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France et politique française - Page 3603

  • "L'idéal cosmopolite contemporain s'est complètement effondré"

    Le philosophe Jean-François Pradeau (1) publie "Gouverner avec le monde: Réflexions antiques sur la mondialisation" aux éditions Les Belles Lettres, où il montre combien il est nécessaire de connaître notre histoire pour comprendre le monde dans lequel nous vivons. Occasion pour La Tribune de l'interroger sur la mondialisation, le cosmopolitisme, la manière de penser et de vivre dans l'antiquité par rapport à notre époque, la démocratie, la politique, l'Union européenne ou encore l'enseignement du latin et du grec au moment où se prépare une réforme du collège.

    La Tribune. Dans votre livre, vous réhabilitez la notion de cosmopolitisme, en opérant un détour historique par l'Antiquité, car elle nous permettrait de mieux comprendre le phénomène actuel de la mondialisation. Pourquoi ?

    Jean-François Pradeau.- La raison en est double. Elle tient d'abord au fait que les questions philosophiques et politiques actuelles ont une histoire ancienne. Pour comprendre la mondialisation et les débats actuels sur la place des nations ou sur la construction européenne, il m'a semblé nécessaire d'en connaître les origines, qu'elles soient grecques, romaines ou européennes. Et là, lisant les anciens, on s'aperçoit que la notion de cosmopolitisme est centrale.

    L'autre raison est ensuite plus politique. Le cosmopolitisme est, depuis une quinzaine d'années, perçu négativement - c'est ce que résume le terme de « mondialisation », qui est employé en mauvaise part. Or, tous les mouvements d'émancipation, depuis les années 1950 jusqu'à la fin des années 1990 étaient cosmopolites, c'est-à-dire « internationalistes ». Il me semblait donc intéressant de comparer les différentes conceptions du cosmopolitisme dans l'Antiquité, en poursuivant par l'héritage monothéiste puis également en évoquant la conception moderne du cosmopolitisme, telle que l'expose notamment Kant au moment où la révolution française bouleverse l'Europe. C'est d'ailleurs par un chapitre sur Kant que commence mon ouvrage, avant de s'intéresser aux Présocratiques, aux Stoïciens, puis à Platon et enfin à Philon d'Alexandrie et à Saint Augustin.

    Dans l'Antiquité, ce sont les Stoïciens (2) qui accordent une place majeure au cosmopolitisme...

    En réalité, toute la pensée grecque ancienne est cosmopolite. Toutes les écoles philosophiques, des Présocratiques aux Stoïciens, en passant par Platon et Aristote, considèrent l'existence humaine et sociale dans la Cité comme un certain rapport au monde. Mais s'ils sont tous cosmopolites, ils le sont de manière différente.

    Ainsi, les Stoïciens pensent l'homme comme une partie du monde parce que chacun de nous est animé par la raison cosmique, ce « logos », qui désigne la raison chez les Grecs. La tradition platonicienne, elle, considère le monde comme la forme de vie la plus parfaite, la plus divine qui soit. Et selon Platon, c'est en imitant le monde, qui est un vivant parfait et divin, que l'homme et la Cité peuvent atteindre la perfection dont ils sont capables. Le présupposé commun est que l'homme est l'être qui a la capacité de penser le monde et de l'habiter pleinement, en connaissance de cause. C'est du reste très exactement l'objet de la philosophie, qui se présente comme une explication rationnelle de la totalité du réel. Sur le terrain éthique et politique, c'est toujours dans un tel rapport au monde que l'homme peut atteindre l'excellence, la « vertu » dont il est capable.

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  • Philippe Gosselin sur la GPA: “Nous y sommes, ce n’était pas un fantasme”

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    Trois enfants nés par gestation pour autrui (GPA) à l’étranger vont être inscrits à l’état civil. Le tribunal de grande instance de Nantes a, en effet, donné raison mercredi dernier, aux parents.
    Le TGI condamne également le parquet à rembourser les frais d’avocats des trois familles requérantes à hauteur de 1000 euros.
    Les magistrats ont suivi les arrêts rendus par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) dans de précédents dossiers similaires.

    Il s’agit d’un véritable scandale car cette décision apparaît tout simplement comme une porte ouverte à la légalisation de la GPA.

     


    TextO’ : Philippe Gosselin : "Nous y sommes, ce… par Lopinionfr

    http://fr.novopress.info/

  • Quand le boycott occidental de la Russie devient une consécration des « EurAsies » et des BRICS

    Les dirigeants nord-américains et européens n’ont pas participé au 70e anniversaire de la victoire, incapables qu’ils étaient à la fois de résister aux pressions américaines, de dépasser provisoirement leurs différends avec la Russie qui fut pourtant représentée en la personne de son président Vladimir Poutine à la 70e commémoration du Débarquement allié en Normandie en juin 2014.

    De nombreux journalistes, intellectuels et hommes politiques de par le monde ont vivement critiqué ce boycott… qui en dit long sur la nature profonde et l’orientation latente des chancelleries occidentales au regard des usages diplomatiques et de l’histoire la plus communément partagée. Toutefois, l’Amérique et l’Europe ont probablement commis une lourde faute que n’espérait guère Vladimir Poutine…

    « Les dirigeants de la Chine, de l’Inde, de l’Afrique du sud, de plusieurs pays d’Asie, d’Afrique, d’Amérique latine et d’anciennes républiques soviétiques (membres de l’Union eurasiatique et/ou de l’Organisation de Coopération de Shangaï) qui ont assisté à cette commémoration moscovite représentaient 50% du PIB mondial et les 4/5e de la population planétaire ».

    Afin de punir la Russie pour « l’annexion de velours » de la Crimée et pour son soutien aux séparatistes ukrainiens, le G8 avait décidé de redevenir le G7 après l’adoption d’un train de sanctions économiques. Lors du G20 en Australie, le président russe avait essuyé l’incivisme de dirigeants occidentaux comme le Canadien Harper, l’Australien Abbot, le Britannique Cameron et l’Américain Obama, et avait passé plus de temps avec ses homologues des pays émergents avant de quitter ce sommet plus tôt que prévu.

    Entretemps, la féroce diabolisation de la Russie par la communication stratégique (propagande ?) et l’influence (manipulation ?) des gouvernements et des médias occidentaux offrit aux BRICS un aperçu de ce qu’ils subiraient en cas de volte-face trop marquée contre la puissance dominante ou de contestation prolongée de l’ordre (ou du désordre) établi.

    En moins d’un an, le monde entier a vu une Russie qui multipliait les contrats et les alliances stratégiques, résistait solidement aux sanctions européennes et américaines et accélérait le développement du condominium économique et stratégique avec la Chine ; toutes deux forgeant ce projet très porteur qu’est la Nouvelle route de la soie, améliorant les synergies tous azimuts au sein des BRICS et augmentant considérablement leur attraction gravitationnelle grâce à la création de la New Development Bank (NDB) et de l’Asian Infrastructure Investment Bank (AIIB), big banks crées sous l’égide des BRICS et de la Chine.

    Pendant ce temps, les Etats-Unis et l’Union européenne s’enlisaient en Ukraine et Washington contemplait les dégâts de ses incohérences politiques et l’échec de ses projets : relation dégradée avec Israël, la Turquie et la Chine, soutien à des factions rebelles syriennes flirtant de près avec Daech et Al-Qaïda, effondrements simultanés de la Syrie, de l’Irak et de la Libye en proie à de féroces guerres civiles et envahies par des factions djihadistes, bombardement du Yémen par « l’OTAN arabe », mort dans l’oeuf du traité transpacifique (TTIP) face au rayonnement solaire de l’AIIB sur toute l’Asie, fin de la suprématie du dollar et des institutions de Bretton Woods…

    Victime secondaire du « cordon sanitaire autour de la Russie » (merci George Friedman alias Mr Stratfor), l’Union européenne n’a pu qu’assister impuissante à sa vassalisation complète aux intérêts américains et à son effacement progressif de la scène géopolitique. Fera-t-elle l’amer constat d’une divergence croissante des destins de part et d’autre de l’Atlantique ?

    Entre chaos stratégique et redistribution des cartes économiques, l’Amérique a hésité, louvoyé, accumulé les mauvaises décisions et multiplié les injonctions et les rappels à l’ordre auprès de ses alliés proches ou éloignés. Les maîtres mots de la politique étrangère américaine se résumaient à des sanctions, des interdictions, des boycotts, des pressions, des opérations militaires et des révolutions plus ou moins colorées. L’Amérique n’était plus perçue comme une force motrice mue par une vision porteuse mais comme une force d’inertie et/ou un facteur de risques systémiques.

    Les dirigeants de la Chine, de l’Inde, de l’Afrique du sud, de plusieurs pays d’Asie, d’Afrique, d’Amérique latine et d’anciennes républiques soviétiques (membres de l’Union eurasiatique et/ou de l’Organisation de Coopération de Shangaï) qui ont assisté à cette commémoration moscovite représentaient 50% du PIB mondial et les 4/5e de la population planétaire. Aux yeux des dirigeants américains et européens enfermés dans un canevas géocentrique, la Russie a été « isolée » et « bannie » de la communauté internationale.

    Obnubilées par la figure de Vladimir Poutine, leurrées par la « réinstallation d’un logiciel stratégique » datant de la guerre froide, les chancelleries occidentales sont d’autant plus obsédées par cette Russie présumée ou supposée qui, a fortiori, hérite de certains « codes » et de la personnalité morale de l’URSS mais a profondément évolué vers autre chose. Dès lors, Washington et Bruxelles s’enferment dans des  schémas imprégnés de naphtaline et perçoivent trop peu ou trop mal la nouvelle tectonique des plaques géoéconomiques et stratégiques qui s’opèrent à l’Est et au Sud… avec grand « E » et grand « S ».

    En réalité, cette grandiose commémoration de la victoire contre le nazisme fut aussi la consécration politique des BRICS et des Eurasies c’est-à-dire l’interconnexion imminente de l’Union eurasiatique et du condominium Chine-Russie. Elle marque officiellement le pivot réussi de la Russie vers les Asies en général et vers la Chine en particulier, et celui de la Chine vers les Eurasies. Cette consécration ne fut pas celle des Non-Alignés ou des Anti-Occident mais celle des pays qui veulent construire « autre chose » ou « quelque chose de plus ».

    Gardons-nous de toute uchronie et de toute confusion entre visibilité et réalité des faits, et imaginons un scénario dans lequel Obama, Merkel, Cameron, Hollande et compagnie auraient assisté à cette commémoration moscovite. Les journalistes et les analystes internationaux auraient focalisé sur les poncifs habituels de la relation Russie-US/UE, les dirigeants occidentaux auraient été en première ligne et leurs homologues BRICS et asiatiques auraient nettement moins bénéficié des projecteurs médiatiques, et le défilé des troupes indiennes et chinoises sur la Place Rouge n’aurait pas obtenu autant d’attention. En quelques mots, la présence des dirigeants occidentaux aurait sérieusement « parasité » la consécration tant politique que symbolique des Eurasies et des BRICS. Où sont donc les conseillers en communication de la Maison Blanche, de l’Elysée et du 10 Downing Street ?

    En commettant cette faute inespérée, l’Amérique et l’Europe ont offert à la Russie un piédestal inattendu sur la scène des Asies et des BRICS. Vladimir Poutine n’en demandait pas tant…

    Anna Markonova, 10/05/2015

    Source : TheoRisk
    https://plus.google.com/114116419452596586552/posts

    http://www.polemia.com/quand-le-boycott-occidental-de-la-russie-devient-une-consecration-des-eurasies-et-des-brics/

  • Un colloque ayant prouvé que l’idée monarchiste est une idée vivante

    Le colloque Dessine-moi un Roi a réuni 300 personnes autour d’une thématique forte : imaginer les conditions d’une alternative royaliste pour la France, au XXIe siècle, en tenant compte des réalités économiques, sociales, écologiques, institutionnelles.

    Onze intervenants (dont Frédéric Rouvillois, Philippe Pichot-Bravard, Guillaume Bernard, Pierre de Meuse, Hilaire de Crémiers, Bruno Castanier, Jean-Philippe Chauvin, ou encore Gérard Leclerc) se sont succédé, dont les représentants des principaux mouvements royalistes, pour explorer des thèmes aussi nécessaires que la justice, le bon gouvernement, les domaines régaliens, les biens communs, sans se contenter de la trop facile critique du régime existant dont chaque Français perçoit la justesse.

    Le colloque, première étape d’une réflexion ouverte, se poursuivra par l’édition des actes et le lancement d’ateliers pluridisciplinaires. Il aura prouvé que l’idée monarchiste est une idée vivante, forte et intelligente, et que plus que jamais un Roi est nécessaire à la France.

    Le lendemain, le cortège traditionnel en hommage à Jeanne d’Arc aura réuni pas moins de 450 personnes, un bel hommage conclu par un discours vibrant de Me Eli Hatem et par la remise de plaques bleues, distinctions récompensant l’engagement de militants exemplaires : Pierre-Charles, Amaury, Adrien, Antony, Luc.

    C’est dans ce même élan que l’Action française recevra la jeunesse de France cet été au Camp Maxime Real del Sarte, pour une formation intellectuelle et militante exigeante.

    Action française

    Des photos du colloque "Dessine moi un roi"

  • Le lobby LGBT veut faire plier médias et enseignants

    L'Association des journalistes LGBT a soumis une charte aux médias, parmi lesquels certains se sont empressés de signer. Cette charte engage notamment à

    "[...] Traiter de manière égale homosexuels, bisexuels et hétérosexuels (en incluant, les familles homoparentales dans les sujets sur la rentrée scolaire, les vacances ou la garde des enfants). [...] Rendre compte de la diversité des communautés lesbiennes, gays, bis et trans (en n’oubliant pas les lesbiennes, peu représentées, voire invisibles). [...] Prévenir en leur sein toute forme de discrimination basée sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre."

    Parmi les signataires, on compte «le Monde», «l’Equipe», «Libération», «les Inrockuptibles», Slate, Mediapart, Rue89, ...

    Par ailleurs Nouvelles de France diffuse une vidéo prise lors d'un stage de formation organisée à la Mairie de Paris par les LGBT, Sud éducation, la FCPE, l’UNEF et tout le gratin pour les enseignants. Une intervenante, Elise Devieilhe, expliquait comment il fallait passer d’une éducation à la tolérance à une éducation à l’inclusion, et de l’inclusion à la subversion de « l’hétéro-normativité ». Elle a en particulier présenté des supports suédois sur l’adaptation desquels elle travaille, ça fait froid dans le dos :

    Michel Janva

  • Jean-Pierre Le Goff : "Cette réforme du collège signe la mise à mort de l’école républicaine"

    Marianne : La réforme du collège portée par Najat Vallaud-Belkacem n'en finit pas de susciter la polémique. Les cours de latin, de grec et les classes bilangues vont être supprimés. Dans les nouveaux programmes d'histoire, la chronologie est abandonnée, l'enseignement de l'islam devient obligatoire tandis que le christianisme médiéval et les Lumières sont optionnelles. Que vous inspirent ces réformes très critiquées parmi les professeurs, dans les milieux intellectuels, mais qui semblent également susciter la méfiance chez les parents ? 
    Jean-Pierre Le Goff : Je suis pour la défense de ces langues car l’héritage grec et romain est essentiel à la connaissance de notre civilisation européenne, il en va de même pour l’héritage chrétien et les Lumières. En histoire, l’effacement de la chronologie au profit des thèmes relève d’une démarche semblable : l’inscription dans une temporalité historique, dans un temps long, s’efface au profit d’approches thématiques et transversales à plusieurs entrées qui rabattent tout sur le même plan. Le récit historique global tend à s’effacer au profit de récits pluriels et discontinus. La thématique de la « transversalité » et de la « pluridisciplinarité », alors que les connaissances de base des jeunes élèves font souvent défaut, me paraît une aberration. Elle ne peut que renforcer la confusion et la superficialité ambiantes. Tout cela ne date pas d’aujourd’hui, mais cette réforme du collège m’apparaît comme une sorte de paroxysme d’un processus de déculturation dont on a encore du mal à prendre la mesure. 
    C’est-à-dire ? 
    Le mouvement que je décrivais dans La Barbarie douce est en train d’aboutir.Cette réforme du collège s’inscrit dans un processus de déconstruction de l’école républicaine et signe sa mise à mort avec le développement du pédagogisme et de la psychologisation dans l’enseignement qui s’est institutionnalisée depuis les années 1980 où il fallait déjà « mettre l’élève au centre » et « apprendre à apprendre ». Et encore, Claude Allègre et ceux qui le soutenaient – que j’ai beaucoup critiqués à l’époque –, n’avaient pas grand-chose à voir avec les « petits idéologues » incultes, moralistes et bien-pensants qui gravitent autour de Najat Vallaud-Belkacem et se servent de l’école pour tenter d’instaurer un « meilleur des mondes » à leur mesure. Une des clés pour comprendre ce qui se passe depuis trente ans réside dans le croisement entre une culture post-soixante-huitarde abâtardie et une « modernisation » qui consiste à adapter l’école à la mondialisation. D’où ce mélange curieux de thèmes soixante-huitards d’origine libertaire avec un langage managérial et ses multiples méthodologies et boîtes à outils. Cette sous-culture s’est développée et s’est reproduite par le biais de multiples stages de formation avec sa nouvelle langue de bois ou plus précisément « de caoutchouc » ; elle a envahi l’école comme l’ensemble des sphères d’activité. Impossible désormais d’échapper à l’« évaluation des compétences » au « contrat d’objectif », au « contrat partagé » au « parcours personnalisé »... L’« autonomie », la « responsabilité », le « savoir-être » sont devenus des leitmotivs d’un nouveau modèle de bon comportement, auxquels s’ajoutent désormais la « citoyenneté », le « vivre-ensemble », la « chasse aux stéréotypes », le « développement durable » et une kyrielle de bons sentiments qui couvrent les pratiques les plus diverses et servent d’argument d’autorité dans les débats. C’est le règne de la confusion et de l’inculture qui s’affirme comme tel au plus haut sommet de l’État. 
    Cela vous étonne-t-il de voir la gauche achever ce processus ? 
    La gauche a joué depuis les années 1980, il faut le dire, un rôle d’avant-garde dans la déstructuration culturelle. N’ayant plus de projet ni de vision de l’avenir, elle a surfé sur les évolutions problématiques de la société et du monde, tout en affirmant qu’elle n’avait pas changé. Une partie des parents d’élèves et des syndicats, avec le ministère, a appuyé et suivi ce mouvement avec l’idée du « droit à la réussite pour tous » qui remplace l’effort et le mérite, la nouvelle pédagogie tenant lieu d’« outil-miracle ». On a reporté sur l’école un ensemble de problèmes que les politiques et la société se sont montrés incapables de résoudre : emploi, socialisation, lutte contre les incivilités et les violences… Les réformes, les décrets, les circulaires se sont empilés au fil du temps, faisant de l’enseignement une mission et un métier impossibles. La finalité essentielle de l’école s’est érodée, les exigences et la qualité du contenu de l’enseignement ont été de fait « secondarisées » et revues à la baisse. Il existe encore de beaux restes ici ou là qui dépendent de la façon dont des responsables et des enseignants conçoivent leur mission et leur métier. Mais le modèle d’ensemble de l’école républicaine est en train de partir en morceaux. L’enseignement structurant et de qualité est et sera de plus en plus réservé à une élite qui abandonne déjà l’école publique. La gauche n’a cessé de dénier le problème au nom d’une lutte contre les inégalités qui a versé dans la démagogie et l’égalitarisme. Elle renforce au contraire les inégalités et délaisse la formation des élites issues du peuple, qui est une des missions essentielles de l’école républicaine. 
    La ministre de l’Éducation justifie régulièrement sa réforme par la nécessité de développer chez les enfants les « compétences du monde actuel ». Vous n’êtes pas sensible à ce type d'arguments ? 
    Au nom d’« ouverture » et de « modernité », on entend tout simplement adapter l’école à la « mondialisation » actuelle, c’est-à-dire à un monde des plus chaotiques et à une période critique de notre histoire. Désormais, le souci est que les élèves ne « s’ennuient pas à l’école » et les nouvelles technologies de l’information et de la communication exercent une véritable fascination, au détriment des fondamentaux que sont l’écriture, la lecture et le calcul. On met à bas les missions fondamentales de l’école républicaine que sont l’enseignement d’un contenu structuré de connaissances, le recul réflexif, la formation de l’autonomie de jugement qui renvoient à une certaine conception de l’homme et du citoyen et qui sont essentiels pour faire face aux nouveaux défis du présent.On est en train de préparer des générations de bavards, capables de parler superficiellement de beaucoup de choses, tout en n’étant plus structurés de l’intérieur par une culture humaniste qu’on a mis en morceaux et que l'on a recomposée en compétences étroitement adaptatives. Les études que j’ai menées sur le management montrent, au contraire, que la différence en matière d’excellence dans ce domaine renvoie précisément à une éducation première structurante et à une solide culture générale. C’est sur cette base que l’acquisition de compétences directement opérationnelles et d’outils peut ensuite se faire et produire des effets. On fait tout l’inverse. On « fétichise » les méthodologies et les « boîtes à outils » les plus divers et on dénature la culture générale. 
    Avant les attentats de Charlie Hebdo, le débat sur l’école portait sur la question assez superficielle des ABCD de l’égalité, mais après les attentats, on a cru brièvement que l’école pourrait redevenir un enjeu politique majeur. Or la question n’est en rien le rôle de l’école mais une énième refonte des programmes au nom de la pédagogie… 
    Il faut prendre la mesure du décalage des idéologues et des responsables de l’Éducation nationale avec la réalité. Avant les attentats de janvier, la lutte contre les « stéréotypes sexués ancrés dans l’inconscient collectif » et la suppression des notes pour les remplacer par des couleurs occupaient leur esprit… Une morale de bons sentiments liée à une vision angélique des droits de l’homme, le féminisme et l’écologie transformées en nouveau moralisme tiennent de plus en plus lieu d’instruction morale et civique. Pendant un court moment, on a pu effectivement croire que l’Éducation nationale allait changer de discours et de pratiques. Les grandes déclarations générales et généreuses sur la République, le discours incantatoire sur l’« esprit du 11 janvier » ne peuvent masquer la réalité d’une déstructuration de l’école et du terreau éducatif qui ne date pas d’aujourd’hui. La « refonte des programmes » est un pis-aller, en même temps qu’il prolonge ce processus de déstructuration. Nous sommes arrivés à un point limite où le discours sur la modernisation et les réformes qui s’entassent ne sont plus crédibles et audibles par une bonne partie de la population, ce qui n’empêche pas les responsables de faire comme s’il n’en était rien. On ne s’en sortira pas par une « énième réforme » en continuant à charger l’école de multiples objectifs. C’est l’ensemble du système éducatif et de l’enseignement qui est à reconstruire, comme cela s’est fait au lendemain de la guerre, autour de grands axes que sont la socialisation, le développement de l’apprentissage et de l’enseignement professionnel, la culture générale qui allie les connaissances scientifiques et techniques avec une claire définition de l’enseignement des « humanités » aujourd’hui, en redonnant toute sa place à la littérature, à l’histoire, à la philosophie... C’est cet ensemble qu’il s’agit de rendre clair et cohérent, ce dont se montrent incapables les nouveaux idéologues de l’Éducation nationale.

  • La trahison de la gauche française

    Le Parti socialiste existe toujours… sur le papier, titrait récemment Slate alors que la direction du parti socialiste venait de rappeler «qu'aucun débat médiatique ne se fera durant cette campagne».

    On voit mal comment il pourrait en être autrement alors que les contradictions systémiques qui frappent le parti socialiste sont dues aux mêmes contraintes que celles qui frappent la « droite » française ou du moins ses plateformes de gouvernance, RPR autrefois et maintenant l'UMP.

    Les partis de la gouvernance française, à droite et à gauche, ont peu à peu perdu leurs fonds idéologiques, tout a été dissous au cours des quinze dernières années dans deux objectifs qui sont devenus des obsessions pour la droite et la gauche traditionnelles: les processus autoritaires d'intégration européenne et d'implémentation de la monnaie unique.

    Dans cette grande soumission au « système » de Bruxelles, qui s'est donc historiquement couplée avec une « libéralisation » du marché du travail et une plus grande concurrence (intra-européenne mais aussi à l'échelle mondiale) la gauche française a fini de trahir son héritage politique historique.

    En abandonnant les travailleurs face à la dérèglementation transnationale, en contribuant activement à la destruction de l'état français, en oubliant tout patriotisme économique, le parti socialiste prend sans doute une trajectoire historique similaire à celle du parti communiste. C'est à partir des années 70 que le PCF, (parti communiste français) en reniant ses racines staliniennes, a fini par disparaitre idéologiquement mais aussi électoralement.

    Il semble probable qu'un destin électoral similaire attende le parti socialiste. Ses leaders actuels semblent manquer d'idées et leur obsession de conquête électorale du centre a totalement vidé le parti de tous ses principes. Il n'a plus d'ambition idéologique en faveur du peuple français, ni la volonté de constituer un authentique projet pour défendre les travailleurs. C'est cette situation qui a provoqué récemment une révolte molle dans la gauche de la gauche.

    Cette situation est l'aboutissement d'une longue évolution qui a commencé quand la nouvelle gauche sociétale a pris le pouvoir dans les esprits, après mai 68. Depuis, deux facteurs sociologiques et économiques lourds ont fini par détruire les ambitions anciennes de la gauche française, et l'électeur de gauche n'est plus ce qu'il était.

    D'abord il y a eu la disparition du « populo » français dans l'esprit de nombreux nouveaux électeurs et dirigeants de la nouvelle gauche: les bourgeois-bohème avec leurs attentes sociétales libertaires. Ces habitants du centre des villes qui dirigent le parti ne ressemblent plus beaucoup aux ouvriers, paysans et employés qui historiquement constituent le socle du « peuple » français. C'est tellement vrai que pour l'élite socialiste des beaux quartiers, le mot "populisme" est devenu une grossièreté, voire une injure. On est loin du populisme social du 19° siècle aux USA ou des « Narodniki » russes de l'époque tsariste.

    Ensuite, il y a eu la forte immigration que le pays a connue sur les dernières décennies, qui a entrainé la disparition des périphéries urbaines pauvres, les fameuses banlieues rouges, qui constituaient les socles de l'électorat ouvrier de gauche. Si les nouveaux français, issus de l'immigration, votent jusqu'à maintenant plus à gauche qu'à droite, c'est bien souvent par crainte de dérives stigmatisantes et sécuritaires. Cependant nombre de ces nouveaux français (musulmans ou pas) ont des traditions culturelles plutôt conservatrices, et voient d'un œil méfiant les dérives sociétales mises en avant par une partie de la nouvelle gauche.

    Beaucoup d' ouvriers, paysans, employés et beaucoup de chômeurs ont déjà quitté la nouvelle gauche pour voter FN ou à droite tandis que la « nouvelle gauche » semble vouloir se focaliser sur une lutte à mort avec ce qui reste de la droite traditionnelle pour gagner la guerre du centre. Autour de ce grand centre, sur sa droite comme sur sa gauche, l'espace est donc de plus en plus occupé par un parti qui devient de plus en plus un authentique parti de gauche: le Front National qui tend même à laisser l'initiative sécuritaire à une aile de la droite de gouvernance.

    Si les dynamiques actuelles devaient se confirmer, le fossé devait s'accroitre au sein de la gauche, au sein d'une élite partagée entre des centristes-sociaux et des ayatollahs de la théorie du genre. Dans ce cas, nul doute que cette nouvelle gauche pourrait perdre le soutien d'une bonne partie des français d'origine immigrée, qui l'ont pourtant massivement soutenue lors des précédentes échéances électorales.

    Cette tendance lourde pourrait, pourquoi-pas, entrainer une recomposition bien inattendue de la vie politique française qui verrait un Front National s'ancrer de plus en plus à gauche, des blocs centristes sociaux-libéraux et européistes se coaliser pour avoir accès a la gouvernance et un mouvement souverainiste, protectionniste et étatiste faire son apparition.

    En 2022?

    Alexandre Latsa

    http://fr.sputniknews.com/points_de_vue/20150514/1016076807.html

  • Cette gauche qui détruit l’emploi et flique les chômeurs

    Une étude suisse estime que le chômage provoque 45.000 suicides par an dans 63 pays. Plus besoin de les radier pour fraude.

    Décidément, « ce n’est pas facile » d’inverser la courbe du chômage, surtout quand on a réussi l’exploit d’y ajouter un million de demandeurs d’emploi en plus depuis le début du quinquennat. D’évidence, la « boîte à outils » n’avait pas la bonne clé au problème. Le CICE, censé créer 300.000 postes, n’aura servi qu’à éviter des licenciements. Le matraquage des PME et des ménages en impôts et taxes en tous genres ne pouvait que freiner la consommation et l’embauche. 66.000 emplois sont menacés par les défaillances d’entreprises : un record depuis 2009. Les contrats de génération pour les seniors sont un fiasco. Les emplois aidés sont un écran de fumée ruineux pour limiter la casse. Une rustine sur le Titanic.

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