsidiarité, l’ensemble des aspects politique, économique, socio-culturel, sexuel, etc. de la vie de 500 millions d’Européens, en rupture complète avec les traditions européennes. Il me suffit que les intéressés partagent ces opinions et je serais prêt à m’entendre avec eux. Je pense en particulier à mes amis hongrois du parti Jobbik.

    Ce n’est pas la stratégie choisie par Marine Le Pen, qui souhaite davantage de précautions. Je m’incline,  mais je constate qu’on est toujours le diable de quelqu’un. A partir du moment où les médias anglo-saxons, qui sont pires que les médias français – et pourtant il y a de la concurrence ! – ont dit beaucoup de mal à notre sujet, M. Farage, est devenu réticent au fait de s’entendre publiquement avec nous. Peut-être aussi par goût personnel, car pour certains Britanniques, l’Afrique commence au sud de la Manche. Je vous dirai que ça n’a pas grande importance. On a sans doute attaché trop d’importance à cette affaire de groupe parlementaire. J’ai été membre d’un groupe parlementaire pendant quinze ans, et président de celui que nous avions réussi à constituer dans des conditions acrobatiques, qui s’appelait « Identité, Traditions, Souveraineté »… tout un programme !

    Mais on a eu tort à mon avis de communiquer là-dessus pendant plusieurs mois avant l’élection européenne, sans être assuré de pouvoir le constituer, ce qui a focalisé évidemment l’attention médiatique sur ce sujet. Je le crois par expérience : les élections ont lieu,  et ensuite les groupes se constituent ou ne se constituent pas, très rapidement après. D’autre part, il ne faut pas non plus se bercer d’illusions. Il y a eu une poussée très importante, et je m’en réjouis, de ce qu’on appelle l’euro-scepticisme ou le souverainisme, que ce soit Nigel Farage, le Front National ou mes amis hongrois qui viennent de gagner une élection partielle.

    Nos adversaires sont obligés d’en tenir compte. Ceci étant, nous sommes encore minoritaires. Nous avons encore des chances de parvenir à constituer un groupe en cours de mandature, autour d’un noyau qui fonctionne déjà en très bonne intelligence. Mais si nous parvenions à obtenir deux nationalités de plus pour faire un groupe, cela ne changerait pas substantiellement notre situation qui est malgré tout minoritaire. Cela nous donnerait davantage de moyens, mais cela ne changerait pas la face de l’Europe et cela n’empêchera pas la majorité acquise au mondialisme de poursuivre dans sa voie. Voilà ce que je peux dire sur ce sujet.

    Civitas : Nous avons commencé cet entretien en évoquant les catholiques, nous allons finir en parlant d’eux. Bien que soutenu ou peut-être parce que soutenu amplement par de nombreux catholiques dits traditionalistes, le Front National a longtemps souffert de l’opposition de l’Eglise catholique en France, notamment sur le problème de l’immigration. Il semble que l’Eglise catholique, du moins celle que l’on voit officiellement et qui a l’appui des autorités vaticanes, reste rangée sur une position globalement intégrationniste. Tout se passe comme si les clercs oubliaient le bien commun de la Cité au profit d’une vision uniquement centrée sur les droits des migrants. Est-ce que vous partagez ce constat ou bien percevez-vous une évolution du clergé sur ces problématiques ?

    BG : Je perçois, mais je peux me tromper, une évolution positive d’une façon générale du clergé catholique. Je perçois un renouveau du spirituel, et malgré tout une plus grande prudence à l’égard des questions politiques, une moindre influence des idées marxisantes qui ont eu en leur temps leur influence sur le clergé comme elles l’avaient sur l’ensemble de la société. Le clergé n’échappe pas totalement à l’esprit du temps. Je vois beaucoup de jeunes prêtres, je ne parle pas seulement de la Tradition bien sûr, qui portent de nouveau l’habit ecclésiastique. Je suis moi-même un laïc très imparfait et je ne suis donc pas en mesure de porter des jugements sur le clergé. Simplement, ce que je peux dire c’est que cette question de l’immigration a été une pierre d’achoppement, compte tenu de la doctrine chrétienne de charité qui fait obligation de venir en aide et au secours, des pauvres, des déshérités, de ceux qui fuient des situations intolérables et qui fait obligation de leur tendre la main, de les accueillir, de les recevoir, de les réconforter, de les héberger, etc.

    Et il est certain que pour une partie assez large du clergé catholique, mais aussi des fidèles, notre message était irrecevable parce que notre opposition à la politique d’immigration paraissait être une position de sécheresse de cœur, d’égoïsme, contraire à la parole de l’Ecriture : « Tu accueilleras l’étranger puisque tu as été toi-même étranger au pays d’Egypte ». Sauf que, quand on accueille un million, puis trois millions, puis cinq millions, puis dix millions d’étrangers dans une société comme la société française, cela pose de graves problèmes.

    Mon épouse est d’origine japonaise et avant de faire une carrière politique, si l’on peut appeler ça une carrière, j’ai enseigné la langue, la culture, la civilisation japonaises. Je suis donc dépourvu de préjugés hostiles à ce pays ! Mais  ce que je dis cependant, c’est que s’il y avait dix millions de Japonais en France, quelle que soit la bonne tenue des Japonais, cela poserait à la France un très sérieux problème social, politique, économique, culturel… Et s’il y avait dix millions de Français au Japon, je pense que la société japonaise exploserait ! Je dis cela avec humour pour faire comprendre que ça n’est pas une question d’hostilité viscérale à l’égard de tel ou tel. C’est la vertu de prudence, qui est une vertu chrétienne, qui nous oblige à nous inspirer de l’expérience des peuples. Et cette expérience, produit de l’Histoire, nous montre que la coexistence de communautés hétérogènes à l’intérieur d’un même territoire n’est pratiquement jamais pacifique. Que les dynamiques de groupes sont telles qu’elles conduisent à des affrontements. Or la France était relativement exempte de ces problèmes. Le crime, car c’est vraiment un crime, des dirigeants des décennies passées depuis la Vème République, a été d’introduire ces ferments de division que constitue cette immigration de peuplement, sur laquelle le peuple français n’a d’ailleurs jamais été consulté. Je crois qu’il faut faire comprendre au clergé qu’encore une fois, ce n’est pas en « tiersmondisant » la France qu’on résoudra les problèmes du Tiers-monde.

    Forcément, je suis touché par ce qu’a dit le Pape, notamment dans un discours au Parlement européen, qui était assez sévère envers les institutions européennes, et qui comportait d’ailleurs beaucoup de rappels de la doctrine chrétienne, mais aussi c’est vrai, nous interpellait sur le sort des malheureux qui traversent la Méditerranée et qui souvent y perdent la vie. Mais ce qu’il faut que le clergé, notamment le haut clergé français comprenne, c’est que nous sommes aussi dans notre rôle en voulant protéger la communauté nationale dont nous sommes les élus, des risques d’atteinte à son unité, des risques de conflits, des risques de dépossession des Français de leur indépendance, de leur culture. Il faut que les Français retrouvent la priorité naturelle qu’ils doivent avoir dans leur pays. La préférence nationale a été défendue par le cardinal Feltin, il y a longtemps La préférence nationale est parfaitement légitime. Enfin, il est un devoir pour les Français d’être reconnaissants aux générations qui les ont précédés, car le patriotisme est une des formes de la piété filiale, comme le rappelait souvent le regretté Jean Madiran.

    Civitas : Merci Monsieur Gollnisch.

    http://gollnisch.com/2015/05/26/gollnisch-jappelle-volontiers-a-une-clarification/

  • De l’histoire

    Le vacarme qu’on entend à propos de la réforme du collège fait oublier qu’il ne dépend pas de son application que les élèves soient moins instruits : il y a longtemps qu’ils ne savent plus grand-chose, que ce savoir obéit au principe d’incertitude et de flottement qui caractérise l’enseignement public, dans son ensemble, et particulièrement un de ses produits que sont les écrivains postlittéraires, dont le moins qu’on puisse dire est qu’ils n’ont aucun sentiment de leur langue ni de l’histoire de France. Ceux qui braillent contre la réforme oublient trop volontiers qu’ils ont accepté, voire promu les précédentes, qui n’étaient pas moins désastreuses.

           Dans ces réformes, la langue a été sacrifiée sur l’autel de la bienveillance psychologique qui a aboli la tolérance zéro en matière d’orthographe. « Vous ne savez pas écrire ? Supprimons la correction orthographique, et exprimez-vous librement… » prônent les Lyssenko de la recherche pédagogique.

                Comment est-il, en effet, possible d’inculquer rien de solide et de vertical à de jeunes esprits dépourvus d’armature syntaxique, et par ailleurs soumis, ces esprits, à l’intense propagande du Bien ? Pourquoi enseigner le latin, le grec, alors qu’on n’enseigne plus qu’un état laxiste (« tolérant ») du français qui a dès lors la valeur d’une dent branlante dans une bouche impropre à mastiquer ?

                Il en va de même pour l’histoire. Pourquoi s’indigner de ce que la Propaganda Staffel du Conseil national des programmes veuille en finir avec le « roman national », décrété « réactionnaire » (lisez : incompatible avec les musulmans), en un pays qui n’a plus rien d’une nation ? Il y a belle lurette que ce roman-là n’est plus qu’un objet de dépit historique, et le peuple français en proie à une schizophrénie post-républicaine qui tente de faire coexister une population qui ne cessera jamais d’immigrer en elle-même et des indigènes dépossédés de soi par ceux qui prônent un « vivre ensemble » à valeur d’apartheid communautariste.

                La schizophrénie est le nom clinique du grand déni qui ronge la gauche française, et une manière de gouverner cap au pire, comme le montre le voyage du chef de l’Etat  dans les Caraïbes : un grand moment de political correctness, donc d’insignifiance politique, dont la rencontre d’une heure avec Fidel Castro a été le clou. Il semble que ce voyage n’ait eu d’autre but que la rencontre entre un mort-vivant vêtu d’un infâme survêtement et d’un président au teint vermeil, qui a cherché son quart d’heure de gloire historique, oubliant ce qu’a été le régime castriste, les mises à mort, la chasse aux intellectuels, aux homosexuels, aux déviants… La vice-présidente Royal a beau clamer que Castro est « un mythe », que « c’est plus fort que la politique », et le locataire de l’Elysée qu’il voulait « avoir ce moment d’histoire », comme un petit garçon qui joue avec le pistolet de son père, arguant, en un solécisme tout à fait digne de l’école selon Mme Belkacem, que « Quel que soit ce qu’il a fait, il est dans l’histoire » (sic), cette visite au caudillo de La Havane permet de comprendre pourquoi le roman national est impossible : la laideur de Hollande l’interdit, son inculture aussi, et bien sûr la révélation de son goût pour les dictateurs, ceux de gauche, évidemment, qui lui permet de passer une heure avec Castro tout en travaillant à chasser Assad du pouvoir et de faire la leçon à Poutine.

    Le moment d’histoire de Hollande n’est qu’une manière d’entériner la sortie de l’histoire, rendant donc inutile l’enseignement de cette matière. 

    http://richardmillet.wix.com

  • Calais : face aux clandestins, les policiers n’en peuvent plus

    Tandis qu’un montage vidéo incrimine les violences policières, les forces de l’ordre sont au bord de la rupture, coincées entre des clandestins de plus en plus agressifs et le pouvoir politique qui ordonne de ne rien faire.

    La vidéo fait le buzz sur internet : on y voit un montage de violences policières, entrecoupées de déclarations lénifiantes de Bernard Cazeneuve. Les images auraient été tournées le lendemain de la visite du ministre de l’Intérieur à Calais, « une journée ordinaire », selon les sous-titres du document.
    Les forces de l’ordre sont ulcérées par le procédé visant à les discréditer. Selon Gilles Debove, d’Unité-SGP-Police-FO, ce jour-là, « une demi-compagnie de CRS a dû être rappelée en urgence en renfort, car ça partait de tous les côtés. »

    « Une nouvelle fois, on n’y voit que des bribes de vidéos, estime Ludovic Hochart, d’UNSA-police. En général, quand on les voit au complet, la légitimité des interventions est démontrée. »

    L’examen des images montre d’ailleurs que les mêmes séquences sont utilisées à plusieurs moments du clip. Mais au delà de cette manip, les forces de l’ordre veulent voir dans leurs réponses musclées aux clandestins la preuve « que les migrants n’ont plus peur des policiers », rendant leur travail de plus en plus difficile.
    Les clandestins seraient « plus nombreux et plus agressifs », et les incidents au Tunnel « plus fréquents qu’avant ». L’émeute qui vient de se dérouler dans un camp de clandestins, faisant 14 blessés, ou le pillage de camions témoignent d’ailleurs de la violence de plus en plus grande qui règne parmi cette population. De plus, des chauffeurs poids-lours anglais ont décidé de boycotter Calais, de peur que l’un d’entre eux soit un jour tué par un clandestin.
    Délégué régional d’UNSA-Police, Denis Hurth pointe aussi l’insuffisance des effectifs : « entre 35 et 70 hommes à l’instant T, face à près de 2 000 migrants ».
    Cerise sur le gâteau, les CRS ont reçu depuis la diffusion de ce clip l’instruction de ne plus rien faire, pour éviter les vagues.

    On ne fait plus notre boulot de flic, on fait de la politique !, déclare un CRS. Depuis la vidéo, on nous demande d’être soft et de ne rien faire.

    Naturellement, il est plus simple d’incriminer les policiers que de tenter de résoudre le problème. Une fois de plus, c’est la stratégie du thermomètre cassé qui prévaut pour résoudre les accès de fièvre. Les clandestins seront eux contents de savoir que l’on doit les laisser tranquilles et que de plus, le Défenseur des droits Jacques Toubon a pris fait et cause pour eux. Selo lui, ils doivent pouvoir bénéficier du droit d’asile en France : « Ils ont aussi un certain nombre de droits lorsqu’ils séjournent sur notre territoire », notamment le droit à l’hébergement.

    http://fr.novopress.info/

  • Quelle solidarité pour la Pentecôte ?

    Trouvé sur Reinformation.tv : La « journée de solidarité » au profit des seniors a rapporté 2,43 milliards d’euros l’année dernière. Une somme importante, mais qui ne motive cependant pas une majorité de Français, qui, cette année encore, ne travaillera pas le lundi de Pentecôte.

    Créée par la loi du 30 juin 2004, après la canicule meurtrière de 2003, la « journée de solidarité », qui veille à favoriser l’autonomie des personnes âgées ou handicapées, a rapporté depuis dix ans 23,5 milliards d’euros au total.

    La loi, qui instaure un jour de travail supplémentaire non rémunéré pour les salariés, et, créée une « contribution solidarité autonomie » – la fameuse CSA – ne fait pas obligation, contrairement à ce qui existait lorsqu’elle fut votée, à ce qu’elle se tienne spécifiquement ce jour-là.

     

    Lundi de Pentecôte et journée de solidarité

    L’année dernière, le bénéfice de cette journée de solidarité s’est donc élevé à 2,43 milliards d’euros, et la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie, chargée d’en gérer la recette, a redistribué 1,458 milliard d’euros au bénéfice des personnes âgées, et 972 millions d’euros au bénéfice des personnes handicapées. Pratiquement, cet argent a permis de recruter du personnel pour les maisons de retraite et les structures spécialisées, de financer des heures d’aide à domicile, et des travaux de modernisation ou de reconstruction de maisons de retraite ou d’instituts spécialisés pour personnes handicapées, etc.

    On notera que, depuis le 1er avril 2013, le bénéfice de cette contribution est étendu aux retraités avec l’entrée en vigueur de la « contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie ».

    La Caisse estime que, cette année, la journée de solidarité devrait rapporter 2,460 milliards euros.

    Depuis 2008, cette journée de solidarité s’organise par accord interne à l’entreprise, la solution du lundi de Pentecôte « obligatoire » ayant vite trouvé ses limites. Certains préfèrent désormais opter pour la suppression d’un jour de congé, d’un samedi, ou choisissent de répartir sept heures supplémentaires de travail sur l’année.

    Prière et gratuité du travail

    Plusieurs considérations sont généralement retenues contre cette solidarité imposée.

    De fait, à voir partir les pèlerins, tôt ce samedi matin, sur les routes de Chartres, on peut considérer que la prière qui, pendant ces trois jours spécialement consacrés à l’Esprit Saint, va monter vers le ciel, est une « solidarité » bien plus importante que les sommes accumulées.
    Sur un autre point de vue, la gratuité du travail hérisse les esprits. La CFTC estime ainsi que « tout travail mérite salaire », et que l’effort est injustement réparti. Pour cette raison, elle a lancé un mot d’ordre de grève pour couvrir tout salarié du privé obligé de « travailler gratuitement sous prétexte de solidarité », que ce soit le lundi de Pentecôte ou un autre jour.

    François le Luc

    http://www.contre-info.com/quelle-solidarite-pour-la-pentecote#more-38041

  • Près d'un employeur sur trois peine à... recruter

    En France, malgré un taux de chômage au plus haut, 29% des chefs d'entreprise interrogés par Manpower éprouvent des difficultés à trouver les compétences qu'ils recherchent.
    Près d'un employeur sur trois en France affirme en 2015 rencontrer des difficultés à recruter, notamment des artisans et ouvriers qualifiés, des chauffeurs et du personnel administratif, d'après une enquête du groupe de travail temporaire Manpower publiée dimanche.
    En France, malgré un taux de chômage au plus haut, "29% des chefs d'entreprise interrogés ont des difficultés à trouver les compétences qu'ils recherchent", contre 21% l'année précédente.
    Au niveau mondial, la proportion est encore plus importante, puisque 38% des employeurs sondés dans une quarantaine de pays font le même constat, selon le communiqué. C'est au Japon que les "pénuries de talents" déclarées sont les plus fortes. Elles sont les plus faibles au Royaume-Uni et en Irlande.
    Comme raisons, les employeurs avancent principalement un "manque de compétences techniques", loin devant un problème de candidats "disponibles", un manque de savoir-être, d'expérience ou des "prétentions salariales trop élevées".
    La difficulté va croissant avec la taille de l'entreprise, constate par ailleurs l'enquête.
    Face au problème, "seules 59% des entreprises déclarent adopter des stratégies RH pour y remédier", comme chercher à recruter "des profils atypiques" ou former en interne du personnel aux compétences recherchées.
    "Aujourd'hui beaucoup de postes non pourvus ne nécessitent pas des compétences si qualifiées que cela... A nous de relever le défi en développant des formations courtes et individualisées mais surtout qui reposent sur les besoins réels et exprimés par les entreprises", estime Alain Roumilhac, président de ManpowerGroup, dans le communiqué.
    Pour cette enquête, Manpower dit avoir interrogé 41.748 employeurs dans 42 pays au cours du premier trimestre 2015. Pour le volet francais, un échantillon de 1.002 entreprises de toutes tailles a été interrogé (AFP).

    latribune.fr :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/politique/EuFkVFlpVknOtawLNr.shtml

  • Trois questions à Lucien Cerise (1/3)

    img6.pngDes lecteurs de Scriptoblog et des éditions Le Retour aux Sources adressent parfois des questions aux auteurs et membres de l’équipe. Deux personnes qui souhaitent rester anonymes et Lucien Cerise vous proposent des extraits de cette correspondance privée qui pourront intéresser un plus large public.


    La page Wikipédia sur Gouverner par le chaos vous accuse de faire de l’entrisme à l’extrême-gauche. Que répondez-vous à cela ?

    Lucien Cerise. Je fais de l’entrisme absolument partout, parce que tout m’intéresse. Quand on fait des études de terrain en observation participante, on doit fréquenter tous les milieux, tous les groupes sociologiques, sans exclusive et sans a priori idéologique. En outre, je dirai toujours « oui » à toutes les propositions de conférences et sollicitations médiatiques d’où qu’elles viennent car les informations que j’ai à diffuser intéressent tout le monde, même le diable. Je fais donc de l’entrisme partout, mais aussi du « sortisme » partout. Conséquence : les gens de droite pensent que je suis de gauche, et les gens de gauche pensent que je suis de droite. Cela marche à tous les coups et c’est plutôt bon signe, une garantie d’objectivité. Évidemment, la police de la pensée a horreur des gens qui bougent, qui restent curieux dans leur tête et libres dans leurs fréquentations. Les flics veulent développer le communautarisme, que les gens restent à leur place, les gauchistes à gauche, les droitistes à droite, et surtout que les groupes ethniques ou religieux ne se rencontrent pas, car ils sont plus faciles à gérer et à utiliser ainsi. Dans ces conditions, c’est un acte politique critique que d’aller partout et de parler avec tout le monde, de l’ultra-droite à l’ultragauche et avec toutes les communautés identitaires.

    Je dis ceci bien que le militantisme politique soit secondaire pour moi, ma priorité étant de respecter une bonne méthodologie scientifique. En effet, ce qui m’intéresse en premier lieu en politique est de comprendre comment fonctionnent les diverses cultures, de l’ultragauche à l’ultra-droite, quels sont leurs mythes fondateurs et comment certains lobbies s’en emparent et les piratent pour les manipuler. Au-dessus des organisations politiques, il y a les organisations d’influence, les fameuses minorités agissantes, ou minorités actives, dont parlait Serge Moscovici en 1976, qu’on appelle encore des lobbies, ou groupes de pression. Quand on étudie ce domaine, il devient clair que si les tendances politiques qui vont de l’UMP à l’ultragauche se rejoignent finalement au-delà d’un clivage apparent, c’est parce que les groupes d’influence qui les dirigent sont d’accord sur l’essentiel du dogme libéral-libertaire, qui se résume ainsi : « Il faut ouvrir toujours plus la société, sans jamais commencer à la refermer un peu pour se protéger ». C’est d’ailleurs ça, le capitalisme : l’abolition de toutes les frontières et de toutes les limites, au moyen des traités de libre-échange européens et transatlantiques, TAFTA, TISA, CETA, ou par la marchandisation du vivant, les OGM, le « mariage homo », la PMA, la GPA, l’euthanasie, etc. Les milieux souverainistes sont encore préservés de ce fanatisme de l’ouverture totale ; le bon sens, le sens des limites, c’est-à-dire la nécessité du protectionnisme et de la fermeture sélective, ne les a pas encore quittés.

    Paradoxalement, ces idées de base de la lutte contre le capitalisme sont aujourd’hui minoritaires à gauche. Qui comprend encore à gauche qu’il faut sortir de l’euro, de l’UE, de l’OTAN et relocaliser la production, c’est-à-dire limiter drastiquement l’immigration et annuler la dette du Tiers-monde pour en tarir les flux ? L’anticapitalisme a donc migré. L’échiquier politique a bougé. Si un jour, la critique authentique du capitalisme renaît dans les organisations de gauche, j’y retournerai. Et si des médias ou des organisations de gauche me proposaient aujourd’hui des créneaux d’expression, je les saisirai volontiers, pour les raisons exprimées plus haut. Mais que voit-on depuis les années 1980 ? Des communistes qui passent au Front national par centaines de milliers et qui ne reviennent pas en arrière. Il faut dire que le terrain intellectuel de la Gauche a été entièrement stérilisé par Terra Nova et le GODF. Conséquence : les seuls individus, médias et organisations qui se sont intéressés à mon livre sont ceux que le politiquement correct diabolise en les qualifiant d’extrême-droite. Mais je récuse également cette étiquette réductrice qui n’est qu’un stéréotype. Aujourd’hui, il faut avancer et porter la critique sociale par-delà la Droite et la Gauche, c’est-à-dire dans les faits et au-delà des idées. Alors, on découvre quelle est vraiment l’idéologie au pouvoir en Europe, en Amérique du Nord et en Israël : c’est le transhumanisme, c’est-à-dire le capitalisme intégral.

    http://www.scriptoblog.com/index.php/archives/actu-videos-auteurs/140-entretiens/1704-trois-questions-a-lucien-cerise-1-3

  • Peut-on détruire l’identité française ?

    Nos gouvernants - fausse droite et vraie gauche confondues – ne se posent plus la question depuis très longtemps et s’y emploient avec un zèle inégalé.

    Assurément, oui.

    Nos gouvernants – fausse droite et vraie gauche confondues – ne se posent plus la question depuis très longtemps et s’y emploient avec un zèle inégalé, chaque gouvernement prenant le relais du précédent afin de poursuivre et amplifier pour mener jusqu’à son terme, une politique ségrégationniste en faveur des banlieues.

    Comment s’y prennent-ils ?

    Tout simplement en s’en prenant à l’Ecole.

    Jean Macé, fondateur de la ligue de l’enseignement, disait : « Qui tient les écoles, tient la France ». Ceux qui sont censés nous gouverner l’ont bien compris.

    Ainsi, depuis le début des années 2000, deux systèmes éducatifs parallèles sont à l’œuvre et dont les objectifs se croisent dangereusement, mettant gravement en péril l’avenir de la société française.

    Lire la suite

  • Pendant que des renégats partent assassiner pour l’EI, le FN pousuit sa course en tête des sondages

    Un jeune Toulousain, parmi ceux qui furent encouragés par le gouvernement français à faire le djihad, est allé se faire sauter en Irak dans le but de tuer le maximum d’Irakiens. Ce misérable renégat, ce terroriste et cet assassin islamiste, avait brûlé son passeport français dans une vidéo. Son père et son frère, interrogés, étaient en liaison avec lui jusqu’au jour de son attentat terroriste. Son frère fait part de sa fascination pour la violence. Cette famille vivait dans une de ces cités où les jeunes influençables, avec des références identitaires détruites, peut-être aussi des familles brisées ou inexistantes, en arrivent à trahir leur pays et leurs ancêtres avec les valeurs traditionnelles de la civilisation chrétienne de la France. 

    Sans rien excuser de leurs crimes ni de leur trahison, ils ne sont pas aidés par les circonstances, ni par l’exemple des autorités de la République, force est de le reconnaître:

    « Deux hommes présentés comme français par l’Etat islamique auraient mené pour le compte du groupe terroriste des attentats contre des casernes de milices sunnites et chiites près de la ville d’Haditha, dans l’ouest de l’Irak. », « L’un d’entre eux désigné comme « Abou Maryam » serait Kevin Chassin, un jeune Toulousain, qui après s’être converti à l’islam, s’est radicalisé jusqu’à partir rejoindre les rangs de l’Etat islamique. »  (Source)

    Lire la suite

  • Le double discours de Christian Estrosi à propos du collège islamique à Nice dénoncé par Marie-Christine Arnautu

     

    Suite aux propositions de Jean-Claude Juncker de répartir les migrants entre les différents pays d’Europe, Eric Ciotti a une nouvelle fois fait des déclarations martiales contre l’immigration. Pourtant, son comparse Christian Estrosi n’hésite pas à frayer avec les islamistes radicaux de l’UOIF. Marie-Christine Arnautu dénonce ce double discours.

    http://www.medias-presse.info/le-double-discours-de-christian-estrosi-a-propos-du-college-islamique-a-nice-denonce-par-marie-christine-arnautu/31947