Saint Augustin est à la mode. Tant mieux ! Encore faut-il le lire. Il n'y a pas d'introduction plus simple et plus profitable à l'œuvre du grand Docteur africain que ces Sermons, prêches pour le peuple, avec une simplicité, un feu et un goût de la vérité qui est toujours perceptible près de quinze siècles plus tard.
« Où trouver dans l'histoire de l'Occident, un homme qui, pour l'influence, puisse être comparé à Augustin ? » demandait l'historien protestant hyper-critique Adolf von Hamack. L’évêque d'Hippone (Bône en Afrique du nord devenue Annaba) est certainement le plus important - et en même temps le plus personnel - des Pères de l’Église. Mais jusqu'à une date récente, on ne possédait de lui, on ne pouvait lire couramment que les Confessions. C'était le seul ouvrage que l'on pouvait se procurer en français. Encore fallait-il ajouter qu'il était nécessaire de bien choisir sa traduction, l'édition en livre de poche laissant à désirer. Finalement, disons-le, ceux, j'en ai fait partie, qui se hasardaient dans ce dédale, c'était le plus souvent pour s'y perdre.