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  • Brexit : le diable toujours dans les détails

    6a00d8341c715453ef0240a46fe8b8200d-320wi.jpgLe feuilleton du Brexit[1] continue donc. La complication extrême de la procédure et celle du débat le rendent presque incompréhensible.

    L'une des clefs des comportements politiques résulte certes, en démocratie, de la tendance à privilégier les considérations partisanes, sur l'intérêt national. Mrs May se préoccupe d'abord, depuis son arrivée au pouvoir 2016, de l'unité factice de son parti, profondément divisé. Et ceci vaut encore plus pour le comportement hypocrite de Jeremy Corbyn à la tête des travaillistes.

    Les partis avant la patrie : nous connaissons bien cela en France.

    Le vote intervenu le 14 mars à la chambre des Communes ouvre en effet la voie, sous réserve du ralliement d'une partie des Brexitteurs, et d'une confirmation unanime des 27 Continentaux[2], à un report, de quelques mois et peut-être même de deux ans.

    Si Thérésa May n'obtient pas l’aval de ses députés le 20 mars, le risque de "no deal", crainte commune à Londres comme à Bruxelles, ne doit pas être sous-estimé. Si elle n'obtenait pas du Conseil européen des 21 et 22 mars un report jusqu'à fin juin, le temps de faire voter les lois d’application du traité, de la date butoir du 29 mars... alors c'est un report nettement plus long qui risquerait de s'imposer. On parlait de 21 mois supplémentaires il y a quelques semaines... Comme le discord euro-britannique existait déjà en 1979, il y a 40 ans, lors de la création du serpent monétaire, pourquoi pas attendre encore 40 ans, jusqu’en 2059.

    Rappelons quelques données politiques intérieures au Royaume-Uni, résultant des précédentes péripéties.

    Le 11 mars, un dernier accord était intervenu entre Thérésa May et les Continentaux. Il comportait de légères retouches par rapport aux conclusions des longues et méticuleuses négociations conduites, du côté de l'Union européenne par Michel Barnier.

    Le soir même il était repoussé à la chambre des Communes par 391 voix contre 242. Entre-temps la locataire du 10 Downing Street avait obtenu ralliement de 42 parlementaires qui avaient voté contre la précédente mouture le 14 janvier, mais on doit aussi rappeler que les tories détiennent depuis les élections, pourtant calamiteuses, de juin 2017, 317 sièges.

    La majorité très courte de Mrs May, au sein d'une chambre des communes comptant 650 membres, englobe par ailleurs 10 unionistes nord-irlandais.

    Lui font donc toujours défaut 327-242 = 75 bréxiteurs...

    Le lendemain 12 mars, les parlementaires se prononçaient sur un amendement très important. Il prévoit d'exclure un Brexit sans qu'ait été conclu un accord avec l’Union européenne. Ceci s'entend : à quelque moment que ce soit. Pas seulement le 29 mars. Autrement dit, pas de sortie sans la conclusion d'un traité avec l'Europe.

    Ceci change tout.

    Cette évolution va dans le sens du discours tenu, assez hypocritement d'ailleurs, par le chef actuel des travaillistes le très suspect Jeremy Corbyn. Celui-ci déclare : "Des choix doivent maintenant être faits." Et d'annoncer qu'il "remettra en avant sa proposition"tendant à maintenir le Royaume-Uni au sein d’une union douanière avec l’Union européenne.

    Or, jusque-là, le gouvernement n'en voulait pas. Mais la coalition conservatrice a été mise en minorité, le Parlement adoptant cette nouvelle ligne par 312 voix contre 308.

    Au soir du 11 mars, Mrs May s’était dite très déçue par le vote.

    Pour elle cependant, la voie semble désormais libre pour demander, et probablement obtenir, des Continentaux un délai qui risque de se révéler substantiel. Étonnamment ressoudés par toute cette crise, les 27 ont laissé entendre ces derniers temps qu'ils s'y résoudraient.

    Ainsi, contre toute attente, et contre les résultats du référendum de 2016, il ne s'agirait pas seulement de retarder la date du Brexit, mais peut-être même d'y renoncer.

    JG Malliarakis  

    Apostilles

    tnref1" name="_ftn1">[1] Lire aussi nos chroniques du 19 février "Devant l'imbroglio du Brexit" et du 14 mars "Ce que démontre le débat britannique"
    [2] Je m'autorise à nommer ainsi les 27 États actuellement membres de l'Union européenne, bien que 3 d'entre eux, l'Irlande, Chypre et Malte soient eux aussi insulaires. L'Europe étant une autre réalité que les institutions de l'UE, l'Angleterre et l'Écosse resteront "européennes" quoiqu'il advienne.

    https://www.insolent.fr/

  • Vers un monde sans hommes ni femmes ?

    284948122.jpg

    Cette tribune - de celles que nous reprenons souvent pour leur pertinence - est parue dans le Journal de Montréal du 14 mars. Qu'on le lise ! Tout simplement. LFAR  

    « Les savants fous ont pris le contrôle. » 

    Notre époque est traversée par un fantasme terrifiant : l’effacement programmé et délibéré de la différence entre l’homme et la femme. De toutes les manières possibles, il faudrait déconstruire ce qui les distingue, pour qu’advienne un jour un être humain sans aspérités, ni homme ni femme, à moins qu’il ne soit les deux à la fois, selon son choix.

    Pour peu qu’on scrute l’actualité en ayant cela en tête, on trouve mille exemples confirmant cette tendance.

    Genre

    Hier, l’hebdomadaire français L’Obs nous apprenait ainsi que des chercheurs danois en lutte contre les « stéréotypes de genre » avaient présenté dans un festival technologique texan une voix numérique absolument neutre, qu’on ne saurait dire masculine ou féminine.

    Apparemment, cette voix non genrée contribuerait à la lutte contre les discriminations, ce qui n’est peut-être qu’une confirmation parmi d’autres que ce pseudo-combat généralement célébré relève trop souvent du grand n’importe quoi.

    Car si la simple distinction entre l’homme et la femme passe désormais pour une marque de discrimination, c’est bien la preuve que nous venons de basculer dans un univers parallèle. La norme véritable de l’humanité serait-elle asexuée ?

    On le constate aussi régulièrement avec la fameuse question des trans.

    On doit naturellement faire preuve de la plus grande ouverture envers ceux et celles dont l’identité sexuelle est confuse au point de se sentir étrangers à leur propre corps. C’est une forme d’humanisme élémentaire. Mais on ne saurait faire de leur situation dramatique la nouvelle norme censée représenter l’ensemble de la population, qui n’a jamais douté un instant de son identité sexuelle, même si on cherche à la fragiliser délibérément. Il en est de même lorsqu’on parle de la fluidité de ceux ou celles qui ne se reconnaissent pas particulièrement dans un sexe et dont l’identité serait flottante et non binaire. L’importance médiatique gagnée par ces catégories idéologiques est symptomatique du fait que nous sommes sous hypnose idéologique.

    Autre exemple qui ne surprend plus. On a récemment débattu en France du remplacement sur les formulaires administratifs des catégories père et mère par parent 1 et parent 2. Il faut dire que cette manie est partout présente en Occident, y compris au Québec.

    Qu’il faille ajuster notre vocabulaire administratif pour l’adapter à la réalité des familles homoparentales, personne n’en disconvient. Mais fallait-il pour cela abolir le père et la mère, ou les rendre invisibles, alors qu’il s’agit de fonctions symboliques inscrites dans les profondeurs de la psyché humaine ?

    Ce qu’on voulait encore une fois renverser, c’était la différence sexuelle.

    Folie

    On pourrait en revenir à cette évidence plurimillénaire que ne peut perdre de vue qu’une civilisation décadente : le masculin n’est pas le féminin, un homme n’est pas une femme, et ces différences sont fondatrices pour l’humanité.

    Lorsque nous ne sommes plus capables de reconnaître les réalités élémentaires de la condition humaine, c’est bien la preuve que nous basculons dans un monde où les savants fous font la loi.   

  • Immigration : la journaliste Géraldine Woessner reconnaît la réalité du « Grand remplacement » et réclame des statistiques ethniques

    Géraldine Woessner (Europe 1) est une journaliste spécialisée dans la « vérification des faits ».

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  • Ce que démontre le débat britannique

    6a00d8341c715453ef0240a4464c20200c-320wi.jpgLe 12 mars, M. Gilles Le Gendre, président du groupe La République en Marche à l'Assemblée nationale, administrait une nouvelle fois la preuve de son étonnante ingénuité. Il déclarait ce jour-là que le débat sur le Brexit à la chambre des Communes démontre que "si on fait de l'Europe un otage de politique intérieure, on va à la catastrophe".

    Or, cet éminent représentant de l'actuelle majorité parlementaire macronienne devrait savoir que l'Europe, conçue comme une union d'États, n'est jamais sortie, depuis le traité de Rome de 1956, de ce genre d'interférences. Le mélange n'a jamais cessé entre les considérations politiques intérieures propres à la scène politique de chaque pays et les décisions prises dans le cadre des réunions intergouvernementales, au mépris bien souvent des votes du Parlement européen.

    Et, aujourd'hui, tous les subtils méandres de la politique de Londres devraient aussi nous éclairer sur divers aspects de la crise des démocraties, y compris dans la patrie du parlementarisme.

    Le régime britannique n'a en a guère connu d'une semblable ampleur, même dans les périodes antérieures de "parlement pendu". Par cette expression – "hung parliament" – on désigne outre Manche l'absence de majorité en faveur de l'un des deux partis dominant la vie politique, pratiquement de façon alternative, depuis ce que les Anglais appellent la Glorieuse Révolution de 1688[1].

    La question irlandaise a certes pu, à plusieurs reprises, déstabiliser le système, y compris à l'époque des guerres napoléoniennes[2].

    Puis, les conservateurs incorporèrent les libéraux unionistes etc.

    En 1910, le rejet du budget par la chambre des Lords provoqua un imbroglio qui a conduit depuis par la domination des Communes.

    C'est dans les années 1920, que les travaillistes se substituèrent aux anciens whigs et devinrent la principale force d'alternance. Conduits par Ramsay McDonald, éphémère premier ministre en 1924, ils arrivèrent en tête en 1929 avec 287 sièges, une majorité relative contre 260 aux tories, qui disposaient de 412 députés dans la chambre sortante, les libéraux n'en obtenant que 59. Travaillistes et libéraux consolidèrent ainsi une alliance dite lib-lab[3], aux racines très anciennes.

    En Angleterre comme dans tous les pays démocratiques le système ne fonctionne correctement que sur une base bi-partisane de fait. S'il est aujourd'hui perturbé c'est tout simplement que la manœuvre de David Cameron, d'absorber l'électorat UKIP, a échoué sur le référendum promis aux eurosceptiques et perdu, de justesse.

    Le pari s'était révélé gagnant en 2015. Aux élections législatives UKIP fut réduit à un seul député.

    Un jeu analogue avait été remporté par les conservateurs dans le cadre de leur alliance avec les libéraux-démocrates lors de la législature précédente entre 2010 et 2015.

    Las, le pari gagnant de la veille a pris les apparences d'un "pari stupide" en 2016. Et aujourd'hui, tout le monde croit de bon ton de ne parler qu'avec condescendance de ce Premier ministre, au bilan pourtant si remarquable entre 2010 et 2016, et qui avait réussi à redresser, en particulier sur le terrain du chômage, la situation plus que médiocre laissée par son prédécesseur Gordon Brown.

    David Cameron était persuadé, comme l'étaient aussi, dans la période précédant le vote, la plupart des commentateurs agréés, et notamment les fameux marchés financiers, dont on dit toujours qu'ils ne se trompent jamais, que le référendum se traduirait par une majorité favorable au maintien de la Grande Bretagne dans l'Union européenne.

    La victoire inattendue du Brexit le 23 juin 2016 – si facile à "prévoir après coup" – ne peut pas vraiment lui être imputée.

    La principale leçon à tirer du débat britannique c'est qu'en démocratie ce ne sont pas les bureaux qui décident, mais les urnes, c'est-à-dire le peuple dans sa diversité.

    On peut trouver compliquée la marche actuelle d'une opinion partagée entre plusieurs partis, et pas seulement deux, et divers courants, entre Londres et le reste de l'Angleterre, mais aussi, ne l'oublions jamais, entre plusieurs nationalités, le vieux royaume d'Écosse et les six comtés de l'Irlande du nord.

    On ne devrait pas, en France, ricaner mais plutôt admirer la résilience de ces institutions britanniques défiant à nouveau les siècles.

    L'Histoire recommence toujours... Elle frappe à nouveau, insolemment, à la porte.

    JG Malliarakis  

    Apostilles

    [1] cf. "Les deux révolutions d'Angleterre" par Edmond Sayous
    [2] Face à la révolution française, à partir de janvier 1793, une partie importante des anti-révolutionnaires, ralliés à la lutte contre le jacobinisme, se sont opposés aux discriminations anti-catholiques en Irlande. Ralliés au groupe conservateur, sans pour autant se dire tories, c'était la position de Burke et de William Pitt le Jeune. Celui-ci démissionna de 1801 à 1804, en raison de l'opposition de la Couronne à toute remise en cause de la religion d'État. Pitt envisageait de supprimer certaines restrictions légales frappant les catholiques. Le très pieux George III considérait que leur émancipation aurait violé son serment de maintenir l'Angleterre protestante.
    [3] Plus tard, en 1977 une situation analogue de hung parliament se reproduisit : elle conduisit au catastrophique ministère Callaghan. En 1979, celui-ci fut balayé par Margaret Thatcher.

    https://www.insolent.fr/

  • Zoom – Ivan Rioufol : Macron, la grande Mascarade

     

    -macron-la-grande-masquarade-p26.pngLe célèbre éditorialiste du Figaro, Ivan Rioufol décrit depuis des années la longue décrépitude de la politique française. Avec courage et souvent panache, il bataille sur les plateaux de télévision en prenant la défense inlassable des Gilets Jaunes et en dénonçant la grande mascarade de Macron. Du scrutin présidentiel aux Gilets Jaunes, les analyses d’Ivan Rioufol sont validées par la réalité ! Décapant !

    Ivan Rioufol : Macron, de la grande mascarade…aux Gilets jaunes
  • Attentat de Christchurch : la faute à la presse française, si l’on en croit Najat Vallaud-Belkacem ?

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    Depuis qu’elle a quitté la politique pour l’édition, Najat Vallaud-Belkacem n’imprime plus dans les médias. Doit-on s’en plaindre ? Je vous laisse juge. Il semble, en tout cas, qu’on ne s’en portait pas plus mal. Et puis là, cela a dû être plus fort qu’elle, comme une pulsion, un besoin, un impératif : l’ancien ministre de l’Éducation de François Hollande a dégainé un tweet qui devrait faire date dans les annales de la sottise. « Oui toutes nos pensées vont aux victimes de l’abject attentat de Christchurch, et oui cela devrait tous nous rassembler. Mais découvrir ici des messages d’indignation hypocrite y compris de ceux qui ont contribué, année après année, à promouvoir ça… comment dire ? Nausée. »

    Suit, sur le tweet, un montage de vingt unes de plusieurs magazines qui ont titré ces dernières années sur le terrorisme islamique, le djihad ou l’immigration : évidemment, en tête, Valeurs actuelles (sept fois), Le Figaro Magazine (trois fois) mais aussi L’Express (cinq fois), Le Point (deux fois), Marianne (une fois) et même Courrier international (une fois) et la revue L’Histoire (une fois). « Violence et islam »« Islam, le danger communautariste »« La République face à l’islam »« Le djihad à nos portes », etc.

    Donc, si on suit bien ce qu’il est convenu d’appeler, par convention de manœuvre, un raisonnement, c’est-à-dire un processus qui relève de l’intelligence, pour faire court, Valeurs actuellesLe FigaroL’ExpressLe PointMarianneCourrier international et L’Histoire ont contribué, année après année, à promouvoir « ça », c’est-à-dire, si l’on essaye de comprendre, l’islamophobie et, par voie de conséquence, son expression la plus violente comme l’attentat de Christchurch en Nouvelle-Zélande. N’ayons pas peur des mots : incitation à la haine. Des procès sont possibles…

    Est-ce à dire qu’il aurait fallu passer sous silence, durant toutes ces dernières années, les attentats islamistes en France, les crimes de Daech, le développement du communautarisme sur notre sol ? Un communautarisme, rappelons-le, qui ne doit pas être complètement un fantasme d’extrême droite, si l’on se souvient des propos de l’ancien protecteur lyonnais de Najat Vallaud-Belkacem – j’ai nommé Gérard Collomb – lorsqu’il quitta la place Beauvau en évoquant publiquement, en des mots à peine voilés, le risque de guerre civile en France.

    Madame Vallaud-Belkacem a donc la nausée. En découvrant ce tweet, j’ose à peine évoquer ce qui peut être ressenti par tous ceux qui ont un minimum de sens commun et prennent connaissance de ce tweet. C’est quoi, pire que la nausée ? Madame Najat Vallaud-Belkacem est bien la « digne » représentante de cette classe politique pour qui il ne fallait surtout pas nommer les choses pour ne pas faire d’amalgame, ne pas stigmatiser. On a du mal à réaliser qu’elle ait pu être au gouvernement de la France, cinq années durant, sans discontinuer. Madame Vallaud-Belkacem devrait rester dans l’édition. C’est sans doute là qu’elle fait le moins de mal.

    Georges Michel

    http://www.bvoltaire.fr/attentat-de-christchurch-la-faute-a-la-presse-francaise-si-lon-en-croit-najat-vallaud-belkacem/

  • Réunion publique à La Rochette (73) : discours de Marine Le Pen

  • L’hydre libérale

    1006174091.jpgMarcel Gaillard Présent,

    la chronique de Livr'arbitres cliquez ici

    Le dernier ouvrage d’Alain de Benoist, Contre le libéralisme, vient de paraître. Ce recueil de textes est une synthèse magistrale, sérieuse et rigoureuse, érudite parfois, mais toujours claire et bien servie par un pur style classique, sobre et précis. L’originalité de cet essai, c’est son angle d’approche. De Benoist mène moins une analyse verticale, creusant les origines et l’essence du libéralisme, qu’une analyse horizontale. Il s’agit davantage de saisir toute l’étendue du libéralisme, de cartographier l’ampleur de son emprise sur la société. Le cancer libéral est en pleine métastase : quels sont les organes touchés ?

    De Benoist rappelle avec force que libéralisme de droite (économique) va nécessairement de pair avec le libéralisme de gauche (sociétal). Mais l’analyse va bien plus loin : pour résister au libéralisme, on ne peut se contenter de s’opposer à la finance et au mariage pour tous, parce que le libéralisme n’est pas seulement de l’économique et du sociétal, mais un formatage total de la société, des hommes et du monde.

    En effet, le libéralisme est une doctrine économique, le capitalisme. La racine et le dieu, c’est l’argent, et cette adoration de l’argent conduit les libéraux à construire et imposer par tous les moyens une société qui permet de maximiser les profits de quelques-uns. Des choses qui paraissent évidentes, comme l’Etat de droit, sont des constructions récentes, imposées en vue du profit. L’économie de marché génère une société de marché, un homme de marché, une politique de marché.

    Ce libéralisme global est donc une idéologie qui tend à la domination totale. Pour cela, il produit l’écosystème qui lui est le plus favorable, et élimine tout ce qui pourrait l’entraver. Il produit en masse un homme à son image, producteur et consommateur servile : le bourgeois. Les communautés, y compris la famille, sont démantelées au profit d’une société cosmopolite et individualiste. La politique est remplacée par la gouvernance mondiale ; les démocraties deviennent libérales, représentatives et encadrées par le droit, ce qui permet de museler les opposants. Même le sens et la réalité du travail sont corrompus, lorsque le libéralisme remplace les métiers par des emplois salariés, et les objets par des marchandises. Le libéralisme est bel et bien un Système, complet, cohérent, organisé.

    Alain de Benoist fait ainsi tomber bien des masques ; il permet d’y voir plus clair et de ne pas être dupe. Le libéralisme apparaît tel qu’il est : un monstre dévorant, protéiforme et tentaculaire ; une hydre aux têtes multiples, solidaires les unes des autres. Il faut toutes les trancher, ou se soumettre : tout ou rien, pour ou contre, sans demi-mesure possible.

    Alain de Benoist, Contre le libéralisme, Editions du Rocher, 2019, 344 pages, 19,90 euros.

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • Avec Marine Le Pen, ce sera le chaos nous disaient-ils

    Avec Marine Le Pen, ce sera le chaos nous disaient-ils

    Tandis qu’Emmanuel Macron s’offre quelques jours à la station de ski de La Mongie (Hautes-Pyrénées), Paris connaît de sombres violences :

    Loïc Lecouplier, secrétaire national du syndicat de police Alliance estime que c’était prévisible :

    Nos indicateurs savaient aussi que les black blocs allaient venir ainsi que des gens de nationalités étrangères. On savait donc que cela risquait d’être très fortement agité.”

  • ONU. La France privée de droit de veto par l’Allemagne ?

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    Par Pierre Boisguilbert, journaliste spécialiste des médias et chroniqueur de politique étrangère ♦ Selon les médias subventionnés, c’était hier encore une grossière “Fake news”. Aujourd’hui, la transformation du siège de la France au Conseil de sécurité de l’ONU en un siège partagé est ouvertement évoquée par l’Allemagne.

    On connait depuis longtemps la perfide Albion, égale à elle-même ; mais voici maintenant la perfide Allemagne de Merkel.

    Signé dans une discrétion suspecte, le traité d’Aix-la-Chapelle a été pour les médias du système un moyen d’attaquer les droites souverainistes françaises en les accusant de véhiculer des fake news.
    Il est vrai qu’ annoncer la vente à l’Allemagne de l’Alsace et de la Lorraine au-delà même de la Moselle de 1870 était assez surréaliste.
    Moins évident, le renforcement de l’Allemand sur cette terre française d’influence historique germanique, sur lequel règne un flou inquiétant.

    Mais voila que le dernier point, c’est-à-dire la suppression du siège de sécurité donné à la France à la fin de la Seconde Guerre mondiale, revient en force. Et là, pas d’infox mais une offensive Merkel. Une OPA hostile sur notre statut de grande puissance. Certes, ce n’est pas l’Allemagne vaincue qui va remplacer la France soi disant victorieuse. Mais le siège cent pour cent français depuis 1945 deviendrait un siège européen à la demande de Berlin. Nous risquons de perdre la seule chose qui compte dans le « Machin », le droit de veto. On attend une réaction de Macron.

    La chancelière allemande a en effet apporté le 11 mars son soutien à des propositions pour l’Europe de son parti conservateur, qui se démarquent de celles du président français, prônant notamment un siège européen unique au Conseil de sécurité de l’ONU.
    Angela Merkel a souligné que ce siège devait avoir pour vocation de « réunir les voix européennes au Conseil de sécurité de l’ONU », et donc de faire disparaître le siège dont dispose la France pour elle seule ?
    « Je pense qu’il s’agit d’un très bon concept pour l’avenir », a déclaré la chancelière à Berlin à propos des propositions de réformes de l’Union européenne publiées au cours du week-end par celle qui l’a remplacée en décembre à la tête du parti démocrate-chrétien allemand (CDU), Mme Annegret Kramp-Karrenbauer, surnommée AKK.

    Cela ressemble à une gifle aux propositions européennes du président Macron qui ont été un bide absolu chez nos partenaires d’Ouest en Est. Sa lettre aux Européens démontre finalement que sa stratégie d’être le guide de l’Europe des progressistes est mort-née.

    A cela on peut ajouter que l’Allemagne souhaite la suppression du parlement de Strasbourg si cher aux Français. Emmanuel Macron a quant à lui proposé la création d’un « bouclier social » pour les Européens et évoqué dans ce contexte une (illusoire) « même rémunération sur le même lieu de travail et un salaire minimum européen, adapté à chaque pays ». L’Allemagne est contre.

    Finalement, Angela Merkel apparaît comme plus hostile à Macron que le Hongrois Orban et l’Italien Salvini. On voit bien qu’un siège européen au Conseil de sécurité, dans l’état actuel de division de l’Europe, est une stupidité.

    Les Anglais, grâce au Brexit, ne sont pas concernés et vont sauver leur veto mondial… Mais ils n’auraient de toute façon jamais accepté la proposition Merkel. Espérons que la France aura la fermeté de dire non à un recul supplémentaire de son rôle mondial déjà si affaibli.

    Quand au « renouveau de l’Europe par le couple franco-allemand » que nous avait promis Emmanuel Macron, il est interdit d’en rire.

    Pierre Boisghilbert 12/03/2019

    https://www.polemia.com/onu-la-france-privee-de-droit-de-veto-par-lallemagne/