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tradition - Page 176

  • « Le drapeau LMPT est celui de la Famille, pas celui des hétérosexuels ! »

    Entretien avec Ludovine de La Rochère

    Russie unie, le parti de Vladimir Poutine, a dévoilé mercredi son nouvel emblème, censé symboliser ses valeurs face à la « fièvre gay ». Et, comme symbole, il a repris celui de La Manif pour tous… Réaction de Ludovine de la Rochère.

    La branche moscovite du parti de Vladimir Poutine a récemment présenté un « drapeau hétérosexuel » qui n’est autre que celui de la Manif pour tous… Quelle a été votre réaction ?

    En fait, le sujet n’est pas si simple qu’il paraît, plusieurs paramètres entrent en jeu.

    D’abord, le fait que le symbole de LMPT soit repris partout dans le monde est une excellente nouvelle en soi, et je me félicite que des Russes attachés à la famille fondée sur la filiation père/mère/enfant le reprennent, exactement comme je m’en réjouis dans tous les autres pays qui le font. Mais ce drapeau, symbole de la défense du mariage homme/femme et de la filiation père/mère/enfant, ne peut être repris n’importe comment.

    En effet, ces enjeux d’humanité et de civilisation sont universels et essentiels. Ils dépassent, notamment, les clivages politiciens : je regrette donc qu’un parti politique l’ait récupéré. Le commentaire immédiat de certains observateurs a d’ailleurs été : « LMPT est pro-Poutine. » La confusion a été immédiate alors que ce n’est pas le sujet ! C’est pourquoi nous n’y sommes pas favorables et ce quel que soit le parti concerné.

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  • Identité et existence enracinée par Claude BOURRINET

    « Allez donc visiter le Mont-Saint-Michel ou le château de Versailles, cela vous donnera un début d’idée », a rétorqué Marion Maréchal – Le Pen à Cambadélis, qui avançait que la France n’existait pas, et que, seule, la République, avait la chance d’être, à ses yeux.

    Je serais quand même étonné que Cambadélis, même ancien trotskiste, même franc-maçon, ne l’eût faite, un jour, cette visite. Au moins celle du château de Versailles, où des sauteries ont parfois lieu, pour les bobos parisiens de luxe, qui se voient bien dans le costume de Marie-Antoinette ou de Louis XVI…

    Je reprends au bond la déclaration de Marion Maréchal – Le Pen car elle me paraît emblématique d’un certain tour d’esprit des patriotes du moment. Il semblerait, en effet, que l’on découvrît actuellement, face à l’anxiété suscitée par notre possible disparition en tant que nation, à une sorte de « revival », comme disent nos « amis » américains (j’invoque les Yankees, car il se peut que nous soyons-là dans un mouvement de type néo-conservateur). Nous voilà donc en quête de nos racines, que l’on croyait arrachées par la pelle de la modernité. Aussi a-t-on tendance à assimiler l’« identité » à des lieux chargés d’Histoire, ou à des périodes glorieuses de notre long passé.

    Or, à mon sens, c’est une erreur, et un péril.

    D’abord, même s’il est fort agréable de fréquenter les hauts lieux de notre civilisation, il n’en demeure pas moins que ce sont des souvenirs momifiés, pétrifiés, transformés en musées ou en cartes postales. On se satisfait de l’écume du temps. Mais a-t-on idée de ce qu’était la vraie pâte de l’Histoire ? Ne nous faisons pas une idée erronée de sa nature ? Ne sommes-nous pas comme ces amateurs de musique classique, qui ne goûtent que Le Boléro de Ravel, Les Quatre Saisons de Vivaldi, sans connaître la véritable substance de ce continent immense qu’est la musique ? Le cliché qu’on a de notre Histoire ne saurait remplacer la vérité historique, bien plus complexe que les stéréotypes simplificateurs.

    Nietzsche, souvenons-nous, avait attaqué violemment, dans ses Considérations inactuelles, l’historiographie allemande, lourde et méthodique, qui pesait sur l’instinct de vie, et l’empêchait de se manifester. Il louait ainsi l’oubli, qui débarrasse l’être des oripeaux du passé, et lui octroie l’innocence violente de l’animal, capable de se ruer sur sa cible. L’homme trop savant ploie sous la connaissance, sous les scrupules, sous les « leçons » de l’Histoire, et, lorsqu’il se mêle d’action, veut absolument imiter. Or, Marx ne disait-il pas que toute imitation, dans l’Histoire, n’est que bouffonnerie ?

    Il ne s’agit pas de cet « oubli » suscité par le libéralisme, l’utilitarisme économique, mais d’une libération des forces, qui s’inspireront de l’esprit, sans pour autant singer. Le dénuement actuel que la postmodernité nous impose, comme si nous étions des orphelins sans lieu ni feu, nous oblige à saisir ce qui est vital en nous, la lumière qui fait le monde, et non les ombres évaporées qui sont les reliquats de ce qui fut. Laissons les morts enterrer les morts. 

    C’est le même constat pour les signes, les images, que l’on prétend être nos « racines ». Là aussi, on est dans le mythe, c’est-à-dire le conte, le « roman ». Certes, un tel imaginaire peut être efficace pour l’action. Georges Sorel y voyait le moyen de mobiliser. Toutefois, attention au jeu pervers des retours de manivelle, des ruses de l’Histoire, comme disait Hegel. On croît œuvrer dans un sens, mais on travaille dans l’autre, et, finalement, on est écrasé par les forces contraires à nos aspirations. La Révolution française se réclamait de Sparte et de Rome. On a vu le résultat, le triomphe de la bourgeoisie, du commerce, de l’économisme. 

    Il ne faut pas procéder par la périphérie, par ce fatras de signes, d’icônes, d’images, qui sont souvent le produit de la société du spectacle, et relèvent de fantasmes issus du ressentiment du dernier homme, qui se cherche pathétiquement des raisons d’exister. Il faut cherche le centre, le divin, et, par là, retrouver une vie authentique, qui se déploiera pour retrouver un monde où l’on soit de nouveau nous-mêmes. S’il n’y a pas conversion, transformation radicale de notre être, de nos façons intimes de voir, de sentir, et même de manger, d’être avec autrui, toute revendication devient une vaine incantation. Il s’agit de retrouver notre âme, notre cœur, au-delà des traces qu’il nous faut bien garder de suivre. L’essentiel est de capter ce que nous avons perdu, une source résurgente, si l’on veut, ou une centrale énergétique enfouie sous des couches de sédimentation.

    Claude Bourrinet

    • D’abord mis en ligne sur Synthèse nationale, le 23 mai 2015.

    http://www.europemaxima.com/

  • Thomas Guénolé persiste à vouloir déchristianiser les jours fériés

    Thomas Guénolé suggère, depuis un certain temps, de déchristianiser les jours fériés. Marion Maréchal-Le Pen avait vivement réagi à cette proposition dans l’entretien publié dans le trimestriel Charles.

    Pour le politologue, sa proposition ne constitue pas un “délire”. elle lui semble argumentée et réfléchie. Pour lui, “au sens strict de la loi de 1905 (la vraie), la laïcité est la séparation de l’Etat et des églises. Elle inclut, entre autres points, la stricte neutralité de l’Etat envers les opinions spirituelles de tous, quelles qu’elles soient. Cette neutralité s’applique même aux locaux de la puissance publique et aux individus, élus ou fonctionnaires, qui l’incarnent. Il est donc contraire à la laïcité –au sens de 1905 et sans même virer au laïcard– que six jours fériés de notre République le soient en référence à des fêtes religieuses”.

    Mais Thomas Guénolé va encore plus loin en défendant une France sans racines et sans identité :

     

    Votre France distingue les Français de souche et les autres. La mienne ne voit que des citoyens français.

    Votre France s’obsède pour certaines racines, chrétiennes, de l’arbre national. La mienne se préoccupe de son tronc laïc et de ses fruits républicains.

    Votre France est différentialiste: elle définit des castes dans la société, basées sur des différences essentialisées selon la couleur de peau, la religion, le pays d’origine; l’ethnie. La mienne est méritocratique: elle veut la réussite de chacun strictement selon son talent; elle veut l’intégration de tous, dans l’exigence que tous adhèrent aux valeurs républicaines (ces valeurs auxquelles vous-même n’adhérez pas).

    http://fr.novopress.info/

  • III.- Coutumes et communauté

    Nous continuons aujourd'hui notre cycle "Patrie" commencé le 8 juin, destiné aux jeunes militants et à ceux qui iront au CMRDS 2015, à partir des cours de philo d'André Bridoux (1893-1982). Voici la troisième des quatre lectures espacées de quinze jours.

    I.- Terroirs et frontières
    II.- Race, langage
    III.- Coutumes et communauté
    IV.- Patrie et humanité

    Préambule
    Le lien territorial que nous avons évoqué dans la première lecture se double naturellement d'un lien économique au sens large. Un territoire met à la disposition du peuple qui l'occupe des ressources dont l'exploitation et l'augmentation sont régies par un ensemble de règles d'intérêt général, le principe de base étant celui de propriété. Mais le foisonnement d'intérêts communs en un lieu donné ne suffit pas à constituer une patrie ni à fusionner un peuple, le désenchantement européen est là pour nous le prouver s'il en était besoin. Nous n'approfondirons pas l'élément économique de la patrie car il est secondaire dans sa formation. Il y aura d'autres occasions¹.
    C'est maintenant le chapitre le plus épineux de la série depuis qu'affluent sur notre territoire des étrangers bien décidés à continuer leurs propres coutumes jusqu'à parfois les valoriser en extrayant des règlements sociaux les bénéfices inattendus chez la grande majorité des autochtones. On n'est pas obligé non plus de croire dur comme fer à l'inintégration des immigrants, l'exotisme a beaucoup de pertes en ligne finalement et que ce soit dans les domaines cultuels ou culturels il est de bon ton dans les milieux de droite de minimiser la quantité de "fuyards" qui cherchent par tous les moyens à s'assimiler. Bref, qu'en dit André Bridoux ?
    31.- La communauté d'habitudes

    Le sentiment de la patrie procède pour une bonne part du sentiment d'être ou de se retrouver chez soi : sentiment particulièrement vif quand, après un long séjour à l'étranger, on rentre dans son pays, au milieu d'hommes qui ont les mêmes goûts, se plaisent aux mêmes conversations, aux mêmes divertissements. Tout change d'un pays à l'autre : la nourriture, le vêtement, le coucher, la manière de distribuer la journée, de travailler, de se distraire, de sentir, de penser.
    Avec le temps, se tissent des habitudes communes qui se stabilisent et constituent un des principes d'union les plus solides. Les peuples se cristallisent dans leurs coutumes traditionnelles et finissent par apparaître sous les traits d'images familières dans lesquelles ils se reconnaissent, se contemplent, et se comparent. Un Français, un Anglais, un Allemand ne vivent pas seulement pour eux-mêmes, mais pour l'opinion qu'ils prêtent aux autres sur la France, sur l'Angleterre, sur l'Allemagne. 
    Ces dissemblances d'habitudes et de physionomies créent des oppositions souvent difficiles à vaincre, rendent délicates les ententes de peuple à peuple, hasardeux les mariages entre étrangers et très pénibles des épreuves telles que l'exil ou la transplantation : épreuve bien connue des missionnaires. Malgré toute leur charité et malgré l'accueil souvent affectueux qu'ils reçoivent, ils ne tardent pas à se trouver très isolés au milieu de populations dont les habitudes leur restent impénétrables.
    32.- Le sentiment d'être chez soi
    Se sentir chez soi, ce n'est pas seulement jouir d'habitudes familières ou de les retrouver, mais avoir conscience d'être son maître et de ne pas subir la loi de l'étranger (ndlr : c'est justement ce que nous sommes en train de perdre en Europe occidentale). Être Français, c'est avoir la certitude que la France est à nous, que chacun la possède en entier et qu'en conséquence, ses institutions et ses lois, qui sont comme des règlements d'administration, ne sauraient procéder d'une autorité étrangère, mais ne peuvent se concevoir que s'ils sont approuvés par nous et même que s'ils émanent de nous. A cette seule condition ils nous apparaissent non comme une contrainte insupportable, mais comme une protection de tous les instants.
    Les institutions peuvent beaucoup pour développer le sens de la patrie. Ce sens s'est prodigieusement accru au moment de la Révolution, par le fait d'une législation égalitaire qui associait l'ensemble des habitants à la vie du pays, mettait en œuvre toutes les énergies et éveillait la conscience d'une destinée commune. Ce sens peut au contraire être mis cruellement à l'épreuve quand les lois d'un pays donnent à une partie de ses habitants l'impression qu'ils sont dépossédés de leur patrie. Chacun sait par exemple tout ce que la Révocation de l'Edit de Nantes a coûté à la France.
    33.- La communauté des souvenirs et des aspirations
    La patrie, c'est aussi l'ensemble des souvenirs qui composent une histoire commune : souvenirs grâce auxquels les racines de notre être plongent dans le plus lointain passé et nous rendent solidaires de tous ceux qui vécurent avant nous, si bien que, pour reprendre un mot d'Auguste Comte, la patrie se compose de plus de morts que de vivants.
    Ces souvenirs ressuscitent pour nous des triomphes et des deuils qui nous causent toujours des émotions très vives ; et à l'évocation de ces temps révolus répond nécessairement la pensée d'un avenir dont nous ne pouvons imaginer l'interruption, mais dont la prolongation nous est assurée par l'ardeur d'un vouloir vivre commun. L'homme se sent ainsi relié à quelque chose qui le dépasse de beaucoup, non seulement dans l'espace, mais dans le temps.
    34.- Les sentiments que la patrie nous inspire
    L'amour de la patrie est naturel en nous. D'origine complexe, ainsi que nous venons de le voir, c'est un sentiment très fort. Il n'a pas moins de pouvoir sur l'homme que les sentiments familiaux avec lesquels il a maintes affinités, et il a beaucoup plus d'ampleur. L'homme qui est ému par l'amour de la patrie, sans cesser d'être lui-même (ndlr : on notera la réserve post-nazisme), se sent pénétré d'une réalité plus haute, plus large, meilleure que lui dont il est cependant dépositaire, qu'il doit défendre et faire durer. Insistons sur ce point.
    A la différence des valeurs religieuses ou scientifiques, par exemple, qui participent toujours de l'éternel et demeurent, dans ce qu'elles ont sans doute d'essentiel, indépendantes de nous, la patrie est une valeur d'ordre humain, de caractère temporel et historique. Elle nous dépasse dans le temps et dans l'espace, c'est entendu, nous venons de le dire ; mais elle dépend de nous. On se fait aisément illusion. Parce qu'elle nous a précédés, on croit que la patrie nous survivra ; on la croit même éternelle. La vérité est qu'elle peut mourir ; il suffit que se relâchent un instant l'union des peuples, leur vigilance et leur esprit de sacrifice.

    La patrie est la création continue de tous ses enfants. Chacun peut sentir et expérimenter sa responsabilité envers elle ; il dépend de lui, à chaque instant, de l'affaiblir ou de la sauver.
    La prochaine lecture élargira la réflexion à l'humanité.

    (1) L'histoire de notre pays nous fait assister à un riche développement de dons variés, mais elle ne nous fournit qu'une traduction incomplète des aptitudes de la France. Nos générations auraient tort de se complaire au spectacle du passé au point d'oublier que dans nos montagnes, nos fleuves, nos mers, bien des énergies attendent encore leur tour (AB). En 1945 on ne parlait pas encore des Zones économiques exclusives dont la France maritime est si riche (clic), mais vu le profond silence des pouvoirs sur ces richesses maritimes inexploitées, on peut penser que le caractère cul-terreux de la classe politique française l'empêche de se projeter au-delà de l'horizon réel, celui sur lequel on "pose" un sextant.

    http://royalartillerie.blogspot.fr/

  • Quelle suite donner à la Manif pour tous ?

    Dans le Monde & Vie, l'abbé de Tanouarn a longuement interrogé Guillaume de Prémare, premier président de la Manif pour tous. Extrait :

    "Est-ce qu’aujourd’hui le fait de vous être spécialisé contre la loi Taubira sur le mariage homosexuel ne vous ferme pas un certain nombre de portes ?

    Si le mouvement social issu de LMPT s’en tient là, oui en effet cela lui ferme les portes de l’histoire. La mondialisation et la postmodernité font naître aujourd’hui une nouvelle question sociale qui dépasse largement les conditions d’une classe sociale, comme ce fut le cas au XIXe siècle avec la classe ouvrière. Il s’agit de la nature et de la qualité du lien social pour toute une population. Il faut se saisir de ces questions et retrouver notre vocation de catholiques sociaux. Le grand Mouvement social né le 17 novembre 2012 dépasse les frontières de la structure qui l’a fait naître. LMPT est comme le navire-amiral d’une extraordinaire force de mobilisation ; mais la vocation politique des catholiques ne se réduit pas à LMPT. Chez Ichtus, nous réfléchissons et travaillons actuellement à toutes ces questions.

    A Ichtus, vous faites office de formateur pour l’action politiqueMais ne croyez-vous pas que l’action politique devient aujourd’hui presque impossible ?

    Il y a une faillite politique en haut et il faut reconstruire la chose publique échelon par échelon, en commençant par le bas. Il y en a au moins pour vingt ou trente ans de travail ! Au fond, il s’agit avant tout de retrouver ce que Gustave Thibon appelait des communautés de destin. Il y a, di­sait Thibon, des communautés de ressemblance, dont on fait partie justement dans la mesure où l’on se ressemble ; et il y a les communautés de destin, auxquelles se rattachent des personnes qui ne se ressemblent pas mais poursuivent un bien qui leur est commun. Il nous faut retrouver le bien commun à telle ou telle communauté de destin ; et pour cela, que chaque terroir s’assigne un objectif de définition et de poursuite d’un bien commun : il y a un bien du Pays de Caux ou du Pays de Rouergue. Revenir à nos pays de France et y construire des communautés de destin représente à mon avis une piste d’alternative réellement politique, le lieu d’amitiés culturelles, sociales et politiques qui refont un peuple et in fine une nation.

    Vous ne croyez pas que nous sommes au contraire condamnés au multiculturalisme et d’abord au communautarisme ?

    Nous sommes en ce moment dans un processus de confiscation des libertés et responsabilités locales. Les pays n’ont plus le droit d’exercer leur responsabilité sur eux-mêmes. La mondialisation est une sorte de monstre qui absorbe tout au nom du Marché. Le communautarisme ethnique ou religieux n’est pas la bonne solution pour résister à cette pompe aspirante. Pour reconstruire les communautés de destin, le monde catholique lui-même doit se dé-communautariser. Il doit être capable de passer de la communauté de ressemblance à la communauté de destin. En sortant dans la rue avec LMPT, c’est ce mouvement qu’il a initié, il faut le poursuivre et franchir de nouvelles étapes. C’est une révolution copernicienne qu’il s’agit d’entreprendre pour faire émerger un nouveau catholicisme social plutôt qu’un catholicisme communautarisé ou accroché à une forme de con­servatisme patrimonial. La Manif pour tous et le mouvement social qui en est né, nous montre ce chemin. Il faut s’y engager résolument. On est sorti du ghetto en novembre 2012. Par pitié, n’y retournons pas !"

    Vous trouverez ici de plus amples explications sur les communautés de destin, que Gustave Thibon voulait renforcer pour contrecarrer l'émergence d'un Etat totalitaire.

    Louise Tudy

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • AUX FILS D’UNGERN

    La nature est ainsi faite, malgré les deuils de nos proches, la proximité des cimetières – « Ô France, vieux pays de la terre et des morts ! » –, il est des aînés, des figures, au sens latin du mot, qu’on n’imagine pas devoir mourir un jour. Qui aurait l’idée saugrenue de peindre la baie de Saint-Malo sans son phare ? Afin de retarder l’instant fatidique, il plut au poète d’inventer un baume, une formule magique à l’usage des bonnes gens, et l’on ne parle plus de la perte de l’être cher mais de sa disparition, comme si la personne avait tourné le coin de la rue pour ne jamais revenir. Infinie pitié de la langue française… Disons donc, avec Monsieur le curé, que Jean Mabire a disparu le 29 mars dernier dans sa quatre-vingtième année, au terme d’une existence bien remplie, et restons-en là.

    Par ma faute, notre relation épistolaire, je n’ose écrire notre amitié, était plutôt mal partie. Dans un article où j’encensais le travail de recherche effectué par un ex officier de l’armée soviétique sur la vraie vie du baron Ungern, Le Khan des steppes,* j’avais commis l’injustice toute journalistique de féliciter l’auteur pour l’abondance de ses sources, comparée à leur absence supposée dans la biographie romancée de Jean Mabire, Ungern le baron fou, parue en 1973. Je dis supposée parce que, sûr de mon fait, je ne m’étais pas donné la peine, élémentaire, de vérifier l’information avant de rédiger mon papier. Deux semaines plus tard, l’article paraissait dans un supplément littéraire à gros tirage. Sans se démonter, Jean Mabire m’écrivit au journal, un carton ferme mais poli accompagné d’une photocopie de sa bibliographie – six pages complètes, impossibles à rater, en fin de livre. Honte à moi ! J’ai oublié depuis le contenu de ma réponse mais j’en devine la nature. L’imprudence est un péché de jeunesse et Mabire, je m’en rendrais compte au fil du temps, n’aimait rien tant qu’aller à la rencontre de ses jeunes lecteurs. J’ai conservé ce carton imprimé, un des rares écrits de sa main, et je le conserve encore dans son enveloppe, comme le plus précieux des autographes. La mansuétude n’était pas la moindre de ses qualités, je ne tarderais pas non plus à m’en apercevoir. En guise d’excuse, me connaissant j’ai dû lui griffonner à peu près ceci : « Cher Jean Mabire, (…) chose exceptionnelle chez moi, (…) pourtant, j’ai lu deux fois votre Ungern, (…) la première dans sa version de poche, la seconde dans sa réédition sous un nouveau titre : Ungern le dieu de la guerre, (…) mon livre de chevet, (…) Les Hors-la-loi, (…) Mourir à Berlin, (…) Les Samouraï, (…) L’Eté rouge de Pékin » Etc., etc. Rien que la vérité en somme.

    S’en suivit dès lors une correspondance ininterrompue entre l’élève et son maître, même si au final, à relire ses lettres tapées à la machine, l’impression d’un commerce d’égal à égal domine. Jean Mabire m’y exposait l’avancée de son travail, ses projets de livres, et ils étaient nombreux, se souvenait des amis perdus, Roger Nimier, Dominique de Roux, Philippe Héduy, mais surtout, il m’interrogeait. Car derrière le bourreau d’écriture, le vénérable malouin curieux de tout, se cachait d’abord un éternel jeune homme, toujours inquiet de son époque et des siens. J’en veux pour preuve nos échanges de point de vue sur Israël – sa fascination pour les kibboutzim, leur idéologie de la charrue et de la grenade –, l’avenir de l’Union européenne, la subite redécouverte de Nietzsche, « le moins allemand des philosophes allemands », après les décennies de purgatoire. Vraiment, Christopher Gérard, dont on lira plus loin l’article, a raison de qualifier Jean Mabire d’honnête homme. 

    J’ai évoqué plus haut sa bonté d’âme, il me faut maintenant raconter l’extraordinaire générosité avec laquelle il me fit si souvent profiter des chefs-d’œuvre de sa collection. Mabire connaissait ma passion pour l’Extrême-Orient des années 30. Du rarissime Shanghai secret, petit bijou de reportage signé Jean Fontenoy aux portraits japonais de Sur le chemin des Dieux, de Maurice Percheron, des cadeaux de Jean Mabire mon préféré, avec son ex-libris frappé sur la page de garde, je ne compte plus le nombre de livres reçus par la poste en cinq ans. Combien en eut-il de ces gestes spontanés envers moi ? « Et va la chaîne de l’amitié… » me disait-il. Plus modestement, je lui envoyais mes nouvelles, des articles découpés dans la presse, sur l’histoire des ducs de Lorraine, la guerre de 1870, et mon livre dédicacé. Ainsi respections-nous l’antique principe du don et du contre don. « Chacun sert où il peut », aimait-il à me répéter en signe d’encouragement, lui qui confessait n’avoir été pleinement heureux qu’une fois dans sa vie en dehors de sa bibliothèque, en Algérie, où il servit de 58 à 59 sous l’uniforme de capitaine d’un commando de chasse.

    Je n’insisterai pas sur la carrière du romancier ni sur la prodigalité de l’écrivain militaire, une centaine de livres, sans parler des rééditions. S’agissant du régionaliste normand, du fédéraliste européen, je renvoie le lecteur à l’entretien qui suit. Pour le détail de son œuvre, les intéressés trouveront sur Wikipédia une biobibliographie très correcte et des liens vers d’autres sites.

    Jean Mabire n’aura pas vécu assez pour feuilleter la réédition de L’Eté rouge de Pékin, enrichie de sa préface inédite.** Dans son dernier courrier, déjà très affecté par la maladie, il me faisait part de sa tristesse de voir les rangs se dégarnir un peu plus autour de lui chaque année. Il n’en poursuivait pas moins d’arrache-pied la rédaction d’un essai sur la vie et l’œuvre du lieutenant-colonel Driant, de son nom de plume le capitaine Danrit, un soldat à sa mesure, rendu célèbre au début du siècle précédent par ses romans d’anticipation et tué en 1916 à la tête des 56e et 59e chasseurs, au deuxième jour de la bataille de Verdun. Une belle mort, aurait-il dit, la mort rêvée du centurion.

    Jean – je peux bien l’appeler Jean à présent – avait choisi la voie martiale de l’écriture pour mieux se faire entendre dans ce pays « devenu silencieux et bruyant ». Il s’est tu avec, je l’espère, le sentiment du devoir accompli. 

    Jean Mabire, Paris 8 février 1927 – Saint-Malo 29 mars 2006

    * Léonid Youzéfovitch, Editions des Syrtes, 2001.

    ** Editions du Rocher, 2006. Sur la genèse de ce livre, cf. l’entretien avec Eric Lefèvre ci-après.

    Laurent Schang

    http://vouloir.hautetfort.com/archive/2015/05/10/aux-fils-d-ungern.html

  • De Versailles à la Samaritaine : mondialisation et marchandisation du patrimoine français

    Christine Sourgins, historienne de l’art, essayiste, réagit sur la réaction d’Anish Kapoor et sur le sacrilège, pour ne pas dire la profanation, du patrimoine parisien. Polémia

    ♦ « Une tragédie ! » : c’est ainsi qu’Anish Kapoor réagit à la peinture jaune jetée contre son Dirty Corner, autrement dit « Coin sale ». L’artiste assure maintenant ne l’avoir jamais qualifié de « Vagin de la reine » : ah bon ? Les journalistes du JDD seraient-ils incompétents ? Kapoor refuse même la comparaison avec le Plug Analde McCarthy, « sexuellement explicite et revendiquée comme telle » ; or chacun sait, sans rire, que Kapoor est au-dessus de cela ; dans l’art très contemporain, le provocateur, c’est toujours l’autre. Kapoor s’est-il aperçu qu’un discours trop sexuellement connoté rend manifeste la véritable violation du patrimoine que constitue ce genre d’exposition ?

    « L’AC à Versailles signifie au public que désormais le n’importe quoi règne, qu’il n’y a plus ni critères artistiques ni cohérence historique, rien sur quoi le citoyen puisse s’appuyer pour revendiquer, résister. Une fois le patrimoine et l’histoire désacralisés, tout est à vendre au plus offrant ».

    Si la direction de Versailles minimisait l’incident, l’artiste se plaint dans le Figaro : il se sent étranger en France et même dans son pays, l’Angleterre (bien qu’anobli par la reine… c’est dire) et s’inquiète de « l’intolérance » des extrémistes. Pas seulement des lanceurs de peinture, mais de ceux qui veillent sur un « passé sacralisé à l’extrême » (sic). Dans l’art très contemporain, l’extrémiste, c’est toujours l’autre. Le vandale aussi. Pourtant toute son installation qui prend explicitement Versailles à rebours est un gigantesque piège à vandales, un appel grandeur nature, cornaqué par tous les médias, à venir « réagir ». Le bénéfice est multiple : Sir Kapoor note que l’agression met « en évidence la force créative d’un objet inanimé » ; la presse est ameutée à nouveau et, l’agression changeant de camp, il peut jouer au martyr, se poser en moralisateur.

    Une coïncidence montre d’autres retombées des manipulations du patrimoine.

    Le 19 juin, le Conseil d’Etat a autorisé le groupe de luxe LVMH à remodeler, via la Samaritaine, Paris à sa guise : la construction d’un bâtiment commercial privé par Vuitton va donc détruire un îlot presque entier, pourtant protégé par les lois sur le patrimoine (abords de monuments historiques) et sur les sites (site inscrit de Paris) !

    Or Paris a un tissu urbain unique au monde (si elle n’est pas la seule ville qui puisse s’en flatter, on eût aimé Paris sonnant la résistance !) ; or ce joyau, qui, pour l’instant, nous vaut le déplacement des foules à travers la planète, est en train d’être saboté, troué, déchiré, grignoté pour faire place à cette architecture passe-partout dont l’arrogance marque l’empire de la mondialisation. Et ces opérations juteuses se dissimulent derrière les concepts mis au point pour imposer l’AC depuis des lustres : le passé, les acquis ? Mais voyons, il faut les « moderniser », les « actualiser » ou (plus fourbe) « dialoguer » avec eux pour mieux les « détourner » et se les « approprier » ; au nom de la « rupture » permanente toutes les formes de « m’as-tu-vu » sont justifiées. C’est une régression de 40 ans en arrière, aux pires moments du pompidolisme immobilier. La tragédie, la vraie, est la vacance de l’Etat qui, au lieu de défendre le bien public, laisse faire, voire accompagne son délabrement. La classe politique, de gauche comme de droite, se rend-elle compte que des affaires comme celles de Kapoor ou de la Samar rendent visible sa démission sinon sa compromission ?

    L’AC, l’art contemporain officiel et financier, joue un double jeu : la violation du patrimoine ne sert pas seulement les cotes. Il s’agit (Kapoor le dit) de « désacraliser le patrimoine », autrement dit de le faire basculer du statut de bien commun intouchable à celui de marchandise monnayable. Pour réussir ce déclassement, il faut le ridiculiser, le mettre cul par-dessus tête, amener le citoyen à en rire, à se dire que Versailles est un Luna Park comme un autre. Donc humilier Le Nôtre et son idéal d’harmonie incarné dans l’ordonnance du « jardin à la française », caviardé ici par un gros pâté sur le tapis vert, là par un vortex plongeant vers les abîmes en niant l’essence de Versailles. Or rien de plus facile que de perturber l’œuvre d’un autre, d’y agir en parasite en « semant le chaos » et s’étonner de récolter la tempête.

    L’AC à Versailles signifie au public que désormais le n’importe quoi règne, qu’il n’y a plus ni critères artistiques ni cohérence historique, rien sur quoi le citoyen puisse s’appuyer pour revendiquer, résister. Une fois le patrimoine et l’histoire désacralisés, tout est à vendre au plus offrant. C’est le principe de la conquête à l’anglo-saxonne : la terre est à celui qui en donne le meilleur rendement. Ainsi a-t-on dépouillé les Indiens, ainsi spolie-t-on aujourd’hui les vieux peuples européens de leur patrimoine. Pour ajouter l’amnésie à l’anesthésie, Louis XIV (comme Napoléon) sont en train de sortir des programmes scolaires. La mondialisation n’a pas besoin de citoyens mais de têtes de linotte qui applaudissent sur commande et payent. Waterloo, c’est maintenant.

    Christine Sourgins
    25/06/2015

    Source : magistro.fr

    http://www.polemia.com/de-versailles-a-la-samaritaine-mondialisation-et-marchandisation-du-patrimoine-francais/

  • Knut Hamsun : entre modernité et tradition

    Knut Hamsun est un aventurier qui a parcouru les styles, les genres et les époques. Génie aujourd’hui infréquentable et oublié, le Norvégien a laissé au monde littéraire une œuvre dense comme une forêt du Nord, tour à tour obscure et enchanteresse. Conteur moderne, il s’est attaché à fuir les carcans de la littérature de son époque, et ceci en travaillant à la fois la psychologie de ses personnages et la langue à la manière d’un orfèvre.

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    Si l’écrivain scandinave Martin Nag qualifie Knut Hamsun de « Dostoïevski norvégien », c’est sans doute parce qu’il a été très influencé par le réalisme de l’auteur des Possédés(précisons que le réalisme russe n’est pas celui de la tradition française) et ce, même si son parcours littéraire l’a entraîné bien plus loin. C’est au travers d’un article paru en 1890 dans la revue Samtiden, intitulé De la vie inconsciente de l’âme, que Knut Hamsun révèle son projet littéraire. Dans ce pendant théorique de La Faim (1890), roman majeur, l’auteur montre la liaison qu’il entend opérer, tout du moins de façon inconsciente, entre l’individualisme de Nietzsche (quoiqu’il ne l’ait ni lu, ni rencontré) et la modernité de Franz Kafka. Hamsun s’est imprégné de philosophie nietzschéenne grâce à l’influence de Georg Brandes, qui donne à partir de 1888 une série de conférences sur l’auteur du Gai Savoir en Scandinavie. Une mentalité qui se retrouve dans Ciel sombre, ultime chapitre du dernier ouvrage que consacre Hamsun à son voyage en Amérique. Moquant allègrement ses prédécesseurs, et notamment Guy de Maupassant, il s’attache à explorer les tréfonds de l’âme humaine, à commencer par la sienne. C’est ainsi que la Faimprend la forme d’un roman quasi autobiographique. Knut Hamsun fait du personnage principal, un anonyme, un urbain moderne, sans visage, sans racines, preuve de sa volonté de rompre avec les anciens codes du réalisme et du naturalisme du XIXe siècle déclinant. Naturalisme qui s’attachait davantage à décrire avec minutie les lieux, les personnages et les objets, dans l’objectif de retranscrire fidèlement la « nature ».

    Knut Hamsun et la modernité de la langue

    Bien plus qu’un roman social traitant de la misère et de l’errance d’un homme dans une capitale européenne qui lui est totalement inconnue, La Faim est un roman psychologique qui met son narrateur en face d’un alter-ego, compagne ambiguë, qu’il entretient pour cultiver l’inspiration nécessaire à son travail littéraire : « J’avais remarqué très nettement que si je jeûnais pendant une période assez longue, c’était comme si mon cerveau coulait tout doucement de ma tête et la laissait vide. » Ce personnage parcourt le roman en équilibre, entre moments de génie et d’éclat, entre tortures physiques et mentales. Il écrit ainsi : « Dieu avait fourré son doigt dans le réseau de mes nerfs et discrètement, en passant, il avait un peu embrouillé les fils… » Ce personnage ambivalent permet à Hamsun d’évoquer ses propres névroses et d’annoncer un autre objectif de sa vie : l’esthétique de la langue. Il n’aura de cesse de la travailler, parfois avec fièvre. Kristofer Janson, poète et prêtre qui a connu Hamsun, dit ne connaître « personne aussi maladivement obsédé par l’esthétique verbale que lui […]. Il pouvait sauter de joie et se gorger toute une journée de l’originalité d’un adjectif descriptif lu dans un livre ou qu’il avait trouvé lui-même ». Dans La Faim, le personnage entretient un rapport imprévisible et tumultueux à l’écriture : « On aurait dit qu’une veine avait éclaté en moi, les mots se suivent, s’organisent en ensembles, constituent des situations ; les scènes s’accumulent, actions et répliques s’amoncellent dans mon cerveau et je suis saisi d’un merveilleux bien-être. J’écris comme un possédé, je remplis page sur page sans un instant de répit. […] Cela continue à faire irruption en moi, je suis tout plein de mon sujet et chacun des mots que j’écris m’est comme dicté. » Son premier roman inaugure donc un travail sur l’esthétique de la langue. Auparavant, Hamsun parlait un norvégien encore « bâtard », paysan, et assez éloigné du norvégien bourgeois de la capitale. C’est probablement ce à quoi il pensait en écrivant dans un article de 1888 : « Le langage doit couvrir toutes les gammes de la musique. Le poète doit toujours, dans toutes les situations, trouver le mot qui vibre, qui me parle, qui peut blesser mon âme jusqu’au sanglot par sa précision. Le verbe peut se métamorphoser en couleur, en son, en odeur ; c’est à l’artiste de l’employer pour faire mouche […] Il faut se rouler dans les mots, s’en repaître ; il faut connaître la force directe, mais aussi secrète du Verbe […] Il existe des cordes à haute et basse résonance, et il existe des harmoniques… »

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    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/

  • Choisir La Vie a besoin de vous

    Choisir la vie, association pour le Respect de la Vie, fondée en 1982 pour faire obstacle à la culture de mort et promouvoir  un ensemble de mesures protectrices de l’enfant à naître, de la mère et de la famille. Elle est chaque année pilote pour l'organisation de la Marche pour la Vie à Paris et est dirigée par Cécile EdelElle communique :

    Cecile_edel_200"Dans le cadre de son fort développement, Choisir la Vie continue son recrutement de bénévoles. Nous recherchons en particuliers trois personnes pour occuper les postes suivants :

    1 animateur des antennes locales

    L’animateur des antennes locales est membre du bureau de Choisir la Vie. Véritable courroie de transmission entre le national et les antennes locales dans les régions, il/elle veille :

    • à assurer la communication des informations auprès des associations partenaires du réseau de Choisir la Vie et des antennes locales,
    • à proposer la démultiplication des actions dans les régions,
    • à étendre le réseau des relais locaux dans les régions,
    • à apporter son soutien aux actions locales en transmettant les initiatives au bureau national qui proposera ensuite des aides concrètes aux délégations (matérielles et financières entre autre),
    • à animer une réunion par conférence téléphonique tous les deux mois pour maintenir la cohésion des antennes locales.

    1 animateur de réseaux sociaux

    L’animateur des réseaux sociaux est le bras droit du responsable informatique de Choisir La Vie. Il/elle est membre du bureau de Choisir la Vie. Il/elle veille :

    • à maintenir une bonne activité en postant des informations sur les différents comptes des réseaux sociaux de Choisir La Vie (Tweeter, Facebook),
    • à recruter de nouveaux abonnés sur les réseaux sociaux de Choisir la Vie,
    • à maintenir à jour un des sites de la Choisir la Vie et de la Marche pour la Vie,
    • à recruter des membres actifs dans la communauté des amis de Choisir la Vie pour diffuser l’information de la défense de la Vie.

    1 responsable Approvisionnement

    Logo-choisirvie_1Le responsable approvisionnement est membre du bureau de Choisir la Vie. Sous la responsabilité du trésorier, il/elle est en chargé de :

    • la veille des parutions des ouvrages, hors séries des revues amies (Famille Chrétienne, Homme nouveau, …) et autres publications en rapport avec la défense de la Vie,
    • de proposer au trésorier et à la présidente la liste et la quantité des achats,
    • de les commander et les faire livrer au siège de l’association,
    • de mettre en vente des ouvrages sur les sites internet de l’association, en liaison avec le responsable de l’informatique,
    • de mettre à disposition ces ouvrages à la vente, soit directement, soit par l’intermédiaire de membres de Choisir la Vie, sur les différents stands que l’association peut tenir tout au long de l’année,
    • de réapprovisionner les ouvrages en rupture de stock.

    Contact ici.

    Philippe Carhon

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • II.- Race, langage

    Nous continuons aujourd'hui notre cycle "Patrie" commencé le 8 juin, destiné aux jeunes militants et à ceux qui iront au CMRDS 2015*, à partir des cours de philo d'André Bridoux (1893-1982). Voici la deuxième des quatre lectures espacées de quinze jours.

    I.- Terroirs et frontières
    II.- Race, langage
    III.- Coutumes et communauté
    IV.- Patrie et humanité
    - billet 1949 remplaçant le 5000 francs Union française des 4 races -

    Préambule
    Nous avertissons le lecteur qu'il n'y a pas de "race française" au sens commun, mais que cette expression est une convention dialectique pour distinguer cet assemblage jusqu'ici réussi de peuples divers. D'ailleurs les rois parlaient à "leurs" peuples. A partir d'ici, c'est du Bridoux pur (sauf les ndlr).
    21.- La race
    On a pu soutenir que la communauté de race est à la base de la patrie, que les hommes se sentent unis dans la mesure où ils ont conscience d'appartenir à une même race dont ils sont dépositaires, et dont ils doivent assurer la permanence ainsi que la pureté. Ce point a été et est encore vivement discuté (le texte est de 1944).
    Il est certain qu'on trouve dans le monde de grandes divisions : race blanche, race noire, race jaune, que ces divisions se traduisent par des différences profondes dans les sentiments relatifs à l'origine, au destin, au patrimoine commun ; certain également que l'affinité du sang crée des liens entre les êtres et que des sols différents façonnent des hommes différents. 
    Plusieurs historiens ont donné à cette notion de race une grande importance. Augustin Thierry voit dans l'antagonisme des races une des causes essentielles des événements. L'Histoire de France d'Henri Martin, qui eut une si grande diffusion, est inspirée de la première à la dernière page par une idée unique : la permanence de la race et de l'esprit gaulois. "La France moderne, l'ancienne France, la Gaule sont une seule est même personne". De ce point de vue, un patriotisme ethnographique deviendrait concevable. Ces idées ont trouvé leur expression la plus extrême dans le livre de Gobineau (Essai sur l'inégalité des races, 1854) où la notion de pureté de race se trouve exaltée.
    On peut penser avec Renan que la race a joué un certain rôle à l'origine des sociétés ; mais ce rôle n'a jamais été absolument déterminant, et son importance a beaucoup diminué à mesure que le monde se compliquait et que les populations se brassaient. Observons d'ailleurs qu'il est impossible scientifiquement de définir la race pure. 

    Aujourd'hui, l'origine des races se perd dans les ténèbres incalculables. Depuis les temps préhistoriques, les mélanges ont été si nombreux qu'on ne saurait raisonnablement trouver de ce côté aucune indication précise pour tracer la frontière de deux peuples. L'ethnographie ne peut avoir aucune application politique.

    Ndlr : Les moyens scientifiques récents fondés sur les génomes, après l'avoir été sur les groupes sanguins, permettent de situer des agrégations territoriales, de suivre aussi des migrations sur l'espace et dans le temps.
    - en français du Québec -

    22.- La langue
    La langue, qui est en affinité avec la race, représente un des signes majeurs et un des éléments essentiels de la patrie. Il tombe sous le sens qu'une patrie c'est la maison commune d'une famille dont tous les membres se comprennent. L'étranger se reconnaît naturellement à l'impossibilité de comprendre et de se faire comprendre ; c'est un fossé profond.
    Une différence de langue crée de grandes dissemblances entre les hommes ; inversement, l'unité de langue est toujours une condition favorable à la formation de l'unité nationale aussi bien qu'à l'éclosion du sentiment de la patrie. C'est à juste titre qu'on parle de langue maternelle. La langue est bien plus qu'un moyen d'expression ; elle est créatrice, formatrice. Une langue donnée crée une représentation du monde particulière, et, grâce aux mots dont elle les enveloppe, donne peut-être leur principale réalité aux objets que nous distinguons. La langue crée en grande partie les sentiments, leur donne forme, consistance, les revêt d'une tonalité spéciale, les révèle même à la conscience des individus. Nous allons tous du langage des sentiments à leur réalité et nous avons l'expérience du déchet qui se produit malgré tous nos efforts de traduction, quand on passe d'une langue à une autre.
    La formation de la conscience est liée de beaucoup plus près qu'on ne croit à l'apprentissage de la langue nationale. C'est dans la langue que se capitalisent les œuvres des grands écrivains qui forment une partie si précieuse du trésor de la patrie. C'est par la langue que pénètrent en nous les souvenirs de nos ancêtres et le passé de notre pays. Il faudrait mentionner ici le rôle si important de la tradition orale qui enjambe les générations, même les siècles, et qui fait sentir de la manière peut-être la plus émouvante, la continuité de la patrie. La langue forme ainsi le lien entre les générations successives, elle est comme une mémoire permanente et collective des grands événements, des grands hommes, des traditions, des chants, des histoires, des légendes qui sont si importantes à l'origine de toutes les patries. Le langage joue un rôle plus grand encore comme trait d'union entre les générations successives que comme moyen de communication entre contemporains.
    Malgré tout, la frontière linguistique n'est pas absolument déterminante des frontières de la patrie. Des pays différents comme l'Angleterre et l'Amérique ont une même langue ; mais la Belgique en parle deux, la Suisse en parle trois. Il faut toutefois reconnaître que si la Suisse paraît s'accommoder de la diversité des langues, la Belgique n'est pas sans en souffrir. On peut d'autre part observer que la communauté de langue prédispose toujours les peuples à des relations amicales. Nous connaissons tous par exemple les bons rapports qui existent entre les habitants de la Suisse romande et leurs voisins français.

    Ndlr : Aussi fort que le liant linguistique est la communauté d'us et coutumes ; ce que nous aborderons dans la troisième lecture. 

    (*) Camp Maxime Real del Sarte organisé chaque été par l'Action française depuis 1953. On dirait aujourd'hui "université d'été".

    http://royalartillerie.blogspot.fr/