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religion - Page 185

  • Le martyre des chrétiens d’Orient vu par un chrétien… d’Occident

    Il va sans dire, la situation actuelle des chrétiens au Moyen-Orient est dramatique. Depuis notre relatif confort de chrétiens de France, et malgré les brimades à répétitions que nous subissons nous-mêmes et à notre échelle, l’oppression qu’ils vivent au quotidien ne peut que nous horrifier. D’ailleurs, qui d’entre nous n’a jamais vécu cette tentation lancinante à la lâcheté qui nous ferait presque dire : « Ouf ! Je suis bien content de ne pas y être ! » C’est l’éternel malaise des chrétiens face à toutes les formes de misère qui leur passent sous le nez. 

    Malaise bien humain qui ne traduit pas nécessairement de la lâcheté comme on pourrait le craindre, mais le réveil progressif d’une conscience amorphe. Evidemment, si l’on reste passif malgré la secousse, notre conscience, brièvement éveillée, se rendort aussitôt et le malaise s’avère effectivement lâcheté. Mais si l’on entretient ce réveil par des moyens à notre portée, si l’on passe à la réflexion, puis à l’acte, alors, le malaise se consume dans le feu de l’action pour renaître sous les traits de l’espérance. Ce qui était déséquilibre devient élan, ce qui était opprimant devient porteur.

    Si je renvoie ainsi des chrétiens d’Orient vers nous, chrétiens de France, c’est non seulement que nos sorts sont liés, mais surtout que les premiers ont énormément à nous apprendre. Et avant de s’intéresser au sort que leur réservent les médias occidentaux, objet de ce papier, il me paraît primordial de poser la question qui suit: « Comment doit-on vivre, en tant que chrétiens, le martyre des chrétiens d’Orient ? ». C’est la première étape pour vaincre le malaise évoqué en introduction : s’interroger sur ce que nous enseigne la foi à ce sujet. Le père Teilhard de Chardin, éminent théologien, distinguait deux sortes de mal : 1) le mal, corruption d’un bien et 2) le mal, ébauche d’un bien (1). En d’autres termes, il existerait un mal qui blesse et un mal qui édifie. On peut voir les deux à l’œuvre en Orient.

    Le mal qui blesse. C’est celui qui saute le premier aux yeux et à la gorge de tous. C’est le plus facile à relever parce qu’imprimant sa marque directement sur le corps et sur l’esprit. Sur le corps, d’abord : par le martyre des fidèles au sortir des églises en Egypte ; par le martyre des chrétiens engagés en politique au Pakistan ; par le martyre des minorités pacifiques en Syrie. Sur l’esprit, ensuite : par les multiples humiliations subies au quotidien ; par les vexations entretenues au niveau du politique ; par les innombrables injustices, enfin, qui gangrènent la vie des chrétiens d’Orient, mémoire vivante de ces mêmes contrées. C’est la dhimmitude en plein exercice : principe coranique de protection et d’assujettissement dicté par la sourate 9 verset 29 du Coran en ces termes : « Combattez ceux qui n’adhèrent pas à Allah […] jusqu’à ce qu’ils donnent, humiliés, le tribut de leurs mains.» Ce mal-là, il faut le pleurer. Il est bon de le pleurer. Il blesse l’homme avant même le croyant. Rappelons qu’il n’est pas lieu ici de tirer des jugements de valeurs sur telle ou telle religion, mais seulement de s’attacher à la réalité des faits et aux revendications qui les précipitent.

    Vient ensuite le mal qui édifie. Celui-ci est moins intuitif. Il demande recours à l’interprétation et donc à la foi qui nous anime tous puisque l’interprétation même implique qu’il y ait un sens impulsé à la réflexion au préalable. Or, que pouvons-nous tirer comme enseignement du martyre des chrétiens d’Orient dans le respect de cette foi ? La réponse repose dans l’étymologie du mot martyre qui signifie témoin en grec ancien. Ainsi, qualifier cette tragédie de martyre enrobe, de fait, les évènements d’une signification toute particulière, qui relève du mystique. Comment ne pas reprendre à notre compte la phrase célèbre de Tertullien, premier théologien de langue latine : « Le sang des martyrs est semence de chrétiens ». Voir les chrétiens mourir sur la croix à l’image du Christ en ce XXIe siècle, c’est un rappel éclatant de ce à quoi nous sommes tous appelés à vivre et qui fait la merveille de notre foi, c’est-à-dire l’amour ou le don total de soi, jusqu’au bout. Même les croyants, c’est-à-dire nous-mêmes, ont besoin d’être continuellement raffermis dans leur foi, non pas par la parole et la raison qui nous laissent toujours au seuil de la foi, mais par l’exemple de saintes et de saint qui vivent leur foi au-delà même des mots, jusque dans leur chair. S’il est bon de pleurer le mal qui blesse l’homme, rendons grâce pour ces témoignages qui édifient le croyant.

    A la lumière de ce qui vient d’être dit sur la manière de vivre dans la foi ce drame venu d’Orient, le temps est venu, je crois, d’aborder sa répercussion médiatique en Occident, et tout particulièrement en France. Une fois cette deuxième étape franchie, nous pourrons mieux appréhender la réaction à avoir en tant que chrétiens et citoyens.

    Concernant l’analyse de la répercussion médiatique en France, deux axes majeurs se détachent assez aisément : 1) le quantitatif qui concerne le volume effectif d’informations relayées, et 2) le qualitatif qui s’intéresse, quant à lui, au contenu de l’information relayée ainsi qu’à son orientation. Vous vous en doutez bien, l’analyse du contenu qui se révèlera en réalité complètement biaisé, expliquera directement celle du volume infinitésimal d’informations relayées et ce dans la mesure où le mépris et l’insouciance provoquent difficilement l’excès de zèle journalistique.

    Commençons par reprendre quelques-uns des faits les plus récents. Vendredi 28 mars 2014, il y a un mois, dans une banlieue du Caire, les Frères musulmans affrontaient les forces de l’ordre. Des échanges de tirs fauchèrent mortellement trois innocents, dont une jeune journaliste. Survint alors une voiture abritant Mary Sameh George, une copte de 24 ans sortant à peine de l’Eglise voisine pour livrer des médicaments aux nécessiteux. La foule en hystérie aperçut une croix suspendue au rétroviseur et s’amassa sur la voiture pour l’engloutir. Le toit s’écroula. Mary fut trainée dehors et violemment molestée avant qu’un poignard ne se fige dans son cœur, par derrière. Elle mourut ainsi et son corps désarticulé fut laissé gisant, là, en pleine rue, nu… comme s’il n’avait suffi de la tuer, comme si son martyre lui laissait trop d’envergure et qu’il leur avait fallu étendre l’humiliant forfait jusqu’à souiller sa mémoire même. Il y a quelques mois encore, deux autres coptes, aussi prénommées Mary, moururent dans leur église, sous les balles des Frères Musulmans…

    Et de tout cela, rien n’est dit. De tout cela, rien ne sort. Le peu de gens au courant des faits n’ose piper mot. Les grands médias sont muets comme des carpes qui nagent épanouies dans la lie de la bien-pensance. Pour connaître la vérité sur ces drames et plus largement sur les tenants et aboutissants dudit « printemps arabe », seuls nous sont proposés les sites indépendants de ré-information, qui sont par ailleurs, régulièrement piratés : le Salon beige notamment, il y a de cela quelques jours. Moi-même, je n’ai connu le martyre des trois Mary évoqué ici qu’en préparant ce papier et grâce au site de l’AISCE (2).

    « l’heure est peut-être venue de tirer les enseignements de nos frères et sœurs chrétiens d’Orient, de se rappeler qu’il existe aussi un mal sur lequel on peut construire, que leur martyre est témoignage et qu’il nous raffermit dans notre foi. »

    Et les quelques fois où répercussion il y a, l’information est systématiquement édulcorée. Les exemples foisonnent à tel point qu’il suffit de piocher au hasard parmi les articles des grands médias traitant du sort des chrétiens d’Orient pour être sûr de n’avoir plus qu’à retranscrire. Chose dite, chose faite ; je vous propose ici la conclusion d’un article du Monde sur le sujet, le premier qui me soit tombé sous la main :

    « Surtout, prétendre que les révolutions arabes portent en elles la fin des minorités chrétiennes revient à effacer le passé. […] L’exode chrétien au Proche-Orient est un phénomène long et permanent. En Palestine, il a largement précédé la naissance du Hamas. En Irak, il a pris son essor pendant la guerre contre l’Iran et s’est accéléré à la faveur de l’impitoyable embargo occidental (1991-2003). En Syrie, enfin, il a débuté dès le XIXe siècle, et c’est de cette diaspora qu’est issu l’ancien président argentin Carlos Menem. » Christophe Ayad, Les Chrétiens d’Orient dans le tourbillon des révolutions sur lemonde.fr, le 18 décembre 2013
    Après la quantité infinitésimale d’informations relayées par les grands médias, voici qu’on constate son parti pris lamentablement probant. Peu satisfaits de relayer l’information tragique qui veut que les chrétiens fuient en masse leurs terres d’origine, c’est ainsi que cet article se clôt sur une conclusion toute en nuances, cherchant à relativiser, ou mieux ! à euphémiser le drame. C’est symptomatique de ce qui est devenue comme une seconde nature du journalisme dominant : la méfiance hostile à tout ce qui touche à la chrétienté, de près ou de loin.

    Difficile, ici, de ne pas partager le point de vue de Raymond Ibrahim, auteur américain né de parents égyptiens et coptes, ayant beaucoup travaillé et écrit sur l’oppression des chrétiens en Orient. Dans un article datant du mercredi 2 avril dernier et publié sur le site de l’AISCE (3), il s’interroge, au-delà du simple constat : pourquoi un mutisme tel des médias ? Face à des faits aussi têtus, pourquoi persistent-ils à ne rien dire ou, au mieux, à en parler du bout des lèvres ? C’est que les faits tels qu’ils sont infirment le paradigme mis en place il y a des années par le spectre mortifère de la bien-pensance. Ce paradigme qui consiste à vouloir expliquer les exactions des intégristes musulmans, à une échelle internationale, par leur situation géo-politique difficile et à une moindre échelle, par les rapports de force toujours en leur défaveur. Le peuple opprimé se voit alors excuser ses caprices, aussi meurtriers soient-ils. Dès lors, reconnaître l’oppression effective et systématique des minorités chrétiennes en terre d’Islam serait ravageur pour la rhétorique misérabiliste adoptée par les médias.

    Encore une fois, il ne s’agit aucunement de mettre en difficulté la communauté musulmane en général, mais bien au contraire, de remarquer en quoi la défense intempestive des médias à leur égard ne les honore en rien parce qu’aveu de faiblesse. L’on ne peut cautionner le mal où qu’il soit. Et le faire ne mène à aucun bien. Les médias auraient tout à gagner de dire la vérité – eux qui souffrent du désamour croissant des Français, eux qui n’ont jamais autant manqué de crédibilité. Concédons-leur qu’ils sont loin d’être bêtes et qu’ils savent tout cela. Mais alors, pourquoi cet acharnement propagandiste qui les mène droit au mur ? Avec la défense de l’islam modéré en guise d’oriflamme, celle-ci étant – on l’a vu – tout à fait contreproductive et desservant la cause même des musulmans, on se doute que la rhétorique ostentatoire et facile des médias recèle autre chose qu’une simple cause altruiste. Quelque chose de plus insidieux, de plus dérangeant… L’antichristianisme primaire hérité de ce que la postérité retint, non sans idéologie, sous le nom de Lumières.

    Cet antichristianisme sous-jacent explique à la fois le contenu biaisé des analyses journalistiques et le faible nombre d’articles qui y est consacré. Compte tenu de la qualité des articles et de leur inadéquation à la réalité des faits, il est presque heureux qu’il n’y en ait pas davantage de proposé. Si la qualité, qui exprime le désintérêt patent des médias pour le sort des chrétiens d’Orient, explique la faible quantité de relais qu’offrent les médias sur ce sujet, réjouissons-nous de cette corrélation. Avoir en plus de la mauvaise qualité, une intensification des articles propagandistes serait, en effet, une catastrophe de plus.

    Me voici arrivé à l’ultime étape de mon développement où je vous propose d’aborder la question suivante : « Une fois le constat du mutisme médiatique fait, comment agir, en tant que chrétiens, pour y remédier ? » Question essentielle que je ne pouvais omettre sans tomber dans le misérabilisme maladif et orienté que je reprochais il y a un instant aux médias eux-mêmes. La réponse se trouve, à mon sens, dans l’identification de la cause de ce mutisme. Cette cause étant l’antichristianisme dénoncé plus haut et qui est bel et bien à la racine du problème, il touche tous les pans de notre société et tout particulièrement le milieu fermé du journalisme. Milieu où l’on avance à mesure d’antichristianisme militant, à de rares exceptions près.

    A cet antichristianisme, je n’ai aucune brillante solution politique, économique ou sociale à proposer. Seul Dieu peut convertir les cœurs. Il n’est donc certainement pas de notre ressort de chercher à le faire. En revanche, l’heure est peut-être venue de tirer les enseignements de nos frères et sœurs chrétiens d’Orient, de se rappeler qu’il existe aussi un mal sur lequel on peut construire, que leur martyre est témoignage et qu’il nous raffermit dans notre foi.

    Forts de ce renouveau spirituel qu’ils nous inspirent, nous devons faire notre l’aphorisme de Tertullien et voir éclore les semences annoncées. Réinvestissons les champs du journalisme et de la culture, relevons le défi d’André Malraux qui tonne encore sous les voûtes du Panthéon : « le XXIe siècle sera religieux ou ne sera pas », étendons nos réseaux jusqu’au cœur intellectuel de la France qu’est l’Université, restituons le Beau entre les mains de l’Art et enfin ! nous pourrons raisonnablement espérer avoir éradiquer l’antichristianisme et ses relents.

    Ne renouvelons pas l’erreur de nos parents et grands-parents, ne restons pas passifs, à regarder amèrement l’époque toute entière partir en quenouille. Mais ça, la jeunesse française, celle qui inonda les avenues de Paris et de province tout au long de l’année 2013, l’a bien compris, et ce mieux que quiconque. Sans doute est-ce jusqu’ici le plus beau des fruits spirituels qu’engendra le martyre des chrétiens d’Orient. Car n’en doutons pas, rien n’est hasard en matière de foi. J’appelais tout à l’heure à voir éclore les semences promises par le martyre de nos frères et sœurs dans la foi, j’appelais dans la foulée à un renouveau culturel et spirituel, eh bien ! je ne puis m’empêcher de voir un lien spirituel s’établir entre chrétiens d’Orient et d’Occident. Comme si le sang versé n’était pas perdu et qu’il redonnait vie à une culture de mort par-delà même les monts et les mers.

    1. Entrée datant du 9 mai 1920 du « journal » d’après-guerre de P. Teilhard de Chardin
    2. Association Internationale Solidarité Copte – Europe
    3. Why the Media doesn’t cover Jihadist Attacks on Middle East Christians sur copticsolidarity.org, le 2 avril 2014

    Melchior de Solages est candidat sur la liste Force-Vie d’IDF pour les européennes.

    http://www.altermedia.info/france-belgique/uncategorized/martyre-chretiens-dorient-vu-chretien-doccident_107232.html#more-10723

  • Crucifixions en Syrie : le silence coupable des musulmans

    Qui a condamné les très récentes crucifixions de chrétiens en Syrie par les rebelles, d’abord racontées par une sœur, puis confirmées par des photos horribles ?   

    Je n’ai rien contre l’islam. Mais je vois régulièrement sur Internet les atrocités commises au nom de cette religion. Et il y a le silence des autorités musulmanes, grand mufti, imams et autres responsables religieux. C’est ce silence qui me gêne.

    Qui a condamné les très récentes crucifixions de chrétiens en Syrie par les rebelles, d’abord racontées par une sœur, puis confirmées par des photos horribles ? Les musulmans n’ont pas, il est vrai, un chef comparable au pape pour les catholiques. Leur seul guide, c’est un livre saint, élaboré il y a 14 siècles.

    La foi chrétienne accorde une grande liberté, basée sur l’amour du prochain. Il y eut, évidemment, des périodes sinistres où catholiques et protestants s’entretuaient. Un temps où l’on brûlait en place publique les sorcières. Il y eut le temps de la Reconquista.
    Il y eut des centaines de milliers de martyrs tout au long des siècles et de toutes les religions.

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  • Crucifixions en Syrie : le silence coupable des musulmans

    Qui a condamné les très récentes crucifixions de chrétiens en Syrie par les rebelles, d’abord racontées par une sœur, puis confirmées par des photos horribles ?   

    Je n’ai rien contre l’islam. Mais je vois régulièrement sur Internet les atrocités commises au nom de cette religion. Et il y a le silence des autorités musulmanes, grand mufti, imams et autres responsables religieux. C’est ce silence qui me gêne.

    Qui a condamné les très récentes crucifixions de chrétiens en Syrie par les rebelles, d’abord racontées par une sœur, puis confirmées par des photos horribles ? Les musulmans n’ont pas, il est vrai, un chef comparable au pape pour les catholiques. Leur seul guide, c’est un livre saint, élaboré il y a 14 siècles.

    La foi chrétienne accorde une grande liberté, basée sur l’amour du prochain. Il y eut, évidemment, des périodes sinistres où catholiques et protestants s’entretuaient. Un temps où l’on brûlait en place publique les sorcières. Il y eut le temps de la Reconquista.
    Il y eut des centaines de milliers de martyrs tout au long des siècles et de toutes les religions.

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  • 50 000 personnes à la Marche pour la vie à Rome

    Lu sur Famille chrétienne :

    "Entre quarante et cinquante mille personnes ont participé à la quatrième Marche pour la vie qui s’est tenue à Rome dimanche 4 mai. Cette année, l’événement avait pris une dimension internationale. [...]

    Des drapeaux de plusieurs pays et des étendards de différents groupes et associations pro-vie ont ainsi défilé pendant plusieurs heures, sous un beau soleil printanier. Dans les rangs, certaines associations françaises, comme Droit de naître ou la Fondation Jérôme-Lejeune. À en croire les tee-shirts et les banderoles de nombre de marcheurs, la Manif pour tous a fait des émules : le logo bleu et rose était partout, repris par la version italienne du collectif français.

    Dans la foule, composée notamment de très nombreux enfants, était aussi présent le cardinal Leo Raymond Burke, préfet du Tribunal suprême de la signature apostolique et fidèle de ce genre de rendez-vous. « Il ne faut pas se lasser de défendre la vie, objet aujourd’hui, en Europe et ailleurs, de nombreuses attaques », soutient-il. Pour le cardinal américain, très engagé dans ce domaine, cette manifestation est également une manière d’afficher un soutien inconditionnel à la famille. La veille, le cardinal Burke avait participé au premier Congrès international pro-vie, qui se tenait à Rome en présence des représentants de différentes associations issues de plusieurs pays, afin de donner une impulsion mondiale à cette cause. [...]

    Arrivés peu avant midi Via della Conciliazione, à l’heure pour participer au Regina Caeli place Saint-Pierre, les marcheurs se massent sous les fenêtres du Palais apostolique dans un climat festif. « Continuez comme ça ! », leur lance le pape François, les remerciant pour leur « engagement »."

    Michel Janva

  • Boko Haram enlève des centaines de lycéennes pour en faire des « esclaves » et les vendre pour des mariages forcés

    Abubakar Shekau, chef fanatique de la secte islamiste Boko Haram, diffuse une vidéo dans laquelle il revendique l’enlèvement de 266 lycéennes au Nigéria à la mi-avril.

    Quelques dizaines d’entre-elles étaient parvenues à s’enfuir des griffes de leurs ravisseurs mais la grande majorité serait vendue, probablement au Tchad. Au prix de 12 euros la fille, confient des sources locales.

    Le chef de Boko Haram dandine en permanence durant son discours, visiblement dans un état second. Il annonce qu’il va traiter les fillettes en esclaves. « Je vais les vendre sur le marché, au nom d’Allah« , proclame-t-il. Avant d’ajouter qu’il va en épouser deux de force, l’une de 9 ans, l’autre de 12 ans. La pédophilie ne semble pas rebuter ce fou furieux.

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  • Genève : procès contre l'Eglise à l'ONU

    L’Eglise catholique fait face, depuis hier, à un assaut de critiques et d’accusations devant le Comité de l’ONU contre la torture :

    "Pour la deuxième fois en quatre mois, l’Eglise catholique se trouve rattrapée par les affaires de pédophilie et est contrainte de rendre des comptes devant un organe onusien. En janvier dernier, les représentants du Vatican avaient déjà dû s’expliquer devant le Comité de l’ONU sur les droits de l’enfant après la publication d’un rapport accablant.

    Hier, les représentants de l’Eglise catholique ont fait face à unnouvel assaut de critiques et de condamnations, cette fois devant le Comité des Nations Unies contre la torture. Les experts onusiens ont pointé du doigt le manque de réaction et l’absence de mesures pour traiter des cas d’enfants abusés sexuellement par des prêtres. [...]

    Le nonce apostolique auprès de l’ONU, Mgr Silvano Tomasi, a expliqué que les actes commis par des prêtres en dehors du territoire du Vatican ne relevaient pas de la Convention contre la torture ratifiée par le Saint-Siège mais des Etats et des juridictions où les faits ont été commis. [...]"

    Ces accusations sont injustes quand on sait combien l'Eglise a pris ce sujet à coeur et a introduit toute une série de règles strictes pour répondre à ce problème. Aucune autre institution n'en a fait autant.

    Michel Janva

  • La laïcité risque de devenir l’équivalent fonctionnel d’une religion d’Etat

    Henri Hude vient de rédiger un compte-rendu du livre du cardinal Angelo Scola, Archevêque de Milan,  traduit en français sous le titre Oublier Dieu ? Religion, violence et tolérance dans la société mondialisée. Extrait :

    "La doctrine de la liberté religieuse est entendue comme un droit civil dans l’ordonnancement juridique de la société. Elle a un caractère essentiellement juridique et négatif : cette liberté est conçue comme une immunité par rapport à la contrainte externe. Elle ne dérive pas d’une revendication d’indépendance illimitée de la pensée et de l’action, ni d’une exaltation de la créativité arbitraire. Elle dérive de la dignité de la personne humaine, dont le respect des droits fait partie de l’ordre moral objectif dérivant de la structure même de la nature humaine créée par Dieu. L’Auteur rend ainsi clair le fait que la doctrine de la liberté religieuse s’inscrit dans le cadre de la théologie catholique la plus traditionnelle. La seule limite à l’exercice de ce droit est « le respect d’un ordre public juste». Cela montre que ce droit n’est concevable qu’inscrit dans le cadre de la structure objective de la justice et en cohérence avec la vertu du même nom. Ce qui est défini là pose de nombreuses questions et bien sûr est très éloigné de la praxis concrète de la liberté religieuse, ou de la privation de liberté religieuse.

    C’est pourquoi le quatrième chapitre revient à la situation concrète de la liberté religieuse dans le monde. Il montre trois sortes de contraintes exercées à l’encontre de la liberté religieuse. La première, islamiste, est une contrainte de type prémoderne ; une contrainte de type moderne perdure dans les pays qui, comme la Chine populaire, conservent la référence au marxisme ; enfin une contrainte de type postmoderne est en train de s’établir aux Etats-Unis et en Europe. Contrairement à l’enseignement précis de Habermas ou de penseurs de la communication, libéraux tel Appel, ou plus conservateurs tel Taylor, la praxis occidentale dérive dans le sens d’un accaparement de l’espace public par un relativisme qui se transforme en dogmatisme et en principe d’exclusion. Dans le ch.5, l’Auteur montre comment la laïcité risque de devenir peu à peu l’équivalent fonctionnel d’une religion d’Etat plus ou moins persécutante au bénéfice d’une philosophie où le vide et l’amnésie se trouvent absolutisés.

    Ainsi peut-on conclure que la liberté religieuse n’a pas encore été réalisée et demeure une tâche à accomplir – le temps étant venu de l’accomplir. [...]"

    Michel Janva

  • "José, mort pour le Christ-Roi"

    Jean Sevillia publie un article de 6 pages dans Le Figaro Magazine sur la prochaine sortie du film sur l'épopée des Cristeros. Cet article est consultable sur le site internet. Extrait :

    "Cette guerre, selon Jean Meyer, a fait près de 250.000 victimes: environ 100.000 combattants, dont 60.000 gouvernementaux et 40.000 Cristeros, et 150.000 civils. Plus d'une trentaine de prêtres et de laïcs cristeros ont été béatifiés ou canonisés sous le pontificat de Jean-Paul II et de Benoît XVI. Le film de Dean Wright met en scène la fin bouleversante de l'un d'entre eux, José Sánchez del Río, engagé chez les Cristeros à 13 ans, fait prisonnier, torturé dans l'attente qu'il abjure sa foi, poignardé, puis achevé d'une balle dans le dos. Dans la poche d'un vêtement de ce garçon, on trouvera un papier destiné à sa mère: «Ma petite maman. Me voilà pris et ils vont me tuer. Je suis content. La seule chose qui m'inquiète est que tu vas pleurer. Ne pleure pas, nous nous retrouverons. José, mort pour le Christ-Roi.»

    En janvier 1979, le premier voyage à l'étranger de Jean-Paul II a été pour le Mexique. On raconte qu'au sanctuaire de Notre-Dame de Guadalupe, des vétérans de la guerre des Cristeros s'étaient massés sur son trajet. Au passage du Vicaire du Christ, les vieillards auraient poussé leur ancien cri de ralliement: «Viva Cristo Rey!»"

    Michel Janva

  • Courte réflexion sur "nos" djihadistes ...

    Curieusement, on s'offusque, aussi bien au sein du marais, que dans le cadre de la mouvance, de l'existence de djihadistes « français », partis combattre en Syrie.

    Peut être est-il profitable de rappeler une évidence, savoir qu'il n'est en aucun cas surprenant, de constater un comportement ou des choix non essentiellement français, de la part d'individus ne se définissant pas comme Français. (sic).

    Fait surprenant – quoique – ils ont été bien peu nombreux sur la toile à mettre en parallèle l'engagement de « nos » djihadistes avec « nos » combattants volontaires au sein de Tsahal (1). Pas bien difficile de comprendre que si le Système met l'accent sur le premiers et nullement sur les seconds, la mouvance, ou plus exactement le petite partie réellement anti-système de celle-ci, se doit de davantage condamner les seconds que les premiers : c'est très exactement le contraire de ce qui fut écrit ça et là sur la toile, d'où l'expression utilisée dans la phrase précédente « petite partie réellement anti-Système »...

    La première guerre mondiale qui ne fut très majoritairement qu'européenne, a peut être été, avec les nuances qui s'imposent, la dernière guerre patriotique. Et d'ailleurs, l'immense majorité des pacifistes, aussi bien française qu'allemande, d'intégrer l'union sacrée. En Allemagne comme en France, on ne s'est pas vraiment questionné au sujet du camp qu'il fallait choisir : les Allemands côté allemand, les Français côté français …

    Ce n'est pas un hasard si les historiens ont évoqué « le siècle des idéologies » faisant place par la suite à « l'ère du soupçon », tout au moins d'un point de vue philosophiques. C'est surtout après la première guerre mondiale que les Européens commencent réellement à se définir, non plus en fonction de leur appartenance patriotique, mais en fonction de leur Weltanschauung. Le fait communiste, mais pas uniquement lui, est en ce sens emblématique.

    C'est ainsi que durant la seconde guerre mondiale, les Français firent des choix idéologiques différents, nonobstant leur essence française. Ainsi le fait, majoritaire, d'attendre que les mauvais jours se passent » mais aussi le choix de Londres (De Gaulle), Alger (Giraud), Vichy (Le Maréchal), Moscou (escadrille Normandie-Niémen) … N'omettons pas non plus que Résistance et Collaboration, ne furent l'une et l'autre, nullement homogènes.

    Si on peut regretter le fait, il s'impose de lui même et ce n'est certainement pas la postmodernité avec son cortège de subjectivisme et d'individualisme, qui va modifier la donne. Quoique d'opposition au monde contemporain, je m'inscris dans l'approbation quant à la préférence accordée à l'Idée sur le substrat. C'est ainsi que je comprends, même si je désapprouve ces choix, aussi bien l'engagement au profit de Tsahal, que celui qui mène au djihadisme …

    Dans une dictature, bienfaits et méfaits sont à attribuer au dictateur qui, seul, exerce le pouvoir. Dans le cadre d'une démocratie, le seul responsable n'est autre que le corps électoral, c'est à dire le peuple. Il faudra attendre 1984 pour que les Français à l'échelle nationale, bénéficient de la possibilité d'un suffrage alternatif. On cria alors au scandale ou à la grande victoire au motif d'un Front National qui multiplia à l'époque son audience habituelle par vingt. C'est oublier qu'ils ne furent que 10% à voter ainsi : et les autres ? Comme si l'expression à la mode aujourd'hui de « grand remplacement » n'avait déjà pas sa raison d'être à l'époque … Je constate – c'est un scientifique de formation initiale qui s'exprime – que l'immense majorité des Français est indifférente, aussi bien à la défense du fait ethnique que du fait religieux … Vrai à l'époque, vrai encore aujourd'hui.

    Je constate, et à nouveau je cherche à déniaiser (2), qu'il n'existe aucun moule platonicien, duquel tous les Français seraient sortis : trivialement exprimé, pas plus différent d'un Français qu'un autre Français. En ce sens, sauf raison tactique, il est obsolète de se définir comme Français : comme si les gouvernants aux différents étages, depuis quatre décennies – au moins – n'étaient pas français de souche … Comme si la Légion, par définition étrangère, n'avait pas été plus française que la grande majorité de ces gouvernants.

    Quoique Français, Catholique, blanc, je suis infiniment plus proche d'un Mishima Japonais, bouddhiste et jaune, que de la plupart de mes « compatriotes » … J'ai peut être le tort de voir les uns et les autres tels qu'ils sont, et pas tels qu'ils devraient être …

    « J'habite mon nom, je suis de ma langue, je n'ai d'autre vraie patrie que celle de mes idées et ne me reconnais véritablement que dans les familles d'esprit que j'ai choisies » Saint John Perse.

    Philippe Delbauvrenotes

    (1) http://www.lepoint.fr/actualites-monde/2007-02-22/ces-francais-soldats-d-israel/924/0/121751

    (2) http://www.voxnr.com/cc/dt_autres/EFAyuEEykZTydNjEEz.shtml

    http://www.voxnr.com/cc/dt_autres/EFAlAukAEVSziwGyCd.shtml

  • 1 homme, 4 femmes, 46 enfants

    A Bobigny, Fanta Sangaré accompagne des familles polygames dans leurs démarches, longues et ardues, de "cohabitation". Une volte-face culturelle et matérielle.

    Avec ses quatre femmes et ses 46 enfants, Adama (1) était un homme heureux. Ce quinquagénaire, capable de réciter dans l’ordre les prénoms de sa descendance, régnait sur son pavillon de banlieue. Entre les cinq chambres de la maison, "la vie s’organisait comme elle pouvait", confie-t-il au téléphone. D’abord agent d’entretien, il a cessé de travailler quand le montant des allocations familiales est devenu suffisant pour nourrir son monde (2). Dans le village du nord du Mali où il a grandi, on parle de sa réussite avec admiration. Il voudrait que ça continue. Il n’a donc pas donné d’écho particulier au bouleversement qu’il vient de connaître : deux de ses femmes ont déménagé, une troisième songe à les imiter. Elles sont engagées dans une "décohabitation", le terme administratif qui désigne la sortie de la polygamie.

    "Il nous a fallu dix ans pour en arriver là", raconte Fanta Sangaré, énergique présidente de l’Association des femmes relais de Bobigny, en Seine-Saint-Denis. Sa première rencontre avec Adama a eu lieu à la demande des services sociaux. Avec les autres ménages polygames qu’elle accompagne, le point de départ fut comparable: des enfants attirent l’attention d’une assistante sociale ou d’un enseignant ; mais leurs parents fuient les institutions et ont toutes les peines du monde à parler français. Difficile de les aider.

    Il se trouve que tous sont originaires du Mali. Fanta Sangaré aussi. L’ancienne institutrice de brousse comprend les digressions en soninké, les confidences en bambara. Elle discute, apprivoise. Entend la fierté du mari, les disputes des coépouses, la fatigue des enfants. Les réveils à pas d’heure pour prendre une douche avant l’école. Le ballon d’eau chaude toujours vide. La queue devant la porte des WC. Les repas pris chacun son tour. Les devoirs faits dans la cage d’escalier. Les lits partagés. Le bruit permanent. L’absence d’intimité. Fanta Sangaré écoute ces histoires qui se ressemblent toutes. Puis elle rappelle la règle de la République : la nécessité de rompre avec la polygamie pour obtenir un renouvellement des titres de séjour. Effroyable perspective pour ceux auxquels on a toujours enseigné que cette tradition était un idéal d’organisation sociale doublé d’une exigence divine. Il s’agit de mariages traditionnels arrangés, célébrés un été "au pays", où l’amour ne s’est pas toujours installé, mais tout de même: "Quitter son mari est impur", rabâchent les femmes. "Dieu n’a pas demandé que vos enfants soient entassés à vingt dans une même chambre", réplique alors Fanta Sangaré.

    Semaine après semaine, l’idée fait son chemin. Jusqu’au jour où les femmes s’approprient le désir d’avoir leur propre logement. En signe de bonne foi, elles doivent le chercher dans une autre commune. Les mains retenant son voile noir et violet, Aminata raconte les trois années de démarches qui lui ont été nécessaires pour régulariser sa situation. Elle a quitté La Courneuve pour Bobigny avec ses quatre plus jeunes enfants. Lorsqu’une épouse part, la honte s’abat sur son mari. "Sa femme a volé son pantalon, maintenant il porte le pagne!", entend-il dans son dos. Adama préfère ne pas y penser. Il prend désormais le RER pour honorer les mères de ses enfants. Une décohabitation hypocrite? "Bien sûr, admet Fanta Sangaré. On nous reproche aussi de créer des familles monoparentales. Mais si ça aide les enfants à s’épanouir et les femmes à devenir autonomes, ça vaut le coup."

    Ces femmes, en effet, n’ont jamais vécu seules, n’ont jamais eu d’emploi ni géré de budget. Elles ne savent pas se servir d’une carte bancaire ni remplir un chèque. C’est leur mari qui touchait les allocations familiales, payait les factures et faisait les courses. "Elles ont toujours été infantilisées", insiste Fanta Sangaré. "C’était très compliqué au début de vivre chez moi", confirme Salli, jeune maman de huit enfants. Elle a laissé son mari à sa coépouse et est devenue femme de ménage. Pour être tout à fait "comme les autres", elle essaye de perfectionner sa maîtrise du français. Les mystérieux "couvre-lit", "hippocampe" et "igloo" qu’elle découvre au cours d’alphabétisation lui donnent l’impression d’être encore loin du but. Mais ses amies lui connaissent un nouveau sourire. 

    (1) Les prénoms ont été modifiés. 

    (2) La Caisse d’allocations familiales verse 441,48 € par mois pour quatre enfants de moins de 20 ans, plus 158,78 € pour chaque enfant supplémentaire. Soit 1.394 € pour 10 enfants, 2.981 € pour 20 enfants, 4.569 € pour 30 enfants, 6.157 € pour 40 enfants. Sans compter d’éventuelles aides au logement.

    Source

    http://www.oragesdacier.info/