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religion - Page 188

  • Pâques, la trahison et la résurrection

    Dans son édition de ce 18 avril, vendredi saint, la feuille la plus répandue parmi les Franciliens prétendait répondre pour le lendemain à la question "que faire à Paris ?" Et elle nous indiquait que le véritable événement se déroulerait place des Abbesses. (1)⇓

    Le lieu paraît particulièrement bien choisi.

    C'est sur cette colline, en effet, qu'en 1534 Ignace de Loyola et ses sept premiers compagnons prononcèrent leurs vœux incluant le projet de se rendre à Jérusalem pour y convertir les musulmans. Vocation spirituelle de la France, dédicace ancienne de la colline de Montmartre, qu'êtes-vous devenues ?

    Si notre société manifestait, en effet, le moindre respect des valeurs fondatrices de notre civilisation elle évoquerait, pendant cette semaine au moins, les récits évangéliques.

    Les fidèles des églises chrétiennes les ont, avec plus ou moins d'intensité, relus, réentendus, remémorés pendant cette semaine, et tout au long de la Quarantaine qui l'a précédée. (2)⇓

    Or, un aspect de ce drame antique a tourmenté la conscience des croyants pendant des siècles : la trahison d'un des disciples.

    Il ne faut pas, pourtant, voir dans cette dénonciation la cause de la condamnation et du supplice de Jésus de Nazareth. (3)⇓

    Le dénonciateur, celui que l'on surnomme "l'Iscariote" n'a été qu'un agent, sinon mineur, du moins "fongible" d'un projet bien identifié, dont on ne peut pas le considérer comme l'auteur. Autrefois on soulignait dans les catéchismes élémentaires que sa damnation définitive ne tient pas à son acte, dont il aurait pu se repentir, mais à son suicide. (4)⇓

    Sa trahison ne résulte pas d'une quelconque prédestination, elle appartient au champ de sa liberté et de sa responsabilité. Si l'on entre dans les récits évangéliques on découvre que le Maître souligne lui-même, qu'ayant choisi les Douze, il déplore que l'un d'eux se révèle un "démon". La traduction du mot n'est pas indifférente. "Un être démoniaque", ou plutôt un "possédé" sonnerait mieux en français contemporain. Il s'agit d'un homme perverti par une forme de haine, et néanmoins, chose essentielle aux yeux du christianisme, toujours rachetable. Qu'on me permette d'insister, de me référer à ce mystérieux épisode évangélique du "possédé gérasénien". Les lecteurs de Dostoïevski peuvent remarquer qu'il voisine, avec un poème de Pouchkine, en exergue de son grand roman "les Démons", titre traduit justement dans la tradition intellectuelle française par "les Possédés". Tout cela veut dire qu'à nos yeux le dernier des hommes vaut toujours mieux qu'un troupeau de cochons et qu'il reste libre de retrouver la voie juste.

    Mais de quelle nature relève, dans le récit de la Passion, cette "possession", à quoi s'identifie sa passion destructrice ?

    Une certaine exégèse contemporaine s'emploie curieusement à l'identifier à une cause qui, finalement, l'excuserait peu ou prou, celle des zélotes. On nous affirme ainsi que le surnom "Iscariote", équivaudrait aux "sicaires" c'est-à-dire à ces "dissidents extrémistes" qui entreprirent "d'expulser les Romains et leurs partisans", par la violence "au moyen de l'assassinat."

    Cette thèse pourrait se parer de tous les avantages de la séduction, si elle ne souffrait d'un cruel défaut d'anachronisme par rapport à la mort de l'adhérent supposé. On ne trouve d'ailleurs aucune trace d'un tel soupçon dans les évangiles. (5)⇓

    L'Écriture et la Tradition assignent, en effet, à cette trahison une cause beaucoup plus simple, vieille comme le monde et les passions humaines : l'appât de l'argent, cette malédiction qui frappe autant les pauvres que les riches.

    Resurrection2Oublions donc les traîtres, les assassins et les indifférents. Rappelons en effet aujourd'hui à tous les amis, même agnostiques, même incrédules, le point essentiel, l'événement pascal, la Résurrection.

    Elle doit annoncer pour chacun d'entre nous la montée sacrificielle vers l'Absolu, vers la Vérité, vers la vie, dans la liberté.

    Désormais, pour toute personne libre et responsable qui se respecte, "plus est en nous", toutes les médiocrités peuvent être effacées, tout le poids du passé disparaît. Cette certitude millénaire a façonné l'âme de nos peuples. Et c'est elle qui donne tout son sens à l'exclamation joyeuse des croyants au temps pascal : "le Christ est ressuscité — Il est vraiment ressuscité."

    JG Malliarakis

    Apostilles

    1.  Je laisse à mes lecteurs le soin d'en découvrir, sur le site du journal le bon goût et l'opportunité.
    2.  Rappelons à ce sujet que la durée de 40 jours se calque sur celle du début de l'action publique du Christ. Elle évoque la période de 40 ans au Désert. Elle reprend une idée centrale de la foi judéo-chrétienne : la Terre ne sera donnée qu'à un peuple purifié.
    3.  Tout ceci est parfaitement expliqué par les quatre témoignages dont nous disposons. Elle découle de la volonté des autorités politico-religieuses du royaume hérodien de désigner comme bouc émissaire à l'occupant romain "un seul homme pour sauver tout un peuple". Celui-ci ne comprend pas la manœuvre, il "s'en lave les mains", ce que la Mémoire lui reproche depuis deux mille ans. En même temps elles entendaient se débarrasser d'un gêneur dans lequel on commence à voir le restaurateur du Royaume de David. Je me dispense aujourd'hui, par respect, de donner les références scripturaires. Je précise simplement pour le lecteur peu familier de ces aspects historiques que les Actes des Apôtres nous montre les piliers de l'Église naissante identifiant encore l'œuvre messianique à ce projet politique ethnocentrique, alors que les dernières paroles [Mt 28,17] leur disent exactement le contraire, en leur enjoignant de "prêcher toutes les nations" et de les baptiser. 
    4.  Ce geste de désespoir est strictement condamné par la foi chrétienne, qui aujourd'hui n'accepte de l'excuser que comme manifestation dramatique des cas de pathologie mentale incluant ce qu'on appelle aujourd'hui la "dépression nerveuse". Tout en respectant, bien évidemment, les victimes de cette affreuse maladie contemporaine, j'avoue m'interroger sur l'efficacité des traitements "psychologiques" ou pharmaceutiques de ce qu'on l'on devrait avoir le droit de considérer, aussi, comme des "Maladies spirituelles", ce qu'explore Jean-Claude Larchet dans sa "Thérapeutique des maladies spirituelles" (Cerf, 1997). En tout état de cause, dans la culture occidentale, aucun chrétien ne peut en conscience trouver la moindre exemplarité à un cri de désespoir, qui relève au mieux de la pitié.
    5.  On pourra, pour une fois, se référer à l'article de "l'encyclopédie" fantaisiste "Wikipedia" qui fait tant de mal. http://www.insolent.fr/2014/04/paques-la-trahison-et-la-resurrection.html
  • Prison « française » : une mutinerie pour exiger… des repas halal

    Une soixantaine de détenus de la maison d’arrêt de Sequedin (Nord), près de Lille, ont refusé ce lundi de réintégrer leur cellule après la promenade, selon La Voix du Nord.

    Les équipes régionales d’intervention et de sécurité (Eris), « le GIGN des prisons », ont du intervenir aux alentours de 21h pour y contraindre les détenus.

    D’après Cédric Deprez, délégué régional FO-Pénitentiaire, les détenus demandaient «la baisse du prix des cantines et, apparemment, un menu halal».

    Fabuleux culot !

    http://www.contre-info.com/

  • La France prend conscience du phénomène des djihadistes français en Syrie

    Alors que le problème est depuis longtemps évoqué ouvertement en Belgique, la France semble avoir pris, ces jours-ci, un peu plus conscience de la menace que sont les djihadistes français partis en Syrie. Leur nombre serait de 700 et ce serait une estimation approximative qu’il faudrait plutôt voir à la hausse. Selon une vidéo, il y aurait même un ancien militaire mais à ce stade il est difficile de dire si c’est vrai et de vérifier les dires de ce djihadiste. Une mère témoignait sur RTL, disant que son adolescente catholique était en train de basculer et qu’elle craignait qu’elle ne parte en Syrie. Ce n’est pas la première à appeler à l’aide l’État. Des parents se sentent impuissants. D’autres ont appris le départ de leurs enfants, une fois que ces derniers furent arrivés en Syrie. Il est alors trop tard.

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  • La France prend conscience du phénomène des djihadistes français en Syrie

    Alors que le problème est depuis longtemps évoqué ouvertement en Belgique, la France semble avoir pris un peu plus conscience de la menace que sont les djihadistes français partis en Syrie. Leur nombre serait de 700 et ce serait un chiffre approximatif qu’il faudrait plutôt voir à la hausse que l’inverse. Selon une vidéo, il y aurait même un ancien militaire mais à ce stade il est difficile de dire si c’est vrai et de vérifier les dires de ce djihadiste. Une mère témoignait sur RTL disant que son adolescente catholique était en train de basculer et qu’elle craignait qu’elle ne parte en Syrie. Ce n’est pas la première à appeler à l’aide l’État. Des parents se sentent impuissants. D’autres ont appris le départ de leurs enfants, une fois que ces derniers soient arrivés en Syrie. Il est trop tard.

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  • Dole (Jura): il installe un tapis de prière et prie Allah pendant la messe de Pâques

    « Les fidèles ont assisté à la scène ébahis. Ce dimanche matin, dans une collégiale pleine à craquer, un homme vêtu d’une djellaba et d’une coiffe est venu faire sa prière. Il a installé un tapis, à gauche de l’autel, alors que la messe de Pâques était en train d’être célébrée. [sans avoir été invité par l'évêque moderne local, ce qui n'aurait pas été surprenant - NDCI]

    L’homme, visiblement perturbé, a lu des versets du Coran avant d’écrire quelques lignes en arabe dans le registre paroissial. Après avoir troublé une première fois la messe des rameaux, il y a une semaine à la Bedugue puis à la collégiale, des fidèles avaient prévenu la police.
    Un équipage est venue lui demander de quitter les lieux, dans le calme. Le sous-préfet, qui a été avisé de ce trouble à l’ordre public, a [bien entendu]tenu à préciser : « Il ne faut pas créer d’amalgame. Cette attitude déplacée est le fait d’un individu visiblement perturbé. » »

    Incroyable le nombre de « perturbés » et de « déséquilibrés » qu’il y a en France.
    Au moins quelques millions, à vue de nez !

    Source Le Progrès

    http://www.contre-info.com/

  • « Messe sataniste » Femen pour le Dimanche de Pâques

    Les Femen sont dépendantes de leur médiatisation et, pour la conserver, ont recours à la surenchère permanente dans la provocation. Dimanche prochain – la date n’est pas choisie au hasard, c’est le dimanche de Pâques -, les Femen organisent une soirée « sataniste » dans leur nouveau « quartier général » situé 4 rue du Port à Clichy la Garenne.

    OPEN DOOR PARTY

    FEMEN ouvre les portes de son nouveau QG implanté dans des bureaux désaffectés à Clichy.
    Messe sataniste, bucher de merguez, coups de fouets, débats infernaux, musique païenne et blasphème à tous les étages: le 20 avril gagnez votre ticket pour l’enfer en pénétrant dans l’antre des sorcières!

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  • Mieux vaut être une femme dans « l’enfer » catholique que dans les « paradis » socialistes

    Si l'on en croit une analyse parue dans le New York Times du 10 mars :

    Nous apprenons que les  violences faites aux femmes sont les plus élevées dans les pays « modèles » d’Europe de nos amis socialistes : la Finlande 47 % et la Suède 46%, la France 44% … La Pologne, pays catholique, a le taux le plus bas avec 19%.

    Michel Janva

  • Aucun homme ne décide de servir Satan, sans raison

    Vendredi, dans le basilique St Pierre, le père Cantalamessa a donné l'homélie. Extrait :

    "Judas a été choisi dès la première heure pour être l’un des Douze. En insérant son nom dans la liste des apôtres l’évangéliste Luc écrit « Judas Iscariote qui devint (egeneto) un traître » (Lc 6, 16).Donc Judas n’était pas né traître et il ne l’était pas au moment où Jésus l’a choisi; il le devint ! Nous sommes devant un des drames les plus sombres de la liberté humaine.

    Pourquoi le devint-il ? Il n’y a pas si longtemps, quand la thèse de Jésus « révolutionnaire » était à la mode, on a cherché à donner à son geste des motivations idéales. Certains ont vu dans son surnom « Iscariote » une déformation du mot « sicariote », c’est-à-dire faisant partie du groupe de zélotes extrémistes qui prônaient l’emploi du glaive (sica) contre les Romains; d’autres ont pensé que Judas a été déçu de la façon dont Jésus suivait son idée du « royaume de Dieu » et qu’il voulait lui forcer la main, en le poussant à agir aussi au plan politique contre les païens. C’est le Judas du célèbre « Jésus Christ Superstar » et d’autres spectacles et romans récents. Un Judas pas loin d’un autre célèbre traître de son bienfaiteur : Brutus, qui tua Jules César, en pensant de sauver ainsi la république !

    Ces reconstructions sont respectables quand elles revêtent quelque dignité littéraire ou artistique, mais elles n’ont aucun fondement historique. Les évangiles – seules sources dignes de foi que nous ayons sur le personnage – parlent d’un motif plus terre-à-terre :l’argent. Judas avait reçu la garde de la bourse commune du groupe; à l’occasion de l’onction de Béthanie il avait protesté contre le gaspillage du précieux parfum versé par Marie sur les pieds de Jésus, non pas par souci des pauvres, relève Jean, mais parce que « c’était un voleur : comme il tenait la bourse commune, il prenait ce que l’on y mettait » (Jn 12,6). Sa proposition aux chefs des prêtres est explicite: « Que voulez-vous me donner, si je vous le livre ? » Ils lui remirent trente pièces d’argent » (Mt 26, 15).

    Mais pourquoi être surpris par cette explication et la trouver trop banale ? N’est-ce pourtant pas presque toujours comme ça aujourd’hui ?Mammon, l’argent, n’est pas une idole parmi tant d’autres; c’est l’idole par antonomase : littéralement, « l’idole en métal fondu » (cf. Ex 34, 17). Et l’on comprend pourquoi. Qui est, objectivement, sinon subjectivement (autrement dit, dans les faits, si non dans les intentions), le vrai ennemi, le concurrent de Dieu, dans ce monde ? Satan ?Mais aucun homme ne décide de servir Satan, sans raison. S’il le fait c’est parce qu’il croit obtenir de lui quelque pouvoir ou quelque bénéfice temporel. Qui est, dans les faits, l’autre-maître, l’anti-Dieu, Jésus nous le dit clairement: « Nul ne peut servir deux maîtres : ou bien il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’Argent » (Mt 6, 24). L’argent est le « dieu visible », contrairement au vrai Dieu qui est invisible.

    Mammon est l’anti-dieu car il crée un univers spirituel alternatif, donne un autre objet aux vertus théologales. La foi, l’espérance et la charité ne reposent plus sur Dieu, mais sur l’argent. Une affreuse inversion de toutes les valeurs se met en marche. « Tout est possible pour celui qui croit », disent les Ecritures (Mc 9, 23); or le monde dit : « Tout est possible pour celui qui a de l’argent ». Et, à un certain niveau, tous les faits semblent lui donner raison.

    « La racine de tous les maux – disent les Ecritures - c’est l’amour de l’argent » (1 Tm 6,10). Derrière chaque mal de notre société il y a l’argent, ou du moins il y a aussi l’argent.Celui-ci est le Moloch de la Bible, auquel on sacrifiait les petits garçons et les petites filles (cf. Jr 32, 35), soit le dieu aztèque, auquel il fallait offrir quotidiennement un certain nombre de cœurs humains. Qu’y a-t-il derrière le commerce de la drogue qui détruit tant de vies humaines, l’exploitation de la prostitution, le phénomène des différentes mafias, la corruption politique, la fabrication et le commerce des armes, voire même – chose horrible à se dire – derrière la vente d’organes humains enlevés à des enfants ? Et la crise financière que le monde a traversé et que ce pays traverse encore, n’est-elle pas due en bonne partie à cette «exécrable avidité d’argent», l’auri sacra fames, de la part de quelques uns ?Judas commença par soutirer un peu d’argent de la caisse commune. Cela ne dit-il rien à certains administrateurs de l’argent public ? [...] 

    Comme chaque année, à l’approche de Pâques, j’ai voulu réécouter la « Passion selon saint Matthieu » de Bach. Il y a un détail qui me fait sursauter à chaque fois. A l’annonce de la trahison de Judas, tous les apôtres demandent à Jésus: « Serait-ce moi, Seigneur ? » « Herr, bin ich’s ? » Mais avant de nous faire écouter la réponse du Christ, annulant toute distance entre l’événement et sa commémoration, le compositeur insère un chœur qui commence ainsi: « C’est moi, c’est moi le traître ! Je dois faire pénitence ! », « Ich bin’s, ich sollte büßen ». Comme tous les chœurs de cette œuvre, celui-ci exprime les sentiments du peuple qui écoute; il est une invitation à confesser nous aussi nos péchés.

    [...] Voilà à quoi l’histoire de notre frère Judas doit nous pousser: à nous rendre à celui qui volontiers pardonne, à nous jeter nous aussi dans les grands bras du crucifié. Dans l’histoire de Judas, ce qui importe le plus, ce n’est pas sa trahison, mais la réponse que Jésus lui donne. Il savait bien ce qui était en train de mûrir dans le cœur de son disciple ; mais il ne l’expose pas, il veut lui donner la possibilité jusqu’à la fin de revenir en arrière, comme s’il le protégeait. Il sait pourquoi il est venu, mais il ne refuse pas, dans le Jardin des oliviers, son baiser de glace, allant même jusqu’à l’appeler mon ami (Mt 26, 50). De même qu'il chercha le visage de Pierre après son reniement pour lui donner son pardon, qui sait s’il n’aura pas cherché aussi celui de Judas à quelque tournant de son chemin de croix! Quand sur la croix il prie: « Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font » (Lc 23, 34), il n’exclut certainement pas Judas.

    Alors, nous, que ferons-nous ? Qui suivrons-nous, Judas ou Pierre ? Pierre eut des remords de ce qu’il avait fait, mais Judas eut lui aussi un tel remord qu’il s’écria : « J’ai trahi le sang innocent !» et il rendit les trente pièces d’argent. Alors, où est la différence ? En une seule chose : Pierre eut confiance en la miséricorde du Christ, pas Judas ! Le plus grand péché de Judas ne fut pas d’avoir trahi Jésus, mais d’avoir douté de sa miséricorde. [...]"

    Michel Janva

  • Réveil des consciences : nos évêques verront-ils les signes des temps ?

    De Jean-Marie Guénois dans Le Figaro Magazine :

    "L'Eglise de France traîne une mauvaise conscience. Elle ­regrette d'avoir «perdu» la classe ouvrière au cours du XXe siècle… Mais aujourd'hui, elle pourrait bien avoir perdu sa propre jeunesse! La cécité d'une partie des évêques à ne pas lire ce que leur vocabulaire appelle pourtant les ­ «signes des temps» est accablante. Depuis des mois, en ­effet, des catholiques de base, jeunes ou vieux, essentiellement des ­familles, se sont mobilisés par centaines de milliers face à des évolutions de société voulues par le pouvoir socialiste. Cependant certains prélats, et non des moindres, font mine de ne pas voir ce mouvement…

    Une partie des évêques a certes compris et accompagné cette indignation massive en encourageant ouvertement la résistance, et en allant même manifester en personne. Mais une autre, dont l'actuelle direction de l'épiscopat français, est restée sur la réserve. En considérant que l'enjeu-la survie ou la disparition de la cellule familiale composée d'un homme et d'une femme et de ses enfants-ne ­valait pas ce dérangement. Pour trois raisons. L'Eglise, selon eux, avait d'abord tout à perdre, en termes d'image, dans ce combat «perdu d'avance» et d'arrière-garde, parce qu'il importerait, aujourd'hui, de «faire avec» l'évolution de la société. En s'engageant, l'Eglise risquait ensuite, d'après eux, de se faire récupérer, dans un combat purement politique, par la droite et l'extrême droite. Certains évêques, enfin, plutôt bienveillants pour le gouvernement socialiste, ne voulaient pas gêner son action, considérant la question du mariage homosexuel comme un débat de société mineur.

    Seul problème : en composant avec le politiquement correct, ces évêques perdent leur crédit chez une partie des catholiques, surtout chez les jeunes qui, loin d'être «réacs», sont devenus d'authentiques «rebelles». Des insoumis «intérieurs» qui n'entrent dans aucune catégorie politique, encore moins celles de l'extrême droite. Mais qui comprennent mal pourquoi la hiérarchie catholique est si réticente à s'engager franchement sur les grands sujets de société, préférant se réfugier dans le non-dit plutôt que de mettre sur la table les désaccords qui divisent entre eux les évêques. [...]

    La discussion franche de Lourdes, le 8 avril, n'a rien changé. Si les évêques partent du même constat - la famille classique est battue en brèche par les évolutions de société -, les uns, comme les cardinaux Vingt-Trois et Barbarin et beaucoup d'évêques, tels Mgr Brouwet et Mgr Rey, pensent que c'est une raison de ne pas baisser les bras ; d'autres, comme Mgr Brunin, estiment que l'Eglise ne doit plus privilégier une vision unique de la famille, mais prendre en compte toutes ses formes en les mettant sur même plan. Cette prudence, voire cette peur, la jeune génération des catholiques français ne la comprend pas.

    Michel Janva