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social - Page 362

  • Hébergement d’urgence : deux tiers des places du 115 en Loire-Atlantique sont occupées par des migrants

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    Le 20 juin dernier, l’assemblée du conseil départemental de Loire-Atlantique adoptait le PLALHPD, c’est à dire le plan local d’aide au logement et à l’hébergement des personnes défavorisées. On y trouve notamment des informations sur l’effort de la Loire-Atlantique en matière d’hébergement d’urgence, malgré une certaine saturation des dispositifs, aggravée par la pression migratoire.

    Il y a en Loire-Atlantique, à fin 2013, 368 places d’hébergement d’urgence en CHRS ou CHU (centre d’hébergement d’urgence), où sont orientées les personnes qui appellent au 115. Ce nombre de places a augmenté de 20% en 2013 par rapport à 2012. Cependant, la demande d’hébergement au 115 ne cesse d’augmenter (encore +10,7% entre 2013 et 2014) : « 2632 ménages différents, représentant 3 716 personnes, ont sollicité le 115 en 2014 », apprend-on dans le PLALHPD.

    Beaucoup plus intéressant, on lit que « chaque semaine, la plateforme d’écoute du 115 enregistre la première demande d’une quarantaine de nouveaux ménages présents principalement à Nantes. Ces ménages se composent majoritairement de familles, hors Union Européenne et en demande de titre de séjour (demande d’asile, demande de titre de séjour au regard d’une problématique de santé…) ». Théoriquement, ces ménages n’ont pas à faire appel au 115, car ils dépendent de dispositifs très différents.

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    Résultat, en 2014 le 115 en Loire-Atlantique a enregistré 48% de demandeurs issus hors UE, c’est à dire 1784 personnes, et 186 qui sont issus des pays de l’UE, mais qui ne sont pas français. Parmi l’ensemble des demandeurs du 115 – soit 3716 personnes, il y avait majoritairement des hommes isolés, 1483 personnes soit 40%, puis 253 couples avec enfants (en tout 772 personnes, soit 20.7% du contingent annuel), puis 399 femmes isolées (11%). En revanche il n’y avait que 12 mineurs, dont 9 mineurs isolés – la plupart de ceux qui ne sont pas pris en charge par les services du département  le sont dans des squats gérés par des collectifs proches de l’extrême-gauche libertaire ; il y en a au moins cinq à Nantes.

    Le nombre de demandes fait en 2014 est de 42.995, pour un hébergement de trois nuitées maximum. Ces demandes ne sont que très partiellement absorbées – un quart seulement des demandes des hommes isolés sont satisfaites, tandis que ce taux atteint logiquement 40.6% pour les couples avec enfants. D’une certaine façon, les familles sans abri  – majoritairement issues de pays hors UE – absorbent les capacités d’hébergement du 115 au détriment des SDF locaux, ou tout simplement de ceux qui n’ont pas de famille. Une partie de la demande, à raison de 34.013 nuitées (soit 93 places selon le PLALHPD) est absorbée par la prise en charge hôtelière, encore 4509 nuitées sont effectuées en gîte – soit 11 places supplémentaires.

    On lit plus loin dans le rapport que « la demande d’asile génère depuis plusieurs années une pression sur l’hébergement d’urgence ». Pourtant les demandeurs d’asile disposent de leurs propres structures d’hébergement d’urgence. A fin 2013 cela représente  700 places en HUDA (hébergement d’urgence des demandeurs d’asile) dont 520 en hôtels, « le reste étant répartis en logements à Nantes, Saint-Herblain, Sainte-Luce et Vallet », et 56 places en CPH (centre provisoire d’hébergement de réfugiés), à raison de 4 logements pour 16 personnes à Nantes et 9 logements pour 40 personnes sur le territoire de Nantes Métropole. Logiquement ces places – auxquelles s’ajoutent celles en CADA (402 en 2013, 542 en 2015), devraient suffire pour accueillir les migrants.

    Et pourtant, « Ces dispositifs ne suffisent pas à faire face à la demande massive provenant des flux migratoires internationaux. La demande d’asile s’est accélérée depuis 2011, passant de 831 demandes à 1223 en 2013. L’enregistrement de domiciliation pour demandeurs d’asile a augmenté depuis 2010 de 20 % par an en moyenne », lit-on dans le document. Pis : il y a de plus en plus de migrants, mais ils restent aussi hébergés de plus en plus longtemps, puisque le temps d’examen d’une première demande est de « 16 mois en moyenne pour la Loire-Atlantique », selon le document, et après avoir été déboutés, les migrants ont droit à deux appels – devant la Cour Nationale du Droit d’asile puis le Conseil d’Etat – ce qui leur permet de rester parfois durant des années en France.

    2015 : deux tiers des places du 115 occupés par des migrants

    Résultat des courses : les dispositifs pour migrants saturent, et il y a ce que le PLALHPD appelle « un effet report sur le dispositif généraliste (50 % en 2014, 65 % en 2015) », c’est à dire que les migrants passent dans le dispositif d’hébergement d’urgence général, qui ne leur est pas destiné, et qu’ils contribuent à saturer à son tour. La moitié des places du 115 en 2014 étaient occupés par des demandeurs d’asile, et les deux-tiers en 2015.

    Or, l’hébergement d’urgence général est financé par un programme budgétaire distinct, le budget opérationnel n°177. Celui-ci laisse apparaître au niveau national un manque de moyens criant, malgré des dépenses en augmentation constante, ce qui laisse penser que la saturation des dispositifs d’hébergement pour migrants – du fait de leur afflux – et le report de ceux-ci sur le dispositif d’hébergement d’urgence général ne sont pas une situation spécifique à la Loire-Atlantique.

    Au niveau national, l’hébergement d’urgence financé par le BOP n°177 représente un coût de 1,55 milliards d’€ en 2015, auxquels il a fallu joindre 130 millions d’€ à la fin de l’année ; l’hébergement d’urgence représente 500 millions d’euros sur le total du BOP n°177. En 2016 le montant sera encore plus important. Il y a 30 537 places hors CHRS (+64% depuis 2010) et 37 318 places hôtelières (+46% depuis 2013). A cela s’ajoutent les places des CHRS (centres d’hébergement et de réinsertion sociale), qui coûtent 636 millions d’€ en 2016 pour 40 690 places en 2014.

    Le « diagnostic à 360°du sans-abrisme au mal-logement » en Loire-Atlantique a été rédigé avec l’aide de la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS), la Direction interministérielle hébergement et accès au logement (DIHAL) et la Direction habitat, urbanisme et Paysages (DHUP) en 2014. Celui-ci complète le diagnostic fait par les services du conseil général : « L’hébergement d’urgence est fortement impacté par la demande d’asile, avec 60 à 80 % des appels au 115 et l’occupation de la moitié des places du dispositif », en 2012 lorsque les données du constat ont été arrêtées.

    « Le dispositif dédié à la demande d’asile est lui-même saturé et recherche sa fluidité par la régulation régionale », complète le diagnostic 360°, qui suggère ainsi l’envoi des migrants depuis la Loire-Atlantique vers d’autres départements de la région moins sollicités. Cette régulation régionale existe déjà depuis 2011 « afin d’atténuer l’effet de concentration que connaît la Loire-Atlantique (augmentation de 16 % entre 2013 et 2012, contre 8% au niveau régional). Ce mécanisme de régulation régionale existe également lors de la phase d’hébergement ».

    En 2013 35% des places en structures d’hébergement d’urgence pour migrants sont occupées indûment en Loire-Atlantique

    Pour ne rien arranger, commente le diagnostic social 360°, « les places en CADA ou en HUDA [qui elles, sont destinées aux migrants] ne sont pas forcément libérées par les personnes déboutées du droit d’asile ». Celles-ci ne sont en effet pas systématiquement renvoyées dans leur pays d’origine ou le pays de leur première demande en UE une fois leur demande refusée en France, du fait des procédures d’appel, des pays qui ne sont pas « sûrs », par exemple la Syrie, l’Irak, la Libye ou l’Afghanistan qui connaissent des situations de guerre civile – ce qui empêche d’y renvoyer les clandestins déboutés de leur demande, ou d’autres façons de se maintenir sur le territoire pour des raisons diverses.

    Ainsi, le diagnostic social à 360° chiffre (au 30 juin 2013) à 7% le nombre de places d’hébergement d’urgence pour demandeurs d’asile (HUDA) occupées de façon indue par des réfugiés qui en ont obtenu le statut – mais qui n’ont pas encore obtenu de logement social le temps de leur insertion sociale – et 28% le nombre de places occupées par des demandeurs d’asile déboutés et qui devraient donc quitter le territoire. Dans les CADA – centres d’accueil pour demandeurs d’asile – le nombre de places occupées indûment par des demandeurs d’asiles statutairement réfugiés est de 4M, contre 14% pour des déboutés du droit d’asile. Conséquence logique : une partie des migrants qui ont obtenu le statut de réfugiés sort des CADA… et se retrouve à la rue ou au 115. En 2013 sur 100 sorties du dispositif CADA dans le département, c’est le cas de 42 d’entre eux, contre 5 sur 60 sorties en 2009.

    Et le système se mord la queue, en compliquant l’insertion des migrants concernés et en concentrant les inégalités : le 115 accueille ainsi en vrac des populations locales en situation de très grande précarité, voire désocialisées, des demandeurs d’asile qui n’ont nulle part où aller, des  migrants déboutés et qui n’ont, théoriquement, plus rien à faire sur le territoire, et des réfugiés qui en ont le statut mais pas les protections légales, faute de moyens – puisqu’ils viennent toujours à manquer, quand on veut accueillir toujours plus sans se soucier des personnes dont on a déjà la charge. Un terreau dangereux, qui concentre les rancunes et les fragilités.

    Louis-Benoît Greffe 4/01/2017

    Source : Breizh-info.com

    http://www.polemia.com/hebergement-durgence-deux-tiers-des-places-du-115-en-loire-atlantique-sont-occupees-par-des-migrants/

  • La conduite du changement dans l'ingénierie sociale

    La résistance au changement, tel est le problème principal à surmonter en ingénierie sociale. La question qui se pose toujours au praticien est "Comment provoquer le moins de résistance à mon travail de reconfiguration, comment faire en sorte que les chocs infligés ne provoquent pas une réaction de rejet ?" Donc comment faire accepter le changement, et si possible comment le faire désirer, comment faire adhérer aux chocs et au reformatage qui s'en suit ? Comment faire aimer l'instabilité, le mouvement, la précarité, le "bougisme" ? Bref, comment inoculer le syndrome de Stockholm à des populations entières ? Un prélude consiste à préparer les esprits en faisant la promotion dans l'espace public de mots-clés tels que nomadisme, dématérialisation, déterritorialisation, mobilité, flexibilité, rupture, réformes, etc. Mais ce n'est nullement suffisant. Dans tous les cas, l'attaque directe, dont la visibilité provoque un cabrage réactif contre-productif, doit être abandonnée au profit d'une tactique indirecte, dite de contournement dans le vocabulaire militaire (Sun-Tzu, Liddell Hart).
         En termes de management et de sociologie des organisations, cette stratégie du choc indirect est appelée "conduite du changement", ou "management dirigé". Le numéro 645 de l'hebdomadaire Charlie Hebdo rapporte ces propos de Renaud Dutreil, à l'époque ministre de la Fonction publique, tenus le 20 octobre 2004 dans le cadre d'un déjeuner-débat de la Fondation Concorde sur le thème "Comment insuffler le changement ?" : "Comme tous les hommes politiques de droite, j'étais impressionné par l'adversaire. Mais je pense que nous surestimions considérablement cette force de résistance. Ce qui compte en France, c'est la psychologie, débloquer tous ces verrous psychologiques (...). Le problème que nous avons en France, c'est que les gens sont contents des services publics. L'hôpital fonctionne bien, l'école fonctionne bien, la police fonctionne bien. Alors il faut tenir un discours, expliquer que nous sommes à deux doigts d'une crise majeure, c'est ce que fait très bien Michel Camdessus, mais sans paniquer les gens, car à ce moment-là, il se recroquevillent comme des tortues (...)" La méthode illustrée par ce propos résume à elle seule l'esprit de l'ingénierie sociale - faire changer un groupe alors qu'il n'en éprouve pas le besoin puisque, globalement, ça marche pour lui - et la méthode proprement dite : le dysfonctionnement intentionnel de ce qui marche bien mais que l'on ne contrôle pas pour le remplacer par quelque chose que l'on contrôle ; en l'occurrence, la destruction des services publics qui marchent bien mais qui échappent à la spéculation et au marché pour les remplacer par des services privatisés et sur fonds spéculatifs.
         Pour ne parler que de la France, ce pays est, depuis la prise de pouvoir du gouvernement Sarkozy, l'objet d'une destruction totale, méthodique et méticuleuse, tant de ses structures sociales que politiques et culturelles, destruction accompagnée d'un gros travail de fabrique du consentement de sa population à une dégradation sans précédent de ses conditions de vie afin de les aligner sur celles de la mondialisation libérale. Par le passé, une destruction d'une telle ampleur, à l'échelle d'une nation, nécessitait un coup d'Etat ou une invasion militaire. Ses responsables étaient accusés de crime de haute trahison et d'intelligence avec l'ennemi. (Ce que l'exécutif semble effectivement craindre, une révision de février 2007 du statut pénal du chef de l'Etat ayant abandonné l'expression haute trahison pour celle de manquements à ses devoirs manifestement incompatibles avec l'exercice de son mandat.) De nos jours, une conduite du changement bien menée réalise la même chose qu'un putsch ou qu'une guerre mais sans coup férir, par petites touches progressives et graduelles, en segmentant et individualisant la population impactée, de sorte que la perception d'ensemble du projet soit brouillée et que la réaction soit rendue plus difficile. Ainsi, Denis Kessler, ancien vice-président du MEDEF écrivait dans le magazine Challenges en octobre 2007 : "Le modèle social français est le pur produit du Conseil national de la Résistance. Un compromis entre gaullistes et communistes. Il est grand temps de le réformer, et le gouvernement s'y emploie. Les annonces successives des différentes réformes par le gouvernement peuvent donner une impression de patchwork, tant elles paraissent variées, d'importance inégale, et de portées diverses : statut de la fonction publique, régimes spéciaux de retraite, refonte de la Sécurité sociale, paritarisme... A y regarder de plus près, on constate qu'il y a une profonde unité à ce programme ambitieux. La liste des réformes ? C'est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s'agit aujourd'hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance !"
         D'autres appellations peuvent encore qualifier cette méthode : stratégie de tension, pompier pyromane, ordre à partir du chaos, destruction créatrice, "dissoudre et coaguler", ou encore la trilogie du problème-réaction-solution. Kurt Lewin et Thomas Moriarty, deux fondateurs de la psychologie sociale, ont théorisé cette méthode en trois temps dans l'articulation entre ce qu'ils ont appelé "effet de gel" et "fluidification". L'effet de gel qualifie la tendance spontanée de l'être humain à ne pas changer ses habitudes et ses structures internes de fonctionnement, à entretenir son "habitus" dirait Bourdieu, tendance qui se trouve au fondement de toute culture et de toute tradition comme ensemble d'habitudes ordonnées propres à un groupe et transmises à l'identique entre générations. La fluidification désigne l'action extérieure au groupe consistant à jeter le trouble dans sa culture et ses traditions, créer des tensions dans le but de déstructurer ses habitudes de fonctionnement et de disloquer ce groupe à plus ou moins brève échéance. Affaibli et vulnérable, ses défenses immunitaires entamées et son niveau de souveraineté abaissé, le groupe peut alors être reconstruit sur la base de nouvelles normes importées, qui implantent un type de régulation exogène permettant d'en prendre le contrôle de l'extérieur.
         La célèbre phrase de Jean Monnet, un des pères fondateurs de l'Union européenne, "Les hommes n'acceptent le changement que dans la nécessité et ils ne voient la nécessité que dans la crise", pourrait servir de maxime à tous les ingénieurs sociaux. Une conduite du changement bien menée consiste ainsi en trois étapes : fluidifier les structures "gelées" du groupe par l'injection de facteurs de troubles et d'éléments perturbateurs aboutissant à une crise - c'est l'étape 1 de la création du problème, la destruction intentionnelle ou "démolition contrôlée" ; cette déstabilisation provoque inévitablement une réaction de désarroi dans le groupe - c'est l'étape 2, dont la difficulté consiste à doser avec précaution les troubles provoqués, une panique totale risquant de faire échapper le système au contrôle de l'expérimentateur ; enfin, l'étape 3, on apporte une solution de re-stabilisation au groupe, solution hétéronome que le groupe accueillera avec enthousiasme pour calmer son angoisse, sans se rendre compte que, ce faisant, il s'est livré à une ingérence extérieure
    Gouverner par le chaos

  • FN : Lancement du Cercle Fraternité dans l'Hérault (34)

    6a00d83451619c69e201b7c8c49dfb970b-250wi.jpgA Montpellier, Louis Aliot et Agnès Marion lancent la première antenne locale du "Cercle Fraternité" qui va rapidement disposer de relais dans tous les départements.

    Gilles Ardinat, responsable local a rappelé que le Front National a toujours été en pointe dans la défense de la famille et que Marine Le Pen est la seule candidate à la présidentielle qui s'est engagée à abroger la Loi Taubira.

    À noter que plusieurs cadres de la "Manif pour Tous" de l'Hérault avaient fait le déplacement.

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Table ronde « Produire et innover en France » à la convention sur l’entrepreneuriat et l’innovation.

  • Table ronde « Soutenir les TPE et PME » à la convention sur l’entrepreneuriat et l’innovation.

  • Aujourd’hui, il y a un suicide d’agriculteur tous les deux jours en France

    Guillaume Olivier est responsable des Jeunes Agriculteurs du canton de Wassy et Saint-Dizier, en Haute-Marne. Il est à l’origine de ce court-métrage réalisé en hommage aux agriculteurs suicidés en 2016.Il répond à Minute :

    "[...] Aujourd’hui, il y a un suicide d’agriculteur tous les deux jours en France. Ça ne pourra qu’augmenter en 2017... Et ce phénomène concerne toutes les régions de France. On est un peu tous en dépression. On travaille tous comme des cinglés, sans se tirer un salaire correct. Pas de rendement, pas de prix : on est tous dans la même galère, quelle que soit notre spécialité.

    Avec ce film, nous avons voulu rendre hommage aux agriculteurs qui se sont suicidés. Nous avons voulu montrer que nous sommes solidaires dans le métier. Nous avons voulu dénoncer ce fléau des suicides d’agriculteurs.

    Dans le film,Vincent, l’agriculteur qui raconte son histoire, se pose la question suivante : « Est- ce la faute des laiteries ? Des grandes surfaces ? Des politiques ? » Il y répond, désabusé : « Peu importe, de toute façon, tout le monde s’en fout. » Pour vous, à qui la faute ?

    Les laiteries ? Elles se font des marges énormes et ne publient pas leurs résultats. L’exemple le plus connu est celui de Lactalis qui a fait l’objet d’un reportage sur France 2 en octobre dernier. Lactalis préfère payer une amende plutôt que de publier ses résultats. D’ailleurs, l’Etat devrait les forcer à le faire.

    Les grandes surfaces ? Les consommateurs comme les agriculteurs se font avoir. Le prix du fromage n’a pas baissé, malgré la chute du cours du lait. De même, vous ne payez pas votre viande moins chère aujourd’hui, alors que moi, quand je me suis installé, je la vendais 4,50 euros le kilo. Aujourd’hui, je la vends à 3,25 euros !

    Mais nous-mêmes, nous nous remettons souvent en question. C’est pour cela que nous faisons dire à Vincent : « Et si en réalité tout était de ma faute ? »

    Ce qui est marquant dans ce film, c’est la solitude de Vincent : seul avec ses questions, seul dans son hangar, seul, cachant à sa femme, ses rappels et relances de la banque, de la MSA, des assurances, etc. C’est cela, le quotidien d’un agriculteur ?

    Oui, c’est cela le quotidien d’un agriculteur. Des heures de travail pour un salaire de 200 à 300 euros par mois. Quant à l’isolement, si l’épouse ne travaille pas sur l’exploitation, elle ne peut pas suivre au quotidien les chiffres. On peut donc tout à fait lui cacher la réalité. A cela, il faut ajouter la pression familiale. Nos parents et grands-parents ont connu de bonnes années. Ils ne comprennent donc pas toujours pourquoi c’est difficile pour nous. Par exemple, moi, je suis le seul garçon. Cela aurait été inconcevable de vendre la ferme. Cela aurait été une honte. Oui, ce film, c’est du vécu : on essaye de cacher les difficultés, en se disant que ça ira mieux demain. [...]

    Tout est fait pour que les exploitations soient de plus en plus grandes. La fiscalité et la politique nous forcent à être de plus en plus gros. On est accompagné pour investir toujours davantage. Pourtant, ce n’est pas ce qu’il faudrait. Travailler sur de petites exploitations, c’est beaucoup mieux. L’agriculture française, c’est une agriculture familiale. C’est notre fierté. Moi-même, je travaille avec mes deux parents. [...] Nous n’avons ni les mêmes charges sociales, ni les mêmes normes que nos voisins européens. On ne peut donc pas être compétitifs. [...]

    Michel Janva http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Le chômage et la honte des gouvernants (2)

    Le gouvernement, le Président de la République, et un ancien Premier-ministre, entonnent donc des couplets de victoire au sujet du chômage. On a montré l’imposture de la posture dans une précédente note[1]. Il convient cependant d’aller plus loin.

    L’imposture, on l’a dit, vient de ce que seuls les chiffres de la catégorie « A » sont retenus. Cette catégorie ne comptabilise que « demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, sans emploi ». Or, les catégories « B » et « D » des comptes de la DARES semblent toutes aussi pertinentes :

    1. Catégorie B : demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, ayant exercé une activité réduite courte (i.e. de 78 heures ou moins au cours du mois) ;
    2. Catégorie D : demandeurs d’emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi (en raison d’un stage, d’une formation, d’une maladie, d’un congé maternité,…), sans emploi ;

    On conçoit que quelqu’un ayant travaillé moins de 78h dans le mois corresponde en réalité à un chômeur, tout comme un demandeur d’emploi non tenu de faire des actes positifs de recherche d’emploi.

    Regardons alors l’évolution des chiffres depuis le début de 2016 :

    Tableau 1
    Chiffres des catégories de la DARES, en milliers. Fance métropolitaine. Corrigés des variations saisonnières

      A B D
    janv.-16 3 552,6 709,4 273,5
    févr.-16 3 591,0 706,4 273,5
    mars-16 3 531,0 720,2 273,1
    avr.-16 3 511,1 722,2 280,6
    mai-16 3 520,3 716,2 294,4
    juin-16 3 525,7 718,8 303,9
    juil.-16 3 506,6 735,5 308,9
    août-16 3 556,8 725,5 325,2
    sept.-16 3 490,5 738,5 324,7
    oct.-16 3 478,8 728,8 324,2
    nov.-16 3 447,0 727,5 338,3

     

    Le total pour la catégorie « A » correspond bien à une diminution de 105 600 demandeurs d’emplois. Mais, de janvier à novembre 2016, la catégorie « B » a augmenté de 18 100 personnes, et la catégorie « D » de 64 800 personnes. Ainsi, l’ensemble pertinent pour mesurer le « chômage » n’a donc diminué que de 22 700 personnes. Il est ici évident que l’accroissement des « stages », payés par le gouvernement, est l’une des causes principales de la baisse de la catégorie « A ».

    Dans le même temps, les catégories considérées comme représentatives du « quasi-chômage » ont elles connu un accroissement important. C’est le cas de la catégorie des temps partiels contraints, ou catégorie « C », qui a vu le nombre de personnes s’accroître de 103 600, mais aussi, plus faiblement, de la catégorie « E », soit celle des emplois aidés. Cette dernière s’est accrue de 2300 personnes. Il faut ici noter que l’on avait connu une forte hausse de janvier à septembre (+ 11 900 personnes), mais que cette catégorie connaît une forte baisse dans les deux derniers mois (-9 600 personnes).

    Tableau 2
    Evolutions des catégories « C » et « E », en milliers. France métropolitaine. Données corrigées des variations saisonnières

      C E
    janv.-16 1 197,7 422,0
    févr.-16 1 165,4 422,7
    mars-16 1 202,9 424,2
    avr.-16 1 163,7 422,1
    mai-16 1 191,8 428,9
    juin-16 1 190,1 431,1
    juil.-16 1 200,0 431,3
    août-16 1 235,9 432,4
    sept.-16 1 251,2 433,9
    oct.-16 1 253,2 429,9
    nov.-16 1 301,3 424,3

    L’ampleur du nombre des temps partiels contraints frappe à la lecture du tableau 2. Il s’agit, pour l’essentiel, d’emplois dans les services et le commerce. Ce sont ces emplois qui fournissent la grosse majorité des « travailleurs pauvres » en France, mais ce sont aussi dans ces emplois que l’on rencontre le plus des conditions de travail scandaleuses, comme c’est le cas avec cette caissière d’Auchan qui a fait une fausse-couche faute de pauses[2].

    Il convient alors de remarquer que les chiffres du chômage et du quasi-chômage se traduisent, aussi, en une détérioration rapide des conditions de travail et du droit du travail. J’avais eu l’occasion de me pencher sur la question avec Raphael Dalamasso, chercheur associé au Centre d’Étude de l’Emploi et maître de conférences en droit du travail à l’université de Lorraine, lors d’une de mes émissions sur Radio-Spoutnik[3]. En réalité, la dégradation du travail, et du droit du travail, est une réalité massive en France, et elle va de concert avec le chômage. Ce qui provoque le chômage n’est pas une quelconque « rigidité » du contrat de travail mais bien le coût du travail, comparé aux autres pays, et en particulier à l’Allemagne, dans le cadre de l’Euro. Il faut ici rappeler qu’une étude du FMI datant de juin dernier estimait que l’Euro sous-évaluait les coûts pour l’Allemagne d’environ 15% quand, dans le même temps, il surévaluait ces mêmes coûts de 6% pour la France[4]. L’écart de compétitivité est donc de 21% (et pour l’Italie, sans doute d’au-moins 25%).

    La seule solution face au chômage de masse n’est donc pas de s’attaquer toujours plus à notre droit du travail, mais bien de s’attaquer à l’Euro. De nombreux économistes aujourd’hui le disent comme les Prix Noble Oliver Hart[5], Joseph Stiglitz[6], Christopher Pissarides, ou comme Peter Bofinger[7], Heiner Flassbeck, Hans Werner Synn, ou Alfred Steinherr[8] en Allemagne, Brendan Brown, Rendall Wray et Mark Weisbrot dans le monde anglo-saxon. Il est plus que temps qu’ils soient entendus. La poursuite de l’Euro plonge, et cela chaque jour un peu plus, le pays dans la misère mais aussi dans une oppression insupportable, pour les individus comme pour la collectivité nationale.

    Notes

    [1] Sapir J. « Le chômage et la honte de nos gouvernants », note postée sur RussEurope le 27 décembre 2016, Lien

    [2] www.ouest-france.fr

    [3] fr.sputniknews.com

    [4] IMF, 2016 EXTERNAL SECTOR REPORT, International Monetary Fund, juillet 2016, Washington DC, téléchargeable à : Lien

    [5] www.euractiv.fr

    [6] Stiglitz J.E., L’Euro : comment la monnaie unique menace l’avenir de l’Europe, Paris, Les Liens qui Libèrent, 2016.

    [7] hwww.efxnews.com 

    [8] www.european-solidarity.eu

    Source

    http://www.voxnr.com/7442/le-chomage-et-la-honte-des-gouvernants-2

  • Chiffres du chômage : Le Système fait naufrage dans l'échec, le mensonge et le ridicule...

    Tout a été dit, et par des personnes d'opinion, d'origine ou de métier extrêmement divers, sur la ridicule manipulation des chiffres du chômage que l'on nous sert depuis lundi soir.

    Toutes catégories confondues (A, B, C D et E), Le Monde (peu suspect d'opinion réactionnaire !) comptait - en mai dernier - 1 095 500 chômeurs supplémentaires depuis 2012, en réponse à une grossière erreur du Président, la veille, au micro d'Europe 1 (il n'en reconnaissait que 600.000, excusez la paille !). 

    Alors, elle apparaît bien tristounette la soi-disant baisse - pourtant claironnée urbi et orbi - de ces quelques pauvres milliers de chômeurs, mais pour la seule catégorie A, et quand on sait le nombre très important de personnes mises « en formation », à prix d'or et pour des résultats très minimes, mais, du coup, « sorties » des statistiques. L'important n'est ni la vérité vraie, ni le respect des citoyens qui ont droit à cette vérité, l'important c'est que la tricherie sur les chiffres permet, avant les élections, de claironner que « ça y est », que « ça va mieux !» et autres niaiseries du même tonneau. 

    Sauf que...

    Sauf que, à force d'avoir trop tiré sur la ficelle, la ficelle s'est cassée. Et, maintenant, les gens n'y croient plus, aux mensonges qu'on leur serine. Jusqu'à présent, cela marchait, le « plus c'est gros, plus ça passe ». Maintenant, la nouveauté, c'est que cela n'est plus vrai : c'est trop gros, cela ne marche plus, ne passe plus. Et, même dans les JT (TF1, France 2) on a entendu des gens dirent que les familles qui connaissaient le drame du chômage prenaient très mal cette façon très désinvolte, pour rester polis, de traiter du sujet. Et que dire de ce reportage ahurissant au « 20 heures » de France 2, lundi soir, sur ces deux chômeurs qui ont trouvé un emploi... en devenant conseillers à... Pôle Emploi ! Le moins que l'on puisse dire est que le directeur de la chaîne, ou au moins celui des programmes, aurait pu flairer la très, très grosse maladresse... 

    Churchill, qui avait à la fois la dent dure et beaucoup d'humour, racontait un jour que, jeune officier, il avait dans sa promotion un camarade si bête, si bête, mais si bête, que... même ses autres camarades s'en étaient rendu compte ! Pas mal, non ? même si, il faut bien le reconnaître, c'était assez méchant.

    Notre « malheureux » Système, à bout de souffle, en est là aujourd'hui : ses manipulations et son bourrage de crâne sont si énormes, si énormes, mais si énormes, que même cette opinion publique qu'il a cru - à raison, jusqu'ici... - influençable, malléable, manipulable à l'envi s'en est rendu compte : et celui que Maurras appelait « Populo gobe-tout » ne gobe plus, maintenant, il n'écoute plus, il n'y croit plus.  

    Avis de mauvais temps pour le Système..

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2016/12/29/chiffres-du-chomage-le-systeme-fait-naufrage-dans-l-echec-le-5892453.html

  • Le bilan économique de François Hollande

    Le Président de la République, M. François Hollande, dans l’allocution qu’il a prononcée le jeudi 1er décembre, et ou il a annoncé sa décision de ne pas se représenter à l’élection présidentielle, a souligné que l’inversion de la courbe du chômage, inversion qu’il annonçait depuis 2013, avait bien eu lieu. Mais, qu’en est-il en réalité ? Au-delà de cette simple question, c’est l’ensemble du bilan économique de son quinquennat, aujourd’hui quasiment expiré, qu’il convient d’examiner.

    Le chômage comme horizon ?

    On doit, encore et encore, de répéter un certain nombre de réalités statistiques. Les données qui sont présentées en France tous les mois ne sont pas celles du « chômage » mais uniquement celles des « demandeurs d’emploi ». Elles sont collectées par la DARES, c’est à dire par Pôle Emploi. Les données des demandeurs d’emplois sont donc des données administratives, et peuvent faire l’objet de corrections, en particulier quand le demandeur d’emploi ne remplit pas certaines des conditions pour se voir inscrit. Dans ce cas, il est rayé des listes et « disparaît », mais ne cesse pas pour autant d’exister comme « chômeur »… Il faut donc considérer ces données comme un indicateur du chômage, une estimation qui se fait « à minima » mais non comme une réalité. Ces données sont, de plus, réparties en diverses catégories à fins de traitement. Ces catégories sont définies par la DARES, qui est l’organisme en charge de ces statistiques. On peut en faire une liste rapide :

    1. Catégorie A : demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, sans emploi ;
    2. Catégorie B : demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, ayant exercé une activité réduite courte (i.e. de 78 heures ou moins au cours du mois) ;
    3. Catégorie C : demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, ayant exercé une activité réduite longue (i.e. de plus de 78 heures au cours du mois) ;
    4. Catégorie D : demandeurs d’emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi (en raison d’un stage, d’une formation, d’une maladie, d’un congé maternité,…), sans emploi ;
    5. Catégorie E : demandeurs d’emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, en emploi (par exemple : bénéficiaires de contrats aidés).

    C’est donc très abusivement que le gouvernement ne retient que la catégorie « A » comme indicateur du chômage. En effet le chômage réel, tel que l’on peut l’estimer à partir du nombre des demandeurs d’emploi couvre en réalité les catégories A + B + D. On peut considérer qu’une personne dans la catégorie « B » a accepté ce que l’on appelle un « petit boulot » mais que ce dernier ne lui permet pas de vivre. De même, la catégorie « D » regroupe des gens qui n’ont été sortis de la catégorie « A » que suite à une maladie ou une maternité. C’est donc abusivement qu’on ne les compte pas dans la catégorie « A ». De même, on a des demandeurs d’emplois qui sont en stage ou en formation, mais qui n’en restent pas moins des chômeurs.

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    On constate sur la courbe que la montée du chômage ne date pas de l’arrivée au pouvoir de François Hollande. Elle a commencé quand François Fillon et Nicolas Sarkozy ont décide, au nom du « sauvetage de l’Euro » d’un programme d’austérité qui a fait sentir ses effets dès l’été 2011. On peut penser que ces effets se sont prolongés jusqu’en décembre 2012. Cela s’est traduit par un accroissement du nombre des chômeurs de 500 000. La politique de François Hollande, Président « socialiste » a pour sa part engendré un accroissement de 600 000 personnes dans ces catégories représentatives du chômage. Ce mouvement avait connu une stabilisation à la fin du 1er trimestre. Le nombre de personnes dans les catégories « A+B+D » était passé de 4,580 millions en février 2016 à 4,524 millions en avril 2016. C’est ce qui a pu donner l’illusion d’une « inversion » de la courbe du chômage. Mais, les mauvais résultats du 2ème trimestre 2016 ont relancé la hausse de la catégorie « A+B+D ».

    Pour discuter de cette question, je recevais sur Radio-Sputnik, Raphael Dalamasso, chercheur associé au Centre d’Étude de l’Emploi et maître de conférences en droit du travail à l’université de Lorraine. On peut entendre notre dialogue ici : https://fr.sputniknews.com/radio_sapir/201612221029306182-chomage-bilan-francois-hollande/

    Quel bilan ?

    Mais, globalement, c’est le bilan économique de François Hollande pose problème. Ajoutons ici que sa manière de le défendre en pose un autre. Car, à bien écouter les arguments, ce n’est pas tant que la situation se soit améliorée depuis 2012 que le fait qu’elle ne se soit pas plus détériorée qui est mis en avant. Est-il de la tache d’un Président de chercher à éviter le pire ? Un président ne devrait-il pas tout faire pour ramener la prospérité ? Allons plus au fond : le problème n’est-il pas que, convaincu que les problèmes économiques dépassent l’action humaine, sont tels des phénomènes naturels, François Hollande, comme nombre d’autres avant lui, ait baissé les bras ?

    Reprenons donc les principales mesures économiques du quinquennat, qu’il s’agisse du TSCG, que François Hollande fit voter en octobre 2012, du CICE et du « pacte pour l’emploi », de la réforme du marché du travail qui a donné lieu à la trop fameuse loi El Khomri ou « loi travail » votée elle à coup de 49.3. Chacune de ces mesures peut être discutée. Mais, mises ensemble, elles dessinent une cohérence, et cette cohérence n’est pas progressiste, elle n’est pas « de gauche », et c’est le moins que l’on puisse en dire. C’est donc sur ce bilan qu’il faut apprécier l’œuvre de François Hollande et des gouvernements qui se sont succédés sous son autorité. Il faut tirer les leçons des mesures prises pour éviter, peut-être, de recommencer les mêmes erreurs dans les cinq ans qui viennent.

    Gilles Saint-Paul, économiste à la Paris School of Economics, que je recevais sur Radio-Sputnik, estime quant à lui qu’il « n’est pas aussi catastrophique qu’on pourrait le penser, mais il est globalement négatif au regard du fait que l’environnement macroéconomique international était bien plus favorable que sous Sarkozy, en particulier. On a bénéficié de taux d’intérêt extrêmement bas de la part de la BCE, d’une baisse du cours de l’euro ainsi qu’un certain redémarrage de l’activité dans les pays d’Europe du Nord et la baisse des prix du pétrole. »

    Selon lui, François Hollande n’a donc pas su capitaliser sur ces circonstances très favorables puisque l’« on a fait du 1 % de croissance en moyenne en quatre ans, le chômage a continué à augmenter » ainsi que des comptes publics pas réellement assainis. Gilles Saint-Paul souligne enfin que l’Euro pèse très négativement sur la croissance et le potentiel économique de la France.

    On peut retrouver notre dialogue sur Radio-Sputnik ici : https://fr.sputniknews.com/radio_sapir/201612221029305660-francois-hollande-bilan-economique/

    http://russeurope.hypotheses.org/5544

  • Considérer l'existence du monstre "Sécu" comme un acquis intangible est suicidaire

    Extrait de la chronique de Guillaume de Thieulloy dans les 4 Vérités :

    "[...] la semaine dernière, j'ai trouvé assez inquiétante l'évolution de la campagne de François Fillon. Le candidat LR s'est fendu d'une tribune dans le « Figaro » pour dire qu'il n'était pas question, dans son programme, de privatiser la Sécurité sociale. Pourtant, il est urgent d'en finir avec les sacro-saints «acquis sociaux » et le « programme du Conseil national de la Résistance ». Bien que je sois un anti-communiste primaire, je veux bien, à la rigueur, considérer que le CNR a eu raison de présenter et d'appliquer ce programme, qui nous a – au moins partiellement – évité une guerre civile prévisible en 1944. Mais il ne faudrait pas oublier qu'il existait des mutuelles avant 1944 et que le gouvernement provisoire, sous l' influence des communistes, a spolié ces mutuelles pour constituer un monstre collectiviste – qui ruine la France et qui sert de pompe aspirante à l'immigration. Considérer l'existence de ce monstre comme un acquis intangible est suicidaire.

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html