Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

religion - Page 244

  • 18, 19 et 20 mai 2013 : Pèlerinage Paris-Chartres.

    Notre-Dame de Chrétienté

    Inscriptions au pèlerinage 2012 N’attendez pas pour vous inscrire ! (un tarif préférentiel est réservé aux inscriptions reçues avant le 19 avril)

    A toux ceux qui veulent partager trois jours de prière entre militants et sympathisants d’Action française, rejoignez le chapitre Sainte Jeanne de France..Ce chapitre est historiquement le chapitre d’Action Française, ce qui signifie qu’il est ouvert à tous ceux qui voient dans l’engagement royaliste un prolongement du devoir de charité, mais aussi à tous les sympathisants d’hier et d’aujourd’hui qui souhaitent simplement vivre trois journées édifiantes, sur les traces de Charles Péguy.

    Chef de chapitre : Louis-Charles Bonnaves / lcbonnaves@yahoo.fr / 06.60.75.49.12 Nom du chapitre : Sainte Jehanne de France

    Pour connaître les tarifs en fonction de votre lieu de résidence principale et du nombre de personnes que vous inscrivez, reportez-vous au bulletin d’inscription .

    http://www.actionfrancaise.net

  • Christianophobie et vandalisme à Abbeville : honte au maire PS !

    L’église néogothique d’Abbeville est méticuleusement détruite depuis le mois de mars dernier avec un empressement sans faille du maire socialiste, Nicolas Dumont, entendu en janvier dernier sous le régime de la garde à vue sur les conditions d’obtention d’un marché public, en sa qualité de président de la communauté de communes de l’Abbevillois (CCA).

     

    Comment les socialistes traitent l’identité chrétienne de la France...

     

    http://www.actionfrancaise.net

  • Quand la République pactise avec l’islam radical

    Le journal Sud-Ouest nous informe que Vincent Feltesse, le chef du PS girondin, va financer une partie de la mosquée islamiste de l’imâm Oubrou (UOIF) : « le député, président de la CUB et archi-probable candidat du PS aux futures municipales, va en effet verser une partie de sa réserve parlementaire à l’association qui porte le projet, la Fédération des musulmans de Gironde. Cette réserve, une somme que chaque député est libre d’attribuer à des associations de sa circonscription, s’élève, pour l’année, à 130 000 euros : 50 000 euros issus de cette enveloppe iront au projet de centre cultuel et culturel musulman. »

    Vincent Feltesse explique en effet qu’ « il y a un gros travail, autour de l’imam Oubrou, sur l’articulation de l’islam et des valeurs républicaines, c’est une démarche à laquelle je suis sensible« .

    Or, une enquête intitulée Ces maires qui courtisent l’islamisme, aux éditions Tatamis,  a révélée en 2010 que l’imam Oubrou enseigne à ses fidèles de lire le coran « comme des salafistes« , de rétablir le Califat transfrontalier et de faire de l’islam un parti politique car « L’islam comme le veut le Coran touche à tous les domaines de la vie. C’est un État, c’est un pays (…) La politique est une donnée, est une partie, est un élément de l’islam. Le Prophète était un chef d’Etat.(…) La politique des musulmans ce n’est pas la politique des autres, la politique des autres est construite sur le mensonge« . Des citations immédiatement issues de ses conférences, en ligne sur internet !

    Il n’y a cependant pas à s’étonner. Car l’imam ne fait qu’enseigner à ses fidèles la foi musulmane qui ne reconnaît en effet aucune frontières entre le public et le privé, entre le temporel et le spirituel. C’est l’oumma. Le double discours de l’imam n’est pas davantage surprenant, car le coran enseigne lui-même la duplicité : ‘ »Baise la main que tu ne peux pas couper« …

    http://www.contre-info.com/

  • Égypte : le calvaire des chrétiens continue

    Égypte : le calvaire des chrétiens continue

      LE CAIRE (NOVOpress) – Le calme est revenu tôt le matin du lundi 08 avril, dans le quartier d’Abbassiya, mais la police était toujours déployée autour de la cathédrale Saint-Marc, dans laquelle des Coptes étaient encore retranchés après une nuit de violences antichrétiennes.

    La « bataille de la Cathédrale »

    Dimanche, après l’assassinat de 4 chrétiens au Caire, des milliers de Coptes sont venus participer aux obsèques.

    Les funérailles ont pris une tournure politique lorsque les participants ont scandé des slogans contre le pouvoir islamiste, et ces scènes ont été retransmises en direct à la télévision. Des scènes de chaos ont suivi, et de nombreux chrétiens se sont réfugiés à l’intérieur de la cathédrale tandis que la police tirait du gaz lacrymogène sur l’édifice.

    Aux côtés des policiers, des groupes de civils musulmans, apparemment des habitants du quartier, échangeaient des projectiles avec les Coptes par-delà les murs de la cathédrale.

    « Eux, là-bas, ce sont des chrétiens. Ici, vous êtes du côté musulman », a expliqué l’un des résidents à l’AFP.

    Beaucoup de Coptes se sont dit choqués par l’attaque contre la cathédrale Saint-Marc, siège du patriarcat copte orthodoxe. Deux personnes ont été tuées et 89 blessées selon le bilan du ministère de la santé.

    Un contexte propice à la violence

    Ces événements surviennent dans un contexte très tendu en Égypte en raison de la profonde division entre les partisans de M. Morsi, issu des Frères musulmans, et ses opposants, qui ont dégénéré à plusieurs reprises en violents affrontements.

    Les Coptes représentent de 6 à 10% des 84 millions d’habitants en Égypte, où les affrontements sont fréquents entre chrétiens et musulmans, souvent en raison de querelles de voisinage, d’histoires d’amour interdites ou de la construction de nouvelles églises.

    Depuis la chute du régime de Hosni Moubarak en février 2011, ces heurts ont tué une cinquantaine de chrétiens.

    L’arrivée d’un islamiste à la tête de l’Égypte a aggravé le sentiment d’insécurité et de marginalisation des Coptes. M. Morsi a promis d’être le «président de tous les Égyptiens» mais ses opposants l’accusent de se comporter comme un représentant des Frères musulmans et de l’islam.

    Que ce soit sur les chaînes de télévision salafistes, sur Internet ou dans les prêches des islamistes radicaux, ces “infidèles” sont de plus en plus stigmatisés.  “Certaines couches de la société ont désormais le sentiment qu’il est plus facile de s’attaquer aux Coptes, ils ont un sentiment d’impunité“, affirme ainsi Tewfik Aclimandos, chercheur associé à la chaire d’histoire contemporaine du monde arabe au Collège de France.

    Julien Lemaire http://fr.novopress.info

    Crédit photo : Al Jazeera English, via Wikipédia, (cc).

  • L'Occident n'a pas à recevoir de leçons de pays christianophobes

    Alexandre del Valle, géopolitologue renommé, enseigne les relations internationales à l'Université de Metz et est chercheur associé à l'Institut Choiseul. Il a publié plusieurs livres sur la faiblesse des démocraties, les Balkans, la Turquie et le terrorisme islamique.
    Il trace un état des lieux du dialogue islamo-chrétien. Le calvaire des chrétiens dans le monde. En terre d'islam, des millions de chrétien fêtent la Résurrection du Christ souvent au péril de leur vie.¢
    Où en est le dialogue islamo-chrétien ? Les responsables musulmans qui ont écouté la messe d’inauguration du Pape François semblent préférer le nouveau pontife argentin – qui a lavé les pieds d’un musulman dans une prison de Rome et a souhaité « bâtir des ponts entre les religions » en relançant un "dialogue serein avec le monde islamique" - à son prédécesseur germanique Benoît XVI, qui avait osé interpeller les musulmans sur la question de la violence religieuse.
    C’est ainsi que Ekmeleddin Ihsanoglu, le dirigeant de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI, regroupant 57 Etats musulmans), a souhaité que "la relation entre l'islam et le christianisme retrouve sa cordialité et son amitié sincère." De même, Al-Azhar, la plus haute autorité de l’islam sunnite, basée au Caire, a annoncé qu’elle pourrait renouer le dialogue qui fut interrompu deux fois sous Benoît XVI : une première fois en 2006, suite au "discours de Ratisbonne" de Ratzinger qui citait un empereur byzantin déplorant les "mauvaises et inhumaines" idées de Mahomet "propagées par la violence" ; puis une seconde fois en 2011, lorsque l’ex-Pape appela les pays musulmans à protéger les minorités chrétiennes menacées...
    Cet appel répondait à l’attentat-suicide perpétré contre l’Église des Deux Saints d'Alexandrie (Égypte), qui tua 23 chrétiens coptes dans la nuit du 31 décembre 2010 au 1er janvier 2011. Mais il ne convainquit point les pays islamiques à dénoncer la violence envers les Infidèles dès lors qu’elle est inscrite dans la Charià et le Coran, ce que déplorait justement Ratzinger. Et au lieu de faire leur aggiornamento sur ce point, Al-Azhar, l’OCI et La Mecque, qui défendent une conception totalitaire de l’islam, décidèrent au contraire de suspendre les rencontres avec le Vatican, au prétexte que Benoît XVI aurait "attaqué l'islam". Niant une réalité pourtant reconnue par les musulmans modérés et réformistes, ils rejetèrent en bloc l’"affirmation injustifiée que les musulmans persécutent les autres personnes qui vivent avec eux au Moyen-Orient"…
    Les 57 pays de l’OCI - Arabie saoudite, Turquie, Pakistan et Egypte en tête - initièrent alors une campagne planétaire de dénigrement de l’Eglise et de "l’Occident croisé", jouant sur la corde sensible du victimisme islamique et de la mauvaise conscience européenne. Cette campagne, qui entraîna la mort de nombre de Chrétiens, culmina avec l’affaire des "caricatures de Mahomet" et des "films anti-islam" montés en épingle pour faire oublier la christianophobie islamique.

    DOUBLE LANGAGE ET ABSENCE DE REMISE EN QUESTION DES PAYS MUSULMANS

    Gagnés par la dhimmitude volontaire et la peur - renforcées par l’explosion de violences anti-chrétiennes et anti-occidentale, nombre de chrétiens ont donc salué le fait que Pape François ménage bien mieux que Ratzinger la "susceptibilité des pays musulmans" et espèrent que par sa politique d’apaisement, il pourra améliorer le triste sort des chrétiens d’Orient. De son côté, Mahmoud Azab, conseiller pour les affaires interreligieuses de l'imam Ahmed Al-Tayyeb d'Al-Azhar, a déclaré : "Espérons que le nouveau pape jettera de nouveaux ponts solides et équitables pour un dialogue équilibré et efficace entre le monde islamique et le Vatican, un dialogue pour atteindre un consensus sur les valeurs suprêmes communes qui préservent la dignité de l’islam et la réalise concrètement". "Nous reviendrons au dialogue avec le Vatican dès qu'apparaîtra une nouvelle politique". Une réconciliation sous condition … qui laisse entendre que l’Eglise serait la seule responsable des blocages et que les pays islamiques n’auraient pas à respecter la liberté religieuse des minorités, bafouée par les lois inspirées de la Charià qui, dans certains pays tels l’Arabie, l’Iran ou le Soudan, punissent de mort l’apostasie ou le prosélytisme chrétien !
    On reste donc stupéfaits par cette exigence de tolérance à sens unique et par cette absence totale de remise en question des instances islamiques officielles qui exercent continuellement des pressions à l’ONU et sur nos gouvernements pour faire adopter des législations "anti-blasphème" visant en fait à limiter la liberté d’expression au prétexte de ne pas "diffamer l’islam". Alors que dans les pays islamiques, les chrétiens sont soit interdits (Arabie saoudite), soit régulièrement pris pour cibles par des attentats (Pakistan, Soudan, Maghreb, Turquie, Egypte, etc)… Ainsi, tandis que les pays de l’OCI dénoncent "l’islamophobie" occidentale, les adeptes du Christ sont réduits à des citoyens de seconde zone en pays d’islam et y forment des minorités humiliées.

    LE DIALOGUE À SENS UNIQUE : ISLAMOPHOBIE VERSUS CHRISTIANOPHOBIE

    Adeptes de l’accusation-miroir, les pays musulmans exigent que les Européens s’excusent pour les Croisades et la Colonisation, mais ils ne songent aucunement à s’excuser pour les pirateries barbaresques, l’esclavage des Noirs et des Slaves, la colonisation islamique (Afrique, Andalousie, Sicile, Balkans, Indes) du passé, ou même les génocides de 1,5 millions d’Arméniens-assyro-chaldéens de Turquie (1896-1915), puis de 2 millions de chrétiens-animistes du Sud-Soudan (massacrés par le régime islamiste soudanais entre 1970 et 2007). Ce génocide du sud-Soudan n’a jamais été reconnu officiellement par l’ONU, qui reste soumise au diktat moral et aux pressions diplomatiques de l’OCI…
    Certes, le passé doit être dépassé et le dialogue islamo-chrétien semble partir d’une intention louable. Mais à condition que les pays musulmans combattent en échange la christianophobie islamique comme l’Occident combat l’islamophobie. Il n’en est rien. Et ce dialogue entamé sans conditions par le Concile Vatican II ans les années 60 restera un accord de dupes tant que les pays musulmans verront dans la main tendue des chrétiens et leur acceptation de cette tolérance à sens unique des marques de faiblesse, ce qui n’est pas entièrement faux d’ailleurs… Car cette faiblesse incite les bourreaux impunis à redoubler de violence.
    En réalité, de même que le dialogue islamo-chrétien voulu par Jean Paul II n’empêcha pas le massacre de chrétiens au Soudan ou en Irak, ni même l’assassinat de prélats catholiques en Turquie (Don Andrea Santoro en 2006 ou Mgr Luigi Padovese en 2010), le silence du Pape François sur la nouvelle christianophobie et ses professions de foi islamiquement correctes ne stopperont pas les condamnations d’apostats et autres persécutions de chrétiens au Pakistan, en Syrie, en Afrique du Nord ou ailleurs...
    Le vrai "printemps islamique" arrivera lorsque l’égalité musulmans/non-musulmans sera officiellement enseignée et inscrite dans les lois des pays islamiques (comme l’égalité hommes/femmes), ce qui ne semble pas être pour demain… En attendant, l’ONU, les Etats-Unis, l’UE et les gouvernements européens doivent exiger l’égalité de droits et la réciprocité religieuse et même en faire des conditions aux aides économiques et aux accords diplomatiques... Les démocraties occidentales n’ont plus à recevoir de leçons de “lutte contre l’islamophobie” de la part de pays ouvertement christianophobes !¢
    SourceChristianophobie : le calvaire des chrétiens dans le monde, par Alexandre Del Valle, Atlantico.fr, 1 avril 2013 via Poste de Veille
  • Syrie : un Chrétien décapité et son corps jeté aux chiens

    Les rebelles syriens ont décapité un homme chrétien d’une trentaine d’années et ont nourri les chiens avec des parties de son corps, selon une religieuse qui affirme que l’Occident ignore les atrocités commises par des extrémistes islamiques sur la communauté Chrétienne.¢
     
    Elle a dit qu’elle a retrouvé le corps décapité de l’un des siens sur le bord de la route, entouré de chiens affamés. Il venait de se marier et était sur le point d’être père. La Sœur Agnès-Miriam de la Croix, a déclaré: « Son seul crime était d’être chrétien. »
    Il y a un nombre croissant d’atrocités commises par des éléments incontrôlés de l’armée syrienne libre, qui s’opposent à la dictature de Bachar al-Assad et sont reconnus par la Grande-Bretagne et l’Occident comme le parti légitime.
    Sœur Agnès Miriam, la mère supérieure du couvent de Saint-Jacques, a condamné la Grande-Bretagne et l’Occident de soutenir les rebelles en dépit des preuves de plus en plus flagrantes de violations des droits de l’homme pour assassinat, enlèvement, viol et vol de plus en plus fréquents.
    « Le monde libre et démocratique soutient les extrémistes », a déclaré Sœur Agnès Miriam de son sanctuaire au Liban. « Ils veulent imposer la loi islamique et créer un État islamique en Syrie » selon la nonne de 60 ans, qui dit que l’Occident a fermé les yeux sur l’évidence croissante de la montée du terrorisme islamique qui forme l’Armée syrienne libre.¢

    Alyaexpress   http://www.francepresseinfos.com/

    ( je n'ai pas mis la photo qui accompagne l'article.....Pat )

  • Pour en finir avec la Femen

    Fortes d'une notoriété croissante, les activistes du mouvement Femen prétendent incarner un féminisme d'un nouveau genre. Mais en dépit du bruit médiatique, des constantes demeurent.
    À l'approche de la journée de la femme, qui sera célébrée vendredi prochain (le 8 mars), les activistes féministes du mouvement Femen bénéficient d'une exposition médiatique inédite. France 2 vient de diffuser un film qui leur était consacré, la veille du jour où devait paraître le livre signé de leurs fondatrices ukrainiennes. D'aucuns jugeront leur notoriété inespérée : dans l'Hexagone, elles ne compteraient qu'une quinzaine de militantes, si l'on en croit Menly.
    Complaisances
    Civitas n'a pas manqué de dénoncer la « collusion » que nos confrères entretiendraient avec cette « milice antichrétienne ». Il la dénonce sans relâche, depuis le jour où ses militants s'y sont heurtés. C'était le 18 novembre dernier, à l'occasion d'une manifestation organisée contre le "mariage homo". Très complaisante à l'époque, la classe politique s'est montrée plus réservée après que les "sextrémistes" se furent données en spectacle le 12 février dans la cathédrale Notre-Dame de Paris. « Les Femen ont probablement perdu leur aura dans cette provocation de trop », a commenté l'abbé Guillaume de Tanoüarn. Seuls 14 % des Français déclareraient approuver leur initiative, « tant sur te mode d'action choisi que sur les idées qu'elles y ont défendues », selon une étude Harris Interactive pour VSD. À l'inverse, 44 % s'y montreraient hostiles à tous points de vue. Confrontées à ce relatif désaveu, les Femen pointent les réactions schizophrènes de nos compatriotes : « Quand les Pussy Riot font un happening dans une église moscovite ou quand Inna coupe une croix orthodoxe à la tronçonneuse à Kiev, ça passe parce que c'est à l'étranger », a déclaré Éloïse Bouton, l'une de leurs militantes, citée par le quotidien Métro. « Ça choque parce qu'on touche à quelque chose qui pose problème », a-t-elle expliqué. Et d'affirmer que « la France n'est pas aussi laïque qu'elle le croit ». « Nous ne nous attaquons pas particulièrement à l'Église », nuance Elvire Duvelle-Charles, dans un entretien accordé à Menly. « Mais on a forcément une réticence envers l'Église parce qu'elle est sexiste, rétrograde, misogyne, en retard sur beaucoup de sujets comme le Pacs ou l'avortement. » De son point de vue, c'est la survivance d'un certain patriarcat qu'il s'agirait d'abattre. « En enlevant nos tee-shirts, nous dénonçons le système machiste de manière bien plus efficace que si nous prononcions de beaux discours », soutient sa camarade Anna Hutsol, citée par Le Journal du dimanche. Vraiment ? Peut-être devrait-elle méditer les résultats des enquêtes d'opinion. Toujours selon le même sondage, « les hommes semblent porter un regard plus positif sur le choix des Femen de manifester seins nus dans Notre-Dame de Paris : 21 % approuvent à la fois le fond et la forme de l'intervention, contre 9 % chez les femmes ». Ces messieurs seraient-ils émoustillés ? Cela n'est pas sans rappeler l'histoire de Phryné, cette hétaïre grecque qui obtint la clémence de ses juges après que son avocat l'eut dénudée devant eux... Par ailleurs, au risque de verser dans la psychologie de comptoir, nous attribuerons à quelque refoulement l'inclination des plus critiques à dénigrer le physique de ces demoiselles...
    Un vieux fantasme
    « On veut donner une autre image de la nudité, laquelle n'est pas destinée qu'à la séduction », poursuit Elvire Duvelle-Charles. Ce serait « le symbole de la femme forte, combattante, vindicative ». Mais cette force propre aux femmes ne procède-t-elle pas précisément, dans une certaine mesure, du désir qu'elles suscitent chez les hommes ? « La nudité est notre armure », explique-t-elle encore. Ce faisant, s'érigeant en guerrière, elle arbore le costume d'une amazone - laquelle hante les fantasmes masculins depuis la nuit des temps, jusqu'aux jeux vidéo les plus récents, où les héroïnes à forte poitrine sont légion. La démarche des Femen s'inscrit d'ailleurs dans une tradition historique. On ne compte plus les causes pour lesquelles des volontaires sont prêts à se déshabiller - de la protection des animaux à la récolte de fonds pour Emmaüs, en passant par le financement d'une association de parents d'élèves... Dans un registre plus militant, on se remémorera les "journées sans soutif", ou l'initiative des Tumultueuses s'exhibant topless dans les piscines de Paris il y a quatre ou cinq ans. Dans les années quatre-vingt, llona Staller, la "Cicciolina", avait même été élue au parlement italien après avoir fait campagne en tenue légère.
    De fait, « l'intimité féminine, dans ce qu'elle a de plus visible, a toujours été l'enjeu de luttes politiques qui mobilisent tout le corps social », comme l'observent Caroline Pochon et Allan Rothschild dans leur ouvrage consacré au « culte des seins ». Les Femen n'ont rien inventé ! « Nous savons que nous ne pouvons changer le monde toutes seules », confesse Elvire Duvelle-Charles. Avec ses congénères, peut-être nous en rappelle-t-elle, paradoxalement la vraie nature, dont les activistes féministes sont prisonnières comme tout un chacun.
    Grégoire Dubost  Action Française 2000 du 7 au 20 mars 2013

  • Entretien avec Jean-François Mayer « Les minarets de la discorde »

    Spécialiste des religions à la bibliographie abondante, directeur de l'Institut Religioscope et du site www.religion.info, Jean-François Mayer était tout désigné pour nous éclairer sur la dernière votation helvétique, d'autant qu'il est lui-même suisse. Décryptage.

    Le Choc du mois : L'ampleur du « non aux minarets » a surpris tout le monde, à commencer par ceux qui ont été à l'initiative de cette votation. Comment expliquez-vous cela ?
    Jean-François Mayer: J'ai été surpris moi aussi, même le gouvernement l'a été! Seuls quelques partisans chrétiens évangéliques de l'initiative semblaient y croire vraiment. Invité ces derniers mois à donner des conférences sur l'islam en Suisse, j'avais certes rencontré beaucoup de gens favorables à l'interdiction des minarets. Mais les sondages semblaient presque sans appel. Je ne crois pas à un retournement de dernière minute : la plupart des Suisses votent d'avance, par correspondance. Seule explication: les sondés n'avouaient pas leurs intentions de vote. Vote honteux ? Plus maintenant : depuis le vote, bien des gens ne font plus mystère de leur choix, même face aux médias.

    Quels sont les partis qui en ont été à l'initiative ?
    Au départ, pas des partis, mais quelques hommes politiques de deux partis : l'Union démocratique du centre (UDC), le plus grand parti de Suisse avec 64 députés (les socialistes suivent avec 50), et l'Union démocratique fédérale, un parti chrétien (évangélique) conservateur. L'initiative a eu pour source des tensions locales autour de projets de minarets. Des politiciens ont réfléchi ensemble et ont décidé de lancer cette campagne. Très habile du point de vue de la propagande : autour d'un symbole, le minaret, se sont cristallisées toutes les critiques, interrogations ou craintes face à l'islam. Il suffisait d'assister à des réunions organisées par les deux formations pour noter les différences de style. Du côté de la petite mais active UDF, la dimension religieuse transparaissait fortement : l'opposition à l'islam est liée à des convictions bibliques, et pour beaucoup d'entre eux à des croyances « chrétiennes sionistes ». L'existence de l’État d'Israël est interprétée comme la réalisation de prophéties bibliques. Mais cette motivation reste celle d'un petit milieu, pas de la population en général.

    Comment expliquez-vous ce décalage entre le discours des élites (y compris les Églises) et le peuple, entre cette Suisse d'en haut et la Suisse d'en bas ?
    Même si le taux de soutien semble avoir été plus élevé dans les milieux populaires, ils n'ont de loin pas été les seuls à voter pour l'initiative: cette vague traverse les classes sociales et les camps politiques, avec des nuances. L'analyse la plus pertinente est celle du journaliste Michel Audétat dans L'Hebdo (3 décembre) : on a trop fait peser sur les débats liés à l'islam une pression moraliste, écrit-il, avec « un puissant effet d'intimidation ». La notion d'islamophobie jouerait ici le même rôle que le mot de racisme pour jeter un discrédit sans appel sur des opinions ou des préoccupations. Celles-ci s'expriment avec d'autant plus de force dans le secret des urnes. Ce phénomène se manifeste ailleurs en Europe, mais sans exutoire de vote.
    D'un côté, des milieux, très relayés par les médias, qui chantent les vertus du multiculturalisme; d'autre part, des préoccupations qui montent sans trouver beaucoup d'occasions de s'exprimer de façon articulée dans le débat public, et dont les tenants ont l'impression d'être incompris et stigmatisés.
    Des mesures comme l'interdiction de l'affiche anti-minarets dans certaines villes ont probablement conforté plus d'un votant dans sa décision. Et assuré à l'affiche une publicité inespérée : il en a été question dans toute la presse, elle a été montrée de façon répétée dans les journaux télévisés.

    Cette affiche justement, qui a fait scandale, présente les minarets comme des symboles de conquête. Est-ce cela que les électeurs suisses ont sanctionné, la visibilité d'un islam envahissant dans le paysage suisse ?
    Pour l'instant, le paysage suisse n'est guère envahi, l'islam y reste quasiment invisible. Derrière la crainte symbolique de la transformation du paysage, c'est bien celle de toute la société qui est en jeu. Pour autant, d'autres tensions, non seulement dans l'affaire suisse, mais en Europe, sont en effet liées au développement de sa visibilité.

    C'est donc quelque chose de plus profond, non pas le minaret, mais la communauté qu'il abrite ?
    Les partisans de l'initiative ont pris soin de dire qu'ils n'avaient rien contre les musulmans eux-mêmes : leur problème est celui de l'islam, présenté comme idéologie de domination, avec le minaret transformé en symbole de pouvoir politico-religieux pour marquer l'occupation progressive et irréversible d'un territoire. (En réalité, les significations d'un minaret peuvent être multiples : pour ceux autour desquels la controverse a commencé, il s'agissait de donner une allure de mosquée à d'anciens locaux industriels ou commerciaux reconvertis.)
    L'opposition à la présence musulmane elle-même a joué un rôle. Nombre de gens s'inquiètent de la croissance de la population musulmane: 16000 musulmans en Suisse en 1970, environ 400000 aujourd'hui - un islam d'origine d'abord balkanique, puis turque, donc très différent de celui présent en France. Depuis des années, circule l'argument que, si rien n'est fait, l'Europe sera islamisée dans quelques décennies: des publicités de l'UDC avaient déjà utilisé ce thème dans le passé.

    Si l'on s'en tient aux forums, commentaires et autres sondages à chaud sur le Net, en France ou en Allemagne, on retrouve la même réaction de rejet. Un sondage réalisé par l'IFOP pour Le Figaro vient de montrer que 41 % des Français se prononcent, non pas contre l'édification de minarets, mais de mosquées (et seulement 19 % pour). Cela vous surprend-il ?
    Oui, parce que l'interdiction de la mosquée est quelque chose de bien plus sérieux : elle implique de dire aux musulmans qu'ils n'ont tout simplement pas de place en France. Peu de monde en Suisse, même parmi les partisans de l'initiative, ne proposerait d'interdire les mosquées - ce qui n'empêche pas qu'un projet de construction soulèverait des vagues d'opposition locale, comme autour de mosquées en Allemagne.

    Peut-on comparer le non suisse aux polémiques récurrentes sur le voile en France ?
    En partie. Plusieurs politiciens suisses (y compris socialistes) voudraient d'ailleurs surfer sur la vague de l'initiative pour proposer localement des mesures sur le voile dans les écoles, ou sur la burqa, décalque des débats français. Avec des accents locaux qui varient, les controverses suivent des arguments qui se retrouvent d'un pays à l'autre : d'autant plus que, à travers Internet, des réseaux internationaux de critiques de l'islam se constituent et s'épaulent.

    Jamais la crispation autour de l'islam n'a semblé aussi forte ? Y aurait-il un « problème musulman » en Europe ?
    Difficile de ne pas le penser après le vote du dimanche 29 novembre... Mais un « problème » ne se joue pas seulement autour d'éléments objectifs, factuels : les perceptions, exactes ou erronées, sont cruciales. Je voyage à travers le monde pour mes recherches: je constate que, partout ou presque, les mouvements migratoires suscitent des réactions. Mais les questions autour de l'islam vont plus loin que les débats autour des flux migratoires. Ils sont liés à une image de l'islam et des musulmans. Impossible de ne pas mentionner l'impact du 11-Septembre et de ce qui l'entoure: le vote suisse n'aurait pas été le même avant 2001. Toute analyse de la question devrait, pour aller au fond des choses, examiner aussi les motivations et le rôle des réseaux de critiques de l'islam, qui peuvent se trouver liés à des intérêts politiques ou géopolitiques variés.

    Concrètement, comment les choses vont se passer dans les mois et les années qui viennent ?
    Une intensification des controverses et débats autour de la présence musulmane, mais peut-être aussi des réponses plus articulées de celle-ci face au choc du vote. En Suisse, dans l'immédiat, presque tous les partis s'empressaient dès le soir du vote de vouloir récupérer une partie de cette vague : le président du Parti démocrate chrétien reprenait ses idées d'interdiction de la burqa (le niqab, en fait, guère porté en Suisse que par les riches touristes saoudiennes qui viennent dépenser leur fortune dans des palaces et magasins genevois), le président du Parti socialiste insistait sur la nécessité de s'affirmer plus sur les droits des femmes musulmanes...
    Pas sûr que l'UDC ou des formations proches engrangeront un nombre beaucoup plus élevé de voix lors de prochaines élections : le vote anti-minarets ne représentait pas un simple vote UDC.
    Quant aux musulmans, dans la pratique, le vote ne change rien pour eux. Les quatre minarets existants resteront en place, la pratique du culte musulman ne connaîtra aucune entrave. Et le gouvernement encouragera sans doute plusieurs projets dirigés vers les communautés musulmanes, en pensant à la fois aux répercussions internationales et aux préoccupations que le vote a exprimées.
    Propos recueillis par François-Laurent Baissa LECHOCDU MOIS janvier 2010
    À lire : Les minarets de la discorde. Éclairages sur un débat suisse et européen, sous la direction de Patrick Haenni et Stéphane Lathion, éditions Infolio-Religioscope, 2009,112 p., 8 euros.
    À consulter : www.religion.info

  • Verbatim d'un entretien sur l'orthodoxie

    Verbatim d'un entretien sur l'orthodoxie Le 30 mars, l’hôte de l’émission « L’Église et le monde » sur la chaîne télévisée « Rossia 24 », dirigée par le métropolite de Volokolamsk Hilarion, président du département des relations ecclésiastiques extérieures de l’Église orthodoxe russe, était le philosophe, politologue et sociologue Alexandre Douguine. Les sujets abordés étaient le traditionalisme, le vieux-ritualisme, l’iconographie et le chant traditionnels. Nous publions ci-après la transcription de cette émission.

    Le métropolite Hilarion : Bonjour, chers frères et sœurs ! Vous regardez l’émission « L’Église et le monde ». Aujourd’hui, nous parlerons du vieux-ritualisme [ou « vieux-croyants », qui se sont séparés de l’Église orthodoxe russe en raison de la réforme liturgique du XVIIème siècle, ndt], de « l’edinoverie » [c’est-à-dire les communautés qui, tout en gardant leurs anciens rites, font partie de l’Église orthodoxe russe, ndt]. Nous aborderons également le traditionalisme et le conservatisme dans l’Église. Mon invité est le philosophe, politologue et sociologue Alexandre Douguine.

    A. Douguine : Bonjour ! Aujourd’hui, dans de nombreuses religions, et aussi dans de nombreuses couches de la société s’accroissent les dispositions conservatrices, traditionnalistes. Les gens ne veulent pas simplement revenir à la religion, à la foi, mais s’efforcent de trouver leurs racines originelles, de rétablir, dans la mesure du possible, la tradition dans toute sa plénitude. Cette tendance est présente aussi dans notre Église orthodoxe russe, bien que, peut-être, d’une façon qui n’est pas aussi frappante que dans l’islam, où le fondamentalisme, en général, est un phénomène global. À la lumière de cela, il me semble qu’il serait très important de se tourner vers l’histoire de l’Église russe ancienne, les événements du schisme [des vieux-croyants], ainsi que ceux qui l’ont précédé, c’est-à-dire vers la situation de l’orthodoxie russe ancienne. C’est dans cette direction que s’oriente aujourd’hui l’aile conservatrice des croyants orthodoxes. La question du schisme [des vieux-croyants]: quelle doit être notre attitude envers lui et envers la période de l’histoire préalable au schisme de l’Église orthodoxe russe, cela me semble d’une extrême importance.

    Le métropolite Hilarion : Tout d’abord, je voudrais distinguer le conservatisme et le traditionalisme du fondamentalisme et du radicalisme. Ce que nous observons maintenant dans l’islam est une croissance des mouvements fondamentalistes qui mènent, en fait, à la déformation de l’islam et à la violence directe à l’encontre des chrétiens et des représentants des autres confessions religieuses. Un tel radicalisme est absolument inacceptable, tant pour les chrétiens que pour les musulmans traditionnels. Lorsque nous parlons du traditionalisme et du conservatisme dans l’Église, il s’agit de tout autre chose. En général, un sain conservatisme a toujours été inhérent à l’Église orthodoxe, lequel a revêtu des formes différentes à diverses époques. Le schisme [des vieux-croyants] est une tragédie de l’Église russe, qui était due à de nombreux facteurs. Je tiens à souligner qu’elle s’est produite à un moment où les influences étrangères commençaient à pénétrer en Russie, tant occidentales que grecques. Le patriarche Nikon [auteur de la réforme liturgique du XVIIème siècle, ndt] était captivé par la Grèce et a décidé de procéder à une correction des livres liturgiques selon les modèles grecs. Dans un premier temps, cela a provoqué la méfiance, puis ensuite détaché de l’Église une partie importante de son « aile conservatrice », comme vous le dites. Il me semble qu’en soi, cette tragédie ne remet pas en question la présence et la nécessité du conservatisme dans l’Église, parce que l’Église orthodoxe est traditionnelle, elle conserve précieusement ce qui a été accumulé au cours des siècles. Nous ne devons jamais nous précipiter dans les réformes liturgiques. En effet, l’office liturgique, c’est ce que nous avons gardé, en dépit de la multitude des influences étrangères, c’est ce que nous avons emporté à travers les siècles. Tout ce qui touche l’office est perçu douloureusement par le plérôme ecclésial. Aussi, par exemple, nous continuons à célébrer en slavon, bien que beaucoup disent que cette langue n’est plus compréhensible maintenant.

    A. Douguine : Il me semble que la langue slavonne, ce n’est pas le passé, mais l’avenir. Cette langue, qui en grande partie a été créée artificiellement, calquée sur le grec, nous a apporté, à nous, slaves, la richesse immense de l’héritage, théologique, philosophique. Il me semble que nous avons encore à le comprendre. La langue elle-même, sa structure, ses formules, c’est ce qu’il nous faut étudier.
    Pour ce qui concerne le vieux-ritualisme, c’est une question de principe : nous voyons qu’à l’époque du schisme, la partie conservatrice de l’Église orthodoxe russe a refusé d’accepter les innovations, c’est-à-dire la modernisation. Dans quelle mesure était-ce une controverse qui annonçait celle qui se produira plus tard entre slavophiles et occidentalistes, conservateurs et progressistes ? Il y a actuellement dans notre Église « l’edinoverie » [c’est-à-dire les communautés qui, tout en gardant leurs anciens rites, font partie de l’Église orthodoxe russe, ndt], qui propose de ne pas opposer l’ancien et le nouveau rite, mais de les unir dans le cadre de la tradition d’avant le schisme, sans tirer de conclusions ecclésiologiques aussi rigides que les vieux-ritualistes. À mon avis, c’est une direction très prometteuse.

    Le métropolite Hilarion : Il me semble qu’aujourd’hui « l’edinoverie », c’est la voie unique de l’intégration du rite ancien dans la vie de l’Église orthodoxe, parce que, malheureusement, le schisme est devenu la cause d’un antagonisme très profond entre les vieux-ritualistes et ceux que l’on appelle les « nouveaux-ritualistes ». Au demeurant, je n’associerais aucunement notre Église avec les nouveaux-rites, ceux-ci sont anciens. Je parlerais plutôt de deux aspects du rite ancien, et, naturellement, des influences occidentales qui sont entrées dans notre Église et ont substantiellement touché sa construction liturgique.

    Si l’on parle de l’icône ancienne, de la tradition iconographique, elle est conservée chez nous. Nous ne l’avons pas plus mal gardée que les vieux-ritualistes, bien que, parallèlement aux icônes, existe dans certaines églises la peinture dite « académique » [c’est-à-dire occidentalisante, ndt], en raison des circonstances historiques. Mais il est caractéristique que lorsqu’a débuté une renaissance ecclésiale, dans les années 1990, c’est principalement l’icône traditionnelle qui a commencé à apparaître dans les églises et non pas la peinture académique. Ce qui par contre a été pratiquement perdu dans son intégralité chez nous, c’est l’ancien chant russe znamenny [à l’unisson, mélismatique, ndt]. Il a été progressivement évincé par le chant aux normes occidentales, le chant polyphonique à quatre voix. Ce processus a été lent, il s’est accompli durant tout le XIXème siècle. Maintenant, il est rare d’entendre quelque part le chant znamenny, à l’exception des paroisses relevant de « l’edinoverie ».
    Il est très important que le phénomène de « l’edinoverie » existe déjà depuis plus de deux cents ans et que l’Église orthodoxe, dans les différentes étapes de son histoire, a reconnu l’équivalence et l’égalité pour ce qui concerne le salut, de l’ancien rite pré-nikonien et du rite plus tardif. Cela a été fait déjà du temps du métropolite de Moscou Platon (Lechine) en 1800, puis à l’époque du métropolite Serge (Stragorodsky) en 1928-1929. Enfin, en 1971, le concile local pan-russe a pris une décision selon laquelle l’anathème prononcée sur les anciens rites était levée. Simultanément, l’ancien et le nouveau rites étaient proclamés tout aussi salvifiques. Tout cela a ouvert la voie au retour des anciens-ritualistes dans l’Église. Et précisément, « l’edinoverie » à laquelle, pour autant que je le sache, vous appartenez, est cette voie.

    A. Douguine : Vous avez soulevé une question très importante. De nombreux théologiens et historiens de l’Église considèrent les changements dans l’icône, par exemple l’apparition d’ombres sur les représentations iconographiques, les changements dans le chant d’Église lorsque le chant polyphonique est apparu, comme une sorte de modernisation, comme une sorte d’influence occidentale, tant sur le plan esthétique que, si vous voulez, sur le plan théologique. L’ancienne icône, peinte sans ombre et sur des critères spécifiques de perspective, constitue un appel au monde spirituel. Le chant à l’unisson, conservé dans « l’edinoverie » et dans le vieux-ritualisme, signifie, à sa façon, la même chose que l’absence d’ombre dans l’icône. C’est la concentration de tous ceux, qui chantent et qui écoutent, sur l’une et même mélode spirituelle. Il me semble que l’une des voies vers la tradition - non pas à celle des vieux-ritualistes, mais à celle qui est commune aux deux branches de la tradition moscovite – nous conduit à la dimension sacramentelle de la pratique liturgique. Le mouvement de « l’edinoverie », prudent, ne manifeste pas une stratégie offensive. Mais les églises en relevant sont pleines, parce que les gens veulent parvenir aux profondeurs, à la tradition, et découvrent ici ce qui, sans conflits, sans critiques, sans fondamentalisme ni extrémisme, nous ramène aux racines de notre foi.

    Le métropolite Hilarion : Oui, beaucoup de choses sont revenues dans l’Église, mais beaucoup de choses n’avaient pas du tout disparues. Par exemple, l’icône traditionnelle, à la fin du XIXème siècle était évincée presque partout par la peinture académique, mais, malgré tout, une présence subtile de l’iconographie traditionnelle a survécu. Ensuite, nos grands artistes, Vasnetsov, Nesterov, se sont efforcés à leur façon, par des éléments du folklore, des contes anciens, à revenir à l’icône ancienne. Et quand, au début du XXème siècle, Eugène Troubetzkoï a écrit son célèbre « Trois études sur l’icône », a commencé le véritable mouvement de retour à l’iconographie traditionnelle. A l’époque soviétique, ce mouvement a été pratiquement interrompu, mais il a connu sa renaissance dans les années 1990, et maintenant, dans la majorité des nos églises, nous voyons des icônes absolument traditionnelles, peintes selon les anciens modèles.

    Pour ce qui concerne le chant znamenny, il revient aussi dans une certaine mesure. Nous entendons de plus en plus des chants de ce type, bien que souvent ils soient disséminés dans l’office chanté à quatre voix. Le retour au chant znamenny, dans certains monastères et églises a joué un très grand rôle, car ce n’est pas simplement un style de chant, c’est une perception totalement différente de la musique : non comme un élément appelé à orner l’office liturgique, mais comme une partie intégrale de l’expérience de la prière.

    Le chant znamenny, comme vous le savez a été écrit non pas avec des notes, mais avec des signes spéciaux, les kriouki (« crochets »). Chaque kriouk contient non pas un seul, mais plusieurs sons, qui constituent une certaine intonation mélodique, une formule mélodique. Celle-ci reflète une certaine disposition à la prière, c’est-à-dire que le chant znamenny est une projection de la prière sur la notation musicale. De même qu’une mosaïque est composée de pierres qui ont été préparées, le chant znamenny a été composé de cellules mélodiques, et chaque cellule est une petite prière, qui est scellée dans les kriouki. Tout cela créée une synthèse étonnante de musique, de prière et de mots, parce que dans le chant znamenny, la parole, c’est-à-dire le texte liturgique a une importance primordiale. Le chant polyphonique peut être beau, attendrissant, mais il ne peut pas apprendre à l’homme la prière. Tandis que le chant znamenny peut devenir un véritable maître pour la prière, et dans ce sens, il a une valeur durable.

    Le retour chez nous de l’ancien rite, est un grand événement dans la vie de l’Église russe. Récemment, pour la première fois depuis 350 ans, la liturgie a été célébrée selon l’ancien rite en la cathédrale de la Dormition, au Kremlin. Cela témoigne de l’intérêt croissant envers l’ancien rite dans notre Église.

    A. Douguine : J’ai participé à l’office que vous venez d’évoquer, et dans mes modestes possibilités, je m’occupe de chant liturgique. Je voudrais mentionner encore quelques aspects importants, liés à l’ancien rite : premièrement, le baptême par triple immersion, qui n’a jamais été abrogé et a été pratiqué durant de nombreux siècles. Pour des raisons pratiques, à l’exemple de l’Occident, nous avons pratiqué aussi d’autres formes de baptême, par aspersion ou par ondoiement. Le fait que, ces derniers temps, l’Église orthodoxe russe recommande avec insistance aux prêtres de pratiquer le rite entier du baptême, de s’efforcer à baptiser les adultes également par immersion, cela témoigne du retour à la tradition.

    Il y a encore un élément de l’office qui, malheureusement, est perdu actuellement. C’est la règle concernant les métanies [les prosternations], laquelle donne de la discipline. Si l’on observe strictement l’ancien ordo, le signe de Croix, les métanies à terre où jusqu’au niveau de la ceinture, doivent être effectuées à des moments déterminés de la prière. Parfois, le prêtre se signe, tandis que les fidèles ne le font pas, parfois c’est le contraire : les fidèles se signent, tandis que le prêtre ne le fait pas. Dans le cas de l’ancien ordo, chacun se sent concerné dans l’office, il suit plus attentivement ce qui est dit. C’est une ancienne pratique russe qui, à mon avis, aide beaucoup le fidèle à entrer dans la plénitude de ce qui est accompli.

    Le métropolite Hilarion : Ce qui m’attire particulièrement dans l’office liturgique des vieux-croyants et les tenants de « l’edinoverie », ce ne sont pas tant les caftans, tuniques et écharpes avec des épingles [vêtements traditionnels des vieux-ritualistes], que le fait que la liturgie est célébrée précisément comme une œuvre commune. Le mot « liturgie » en grec signifie précisément cela. Chez nous, on la perçoit souvent comme de quelconques actions accomplies par les célébrants dans le sanctuaire. En même temps, le chœur célèbre encore en quelque sorte une autre liturgie au kliros. Et souvent ces deux éléments ne sont pas liés l’un à l’autre. Disons que le prêtre a terminé les prières, tandis que le chœur chante encore, et le prêtre attend que le chœur ait chanté « sa » liturgie. En ce qui concerne les paroissiens, l’un arrive plus tard, l’autre part avant, l’un se signe, l’autre ne se signe pas, c'est-à-dire qu’en fait la sensation d’une œuvre commune est souvent absente. Lorsque nous assistons à l’office des tenants de «l’ edinoverie », nous voyons que les gens prient ensemble, qu’ils effectuent ensemble les métanies. Ils arrivent au début et restent jusqu’à la fin. Cela donne de la discipline, bien sûr. Cela apprend aux fidèles à se sentir des participants authentiques de l’office divin.

    Je voudrais dire aussi que la tradition du chant par toute l’assistance renaît peu à peu chez nous aujourd’hui. Dans les premiers temps, il n’y avait pas de chœur à l’église, il y avait le prêtre, le diacre et le peuple qui répondait aux ecphonèses et par le chant, c’est-à-dire que c’est tout le peuple qui chantait. De nos jours, un tel chant a été conservé dans certains endroits. Par exemple, en Russie subcarpathique, j’ai entendu comment le peuple chantait intégralement la liturgie.

    Un tel chant implique les fidèles dans la liturgie, précisément comme œuvre commune. Lorsqu’ils chantent ensemble, ils ne chantent pas à quatre voix, ils chantent à l’unisson. Et ce chant à l’unisson, outre le fait qu’il enseigne la prière, permet que toute la paroisse en tant que communauté, réunie à l’office, loue Dieu « d’une seule voix et d’un seul cœur ».

    Enfin, en ce qui concerne le baptême par trois immersions, il n’est pas simplement recommandé, mais il est introduit dans notre Église comme la norme. Naturellement, en pratique, il y a des exceptions à cette règle. Mais dans tous les documents conciliaires, nous disons que le baptême doit être précisément accompli par immersion, et non par aspersion ou par ondoiement.

    En conclusion de notre émission, je voudrais exprimer l’espoir que le rite ancien trouve dans notre Église sa place légitime et digne, et que « l’edinoverie » serve de pont entre notre Église et les vieux-ritualistes. Nous n’avons pas l’intention de faire une campagne et, d’autant plus, à contraindre les gens à adhérer à notre Église, mais nous nous réjouissons lorsque se produit un rapprochement, lorsque la compréhension mutuelle va en augmentant.

    Alexandre Douguine - Hilarion de Volokolamsk http://www.voxnr.com

    Notes :

    Source: Patriarcat de Moscou, traduit du russe pour Orthodoxie.com

    Source:
    Orthodoxie.com :: lien

  • Contestation de l’islam : les Femen sont en émoi

    PARIS (NOVOpress) – Etats d’âme à géométrie variable chez les Femen. Plusieurs militantes gauchistes de la section française ont quitté le groupuscule suite à l’incendie du drapeau portant l’inscription de la profession de foi des musulmans. L’action s’est déroulée mercredi dernier devant la mosquée de Paris.

    Les musulmans présents ont mis un terme brutalement à l’opération visant à soutenir une militante tunisienne et dénoncer les atteintes aux droits des femmes dans les pays arabo-musulmans. Six membres ont donc choisi de quitter Femen France parce qu’elles « refusent de cautionner l’une des dernières actions en date ». En revanche, quant il s’agit d’agresser les catholiques à Notre-Dame de Paris (photo) ou dans les manifestations contre le mariage homosexuel, les Femen n’ont pas de regrets. Un exemple révélateur sur les postulats idéologiques qui régissent ce mouvement : valorisation de la mondialisation, défense de l’islamisation de l’Europe et haine de son identité chrétienne.

    http://fr.novopress.info