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  • Ces séries télé qui manipulent l’opinion

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    Georges Feltin-Tracol

    En février dernier, la chaîne franco-allemande Artediffusait chaque jeudi soir trois épisodes de la deuxième saison d’une série norvégienne, Occupied, que les Québécois traduisent par « Envahis ». Créée en 2015, cette série appartient aux rares feuilletons de politique-fiction.

    Dans un futur immédiat improbable et fantasmatique, les États-Unis isolationnistes ont quitté l’OTAN. La Norvège est dirigée par des écologistes qui arrêtent progressivement leur production d’hydrocarbures au profit des énergies renouvelables. Or l’Union dite européenne traverse une grave crise énergétique si bien que Bruxelles permet à la Russie d’influencer Oslo en y installant des troupes. L’ambassade russe dans la capitale norvégienne fait pression sur les politiciens locaux afin d’obtenir un gouvernement « russo-compatible ». La présence russe incite certains Norvégiens à « collaborer » et d’autres à entrer dans une résistance parfois violente.

    La menace russe, à l’époque soviétique, constituait déjà l’intrigue d’une série étatsunienne en 1987, Amerika. Une décennie après l’occupation des États-Unis par les troupes du Bloc de l’Est et leur partage en différentes zones administratives closes, des Étatsuniens travaillent avec les représentants de Moscou pendant que d’autres les rejettent plus ou moins brutalement. Les scénaristes de la chaîne ABC tablaient ouvertement sur les tensions de la Guerre froide.

    La série Occupied participe pour sa part au dénigrement médiatique systématique et permanent de la Russie de Vladimir Poutine. L’épisode 8 montre par exemple des dirigeants scandinaves prêts à restreindre les conditions de séjour des Russes déjà présents en Norvège ! Il est vrai que la violence quotidienne, les viols massifs et les nombreux autres actes de petite délinquance sont le fait d’immigrés russes inassimilables.

    Oui, l’Europe est aujourd’hui occupée non pas par les Russes, mais par… les États-Unis d’Amérique depuis 75 ans. L’atlantisme de l’OTAN, le multiculturalisme de la Commission européenne, le mondialisme du Conseil de l’Europe et de la Cour européenne des droits de l’homme, le libéralismeexacerbé de la BCE, le cosmopolitisme du FMI font des États du Vieux Continent des entités à la souveraineté plus ou moins limitée. Ce n’est pas l’ambassade russe à Bruxelles, à Londres, à Paris, à Berlin, à Rome ou à Madrid qui manipule les guignols politiciens, mais plutôt les ambassadeurs étatsuniens. Outre des bases militaires quasi-autarciques, l’occupation yankee de l’Europe est totale puisqu’elle affecte autant la culture que la gastronomie, les médiats que l’économie, les manières de penser que le mode de vie (pensons à la fin de la courtoisie sur les injonctions malsaines du féminisme hystérique).

    Cette réalité-là ne fera hélas ! pas l’objet d’une énième série télévisée. Dommage, car elle aurait certainement encouragé les Européens à mieux prendre conscience de cette lourde emprise. Néanmoins, cette absence ne doit pas empêcher l’avant-garde alter-européenne d’exiger : « Yankees, hors d’Europe ! »

    Bonjour chez vous !

    • « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n°70, diffusée sur Radio-Libertés, le 16 mars2018.

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • Mais au fond, quelle différence y a-t-il entre le bon, et le mauvais terroriste ?

    Les distinguer n'est pas évident au premier abord, mais le président que la galaxie nous envie semble avoir trouvé, lui. Il faut dire que la République a le terrorisme dans ses gênes ! C'est sans doute aussi pour cette raison qu'en Syrie, elle les aime bien aussi... Pauvres de nous...

    Mais au fait, Monsieur Macron, faire passer un terroriste pour un honorable chef d'État, ce ne serait pas la désinformation, ça ?

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    et si vous voulez vous remettre de ces vilenies du régime Macron, faites-une pause : 

    Paula Corbulon

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray [XXVI]

    Nous terminons ici la publication de cette série magistrale qui forme un ensemble à lire en entier : une étude de Pierre Debray parue en novembre 1985 dans le mensuel Je Suis Français, sous le titre Une politique pour l'an 2000. Sa lecture aura enrichi ceux qui l'auront faite. Elle explique aux lecteurs qui ne l'ont pas connu le rôle intellectuel important de Pierre Debray à l'Action Française dans les années 1950-2000.  Cette analyse politique, économique, sociologique et historique, menée méthodiquement, à la maurrassienne, comporte de multiples enseignements, utiles aujourd'hui à notre école de pensée. Comme un stimulant de notre réflexion sur la situation présente de la France et sur l'action que nous avons à y mener. Même si le lecteur devra tenir compte des événements et des faits intervenus au cours des trois dernières décennies. A l'issue de la parution de cette étude, Pierre Debray avait encore donné à Je Suis Français un entretien complémentaire et conclusif. Nous le publierons demain mardi.  LFAR

    2ème partie : Une révolution copernicienne 

    LA DÉMOCRATIE OU LA VIE

    Assurément, les conjectures sur l'avenir se révèlent dangereuses. Les futurologues, qui connurent la faveur du public, dans les années soixante, avaient tout prévu, sauf la crise économique. Ce qui doit inciter à la prudence. Certes, il s'agissait de prophètes de bonheur, qui ont plus de chance de se tromper que les autres, mais le pire lui-même n'est jamais sûr. Tout ce qu'il est raisonnablement permis d'affirmer repose sur des courbes d'évolution : si rien ne vient perturber le taux de fécondité du tiers-monde et de l'Europe, si aucun événement ne transforme, de façon radicale, la situation, les hypothèses que nous formulons ont de sérieuses chances de se réaliser et encore convient-il de ne pas préciser les délais.

    Trois hypothèses peuvent donc être envisagées, encore qu'il y ait de fortes chances pour que, dans la pratique, elles se combinent de façon pour nous imprévisible :

    1. Les deux peuples fusionnent, de façon pacifique en renonçant l'un et l'autre à leur identité culturelle pour adopter une culture cosmopolite, à dominante américaine. Cela suppose la déislamisation, aussi complète, des immigrés d'origine musulmane. On assisterait à la naissance d'un peuple nouveau, sans passé donc sans mémoire, la France disparaîtrait au profit d'on ne sait quelle réalité historique, toute différente qui progressivement, élaborerait une langue, dérivée de la nôtre. Un phénomène semblable se produisit au haut Moyen-Age mais à l'époque, le christianisme servait de ciment. Qui le remplacerait ? Actuellement le seul candidat semble être « l’American way of life ».

    2. Bien que menacé, le pouvoir blanc parvient à maintenir les immigrés dans les tâches subalternes, s'appropriant le monopole du savoir. Il pratiquera, sous une forme ou sous une autre, un apartheid de fait, afin de ne pas risquer de perdre le pouvoir politique. Pour subsister, il lui faudra accepter la tutelle soviétique. En URSS aussi le pouvoir blanc est menacé. Le poids démographique des républiques musulmanes d'Asie Centrale s'accroît. Elles commencent à subir l'influence du fondamentalisme islamique. Les autorités locales, encore qu'étroitement surveillées par les représentants du Parti, tous d'origine européenne, manifestent des velléités d'autonomie. La guerre d'Afghanistan est certes commandée par des considérations géopolitiques. Communiste, la Russie continue sa progression vers les mers chaudes commencée sous les tsars. Néanmoins, la propagande officielle, si l'on en croit les témoignages de soldats tombés aux mains de l'ennemi, fait appel non au marxisme-léninisme mais au nationalisme grand-russien.

    3. Les leçons de l'histoire n'ayant jamais servi à personne, une troisième hypothèse, la plus vraisemblable, du moins pour le moment, reproduit le scénario de la chute de l'Empire Romain. Les « barbares » entrent d'abord comme esclaves, de nos jours comme prolétaires (au sens étymologique), ce qui n'est guère différent, dans la pratique. Ils se chargent des tâches les plus ingrates que dédaignent les citoyens. Puis, ceux-ci, refusant de servir comme soldats, on enrôle, dans un second stade, des barbares. Cependant, à la périphérie la pression des germains et des slaves, hier, et aujourd'hui des africains, se faisant plus forte, on achète certains chefs, chargés de contenir les autres tribus. Quand cela ne suffit plus, on leur offre des terres, qui, du fait de la faible natalité, retournent à la friche, afin qu'ils s'y installent, à charge pour eux de les défendre. Tout cela coûte cher. L'Etat épuise les citoyens en impôts. Le moment vient où les barbares entrent en masse, les armes à la main, parfois accueillis en libérateurs.

    On le voit, ces hypothèses ne se contredisent pas. Elles se combineront dans des proportions qui varieront. Une seule chose est sûre. Sur le territoire de la France une société nouvelle s'organisera, qui ne sera plus française, même si elle se souvient vaguement d'en avoir reçu l'héritage.

    Je sais bien que l'on nous accusera de construire un « scénario-catastrophe ».Du temps de Saint Augustin, l'Afrique romaine, en dépit des malheurs qui l'accablaient, ne pouvait pas imaginer que le christianisme allait subir une éradication radicale. Nous sommes à ce point persuadés, comme l'étaient les contemporains de Saint Augustin, de la supériorité de notre civilisation, que l'idée qu'elle soit menacée de s'effondrer devient littéralement impensable. Parce que nous les avons, pendant un siècle, ce qui n'est rien, tenus en sujétion, un racisme inconscient nous porte à mépriser les peuples musulmans. Nous mesurons mal la force mobilisatrice du Coran. Parce que chez nous la déchristianisation s'accélère nous ne parvenons plus à prendre l'exacte mesure de la puissance du facteur religieux. Parce que nous laissons la culture américaine utiliser l'hégémonie économique de ses industries « médiatiques » pour laminer la nôtre, nous comprenons mal le renouveau d'un Islam qui se bat pour préserver son identité culturelle et renoue, du fait même, avec sa vocation conquérante. Parce que nous sommes un vieux peuple, nous ne croyons plus qu'au confort matériel et intellectuel, alors que les peuples jeunes, retrouvent avec le sens du sacrifice le désir de s'approprier nos richesses.   •  FIN 

    Lire les articles précédents ...

    Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray     

    I     II     III     IV     V     VI     VII     VIII    IX     X    XI     XII     XIII     XIV     

    XV     XVI     XVII    XVIII     XIX     XX     XXI     XXII     XXIII     XXIV     XXV

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • Face à la crise migratoire, l’indépendance de Mayotte ?

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    La situation migratoire à Mayotte est un véritable casse-tête pour Emmanuel Macron. Face aux manifestations récurrentes des habitants de l’île, les médias dominants sont même dans l’obligation d’avouer, à demi-mots, que les Mahorais se révoltent contre l’insécurité et l’immigration. Eric Lhullier, ancien de l’X et de l’ENA, a récemment diffusé un texte intéressant sur cette crise.

    Les promesses faites aux Mahorais par Madame Girardin, Ministre des Outre-Mer, sont un peu « décalées », ou plutôt inspirées par la langue de bois, courante en politique mais particulièrement prégnante ces temps-ci, à propos de Mayotte. Car elle n’en a pas l’exclusivité : l’opposition n’est pas en reste et Laurent Wauquiez y tenait dernièrement des propos aussi peu réalistes. Pour simplifier, j’avais l’impression de réentendre ce que les politiques disaient, au temps de ma jeunesse, au sujet de l’Algérie, alors composée de trois départements français. Le leitmotiv, y compris pour le Ministre de l’Intérieur que fut alors François Mitterrand, était « l’Algérie, c’est la France », ce qui était confondre, d’une façon qu’on apprécie comme on veut, le juridisme et la réalité. Je vais donc exprimer une opinion totalement occultée dans le débat public mais que je crois partagée par une fraction significative des Français.

    Cette opinion est la suivante : Mayotte n’est pas un département français comme les autres. Et c’est heureux ! La densité de population y est six fois supérieure à celle de la France, le chômage des résidents de nationalité française est à 27%, le nombre de clandestins est incalculable, on y tolère une justice parallèle rendue par des cadis en application de la Charia, de même que la polygamie, etc… Cette île a été départementalisée en 2011, sous la présidence Sarkozy, par une démarche que les Français n’auraient surement pas approuvée s‘ils avaient été consultés, cela pour les besoins de la pêche aux voix des DOM-TOM, et accessoirement aux voix musulmanes. En 1974, ce sont les Mahorais qui avaient déjà fait un choix intéressé en choisissant de rester dans le giron de la France. Ce sont par contre les habitants des autres îles de l’archipel des Comores qui avaient fait un choix digne en votant pour leur indépendance. Peu m’importe qu’ils le regrettent aujourd’hui et affluent de toutes parts à Mayotte sur leurs embarcations de fortune, qu‘ils appellent des kwassas-kwassas. On peut y envoyer des milliers de gendarmes supplémentaires : le temps que Mayotte sera française, on n‘y changera rien. Tout comme en procédant à l’expulsion de gens qui reviennent aussitôt. D’autant que je suppose qu’il n’y a pas un homme politique en France capable de faire tirer sur leurs barcasses à bonne distance du rivage. On se croirait dans le « Camp des Saints », le chef-d’œuvre visionnaire de Jean Raspail.

    Mayotte est un gouffre pour les finances de la République et son budget social, avec son chômage hors normes et sa démographie galopante, mahoraise, comorienne ou autre. Cette île tire l‘essentiel de ses ressources des aides sociales et d’emplois publics en nombre bien supérieur au nécessaire. Et comme chacun le découvre maintenant, c’est un énorme sas à clandestins, destinés à devenir un jour français, contre la volonté des Français authentiques, si on poursuit cette politique de colonisation à l’envers. Et ces aberrations ne se justifient même pas par le moindre intérêt économique ou stratégique.

    Les mesures annoncées par la ministre ne sont absolument pas à la hauteur du problème, dans l’hypothèse de maintien de Mayotte dans le giron français. En effet :

    – l’envoi, d’ailleurs temporaire, de quelques dizaines de gendarmes ou policiers supplémentaires ne peut rien changer au déferlement de clandestins ni à l’insécurité qui en découle.

    – l’idée que la lutte contre l’immigration clandestine doit se faire à partir des Comores et avec leur coopération est parfaitement utopique. Les Comores n’y ont aucun intérêt. Et si on les subventionne pour cela, comme ils l’exigeront, leurs dirigeants empocheront la manne et ne feront rien.

    – l’idée de donner un statut d’extraterritorialité à la maternité parait complètement loufoque. Ce n’est surement pas constitutionnel, et de toute façon les migrantes enceintes se débrouilleront, avec des complices déjà sur place, pour accoucher à Mayotte afin que leurs enfants soient français et que les parents deviennent inexpulsables, mais à l’extérieur de la maternité, et elles se feront ensuite soigner à la maternité ou à l’hôpital, gratuitement bien sur, grâce à la CMU.

    – l’envoi d’un patrouilleur de la Marine Nationale prête à sourire. Que fera-t-il ? Sans doute procéder au sauvetage des migrants comoriens et les amener à bon port à Mayotte, comme nos commandants de navires le font, tels des boy-scouts, entre la Lybie et l’Italie.

    Tout cela n’a aucun sens ! Mais en fait, je préfère que le pouvoir n’adopte que des mesurettes et ne fasse rien de sérieux, et encore plus ruineux, pour amener Mayotte et ses hordes de clandestins au standard métropolitain, ce qui aurait pour effet d‘attirer encore plus de migrants, des Comores, comme de tout l’Est de l’Afrique et de Madagascar.

    En vérité, un Homme d’Etat français affranchi de la larmoyance de rigueur devrait être pour l’indépendance de cette île, ce qui mettrait instantanément fin à l‘immigration clandestine en lui enlevant tout intérêt. Et, bien sur, sans possibilité pour ses résidents de choisir la nationalité française, sauf pour ceux qui sont d’origine métropolitaine et ne sont là que temporairement. Il y suffit d’un référendum où les Français de France aient le droit de voter, en vertu du principe qu’il faut être deux pour être mariés. Tout autre discours rappelle les absurdités des tenants de l’Algérie Française, qui nous vaudrait maintenant 45 millions de concitoyens algériens, sans compter ceux qui sont déjà dans l’Hexagone, qu‘ils soient restés algériens ou qu‘ils soient devenus binationaux.

    J’attends avec le plus grand intérêt ce que décideront notre Gouvernement et notre Président de la République. Emmanuel Macron a là une occasion emblématique de mettre en œuvre une réforme courageuse, qui marquerait un grand pas vers un « monde nouveau », résolument post-colonial et non pas colonial à l’envers.

    Eric Lhullier

    Texte repris du site Polemia

    https://fr.novopress.info/

  • Les enjeux religieux de la souveraineté nationale

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    Le Sacre de Napoléon est un tableau de Jacques-Louis David, représentant le couronnement de l’impératrice Joséphine par Bonaparte, à Notre-Dame de Paris, en présence du pape Pie VII. Wikimedia Commons.

    Appréhender la question de la nation et de la souveraineté dans un vieux pays comme la France ne peut être effectué avec pertinence qu’en se référant à notre riche héritage institutionnel et politique puisant sa source à l’époque antique. C’est à cette passionnante plongée dans notre histoire plurimillénaire que nous convient l’économiste Jacques Sapir et le philosophe et théologien Bernard Bourdin, dans ce livre qui retranscrit leurs entretiens sous la conduite de Bertrand Renouvin.

    Dans une nation sécularisée comme le sont aujourd’hui les États modernes, l’évocation de la dimension religieuse paraîtrait presque dérisoire pour analyser le fait du pouvoir étatique. Pourtant, jusqu’à la Révolution française, c’est le pouvoir divin et lui seul qui conférait sa légitimité au pouvoir temporel, qu’il soit transmis au roi par la médiation de l’Église ou qu’il soit plus tard reçu directement de Dieu. C’est aussi en réaction aux sanglantes guerres de religion et pour y mettre un terme que des juristes comme Jean Bodin ont été amenés à concevoir les théories de la souveraineté. Or les institutions dont nous sommes aujourd’hui les héritiers sont précisément les fruits de cette histoire dense et complexe, et comprendre comment et pourquoi elles ont été forgées nous permet de nous les approprier, de les apprécier avec justesse et de les adapter à l’époque contemporaine. Il est difficile en effet de comprendre la spécificité de la laïcité à la française sans en connaître ses prémisses dans la monarchie absolue du XVIe siècle. Férus de culture humaniste, les deux universitaires convoquent tour à tour histoire, droit, étymologie, philosophie et théologie, pour offrir au lecteur un éclairage original et enrichissant sur les liens étroits qui existent en Occident entre la souveraineté, la nation et la religion. Tout au long de ce dialogue érudit qui nous fait parcourir l’Europe depuis les côtes atlantiques jusqu’à ses confins orientaux, on prend peu à peu conscience de l’importance de la notion de territoire, sans laquelle celle de nation et plus encore celle de souveraineté se trouvent absolument dénuées de sens. C’est ce qu’exprime Bernard Bourdin lorsqu’il soutient « qu’une forme politique a un rapport au temps, mais aussi à l’espace, les deux étant étroitement liés. La nation est un ordre spatial qui est […] nécessaire, parce qu’il est à taille humaine et enclin à un ordre de paix ».

    La suite

    https://www.actionfrancaise.net/2018/03/16/les-enjeux-religieux-de-la-souverainete-nationale/

  • Poutine dans un fauteuil

    Ce résultat était attendu et il n’y avait guère de suspense, Vladimir Poutine, candidat du parti national  Russie Unie,  a été très confortablement réélu à la tête de la fédération de Russie. M. Poutine est donc en route pour un quatrième mandat  avec plus de 73,2% des suffrages (63,60% en 2012);  très loin devant Pavel Groudinine, le candidat du Parti communiste ( 11,2% ),   Vladimir Jirinovski, président du parti  nationaliste LPDR (6,7%) et la richissime femme d’affaires et journaliste libérale Ksénia Sobtchak, très connue en Russie, membre du Conseil de coordination de l’opposition russe (2,5%). L’inconnu résidait surtout dans le taux de participation pour une élection dans laquelle Vladimir  Poutine n’avait pas d’opposants sérieux. L’agence publique TASS a fait savoir que là aussi le pari a été gagné puisque 60% à 70% des 107 millions  d’électeurs russes se seraient déplacés dans les bureaux de vote, pourcentage  équivalent ou supérieur à la présidentielle de 2012 (65,27%).

    Un scrutin  qui se déroulait sur  fond de tension internationale avec l’Occident en général et la Grande Bretagne  en particulier. Le Premier ministre Theresa May a  accusé  Moscou (qui dément) d’être  « coupable » de l’empoisonnement  chimique sur le sol britannique d’un agent double Sergueï Skripal et de sa fille. Mercredi, Mme May a annoncé  le gel des contacts bilatéraux et  l’expulsion de 23 diplomates russes, mesures qui ont conduit les autorités russes à procéder à l’expulsion d’un nombre équivalent de diplomates  britanniques et l’arrêt des activités en Russie de l’organisme international britannique pour les relations culturelles et l’éducation, le  British Council.

    Emmanuel Macron lui n’est pas sorti grandi de sa réaction épidermique, peu réfléchie (?), très pusillanime qui l’a conduit par «solidarité avec nos amis britanniques» à boycotter vendredi le pavillon officiel de la Russie présent au salon Livre de  Paris. Nous sommes déjà loin du discours qui était le sien à l’occasion de la visite de Vladimir Poutine à Versailles  au mois de mai dernier…

    Le site de France 24 a  rappelé à cette occasion que le pavillon russe accueillait au nombre des écrivains présents aussi bien « le controversé  (sic) Zakhar Prilepine, 42 ans, proche du chef du Parti national-bolchevique, Édouard Limonov, écrivain parmi les plus doués de sa génération, (et qui défend désormais  la présidence Poutine, NDLR), que   « Ludmila Oulitskaïa, lauréate du prix Médicis étranger en 1996 et voix de l’opposition en Russie. »  « Natalia Soljenitsyne, veuve du prix Nobel de littérature Alexandre Soljenitsyne (s’est) déclarée  peinée »:  « Emmanuel Macron n’a pas fait ce qu’il fallait et en premier lieu pour la France elle-même. J’avais l’impression, au vu de ce qui s’était passé ces derniers mois, que le président Macron n’était pas le pire des amis de la Russie, […] qu’il était moins influencé par cette hystérie qui règne dans les médias occidentaux quand il s’agit de la Russie»

    Et l’épouse de l’auteur de L’archipel du goulag  et de Deux siècles ensemble d’ajouter:  « Quand les diplomates ne savent plus se parler, ça devient encore plus important que se parlent les artistes et les gens de la culture et des arts. »  « Tourner le dos au dialogue avec les gens de la culture et des arts, c’est extrêmement étonnant et ne sied pas à un leader politique français » On ne saurait mieux dire.

    Certes, les attaques portées contre la Russie émanant des cénacles atlantistes, européistes, mondialistes ont surtout pour effet de conforter la  popularité d’une  présidence russe  sous l’action de laquelle  la Russie a connu un  boom économique, une forte progression du niveau de vie de ses citoyens, une embellie (timide mais réelle) de sa démographie  et retrouvé une place ce tout premier plan sur la scène internationale.

    Il n’en reste pas moins que certains ont dénoncé la sincérité  du scrutin présidentiel. L’ONG Golos, financée par un certain nombre de bailleurs de fonds  américains,  a fait état d’irrégularités dans les votes qui ont eu lieu hier.  Il a été évoqué des bourrages d’urnes, des entraves, des votes multiples. Toutes choses qui auraient eu pour objet de gonfler le taux de participation,  dans un certain nombre des 97 000 bureaux de vote du pays, que les quelques dizaines de milliers d’observateurs indépendants déployés par l’opposition, les ONG,  l’UE -des parlementaires européens se sont rendus sur place,  dont le vice-président du  FN Louis Aliot- ne pouvaient tous contrôler.

    Golos explique avoir comptabilisé  2.629 irrégularités, à l’instar de observateurs d’Alexeï Navalny,  une des figures de l’opposition à Vladimir Poutine. M. Navalny, officiellement très engagé dans la lutte contre la corruption, a été exclu de la présidentielle russe  pour cause de condamnation(s) judiciaire(s) ; il a été soutenu dans ses démêlés judiciaires par les États-Unis, l’Union européenne et  le Conseil de l’Europe.

    Comme c’est le cas pour Golos, les adversaires d’Alexeï  Navalny affirme qu’il est instrumentalisé par l’étranger, rappelant que par le passé, la formation politique DA !,  à la création de laquelle il participa il y a douze ans ans, fut financée par  la National Endowment for Democracy, (NED). Une officine proche de la CIA, fondée en 1983,  dont l’objectif déclaré est le renforcement et le progrès des institutions démocratiques à travers le monde.  En clair,  une structure  d’orientation neocon, soutenue par le parti républicain comme par le parti démocrate, appuyée matériellement par de grandes multinationales (Coca-Cola, Goldman Sachs, Google, Microsoft…).

    Pour autant, M. Navalny est aussi critiqué pour son…nationalisme. « Jamais je ne soutiendrai la position selon laquelle en Russie le nationalisme est une chose terrible qu’il faut interdire » déclarait-il en 2013. «En France, en ce moment, le Front National connaît une période de poussée frénétique  (sic) de sa popularité. Vous parlez d’une horreur, Alain Delon soutient Marine Le Pen ! Et des processus analogues ont cours dans toute l’Europe. Et alors, allons-nous boycotter les croissants français ? Ou bien dire carrément que les Français ont le droit de faire ça, et pas les Russes ? »

    Bruno Gollnisch  qui sera ce soir l’invité de LCP à 19h 30  pour évoquer la présidentielle russe, estime bien évidemment que l’amour de la patrie, la volonté de la voir rayonner et prospérer, d’en préserver l’identité, la souveraineté,  sont des aspirations   fort légitimes et non pas des causes de haine ou des sources de conflits  comme l’affirment les médias, les faiseurs d’opinion et les politiciens  progressistes.

    Nous le relevions en décembre 2011 sur ce blogue, citant alors Xavier Moreau:   reconstruction de l’identité russe autour du christianisme, piété populaire, refus de l’affrontement civilisationnel, défense de la famille traditionnelle,  c’est le modèle européiste au complet qui est rejeté par le peuple russe et ses élites dirigeantes.  Au-delà des imperfections de la toute jeune démocratie russe, il est en tout cas permis de s’interroger, comme Bruno Gollnisch, sur le fait de savoir si ce n’est pas surtout ce sursaut national et identitaire russe qui vaut à ses dirigeants actuels d’être traînés dans la boue.

    https://gollnisch.com/2018/03/19/poutine-dans-un-fauteuil/

  • Sous la neige, Jean-Marie Le Pen a rendu un émouvant hommage à François Duprat

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    Source Paris Vox cliquez ici

    Il y a 40 ans décédait François Duprat. Alors qu’il se faisait conduire par sa femme en voiture, une bombe explose dans celle-ci et lui coûte la vie, c’était le 18 mars 1978. Les auteurs de cet attentat n’ont jamais été identifiés. La liste des accusés est longue, certains pointaient du doigt l’extrême gauche, d’autres des services secrets (le Mossad ou les services français notamment) alors que d’autres dénonçaient un règlement de compte interne à la droite nationale. 40 ans après, si les questions demeurent, l’heure est au recueillement, pas à la vengeance.

    Afin de lui rendre hommage, Jean Marie le Pen a prononcé un discours et déposé une gerbe. Une petite trentaine de personnes étaient présentes autour du “Menhir”.  Les “mousquetaires du président” (ancien DPS FN) étaient présents en nombre. 

    Rendant hommage à son ancien numéro deux, Jean-Marie le Pen a déclaré que le fait de mourir jeune lui (à François Duprat) avait “évité les affres de la vieillesse“. Revenant rapidement sur la vie de son ancien numéro 2 au FN, Jean-Marie le Pen a conclu par “Notre devise 40 ans après demeure Honneur et Fidélité.”

    Qui était François Duprat ?

    François Duprat était un théoricien nationaliste révolutionnaire, il faisait partie des pionniers du Front national et d’Ordre nouveau. Il fut également un compagnon de route et relais de Dominique Venner dans sa jeunesse. Auteur prolifique, il fut le père des Cahiers européens et de la Revue d’histoire du fascisme. Volonté de lui nuire ou réalité, certains ont avancé que François Duprat travaillait pour les services secrets. (L’émission“ Rendez-vous avec X” de France Inter défendait notamment cette théorie).

    Pour mieux connaitre son oeuvre, une réédition récente de ses écrits vient de paraître chez Ars Magna, une biographie complète de François Duprat était également sortie dans les Cahiers d’histoire du Nationalisme.

  • Les Français sont conservateurs sans le savoir

    6a00d83451619c69e201b7c958bcb5970b-250wi.jpgFrançois de Voyer est chef d’entreprise et président du Collectif Audace. Il a accompagné Marion Maréchal Le Pen aux Etats-Unis. Il déclare à l'Incorrect :

    "Notre message est plus clair que jamais : nous souhaitons, à notre humble échelle, unir les différents courants de droite autour de valeurs qui les transcendent et de propositions qui les rassemblent : amour de la liberté de conscience, d’expression, et d’entreprise, défense de la souveraineté de la nation, conservatisme en matière de mœurs et d’environnement, voilà pour les valeurs. Côté propositions, nous sommes des pragmatiques : de l’air pour les entrepreneurs, de la visibilité pour les indépendants, de la protection pour nos industries, du soutien pour nos zones rurales et de la considération pour nos créateurs.

    Vous avez reçu Henri Guaino comme Jean-Frédéric Poisson. Êtes-vous le point de rencontre des droites ?

    C’est notre ambition. J’espère qu’en période électorale nous serons nombreux – Audace et d’autres associations ou think tank -, à forcer la main des responsables de certaines formations politiques qui restent réticents à l’idée d’un dialogue puis d’une coalition des droites.

    On entend souvent que la droite enracinée aurait « gagné la bataille des idées ».  Mais les Français sont-ils vraiment devenus conservateurs ?

    Je crois que les Français n’ont jamais cessé de l’être, mais ils sont conservateurs sans le savoir. La bataille des idées est gagnée à bien des égards : notre courant compte une profusion d’intellectuels, d’auteurs de talents, multiplie les succès de librairie ; sa presse tient bon et s’étoffe, vous en êtes la preuveNous avons l’humour, et la séduction, qui étaient l’apanage de la gauche depuis les années 60. Il ne leur reste plus qu’un quarteron de plumitifs poussiéreux dont l’ultime convulsion consiste à censurer et dresser des listes. Cependant, cette victoire intellectuelle n’a pas encore de traduction, ni en terme électoral, ni, et c’est peut-être plus grave, en terme de pénétration des réseaux de pouvoir. C’est pour cela que le conservatisme des Français reste fantoche, on les a convaincus qu’ils étaient isolés alors qu’ils sont majoritaires. [...]"

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2018/03/les-fran%C3%A7ais-sont-conservateurs-sans-le-savoir.html