Mâcon :
Les mères veilleuses au mur de la Paix, au bout du Champ de Mars. Elles veulent rester jusqu'au retrait de la loi :
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Mâcon :
Les mères veilleuses au mur de la Paix, au bout du Champ de Mars. Elles veulent rester jusqu'au retrait de la loi :
Le chiisme (shi’a Ali – parti d’Ali – en français) est le résultat des événements liés à la mort et à la succession de Mahomet (632 ap. J.C ) qui ont, non seulement conditionné l’avenir politique du mouvement, mais aussi sa théologie et sa pratique, le séparant en deux branches principales, une majoritaire, le sunnisme, et une minoritaire, le chiisme, éclatée en plusieurs tendances, considéré par certaines écoles juridiques sunnites comme en dehors de l’islam ; pour certains auteurs sunnites, le chiisme serait la création d’un rabbin juif converti à l’islam, Abdullah Ibn Sab’a. Cette assertion s’est vue contestée par les auteurs chiites qui y voyaient un dénigrement de la part des sunnites1.
« [..] comment Allah et son Envoyé auraient-ils pu laisser la cruciale question de la succession de ce dernier en suspens ? », se demande l’apologiste chiite Mohammad-Ali Amir-Moezzi2
Avertissement
L’histoire de l’islam racontée par les musulmans, communément appelée ‘sources et traditions islamiques’ – recueils de hadiths3 (« tradition » en français) constituant la Sunna et ayant valeur normative à l’égal du Coran plus l’historiographie – , est écrite au plus tôt cent cinquante ans après les faits (760-780 ap. J.C). Il n’existe aucun texte musulman contemporain des événements (610-632 ap. J.C ). Le premier Coran complet en notre possession date de deux cent ans après la mort de Mahomet.
Ce serait le plus ancien feuillet coranique. On aperçoit bien la couche textuelle antérieure. La datation est discutée.
A l’examen, on s’aperçoit que les divergences et contradictions entre les auteurs des ‘sources islamiques’ sont telles qu’il est très difficile de dégager le réel du probable, le faux du vrai, et les origines du mouvement. La confrontation avec les données non musulmanes, elles contemporaines (entre 610 et 750 ap. J.C) des événements, éclaire d’un jour tout différent l’émergence de ce qui ne sera appelé « islam » que beaucoup plus tard.
Si bien que des auteurs occidentaux4 ont considéré qu’il fallait écarter la majeure partie des ‘sources islamiques’ qu’ils ont estimé être un dogme faisant partie de la religion elle-même, racontant la légende islamique (l’ange Gabriel, la Mecque, le voyage en jument ailée à Jérusalem, la « création du Coran » ou collecte, etc), i.e, ce qui doit être lu et cru par le musulman.
C’est dans le cadre des ‘sources islamiques’ que l’histoire de la succession de Mahomet est connue.
I. La succession de Mahomet
● Mahomet empoisonné
Le fondateur, pour le chiisme et certains auteurs sunnites, serait mort empoisonné.
Pour les sunnites56, ce sont les juifs qui seraient responsable de sa mort. Une esclave juive, voulant se venger de ce que le fondateur avait ordonné (le massacre et l’épuration ethnique des Juifs de Khaybar Yathrib/Médine) et ajoutent certains, pour tester le « prophète » es qualité : s’il est vraiment un prophète, il ne mourra pas de la viande de mouton empoisonnée qu’elle lui apporte régulièrement…
D’autres font état de la même esclave juive apportant du mouton rôti empoisonné en cadeau à Mahomet qui a la « Révélation » après avoir avalé la première bouchée d’avoir été empoisonné ; « Révélation » qui lui ordonne d’arrêter de manger de cette viande empoisonnée, mais le mal est fait et il meurt quatre ans plus tard.
Pour les chiites7, c’est Aïcha, sa propre femme qui l’empoisonne, à l’instigation de son père Abû Bakr et des clans mecquois convertis après leur défaite face à Mahomet. La raison de l’assassinat serait la vengeance et la prise de pouvoir des clans traditionnels mecquois sur le successeur désigné, le gendre de Mahomet, Ali, père des deux petit-fils du fondateur, Hasan et Hussein.
● Ali dans la tourmente
Ali est le fils d’Abû Talib, cousin de Mahomet, qui l’a élevé. En 632 ap. J.C, il est âgé d’une trentaine d’année et d’après les auteurs chiites est le successeur désigné par le fondateur, désignation qui serait écrite dans le Coran.
Cependant, Ali est écarté du pouvoir sans ménagement et échappe de peu à la mort.
Si les auteurs chiites s’en donnent à cœur joie lors de cette période, les sunnites valident peu ou prou l’éviction d’Ali.
● Les quatre califes « bien guidés »
Les deux derniers califes meurent assassinés accréditant les thèses chiites sur la vengeance divine. Ali accède au pouvoir en 656 ap. J.C mais les querelles intestines continues et les batailles qui s’ensuivent fragilisent son pouvoir.
Lors de la bataille de Sifin (657 ap. J.C ), il doit affronter le gouverneur de Damas, Mu’awiya de la famille des Sûfyan, ceux-là mêmes qui, coalisés avec d’autres clans mecquois, l’avait empêché de succéder au fondateur. Alors qu’il avait l’avantage, il accepte l’idée d’un arbitrage, mais celui-ci tourne en sa défaveur. Ali conserve néanmoins un certain pouvoir et se replie dans la ville de Kûfa (Irak actuel) dont il avait fait sa capitale. Mu’awiya devient calife.
● L’assassinat d’Ali
Ali est assassiné en janvier 661 ap. J.C par plus intransigeant que lui, un Kharidjite8, qui ne lui avait pas pardonné sa mollesse face à Mu’awiya, ce qu’il considérait être comme une trahison des idéaux de l’islam.
II. La séparation théologique
● Le Coran ? Un livre « incompréhensible »
« Après avoir trahi Muhammad et ses volontés quant à sa succession, il fallait falsifier son Livre surtout si celui-ci contenait les nom de ses vrais fidèles et de ses réels ennemis.9 »
Pour les premiers commentateurs chiites du IXe siècle, si le Coran qu’ils ont entre les mains est ce qu’il est, c’est parce qu’il a été falsifié ; quid des « révélations » concernant les personnes et en particulier la plus proche du fondateur, Ali10 ? C’est sur cette question que va se bâtir le concept du Coran silencieux qui sera révélé par l’Imam et son interprétation ; seul ce dernier en connaîtra le sens authentique puisqu’il est falsifié et altéré.
Dans un second temps, puisque le Coran chiite a disparu et que ces derniers n’ont en leur possession que le Coran « sunnite », il sera dit qu’en lui-même, le Coran est un texte a plusieurs niveaux qui nécessite une interprétation dont seul l’Imam sera capable, parce qu’initié par les lignées d’Imams précédents, de donner.
Pour les chiites, il est impossible que le Coran ne reflète in fine, rien de ce que le hadith et la biographie de Mahomet, la Sira, racontent, par le menu, de la vie du fondateur et de ses proches.
Pour les sunnites, le Coran actuel est Parole Incréée d’Allah, inaltérée et conforme à ce que Mahomet a reçu.
Les accusations chiites valident certaines réflexions des auteurs occidentaux pour qui la distinction entre hadith et « coran » au début du mouvement semble peu claire ; le cas du verset de la lapidation, absent du Coran mais présent dans le hadith, en est un bon exemple :
« Après avoir évoqué le rôle joué par Ûmar [le second calife] dans la collecte du Coran, Ibn Ashta dit de façon laconique : ‘ Et Ûmar reçut le verset de le lapidation mais ne l’écrivit pas car il était tout seul à l’attester11.’ […] Ûmar aurait rappelé la pratique de Muhammad sur cette question dans un discours […] : ‘L’envoyé de Dieu a lapidé, et nous avons lapidé après lui.’ Nous avons même deux libellés de ce qui aurait été un verset de la lapidation mais sur lesquels, apparemment, le consensus n’a pu s’établir pour qu’il figure dans le Coran. Ils font en tout cas partie du hadith .»12
« Le débat qui eut lieu postérieurement à la mort de Muhammad sur le ‘verset de la lapidation’ est révélateur de l’activité scripturaire des clercs de l’islam durant le 1er siècle de l’hégire.Il y eut toute une période, dont il est difficile de déterminer la limite dans le temps, où la distinction entre hadith et Coran n’avait pas encore le caractère tranché et absolu qu’elle prit par la suite, à savoir que le Coran est Parole de Dieu, et le hadith est parole de Mûhammad. »13
« […] Un dernier exemple de l’indécision initiale entre ‘coran’ et hadith nous est fourni par ce genre de hadith que, par la suite, l’on qualifiera de sacré ‘qudsi’. Le hadith ‘qudsi’ est un propos dont la transmission est attribuée à Muhammad comme venant de Dieu – « Dieu a dit » – sans que pour autant il ait trouvé place dans le Coran. C’est le cas du hadith suivant, lequel figure uniformément dans la plupart des grand corpus classiques de traditions islamiques :
« … Abû Huraira a rapporté que l’envoyé de d’Allah a dit : ‘ Allah a dit : J’ai préparé pour mes saints serviteurs ce que l’œil n’a point vu, ce que l’oreille n’a point entendu, ce qui n’est pas survenu au cœur d’un homme.’ » Cette formule […] fait partie d’une longue filière antérieure, biblique, rabbinique, patristique, gnostique, manichéenne, avant de se retrouver en arabe comme hadith attribué à Dieu et transmis par Muhammad. Nous avons de nombreux exemples de ce type, dont les textes sont assez souvent tiré, comme pour le Coran, de la littérature religieuse environnante en territoire de conquête. De quelque manière que cela ce soit produit, il y a donc eu une sélection et une répartition des données provenant de sources diverses dans les deux grands groupements de textes que l’on désignera sous les noms distincts de Coran et de hadith. On conçoit aisément que ces choix ne soient pas effectués sans heurts ni contradictions. »14
Tout ceci corrobore les soupçons des chiites dont certains ne se privent pas de citer les études occidentales comme autant d’arguments contre leurs coreligionnaires sunnites, tout en évitant de s’appesantir sur le fait que pour ces chercheurs occidentaux, c’est l’ensemble de l’élaboration du Coran selon l’histoire islamique qui pose problème.
● La figure de l’Imam
Fondée sur le primat de l’Imam et de son interprétation, l’islam chiite « personnalise » fortement la religion au contraire du sunnisme ; cette personnalisation a eu pour effet la création d’un clergé dûment hiérarchisé, chaque grade correspondant à des compétences dans les « sciences » de l’islam.
La personne d’Ali, sa quasi vénération15, ainsi que celle de ses deux fils assassinés, Hasan et Hussein, les pèlerinages sur son tombeau et sur ceux de ses descendants, des grands Imams considérés comme des saints, la croyance en sa « perfection », la lignée dynastique de ses descendants persécutés par les sunnites, « parfaits » eux aussi, auréolés de leur glorieux ancêtre légitime successeur de Mahomet et de la « science » qui leur est transmise par cet ancêtre, et qui leur permet d’être « infaillible » quant à l’interprétation du Coran et la création du clergé, éloigne les « partisans » d’Ali de la majorité des autres musulmans.
● L’Imam caché et son retour en tant que Mahdi
Gardés à résidence ou persécutés, les descendants d’Ali feront la dynastie des Imams chiites jusqu’à l’avènement de Muhammad al Mahdi (869 ap. J.C) qui va « disparaître » à l’age de cinq ans et ne communiquer qu’avec quatre représentants appelés « bâb » (portes). En 939 ap. J.C, l’Imam annonce la mort du dernier représentant et ne communique plus, c’est la grande occultation ; Muhammad al Mahdi n’est pas mort, il est caché et « survit » toujours, disent les chiites duodécimains16 dans un « entre-monde » d’où il reviendra en tant que Mahdi (guidé par Allah).
Ce Mahdi « parle » au travers de « représentants » qui sont des Imams « parlants » ayant autorité.
III. Les chiismes au pouvoir
Morcelé, l’empire arabo-musulman issu des conquêtes se désagrège avec le temps et des principautés émergent avec comme vecteur la foi et/ou l’appartenance ethnique.
● La dynastie Fatimide 909 – 1171 ap. J.C
Abû `Abd Allâh ach-Chî’î est un missionnaire sunnite irakien converti au chiisme ismaélien17 qui s’installe en Kabylie (893 ap. J.C) et commence une activité de prédicateur. Il rallie plusieurs tribus berbères et finit par installer au pouvoir en 910 ap. J.C l’imam ismaélien `Ubayd Allâh al-Mahdî qui prend le titre de calife malgré l’existence du califat abbasside qui règne au Moyen-Orient.
Le quatrième calife Fatimide Al-Muizz li-Dîn Allah conquiert l’Egypte en 969 ap. J.C. Défenseur de la Palestine contre les Croisés et les Turcs Seldjoukides sunnites le califat n’y survit pas et est rendu au sunnisme par Saladin en 1171.
Califat fatimide dans sa plus grande expansion.
● Les Bûyides 932/945 – 1055 ap. J.C
Dynastie chiite duodécimaine d’ethnie indo-européenne perse est fondée par trois frères, fils d’un certain Buyeh, soldats dans l’armée. En 932 ap. J.C, ils contrôlent la Perse, en 945 Bagdad, et en 1055, le dernier souverain buyide est déposé par les Turcs Seldjoukides sunnites.
Moyen-Orient vers l’an 1000. Le territoire bûyide apparaît en vert pâle à l’est.
● Les Safavides 1501-1736
Première dynastie turcophone18 iranienne indépendante depuis la conquête islamique de 637 ap. J.C, issus du monde soufi, se convertissent au chiisme duodécimain et l’impose à la totalité de la Perse, pour contrer les Turcs ottomans sunnites à l’ouest.
Empire Savafide.
● La République Islamique d’Iran 1979
Arrivée au pouvoir de l’Ayat Al Lhah (Signe d’Allah) Khomeini en 1979.
Suppléments
● La conquête islamique de la Perse, l’adoption du chiisme et son iranisation
Certains auteurs inclinent à penser que l’adoption du chiisme par les Perses est une sorte de « revanche » à l’encontre des sunnites19 qui les avaient conquis et n’hésitent pas à évoquer une iranisation du chiisme :
« Comme la mystique, le chiisme offre aux Iraniens un moyen d’exprimer leur dépit et leur particularisme. Bien qu’il soit encore, et pour longtemps, minoritaire en Iran, il s’iranise en quelque sorte, mais il est malaisé de définir dans quelle mesure sa théologie, qui s’élabore et amène en islam tant de nouveautés, est tributaire de la pensée iranienne. Il est clair que la croyance au mariage du martyr de Kerbela, Husain, avec la fille du dernier roi sassanide, relève de l’Iran conservateur. Il est moins certain, quoique probable, qu’en relèvent aussi les idées qui se développent surtout après 874 et la disparition tout enfant du douzième guide la communauté (imam), quand les chiites refusent le fait accompli et élaborent la théorie de son occultation, quand ils proclament qu’il est toujours présent, qu’il demeure le directeur invisible de la communauté, qu’il est le dépositaire de la foi et de la tradition, le témoin et l’interprète de la révélation, impeccable et infaillible, et que sa mort, surtout quand elle est violente, a en quelque sorte une valeur rédemptrice. L’attente de son retour comme Sauveur – le sayoshant du zoroastrisme – s’inscrit au moins dans la perspective eschatologique du mazdéisme. 20 »
● Les vrais faux rejetons du chiisme : Nosaïris/Alawites de Syrie et les Druzes
Muhammad Ibn Nusayr al-Namîri al-`Abdi est un disciple d’Hassan al-Askarî, onzième Imam chiite duodécimain ; à la mort de ce dernier, en 874 ap. J.C, Muhammad Ibn Nusayr prétend qu’Hassan lui confie une révélation nouvelle, noyau de la doctrine alawite, et crée une dissidence.
La doctrine est un syncrétisme de différentes origines ; respect de certaines pratiques formelles de l’islam chiite (Ramadan, Achûra – martyr de Hussein – Aïd el-Fitr, culte des saints), ajout de la métempsycose (doctrine de la réincarnation) :
« Celui qui reconnaît le mâ’na est sauvé, libérée du cycle, son âme redevient étoile, et retourne à travers les sept cieux vers le ġâya, le « but ultime », c’est-à-dire la contemplation (mu’âyana) de la lumière divine. Mais la réincarnation peut être une punition. Car l’âme qui a transgressé les commandements de Ali doit être réincarnée jusqu’à sa purification chez un juif, un chrétien, ou encore pire, un animal.21
La religion Druze est née de l’incitation du calife Fatimide (chiite ismaélien) Al-Hakim bi-Amr Allah (985-1021 ap. J.C.) à sa divinisation ; et à sa mort, il fit l’objet d’une adoration menée par son vizir Turc Muhammad al-Darazi qui le proclama « occulté » et rallia à lui des partisans. Les Druzes trouvèrent refuge dans le Djebel Libanais qui portent aujourd’hui leur nom.
La doctrine druze est un syncrétisme de différentes pratiques et concepts empruntés à des religions très différentes ; des éléments issus de religions perses et indiennes (réincarnation), du néoplatonisme, du gnosticisme et du messianisme ; ils rejettent la charia islamique, n’ont ni lieu de culte ni liturgie et la doctrine est donnée au seuls initiés qui doivent en garder le secret22. A noter que les Druzes font partie de l’armée régulière d’Israël.
Notes :
1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Abdullah_ibn_Saba. A lire, ça vaut le détour. NDA.
2. Mohammad-Ali Amir-Moezzi, Le Coran silencieux et le Coran parlant : Sources scripturaires de l’islam entre histoire et ferveur, p.19, CNRS, 2012
3. Un hadith désigne une communication orale du fondateur et par extension un recueil qui comprend l’ensemble des traditions relatives aux actes et aux paroles de Mahomet et de ses compagnons, considérés comme des principes de gouvernance personnelle et collective pour les musulmans, que l’on désigne généralement sous le nom de « tradition du Prophète ». L’ensemble des recueils de hadith constitue la Sunna – qui a valeur normative comme le Coran – et une partie des ‘sources islamiques’ sous le nom de « traditions islamiques ou prophétiques ».
4. John Wansbrough, Patricia Crone, Robert G. Hoyland, A.-L. de Prémare, Henri Lammens, E.-M. Gallez, etc.
5. Sahih Bûkhari, recueil de hadith, vol III, livre 47, n°786, vol V, livre 59, n° 713.
6. En anglais https://www.youtube.com/watch?v=ANrR8xfCcEI
7. En anglais http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=_HiMgW9yd7w
8. http://fr.wikipedia.org/wiki/Kharidjisme
9. Mohammad-Ali Amir-Moezzi, Le Coran silencieux …, p.101
10. Sayyari, Kitab al Qiraat : « Si on avait laissé le Coran comme il fut révélé, nous y aurions trouvé nos noms comme y sont nommés ceux qui sont venus avant nous [les prophètes antérieurs] .» in Mohammad-Ali Amir-Moezzi, Le Coran silencieux… p.103
11. Ûmar, le second calife, serait donc lui aussi un « prophète » NDA.
12. A.-L. de Prémare, Les fondations de l’islam, entre écriture et histoire, le Seuil, 2002 p.317
13. A.-L. de Prémare, Les fondations de l’islam… p.318
14. A.-L. de Prémare, Les fondations de l’islam… p.320
15. Les sunnites n’ont rien à envier aux chiites, Mahomet est vénéré de la même manière. NDA.
16. 80% des chiites sont « duodécimains », qui se rapporte au douzième Imam, de Ali jusqu’à Muhammad al Mahdi qui doit revenir pour instaurer la justice et la paix sur Terre. Le « Mahdi » sunnite est interprété différemment.
17. L’origine de l’ismaélisme remonte à la mort du sixième imam Ja`far as-Sâdiq en 765 ap. J.C et au conflit de succession qui s’ensuivit entre l’aîné Ismâ`il ben Ja`far et ses partisans, les futurs « ismaéliens » et la majorité qui a suivit son autre fils le cadet Mûsâ al-Kâzim, les duodécimains.
18. « Bien que turcophones, les Safavides étaient très probablement d’origine kurde ; les informations fiables manquent dans ce domaine car, une fois leur pouvoir consolidé en Perse, les Safavides ont délibérément falsifié les témoignages ayant trait à leurs origines ». C. E. Bosworth, Les dynasties musulmanes, Paris : Actes Sud, 1996, p. 228.
19. « Après une conquête éclair par les Arabes, l’adaptation de la Perse à l’islam se fit rapidement mais l’esprit national persan affirma son individualité en se ralliant à la doctrine dissidente des chiites,. » J.P. Roux http://www.clio.fr/BIBLIOTHEQUE/l_iran_sous_la_domination_arabe_637-874.asp
20. Ibidem.
21. http://fr.wikipedia.org/wiki/Alaouites
22. Comme pour l’Alawisme, nous sommes ici très loin de l’islam. NDA.
Que retenir de la façon dont le Sénat a voté majoritairement en faveur du projet de loi Taubira ? D'abord, bien sûr, ce constat d'autisme, d'aveuglement et de surdité dont témoignent à tous les étages du pouvoir les politiciens de gauche alors même que la colère ne cesse de gronder à travers tout le territoire. Mais il est aussi nécessaire de pointer du doigt l'attitude de l'UMP et de l'UDI durant ce débat. J'ai pu assister, du balcon du Sénat, aux débats et aux votes de jeudi après-midi. Sur les bancs de l'UMP et de l'UDI ne siégeaient que... 24 sénateurs. Toutes les interventions relevaient d'une mollesse convenue. Aucun sénateur de gauche ne prêtait la moindre attention aux interventions des sénateurs de droite. Et aucun sénateur de droite ou du centre ne s'en offusquait. Tout cela se déroulait dans une ambiance distraite, entre lectures de magazines et journaux, conversations nonchalantes avec l'un ou l'autre collègue et utilisation frénétique de l'indispensable smartphone. Le parlementarisme s'affichait ainsi sans honte dans sa plus caricaturale médiocrité alors que l'on y traitait un point aussi essentiel que le concept de famille, socle de base de la société.
N'ayons aucune illusion concernant cette mascarade qui met en scène un faux débat gauche-droite : la veulerie s'étend hélas à l'essentiel de la classe politique. Et il faudra conserver à l'esprit de sanctionner tous les élus de droite et du centre qui se seront montrés complices de cette loi infâme portée par les élus de gauche.
Mais il faut surtout, durant les prochains jours et les prochaines semaines, démontrer une ferme volonté et une sainte colère. Le régime imagine qu'en accélérant la procédure il va obtenir que les défenseurs de la famille se découragent, se résignent et se démobilisent. Ce sera tout l'inverse et il faut le prouver jour après jour. CIVITAS encourage vivement ce mouvement de colère populaire et national qui accueille sous les huées chaque déplacement de ministre. C'est un bras de fer qui s'est entamé. Le pays réel doit le gagner. En réduisant le pays légal à vivre reclus durant les prochaines semaines.
Résistance et désobéissance à un projet qui, même s'il était demain inscrit dans le code civil, n'en resterait pas moins illégitime parce que contraire au bien commun et à la loi naturelle. Ce gouvernement de plus en plus fragilisé, embourbé dans les scandales, doit être confronté à une fronde qui le dépasse et le submerge.
Vendredi soir, devant le Sénat, nous avons vu de près, une fois de plus, que ce régime a pris la forme d'une dictature socialiste et cherche à transformer les forces de l'ordre en police politique. Mais la détermination de la foule n'a pas faibli, même lorsqu'à diverses reprises les gaz lacrymogènes et les matraques ont été utilisés. J'ai eu le privilège de faire partie, aux côtés d'un prêtre, des 32 personnes interpelées ce soir-là sans aucune raison valable. Et j'ai eu la joie de voir que pas une de ces trente-deux personnes n'était intimidée. Chants, slogans et prières ont rythmé la durée de cette interpellation. Et chacun en est reparti bien décidé à continuer la bataille au service du Bien.
Chaque jour, il en est désormais ainsi. Manuel Valls assistait dimanche soir à un concert à Paris et il fallut trente cars de CRS et gendarmes pour accompagner sa sortie conspuée. Plus un jour ne passe sans que des interpellations de défenseurs de la famille soient signalées dans l'une ou l'autre ville de France. Porter un drapeau français dans les Jardins du Luxembourg vaut une interpellation immédiate par des gendarmes aux ordres d'un régime qui préférerait sans doute voir le drapeau arc-en-ciel du lobby homosexuel flotter sur ses institutions. Le pouvoir passe désormais à la garde à vue. Soixante-sept jeunes Français en ont fait les frais dimanche soir après une tentative de camping devant l'Assemblée nationale. Mais aucune de ces tentatives d'intimidation ne parvient à affecter le moral des militants de la vraie France.
Une belle jeunesse est dressée et ne lâchera rien. Cela a commencé un printemps français. Cela durera plus qu'une saison !
Alain Escada,
président de CIVITAS
Résister, riposter, reconstruire
Mai 68 reste dans les mémoires comme le déclenchement notoire d'une révolution qui a profondément subverti la société française et débauché les moeurs et dont la loi Taubira n'est qu'une conséquence tardive. Quarante-cinq ans après, peut-on espérer que l'année 2013 s'inscrive comme le déclenchement d'un mouvement de contre-révolution ? C'est en tout cas ce à quoi il faut travailler. Et c'est dans ce contexte que CIVITAS vous convie à un important congrès les 27 et 28 avril prochains. Il y a quelques décennies, les congrès de Lausanne organisés par la Cité catholique réunissaient des milliers de catholiques soucieux du bien commun. Ayons l'ambition de retrouver une telle atmosphère et participons à l'élaboration d'une résistance, d'une riposte, d'une reconstruction !
Nous vous recommandons de vous préinscrire afin de faciliter les aspects logistiques et cela vous permettra de faire une petite économie sur France Jeunesse Civitas CONGRES DE LA FRANCE CATHOLIQUE - Espace Moncassin, 164 rue de Javel, 75015 Paris (nombreux stands - artisans, librairies et auteurs, associations)
samedi 27 avril
14h00 : ouverture des portes
14h20 : mot d'accueil (Dr JP Dickès, président de l'ACIM)
Du gender à l'euthanasie : société contre-nature et lois mortifères
14h30 : table ronde bioéthique entre les Dr Dickès (pdt de l'Association Catholique des Infirmières et Médecins), Dor (pdt de SOS Touts Petits) et Perrel (pdt de Laissez-les-Vivre), animée par Jeanne Smits (journaliste)
15h40 : pause
L'antichristianisme en France aujourd'hui
16h10 : Recrudescence des profanations et violences antichrétiennes chez nous aujourd'hui (Daniel Hamiche, directeur de l'Observatoire de la Christianophobie)
16h35 : Etat du droit et traitement judiciaire de l'antichristianisme en France (Maître Jérôme Triomphe)
17h00 : Plan de Vincent Peillon concernant l'éducation nationale : antichristianisme et subversion (Vivien Hoch, philosophe)
17h30 : visite des stands avant fermeture
18h00 : fin de la journée
dimanche 28 avril
10h30 : Messe à l'intention du salut de la France catholique célébrée à l'Eglise Saint-Nicolas du Chardonnet
14h00 : ouverture
Communication et médias : sortir de la pensée unique
14h30 : Les nouvelles technologies de l'information et de la communication à mettre au service du bien commun (Louis-Marie Resseguier)
14h45 : L'audiovisuel et les catholiques à l'ère d'internet (Pascal Bernardin)
Répondre aux défis ? Oui, en catholiques !
15h00 : Face à la décadence, le patriotisme catholique (Roger Holeindre, président du Cercle National des Combattants)
15h15 : France, fille aînée de l'Eglise : une histoire, des devoirs (JP Maugendre, président de Renaissance Catholique)
15h30 : Un sain communautarisme ? (Rémi Fontaine, journaliste)
15h45 : La haine de la Famille, corollaire de la haine de la religion (Alain Escada, président de Civitas)
16h00 : pause
Les municipales de 2014, un enjeu à ne pas rater
16h30 : Pourquoi et comment un catholique peut et doit s'engager à l'échelon municipal ? (Charles Perrot)
16h50 : L'exemple d'une petite commune (Charles Bertholet)
17h00 : L'exemple d'une commune moyenne (Frédéric Abraham)
17h15 : Catholiques, vous avez le devoir d'agir (Abbé Xavier Beauvais)
17h30 : Résister, riposter, reconstruire (Alain Escada) 18h00 : fermeture des portes
Notre-Dame de Chrétienté
Inscriptions au pèlerinage 2012 N’attendez pas pour vous inscrire ! (un tarif préférentiel est réservé aux inscriptions reçues avant le 19 avril)
A toux ceux qui veulent partager trois jours de prière entre militants et sympathisants d’Action française, rejoignez le chapitre Sainte Jeanne de France..Ce chapitre est historiquement le chapitre d’Action Française, ce qui signifie qu’il est ouvert à tous ceux qui voient dans l’engagement royaliste un prolongement du devoir de charité, mais aussi à tous les sympathisants d’hier et d’aujourd’hui qui souhaitent simplement vivre trois journées édifiantes, sur les traces de Charles Péguy.
Chef de chapitre : Louis-Charles Bonnaves / lcbonnaves@yahoo.fr / 06.60.75.49.12 Nom du chapitre : Sainte Jehanne de France
Pour connaître les tarifs en fonction de votre lieu de résidence principale et du nombre de personnes que vous inscrivez, reportez-vous au bulletin d’inscription .
L’église néogothique d’Abbeville est méticuleusement détruite depuis le mois de mars dernier avec un empressement sans faille du maire socialiste, Nicolas Dumont, entendu en janvier dernier sous le régime de la garde à vue sur les conditions d’obtention d’un marché public, en sa qualité de président de la communauté de communes de l’Abbevillois (CCA).
Comment les socialistes traitent l’identité chrétienne de la France...
Le journal Sud-Ouest nous informe que Vincent Feltesse, le chef du PS girondin, va financer une partie de la mosquée islamiste de l’imâm Oubrou (UOIF) : « le député, président de la CUB et archi-probable candidat du PS aux futures municipales, va en effet verser une partie de sa réserve parlementaire à l’association qui porte le projet, la Fédération des musulmans de Gironde. Cette réserve, une somme que chaque député est libre d’attribuer à des associations de sa circonscription, s’élève, pour l’année, à 130 000 euros : 50 000 euros issus de cette enveloppe iront au projet de centre cultuel et culturel musulman. »
Vincent Feltesse explique en effet qu’ « il y a un gros travail, autour de l’imam Oubrou, sur l’articulation de l’islam et des valeurs républicaines, c’est une démarche à laquelle je suis sensible« .
Or, une enquête intitulée Ces maires qui courtisent l’islamisme, aux éditions Tatamis, a révélée en 2010 que l’imam Oubrou enseigne à ses fidèles de lire le coran « comme des salafistes« , de rétablir le Califat transfrontalier et de faire de l’islam un parti politique car « L’islam comme le veut le Coran touche à tous les domaines de la vie. C’est un État, c’est un pays (…) La politique est une donnée, est une partie, est un élément de l’islam. Le Prophète était un chef d’Etat.(…) La politique des musulmans ce n’est pas la politique des autres, la politique des autres est construite sur le mensonge« . Des citations immédiatement issues de ses conférences, en ligne sur internet !
Il n’y a cependant pas à s’étonner. Car l’imam ne fait qu’enseigner à ses fidèles la foi musulmane qui ne reconnaît en effet aucune frontières entre le public et le privé, entre le temporel et le spirituel. C’est l’oumma. Le double discours de l’imam n’est pas davantage surprenant, car le coran enseigne lui-même la duplicité : ‘ »Baise la main que tu ne peux pas couper« …
LE CAIRE (NOVOpress) – Le calme est revenu tôt le matin du lundi 08 avril, dans le quartier d’Abbassiya, mais la police était toujours déployée autour de la cathédrale Saint-Marc, dans laquelle des Coptes étaient encore retranchés après une nuit de violences antichrétiennes.
La « bataille de la Cathédrale »
Dimanche, après l’assassinat de 4 chrétiens au Caire, des milliers de Coptes sont venus participer aux obsèques.
Les funérailles ont pris une tournure politique lorsque les participants ont scandé des slogans contre le pouvoir islamiste, et ces scènes ont été retransmises en direct à la télévision. Des scènes de chaos ont suivi, et de nombreux chrétiens se sont réfugiés à l’intérieur de la cathédrale tandis que la police tirait du gaz lacrymogène sur l’édifice.
Aux côtés des policiers, des groupes de civils musulmans, apparemment des habitants du quartier, échangeaient des projectiles avec les Coptes par-delà les murs de la cathédrale.
« Eux, là-bas, ce sont des chrétiens. Ici, vous êtes du côté musulman », a expliqué l’un des résidents à l’AFP.
Beaucoup de Coptes se sont dit choqués par l’attaque contre la cathédrale Saint-Marc, siège du patriarcat copte orthodoxe. Deux personnes ont été tuées et 89 blessées selon le bilan du ministère de la santé.
Un contexte propice à la violence
Ces événements surviennent dans un contexte très tendu en Égypte en raison de la profonde division entre les partisans de M. Morsi, issu des Frères musulmans, et ses opposants, qui ont dégénéré à plusieurs reprises en violents affrontements.
Les Coptes représentent de 6 à 10% des 84 millions d’habitants en Égypte, où les affrontements sont fréquents entre chrétiens et musulmans, souvent en raison de querelles de voisinage, d’histoires d’amour interdites ou de la construction de nouvelles églises.
Depuis la chute du régime de Hosni Moubarak en février 2011, ces heurts ont tué une cinquantaine de chrétiens.
L’arrivée d’un islamiste à la tête de l’Égypte a aggravé le sentiment d’insécurité et de marginalisation des Coptes. M. Morsi a promis d’être le «président de tous les Égyptiens» mais ses opposants l’accusent de se comporter comme un représentant des Frères musulmans et de l’islam.
Que ce soit sur les chaînes de télévision salafistes, sur Internet ou dans les prêches des islamistes radicaux, ces “infidèles” sont de plus en plus stigmatisés. “Certaines couches de la société ont désormais le sentiment qu’il est plus facile de s’attaquer aux Coptes, ils ont un sentiment d’impunité“, affirme ainsi Tewfik Aclimandos, chercheur associé à la chaire d’histoire contemporaine du monde arabe au Collège de France.
Julien Lemaire http://fr.novopress.info
Crédit photo : Al Jazeera English, via Wikipédia, (cc).
DOUBLE LANGAGE ET ABSENCE DE REMISE EN QUESTION DES PAYS MUSULMANS
LE DIALOGUE À SENS UNIQUE : ISLAMOPHOBIE VERSUS CHRISTIANOPHOBIE
Alyaexpress http://www.francepresseinfos.com/
( je n'ai pas mis la photo qui accompagne l'article.....Pat )
Fortes d'une notoriété croissante, les activistes du mouvement Femen prétendent incarner un féminisme d'un nouveau genre. Mais en dépit du bruit médiatique, des constantes demeurent.
À l'approche de la journée de la femme, qui sera célébrée vendredi prochain (le 8 mars), les activistes féministes du mouvement Femen bénéficient d'une exposition médiatique inédite. France 2 vient de diffuser un film qui leur était consacré, la veille du jour où devait paraître le livre signé de leurs fondatrices ukrainiennes. D'aucuns jugeront leur notoriété inespérée : dans l'Hexagone, elles ne compteraient qu'une quinzaine de militantes, si l'on en croit Menly.
Complaisances
Civitas n'a pas manqué de dénoncer la « collusion » que nos confrères entretiendraient avec cette « milice antichrétienne ». Il la dénonce sans relâche, depuis le jour où ses militants s'y sont heurtés. C'était le 18 novembre dernier, à l'occasion d'une manifestation organisée contre le "mariage homo". Très complaisante à l'époque, la classe politique s'est montrée plus réservée après que les "sextrémistes" se furent données en spectacle le 12 février dans la cathédrale Notre-Dame de Paris. « Les Femen ont probablement perdu leur aura dans cette provocation de trop », a commenté l'abbé Guillaume de Tanoüarn. Seuls 14 % des Français déclareraient approuver leur initiative, « tant sur te mode d'action choisi que sur les idées qu'elles y ont défendues », selon une étude Harris Interactive pour VSD. À l'inverse, 44 % s'y montreraient hostiles à tous points de vue. Confrontées à ce relatif désaveu, les Femen pointent les réactions schizophrènes de nos compatriotes : « Quand les Pussy Riot font un happening dans une église moscovite ou quand Inna coupe une croix orthodoxe à la tronçonneuse à Kiev, ça passe parce que c'est à l'étranger », a déclaré Éloïse Bouton, l'une de leurs militantes, citée par le quotidien Métro. « Ça choque parce qu'on touche à quelque chose qui pose problème », a-t-elle expliqué. Et d'affirmer que « la France n'est pas aussi laïque qu'elle le croit ». « Nous ne nous attaquons pas particulièrement à l'Église », nuance Elvire Duvelle-Charles, dans un entretien accordé à Menly. « Mais on a forcément une réticence envers l'Église parce qu'elle est sexiste, rétrograde, misogyne, en retard sur beaucoup de sujets comme le Pacs ou l'avortement. » De son point de vue, c'est la survivance d'un certain patriarcat qu'il s'agirait d'abattre. « En enlevant nos tee-shirts, nous dénonçons le système machiste de manière bien plus efficace que si nous prononcions de beaux discours », soutient sa camarade Anna Hutsol, citée par Le Journal du dimanche. Vraiment ? Peut-être devrait-elle méditer les résultats des enquêtes d'opinion. Toujours selon le même sondage, « les hommes semblent porter un regard plus positif sur le choix des Femen de manifester seins nus dans Notre-Dame de Paris : 21 % approuvent à la fois le fond et la forme de l'intervention, contre 9 % chez les femmes ». Ces messieurs seraient-ils émoustillés ? Cela n'est pas sans rappeler l'histoire de Phryné, cette hétaïre grecque qui obtint la clémence de ses juges après que son avocat l'eut dénudée devant eux... Par ailleurs, au risque de verser dans la psychologie de comptoir, nous attribuerons à quelque refoulement l'inclination des plus critiques à dénigrer le physique de ces demoiselles...
Un vieux fantasme
« On veut donner une autre image de la nudité, laquelle n'est pas destinée qu'à la séduction », poursuit Elvire Duvelle-Charles. Ce serait « le symbole de la femme forte, combattante, vindicative ». Mais cette force propre aux femmes ne procède-t-elle pas précisément, dans une certaine mesure, du désir qu'elles suscitent chez les hommes ? « La nudité est notre armure », explique-t-elle encore. Ce faisant, s'érigeant en guerrière, elle arbore le costume d'une amazone - laquelle hante les fantasmes masculins depuis la nuit des temps, jusqu'aux jeux vidéo les plus récents, où les héroïnes à forte poitrine sont légion. La démarche des Femen s'inscrit d'ailleurs dans une tradition historique. On ne compte plus les causes pour lesquelles des volontaires sont prêts à se déshabiller - de la protection des animaux à la récolte de fonds pour Emmaüs, en passant par le financement d'une association de parents d'élèves... Dans un registre plus militant, on se remémorera les "journées sans soutif", ou l'initiative des Tumultueuses s'exhibant topless dans les piscines de Paris il y a quatre ou cinq ans. Dans les années quatre-vingt, llona Staller, la "Cicciolina", avait même été élue au parlement italien après avoir fait campagne en tenue légère.
De fait, « l'intimité féminine, dans ce qu'elle a de plus visible, a toujours été l'enjeu de luttes politiques qui mobilisent tout le corps social », comme l'observent Caroline Pochon et Allan Rothschild dans leur ouvrage consacré au « culte des seins ». Les Femen n'ont rien inventé ! « Nous savons que nous ne pouvons changer le monde toutes seules », confesse Elvire Duvelle-Charles. Avec ses congénères, peut-être nous en rappelle-t-elle, paradoxalement la vraie nature, dont les activistes féministes sont prisonnières comme tout un chacun.
Grégoire Dubost Action Française 2000 du 7 au 20 mars 2013