tradition - Page 95
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Hommage à Sainte-Geneviève la patronne de la ville de Paris.
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Toulouse - Cercle l'homme et la société
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Marche pour la vie : il manque 300 bénévoles pour la sécurité
A 10 jours de la journée de formation des bénévoles qui se tiendra le samedi 20 janvier, veille de la Marche, il manque 300 hommes pour la sécurité.Ne pensez pas que votre voisin va s'engager à votre place : c'est vous que êtes attendu !
L'organisation de la Marche pour la vie recherche des hommes et garçons de + de 18 ans.
- Les + de 16 ans sont acceptés avec joie dès lors qu'ils sont accompagnés d'un majeur.
- Les pères de famille sont également les bienvenus : il est temps de s'organiser avec vos épouses pour la garde des enfants, au sein ou hors de la manifestation !
- Les hautes-patrouilles de scouts, les clans de routiers, sont des équipes idéales... "Le plus fort protège le plus faible" : il est temps d'organiser une activité au service des plus petits !
- Les cercles d'étudiants, de papas et autres bons groupes sont également les premiers concernés !
Merci de vous inscrire pour faciliter le travail des organisateurs, qui travaillent jour et nuit à l'organisation de la manifestation.
- Inscrivez-vous sur https://volunteo.com/fr/r/mpv2018
- Précisez en commentaire vos choix (avec tel ou tel ami, avec telle ou telle association)
- Diffusez vous aussi ce lien à tous vos contacts !
A méditer en ce temps ou le Christ a pris chair dans le corps des tout-petits :
"Ce que vous avez fait au plus petit d'entre les miens, c'est à moi que vous l'avez fait... Ce que vous n'avez pas fait au plus petit d'entre les miens, c'est à moi que vous ne l'avez pas fait... "
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Renaissance Catholique 2018 !
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La Galette des Rois de l'A.D.M.P. samedi prochain
Un communiqué de l'ADMP :
Galette des Rois à Paris le samedi 13 janvier 2018 à 13 h30 organisée par l' Association pour Défendre la Mémoire du Maréchal PETAIN ( A.D.M.P.).
Avec la participation de M. Roger Holeindre, Gérard Bedel, professeur de Lettres classiques et Adrien Abauzit qui parlera de son dernier livre : "La France divisée contre elle -même". Stands, dédicaces.
Contacts, réservations auprès de notre secrétariat entre 11 h 00 et 16 h 00 au 01 43 87 58 48 à A.D.M.P. 5, RUE LARRIBE 75008 PARIS
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Marche pour la vie, derniers préparatifs
Programme de l'émission de Terres de Missions du 7 janvier sur TV Libertés :- Marche pour la vie, derniers préparatifs : Terre de missions reçoit, à nouveau, Victoire De Jaeghere, porte-parole de la Marche pour la Vie, qui vient nous informer des derniers préparatifs de la marche du 21 janvier. C'est également l'occasion d'aborder les grandes questions bioéthiques qui vont animer l'année 2018.
- Cyril Brun, rédacteur en chef d'Infocatho, présente ensuite un bilan de l'année 2017 dans l'Eglise universelle, ainsi qu'une perspective pour 2018.
- Enfin, Me Gerbert Rambaud vient parler de son dernier livre "La France et l'islam" au fil de l'histoire, qui permet d'aborder la question "chaude" des relations avec l'islam de manière plus "dépassionnée" et avec davantage de recul qu'on ne le fait ordinairement.
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9 janvier : le retour des Sentinelles à Montpellier
Attaquons l'année 2018 du pied droit !Un rassemblement de Sentinelles est prévu le mardi 9 janvier 2018 de 21h à 22h, place des Martyrs de la Résistance la bien nommée, devant la préfecture de Montpellier, afin de dénoncer la PMA sans père dans les cartons des lois bioéthiques en marche.
Venir avec un livre, un ami et de l'énergie.
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14 nouvelles villes de départ pour venir en car à la Marche Pour La Vie
A retrouver ici.
Il n’y a pas de car dans votre région ? Vous pouvez en organiser un (cliquez) :
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Les trois liens de l’étudiant à la nation selon Heidegger
Il ne s’agit point de médire de notre enseignement, mais d’en déplorer l’écroulement national, si l’on prend au sérieux les résultats statistiques de sa partie primaire, hier classée au plus bas en Europe, pour ce qui est de l’arithmétique, et à une place médiocre, sinon alarmante pour un pays se voulant une grande puissance dans le monde, en grammaire. L’effort du présent ministre est à noter, après les folies ou divagations de ses prédécesseurs, d’introduire la discipline d’une dictée quotidienne, mais cela ressemble, à user d’une métaphore militaire, à une distribution de cartouches sans fusil, car tout l’édifice logique de la grammaire, qui est un art de bien penser, est depuis longtemps écroulé.
L’on parlera de réussites individuelles, ou de succès statistiques « d’apprenants » dans les examens généraux de fin d’études – mot absurde puisqu’il n ‘y aura pas eu de vrai commencement et de fondation assurée -, et de carrières, mais que vaut un savoir au sein d’une nation ou d’une nature de peuple fragilisée, et ignorant qu’elle porte en elle un destin, lequel la broiera si elle ne le maîtrise ? Cette question s’est posée au professeur Heidegger, le terme de professeur étant plus proche de la profession de foi que de l’exercice mécanique de répétitions vides, brillantes mais infécondes, comme une coque de noix vide.Lui-même n’eût point été surpris du délabrement de ce corps étudiant, car son engagement politique et celui de sa nation meurtrie et recouvrant cette santé de l’âme qu’est la vérité (selon le mot de Descartes) fut de surmonter le nihilisme ou réduction au néant de la culture entendue comme volonté populaire de garder le savoir et de se former par lui.
Dans un précédent article nous traduisions l’Appel de ce même Heidegger à ses collègues d’approuver l’appel du Guide du peuple allemand à quitter l’O.N.U. de son temps, la S.D.N. ou Ligue, Société des Nations de Genève, pour suivre son propre devoir. Nous reprenons ici le texte déjà traduit en 1987 par un défunt ancien maître de philosophie à l’université de Toulouse, Gérard Granel (1930-2000), que nous retraduisons de nouveau, pour être plus fidèle au texte allemand, du discours dit de Rectorat, adressé par Heidegger à ses étudiants de Fribourg-en-Brisgau, tenu le 27 mai 1933, lors de la solennité de sa prise en charge :
« La prise en charge du Rectorat est l’obligation de la conduite spirituelle de cette école supérieure. La suite [le mot Gefolgschaft étant employé au sens ancien chevaleresque d’une suite accompagnant un guide] des maîtres et des élèves croît et se renforce seulement à partir de l’enracinement véritable et commun dans l’essence de l’université allemande. Mais cette essence n’accède d’abord à la clarté, au rang et à la puissance, que si préalablement et en tout temps les guides sont eux-mêmes guidés par l’inflexibilité de cette charge spirituelle qui fait entrer de force le destin du peuple allemand dans l’empreinte de son histoire. »
Heidegger indique le sens d’être un Guide et en même temps un Guidé ! Alors s’évanouissent toutes les caricatures ou fantômes de fascisme que nous servent les fast-food de l’esprit.
« Car le décisif dans (l’acte) de conduire [« im Führen »] n’est pas le pur et simple aller de l’avant, mais est la force de pouvoir aller seul, non pas par égoïsme et plaisir de dominer, mais en vertu d’une détermination très profonde et d’une obligation très étendue. Une telle force oblige à l’essentiel, crée la sélection des meilleurs et éveille l’authentique suite de ceux qui sont d’un nouveau courage. Mais nous n’avons pas besoin d’abord d’éveiller. La corporation allemande est en marche [die deutsche Studentenchaft ist auf dem Marsch].
Et ceux qu’elle cherche, ce sont ces guides par lesquels elle veut élever sa propre détermination à une vérité fondée, savante et la placer dans la clarté de la parole qui agit significativement et de l’œuvre.
A partir de la décision de la corporation étudiante allemande de tenir ferme au destin allemand dans son extrême détresse advient une volonté d’essence de l’Université. Cette volonté est une vraie volonté, pour autant que la corporation étudiante grâce au nouveau droit estudiantin se place lui-même sous la loi de son essence et par là délimite avant tout cette essence. Se donner à soi-même la loi, est la plus haute liberté. »

La fausse liberté académique
Heidegger de poursuivre en dénonçant les slogans dont on abreuve aujourd’hui la masse qui est invitée à tout sauf à connaître cette essence populaire ou nationale, au point que le mot traditionnel de peuple (Volk) est en langage officiel de moins en moins usé en Allemagne, remplacé par du « social », pays où – sachons le – le père de Madame Merkel, pasteur passé à l’Est après guerre pour mette son séminaire sous la coupe du ministre de l’Instruction Publique, de famille israélite berlinoise immigrée, au début du XXe siècle, de Suisse, nommé Gyzi, père de l’actuel chef berlinois de « La Gauche » (Die Linke), refusa d’admettre la réunification du pays de novembre 1989 :
« La tant vantée « liberté académique » sera repoussée de l’université allemande; car cette liberté était inauthentique [unech]), parce que seulement négatrice. Elle signifiait surtout insouciance, arbitraire des vues et des inclinations, licence [Ungebundenheit] dans le faire et laisser-faire. Le concept de liberté de la corporation étudiante allemande est maintenant ramené à sa vérité. A partir d’elle se déploient à l’avenir lien et service de la corporation étudiante.
Ce qui s’impose à l’étudiant : le lien de la nation au savoir.
1.Le premier lien est dans la communauté du peuple [Volksgemeinschaft].Il fait un devoir d’avoir part , en aidant à porter et en co-agissant, aux efforts et à la capacité de tous les états [terme préféré à celui plus égoïste et autodestructeur, au plan national, de classe] et membres du peuple. Ce lien est dorénavant affermi et enraciné dans l’existence estudiantine par le service du travail.
2. Le deuxième lien est attenant à l’honneur et au sort de la nation au milieu des autres peuples. Elle réclame la disponibilité, assurée dans le savoir et le pouvoir et sanctionnée par la discipline, à l’engagement jusqu’au bout. Ce lien embrasse et parcourt dans l’avenir toue l’existence étudiante comme un service de défense [Wehrdienst].
Le distingué Granel traduit par « service militaire », la Wehrmacht étant littéralement une force de défense, tout comme la vérité, selon la même origine indo-germanique, est une défense de la réalité contre les forces destructrices.
Le dernier point, ou lien, – [le mot allemand de Bindung ne signifie pas proprement une obligation, mais un attachement, un lien, comme un membre est lié au corps, à l’organisme)] – est le plus important et touche au vif notre société qui n’est plus digne de cette qualification.

3. Le troisième lien de la corporation étudiante est liée à la charge spirituelle du peuple allemand. Ce peuple œuvre à son destin, tandis qu’il insère son histoire dans la manifestation de la surpuissance de toutes les puissances de l’existence humaine façonnant le monde, et entreprend de combattre toujours à nouveau pour son monde spirituel. Ainsi exposé au questionnement extrême de l’existence propre, ce peuple veut être un peuple spirituel. Il exige de lui-même et pour lui-même dans ses guides et protecteurs, la clarté la plus dure du savoir le plus élevé, le plus étendu et le plus riche. Une jeunesse étudiante qui se risque tôt dans la virilité et déploie sa volonté sur le sol futur de la nation, se contraint à partir du fond [von Grund aus] à ce savoir. Pour elle le service du savoir [Wissensdienst] ne devra plus être le dressage accablant et rapide à une vocation « distinguée ». Parce que l’homme d’Etat et le maître, le médecin et le juge, le pasteur et l’architecte guident [führen] l’existence populaire-étatique et dans ses traits fondamentaux éveillent aux forces de l’être humain façonnant le monde et se tiennent acérées, pour cette raison ces métiers et l’éducation attachée à eux sont confiés au service du savoir.
Le savoir n’est pas au service des vocations, mais à l’inverse: les vocations [ou métiers] suscitent et régissent ce suprême et essentiel savoir du peuple pour sa propre existence. Mais ce savoir n’est pas pour nous la prise de connaissance tranquille d’entités et de valeurs en soi, mais au contraire la plus aiguisée dangerosité de l’existence au milieu de la surpuissance des étants. Le questionnement de l’être en général arrache au peuple travail et combat et le contraint à son Etat auquel appartiennent les vocations.
Les trois liens – par le peuple au sort de l’Etat dans la charge spirituelle – sont pour l’essence allemande également originels [gleichursprünglich]. Les trois des services qui en jaillissent – service du travail service de défense et service du savoir – sont également nécessaires et de rang égal.
Le but de l’enseignement: faire germer ce que le temps seul mûrira
Après la guerre, Heidegger poursuit cet effort ou patience de pensée, en citant le poète Heinrich von Kleist qui assurait que le sens de l’effort de penser, travailler, combattre, ou l’effort en un mot qui les lie tous, de poétiser ou, pour le dire mieux, de renforcer et serrer de plus près le travail de l’activité scientifique dans lequel s’épanouit le philosophie, devait déboucher un siècle plus tard sur la germination d’une créativité qui continuerait de faire renaître l’existence, celle des peuples et du savoir dont ils sont l’enveloppe. Ce message est dans la vidéo aux sous-titres anglais ci-dessus.
Cela exige sérieux, continuité de l’effort, persévérance, un questionnement constant de notre origine, ce qui va plus loin et plus haut que l’imitation de modèles, et qu’il entend par la métaphysique. Inutile de dire que notre présent monde a ce dernier terme en horreur. Aussi l’avenir se dérobera-t-il à lui.
Pierre Dortiguier
VIDEO: https://archive.org/details/MartinHeideggerVolkPhilosopher
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L’anticatholicisme n’est-il aujourd'hui qu’un antioccidentalisme ?
Dans cette tribune du Journal de Montréal [25.12] Mathieu Bock-Côté invite les sociétés occidentales à « assumer ce qu’on pourrait appeler les marqueurs identitaires les plus profonds de notre civilisation », notamment le christianisme et particulièrement l'héritage catholique. L'Eglise catholique elle-même ne nous y invite plus avec autant de netteté. Volens nolens, cet héritage demeure pourtant un marqueur fondamental de notre identité. LFAR
Dans un monde menacé par un islam politique particulièrement militant, certains esprits anachroniques sentent encore le besoin de sonner la charge contre le catholicisme, comme s’il fallait enfin en finir avec lui. C’est le cas d’une Femen qui s’est jetée sur la crèche du Vatican lundi matin pour s’emparer de la statue de l’Enfant Jésus en dénonçant le travers sexiste du catholicisme. Le procès est entendu : l’Église catholique est encore assignée au mauvais rôle, et les médias, globalement, aiment l’y maintenir, comme si elle représentait une survivance anachronique dans le monde moderne. Il faut lutter contre le catholicisme comme s’il demeurait le principal obstacle avant l’avènement d’un nouveau monde pour de bon délivré de la tradition. Chaque fois qu’on l’humiliera, on applaudira, d’autant plus que l’orthodoxie diversitaire aime mettre toutes « les religions » dans le même sac dès qu’il est question de l’émancipation féminine, ce qui permet de ne pas réfléchir à la question bien particulière de l’islam.
Il est difficile de ne pas mettre en relation cette intervention des Femen avec l’absurde censure d’un film de Noël dans une école française quand les enseignants ont compris qu’il n’était pas sans lien avec les origines de cette fête et se sont empressés de l’arrêter en plein milieu. Pour reprendre l’explication loufoque rapportée par les journalistes qui ont rendu publique cette histoire, « il ne s'agit pas d'un film sur une légende de Noël mais sur l'histoire de la nativité ». On se demandera si celui qui a dit ça est complètement bête ou simplement de mauvaise foi. La scène est quand même d’une invraisemblable stupidité. On veut bien croire que la fête de Noël est aujourd’hui déchristianisée, au point même d’être neutralisée dans de plus vastes « fêtes de fin d’année », mais il n’en demeure pas moins que si l’histoire a ses droits, on conviendra au moins de ses origines chrétiennes. Faut-il désormais censurer toute mention des racines chrétiennes de l’Occident pour ne pas froisser les tenants de l’orthodoxie diversitaire et les représentants les plus intransigeants des religions non-chrétiennes ? Les Américains, sans se tromper, parlent depuis des années d’une guerre contre Noël.
Plusieurs l’ont noté, le remplacement du traditionnel Joyeux Noël par Joyeuses Fêtes s’inscrit, consciemment ou inconsciemment, dans ce processus de déchristianisation de la culture. En 2009, les commerçants du Plateau Mont-Royal, à Montréal, avaient cru trouver la formule la plus inclusive qui soit pour ne vexer personne en souhaitant « Joyeux Décembre ». La formule était incroyablement ridicule mais montrait jusqu’où peut aller la censure du réel pour ne pas heurter les sensibilités minoritaires exacerbées qui hurlent à la discrimination dès qu’on redécouvre que toutes les religions n’ont pas laissé la même empreinte sur notre civilisation. Il y a dans le monde occidental un zèle déconstructeur qui pousse à vouloir éradiquer toutes les traces du christianisme, comme si on espérait un jour le chasser du décor et l’effacer de la vie publique : la diversité pourrait alors s’exprimer et le christianisme serait privé de ses derniers privilèges. On a pu le constater il y a quelques semaines encore avec l’affaire de la croix de Ploërmel, qu’on a prétendu condamner au nom de la laïcité alors qu’il s’agissait surtout de pousser plus loin la neutralisation de l’identité historique de la France. Un jour pour ne plus heurter personne, faudra-t-il changer de calendrier ?
Sommes-nous encore dans un monde au moins partiellement chrétien ? Telle est la question. Il ne s’agit pas de savoir si nous croyons personnellement à la religion catholique, mais si nous assumons ce que Pierre Manent appelle la « marque chrétienne » de notre civilisation – c’est-à-dire que le catholicisme a servi de matrice civilisationnelle au monde occidental et qu’on ne peut nous y arracher complètement sans mutiler notre propre identité. On oublie aussi qu’on peut parfaitement assumer cette marque chrétienne et l’idée de laïcité, aussi fondamentale que nécessaire – les deux ne sont contradictoires que pour ceux qui peinent à réconcilier les différentes facettes d’une même civilisation. Il faut une certaine excentricité intellectuelle, en fait, aujourd’hui, pour croire que c’est le catholicisme qui menace la laïcité et qui cherche à occuper de nombreuses manières l’espace public en y faisant sentir de manière de plus en plus agressive sa présence.
Une question essentielle surgit : comment maintenir vivant un patrimoine de civilisation marqué par le christianisme quand la foi qui l’alimentait est morte, ou du moins, complètement déculturée et pratiquée sérieusement seulement dans les marges ? Il faut, pour cela, amener la philosophie politique à réfléchir aux conditions mêmes de possibilité de notre civilisation. Il ne s’agit plus seulement de réfléchir au régime politique de la cité mais à la conception de l’homme sur laquelle elle repose – sur son anthropologie, pour le dire autrement. Cela implique aussi de dégager notre compréhension du politique d’un présentisme asséchant en renouant avec une conception historique de la communauté politique, qui fasse droit à la part sacrée de l’appartenance à la cité. En d’autres mots, on peut ressaisir le christianisme à travers un patriotisme de civilisation qui n’impose à personne quelque foi que ce soit mais qui réinscrit le politique dans l’histoire en se tenant loin de la tentation de la table-rase. L’art politique a davantage à voir avec l’histoire qu’avec la gestion.
On y revient alors : ce n’est pas en déconstruisant elles-mêmes leur propre socle de civilisation que les sociétés occidentales sauront vraiment se montrer à la hauteur des exigences de l’hospitalité. Au contraire, plus elles se renient et moins ceux qui les rejoignent peuvent vraiment les aimer. La haine de soi ne fait rêver personne, le nihilisme non plus. Il ne s’agit pas de fantasmer sur je ne sais quelle reconfessionnalisation de l’État ou d’idéaliser de quelque manière que ce soit la parole du Pape ou d’autres officiels du monde catholique mais simplement d’assumer ce qu’on pourrait appeler les marqueurs identitaires les plus profonds de notre civilisation : la cité ne saurait être une simple structure juridique sans épaisseur historique et culturelle. Elle plonge ses racines dans le cœur de l’homme et ne saurait se fermer aux besoins fondamentaux de l’âme humaine. Mais pour plusieurs, aujourd’hui, cette simple évidence passe étrangement pour un scandale.
