Entre le XVIe siècle et la Révolution, un débat s’instaure entre défenseurs et adversaires de l’éducation du peuple. Ce débat met en jeu la nécessité de christianiser les masses, la recherche de l’efficacité économique et l’élévation morale de l’homme par l’instruction. A contrario des idées reçues, les défenseurs de la « démocratisation » de l’instruction ne se trouvent pas du côté que l’on croit !
I. L’Église et l’éducation
Au XVIe siècle, l’Église fait de l’éducation du peuple un devoir pour les clercs et les évêques. Le péril protestant accélère l’ouverture d’écoles élémentaires : dans les régions où progresse le protestantisme, il est impensable de laisser le monopole de l’instruction aux huguenots. Au XVIIe, les missionnaires découvrent dans certaines régions de France une ignorance religieuse préoccupante, qu’ils mettent en parallèle avec l’ignorance des peuples « exotiques ».