Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

tradition - Page 175

  • Du christianisme de masse au petit troupeau : pourquoi nous ne devons pas en avoir peur

    En 1958, celui qui était encore l'abbé Ratzinger rédigeait un texte passionnant consacré à la déchristianisation de l'Europe. Le site Benoît-et-moi vient de le traduire dans son intégralité : il mérite d'être lu. Au lieu d'encourager l'Eglise à chercher à tout prix à maintenir les apparences en distribuant les sacrements au plus grand nombre, au risque d'amplifier sa paganisation interne, le futur Benoît XVI annonçait au contraire qu'elle devrait renoncer à coïncider avec le monde et se réduire au petit troupeau, pour pouvoir annoncer clairement la bonne nouvelle aux nouveaux païens, qui se croient encore chrétiens. Extrait :

    "Ce n’est que si [l'Eglise] cesse d’être une évidence à bon marché, si elle entreprend de se présenter à nouveau elle-même comme ce qu’elle est que son message pourra parvenir jusqu’aux oreilles des nouveaux païens qui, jusqu’ici, peuvent encore se complaire dans l’illusion de n’être pas du tout des païens.
    Pareil renoncement à des positions extérieures entraînera aussi, il est vrai, la perte d’avantages précieux qui résultent indubitablement de l’actuelle imbrication de l’Eglise et de la sphère publique. Il s’agit là d’un processus qui se produira, avec ou sans la collaboration de l’Eglise, et auquel elle doit donc se préparer. D’une manière générale, il faut, dans la nécessaire progression de cette démondanisation de l’Eglise, distinguer précisément trois plans : le plan des sacrements, celui de l’annonce de la foi et celui de la relation personnelle entre croyants et incroyants.

    Le niveau des sacrements, jadis protégé par la discipline de l’arcane, est le niveau proprement existentiel intérieur à l’Eglise.Il faut qu’à nouveau il devienne clair que les sacrements sans la foi sont dépourvus de sens et l’Eglise devra ici, progressivement et avec beaucoup de prudence, renoncer à un rayon d’action qui ne fait, en définitive, que la tromper elle-même et tromper les hommes.

    Plus l’Eglise se délimitera elle-même, discernant ce qui est proprement chrétien, se réduisant au besoin au petit troupeau, plus réaliste sera la manière dont elle pourra et devra reconnaître que sa mission se situe au second niveau, celui de l’annonce de la foi. Si le sacrement est le lieu où l’Eglise se sépare et doit se séparer de ce qui n’est pas Eglise, la parole est la manière par laquelle elle prolonge le geste accueillant de l’invitation au festin du Seigneur.

    Sur le plan des relations personnelles, enfin, il serait totalement faux de conclure des limites que s’impose l’Eglise, requises pour ce qui relève des sacrements, à un isolement du chrétien croyant vis-à-vis de son prochain non croyant. Evidemment, parmi les croyants eux-mêmes, devra se reconstruire progressivement une sorte de fraternité des communiants qui se sentent reliés les uns aux autres par leur commune participation à la table du Seigneur, jusque dans la vie privée, savent pouvoir compter les uns sur les autres en cas de besoin, et constituent en vérité une famille. Mais cela ne doit pas entraîner une séparation sectaire; le chrétien devra plutôt être aussi, justement, un homme joyeux parmi les hommes, “homme avec eux” (Mitmensch) là où il ne peut être “chrétien avec eux” (Mitchrist).

    En résumé, voici ce que pouvons retenir à titre de conclusion de ce premier ensemble de réflexions : l’Eglise a d’abord connu une modification de ses structures qui l’a conduite du petit troupeau à l’Eglise universelle; depuis le Moyen Âge, elle coïncide en Occident avec le Monde. Aujourd’hui, cette coïncidence n’est plus qu’une apparence, qui cache la nature véritable de l’Eglise et du monde et empêche en partie l’Eglise de se livrer à sa nécessaire activité missionnaire. Ainsi, tôt ou tard, que l’Eglise le veuille ou non, s’accomplira aussi, après une modification de ses structures internes, un changement extérieur qui fera d’elle fera le pusillus grex, le petit troupeau."

    S'ensuit une catéchèse sur le petit nombre et la multitude : pourquoi ce petit troupeau de chrétiens se compliquerait-il la vie à chercher le Salut par la voie, jugée difficile, de l'Eglise, s'il est persuadé que de bons païens seront sauvés ? Le futur Benoît XVI nous renvoie au peuple élu : Dieu n'a certes pas choisi les juifs pour rejeter le reste de l'humanité, mais pour autant, il leur a confié un rôle particulier. Extrait :

    Lire la suite "Du christianisme de masse au petit troupeau : pourquoi nous ne devons pas en avoir peur"

    Louise Tudy

  • Julius Evola : « Les droits supérieurs »

    Le militarisme est, comme on le sait, une des bêtes noires des démocraties modernes, et la lutte contre le militarisme un de leurs mots d’ordre préférés, qui va de paire avec un pacifisme hypocrite et la prétention de légitimer la « guerre juste » sous la seule forme d’une nécessaire opération internationale de police contre un « agresseur ». Durant la période qui englobe la Première et la Seconde Guerre mondiale, le « militarisme prussien » est apparu aux démocraties comme le prototype du phénomène à conjurer. Nous constatons ici une antithèse caractéristique, qui concerne moins les relations entre groupes de nations rivales, que deux conceptions générales de la vie et de l’État, et même deux formes de civilisation et de société distinctes et irréconciliables. D’un point de vue historique et concret, il s’agit, d’une part, de la conception qui s’affirma surtout en Europe Centrale et notamment dans le cadre de la tradition germano-prussienne, d’autre part de celle qui s’affirma d’abord en Angleterre, pour passer ensuite en Amérique, et, d’une façon générale, chez les nations démocratiques, en étroite relation avec la primauté accordée aux valeurs économiques et mercantiles, et avec leur développement marqué dans le sens du capitalisme. Quant au prussianisme, nous avons déjà rappelé qu’il tire son origine d’une organisation ascétique et guerrière, celle de l’ancien Ordre des Chevaliers Teutoniques.

    Essentiellement, l’antithèse réside dans la conception du rapport qui doit exister entre l’élément militaire et l’élément bourgeois, et donc la signification et la fonction qu’on leur reconnaît respectivement dans l’ensemble de la société et de l’État. Pour les démocraties modernes – selon une conception qui, nous l’avons vu, s’est d’abord imposée en Angleterre, mère-patrie du mercantilisme -, l’élément primordial de la société est représenté par le bourgeois et la vie bourgeoise du temps de paix, dominé par des préoccupations de sécurité physique, de bien-être et de prospérité matérielle, le « développement des lettres et des arts » servant de cadre ornemental. Selon cette conception, c’est en principe l’élément « civil » ou, si l’on préfère, « bourgeois » qui doit gouverner l’État. Ses représentants président à la politique et – selon l’expression bien connue de Clausewitz – ce n’est que lorsque la politique, sur le plan international, doit être poursuivie par d’autres moyens, que l’on a recours aux forces armées. Dans ces conditions, l’élément militaire et, en général, guerrier, est réduit au rôle secondaire de simple instrument et ne doit ni s’intégrer ni exercer une influence quelconque dans la vie collective. Même si l’on reconnaît aux « militaires » une éthique propre, on ne juge pas souhaitable de la voir s’appliquer à la vie normale de la nation. Cette conception se relie étroitement, en effet, à la conviction humanitariste et libérale que la civilisation vraie n’a rien à voir avec cette triste nécessité et cette « inutile boucherie » qu’est la guerre ; qu’elle a pour fondement non les vertus guerrières mais les vertus « civiles » et sociales liées aux « immortels principes » ; que la « culture » et la « spiritualité » s’expriment dans le monde de la « pensée », des sciences et des arts, alors que tout ce qui relève de la guerre et du domaine militaire se réduit à la simple force, à quelque chose de matérialiste, dépourvu d’esprit.

    Dans cette perspective, plutôt que d’un élément guerrier et militaire, c’est de « soldats » que l’on devrait parler, car le mot « soldat » très proche par le sens de celui de « mercenaire », désignait à l’origine celui qui exerçait le métier des armes pour recevoir une solde. Il s’appliquait aux troupes à gages qu’une cité enrôlait et entretenait pour se défendre ou pour attaquer, puisque les citoyens proprement dits ne faisaient pas la guerre mais vaquaient, en tant que bourgeois, à leurs affaires privées. Aux « soldats » compris dans ce sens s’opposait le guerrier, membre de l’aristocratie féodale qui constituait le noyau central d’une organisation sociale correspondante et n’était pas au service d’une classe bourgeoise ; c’est le bourgeois, au contraire, qui lui était soumis, sa protection impliquant dépendance, et non suprématie par rapport à celui qui avait droit aux armes.

    Malgré la conscription obligatoire et la création des armées permanentes, le rôle reconnu au militaire dans les démocraties modernes demeure plus ou moins celui du « soldat ». Pour elles, répétons-le, les vertus militaires sont une chose, les vertus civiles une autre ; on met l’accent sur les secondes, ce sont elles auxquelles on se réfère, essentiellement, pour modeler l’existence. Selon la formulation la plus récente de l’idéologie qui nous occupe, les armées n’auraient d’autre rôle que celui d’une police internationale destinée à défendre la « paix », c’est-à-dire, dans le meilleur des cas, la vie paisible des nations les plus riches. Dans les autres cas, on voit se répéter, derrière la façade, ce qui se passa déjà pour la Compagnie des Indes et des entreprises analogues : les forces armées servent à imposer et à maintenir une hégémonie économique, à s’assurer des marchés et des matières premières et à créer des débouchés aux capitaux en quête de placements et de profits. On ne parle plus de mercenaires, on prononce de belles et nobles paroles, qui font appel aux idées de patrie, de civilisation et de progrès, mais, en fait, la situation n’a guère changé : on retrouve toujours le « soldat » au service du « bourgeois » dans sa fonction spécifique de « marchand », le « marchand », pris dans son acception la plus vaste, étant le type social, la caste qui trône au premier rang de la civilisation capitaliste.

    En particulier, la conception démocratique n’admet pas que la classe politique ait un caractère et une structure militaires ; ce serait, à ses yeux, le pire des maux : une manifestation de « militarisme ». Ce sont des bourgeois qui doivent, en tant que politiciens et représentants d’une majorité, gouverner la chose publique, et chacun sait combien souvent cette classe dirigeante, à son tour, se trouve pratiquement au service des intérêts et des groupes économiques, financiers, syndicaux ou industriels.

    À tout cela s’oppose la vérité de ceux qui reconnaissent les droits supérieurs d’une conception guerrière de la vie, avec la spiritualité, les valeurs et l’éthique qui lui sont propres. Cette conception s’exprime en particulier, dans tout ce qui concerne la guerre et le métier des armes, mais ne se limite pas à ce cadre ; elle est susceptible de se manifester aussi sous d’autres formes et dans d’autres domaines, au point de donner le ton à un type sui generis d’organisation politico-sociale. Ici les valeurs « militaires » se rapprochent des valeurs proprement guerrières ; on estime souhaitable qu’elle s’unissent aux valeurs éthiques et politiques pour constituer la base solide de l’État. La conception bourgeoise, antipolitique, de l’ « esprit » est ici repoussée, ainsi que l’idéal humanitaire et bourgeois de la « culture » et du « progrès ». On veut au contraire fixer une limite à la bourgeoisie et à l’esprit bourgeois dans les hiérarchies et l’ordre général de l’État. Cela ne signifie pas, bien entendu, que les militaires proprement dits doivent diriger la chose publique – en dehors de cas exceptionnels, un « régime de généraux » serait, dans les conditions actuelles, fâcheux – mais qu’on reconnaît aux vertus, aux exigences et aux sentiments militaires, une dignité supérieure. Il ne s’agit pas non plus d’un « idéal de caserne », d’une « casernisation » de l’existence (ce qui est une des caractéristiques du totalitarisme), synonyme de raideur et de discipline mécanique et sans âme. Le goût de la hiérarchie, des rapports de commandement et d’obéissance, le courage, les sentiments d’honneur et de fidélité, certaines formes d’impersonnalité active pouvant aller jusqu’au sacrifice anonyme, des relations claires et ouvertes d’homme à homme, de camarade à camarade, de chef à subordonné, telles sont les valeurs caractéristiques vivantes de ce que nous avons appelé la « société d’hommes ». Ce qui appartient au seul domaine de l’armée et de la guerre, ne représente, répétons-le, qu’un aspect particulier de ce système de valeurs.

    Julius Evola,

    Chapitre IX de « Les hommes au milieu des ruines »

    http://la-dissidence.org/2013/09/23/julius-evola-les-droits-superieurs/

  • IV.- Patrie et humanité

    Nous terminons aujourd'hui notre cycle "Patrie" commencé le 8 juin, destiné aux jeunes militants et à ceux qui iront au CMRDS 2015*, à partir des cours de philo d'André Bridoux (1893-1982). Voici la quatrième et dernière lecture.

    I.- Terroirs et frontières
    II.- Race, langage
    III.- Coutumes et communauté
    IV.- Patrie et humanité

    Nous terminons aujourd'hui notre cycle "Patrie" commencé le 8 juin, destiné aux jeunes militants et à ceux qui iront au CMRDS 2015*, à partir des cours de philo d'André Bridoux (1893-1982). Voici la quatrième et dernière lecture.

     

    Préambule

    L'année 1709 où le royaume de France est très menacé par la coalition des Anglais, Autrichiens et Hollandais dans la Guerre de Succession d'Espagne, Louis XIV appelle au sursaut la nation en ces termes : « Quoique ma tendresse pour les peuples ne soit pas moins vive que celle que j'ai pour mes propres enfants, quoique je partage tous les maux que la guerre fait souffrir à des sujets aussi fidèles, que j'aie fait voir à toute l'Europe que je désirais sincèrement les faire jouir de la paix, je suis persuadé qu'ils s'opposeraient eux-mêmes à la recevoir à des conditions également contraires à la justice et à l'honneur du nom français ». (texte intégral de l'appel du 12 juin 1709 lu dans les 39000 paroisses de France). En 1711, ce sera Denain ! Mais la force de cohésion et de riposte de la vieille nation gauloise doit être canalisée. A défaut, elle peut être dévastatrice comme l'ont montré les guerres européennes de la Révolution et de l'Empire. Voici ce qu'en dit Bridoux en 1944 :

    41.- Nécessité de son éducation : Patrie et Humanité

    Comme les sentiments familiaux, l'amour de la patrie doit être soumis à une éducation morale. Lorsqu'il est abandonné à lui-même, à plus forte raison lorsqu'il est soumis à des excitations imprudentes, il s'exaspère aisément ; il peut alors aveugler l'homme et l'entraîner à l'impérialisme, à la haine de l'étranger, au mépris des sentiments humains. Nous trouvons un excès de cet ordre dans le fameux vers de Corneille : «Albe vous a nommé, je ne vous connais plus.» Lorsqu'il est indiscipliné au contraire, loin de compromettre en nous les sentiments pacifiques et humains, il en facilité l'éclosion. 

    D'abord, on doit y puiser le ferme propos de ne jamais offenser la patrie des autres. Surtout, la patrie peut et doit être l'école de l'humanité ; c'est dans son atmosphère que nous faisons l'apprentissage de sentiments et des vertus qui pourront ensuite être étendus au-delà des frontières. Comment aimer les hommes si on ne les aime pas d'abord dans ses compatriotes ? Qu'on le veuille ou non, l'homme n'est pas un idéal abstrait ; il appartient à une patrie, comme à une famille ; on ne le trouve que là. Dans les relations humaines, il faut nécessairement compter avec les patries.

    Le sentiment d'appartenir à une patrie indépendante et prospère est dans l'âme d'un homme la pièce principale, la clef de voûte. Quand cette pièce vient à manquer, c'est-à-dire dans la ruine de la patrie, tout s'effondre. Le salut de la patrie maintient tout.

    Il y a peu de choses qui soient au-dessus de l'amour de la patrie et des devoirs qui lui correspondent. Clemenceau disait : «J'ai connu le monde, eh bien, pour moi ce qui compte, c'est l'amour de la France.» Peut-être n'y a-t-il rien de plus émouvant dans notre histoire que la visite qu'il fit en juillet 1918, dans les lignes de Champagne, aux troupes sacrifiées qui devaient faire face à la dernière offensive. Dans un des postes les plus menacés, les soldats lui offrirent un petit bouquet de fleurs des champs : «Mes enfants, leur dit-il, ces fleurs iront dans mon cercueil.» On sait qu'il a tenu parole.

    42.- La nation est une âme, un principe spirituel

    Avec le temps, les enfants d'une même patrie sentent de plus en plus la force du lien qui les unit. Ils acquièrent une sensibilité commune, ils sont rapprochés par les mêmes souvenirs et les mêmes espérances, ils sont animés d'un vouloir-vivre commun. A la longue ils prennent conscience de n'avoir qu'une seule âme, d'être une seule personne, de former une nation. La nation est un être collectif, qui possède néanmoins l'unité sprituelle, comme la personne, et qui en prend conscience. Nul ne l'a mieux dit que Renan, dans une page justement célèbre... Ndlr : que tous les royalistes connaissent par coeur (le fameux texte de 1882 est ici). 

    (*) Camp Maxime Real del Sarte organisé chaque été par l'Action française depuis 1953. Il se tiendra cette année au château d'Ailly, à Parigny (Loire) près de Roanne, du 17 au 23 août 2015.

    43.- Conclusion du cycle

    S'achève ici le cycle de quatre lectures préparatoires au CMRDS 2015. On peut aussi s'en passer et y aller quand même. Plutôt que de vous soumettre un résumé de synthèse dans le procédé académique, le Piéton du roi vous fait part en conclusion d'une réflexion métaphysique qui laisse aujourd'hui douter de l'élan du sacrifice patriotique.

    Dans les siècles passés, l'espérance de vie des gens en nos contrées était la moitié de celle d'aujourd'hui. On pouvait donc attendre la force de l'âge et disparaître par après, naturellement. La force de l'âge était aussi celle de combattre à la guerre et, même si l'envie de vivre aussi longtemps que possible existait bien sûr, le risque d'abréger une vie pas si longue finalement laissait accepter le risque de la perdre. On prête aux Sioux de Little Big Horn un orgueil raisonné dans la fameuse phrase «C'est un beau jour pour mourir!» mais on ne se disputera pas pour savoir si elle ne fut pas prononcée aussi sur bien des champs de bataille d'Europe s'il faisait beau et quand on se tuait à la main. L'expression courante utilisée pour tuer son adversaire était d'ailleurs de le "dépêcher".

    La société moderne a sacralisé la vie en voulant faire oublier par maints artifices à tous ses consommateurs leur fin inéluctable. L'instinct de survie de l'espèce est un renfort appréciable du mercantilisme, et pour tromper son monde jusqu'au bout on en vient même à embaumer les cons. Dans cet environnement qui pousse à vieillir le plus longtemps possible (certains disent "vivre vieux" mais la vérité c'est "vieillir" pour finir dans des branchements de tuyaux) il me semble hasardeux d'appeler au sacrifice la nation comme Louis XIV avait su le faire avant la bataille de Malplaquet.

    Les témoins de la mobilisation de 1939 me l'avaient confié : dans les trains de mobilisés, c'était bien plus la résignation que l'enthousiasme de 14, état d'esprit défaitiste que les observateurs mettront sur le compte des pertes de la Grande Guerre qui avaient touché toutes les familles, toutes les villes et villages : cette nation était déjà trop morte pour remettre ça ! Sans préjuger donc de la prochaine mobilisation, je crains que le ciment de la patrie ne s'effrite bientôt, non tant par les coups de boutoir des étrangers qui sont bien réels, que par la résignation des nationaux. Les patries meurent aussi, dit André Bridoux. Ceux qui accourent à nos frontières ont pour beaucoup perdu la leur.

    http://royalartillerie.blogspot.fr/2015/07/iv-patrie-et-humanit.html

  • Quand gestion rime avec tradition

    Nous étions un certain nombre à pressentir que la mondialisation ne constituait pas seulement un facteur d’uniformisation et de massification, mais provoquait également – et fort heureusement – en retour une réaffirmation, une réappropriation identitaire puisant sa légitimité dans de très anciennes stratifications ethno-culturelles.
    L’originalité de l’essai de Philippe d’Iribarne est d’appliquer cette vision à une sphère qui lui est généralement étrangère, voire hostile : celle de l’économie et plus précisément de l’organisation du travail en entreprise.
    Et son principal mérite est qu’il s’agit non pas d’un pamphlet, mais d’un véritable travail d’enquête.


    A partir de l’exemple de trois usines choisies dans chacun des trois pays retenus (la France, les Etats-Unis et les Pays-Bas), l’auteur reste fidèle à ce rythme ternaire en y effectuant un triple travail : de sociologue pour dépecer la manière dont se comporte le personnel, de la base à la direction ; d’historien pour rechercher dans la culture nationale quelques facteurs explicatifs de ce qu’il a observé sur le terrain ; d’économiste enfin, pour définir quelle sorte de gestion serait la plus adaptée à la sensibilité de chaque pays.

    Si aux Etats-Unis, c’est le contrat qui constitue la pierre angulaire des rapports sociaux, et aux Pays-Bas le consensus (ou à tout le moins sa recherche permanente), en France prédomine ce que l’auteur nomme très justement « la logique de l’honneur » qui fournit la trame autant que le titre de son ouvrage.

    Cette logique est le fruit de nombreux facteurs : l’indépendance d’esprit des ouvriers dans le respect des consignes, un vif amour-propre s’attachant à la réalisation des devoirs de leur état, des conflits ouverts et des ajustements largement informels, mais aussi l’entente sur un certain « devoir de modération » qui permet de travailler ensemble sans être obligé de bien s’entendre. Ce n’est donc pas la centralisation qui apparaît comme une caractéristique générale des rapports hiérarchiques français. Le plus frappant, en revanche, c’est qu’on repère des états qui constituent des sortes de charges donnant par elles-mêmes des responsabilités bien définies.
    Philippe d’Iribarne voit ainsi dans la logique de l’honneur l’explication fondamentale du comportement du Français au travail. Cet honneur, comme l’écrit Montesquieu, est « moins ce que l’on doit aux autres que ce que l’on doit à soi-même » (« ce que l’on se doit à soi-même » répond en écho Dominique Venner dans Le cœur rebelle) : il est intimement lié à la fierté que l’on a de son rang et à la crainte d’en déchoir. Ainsi sont systématiquement stigmatisées, dans les rapports hiérarchiques, les attitudes contraires à ce type d’honneur, du « petit chef » au parvenu en passant par le courtisan qui siège dans les états-majors…
    Rendre service sans être servile favorise la bonne gestion, ainsi que la recherche du meilleur parti à tirer de ce que nous sommes, sans vouloir « casser » les ordres, les états, les corps qui sont consubstantiels à la société française.

    Bien différent est notamment le modèle américain, notre principal adversaire de la guerre économique mondiale.
    Le modèle dont il s’inspire (le « contrat ») n’élimine évidemment pas, dans l’entreprise, les pressions de toute nature auxquelles l’encadrement pourra soumettre les ouvriers, mais il est censé empêcher qu’elles soient « unfair », c’est-à-dire injustes ou déloyales. Vieil héritage du mélange primordial et détonant entre « éthique protestante » et « esprit du capitalisme »…
    Car pour que le système américain fonctionne, il faut que les supérieurs respectent, au-delà de la lettre des textes, les principes moraux d’égalité des personnes qui régissent le credo politique des Etats-Unis. Un homme comme J. Watson, le fondateur d’IBM, avait fort bien compris que « le respect pour les individus » constitue le coeur de la philosophie de l’entreprise, et il précisait que cette orientation « n’est pas motivée par l’altruisme, mais par la simple conviction que si nous respectons nos gens et les aidons à se respecter eux-mêmes, l’entreprise fera le maximum de profit ».

    La modernité ne triomphe donc jamais sans partage : elle doit composer avec les valeurs de toujours qui fondent les sociétés sur lesquelles elle s’est abattue.
    C’est le principal mérite de cet essai remarquable, qui n’a pas pris une ride depuis sa parution il y a plus de 10 ans, que de démontrer que les formes d’intégration des individus à une collectivité donnée (nation ou entreprise) ne relèvent pas d’un sentiment diffus d’appartenance, mais d’une véritable modélisation par des traditions qui conditionnent la structure même de la « conscience morale ».
    Et c’est ainsi que Marx meurt encore une fois, tandis que les traditions sur-vivent.

    G.T., 03/03/2003

    La logique de l’honneur, gestion des entreprises et traditions nationales, de Philippe d’Iribarne, Points Seuil 1993 (épuisé).

    http://www.polemia.com/quand-gestion-rime-avec-tradition/

  • Chevauchée d'Arthur

    La chevauchée littéraire, devenue mythique d’Artus
    Nous avons longtemps hésité avant de classer l'article d'Hervé Glot, issu d'une contribution au magazine des Amis de l'écrivain normando-breton, Jean Mabire . Il avait sa place dans notre rubrique "émotion/réflexion", car l'histoire du magazine Artus relève d'abord de la littérature, de la poésie, de l'image et de l'imaginaire. Mais par la vocation ambitieuse qu'elle s'assignait, au service de la large culture celte, toujours vivante et ardente, par l'enthousiasme  qu'elle a suscité auprès d'artistes, d'intellectuels, du public, par l'impulsion enfin qui continue de nourrir rêves et convictions, elle relève finalement de la rubrique "communautés vivantes". 
    Guilhem Kieffer
    "Difficile de prendre individuellement la parole au sujet d’une aventure qui fut avant tout collective, d’autant que les années ont en partie gommé le contexte qui vit la naissance et l’évolution de la revue Artus, puis, par la suite, des éditions du même nom. Mais soit, je tenterai d’être le chroniqueur concis et néanmoins fidèle d’une chevauchée qui s’est étalée dans le temps et bien sûr, comme tout corps vivant, a initié ou subi ses propres métamorphoses.
    L’affaire est ancienne, puisque c’est en 1979 que fut fondée l’association éditrice de la revue, avec pour dessein d’explorer les voies de la culture celtique d’hier, et d’en faire entendre les voix d’aujourd’hui. Cette association naissait en Bretagne, à Nantes capitale du duché, et Jean-Louis Pressensé en était le directeur et le premier rédacteur. Artus : le nom avait, bien sûr, été choisi en référence au roi de la Table Ronde, dont le royaume légendaire s’étendait sur les deux rives de la Manche. 
    Il élargissait considérablement le réduit breton auquel nous étions certes attachés… mais à condition d’exercer toute liberté dans les instants où il nous siérait de larguer les amarres, comme en témoignait le sous-titre "pays celtiques et monde nordique". L’association était née d’une réaction contre une certaine vision en vogue dans les années 70, celle d’une Bretagne étroite, suffisante et, pour finir, morte d’un trop plein "de légitimes revendications et de droits imprescriptibles"…
    Sources et survivances d’un imaginaire celtique
    Nous souhaitions rechercher, au sein d’un univers plus large, les sources et les survivances d’un imaginaire celtique. Et nous nous interrogions: « Segalen est-il moins celte quand il compose Les Immémoriaux, Kenneth White quand il décrit Hong-Kong, Michel Mohrt quand il rédige "L’ours des Adirondacks ?" »
    Dès lors se posait le problème du contenu que nous entendions donner au terme « celtique ». Pour ma part, très sensible à l’enseignement que prodiguait (parfois dans la douleur) Christian-J. Guyonvarc’h, l’Irlande, avec sa mythologie miraculeusement transmise, était un des conservatoires et l’un des foyers où aller chercher les brandons encore vivants du grand récit. Des brandons à raviver parce que, sans cette lueur venue de ses franges "barbares’", l’Europe, qui cherchait à s’inventer, faisait l’impasse sur une partie de son âme (elle a fait mieux depuis !). De notre point de vue, c’était pour les artistes, les créateurs, se priver d’une source d’inspiration dont des écrivains majeurs, comme Yeats ou Joyce (bon gré, mal gré), avaient fait le suc de leur œuvre, et dont le cinéma s’emparait désormais avec gourmandise. J’aime toujours rappeler que l’Irlande, un tout petit pays, peut se flatter d’avoir porté, bien au-delà de son nombril, la lumière de ses écrivains et que l’imaginaire est une pensée vivante, une flamme que l’on ravive au contact de la diversité du monde. 
    Pourtant, la volée de bois vert ne vint pas des Bretons pur beurre : il apparut rapidement que l’usage que nous faisions des termes celte ou celtique, et ce que nous affirmions comme un héritage mésestimé étaient, pour certains, des vocables strictement interdits, des territoires de la pensée absolument prohibés. Passons sur ces polémiques, elles n’en méritent pas davantage.
    Un sentiment géographique et quasi climatique  
    Nous cherchions à faire partager un sentiment géographique et quasi climatique : cette Europe du nord-ouest, atlantique et baltique, est (de toute évidence) un mélange de terre et d’eau, un espace terraqué aux limites indécises, aux lumières parfois incertaines et aux origines parfois contradictoires. Nous souhaitions faire naître peu à peu, par les textes des chercheurs, ceux des écrivains et des poètes, les œuvres des photographes, des peintres ou des graveurs, etc, une esthétique, un esprit, qui donneraient à la revue une couleur que j’espérais singulière. 
    Jean-Louis Pressensé avait, au tout début de l’aventure, suggéré cet en-dehors des territoires trop arrimés, en évoquant l’Artusien en devenir : « Etre enfant du granit, de la houle, des forêts et du vent, être pétri de fidélité, de folie et de rêves…» Et, effectivement, les filiations furent de cœur, de consanguinité spirituelle, de générosité, jamais fondées sur l’intérêt ou le conformisme idéologique. 
    La revue fut, pour bien des rédacteurs, une école pratique et un centre de formation intellectuelle. Nous approfondissions nos compétences techniques, passant de la terrible composphère, fleuron de chez IBM, à l’ordinateur, et la table de la salle à manger, qui servait de table de montage, conserve les ineffaçables stigmates du cutter de mise en page : à ces moments-là, il fallait penser avec les mains, non sans avoir affirmé, quelques instants auparavant, après Rimbaud, que la main à plume valait bien la main à charrue.
    Nous allions vers les artistes ou les chercheurs par inclination personnelle, aussi bien que par curiosité pour qui nous intriguait. Ainsi, la revue développait son contenu, tandis que les numéros sortaient avec la régularité qu’autorisaient nos occupations professionnelles. Artus a fédéré des énergies, confronté des individualités et surtout nous a conforté dans le sentiment que l’équilibre, le nôtre en tout cas, se trouve où cohabitent le travail des savants et le chant des poètes.
    Un équilibre où cohabitent le travail des savants et le chant des poètes
    Peu à peu, nous avons orienté notre publication vers des thèmes plus précis. Parurent ainsi "Le Graal", "A chacun ses Irlande", "Au nord du monde", "Harmonique pour la terre", "L’Amour en mémoire", "Ecosse blanches terres", "Mégalithes", "Archipels, vents et amers", autant de titres qui signaient des affinités électives, des rencontres insolites ou prévisibles. Avec le recul, cette formule éditoriale a eu le grand avantage d’ouvrir un espace accueillant et de permettre la constitution d’un noyau de collaborateurs, qui auront trouvé dans le rythme revuiste, à la fois souplesse, diversité et régularité. 
    Les universitaires Jacques Briard pour l’archéologie, Christian-J. Guyonvac’h pour le domaine celtique, Léon Fleuriot pour les origines de la Bretagne, Philippe Walter pour la littérature arthurienne, Régis Boyer pour le monde nordique, Gilbert Durand pour le vaste champ de l’imaginaire, furent parmi d’autres, nos guides et nos interlocuteurs. Patrick Grainville et Kenneth White nous donnèrent de sérieux coups de main. Philippe Le Guillou a été le compagnon de nos rêveries scoto-hiberniennes. Michel Le Bris a bercé nos songes romantiques au rythme des puissances de la fiction; quant à Pierre Dubois, il a été pour nous tous l’empêcheur de raisonner en rond, le Darby O’Gill des raths et des moors.
    La revue a permis, en outre, de créer un lectorat qui est naturellement resté fidèle lors du glissement -amorcé en douceur au milieu des années 80- de la revue vers la maison d’édition, ayant ainsi, pour effet, de résoudre partiellement le problème de la diffusion.
    Après s’être essayé à la publication de textes relativement courts : "Enez Eussa" de Gilles Fournel, "Marna" d’Yvon Le Menn, "la Main à plume" de Philippe Le Guillou, suivront une vingtaine de livres dont "Ys dans la rumeur des vagues" de Michel Le Bris, ou "Les Guerriers de Finn" de Michel Cazenave. Des albums sont consacrés à des peintres, des sculpteurs, des graveurs, des photographes (Yvon Boëlle, Jean Hervoche, Carmelo de la Pinta, Bernard Louedin, Sophie Busson, Jean Lemonnier, Geneviève Gourivaud).  
    Avec Pierre Joannon, nous éditerons un gros album, "L’Irlande ou les musiques de l’âme", une somme menant de la protohistoire à la genèse de l’Irlande contemporaine, que reprendront les éditions Ouest-France. Toujours à l’affut des méandres de la création, sous la direction de Jacqueline Genêt, de l’université de Caen, nous avons publié les variations des écrivains de la renaissance culturelle irlandaise, autour de la légende de Deirdre. 
    Depuis ces temps de fondation, d’autres livres bien sûr sont parus, parfois en coédition avec Hoëbeke ou Siloë. Citons "Arrée, l’archange et le dragon", "Des Bretagne très intérieures", "Une Rhapsodie irlandaise", plus récemment "Lanval" et ,dernier en date, "Les îles au nord du monde", un texte de Marc Nagels illustré par Didier Graffet, avec des photographies de Vincent Munier.
    Un numéro spécial avait marqué un tournant dans l’histoire d’Artus. Ce n’était déjà plus le fascicule habituel, mais un véritable album titré "Brocéliande ou l’obscur des forêts". Il allait nous conduire vers une autre direction : une heureuse conjonction permit à Claudine de créer et d’asseoir" au château de Comper" le Centre de l’Imaginaire Arthurien. Mais cela est une autre histoire, et je ne voudrais pas m’approprier abusivement ce qui appartient à une fraternité sûrement plus vaste que la mienne, sinon en rappelant ce que pourrait être… une errance arthurienne.
    Vagabondage dans l’espace arthurien
    Histoire des hommes et de leur imaginaire, rêves, foi, mythes, voilà un terrain de pérégrinations assez inépuisable, au milieu duquel l’héritage celtique et la légende arthurienne brillent, aujourd’hui, d’un éclat particulier, avec leur cortège de prouesses et d’enchantements, dont le moindre n’est pas la promesse de la quête.
    Le roman arthurien n’a pas inventé la quête, mais il lui a donné une couleur et une dimension renouvelées. La quête chevaleresque n’est ni la descente aux Enfers d’Orphée ou de Virgile, la fuite d’Énée ou la dérive involontaire d’Ulysse. À travers d’innombrables épreuves, dont on ne sait dans quelle réalité elles se déroulent, elle unit, à un voyage qui porte ordre et lumière là où règne le chaos, un cheminement intérieur, recherche de perfection ou d’absolu.
    Au centre de la cour arthurienne, la Table Ronde rassemble les meilleurs chevaliers, venus du monde entier briguer l’honneur de servir. Alors, commencent les expéditions, entreprises sur un signe, une requête, un récit marqué d'étrangeté. Lorsqu’il prend la route, chaque chevalier devient, à lui seul, l’honneur de la Table Ronde et la gloire du roi. Il forme l'essence même de la chevalerie arthurienne, affirmant la nécessité de l'errance, le dédain des communes terreurs, la solitude, qui ne s’accompagne que d’un cheval et d’une épée. Il ne sait ni le chemin à suivre, ni les épreuves qui l'attendent. Un seule règle, absolue, lui dicte de « prendre les aventures comme elles arrivent, bonnes ou mauvaises ». Il ne se perd pas, tant qu’il suit la droite voie, celle de l'honneur, du code la chevalerie.
    La nécessité de la Quête est partie intégrante du monde arthurien. Au hasard de sa route, le chevalier vient à bout des forces hostiles. Il fait naître l’harmonie, l’âge d’or de la paix arthurienne dans son permanent va et vient entre ce monde-ci et l’Autre Monde, car l’aventure, où il éprouve sa valeur, ne vaut que si elle croise le chemin des merveilles. Sinon elle n’est qu’exploit guerrier, bravoure utilitaire. Seul, le monde surnaturel, qui attend derrière le voile du réel, l’attire, et lui seul est qualifiant.
    Les poètes recueillent la Matière de Bretagne vers le XIIe siècle, de la bouche même des bardes gallois et, sans doute, bretons. Malgré le prestige du monde antique et des romans qu’il inspire et qui ne manquent pas de prodiges, la société cultivée découvre, fascinée, les légendes des Bretons (aujourd’hui nous parlerions des Celtes), un univers culturel perçu comme tout autre, d’une étrangeté absolue. Le roman, cette forme nouvelle nourrie de mythes anciens, donne naissance à des mythes nouveaux, la Table Ronde, le Graal, l’amour de Tristan pour Iseult, Merlin… Parmi les référents culturels de l’Europe, en train de naître, elle s’impose en quelques dizaines d’années, du Portugal à l’Islande, de la Sicile à l’Écosse.
    La légende celtique, mêlée d’influences romanes ou germaniques, constitue une composante fondamentale pour l’Europe en quête d’une identité qui transcende les nécessités économiques et politiques. Mais le thème de la quête représente, plus fondamentalement croyons-nous, un itinéraire proprement spirituel, initiatique ou mystique même, pour certains. Elle manifeste, aussi, un besoin d’enracinement, la recherche de valeurs anciennes, prouesse, courtoisie, fidélité, largesse, l’aspiration à l’image idéale de ce que nous pourrions être.
    Une fois de plus, le roi Arthur revient : non pas la figure royale, mais l’univers de liberté et d’imaginaire qu’il convoie. A qui s’interroge sur cette postérité tenace, sur ces résurrections insistantes, on peut trouver des raisons, dans le désordre, culturelles, patrimoniales, psychanalytique, politiques, artistiques. Pour nous, nous dirons, simplement et très partialement, qu’il s’agit de la plus belle histoire du monde, et qu’il suffit de revenir au récit, à ces mots qui voyagent vers nous, depuis plus de huit siècles, pour comprendre que les enchantements de Bretagne ne sont pas près de prendre fin."
    Hervé Glot 

  • Féroces et féminines, drôles et cruelles, ce sont les brigandes !

    Elles sont jeunes, belles, sensuelles et de droite, tendance "cathos-tradis" et font de plus en plus parler d’elles sur la toile ! On les appelle les "brigandes", ce groupe musical féminin qui devient de plus en plus populaire dans les milieux que le système classe ’à la droite de la droite’ ! Ce n’est pas tant leurs sujets de prédilection, qu’il s’agisse des politicards de la franc-maçonnerie ou encore de l’islam, qui interpellent que leur ’style’ qui détonne. Car ces demoiselles ont un reel talent tant sur le plan musical (très ’sixties’) que sur le plan de l’écriture avec des textes mélangeant l’ironie, la cruauté et, parfois, la gauloiserie, le tout accompagné par de belles voix douces et féminines contrastant avec la violence desdits textes ce qui contribue a accentuer leur force de frappe !

    Par ailleurs, lorsqu’on écoute leurs chansons, on s’aperçoit que ces demoiselles semblent contredire l’impression que l’on a vis-a-vis des milieux dits "cathos" qui n’ont pas la réputation d’avoir un humour particulièrement développé !

    Bref, pour toutes ces raisons, ces charmantes jeunes femmes méritaient bien un article !

    Interview de Marianne, leader du groupe des Brigandes

     Voir la suite

  • Le Comité invisible revient… par Georges FELTIN-TRACOL

    En 2007, un collectif anonyme appelé le Comité invisible publiait L’insurrection qui vient. Présentés comme issus de la mouvance d’ultra-gauche, certains de ses membres supposés, dont Julien Coupat, furent de bon matin arrêtés dans une commune rurale de Corrèze, mis en examen, détenus et accusés du sabotage d’une caténaire de ligne T.G.V., suite à la machination de Tarnac. Le pouvoir sarközyste orchestra cette manipulation politico-judiciaire pour de ténébreuses raisons. Loin de les abattre, la répression renforça la cohésion du groupe. Pendant ce temps, Le Comité invisible continuait ses travaux, d’où cette nouvelle parution : À nos amis. On y trouve un terrible constat : les insurrections sont bien venues. Mais pour quels effets notables ? 

    Ce nouvel essai polémique au style ciselé et incisif lance des affirmations osées. « Toutes les proclamations hypocrites sur le caractère sacré de l’« environnement », toute la sainte croisade pour sa défense, ne s’éclairent qu’à la lueur de cette nouveauté : le pouvoir est lui-même devenu environnemental, il s’est fondu dans le décor (p. 87). » Pis, « la vérité quant à la nature présente du pouvoir, chaque Européen en a un exemplaire imprimé dans sa poche. Elle se formule ainsi : le pouvoir réside désormais dans les infrastructures de ce monde. Le pouvoir contemporain est de nature architecturale et impersonnelle, et non représentative et personnelle (p. 83) ». Dorénavant, « la véritable structure du pouvoir, c’est l’organisation matérielle, technologique, physique de ce monde (p. 85) ». Le Comité invisible écarte par conséquent toutes les oppositions actuellement en cours.

    Versé dans les arts de la guerre, le livre se réfère autant aux stratèges officiels chinois de la Guerre hors limites, au général français Vincent Desportes, au théoricien français de la contre-insurrection, David Galula, qu’au sociologue allemand Ferdinand Tönnies ou au polémologue et philosophe militaire suisse Bernard Wicht. L’essai critique tout le monde, des droites nationales et populistes au camarade trotsko-mitterrandien Jean-Luc Mélenchon sévèrement taclé pour son occidentalisme caché. « “ Mettre l’humain au centre ”, c’était le projet occidental. Il a mené où l’on sait. Le moment est venu de quitter le navire, de trahir l’espèce (p. 33). » L’auteur exige « non un retour à la terre, mais un retour sur terre. Ce qui fait la force de frappe des insurrections, leur capacité à durablement ravager l’infrastructure de l’adversaire, c’est justement leur niveau d’auto-organisation de la vie commune (p. 89) » afin d’affronter « le pouvoir [qui], désormais, est l’ordre des choses même, et la police chargée de le défendre (p. 86) ». La prise de conscience est radicale et risque de déstabiliser les derniers abonnés de Libération. Le Comité invisible assure que, non seulement « il n’y a pas d’humanité, il n’y a que des terriens et leurs ennemis, les Occidentaux de quelque couleur de peau qu’ils soient (pp. 33 – 34) ». Alexandre Douguine écrit pour sa part que « le rejet du chauvinisme, du racisme et de la xénophobie procède d’abord chez moi d’une fidélité à la philosophie des premiers Eurasistes, qui soulignaient de façon positive le mélange de races et d’ethnies dans la formation et le développement de l’identité russe et surtout grand-russe. Il est par ailleurs une conséquence logique des principes de la géopolitique, selon lesquels le territoire détermine en quelque sorte le destin de ceux qui y vivent (le Boden vaut plus que le Blut) (1) ». Tout pacifisme est évacué parce qu’« il n’y aura jamais de paix sur la terre. Abandonner l’idée de paix est la seule paix véritable (p. 39) ». Quant au combat forcément démocratique, l’auteur le dévalue fortement : « ce n’est pas parce qu’on lutte contre un tyran, qu’on lutte pour la démocratie – on peut aussi bien lutter pour un autre tyran, le califat ou pour la simple joie de lutter (p. 53) ».

    Fort de cet ensemble d’observations, À nos amis assure que « la tradition révolutionnaire est frappée de volontarisme comme d’une tare congénitale (p. 236) ». Or Stéphane Rials ne caractérisait-il pas la droite contre-révolutionnaire comme « l’horreur de la volonté (2) » ? Que le Comité invisible en vienne à critiquer le volontarisme risque de le conduire à terme vers ce rivage bien perdu… Leur hostilité à l’État, semblable à certains penseurs contre-révolutionnaires, se complète d’une défiance accrue envers l’individu, surtout quand celui-ci devient « sur-moderne », hédoniste et narcissique 2.0. De ce fait et dans le cadre mondialisé, il paraît évident que « pour l’individu, il n’y a de liberté que surveillée (p. 128) ». En effet, « la liberté et la surveillance, la liberté et le panoptique relèvent du même paradigme de gouvernement. L’extension infinie des procédures de contrôle est historiquement le corollaire d’une forme de pouvoir qui se réalise au travers de la liberté des individus (p. 127) », ce qui signifie que le libéralisme est intrinsèquement répressif. 

    Le Comité invisible se montre ainsi prémonitoire dans la restriction croissante et subreptice des libertés. Écrit plusieurs mois avant la sinistre loi anti-terroriste Hollande – Valls – Cazeneuve – Taubira, il avertit que « l’objet de la grande récolte des informations personnelles n’est pas le suivi individualisé de l’ensemble de la population. Si l’on s’insinue dans l’intimité de chacun et de tous, c’est moins pour produire des fiches individuelles que de grandes bases statistiques qui font sens par le nombre. Il est plus économe de corréler les caractéristiques communes des individus en une multitude de “ profils ”, et les devenirs probables qui en découlent. On ne s’intéresse pas à l’individu présent et entier, seulement à ce qui permet de déterminer ses lignes de fuite potentielles. L’intérêt d’appliquer la surveillance sur des profils, des “ événements ” et des virtualités, c’est que les entités statistiques ne se révoltent pas, et que les individus peuvent toujours prétendre ne pas être surveillés, du moins en tant que personnes (pp. 115 – 116) ». Dans ce grand flicage statistique et numérique, un grand rôle revient à l’ingénieur « le spécialiste et donc l’expropriateur en chef des techniques, celui qui ne se laisse affecter par aucune d’entre elles, et propage partout sa propre absence de monde. C’est une figure triste et serve (pp. 125 – 126) ». À son exact opposé se trouve le hacker qui « se demande “ comment ça marche ? ” pour en trouver les failles, mais aussi pour inventer d’autres usages, pour expérimenter. Expérimenter signifie alors : vivre ce qu’implique éthiquement telle ou telle technique (p. 126) ». Il y a dans cette figure le croisement du flibustier et de l’informaticien génial. Il se doit cependant s’appuyer sur des assises physiques solides. Lesquels ? Survient alors la belle surprise de l’essai. « À défaut de pouvoir puiser dans la tradition révolutionnaire […], on peut s’en remettre à la mythologie comparée (p. 237). » Et d’oser invoquer Georges Dumézil ! Certes, il le relise et l’accommode à leur manière. « Omettons la hiérarchie entre les “ fonctions ” et parlons plutôt de dimensions. Nous disons ceci : toute puissance a trois dimensions, l’esprit, la force et la richesse. La condition de sa croissance est de les tenir toutes trois ensemble. En tant que puissance historique, un mouvement révolutionnaire est ce déploiement d’une expression spirituelle – qu’elle prenne une forme théorique, littéraire, artistique ou métaphysique -, d’une capacité guerrière – qu’elle soit orientée vers l’attaque ou l’autodéfense – et d’une abondance de moyens matériels et de lieux (pp. 237 – 238). » 

    Le recours à Dumézil peut être salutaire d’autant que « nous ne vivons pas, depuis 2008, une brusque et inattendue “ crise économique ”, nous assistons seulement à la lente faillite de l’économie politique en tant qu’art de gouverner. L’économie n’a jamais été ni une réalité ni une science; elle est née d’emblée, au XVIIe siècle, comme art de gouverner les populations (pp. 108 – 109). » Que faire alors ? Mieux, « comment s’arracher à présent à l’attraction du local ? (p. 229) » puisque l’auteur n’oppose pas le mondial au local : il les récuse simultanément ! « Nous partons d’un tout autre   présupposé : pas plus qu’il n’y a de “ nature ”, il n’y a de “ société ”. […] Pas de société, donc, mais des mondes (p. 195). » « Il y a tout à perdre à revendiquer le local contre le global, justifie-t-il. Le local n’est pas la rassurante alternative à la globalisation, mais son produit universel : avant que le monde ne soit globalisé, le lieu où j’habite était seulement mon territoire familier, je ne le connaissais pas comme “ local ”. Le local n’est que l’envers du global, son résidu, sa sécrétion, et non ce qui peut le faire éclater (pp. 190 – 191). » Le local « est une contraction du global, que l’on fait consister ou non (p. 191) ». Face à « l’État [qui] est la mafia qui a vaincu toutes les autres, et qui a gagné en retour le droit de les traiter en criminelles (p. 192) », il importe de valoriser d’une manière discrète la commune, ce « pacte de se confronter ensemble au monde. C’est compter sur ses propres forces comme source de sa liberté. Ce n’est pas une entité qui est visée là : c’est une qualité de lien et une façon d’être au monde (pp. 201 – 202) ». Elle « revient au moment même où l’État et la bourgeoisie s’effacent comme forces historiques (p. 200) ». Puisque « la plupart de nos belles démocraties occidentales sont devenues des régimes policiers parfaitement décomplexés, tandis que la plupart des régimes policiers de ce temps arborent fièrement le titre de “ démocratie ” (p. 64) », faut-il se séparer territorialement ? « Faire sécession, c’est habiter un territoire, assumer notre configuration située du monde, notre façon d’y demeurer, la forme de vie et les vérités qui nous portent, et depuis là entrer en conflit ou en complicité. […] Faire sécession, c’est rompre non avec le territoire national, mais avec la géographie existante elle-même. C’est dessiner une autre géographie, discontinue, en archipel, intensive – et donc partir à la rencontre des lieux et des territoires qui nous sont proches, même s’il faut parcourir 10 000 km (pp. 186 – 187). » Dans son premier essai de géopolitique, Aymeric Chauprade défendait déjà cette géographie politique mondiale en archipels culturels (3).

    Qu’on ne s’étonne pas si le Comité invisible entend repenser la guerre et non l’éviter. « La guerre n’est pas le carnage, mais la logique qui préside au contact de puissances hétérogènes. Elle se livre partout, sous des formes innombrables, et le plus souvent par des moyens pacifiques. S’il y a une multiplicité de mondes, s’il y a une irréductible pluralité des formes de vie, alors la guerre est la loi de leur co-existence sur cette terre (p. 140). » L’essai marque son intérêt pour la géopolitique grecque antique et la polis. L’auteur collectif célèbre « la démocratie athénienne [qui] est une démocratie hoplitique. On y est citoyen parce que l’on y est soldat, d’où l’exclusion des femmes et des esclaves (pp. 137 – 138) ». L’autre référence qui change des habituels théoriciens de « gauche » est la Res Publica à Rome. L’essai rappelle qu’« être libre et être lié, c’est une seule et même chose. Je suis libre parce que je suis lié, parce que je participe d’une réalité plus vaste que moi. Les enfants des citoyens, dans la Rome antique, c’étaient des liberi : c’était, au travers d’eux, Rome qui grandissait. C’est dire si la liberté individuelle du “ je fais ce que je veux ” est une dérision, et une arnaque (p. 129) ». 

    Fustigeant au passage les thèses du doctrinaire gauchiste italien Antonio Negri et Michael Hardt ainsi que les « délires de Proudhon (p. 210) », À nos amis n’hésite pas à souhaiter le Polémos et à son « combustible » premier, le peuple et ses fureurs populaires. D’ailleurs, « “ populaire ” vient du latin populor, “ ravager, dévaster ” (p. 54). » La conflictualité est une part inhérente à l’être humain comme le soulignent depuis longtemps les auteurs « d’en face ». « Il faut aller jusqu’à reconnaître que la guerre est en nous – la guerre sainte, disait René Daumal. La paix n’est pas plus possible que désirable. Le conflit est l’étoffe même de ce qui est. Reste à acquérir un art de le mener, qui est un art de vivre à même les situations, et suppose finesse et mobilité existentielle plutôt que volonté d’écraser ce qui n’est pas nous (p. 140). »

    Le Comité invisible constate avec lucidité que « tant que la perspective d’un soulèvement populaire signifiera pénurie certaine de soins, de nourriture ou d’énergie, il n’y aura pas de mouvement de masse décidé. En d’autres termes : il nous faut reprendre un travail méticuleux d’enquête. Il nous faut aller à la rencontre, dans tous les secteurs, sur tous les territoires où nous habitons, de ceux qui disposent des savoirs techniques stratégiques (p. 96) ». Acquérir, mieux recueillir et transmettre d’anciennes connaissances (plantes médicinales, agriculture écologique, pratiques artisanales, techniques industrieuses, etc.) constitue le point de départ indispensable de toute véritable conjuration.

    Déjà, au-delà des Alpes, CasaPound applique avec un véritable succès certaines formes préconisées de militantisme. Dans l’ancienne Allemagne de l’Est, des noyaux militants N.P.D. (Parti national-démocrate d’Allemagne) implantent dans des villages des « maisons de l’identité allemande ». En Grèce, malgré la persécution policière et médiatique, Aube dorée poursuit son travail en tissant un solide maillage social. Cet essai est donc bienvenu. Observons qu’il s’intitule À nos amis et non À nos camarades. Un quelconque Didier Daeninckx de bas-étage pourrait y voir un clin d’œil à la Librairie de l’Amitié tenue à Paris au milieu des années 1960 par Europe Action ainsi qu’à l’habituelle salutation gréciste… Soyons pour une fois réactifs et conscients des enjeux. Cet essai peut nous y aider. Plus que des « intellectuels organiques », devenons enfin des militants en phase avec nos peuples. 

    Georges Feltin-Tracol

    Notes

    1 : « Qu’est-ce que l’eurasisme ? Une conversation avec Alexandre Douguine », dans Krisis, n° 32, juin 2009, p. 153.

    2 : cf. Stéphane Rials, « La droite ou l’horreur de la volonté », dans Révolution et Contre-Révolution au XIXe siècle, D.U.C. – Albatros, 1987, pp. 53 – 68.

    3 : cf. Aymeric Chauprade, L’Espace économique francophone. Pour une francophonie intégrale, Éditions Ellipses, 1996.

    • Comité invisible, À nos amis, La Fabrique (64, rue Rébeval, 75019 Paris), 2014, 242 p., 10 €.

    http://www.europemaxima.com/

  • Les évêques du Nigéria dénoncent la propagande LGBT imposée par les autorités occidentales

    Quelques jours après l’imposition du « mariage » homosexuel à tous les Etats américains par la Cour suprême des Etats-Unis, la conférence des évêques catholiques du Nigeria a réaffirmé, dans un communiqué, sa défense du mariage traditionnel. Les évêques y notent une « récente augmentation de l’activisme LGBT », et critiquent la récente décision de la Cour suprême, tout comme les autres actions légales menées ailleurs dans le monde. Le communiqué des évêques cite notamment le référendum sur le « mariage » homosexuel en Irlande, dénonçant la « propagande » du lobby gay.

    Les évêques du Nigéria craignent que ces décisions n’aient tendance « à provoquer un changement notable et rapide de l’opinion publique sur la nature et la signification du mariage et de la famille comme on les a connus pendant des millénaires ».

    Les évêques africains avaient déjà pris un rôle plus actif et plus visible dans les relations publiques catholiques après le Synode extraordinaire sur la Famille qui s’est tenu au Vatican à l’automne dernier. Ils avaient alors refusé d’être bafoués par des discours progressistes. Le cardinal Allemand Walter Kasper s’était ouvertement moqué des évêques africains, qui constituaient un bloc conservateur lors du Synode, en leur expliquant qu’ils n’avaient pas à dire aux autres évêques ce qu’ils devaient faire.

    Des évêques africains et européens comptent résister aux progressistes lors du prochain Synode 
    Ces évêques africains ont déjà rencontré un groupe d’évêques européens pour constituer un front solide en vue du prochain Synode sur la Famille qui se tiendra en octobre prochain, pour terminer le travail commencé l’année dernière.

    Dans leur communiqué, les évêques réaffirment que le mariage est « l’union sacrée d’un homme et d’une femme », qui forme le cœur de la famille, « cellule de base, fondamentale, de notre civilisation ». Ils promettent également d’« éviter les pressions et de protéger les Nigérians contre l’influence croissante et dangereuse de la propagande LGBT ».

    En face d’une « propagation persistante et continue et de la mondialisation du mode de vie homosexuel et de l’effort qui est fait pour redéfinir le mariage » qui vient « spécialement du monde occidental », les évêques ont appelé leurs responsables politiques à être « circonspects ».

    Un discours catholique en somme, et pourtant trop rare en Occident.

    Source

    http://www.contre-info.com/les-eveques-du-nigeria-denoncent-la-propagande-lgbt-imposee-par-les-autorites-occidentales#more-38720

  • Terre et Famille à la Une du Pays Roannais

    Le journal local Le Pays consacre une pleine page à l'association brionnaiseTerre et Famille fondée par Stéphanie Bignon et Elisabeth de Malleray (que le Salon Beige avait présentée). Un article de promotion avec quelques tournures un peu ridicules, amalgamant (si si !), le FN, le MPF, le GUD, etc.

    Terre et Famille a répondu au journaliste :

    "Nous venons de prendre connaissance de l'article dont nous honore le Pays Roannais. Bien que vous ne partagiez pas notre idéal, nous tenions à vous remercier pour la restitution fidèle des propos de notre Présidente, cela est si rare de nos jours."

    Le Journal de Saône et Loire avait interrogé Stéphanie Bignon en juin. Extrait :

    "Quelles valeurs prônez-vous à travers Terre et famille ?

    Nous agissons pour restaurer un certain esprit médiéval. Pour transmettre ce que nous avons reçu, insuffler cet esprit qui façonnait la vie de nos anciens, le patrimoine à la fois architectural et biologique qu’ils ont pu nous laisser. Il ne s’agit pas de faire table rase, de démolir ce qui se pratique aujourd’hui, mais plutôt de construire à partir de cela.

    Qu’entendez-vous par “esprit médiéval” ?

    C’est tout simplement retrouver la femme et le chevalier. La femme était l’âme de la famille, parce qu’elle porte la vie, parce qu’elle est l’éducatrice. Il faut protéger cela et c’était justement la vocation du chevalier. On n’a jamais autant vénéré la femme qu’au Moyen-Âge. Là où l’homme est davantage dans l’action, dans la projection, la femme est charnelle et spirituelle, elles réfléchissent, elles approfondissent. Nous sommes entre deux extrêmes de la femme : celui où elle est un homme comme les autres, au travail sans cesse, et celui où elle est soumise à trop de règles. Elles ne sont pas que des matrices vouées à engendrer, constamment au foyer. Par ailleurs, il nous paraît essentiel de s’enraciner sur ce qui a fait notre civilisation, nous sommes en train de l’oublier."

    Michel Janva

  • 24 janvier 2016 : Marche pour la vie

    Appel de Cécile Edel, présidente de Choisir la vie et de la Marche pour la vie :

    "Comme beaucoup le savent déjà, et comme chaque année depuis 2005, la prochaine Marche pour la Vie aura lieu cette année le 24 janvier 2016 à Paris.

    D’ores et déjà, la préparation au long cours de cette Marche a commencé et elle ne saurait se faire sans vous.

    Cette marche a vocation à  fédérer l'engagement de beaucoup, de "tout honnête Homme" tant  la cause défendue rejoint chacun au plus intime de son être, de sa dignité, de sa destinée, de sa compassion pour les plus faibles, les sans voix condamnés à mort dans le sein des femmes avant d'être nés. Le souci du retour à l'amour de la Vie, à une culture de la Vie Humaine est plus que jamais nécessaire dans une société en proie à la « culture du déchet » qui banalise toujours davantage l’avortement et chosifie l’enfant à naître.

    En somme, cette Marche devient un devoir vital ; c'est défendre le plus petit enfant des hommes et porter secours en éveillant les consciences au respect inconditionnel de la vie humaine.

    Je vous adresse donc ce message initial avec l’appel d’avril à la mobilisation qui est à relayer SVP. C'est à ce stade l'action la plus importante.

    Ce message initial vise à : 

    • Emuler les réseaux en vue de la marche qui se tiendra dans un contexte d’attaques constantes à la vie, celle de l’enfant à naître, celle de la personne handicapée, diminuée, dont la vie est subjectivement  reconnue comme inutile
    • lancer un appel aux bénévoles (adresse mail pour se faire connaître : bénévoles@enmarchepourlavie.fr), en particulier pour trouver assez vite des responsables de pôles (LOG, SÉCURITÉ, ACCUEIL, ANIMATION, COM, et autres, WEBMASTER, secrétaire, RH, etc...)
    • retenir la date 24 janvier 2016 dans les agenda pour éviter la programmation d’autres activités qui fixent souvent les mêmes bonnes volontés
    • Lancer l’idée des antennes locales de la Vie  “A-VIE”, forme minimaliste d’organisation déconcentrée servant de relais, de diffuseur d’information, capable d’initiatives locales (recrutement bénévoles, tracts, car...). Partager la cause et l’esprit de la Marche, être motivé et entreprenant suffit.
    • Faire jaillir des idées et initiatives et les faire remonter 

    Ainsi, au cours des 6 mois qui nous séparent de l’évènement, je vous invite à fonder un esprit de promotion et de devoir envers la vie humaine (au- delà de la seule posture de défense, de résistance...), fondée sur la conscience de ce qu’est la personne, sa dignité, le fondement de celle-ci etc...et parallèlement développer l’ambition d’aller chercher celles et ceux qui, “ébranlés”, peuvent être ramenés sur le chemin de l’amour de la Vie.

    Merci par avance de votre impulsion. N’hésitez pas à nous faire-part d’un petit aperçu de votre initiative à l'adresse mail suivante : coordonnateurlmpv@gmail.com

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html