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tradition - Page 95

  • 17 novembre 2012 : première Manif Pour Tous pour défendre la famille

    5 ans déjà :

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    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Civitas organise le samedi 24 mars prochain la 2e fête du Pays Réel : réservez dès maintenant votre stand

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    Un communiqué de Civitas :

    La 2e Fête du Pays Réel s’annonce déjà comme un rendez-vous incontournable. Elle se déroulera le samedi 24 mars 2018, de 10h à 18h, sur un vaste espace couvert à Rungis, en bordure de Paris (800 places gratuites de parking et nombreux transports en commun).

    Vous êtes déjà nombreux à avoir demandé des informations pour y faire partie des exposants. Afin de réserver suffisamment d’espace pour pouvoir satisfaire les demandes de chacun, il est impératif pour vous et nous de s’y prendre tôt. Pour vous y encourager, un tarif avantageux (voir ci-dessous) est proposé aux exposants qui réservent dès maintenant. Attention, seul le payement tient lieu de réservation.

    Bloquez déjà la date : le samedi 24 mars 2018, 2ème Fête du Pays Réel

    La 2ème Fête du Pays Réel se déroulera le samedi 24 mars 2018, de 10h à 18h, sur un vaste espace couvert à Rungis, en bordure de Paris (800 places gratuites de parking et nombreux transports en commun).

    Une fête du Pays réel ? Qu’est-ce donc ? C’est la volonté, durant toute une journée, de mettre à l’honneur la France des terroirs et des clochers dans une ambiance unitaire, conviviale, joyeuse et familiale.

    D’une part, de nombreux stands illustreront l’histoire, la foi, les coutumes, le patrimoine, la culture, le savoir-faire, la gastronomie et le dynamisme de ce Pays réel : éditeurs, associations, congrégations, médias alternatifs, artisans, artistes, viticulteurs, brasseurs et petits producteurs rivaliseront de talents et de richesses à vous faire découvrir. Sans oublier, bien sûr, la longue liste d’auteurs pour petits et grands qui viendront dédicacer leurs livres ou bandes dessinées.

    D’autre part, tout au long de la journée, des intervenants de qualité se succèderont à la tribune dans une salle réservée à cet usage.

    Parmi les intervenants déjà annoncés pour cette édition 2018 : l’abbé Xavier Beauvais, Pierre Hillard, Marion Sigaut, Valérie Bugault, Me Olivier Wyssa, Carl Lang et Alain Escada.

    L’année dernière, la Fête du Pays Réel avait rassemblé des dizaines d’exposants et un public nombreux venu de toute la France. Cette année, il faut faire mieux encore !

    Vous êtes relieur, peintre, dessinateur, sculpteur, graveur, orfèvre, ébéniste, verrier, imprimeur, libraire, éditeur, brasseur, viticulteur, chocolatier, antiquaire…

    Vous vendez des articles de scoutisme, des drapeaux, des vêtements, des porcelaines, des faïences, des figurines historiques, des jouets, du miel, du foie gras, des fromages, des biscuits, du cidre, des liqueurs, du champagne, des bijoux, des produits bios ou santé…

    Vous représentez un mouvement de jeunesse, une association patriotique ou d’anciens combattants, une association familiale, une association de sauvegarde du patrimoine, une école hors contrat, un média alternatif, une congrégation religieuse traditionnelle, une association de reconstitution historique…

    Vous voulez être exposant

    lors de la 2e Fête du Pays Réel ?

    Contactez dès à présent le secrétariat de Civitas– 01 34 11 16 94) pour connaître les conditions et tarifs pour votre secteur d’activité et réserver votre emplacement. Nous contacter rapidement est la meilleure garantie d’obtenir autant d’espace que vous le souhaitez.

    Pour réserver cliquez ici

    NDLR SN : comme lors de la première fête, en mars dernier, Synthèse nationale aura un stand à cette sympathique journée.

    http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2017/11/17/civitas-organise-le-samedi-24-mars-prochain-la-2e-fete-du-pa-6000087.html

  • Enracinement et mondialité: l’Europe entre nations et régions

    Gérard Dussouy
    Universitaire, essayiste

    Ex: https://metamag.fr

    La notion d’enracinement ne va pas de soi, même si elle suggère l’attachement à un territoire, à des traditions ; enraciner voulant dire faire racine. C’est qu’elle n’implique pas la fixité, comme l’on peut être tenté de le penser, et comme le prouve l’expérience historique de plusieurs communautés humaines.

    Néanmoins, cette notion d’enracinement est mise en avant aujourd’hui. Et si elle soulève tant d’intérêt, c’est parce qu’elle répond à une évidente perte de repères. Celle que provoquent les mouvements, les flux ininterrompus, qui caractérisent la mondialité ; ce nouveau cadre de vie des humains. Et qui correspond à un changement radical, intervenu en quelques décennies.


    La mondialité est, en effet, le nouvel état du monde (celui qui résulte des différents processus de la mondialisation). Elle signifie que les individus et les peuples sont désormais tous inscrits dans un même monde connexe et synchrone, dans lequel la référence ultime ne semble plus être le local, mais le global. Dans lequel, le temps mondial absorbe toutes les temporalités régionales ou locales.

    Cette nouvelle donne suscite, à la fois, de plus en plus d’instabilité dans les activités humaines et de crispations identitaires ou sociales, et elle soulève nombre d’interrogations. Toutes celles qui se trouvent au cœur de la relation problématique entre la tendance forte à l’homogénéisation du monde et ses propres hétérogénéités (dont les enracinements). Et, à propos de laquelle, on risquera ici quelques hypothèses.

    La relativité de l’enracinement

    On peut définir l’enracinement comme un contexte de vie, un espace-temps individuel ou collectif marqué par un lieu précis, une histoire locale, des traditions, des métiers, des habitudes de consommation, d’alimentation, de comportement.
    Le village a pu être considéré comme l’idéal-type de l’enracinement. Symbolisé par son clocher, ou par son minaret en d’autres lieux, et marqué par le mythe du paysan-soldat. Ce qui n’est plus vrai suite à la révolution industrielle et à l’urbanisation des sociétés, facteurs de déracinement et d’uniformisation, à la fois.

    Aujourd’hui la transformation est largement accentuée avec la métropolisation du monde : l’interconnexion des capitales et des grandes villes fait qu’il existe souvent plus de liens entre elles qu’entre chacune d’elles et son propre arrière-pays. D’où, parfois, un sentiment d’abandon au sein des périphéries rurales (thème devenu récurrent en France).

    Mais l’espace-temps va au-delà de l’horizon villageois (région ou nation), comme il peut relever d’un contenu plus social que territorial (monde paysan ou monde ouvrier). Enfin, l’enracinement n’interdit pas des affiliations multiples. Dans tous les cas, son apport essentiel est qu’il fixe des repères de vie, et on pourrait dire presque, pour la vie.

    En contrepartie, l’enracinement génère nécessairement une vision du monde ethnocentrique. Tout individu ou tout groupement d’individus a une vision circulaire du monde qui l’entoure ; une vision autoréférentielle qui implique des perceptions faussées de l’environnement. C’est sans aucun doute là, le principal obstacle à la construction de l’Europe politique.

    Contrairement à l’étymologie même du terme, il existe une réelle dynamique de l’enracinement.

    D’abord, il n’est pas synonyme d’immobilité, et l’enracinement n’interdit pas l’échange, le déplacement. Le voyage est parfois le meilleur moyen d’apprécier ses racines. Quant à l’échange commercial, tant qu’il a été un échange de biens, et non pas un transfert de ressources financières ou technologiques, il était effectué entre des entités économiques enracinées.

    Ensuite, le déracinement lui-même n’implique pas, systématiquement, la perte des racines (l’éradication proprement dite). Il est à l’origine de nombreuses recontextualisations de vie qui s’accompagnent de ré-enracinements. On en veut pour preuve, les nombreuses Little Italy ou China Towns que l’on connaît dans le monde. A plus grande échelle, l’Argentine est comme une nation hispano-italienne, en tout cas cela y ressemble, installée en Amérique du Sud. Quant à Israël, quoique l’on puisse penser des conséquences géopolitiques de sa création, c’est une remarquable réussite de ré-enracinement, dans la terre des ancêtres après des siècles de dispersion. Mais la diaspora n’avait pas fait disparaître les racines culturelles des Juifs.

    De nos jours, la dynamique de l’enracinement est également la cause de la communautarisation des sociétés occidentales avec le ré-enracinement, au moins partiel, parce qu’il faut compter avec les phénomènes d’acculturation, des populations immigrées. En effet, partout dans le monde, les groupes qui migrent ont tendance à reconstruire leur histoire, et ils reconfigurent leur projet ethnique.

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  • Un Front de la Tradition?...

    3864008894.jpgLes éditions Ars Magna viennent de publier un recueil de textes d'Alexandre Douguine intitulé Le Front de la Tradition. Théoricien politique influent, un moment proche d'Edouard Limonov, Alexandre Douguine est la figure principale du mouvement eurasiste en Russie. Outre L'appel de l'Eurasie (Avatar, 2013), le texte d'une longue conversation entre lui et Alain de Benoist, plusieurs  de ses ouvrages ou recueils de ses textes sont déjà traduits en français comme La Quatrième théorie politique (Ars Magna, 2012), Pour une théorie du monde multipolaire (Ars Magna, 2013) ou Vladimir Poutine, le pour et le contre - Écrits eurasistes 2006-2016(Ars Magna, 2017).

    " Connu surtout comme le promoteur de l’idée eurasiste et comme le théoricien qui a une influence fondamentale sur les orientations géopolitiques de l’actuel maître du Kremlin, Alexandre Douguine est aussi (voire surtout) pour beaucoup de ses lecteurs celui qui a le mieux exposé l’idée traditionaliste dans notre Kali Yuga.

    On reconnaît un arbre à ses fruits et ceux issus du traditionalisme de René Guénon et de Julius Evola étaient bien décevants. Ces grands penseurs avaient laissé une oeuvre gigantesque mais des disciples aussi petits que médiocres dont la seule fréquentation était de nature à dégouter de se revendiquer de la Tradition.

    Puis Alexandre Douguine vint… et il ouvrit des perspectives immenses sur l’islam, l’orthodoxie, le judaïsme, sans oublier les liens entre la Tradition et la géopolitique. On peut résumer son influence en écrivant qu’il fit de ses disciples des « traditionalistes du XXIe siècle ».

    D’où la nécessité impérative de rendre accessible aux lecteurs francophones la totalité de ses textes consacrés à la Tradition traduits dans notre langue. Nombre d’entre eux sont totalement inédits, d’autres ont déjà été publiés dans d’obscures revues ou sur des sites internet éphémères, tous méritent d’être lus et médités, tous vous changeront en profondeur et contribueront à faire de vous les kshatriyas que demande notre âge de fer. "

    http://euro-synergies.hautetfort.com/

  • Frédéric De Natal sur les Perspectives de restauration monarchique en Europe

    Le mercredi 18 octobre, Frédéric de Natal, rédacteur en chef de Vexilla Galliae, était reçu aux "Mercredis de la NAR" sur le thème “Perspectives de restauration monarchique en Europe ?”.

    http://www.vexilla-galliae.fr/civilisation/histoire/2576-frederic-de-natal-sur-les-perspectives-de-restauration-monarchique-en-europe

  • Pologne : une foule immense de patriotes polonais dans les rues de Varsovie

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    8988-20171116.jpgLa Marche de l’Indépendance organisée par les nationalistes chaque 11 novembre à Varsovie dérange de plus en plus. Pour s’en convaincre, il suffit d’observer l’incroyable quantité de fake news produites par les grands médias à son sujet. Deux exemples de mensonges particulièrement grossiers, parmi bien d’autres. Le journal Le Monde expliquait dans un article publié lundi : « À l’unisson, les manifestants ont scandé des slogans appelant à la violence et à la xénophobie, tels que : « La Pologne pure, la Pologne blanche. » Le Washington Post publiait quant à lui la photo d’une banderole appelant à prier « pour un holocauste islamique », en prétendant qu’une telle inscription avait été brandie samedi à Varsovie. Il s’agissait en fait d’une banderole déployée il y a deux ans sur un pont de la ville de Poznań et cela n’avait rien à voir avec la grande marche patriotique organisée par les nationalistes à Varsovie. Quant à la clameur « à l’unisson » citée par Le Monde, c’est une invention qui devrait valoir au Monde une pastille rouge dans son propre Décodex.

    Si cette Marche de l’Indépendance dérange, c’est qu’il s’agit de la plus grosse manifestation patriotique en Europe, et qu’elle attire chaque année une centaine de milliers de patriotes. Pire encore pour les médias libertaires, le mot d’ordre de cette année était : « Nous voulons Dieu. »

    Autre outrage à la bien-pensance, alors que ce sont des mouvements nationalistes qui organisent la manifestation, la plupart des participants sont des patriotes qui ne sont absolument pas liés à ces nationalistes et qui ne partagent pas leurs convictions, mais qui partagent leur attachement pour la patrie et leur foi catholique.

    Point de cordon sanitaire pour enfermer les nationalistes en Pologne, car contrairement à ce qu’en disent de nombreux médias qui évoquent une marche « fasciste » ou « néonazie », les nationalistes polonais sont des nationalistes chrétiens qui rejettent tous les totalitarismes : fasciste, national-socialiste, communiste, LGBTiste…

    Pire encore pour la gauche libertaire, y compris polonaise, depuis l’arrivée au pouvoir du PiS en 2015, la Marche de l’Indépendance est protégée par la police contre les attaques des antifas et l’on n’assiste plus aux provocations policières qui étaient, selon toute probabilité, organisées par le gouvernement précédent. Le président du comité organisateur de la Marche de l’Indépendance le reconnaît d’ailleurs lui-même : beaucoup des manifestants sont des sympathisants du PiS et non pas du mouvement nationaliste.

    On voit en effet à cette marche beaucoup de jeunes, mais aussi des personnes âgées et des familles, et encore des prêtres en soutane, etc. C’est une foule variée qui participe à cet événement patriotique qui vient d’en bas, et qui doit son succès, selon les représentants de la droite du gouvernement que nous avons pu interroger avec l’équipe de TVLibertés et du Visegrád Post envoyée pour couvrir l’événement, au fait que ce genre de commémorations avait été négligé par les gouvernements successifs et que l’on assiste en Pologne à un renouveau du patriotisme et de l’intérêt pour l’histoire et la tradition du pays, en particulier au sein de la jeune génération qui vote, précisons-le, massivement à droite.

    Olivier Bault
    correspondant de Présent en Pologne

    Article paru dans Présent daté du 15 novembre 2017

    https://fr.novopress.info/

  • Le stupide mépris des ancêtres

    L'Apothéose d'Homère, Ingres, 1827, Musée du Louvre

    1841033494.jpgPar  Mathieu Bock-Côté

    Cette tribune [11.11] est de celles que Mathieu Bock-Côté donne sur son blogue du Journal de Montréal. Il est vrai que nous reprenons volontiers et souvent ses écrits tant il sont pertinents, proches de nos propres idées, et collent, de façon vivante, intelligente et claire, à l'actualité la plus intéressante. Il s'agit ici de l'arrogance des modernes ...  LFAR  

    Permettez-moi de méditer un peu sur notre époque et ses travers. Une des choses qui frappe le plus, lorsqu’on pense à nos contemporains, c’est leur immodestie.

    Je m’explique. Ils se regardent, ils se contemplent, et ne cessent de s’émerveiller d’être nés à notre époque.

    Immodestie

    Surtout, ils regardent leurs ancêtres avec mépris et les accablent de tous les maux. L’accusation est connue : ils étaient racistes, sexistes, homophobes et compagnie. Ils étaient fermés sur le monde. Ils étaient ignorants et arriérés. Et on pourrait continuer longtemps cette énumération de reproches. 

    Évidemment, si nos contemporains sont capables de faire ainsi le procès de leurs ancêtres, c’est qu’ils se croient moralement supérieurs à eux. Ils se sentent délivrés des anciens préjugés. Ils se voient comme des humains purifiés. 

    Cette arrogance des modernes a des conséquences bien réelles sur notre vie collective.

    Comment pouvons-nous, par exemple, avoir un minimum de fierté nationale si, au fil des siècles, nous ne parvenons pas à nous voir autrement que comme des salauds ?

    Comment admirer les héros de notre histoire si nous ne voyons en eux que des hommes machistes, écrasants, intolérants, ou des femmes dominées, soumises, martyrisées ?

    Comment admirer les fondateurs et les explorateurs de la Nouvelle-France si nous les voyons comme des conquérants pillards et racistes venus s’emparer d’un monde où ils n’auraient jamais dû mettre les pieds ?

    Fierté

    De même, comment pouvons-nous transmettre la culture à l’école si nous croyons qu’elle est contaminée par des préjugés et des stéréotypes dont il faudrait surtout la nettoyer ?

    Comment admirer de grandes œuvres littéraires si nous n’y voyons que le reflet d’époques détestables qui se seraient exprimées à travers elles ?

    Nous vivons dans un monde qui cultive le stupide mépris des ancêtres. Il éduque ses enfants dans une posture qui les amène à rejeter la civilisation dont ils héritent. Notre monde est suicidaire.  

    Mathieu Bock-Côté

    XVM1ee2f1d6-5507-11e7-a55a-1181ae6a8cf3-100x155.jpgMathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (VLB éditeur, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (Boréal, 2012) de La dénationalisation tranquille (Boréal, 2007), de Le multiculturalisme comme religion politique (éd. du Cerf, 2016) et de Le Nouveau Régime (Boréal, 2017).

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • Tout dans la Tradition, rien contre la Tradition, rien en dehors de la Tradition

    3379512466.jpg« Fascisme » et « fasciste » sont aujourd’hui des termes de novlangue relevant de l’insulte. Ils servent, à l’instar du mot « nazi », à disqualifier toute personne qui tient un discours non conforme. Pour autant, le sens initial de ces mots résonne encore dans la tête d’un bon nombre de personnes, du militant politique jusqu’à l’historien.

    En effet, les fascismes – non pas uniquement le fascisme italien – en tant que phénomènes politiques, doivent d’être étudiés et leurs résultats longuement médités. En 1977, Georges Gondinet et Daniel Cologne se prononcent sur cette épineuse question avec leur fascicule Pour en finir avec le fascisme. Essai de critique traditionaliste-révolutionnaire (1). L’objectif de ce roboratif essai au titre provocateur consiste tout d’abord à mettre dos à dos les deux « mythologisations » du fascisme : la première positive, émanant des milieux dit d’extrême droite; la seconde provenant des ennemis du fascisme, soit le libéralisme et le marxisme. Les auteurs se posent en « héritiers partiels et lucides ». Leur critique du phénomène fasciste s’inscrit donc dans une troisième voie où dominent l’influence de la Tradition Primordiale et le recul historique.

    Les critiques du condominium libéralo-marxiste (les auteurs parlent de « critique externe ») n’ont guère évoluées en quarante ans et ne méritent pas que l’on s’y attarde. La « critique interne », c’est-à-dire celle de la Droite radicale, est quant à elle « surtout l’œuvre de nostalgiques, des gens qui ont vécu et apprécié cette époque, de sentimentaux attachés à l’image qu’ils se font de leur passé (p. 11) ». Maurice Bardèche et sa conception rêvée du fascisme n’est pas de leur goût, car selon eux elle ne « débouche pas sur une critique interne, sur une proposition politique nouvelle, sur un fascisme purifié (p. 12) ». Ceci n’enlève rien à l’une des facettes du phénomène fasciste, soit sa proportion à renouer vers un nouvel âge d’or, dans une tentative de restauration de nature héroïque, en plein âge du loup. « Le fascisme nous apparaît comme l’effort révolutionnaire pour retrouver, en plein cœur de la modernité décadente, un monde où la puissance sociale et la supériorité naturelle soit fondées sur des critères spirituels plutôt que matériels (p. 13). » Rebondissant sur deux critiques professées par les libéraux, celles de l’impérialisme et du racisme, Daniel Cologne et Georges Gondinet, en bons défenseurs de l’idée traditionnelle, affirment que « le monde traditionnel connut l’idée impériale et la race, nullement l’impérialisme et le racisme (p. 13) ».

    Néanmoins le phénomène fascisme atteint sa limite malgré la tentative de restauration de type héroïque qu’il prétend incarner. En effet, son vitalisme est avant tout perçu comme une dégradation d’un élément autrefois supérieur : « son défaut fut de considérer l’héroïsme comme l’expression de la “ volonté de puissance ”, l’affirmation brutale de la vie, l’exaltation dionysiaque de l’être subintellectuel, le culte de l’action pour l’action, la libération des forces instinctives délivrées de tout interdit moral ou religieux et de toute préconception de l’esprit (p. 16) ». En clair, et les auteurs reprennent d’ailleurs volontiers le terme de Spengler, l’homme façonné par le fascisme est l’incarnation typique de l’« homme faustien ». L’influence de la philosophie typiquement naturaliste de Nietzsche n’échappe donc pas à la critique. « En prônant le naturalisme nietzschéen, le fascisme a voulu renouer avec la grande tradition de l’Europe. En cela, il se trompait. En effet, pour saisir l’essence de la tradition européenne, il faut avoir recours à la conception de la “ spiritualité primordiale ” (Evola) (p. 17). » Ainsi pour renouer avec un idéal à la fois européenne et traditionnelle, la nécessité de se tourner vers un type ascético-militaire comme ce fut le cas avec l’Ordre du Temple par exemple. À l’époque contemporaine et à l’instar de Julius Evola, Georges Gondinet et Daniel Cologne se tournent vers la Garde de Fer du Roumain Codreanu et la Phalange de l’Espagnol Primo de Rivera plutôt que vers le régime du Duce.

    2756738335.jpgLa question du matérialisme biologique, c’est-à-dire de la race, figure parmi les sujets évoqués dans cet essai. En bon évoliens, les auteurs condamnent le racisme biologique national-socialiste et adoptent sans réelle surprise les positions de Julius Evola exprimées dans Synthèse de doctrine de la race (2). « La pureté de la race ainsi comprise résulte de l’équilibre entre les trois niveaux existentiels : l’esprit, l’âme, et le corps. Il n’y a pas de pureté raciale sans une totalité de l’être, un parfait accord entre ses traits somatiques, ses dispositions psychiques et ses tendances spirituelles (p. 24). » Les auteurs en arrivent à la conclusion que la race de l’esprit, qu’ils nomment « générisme » est « la condition sine qua non du dépassement du fascisme, du retour à un traditionalisme véritable, de l’effort vers une révolution authentique (p. 25) ».

    Après avoir mentionné la distinction entre totalitarisme et « totalitisme », terme que l’on pourrait remplacer par les concepts de holisme ou d’« organicité », Daniel Cologne et Georges Gondinet s’attardent sur l’aspect socialiste du phénomène fasciste. Bien que « le socialisme est une des concessions du fascisme à la modernité (p. 38) », son principal intérêt réside dans la sublimation du prolétariat et de la bourgeoisie car « il débourgeoise le nationalisme en l’unissant au socialisme et déprolétarise le socialisme en lui adjoignant le nationalisme (p. 31) ». Ce dernier découle d’une vision du monde, il n’est pas une technique ou un moyen pour arriver à une fin; les auteurs citent Moeller van den Bruck pour appuyer leurs propos. « Le socialisme, c’est pour nous : l’enracinement, la hiérarchie, l’organisation (p. 32). » Enfin, d’un point de vue social, les auteurs, sans jamais utiliser le terme, insinuent l’idée de caste. « Dans le monde apollinien, la solidarité primordiale est ressentie au niveau de catégories éthiques supranationales, entre des classes d’hommes dont les critères transcendaient le plan naturaliste ou racial. […] Le paysan français attaché à sa terre est plus lié au paysan allemand ou italien partageant sa mystique du sol qu’à l’ouvrier embourgeoisé et déraciné de la banlieue parisienne (p. 34). »

    En guise de conclusion à cet essai, Georges Gondinet et Daniel Cologne font un rappel salutaire quant à l’idée, mais surtout au fait, que « le fascisme n’a de sens que dans le contexte de la culture albo-européenne (p. 37) ». Ils rappellent aussi que le fascisme ne se résume pas simplement à une troisième voie politique; cela consisterait à réduire la portée du phénomène fasciste, chose qui « conduit à de graves erreurs (p. 37) ». Ces propos visent clairement certains au sein de la mouvance nationale-révolutionnaire, adeptes du « tiers-mondisme de droite », et qui encensaient à l’époque les divers mouvements de « libération nationale » franchement hostiles au monde blanc. À ce sujet, Philippe Baillet, ancien collaborateur de la revue Totalité où écrivaient aussi Gondinet et Cologne, a fait le tour de la question dans son livre L’Autre Tiers-mondisme. Des origines à l’islamisme radical (3). Enfin, les auteurs énumèrent les concepts-clé de la pensée traditionaliste-révolutionnaire : la volonté de valeur, l’idée impériale, le « générisme », l’État organique, le « totalisme ». « Tels sont les grands axes de la pensée traditionaliste-révolutionnaire permettant d’en finir avec le fascisme, ses erreurs passées et sa déformation présente (p. 40). »

    Bien que cet essai fut écrit en 1977, certains propos n’ont pas vieilli, là où d’autres ne sont peut-être plus ou alors moins d’actualité. Nous pensons bien sûr aux attaques à peine dissimulées à l’encontre de la Nouvelle Droite qui à l’époque, et comparé à aujourd’hui, méritait bien son épithète de Droite. Daniel Cologne a toujours été critique envers le nietzschéisme. Nous ne pouvons pas le lui en vouloir. Remettons toutefois les choses à leur place. Comparé à l’involution de la philosophie et de l’éthique du monde moderne, comparé à la subversion galopante des sociétés humaines, notamment celle en cours au sein de la société occidentale, le recours à la philosophie éthique et vitaliste de Nietzsche est définitivement un pas en avant de nature anagogique, comparable au « cycle héroïque » d’Hésiode. Toutefois, il ne doit pas être une finalité, mais une étape vers l’idéal défendu par Georges Gondinet et Daniel Cologne dans ce cas de figure, et par celui de Julius Evola avant eux. La nature de la philosophie nietzschéenne est naturaliste, dionysiaque, c’est-à-dire qu’elle prend source dans l’immanence, alors que la Tradition ou plus exactement l’Âge d’Or, d’essence apollinienne, prend sa source dans la transcendance ou la « transcendance immanente » chère à Evola. Nieztsche a cependant le mérite de focaliser sa philosophie sur l’européanité (5) là où certains éveilleurs de la Tradition, Frithjof Schuon en tête, négligent totalement les voies « européennes » de la philosphia perennis

    Cet opuscule que l’on peut aisément comparer au Fascisme vu de Droite (4) synthétise en partie ce dernier. Cependant, sa nature est différente car la prise de distance toute évolienne du premier cède la place, dans le deuxième, à un volontarisme politique assumé. Court dans le format, direct dans le propos, sa place est naturellement entre les mains de militants. Il est également appréciable que les auteurs ne tombent jamais dans le battage de coulpe, chose qui aurait été surprenante.

    « Messagère d’une nouvelle aurore (p. 14) », la Tradition et son incarnation politique, le traditionalisme-révolutionnaire, constitue l’étape d’après dans le perfectionnement d’un mouvement politique d’envergure européen. Le traditionalisme-révolutionnaire est d’autant plus d’actualité dans notre Europe de l’Ouest enlisée dans le laïcisme et le matérialisme. La critique de Daniel Cologne et Georges Gondinet ne plaira sans doute pas aux fascistes orthodoxes, tandis que les militants néo-fascistes, sur lesquels l’influence de Julius Evola est souvent prépondérante, devraient y être plus réceptifs. Certains traditionalistes, ceux qui se tiennent strictement à l’écart de tout engagement politique, ne doivent pas non plus bouder ce fascicule. Pour en finir avec le fascisme. Essai de critique traditionaliste-révolutionnaire mériterait d’être réédité, tout comme Éléments pour un nouveau nationalisme (6), opuscule doctrinal paru dans un format identique dont l’auteur est Daniel Cologne. Nous espérons que des éditeurs à contre-courant entendrons notre appel…

    Thierry Durolle

    Notes

    1 : Georges Gondinet et Daniel Cologne, Pour en finir avec le fascisme. Essai de critique traditionaliste-révolutionnaire, Cercle Culture et Liberté, 1977.

    2 : Julius Evola, Synthèse de doctrine de la race, Éditions de L’Homme Libre, 2002.

    3 : Philippe Baillet, L’autre tiers-mondisme. Des origines à l’islamisme radical, Akribeia, 2016.

    4 : Julius Evola, Le Fascisme vu de Droite, Pardès, 1981.

    5 : Friedrich Nietzsche, « Regardons-nous en face. Nous sommes des Hyperboréens », dans L’Antéchrist, 1894.

    6 : Daniel Cologne, Éléments pour un nouveau nationalisme, Cercle Culture et Liberté, 1977.