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  • Le Bastion social : des « zadistes » conséquents par Xavier EMAN

     

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    Il existe, dans les milieux identitaires, anti-mondialistes « de droite », écolo-patriotes et nationalistes-révolutionnaires un intérêt – légitime – voire une fascination – ambiguë parfois – pour l’extrême gauche radicale, ses actions et réalisations, de Notre-Dame-des-Landes au barrage de Sivens en passant par les réseaux d’AMAP et les modes de vie « alternatifs ». Impliqués depuis plus longtemps dans les combats sociaux, écologistes et anti-capitalistes qu’une droite radicale longtemps thatchéro-reagano-occidentaliste (et qui tend malheureusement, dans certaines de ses formes, à la redevenir…), les « bolches » ont indiscutablement des méthodes et des modèles d’action qu’il n’est pas inutile – et même important – d’étudier, ni indigne, parfois, de saluer.

    Pour autant, afin de ne pas tomber de l’analyse honnête à l’approbation excessive, il convient de conserver à l’esprit plusieurs éléments. Tout d’abord, la très large complaisance médiatico-étatico-judiciaire dont ils bénéficient. Même s’ils leur arrivent – lorsqu’ils dépassent le cadre qui leur a été assigné – de subir ponctuellement des accès de répression violente aux conséquences parfois dramatiques (Rémi Fraisse) – qui sont autant de piqûres de rappel des limites à ne pas dépasser… -, leur quotidien militant est globalement et généralement toléré, accompagné, pour ne pas dire célébré quand il n’est pas subventionné.

    Ensuite leur aveuglement complet, pour ne pas dire leur cécité totale, sur les problématiques migratoires, pourtant nœud causal de la mondialisation et du nouveau totalitarisme libéral, en fait, malgré toute la sympathie que peuvent susciter certaines de leurs initiatives, au pire les alliés objectifs, au mieux les idiots utiles, du système qu’ils prétendent combattre.

    Face à cette impasse, des jeunes gens, partageant une large part de leurs aspirations affichées (autonomie, justice sociale, anti-capitalisme, localisme…), se dressent sous la bannière du « Bastion social », débarrassant la lutte sociale de ses scories « sans-frontiéristes », « bien pensantes » et « xénophiles »…. Ils reprennent à leur compte le vieux slogan soixante-huitard « Vivre et travailler au pays » mais sans y ajouter, comme s’en sentent désormais obligés les révolutionnaires homologués « au pays de son choix », pour bien préciser que tout le monde peut vivre n’importe où et qu’un être humain n’est qu’un individu sans racine ni culture que l’on peut balader sur une planisphère au gré de ses « envies » ou des besoins du marché… Ils veulent défendre « les nôtres avant les autres », ce qui n’a jamais induit la haine ni le mépris de ces « autres » que l’on place simplement au second rang de ses naturelles préoccupations, et veulent remplacer l’internationalisme par l’inter-nationalismes, la négation des différences et des particularités par la fierté des racines et le respect des héritages.

    Curieusement, ils rencontrent beaucoup moins de soutien, d’encouragement, de marques de sympathie et de bienveillance que leurs homologues dreadlockeux… Parce qu’ils n’ont pas les bon « looks », pas les bons référents culturels et historiques, pas les bon itinéraires, pas les bonnes gueules… Préjugés et discriminations pourrait-on dire pour sourire en reprenant le vocabulaire consensuel… En réalité, ce qu’on leur reproche, c’est d’être vraiment radicaux parce que cohérents, combattant avec la même force les causes et les conséquences d’un état de faits sur lequel d’autres se content de pleurnicher.

    Et lorsque, dans la journée même de la décision judiciaire, à Lyon, une impressionnante armada de flicaille toujours aux ordres et enthousiaste à servir les pires salopes se rue à l’assaut d’un immeuble public vacant squatté par le Bastion pour y loger des nécessiteux français, c’est sous les encouragements et applaudissements de cette fameuse « extrême gauche activiste » qui se prétend anti-système et révolutionnaire… Cette seule scène suffit à tout comprendre, à tout saisir. Longue vie au Bastion Social !

    Xavier Eman

    • D’abord mis en ligne sur moy que chault, le 1er février 2018.

    http://www.europemaxima.com/le-bastion-social-des-zadistes-consequents-par-xavier-eman/

  • Réforme de la SNCF : Macron ira-t-il jusqu’au bout ?

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    Par André Noël, journaliste ♦ Macron ira-t-il jusqu’au bout dans sa volonté de réformer la SNCF ? Cette volonté de réformer ce mastodonte ingérable et coûteux qu’est la SNCF traduit une bonne intention. Le premier ministre a raison de dire que cela ne peut plus durer : 45 milliards € de dettes qui augmentent de trois milliards € par an, sans compter les intérêts qui in fine seront réglés par le contribuable. Et dans une société où l’on ne parle que d’égalité et dont, par conséquent, on essaie, dans tous les domaines, d’extirper les inégalités, il est de plus en plus intolérable que le statut des cheminots soit à ce point exorbitant du droit commun appliqué aux autres salariés.

    Mais nous parlons d’intention ! Or, pour ce qui est de la SNCF, il y a toujours loin de la coupe aux lèvres, de l’intention à l’exécution. Macron ira-t-il jusqu’au bout ? Déjà, dès le début, sa réforme est a minima (voir ci-après.) Il paraît qu’il va négocier, via son ministre du travail.

    Si négociation il y a, et si elle n’est pas qu’un simulacre pour la galerie, un compromis avec les syndicats en sortira qui sera nécessairement en leur faveur et non pas à l’avantage du pouvoir qui devra « lâcher » quelque chose pour sauvegarder la « paix sociale. » Tous les autres présidents ont fini par reculer.

    Ne parlons pas de ceux qui n’ont jamais eu l’intention de changer quoi que ce soit, tels les Mitterrand et Hollande, mais des autres, c’est-à-dire Chirac et Sarkozy.

    Le premier, en 1995, Juppé étant son premier ministre, a dû abandonner la réforme des régimes spéciaux, dont celui des cheminots, devant la grève qui a immobilisé le pays pendant un mois ; le deuxième les a bien modifiés mais timidement. Il a préservé l’essentiel des avantages liés à ces régi-mes : calcul de la retraite sur les six derniers mois de salaire, système des bonifications ou « trimestres gratuits », octroi des pensions de réversion sans condition d’âge ni de ressources, etc. et cela pour faire passer l’allongement de la durée des cotisations progressivement de 37,5 à 41 ans.

    Et pour faire « bon poids » et désarmer la CGT, il a cru devoir ajouter d’autres « compensations » : échelons d’ancienneté supplémentaires, assiette du salaire liquidable élargie, prime de travail intégrée dans la prime de fin d’année, droit à retraite anticipée pour avoir élevé trois enfants étendu aux hommes. Si bien qu’à l’arrivée, la « réforme » Sarkozy coûte plus aux finances publiques qu’avant son adoption !

    Tout le monde est d’accord sur le diagnostic et sur le caractère intolérable de la situation, même si, à gauche, on ne le concède qu’en privé. Mais ce qui retient les uns et les autres de donner un coup de pied dans la fourmilière des privilèges injustifiés, c’est la grande crainte d’un nouveau « 1995 » qui se solda, un peu plus tard, par la défaite de la majorité RPR-UDF aux législatives de 1997 ; nous eûmes ainsi, sous Jospin, cinq ans d’un socialisme appliqué qui a accouché, en l’an 2000, de la calamiteuse réforme des 35 heures dont l’économie française pâtit encore 18 ans après son adoption.

    Macron n’est pas plus courageux que ses prédécesseurs. Il estime que le rapport de forces lui est favorable et que ce qu’il propose ne déclenchera pas une longue grève comme celle de 1995. Il n’a pas tort et ce pour plusieurs raisons.

    La principale est que le contexte politique a changé. Si nombre de Français se sont solidarisés avec les grévistes à l’époque – grévistes qui pourtant paralysaient leur liberté de circulation – c’est qu’ils étaient vent debout contre Chirac qui, non seulement, quatre mois après son élection, n’a pas tenu ses promesses de campagne mais aussi a fait exactement le contraire.

    Lors de sa campagne, pour se distinguer de son rival Balladur présenté comme le candidat des riches, il annonce qu’il va réduire la « fracture sociale » en faveur des plus démunis, en baissant l’impôt sur le revenu de 30% au cours de son septennat en commençant par une diminution de 5% dès son accession au pouvoir. Mais aussitôt, nommé premier ministre, Juppé fait voter par le Parlement un plan ayant pour objectif de réduire les déficits multiples.

    Le plan Juppé se traduit par une ponction massive sur les revenus des classes populaires. Les salariés, retraités, chômeurs et leurs familles étaient mis à contribution pour 82 milliards de francs de l’époque (12,6 milliards €) en prélèvements supplémentaires. Il faudra attendre Hollande en 2012 pour avoir un matraquage fiscal équivalent. Dans le plan Juppé il y avait donc la réforme des régimes spéciaux, dont celui de la SNCF, ce qui a mis le feu aux poudres. Sur le refus des cheminots est venu se greffer l’indignation des électeurs floués qui ont « fait grève par procuration. »

    Rien de tel aujourd’hui. La CGT est affaiblie, c’est la CFDT, aux élections professionnelles, qui est devenue le premier syndicat de France. Toutes les manifestations ont été des échecs et les militants sont échaudés ; ils n’ont pas réussi à faire reculer le pouvoir sur les lois El Khomri, sous Hollande, malgré de multiples démonstrations. Et les manifestations contre la réforme du Code du travail, il y a quelques semaines, n’ont mobilisé que des effectifs squelettiques. En plus, pour « riposter », les syndicats sont divisés sur la stratégie à suivre.

    La seule déconvenue engendrée par Macron qui arriverait peut-être à fédérer les mécontentements multiples ce serait la baisse du pouvoir d’achat. Mais la catégorie sociale la plus touchée susceptible d’entraîner les autres, c’est celle des retraités qui ne peuvent faire grève et descendent rarement dans la rue.

    Des réformes a minima, comme celles de ses prédécesseurs

    Comme les gouvernements précédents n’ont pas fait grand-chose, ce que présente celui d’Edouard Philippe apparaît, par comparaison, si ce n’est gigantesque, du moins important. Or, comme la réforme annoncée de l’assurance-chômage, sur laquelle nous allons revenir, il s’agit de mesures a minima pour la SNCF.

    La principale et la plus emblématique porte sur le statut des cheminots : plus aucun salarié ne sera embauché sous ce juteux et coûteux statut. « Aux nouvelles générations, aux apprentis, à tous ceux qui veulent s’engager dans la SNCF, nous disons qu’ils bénéficieront des conditions de travail de tous les Français, celles du Code du travail », a déclaré Edouard Philippe. Mais cela ne sera effectif pour tous les salariés de la SNCF que, lorsque les derniers embauchés sous statut seront retraités, à savoir dans une trentaine d’années, le temps moyen d’une carrière dans l’entreprise.

    En outre, le projet de réforme ne traite pas des retraites à la SNCF, donc des régimes spéciaux, qui est pourtant la principale inégalité. Le premier ministre a renvoyé la question qui sera examinée lors de la réforme globale des retraites promise pour 2019 après l’avoir été pour 2018.

    Or, comme nous l’avons déjà révélé dans votre Bulletin, Jean-Paul Delevoye, auquel le gouvernement a commandé un rapport sur cette réforme, a déclaré à propos des régimes spéciaux : « Il ne s’agit pas de signer la fin de quelque chose, nous voulons respecter le caractère identitaire de certains régimes de retraite : un cheminot est un cheminot, un gazier est un gazier. » Il n’est donc pas sûr que la réforme Macron sonnera le glas du régime spécial de la SNCF qui peut subsister sous une autre appellation et d’autres modalités de calcul, toujours plus avantageuses que celles applicables aux autres salariés.

    Pour ce qui concerne ce boulet que traîne la SNCF, c’est-à-dire 45 milliards € de déficit, là aussi, le gouvernement renvoie son traitement à plus tard. Si l’on a bien compris, pour faire baisser sa dette, le premier ministre attend que la SNCF engrange des bénéfices sous le double aiguillon de la concurrence et de son changement de statut juridique, après quoi l’Etat mettra la main au porte-feuille (en l’occurrence celui des contribuables, donc le nôtre) pour solder le reste. Edouard Phillipe n’a pas parlé de délai pour cela.

    A partir de 2021, des opérateurs privés pourront exploiter leurs trains sur le réseau ferroviaire français, conformément au calendrier imposé par l’Union européenne à la France pour libéraliser le secteur. Cette ouverture à la concurrence a été bénéfique aux consommateurs comme à France Télécom qui, devenu Orange, gagne de l’argent malgré trois autres compétiteurs. Cela est un peu moins vrai pour EDF-GDF, mais son bilan comptable est meilleur que, lorsqu’elle vivait sous le monopole, ayant mis fin à la spirale d’un déficit permanent.

    Cette ouverture à la concurrence est passée par un préalable pour ces sociétés, à savoir l’abandon du statut d’Etablissement Public à caractère Industriel et Commercial (Epic) au profit de celui de sociétés anonymes à conseil d’administration. C’est ce qu’a annoncé Philippe pour la SNCF. La conséquence est importante. Une Epic est garantie par l’Etat qui, en dernière instance, est responsable de ses dettes. Devenue société anonyme, la SNCF ne pourra plus compter sur le filet de l’Etat.
    Cela devrait l’inciter, comme le fit France Télécom, à tout faire pour être rentable. On le voit, les sujets les plus cruciaux ne sont pas réglés par la réforme Philippe.

    André Noël 05/03/2018

    Source : Le Bulletin d’André Noël, Synthèse hebdomadaire du 5 au 11 mars 2018

    Crédit photo : Angélique Guerin [CC BY 2.0], via Flickr

    https://www.polemia.com/reforme-de-la-sncf-macron-ira-t-il-jusquau-bout/

  • En finir avec le modèle social (anti-)français

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    Arnaud Malnuit

    Postiers, SNCF, hôpitaux, CAF, etc. tous les politiques, y compris la candidate des patriotes lors de la dernière élection présidentielle, vantent, défendent, même lorsqu’ils affirment le réformer, le fameux modèle social français, tellement fameux que le monde entier nous l’envierait. Sauf que ce modèle social est un poison, un boulet poula France car contrairement à ce que les partisans de ce modèle affirment, il ne profite en rien aux Français…

    Bien au contraire, il grève d’impôts commerçants, artisans, chefs d’entreprise, il gèle la rémunération des salariés, il affaiblit les retraites, il diminue l’épargne… En effet, ce modèle – établi pour mieux répartir les richesses, mis en place pour aider précaires et nécessiteux à ne pas tomber dans la misère, conçu pour financer les services publics d’un Etat omnipotent plus efficace que le marché pour favoriser la solidarité et l’équilibre entre les territoires – n’est désormais qu’un gouffre des maigres richesses des Français, qu’un créateur d’une dette abyssale qui financent, à fonds perdus, la subversion migratoire dans des pans entiers de notre pays, sans parler de l’achat de clientèle électorale… 

    En effet ce fameux modèle ne se résume plus qu’en la fameuse politique de Vile qui a déversé des millions et des millions d’euros dans les quartiers de l’immigration et ce pour rien, au détriment de cette France rurale de plus en plus en périphérique, qui vide les écoles rurales au bénéfice des immigrés et pour un résultat qui sera bien entendu nul… 

    Ce modèle social crée aussi des comportements d’assistés qui ne comprennent pas pourquoi ils n’auraient pas autant que les immigrés qui reçoivent sans rien faire, qui encourage la triche et le mensonge pour obtenir des prestations, qui met à mal la natalité française, per exemple, en considérant que les familles françaises qui ont les moyens doivent recevoir moins voire plus du tout d’allocations et ce aux bénéfices des familles immigrées ou d’origine immigrée.

    Ce modèle est donc devenu parfaitement injuste et anti-français.

    Pour autant, il ne faut pas supprimer toute forme de solidarité publique qui passerait par l’impôt, mais il s’agit de fermer les vannes de financement de la substitution de notre peuple, de mettre fin aux logiques clientélistes des élus pro-immigration – qu’ils soient de droite ou de gauche –, de ne plus ériger le poison de l’assistanat comme modèle de société, de permettre, par le principe de subsidiarité, aux familles d’assurer la protection de leurs membres.

    Oui, si la droite nationale veut être populaire et sociale, elle doit dénoncer ce modèle social anti-français et mettre en place de nouvelles solidarités au profit de notre peuple.

  • Qu’est la paysannerie devenue ?

    Par Hilaire de Crémiers

    En France, un agriculteur se suicide tous les deux jours ; c’est le taux de suicide le plus élevé de toutes les professions.

    En dehors de quelques filières et de quelques régions naturellement favorisées – et, il faut le dire, largement soutenues –, l’ensemble du monde agricole souffre – et terriblement. Il s’amenuise en peau de chagrin et, financièrement, il est réduit à une portion qui n’est même plus « congrue ». Un peu plus de 600 000 chefs d’exploitation – et encore ! – représentent le secteur agricole dont les 3/4 ont du mal à vivre. En dix ans le nombre a diminué de 21 %, ce qui correspondait, sans que cela soit clairement dit, aux objectifs de la PAC. Et malgré la PAC et ses systèmes compliqués de subventions, malgré les promesses de tous les politiciens, leur sort ne s’est pas amélioré. 41 % vont encore dans les années qui viennent partir à la retraite. Autrement dit ce monde agricole n’est plus une force électorale !

    L’objectif de l’État français comme de la Commission bruxelloise – qui, d’ailleurs, se disputaient sur les détails – tenait en quelques mots-clefs : compétitivité, taille critique, investissement productif, gestion managériale, modernisation, ouverture à la mondialisation, protection orientée par des aides ciblées mais respectant la sacro-sainte concurrence, constitution de marchés et organisation de filières, système de prêts bancaires, toujours prétendument avantageux, soutien de la qualité bio et du souci environnemental, bref tout y était. Le moins que l’on puisse dire, malgré les prétentions technocratiques de ces beaux messieurs qui font de l’agriculture avec des dossiers et des chiffres, c’est que pratiquement rien n’a réussi. C’est un échec et qui coûte cher à la France, à l’Europe aussi, mais surtout aux agriculteurs pressurés de tous les côtés et obligés de vendre à perte.

    Emmanuel Macron le sait ; il a étudié les fameux dossiers mal foutus que lui ont légués ses prédécesseurs. Avec un certain cran, il a affronté les difficultés en passant plus de 12 heures au Salon international de l’agriculture le samedi 24 février, le plus long temps qu’un responsable politique y ait jamais passé.

    Le jeudi précédent il avait convoqué à l’Élysée mille jeunes agriculteurs. Il leur a parlé pendant plus d’une heure. Portant des jugements extrêmement sévères sur les gouvernements précédents, il a prétendu se démarquer d’eux. Il a expliqué à cette « nouvelle génération » son « plan » d’avenir à lui, lui qui est de la même génération et qui à la ferme intention de tout renouveler. Le mot « plan » est revenu dix fois dans sa bouche. Et qu’est-ce que ce plan ? Eh bien, aussi surprenant que ça puisse paraître, c’est encore et toujours la même chose ! Les aides de la PAC qu’il faut obtenir, en particulier celles qui ne sont versées qu’avec retard, les MAEC (mesures agro-environnementales et climatiques), les ICHN (aides compensatrices des handicaps naturels) ; la PAC elle-même pour laquelle lui et son ministre de l’agriculture vont se battre, sachant qu’une partie des aides sera supprimée, – mais au fait, si les partenaires européens s’opposent au « plan » Macron, que se passera-t-il ? – ; la filière bovine dont il va s’occuper personnellement tout en vantant l’accord avec le Mercosur – l’Amérique latine – qui aboutira à la saturation de nos marchés, car CETA, Mercosur, c’est la mondialisation dans laquelle Macron s’est juré de faire entrer la France, tout en reconnaissant en incise que, jusqu’à aujourd’hui, c’est un marché de dupes. Cependant, « le Mercosur n’est pas le problème », dit Macron, « les yeux dans les yeux » ; évidemment c’est la politique européenne qui a déjà causé ce désastre. Pourtant il ne s’en dédit pas ; il rassure en affirmant qu’il marquera « les lignes rouges » ! Dix fois répété !

    Mais voilà : il faut que « l’exploitant agricole » devienne un « entrepreneur agricole » ; « Il faut changer les choses », « mener une vraie révolution culturelle ». Les États généraux de l’alimentation qu’il a initiés, « permettront d’avoir des organisations de producteurs qui négocieront avec le transformateur et le distributeur les bons prix ». Ah bon ! Et le droit de la concurrence européenne qui aboutit à la braderie du capital et du revenu français ?

    Alors Macron revient sur les mêmes concepts de « modernisation des structures », « de taille critique », de « pédagogie », de « plan » de 5 milliards dont 1,4 seront des prêts. C’est du déjà vu, archi-vu. Le président avoue ingénument « que plus personne ne comprend ce que fait l’État et ce que font les régions ». Il ose parler d’aide au foncier, « d’investissement stratégique dont dépend notre souveraineté », lui qui ne croit plus, comme il l’a dit cent fois, qu’à la seule souveraineté européenne, et au moment même où on apprend qu’un Chinois s’est acheté 1000 hectares dans l’Allier. Un cas qui va devenir de plus en plus fréquent.

    « Je ne suis pas là pour plaire, a-t-il dit, je suis là pour faire ». Il est terrible de penser que le sort de la paysannerie française dépend des « plans » d’un inspecteur des finances. Où donc est le brave Sully avec son bon sens : « labourage et pâturage sont les deux mamelles dont la France est alimentée et les vrais mines et trésors du Pérou » ? Il est vrai que Sully servait Henri IV.  

    Hilaire de Crémiers

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • Politique magazine numéro de mars : « La France paysanne : une mort programmée »

     Un excellent numéro de Politique magazine, qui a le mérite de traiter - sujet ô combien important - du sort de la paysannerie française. Bien plus qu'un sujet économique ! Nous publierons dans les prochains jours les analyses d'Hilaire de Crémiers. LFAR

    Au sommaire de ce nouveau numéro :

    UN DOSSIER : Crise ou pas crise ? 

    CORSE : La double leçon

    SAHEL : La guerre continue

    Et aussi dans ce numéro…  54 pages d’actualité et de culture !

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  • Vladimir Poutine va renforcer la politique familiale

    Lors de son grand oral du 1er mars devant le gouvernement et la représentation nationale (Douma et Sénat) réunies en Assemblée fédérale pour l’occasion, le président russe a dressé, pendant un peu moins de deux heures, le tableau de son mandat écoulé et souligné les grandes questions du moment. Il a souligné l'importance de la question démographique. Le président russe a rappelé que la population active avait diminué en 2017, ce qui est un frein à la croissance et qui lui fait conclure à la nécessité de poursuivre sa politique nataliste. Vladimir Poutine veut encore renforcer les aides à la famille, à la maternité, aux enfants.

    « La natalité a progressé. Nous allons continuer d’augmenter les primes maternelles et aider les jeunes mamans à  pouvoir retrouver un emploi après la maternité. Le soutien à la natalité, 2,47 milliards pour 2012-2017 va augmenter de 40% à 3,4 milliards ». « L'augmentation de l'espérance de vie en Russie est l’une des plus fortes du monde mais ce n'est pas suffisant ; d'ici la fin de la prochaine décennie, nous devons atteindre les 80 ans ». « Les personnes âgées doivent aussi être protégées de l’inflation, et les pensions doivent être augmentées en conséquence. « Chaque homme est précieux dans notre société, il faut que les grands-parents et les petits-enfants aient le bonheur de se connaître». 

    L’éducation a également été abordée, il s’agit «d’enseigner aux enfants les compétences dont ils auront besoin lorsqu'ils rejoindront le marché du travail est essentiel au succès futur de la Russie».

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • AURÉLIEN TACHÉ ET LE MACRONISME TOMBENT LE MASQUE : OUI, ILS PRÉFÈRENT LES ÉTRANGERS AUX FRANÇAIS

    La gauche en rêvait, La République en marche – de gauche et « en même temps » de droite – s’apprête à le faire : mettre fin à la préférence nationale dans le travail. Aurélien Taché, député LREM, le déclare sans détour dans une interview fleuve accordée au Bondy Blog avec cet argument imparable : « parce que le travail est fondamental quand on parle d’intégration, d’autonomie, de pouvoir construire sa vie ».

    L’État, procédant par petites touches, faisant semblant, un temps, de renoncer à l’abandon du modèle d’intégration républicain, revient donc à la charge. Et il est à craindre que cette fois soit la bonne.

    Ainsi, si cette forfaiture, parmi les 72 propositions qu’il va présenter au gouvernement Macron, est retenue, certaines professions jusqu’ici réservées aux Français pourront être exercées par des étrangers.

    Autres questions, les salaires et la reconnaissance des diplômes.

    Le député français s’indigne de « l’injustice totale » d’un infirmier étranger payé en France moins que son homologue français. Il est vrai qu’un médical ou paramédical français qui souhaite émigrer en Espagne ou en Hongrie percevra le salaire en vigueur dans le pays. Et, forcément, on n’entend guère parler de kiné ou d’infirmier vanter les charmes de la Pologne ou de la Roumanie ! Les avantages de la libre circulation en Europe, ce n’est pas du « en même temps » !

    En outre, si cette égalité des salaires peut paraître juste de prime abord, encore faudrait-il qu’elle corresponde à une égalité de diplômes. De grandes nations comme les États-Unis, l’Australie ou le Canada conditionnent l’exercice des métiers médicaux et paramédicaux des étrangers désirant y émigrer par la validation, sur place, de nouveaux examens, par la maîtrise quasiment parfaite de la langue, le tout ayant un coût souvent très élevé (quand ces pays n’exigent tout bonnement pas de refaire, pour ainsi dire, les études entières). Mais pour la France, Aurélien Taché, ex-plombier et ex-président de l’UNEF, ne veut pas de ce modèle. À propos du métier d’infirmier ? « On soigne de la même manière en Syrie qu’en France… » L’infirmier étranger aura droit, éventuellement, selon le pays d’où il vient, à une remise à niveau et à une formation « d’adaptation »… Rien de méchant, vous vous en doutez.

    Enfin, que signifie concrètement la fin de la « préférence nationale » au travail, dans la fonction publique comme pour les entrepreneurs privés ? Eh bien, pour le député Taché, tout simplement que ces employeurs « ne seront [plus] obligés de payer des taxes supplémentaires quand ils recrutent un étranger qui s’est vu octroyer le droit d’asile ou un titre de séjour ». C’était la dernière pierre à apporter à la préférence étrangère qui existe de fait, déjà, depuis depuis belle lurette pour les logements sociaux, les centres d’hébergement, la gratuité des soins, etc. La mise au rebut, dans les faits, du peuple de souche.

    Après les cinq rapports sur l’Intégration en 2013, après, en 2014, la feuille de route sur le sujet, dans laquelle la mesure 26 stipulait que l’État doit s’assurer que la fonction publique incarne bien « la diversité de la société française dans toutes ses composantes et à tous les niveaux de responsabilité », les élites qui « haïssent le peuple », pour parler comme Michel Houellebecq lors d’une conférence en Argentine, en 2017 sont en passe d’acter son Grand Effacement, donnant funestement raison à Malika Sorel-Sutter, spécialiste des questions d’intégration qui, en 2014 dans Le Figaro, affirmait : « Oui, le pouvoir bascule vers la préférence étrangère. »

    Encore un peu de Malika Sorel-Sutter pour regarder sans détour ce qui nous arrive :

    « Des Français de souche européenne seront mis de côté uniquement parce qu’ils ne sont pas de la bonne ascendance biologique. C’est du racisme anti-français. »

  • Les agriculteurs français : de nouveaux serfs ?

    agriculture-assassinee-3eme-edition.net.jpgChaque année, à la fin du mois de février, les médias se mettent à parler du monde agricole, de ses difficultés et des défis qu'il doit relever, tandis que les hommes politiques, du président au conseiller général, se préparent au marathon de quelques heures qu'ils vont effectuer au Salon de l'Agriculture. Chaque année, c'est donc le même rituel, les mêmes déplorations, les mêmes coups de menton, et cette année ne rompt pas avec cette tradition qu'il conviendrait pourtant de critiquer et d'amender, car chaque année, la situation globale des agriculteurs semble bien empirer et les campagnes paysannes poursuivre leur lent et inexorable mouvement de désertification et d'uniformisation paysagère... La surface agricole utile ne cesse de diminuer et, désormais, elle est bien en dessous de la moitié de la superficie totale de la métropole, ce qui peut, légitimement, inquiéter quand on sait que la population française, elle, poursuit sa progression numérique. Dans le même temps, la surface des exploitations, de moins en moins nombreuses, continue à grossir, et les projets d'agriculture intensive de type « ferme des mille vaches » se multiplient, au nom de la « nécessaire compétitivité », et suivant le modèle développé en Allemagne et aux Pays-Bas, modèle qui leur a permis de dépasser la France au rang des pays exportateurs de produits agricoles : la quantité, mais pas forcément la qualité, paraît privilégiée quand les statistiques sont en jeu

    Ainsi, le « pétrole vert » de la France semble-t-il s'épuiser, et le désespoir des agriculteurs n'est pas feint, même s'il semble vain au regard des mécanismes contemporains d'une société de consommation dont la mondialisation a aggravé encore les effets délétères sur le monde paysan, condamné à devenir le serf du Marché mondial et de la Grande Distribution, comme des désirs qu'elle suscite pour s'assurer encore de meilleurs profits sans, pour autant, vouloir les partager avec les producteurs agricoles de base. Bien sûr, tous les agriculteurs français ne sont pas logés à même enseigne, et quelques grands exploitants tirent très bien leur épingle du jeu quand les moyens et petits agriculteurs conventionnels sont trop étranglés par les dettes et les contraintes administratives pour pouvoir, à long terme, survivre dans ce monde concurrentiel. Que les produits agricoles du Mercosur (Marché commun du Sud, constitué de cinq pays d'Amérique du Sud, dont l'Argentine et le Brésil) arrivent bientôt sur les marchés européens et risquent de fragiliser un peu plus le monde agricole français, n'est que la conséquence d'un libre-échangisme que l'Union européenne a, depuis ses origines, favorisé et qu'elle ne remettra pas en cause, malgré les déclarations impérieuses du président Macron : ce dernier, qu'il le veuille ou non, reste et restera coincé par les mécanismes européens et leur logique « libéraliste » qui empêchent toute mesure « protectionniste » de nos marchés comme de nos producteurs. Et l'on entendra le chœur des pleureuses qui, après coup, viendra nous expliquer que tout cela est fort regrettable mais qu'il faut bien se résoudre à accepter cette règle générale pour ne pas faire le jeu des « populismes », bien plus dangereux (selon eux...) que les grandes firmes agro-industrielles mondialisées qui asservissent les agriculteurs à leur ordre maudit ! C'est d'ailleurs toujours le même processus et le même discours depuis quatre décennies au moins, et, pendant ce temps-là, le nombre d'agriculteurs diminue, encore et toujours, suivant la logique Mansholt qui visait, effectivement, à cette diminution : c'était aussi un moyen efficace de faire disparaître une opposition paysanne qui a toujours fait peur aux féodalités urbaines... Moins de paysans, donc moins de « fourches levées », pensait-on dans les couloirs de Bruxelles et des palais de la République !

    Et si ce calcul ne fonctionnait plus ? Si de nouveaux paysans « reprenaient la terre » plutôt que de la laisser « partir » entre les mains d'investisseurs spéculateurs chinois ou coréens, entre autres ? Si le monde agricole se « réinventait » en retrouvant le sens et la cause de la terre ? Si le « redéploiement rural » devenait réalité ? 

    Puisque la République est impuissante à protéger les terres et les agriculteurs de notre pays, non par manque de moyens mais par manque de volonté et de perspective à long terme, il n'est pas interdit de se poser la question d'une Monarchie royale dont le comte de Paris disait qu'elle devait reposer sur des bases paysannes et des bases ouvrières, et qui pourrait mener une nouvelle politique de réenracinement agricole, mieux adaptée au besoin d'équilibre et de partage de nos sociétés contemporaines. Utopie ruraliste, doublée d'une utopie monarchiste ? Si l'on se contente de quelques écrits sans conséquences, sans doute. Mais si l'on pense un nouveau projet de société sans oublier les réalités du présent, réalités qu'il s'agit, non seulement de changer, mais de bouleverser par une autre manière d'imaginer l'avenir et ses racines, et si l'on permet aux idées de s'incarner dans des projets multiples à l'échelle du pays et selon la grande diversité de ses particularités, tout devient, en ce domaine, possible... même le meilleur ! Encore faut-il le vouloir, et que la magistrature suprême de l’État le veuille aussi, ou le permette en rétablissant son autorité politique, autorité nécessaire et légitime sur les féodalités économiques et financières qui ne doivent plus imposer à notre société et à ses producteurs agricoles leurs dogmes et leur « règne d'or et de boue »... A la boue putride des scandales agro-alimentaires, nous préférerons toujours cette terre vivante et créatrice qui ennoblit les travailleurs des champs, et qui est source de« vraies richesses », de celles qui ne sont pas toutes économiques...

    Jean-Philippe CHAUVIN

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