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  • L' Hebdo Politique : Macron chez les Corses avec Laurent Ozon et Pierre Hillard

  • Comment les djihadistes sont-ils jugés en Syrie ?

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    Le reportage va au-delà de l’illustration. Il a valeur d’expertise. Les reporters racontent leur expérience du terrain.

    Découvrez “Profession reporter” dédiée à la question suivante : “Comment les djihadistes sont-ils jugés en Syrie ?”.

  • 12 février : conférence de Ludovine de La Rochère à Marseille

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    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Une génération dans l’orage ou le programme politique d’« Academia Christiana » par ACADEMIA CHRISTIANA

    I – CE QUE NOUS VOULONS

    Academia-Christiana.png1) Un ordre social juste pour les Français

    Nous voulons que notre pays renoue avec son âme française, c’est-à-dire avec notre histoire. Autrement dit : vivre de notre identité. Nous croyons que la tradition n’est pas le passé mais ce qui ne meurt jamais. Nous voulons que notre identité perdure. Provinciale, française, européenne et catholique, notre identité est une richesse. Nous ne sommes pas des conservateurs de musée, nous brûlons d’un ardent désir de vivre ici et maintenant de nos traditions millénaires.

    Nous voulons également la justice et militons pour un ordre politique régi par les lois qui transcendent la volonté des hommes. Notre norme, c’est le réel, c’est-à-dire la nature créée par Dieu. Enfin, parce que nous sommes catholiques, nous voulons que l’ordre politique n’ordonne rien qui soit contraire à la foi et n’interdise rien qui soit exigé par elle. Nous ne sommes pas les gardiens aigris d’un nouvel ordre moral, mais simplement les porteurs d’un ordre politique apte à servir le véritable bien commun.

    2) Reconquérir notre pays au niveau qui est le nôtre

    Nous ne sommes pas des Don Quichotte, ni des révolutionnaires utopistes qui rêvent de faire renverser le « pouvoir » par un petit groupe de marginaux. Nous connaissons nos ennemis ultimes et savons qui, en dernière instance, occupe les places fortes du système. Nous savons bien évidement que notre combat comporte une grande dimension eschatologique, mais nous restons humbles, c’est-à-dire réalistes quant à nos capacités. Non, malheureusement nous ne constituons pas un groupe suffisamment puissant pour affronter de manière frontale ce rouleau-compresseur mondialiste. Croire le contraire serait un grave obstacle à notre efficacité.

    Nous préférons donc viser ce qui est à notre portée. Notre tâche est titanesque mais nous l’accomplirons comme des fourmis. Rappelez-vous que quelques parasites qui se multiplient peuvent venir à bout d’un édifice. Mais il ne s’agit pas seulement de détruire un système qui nous détruit, mais aussi et surtout de reconstruire un édifice en ruines, voire en cendres.

    3) Le réseau comme point de rayonnement

    Adressons-nous à cette partie du peuple français qui demeure attachée, aussi imparfaitement que ce soit, à son sol et son identité. Et surtout, appuyons-nous sur les réseaux existants : les élus ou hommes politiques libres qui nous sont sympathiques et les réseaux catholiques. Les catholiques sont, en France, le dernier « pays réel », la dernière communauté de Gaulois enracinés et reliés entre eux. Cela ne peut pas être ignoré. Bien sûr, certains catholiques sont parfois bien plus éloignés de ce que nous défendons que certaines personnes issues de la France périphérique, mais peu importe : les réseaux sont là, il faut les utiliser. Il y aura toujours des bourgeois et des pharisiens pour s’opposer stérilement à nos entreprises, ce sont les conditions normales de la guerre dans laquelle nous sommes engagés.

    « Nos mots d’ordre sont : localisme, identité, autonomie, enracinement, constructivité. »

    Localisme : nos échanges et nos travaux de cet été nous ont maintes fois prouvé que le localisme était la seule voie désormais viable pour traiter les problèmes qui sont les nôtres. Au niveau local, nous pouvons encore agir, là où nous vivons quotidiennement : village, entreprise, quartier. Ce sont dans les petites communautés que nous pouvons être entendus, être reconnus pour nos efforts et donc accéder à des responsabilités.

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  • CHRISTELLE LECHEVALIER : « NOUS AVONS DE MOINS EN MOINS DE MOYENS POUR NOS RETRAITÉS ET NOUS ACCUEILLONS DES CLANDESTINS… »

    251c68f23354919007fa64f4c9ea9bbd.jpgDans le Calvados, un EHPAD désaffecté a été réaménagé pour accueillir des migrants.

    Une démarche particulièrement choquante pour le député européen Christelle Lechevalier : on accueille de nombreux clandestins alors qu’il y a de moins en moins de moyens pour les personnes âgées.

    Christelle Lechevalier, vous aviez alerté l’opinion lors du réaménagement d’un EHPAD dans le Calvados en centre d’accueil de migrants. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi cette décision ne vous a pas plu ?

    Nous constatons aujourd’hui que des clandestins arrivent en grand nombre dans notre ruralité. Et nous les accueillons dans des centres (en l’occurrence ici il s’agit d’un ancien EHPAD) alors que nous avons de moins en moins de moyens pour nos retraités et nos personnes âgées. Je trouve cela un peu scandaleux !
    L’État vient d’augmenter aujourd’hui le budget qu’il alloue aux EHPAD, 100 millions via la Sécurité sociale et 50 millions que Macron promet. Cela fait quand même un budget de 7,9 milliards par an. Ces 150 millions équivalent à 7.000 euros par établissement, pour des anciens qui, je le rappelle, ont contribué à construire ce pays et les ont quand même financés par leurs impôts.
    Or cette aide, au final assez minime, masque deux choses. La première, le ministre de la Santé a confirmé la réforme du financement des maisons médicalisées qui risque d’amputer environ 200 millions d’euros pour certains EHPAD publics. La seconde, le gouvernement Macron a frappé de plein fouet nos retraités avec la hausse de la CSG.

    Difficile de parler de l’action du Front national au parlement européen sans évoquer la disparition de votre collègue et chef du groupe Front national, Édouard Ferrand.
    Quel souvenir garderez-vous de lui  ?

    Je garderai de lui le souvenir d’un homme de grande valeur. Il symbolisait l’engagement militant et la fidélité au mouvement Front national. C’est quelqu’un qui représentait une France vraiment enracinée. Il défendait nos terroirs, notre culture, nos traditions et surtout notre identité. Il avait de grandes valeurs concernant la famille. C’était un chrétien qui protégeait véritablement nos racines chrétiennes.
    C’est quelqu’un qui m’a accueillie lorsque je suis arrivée au Parlement comme personne ne l’aurait fait. C’était un chef de délégation unique en son genre, très respectueux et bien évidemment très respectable. Son départ nous attriste tous.

    Le choix de la tête de liste fait débat en interne. Comment voyez-vous la future liste du Front national aux Européennes ?

    La future liste sera nationale et non plus par circonscription comme au préalable. Heureusement, elle ne sera pas supranationale.
    Concernant la tête de liste, je pense qu’il faut que ce soit quelqu’un du Front national. Les scores du Front national réalisés dernièrement nous prouvent que nous avons un électorat fidèle derrière nous. Il faut que ce soit une personne qui puisse rassembler Les Républicains. Nous partageons des valeurs avec Les Républicains qu’il ne faut pas oublier.
    Personnellement, la personne qui me vient immédiatement en tête serait notre coprésident, Nicolas Bay. Il aurait toute légitimité à être notre tête de liste. Il est très professionnel, diplomate et accomplit un excellent travail de coprésident. Il incarne la volonté d’une politique altereuropéenne et il est très médiatisé actuellement.
    Marine Le Pen ne peut évidemment pas être en tête de liste puisqu’elle est députée française. C’est donc notre coprésident qui me vient immédiatement à l’esprit.

     Député européen FN
  • Le réveil d’une activiste gauchiste pro-réfugiés : « pour l’Allemagne, c’est déjà trop tard »

     

    Rebecca Sommer a fondé en 2012 l’association d’aide aux réfugiés Arbeitsgruppe Flucht + Menschen-Rechte (AG F+M). A la fin de l’été 2015, cette artiste, photographe et journaliste auteur de documentaires applaudissait la décision d’Angela Merkel d’ouvrir en grand les frontières de l’Allemagne aux « réfugiés » bloqués en Hongrie, malgré l’effet de pompe aspirante que cela devait créer.

    « A ce moment-là, je voulais aider chaque personne et je croyais vraiment que tous ces gens fuyaient un enfer et se trouvaient dans la détresse la plus absolue », a expliqué l’activiste allemande dans une interview publiée par l’hebdomadaire conservateur polonais  Do Rzeczy  le 15 janvier dernier à qui elle à parlé de son réveil face à la réalité.

    En 2015, son ONG comptait près de 300 bénévoles qui donnaient des cours d’allemand aux nouveaux arrivants. Si elle dit aujourd’hui n’avoir jamais été en faveur d’une immigration illimitée, avant sa prise de conscience la militante des droits de l’homme Rebecca Sommer n’en était pas moins très attirée par l’apport multiculturel de cette immigration de masse, comme le montre cet article publié en décembre 2015 par un journal berlinois et repris sur le site de l’ONG AG F+M.

    Les agressions sexuelles de Cologne ont marqué le début du réveil des bénévoles

    La prise de conscience de cette représentante typique des activistes droits-de-l’hommistes bien ancrés à gauche date de la Saint-Sylvestre 2015 à Cologne. Elle a bien dû reconnaître à ce moment-là, ainsi qu’elle l’avoue sans détour au site anti-islamisation polonais euroislam.pl, que les comportements des agresseurs nord-africains et moyen-orientaux de Cologne s’inscrivaient tout à fait dans la culture musulmane des nouveaux arrivants qu’elle avait elle-même rencontrés jusqu’ici : « C’est le moment où je me suis dit : “Rebecca, tu dois maintenant mettre le holà, ne serait-ce qu’en tant que militante pour les droits des femmes.” »

    Auparavant, se justifie Rebecca Sommer, « Je croyais que [leur] vision moyenâgeuse allait changer avec le temps […] mais après avoir vu ces situations se répéter et avoir observé ce qui se passait autour de moi, bénévole, j’ai dû reconnaître que pour ce qui est des réfugiés musulmans, ils ont grandi avec des valeurs totalement différentes, ils ont subi un lavage de cerveau depuis l’enfance et sont endoctrinés par l’islam et n’ont absolument pas l’intention d’adopter nos valeurs. Pire encore, ils nous regardent, nous les infidèles, avec dédain et arrogance. »

    Des réfugiés « arrogants » selon Rebecca Sommer

    Dans son interview pour le site euroislam.pl, l’activiste pro-réfugiés précise que le mépris pour les modes de vie occidentaux et pour les femmes ne concerne pas que les musulmans pratiquants, mais la majorité de ceux qui ont grandi au sein de la culture musulmane. Elle parle aussi de sa grande déception quand elle s’est aperçue comment un groupe de « réfugiés » qu’elle avait personnellement aidés et qu’elle croyait être ses amis pratiquaient avec elle la taqqiya. « Je me suis brutalement aperçue que ces gens que j’avais aidés, qui mangeaient, buvaient, dansaient et riaient avec moi, qui ne priaient pas, qui n’allaient pas à la mosquée, qui ne respectaient pas le ramadan, qui se moquaient de la religion et des personnes profondément religieuses, ne m’appelaient pas autrement que « la stupide putain allemande » quand ils mangeaient ma nourriture et se reposaient dans mon jardin. » Elle reconnaît toutefois qu’elle avait été prévenue par des Arabes et des Kurdes arrivés eux aussi récemment en Allemagne justement pour fuir l’oppression musulmane.

    Rebecca Sommer affirme ne pas être un cas isolé, que de nombreux autres bénévoles ont aussi eu cette même prise de conscience tardive et qu’il y a beaucoup moins de bénévoles prêts à travailler avec les nouveaux arrivants aujourd’hui en Allemagne. Elle reconnaît aussi que, par leur nombre, ces immigrants musulmans sont une menace pour le mode de vie des Allemands, et que cela va empirer avec le regroupement familial.

    L’activiste Rebecca Sommer connaît personnellement des personnes qui s’apprêtent à émigrer d’Allemagne vers la Pologne pour fuir l’insécurité

    Elle a d’ailleurs confié à l’hebdomadaire polonais Do Rzeczy connaître personnellement des Allemands qui s’apprêtent à émigrer en Pologne parce qu’ils en ont assez, et elle a ajouté : « Si la Pologne et la Hongrie ne cèdent pas sur cette question, vous pouvez devenir des pays vers lesquels s’enfuiront certains Allemands et Français. Vous pouvez devenir des îlots de stabilité en Europe. »

    Des îlots de stabilité mais aussi de démocratie, car Rebecca Sommer constate aussi que la démocratie n’existe plus vraiment en Allemagne. Son réveil sur ce plan date également de l’épisode de Cologne, quand les médias n’ont pas pris la défense de la société allemande mais sont au contraire devenus partie intégrante d’un système malade, et quand la police, sous la pression des dirigeants politiques, a cessé d’informer les citoyens. Et la nouvelle loi allemande qui oblige les réseaux sociaux à bloquer les contenus prétendument haineux a accentué la censure. C’est ainsi que, quand la militante des droits de l’homme a voulu dénoncer des conversions forcées à l’islam en Indonésie, son compte a été bloqué. Ce n’est d’ailleurs sans doute pas un hasard si c’est à des médias polonais qu’elle se confie aujourd’hui, car quel média allemand accepterait-il de publier de tels propos ?

    Le réveil d’une gauchiste pro-réfugiés face à l’islam

    Le problème, pour Rebecca Sommer, c’est aussi que les Allemands ne cherchent pas du tout à imposer leurs propres normes aux nouveaux arrivants. « Nous avons un énorme problème avec la gauche et les Verts » pour qui « il n’y a pas de culture allemande ». Cette Berlinoise n’ose plus sortir seule pour la Saint-Sylvestre et elle a déjà été agressée cinq fois par des hommes parlant l’arabe !

    Elle pense que pour l’Allemagne, c’est déjà trop tard, et elle compte émigrer pour sa retraite. L’islam politique est déjà présent partout, y compris au gouvernement, dans les partis politiques, dans la police et dans les écoles, et avec le regroupement familial des millions d’immigrants musulmans supplémentaires vont venir. Dans la capitale allemande où elle réside, des quartiers entiers sont déjà dominés par la communauté musulmane qui forme une société parallèle.

    « Tous ceux qui vivent à Berlin et s’occupent des immigrants voient ce problème. La seule exception, ce sont ceux qui ne veulent tout simplement pas le voir parce qu’ils sont adeptes d’une idéologie et sont aveugles et sourds à la réalité », conclut Rebecca Sommer dans son entretien avec Do Rzeczy.

    Lire l’article sur Reinformation.tv

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  • Daval/Darmanin, le grand écart du procureur Schiappa

    Si le néo-féminisme est à géométrie variable, la justice ne l'est pas par Paul Bensussan

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    Marlène Schiappa a adopté des postures contraires dans les affaires Daval et Darmanin. Si le néo-féminisme est à géométrie variable, la justice, elle, ne l’est pas.

    La guerre des sexes que nous annoncions au début du séisme de l’affaire Weinstein semble bel et bien déclarée. Alors que l’islamologue Tariq Ramadan vient d’être placé en détention provisoire à la suite de dénonciations de viols par deux plaignantes, Gérald Darmanin, ministre de l’Action et des Comptes publics, mis en cause pour des faits que la plaignante qualifie de viol par surprise, se voit renouveler « la confiance et la solidarité » du président de la République, du Premier ministre, et de l’ensemble des membres du gouvernement. Incluant Marlène Schiappa, secrétaire d’État auprès du Premier ministre, héraut de l’égalité entre les femmes et les hommes, qui s’indignait hier encore de « l’impunité des crimes sexuels en France ».

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  • Il était une fois la lecture

    Dans cette tribune du Journal de Montréal [3.02] Mathieu Bock-Côté exalte - avec quelque prudence pour ne pas « braquer » la sensibilité postmoderne - les vertus de la lecture. Vertus au service de la culture, naturellement, mais aussi, si l'on peut dire, vertus anthropologiques. Pour contrecarrer ce que Jean-François Mattéi appelait notre barbarie intérieure. Et pour édifier ou préserver la civilisation.    LFAR  

    1841033494.jpgLa lecture a longtemps disposé d’un statut particulier dans notre monde. Elle était associée à la culture, à la connaissance, à la méditation. L’homme savant lisait, et l’homme qui lisait était réputé un peu plus savant que les autres. On ne saurait dire que ce prestige est complètement éteint. La lecture conserve ce qu’on pourrait appeler un vieux charme. Mais c’est désormais, il faut bien en convenir, pour peu qu’on regarde autour de soi, une passion spécialisée. La lecture ne s’impose plus comme une activité absolument recommandable au-delà du petit cercle de ceux qui l’aiment vraiment. Et ceux qui ne lisent pas, ou lisent peu, ont moins mauvaise conscience qu’auparavant. Ils n’ont plus l’impression de manquer quelque chose d’essentiel. Je ne l’écris pas à la manière d’un reproche, ou du moins, pas d’abord comme tel, mais à la manière d’une observation sur nos contemporains. Comment se cultivent-ils, lorsqu’ils veulent se cultiver ? On nous répondra peut-être que telle n’est pas la question et qu’il faudrait maintenant parler du divertissement. C’est peut-être pour cela que ceux qui lisaient des romans se consacrent désormais aux séries télés, d’autant qu’il y en a d’excellentes, ce que personne ne contredira. Elles offrent désormais la matière de la culture commune. Elles sont néanmoins chronophages et en viennent à monopoliser au quotidien tout le temps disponible pour la culture.

    Même l’école n’accorde plus nécessairement un privilège à la lecture. Lors d’une entrevue que je menais il y a quelques mois à Radio VM avec le directeur d’une école privée qui se présente comme un laboratoire de l’innovation pédagogique, ce dernier m’expliquait qu’il y avait aujourd’hui plusieurs manières de s’informer et de se cultiver, et que la lecture ne devait pas avoir un statut privilégié. On peut y voir un symptôme de plus de la radicalisation de la logique égalitariste, qui nivèle tout et a la tentation d’abolir ce qui relève de l’ancienne hiérarchie de la connaissance. On peut y voir aussi le révélateur d’une pédagogie qui flatte la paresse naturelle de l’élève en l’enfermant dans une culture du son et de l’image – autrement dit, dans une culture de l’écran. Cela dit, lorsque l’école elle-même renonce à sacraliser la lecture, et pire encore, à sacraliser d’une manière ou d’une autre les classiques de la littérature, elle renonce à ce qu’on pourrait appeler une mission de civilisation. D’autant que le culte du silence qui accompagne celui de la lecture est une condition de la vie intérieure, et que c’est justement cette dernière qu’il nous faut redécouvrir et protéger, tout à la fois, si on veut résister à l’aliénation propre à une société massifiée qui nous conditionne à suivre les mouvements de foule tout en nous laissant croire à notre singularité.

    On aurait tort, pourtant, de désespérer. Ou du moins, de désespérer intégralement. Car on constatera, par exemple, que la bibliothèque personnelle conserve quelque chose comme un pouvoir d’envoûtement. Celui qui entre dans une pièce remplie de livres, et encore mieux, de livres lus, est souvent intimidé. Comment ne pas s’en réjouir secrètement ? Car l’intimidé du moment avoue alors qu’il respecte là un univers auquel il reconnaît une valeur en soi, et qu’il se sent mal d’y participer insuffisamment. Le libraire Bruno Lalonde, une des figures essentielles de la culture du livre à Montréal, a défendu à de nombreuses reprises l’importance de se construire une bibliothèque personnelle. Habiter la sienne peut même devenir une nécessité physique et spirituelle. J’ai toujours eu grand plaisir à voir de jeunes hommes et de jeunes femmes dans le début de la vingtaine commencer à construire la leur, et s’enorgueillir d’avoir trouvé certains trésors. Ils découvrent là une passion qui illuminera leur vie. On peut rêver et espérer qu’un jour, pas demain mais après-demain, il redeviendra normal d’aménager dans nos maisons et nos appartements un coin réservé à la lecture. Les contraintes de la vie moderne n’y sont pas favorables, le bruit envahit tout, l’agitation est partout. Mais c’est justement pour cela qu’il faudrait réaménager un environnement physique favorable à la lecture, car si on peut lire n’importe où, et dans n’importe quelles circonstances, il existe néanmoins un art de la lecture qui pour s’exercer pleinement, a besoin d’un environnement favorable. La civilisation se construit une bibliothèque à la fois.    

    Mathieu Bock-Côté

    XVM1ee2f1d6-5507-11e7-a55a-1181ae6a8cf3-100x155.jpgMathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (VLB éditeur, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (Boréal, 2012) de La dénationalisation tranquille (Boréal, 2007), de Le multiculturalisme comme religion politique (éd. du Cerf, 2016) et de Le Nouveau Régime (Boréal, 2017).

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • Un ministre est lié par son administration quand il n'a pas le courage de virer les hauts fonctionnaires

    6a00d83451619c69e201b7c94ecec3970b-250wi.pngCoup de gueule de Stéphane Bern sur RTL, samedi 10 février dans On refait la télé. Interrogé sur les difficultés rencontrées dans le cadre de sa mission sur la sauvegarde du patrimoine, Stéphane Bern répond :

    "Régulièrement, j'en ai marre !" "Je me donne complètement et je fais ça bénévolement. Mais il faut savoir qu'il y a des gens qui sont payés pour faire ce travail, dans les administrations ou au ministère de la Culture. Et quand ils prennent toute leur énergie pour vous mettre des bâtons dans les roues, plutôt que de faire leur travail, vous vous dites : 'Mais attendez, moi je viens en plus pour vous apporter de l'aide, et vous, vous passez votre temps, au lieu de faire votre travail à sauver les monuments, à vous dire Comment je vais pouvoir l'emmerder ?'"

    "C'est un aveu d'échec. Il y a des gens qui dirigent le patrimoine depuis quelques années, et si le patrimoine est dans un si mauvais état, c'est que, visiblement ils n'ont pas forcément bien réussi. Mais ils ne sont pas sanctionnés parce qu'ils sont hauts fonctionnaires, qu'ils appartiennent à un corps d'élite, à une hiérarchie et qu'il faudrait les recaser".

    "J'ai vu de l'intérieur comment un ministre a les pieds et poings liés par son administration quand il n'a pas le courage de virer toutes les têtes qui dépassent…"

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html