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santé et médecine - Page 282
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La mobilisation ne fait que commencer
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Il faut sauver l'hôpital
La romancière Marie Desplechin n’est pas vraiment notre tasse de thé. Disons plutôt que son œuvre ne correspond pas aux critères que nous recherchons en littérature. On pourrait aisément la classer du côté de la gauche bobo. Mais, à l’image de nombre de nos concitoyens, de nos frères Gaulois, on a tous été confrontés à la réalité de l’hôpital où l’on a pu constater l’extraordinaire dévouement du personnel hospitalier, du brancardier au grand patron, du chef de service aux infirmières. Or, l’Etat maltraite depuis trop longtemps cette institution où le moindre syndicaliste de la CGT serait en grève illimitée depuis longtemps. Sauf qu’à l’hôpital on ne prend pas les « usagers » en otage. Et on fait le gros dos face aux horaires infernaux, aux rémunérations aléatoires, aux conditions de travail souvent limites. C’est la raison pour laquelle on souscrit aux propos de Marie Desplechin, prononcés au CHU de la Pitié-Salpétrière à Paris devant plusieurs cadres et soignants du « collectif inter-hôpitaux » réunis en assemblée générale pour la première fois. A la différence de nos adversaires, nous ne sommes pas sectaires.
http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2019/10/13/il-faut-sauver-l-hopital-6182607.html
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Un vrai résumé du 6 octobre ? Celui de CNews !
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Surprise à la marche contre la #PMAsansPère : les manifestants ne sont pas que des blancs cathos !
Présent à la grande marche contre la #PMAsansPère et la #GPA, aujourd’hui 6 octobre, à Paris, je voudrais apporter un témoignage personnel.
Pour rappel, j’ai participé à la manifestation contre le mariage pour tous de 2013, au cours de laquelle nous étions plus de 270.000. Je confirme que nous étions largement plus nombreux, ce dimanche. Même si je ne suis pas un expert en comptage, je crois que tout chiffre inférieur à celui de 2013 serait purement et simplement un mensonge.
Ensuite, j’ai été surpris de constater que cette manifestation, que certains disaient être celle du Blanc catholique, était plutôt celle du Français défenseur de valeurs familiales, tout simplement.
En effet, j’y ai croisé beaucoup de Noirs, des Arabes, des Jaunes et même un couple d’origine sri-lankaise.
Ma curiosité m’a poussé à interroger certains, dans ces minorités, sur les raisons de leur présence. Rassurez-vous, ils n’étaient pas là pour rien, ils savaient ce qu’ils voulaient et étaient plus déterminés que moi. Malik et Nadia étaient avec leur fils Lyès, ils se disent musulmans, rien dans leur aspect, leur comportement ne permet de deviner leur pratique religieuse. Ils venaient du Val-d’Oise et ont dit leur opposition à toute modification du parcours naturel de vie.
Pas loin d’eux, une bande de jeunes gens venus de Bagnolet (Seine-Saint-Denis) m’explique leur présence par le refus de la GPA.
Aujourd’hui, j’ai vu la France qu’on ne voit pas dans les grands médias, j’ai entendu ces minorités pour lesquelles beaucoup parlent sans savoir leurs engagements, aujourd’hui j’ai vu qu’en France, contre la #PMAsansPère et la #GPA, ce ne sont pas que les Blancs cathos de droite qui s’y opposent. En tant que Noir, ça m’a fait du bien, j’avais peur de ne pas être normal.
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L’insémination artificielle coûte 300 millions d’euros à l’assurance maladie
Mardi, la Cour des comptes a rendu son rapport sur la sécurité sociale. Parmi les mesures d’économies, les sages proposent, entre autres, de se pencher sur la procréation médicalement assistée.
En 2017, l’assistance médicale à la procréation a été à l’origine de 25 614 naissances (soit 3,3 % du total, contre 2 % au début des années 2000). Malgré un effort financier important, le taux de succès des tentatives de fécondation in vitro se situe seulement dans la moyenne européenne et présente d’importantes disparités entre centres clinico-biologiques, sur lesquelles le public est insuffisamment informé. Dans le cadre bioéthique en vigueur, les prises en charge d’actes médicaux et biologiques par l’assurance maladie doivent mieux prendre en compte les enjeux d’efficience de l’assistance médicale à la procréation.
La Cour des comptes établit à 300 millions le coût de la PMA à l’assurance maladie. Aussi, elle s’est interrogée sur « l’organisation, le fonctionnement, le coût et les résultats du dispositif français tel qu’il se présente avant la révision en cours de la loi de bioéthique ».
Elle propose d’ « analyser l’intérêt de l’insémination artificielle dans le traitement de l’infertilité pour justifier le nombre de tentatives prises en charge par l’Assurance maladie ».
Actuellement, six PMA (par couple) sont remboursées par l’assurance maladie mais « certaines études pointent des chances de succès, dans certains cas précis, quasi nulles à partir de quatre ».
49 367 tentatives d’insémination intra-utérine et 102 244 tentatives de FIV ont été recensées en 2016. Les 25 614 naissances vivantes enregistrées en 2016 doivent donc être mises en regard des 151 611 tentatives, toutes techniques confondues, recensées la même année.
Les couples faisant appel à la PMA entrent dans un parcours comportant une succession de consultations, d’actes biologiques et cliniques, accompagnés pour la FIV d’un séjour hospitalier pour prélèvement d’ovocytes. Le financement de ce parcours est pris en charge à 100 % par l’assurance maladie jusqu’au 43ème anniversaire de la femme. Il en ressort pour la PMA réalisée avec les gamètes du couple un coût compris entre 845 € pour une tentative d’insémination artificielle et 4 419 € pour une tentative d’ICSI (FIV ou fécondation en éprouvette) suivie d’un transfert d’embryon congelé, incluant dans les deux cas un bilan de fertilité. Cette estimation doit être tenue pour un plancher, certains centres facturant un nombre plus élevé d’actes et de consultations dans le cadre d’une insémination ou d’une FIV. Par ailleurs, elle ne tient pas compte du coût pour l’assurance maladie de la morbidité attachée aux grossesses multiples, dont la fréquence demeure élevée en cas de PMA.
Le coût moyen pour l’assurance maladie d’une naissance résultant d’une insémination artificielle ressortait en 2016 à 7 088 € et celui d’une naissance résultant d’une fécondation in vitro, toutes modalités confondues, à 13 849 €.
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« Conglomérat de sous-merdes », « Salafistes » : Marlène Schiappa dérape à nouveau sur la Manif Pour Tous
POUR LE « DÉBAT SEREIN ET APAISÉ » : C’EST ENCORE RATÉ !
Marlène Schiappa récidive et dérape à nouveau en « likant » un tweet odieux. Un comportement indigne d’une ministre de la République. Le mouvement demande des excuses sans délai.
Au surlendemain de la 1ère manifestation contre la PMA sans père et la GPA qui a rassemblé des centaines de milliers de manifestants, la Secrétaire d’Etat à l’égalité Femme-Homme a « liké » sur Twitter un message d’un certain M. Alex Dimeck-Ghione, s’adressant à La Manif Pour Tous et la qualifiant de « conglomérat de sous-merdes, pas même bonnes à faire pousser des champignons. Vous êtes de la même engeance que les salafistes, et devez être considérés avec la même crainte. » (Source, copie d’écran ci-après)
Ces propos sont graves. Il est plus grave encore qu’un membre du gouvernement les soutienne ainsi publiquement, avec la mention « j’aime ». Notre pays a été frappé par le terrorisme islamiste à de multiples reprises au cours de dernières années et il y a quelques jours encore au cœur même de Paris. Faire un amalgame odieux entre le terrorisme et la foule de manifestants rassemblés pour défendre le droit des enfants à ne pas être volontairement privés de père est indigne d’un membre du gouvernement. Cet amalgame est doublé d’une insulte caractérisée : « sous-merdes ».
Comment un membre du gouvernement peut-il soutenir et souscrire à de tels propos qui, tout à la fois, insultent les sympathisants de La Manif Pour Tous et relativisent le terrorisme islamiste ? Alors que le Président de la République avait appelé à un « débat serein et apaisé » sur les questions de bioéthique, l’attitude de Marlène Schiappa est une fois de plus à l’opposé.
La Secrétaire d’Etat n’en est pas à son premier dérapage. En février dernier, elle avait évoqué des « convergences idéologiques » entre La Manif pour tous et les « terroristes islamistes » dans une interview à l’hebdomadaire Valeurs Actuelles. Après une demande répétée de La Manif Pour Tous et l’annonce d’une saisine de la Cour de Justice de la République, Marlène Schiappa avait présenté ses excuses dans un communiqué, affirmant que « depuis près de deux ans au gouvernement », « [elle] défend aussi (…) une forme de bienveillance dans le débat d’idées » et qu’« [elle souhaite] depuis le début de [ses] missions [s’adresser] à tout le monde, sans sectarisme. » Force est de constater qu’elle agit en réalité à l’inverse.
Copie d’écran du tweet du 8 octobre à de M. Alex Dimeck-Ghione, Président du centre LGBT du Mans,
liké par la Secrétaire d’Etat Marlène Schiappa« Nous attendons de nouveau des excuses car on ne peut laisser passer ces amalgames scandaleux et ces insultes visant des centaines de milliers de personnes » souligne Ludovine de La Rochère, Présidente de La Manif Pour Tous. « La manifestation de dimanche s’est déroulée dans un climat paisible, ce qui est notable compte tenu du climat ambiant et des violences à déplorer dans tant de manifestations depuis le début de ce quinquennat » précise-t-elle.
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La manifestation du 6 octobre - Ludovine de La Rochère sur CNEWS - 06/10/19
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Premier recul du gouvernement : sur la GPA
La technique est connue : il faut faire deux pas en avant pour, face à la contestation, faire un seul pas en arrière.
A la suite de la manifestation massive de dimanche, l’Assemblée nationale a finalement rejeté mercredi toute reconnaissance automatique en France de la filiation d’enfants conçus par GPA dans un pays étranger où la pratique est autorisée. Les députés sont revenus par 139 voix contre 23, et 7 abstentions, sur le précédent vote d’un amendement que le gouvernement avait fait mine de contester, alors qu’il avait été voté par la majorité au pouvoir.
Les députés se prononceront lors d’un scrutin solennel mardi sur l’ensemble du projet de loi.
Xavier Breton (LR) a estimé :
« Vous rétropédalez mais les masques sont tombés ».
Les députés de droite préparent un recours au Conseil constitutionnel contre le projet de loi.
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Foutoir à l'Hôpital
Rien ne semble pouvoir enrayer la grogne des urgences : ce sont 40 % des services qui sont en grève, six mois après le début du mouvement. Entre effets d’annonce et mesures comptables, la réponse du gouvernement est cohérente avec le style de Macron : mépris et enfumage.
1, 83,150, 207 260. ce ne sont pas les numéros du bingo, mais le nombre de services d'urgences qui se sont mis en grève, au fil du temps. Depuis le 18 mars dernier, ce sont donc 40 % des 650 Services d'Accueil et d'Urgence (SAU) qui ont rejoint le mouvement.
Une mobilisation inédite et silencieuse. Car bien sûr, hormis les banderoles derrières les comptoirs d'accueil et les manifestations, comme celles de la journée nationale de mobilisation du 26 septembre qui a vu des cortèges de blouses blanches un peu partout en France, ces services restent pour la plupart ouverts 24 h/24, 7j/7 et les grévistes soignent les patients. Une mobilisation qui fait tache d'huile, puisque pompiers, médecins hospitaliers et urgentistes rejoignent les infirmiers et aides-soignants.
C'est l'hôpital Saint-Antoine, dans l'Est parisien, qui a mis le feu aux poudres cinq agressions entre janvier et mi-mars 2019 ont eu raison de la patience des personnels soignants. « Il est grand temps que l'agressivité et la violence dont nous faisons l'objet soient reconnues », réclame une infirmière. Mais rapidement, les syndicats pointent du doigt le manque de moyens « la politique de fermeture de lits que mène l'AP-HP surcharge les urgences de patients », dénonce une autre. Des heures d'attente pour les patients, des salles de pause transformées en chambres, des brancards dans les couloirs, des personnels débordés et épuisés le quotidien de centaines de services d'urgences en France donne raison aux grévistes.
Un patient-mystère
En juillet dernier, le député PCF Alain Bruneel a joué les patients-mystère aux urgences de Douai (Nord). Son récit est édifiant. Quand il arrive à 21 h 30 avec de supposés maux de ventre, « plus de 200 personnes, dont 59 enfants, étaient déjà passées dans la journée ». On le prévient 3h 20 d'attente. Il verra un médecin au bout de 6 heures. 6 heures dans la chaleur, sans manger ni boire, des patients accompagnant des personnes âgées aux toilettes, faute de personnel, ce dernier « toujours en mouvement, qui n’arrête jamais », « à bout de souffle », des brancards « en file indienne devant les trois box » de consultation.
En août dernier, le collectif des urgentistes annonçait un record de durée « d'hospitalisation brancard » à Saint-Quentin, un patient de 70 ans a passé 6 jours et 12 heures sur un brancard, faute de lit d'hospitalisation.
Face à cette embolie, les demandes des personnels soignants sont simples plus de lits, plus de personnel (la CGT en réclame 10 000), des hausses de salaires de 300 euros nets. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le gouvernement a tendu une oreille distraite à ces revendications. Mi-juin, Agnès Buzyn, ministre de la Santé, annonçait fièrement avoir débloqué 70 millions d'euros. 55 étaient affectés à une prime de 100 euros nets pour les personnels et à une prime de coopération pour ceux qui accepteraient de nouvelles tâches, alors que les urgentistes demandaient à être moins débordés. Les 15 millions restant consacrés au recrutement de CDD pour l'été.
Des demi-mesures qui ne font même pas une demi-satisfaction. L'exaspération monte. Le mouvement, qui en était alors à une centaine de services en grève, a continué à s'étendre.
Un plan… sans Urgences
Il ne s'agissait que d'une première étape, avait pourtant affirmé Agnès Buzyn. Au terme d'une « concertation », le gouvernement allait proposer « des mesures concrètes ». Ce sera le « pacte de refondation des urgences », présenté le 9 septembre, avec à la clef 750 millions d'euros « débloqués » sur quatre ans, « à 80% pour des embauches », claironnait Agnès Buzyn. Précisons que ces crédits ne sont pas débloqués, mais réaffectés. En clair, pas un sou de plus pour la santé en déshabillant Pierre pour habiller Paul, on déplace le problème. Les médecins de ville devront réserver des créneaux sans rendez-vous, en échange de la création de 3 500 postes d'assistants en cabinet. Décidément choyés, les médecins libéraux pourront aussi réaliser des examens simples et automatisés (glycémie…) avec, là encore, des aides au financement du matériel. Le plan financera également cinquante maisons médicales, censées désengorger les urgences elles seront tenues par des libéraux.
Mais le gros morceau de ce plan - 340 millions - devra financer une plate-forme téléphonique chargée d'orienter les patients vers la meilleure structure, hôpital ou médecine de ville, envoyer au besoin une ambulance, voire prodiguer conseils médicaux ou même télédiagnostics. Si les contours de ce Service d'Accès aux Soins (SAS) sont encore flous, c'est en somme « le SAMU couplé avec Doc-tolib », le célèbre site de réservation de rendez-vous médicaux. De plus, avec le 15 (SAMU), le 18 (pompiers), le 112 (numéro d'urgence européen), il y a pléthore de numéros d'urgence. Seront-ils fusionnés ? Le SAS se rajoutera-t-il à la liste ? Mystère.
Un lecteur attentif aura constaté que dans cette batterie de mesures, manquent, les urgences ! Il n'y est guère fait mention de création de postes ou de lits, ce qui semblait pourtant le plus, urgent. La ministre a bien promis quelques créations, mais surtout « une meilleure gestion des lits d'aval », c'est-à-dire ceux des services vers lesquels sont dirigés les patients après les urgences. « Les gestionnaires de lits c’est pour les chaînes hôtelières, c'est pas pour l'hôpital », rétorque un urgentiste. Le manque de lit en aval est d'ailleurs dû au développement de l'hospitalisation à la journée, pour réduire les coûts. C'est donc sans grande surprise que le mouvement, qui en était alors à 249 sites en grève, s'est poursuivi et étendu.
Si mieux gérer les ressources existantes est bien sûr louable, Buzyn passe complètement à côté du problème, qui est pourtant simple la France a perdu 100 000 lits d'hospitalisation en 20 ans et 1 300 médecins généralistes en 10 ans. Les Ephad n’ont pas d'infirmier de nuit. Les urgences compensent en partie tous ces manques elles ont pris en charge 21,4 millions de passages en 2017 soit deux fois plus qu en 1996. Et aux SAU comme dans tout l'hôpital, les soignants dénoncent la lourdeur administrative croissante qui pèse sur leur temps de travail. Une soviétisation de la médecine qui touche d'ailleurs toute la santé. Un seul exemple entre numerus clausus et contraintes à l'installation, la France décourage ses étudiants, et importe massivement des médecins étrangers pour compenser.
Consommateurs de prestations
Il est néanmoins vrai que les patients sont aussi responsables de la situation ils sont de plus en plus nombreux à venir aux urgences par confort ou pour ne pas avancer les soins, entre autres les immigrés (lire « Invasion migratoire, aux urgences aussi »). Ils utilisent le système de santé « comme ils consomment du Mac Do », dénonce un urgentiste. Buzyn a prévu de rendre le tiers payant systématique pour les médecins de garde et de « responsabiliser » les patients afin qu'ils n'abusent pas du système. Cela - et son hypothétique centre d'appel - suffira-t-il pour baisser de 43 % le nombre de patients se rendant aux urgences, comme elle le souhaite ?
Rien n est moins sûr. Le plan Buzyn semble surtout vouloir déporter une partie de la charge des urgences et de l'hôpital vers la médecine libérale, dans une logique comptable. Avec près de 30 milliards de dettes et un déficit à 890 millions en 2017 le problème est réel. Mais tandis que Macron déclarait en juin dernier, à Rouen, à une aide-soignante qu’ « il n'y avait pas d'argent, magique » pour l'hôpital, il en a trouvé pour le développement de l'Aide médicale d'État (1 milliard) ou les PME innovantes dans le digital (5 milliards). Les priorités d'un régime se lisent toujours dans son budget et les soignants savent lire.
Richard Dalleau monde&vie 3 octobre 2019
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Aide médicale de l’État : le scandale est encore bien pire !
Si vous critiquez l’aide médicale de l’État, vous avez toutes les chances d’être catalogué comme un xénophobe. Si vous ajoutez qu’il existe des abus patents, que des étrangers, en situation irrégulière ou non, profitent de l’AME sans même remplir les conditions pour en bénéficier, vous aggravez votre cas : vous voilà irrémédiablement classés dans le camp des ennemis de l’humanité ! Pourtant, ce n’est pas un fantasme : Le Figaro de ce mercredi publie un article sur « les effarantes dérives de l’aide médicale d’État » en se fondant sur un ouvrage de Véronique Prudhomme, qui a travaillé pendant onze ans à la direction financière d’un hôpital d’Île-de-France : La Vérité sur l’AME.
Agnès Buzyn, le ministre de la Santé, qui a défendu, devant l’Assemblée nationale, « le droit à la santé pour tous », ajoutant qu’« on ne laisse pas des gens périr parce qu’il leur manque le bon tampon sur le bon document », tout en annonçant le déploiement d’un « plan de lutte contre les fraudes », ferait bien de lire ce livre. Elle y apprendrait, si elle l’ignore – ce qui serait un comble, compte tenu de la fonction qu’elle occupe –, que touristes, étrangers fortunés, fraudeurs en bande organisée, resquilleurs de tout poil profitent du système.
Quelques exemples suffisent à en montrer les dysfonctionnements.
Un patient venu d’Afrique du Nord débarque de l’avion et se présente aux urgences avec le courrier d’un médecin de son pays pour un traitement chirurgical précis. Ce n’est pas la première fois qu’il se rend ainsi dans l’Hexagone. Il n’est ni clandestin, ni réfugié. Il bénéficie de l’AME, tout en continuant de résider chez lui. La médecine française a sans doute bonne réputation, mais est-il normal qu’un étranger vienne faire du tourisme médical pour se faire soigner aux frais des contribuables ?
Le cas le plus fréquent, selon cet ouvrage, est celui du patient qui arrive avec un visa touristique et attend que son autorisation de séjour soit périmée pour devenir un étranger en situation irrégulière et avoir droit à l’AME. Il cite l’exemple d’un homme en rééducation fonctionnelle qui refuse d’être transféré dans un hôpital de son pays, où il pourrait être soigné, jurant qu’« il préférerait se jeter dans la Seine ». Il continue de bénéficier de l’AME. « Près d’un tiers des lits de rééducation » seraient, ainsi, occupés « par ce type de patients », témoigne un professeur de médecine, privant ainsi de places des Français qui « ont contribué toute leur vie au système par le paiement de cotisations sociales ».
La fraude devient parfois un véritable trafic. On voit ainsi « arriver des personnes de tous les coins de la planète, notamment des pays du Golfe », accompagnées d’un interprète qui connaît tous les rouages. Les interprètes se relaient, disposent de quelques adresses autour de l’hôpital : « la preuve d’une organisation bien rodée ». Apparemment, le gouvernement ferme les yeux ou laisse faire. Craint-il des incidents diplomatiques ? Craint-il d’être accusé de racisme ou d’islamophobie ? Dans tous les cas, il est le premier responsable de la situation.
D’aucuns objecteront qu’il s’agit de dérives et que ces resquilleurs n’ont rien à voir avec les migrants clandestins. Sans doute. Mais quand un système permet de telles fraudes, c’est qu’il est fondamentalement mauvais et abusivement permissif. Il serait temps que le gouvernement s’en rendît compte et prît les mesures qui s’imposent, non pas pour des raisons électorales, mais pour des raisons de justice sociale à l’égard de tous les Français. Son impéritie en la matière lui ôte, s’il en était besoin, toute légitimité politique.