La Fondation Atlas et la Fondation Templeton lancent un concours d'essais sur le thème "la libre entreprise affecte-t-elle le caractère moral ? » Elles mentionnent que l’on pourra s’inspirer des débats organisés par la Fondation Templeton sur le thème "Le libre marché corrode-t-il le caractère moral ?". Ayant examiné les papiers des treize contributeurs à ce débat, je me suis aperçu qu’un seul sur les treize avait une expérience quelconque de l’entreprise. Encore ce dernier avait-il surtout l’expérience d’entreprises spécialisées dans la finance. Cela ne signifie pas qu’ils ne pouvaient avoir des idées intelligentes sur le marché lui-même, dont ils sont des acteurs comme chacun de nous. Mais cela signifie que ce n’est guère auprès d’eux que l’on peut trouver des éclairages sur la question posée par le concours. Ayant passé l’essentiel de ma carrière professionnelle dans deux très grandes entreprises multinationales, ayant par ailleurs beaucoup fréquenté les petites entreprises pendant les quelques années où je me suis égaré dans la politique, j’ai pensé que j’avais peut-être une contribution concrète à faire sur le sujet du concours.
L'entrepreneur est celui qui observe la société autour de lui, décèle de nouveaux besoins à satisfaire et met en œuvre les moyens nécessaires pour y parvenir. C'est un créateur qui répand la richesse et fait vivre nombre de personnes moins douées ou moins audacieuses. C'est de loin le personnage le plus utile de la société et les peuples devraient lui vouer de l'admiration, ce qu'ils feraient sans doute s'il n'était dénigré par des théories fumeuses et envié par des hommes politiques moins créatifs.
L'entreprise repose sur des contrats. Au départ, quelqu'un (l'entrepreneur) pense qu'il existe dans la société un besoin latent à satisfaire, mais il n'a pas les moyens de le satisfaire seul. Il crée donc une entreprise et convainc différentes personnes de lui apporter des ressources, en leur expliquant que la vente des biens ou des services créés par l'entreprise permettra une certaine rémunération de ces ressources. Cette rémunération pourra être liée aux résultats (on l'appelle alors dividendes et ceux qui acceptent ce genre de risque s'appellent les actionnaires), ou elle pourra être définie d'avance (elle s'appelle alors intérêt, et les bénéficiaires sont les prêteurs). Ces participants sont liés les uns aux autres par des contrats. L'entreprise est alors en mesure de passer d'autres contrats, au premier rang desquels ceux qui vont lui apporter leur travail. Violer un contrat présente tellement d’inconvénients que les dirigeants efficaces trouvent beaucoup plus confortable de pratiquer systématiquement l’honnêteté.
Une entreprise ne peut être efficace que si les travailleurs s'y sentent bien. La préoccupation majeure de tout bon entrepreneur, est de faire en sorte que ce soit le cas. C'est très difficile, car chacun de nous croit volontiers que ses mérites ne sont jamais suffisamment reconnus, et les syndicats nous incitent à le penser. Dans l'entreprise privée, on y parvient pourtant, puisqu'il n'y a que 5% de syndiqués, et il n'est pas rare de voir les syndicalistes eux-mêmes demander discrètement une place dans l'entreprise pour leurs enfants. Dans la fonction publique, les patrons ont une carrière assurée, et ils s'intéressent moins à leurs subordonnés. D'où un mécontentement larvé, un taux de syndicalisation plus fort, et des grèves à répétition, dont les usagers et le pays pâtissent.
Sur un marché libre, une entreprise ne peut survivre que si elle satisfait sa clientèle et ses employés et si elle engendre plus de richesses qu'elle n'en consomme. Si un concurrent survient qui satisfait mieux sa clientèle parce que ses produits sont meilleurs ou moins chers, l'entreprise devra s'adapter ou mourir. Si les goûts ou les besoins de la clientèle changent, et ils changent souvent, l'entreprise devra également s'adapter ou mourir. Le maître mot est le mot adaptation. Malheureusement, en France, l'enseignement, les syndicats, les pouvoirs publics, tous, se crispent sur le maintien des situations existantes au lieu de favoriser les adaptations aux situations nouvelles.
L'adaptation serait considérablement facilitée par la disparition du code du travail et l'établissement de contrats spécifiques, librement négociés, entre l'employeur et l'employé, fut-ce avec les conseils de syndicats de l'entreprise. Le rôle de l'État pourrait se borner à fournir des contrats types pour aider les nombreux illettrés qu'il forme au sein de l'Éducation Nationale. Toutes sortes de contrats pourraient ainsi voir le jour, beaucoup plus adaptés aux besoins réciproques des individus et des entreprises qu'aucune législation ne pourrait les imaginer.
Cette adaptation serait aussi considérablement facilitée par la libération complète des salaires, car l'existence d'un salaire minimum empêche des centaines de milliers de gens d'accéder à l'emploi. Mais un salaire d'embauche prudent ne signifie pas un salaire figé, car il contribuerait au plein emploi, et en régime de plein emploi, la négociation entre un employeur et un salarié est favorable au salarié. Dans le système d'emploi complètement rigide que nous connaissons, où le travailleur est piégé dans l'entreprise et le patron piégé avec les gens qu'il a embauchés, le patron n'est pas incité à se donner beaucoup de mal pour garder ses employés. Au contraire, sur un marché libre du travail, et dans une situation de plein emploi, c'est le cercle vertueux : le patron est obligé de faire un effort beaucoup plus grand pour retenir les meilleurs :
- en les traitant avec considération
- en leur faisant comprendre le pourquoi de ce qu'ils font,
- en leur donnant des initiatives et des responsabilités à la mesure de leurs capacités.
Et les moins bons ont tout intérêt à faire un effort pour devenir meilleurs.
On dit que les multinationales corrompent les hommes politiques. En fait, ce sont les hommes politiques qui les pressurent. Au début, une multinationale qui s'installe investit et perd de l'argent. Dans l'exploration pétrolière, elle peut ne jamais en gagner, mais si elle vient à découvrir un gisement, il est fréquent que l'Etat modifie unilatéralement les termes du contrat initial pour augmenter sa part des bénéfices. Et comme cette extorsion sert surtout à grossir une administration inefficace, à acheter des armes, ou à alimenter la cassette personnelle de dirigeants corrompus, les vrais pauvres n'en voient pas la couleur.
La plupart des multinationales ont un code d'éthique qui permet aux responsables locaux de savoir ce que le groupe attend d'eux. Voici quelques extraits du code d'EXXON, la plus grande société pétrolière du monde :
"La politique de notre groupe est bien entendu d'appliquer strictement toutes les lois qui lui sont applicables.
Mais il ne s'en tient pas là. Même lorsque la loi est souple, EXXON choisit la voie de la plus haute intégrité. Les coutumes, les traditions, et les mœurs, varient d'un endroit à l'autre, et il doit en être tenu compte. Mais l'honnêteté n'est sujette à critique dans aucune culture…
Une réputation fondée de conduite scrupuleuse dans les affaires est pour la société un actif qui n'a pas de prix…
Nous sommes sensibles à la façon dont nous obtenons nos résultats. Nous comptons sur le respect de nos standards d'intégrité d'un bout à l'autre de l'organisation. Nous ne tolérons pas qu'un membre de l'organisation obtienne ses résultats au mépris de la loi ou par des actions non scrupuleuses….
Nous ne voulons pas de menteurs parmi nos managers, qu'ils mentent dans le but erroné de protéger la compagnie, ou pour se mettre en valeur. L'un des dommages les plus graves commis par un manager lorsqu'il dissimule de l'information, est qu'il envoie ainsi un signal à ses collaborateurs : le signal que les politiques et les règles de la société peuvent être ignorées lorsqu'elles sont gênantes. Ceci est de nature à corrompre et à démoraliser une organisation. Notre système de management ne peut se passer de l'honnêteté…"
Ce code est distribué à tous les membres du groupe, et les cadres sont tenus de le signer. Certains pensent que c'est un paravent. Ils se trompent lourdement. Des directeurs ont été licenciés parce qu'ils avaient donné des pots de vin pour avoir des contrats. J’ai été moi-même pendant quelques années responsable de son application en tant que contrôleur d’une filiale du groupe. Si j'avais laissé passer des manquements à l'éthique du groupe, les auditeurs de la maison mère n'auraient pas manqué de le découvrir, et c'est moi qui aurait été licencié.
Il y a la même proportion de gens honnêtes et de gens malhonnêtes dans l’entreprise que partout ailleurs. Mais dans la libre entreprise, soumise à la concurrence, la survie de l’entreprise exige de ses dirigeants et de ses employés des comportements moraux. S’ils ne sont pas honnêtes en entrant dans l’entreprise, ils apprennent à le devenir.
Jacques de Guenin http://libeco.net/
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Le calvaire que la IIIe République à fait gravir à l’Eglise en France
« Voici, en traits rapides , les étapes du long calvaire que la IIIe République à fait gravir à l’Eglise en France. En 1879, loi interdisant l’enseignement, même dans les établissements privés, aux membres des congrégations religieuses non autorisées (1) ; loi écartant les ministres du culte des commissions administratives des hospices. En 1880, le 29 mars, décret ordonnant l’expulsion des Jésuites et des membres des autres congrégations non autorisées. En juillet et novembre, dragonnades républicaines ; crochetage de 260 monastères ; plus de 5.000 religieux sont chassés de leurs demeures par la force et dépouillés de leurs biens. La même année, loi supprimant les aumôniers militaires ; loi abrogeant celle de 1814 sur la célébration du dimanche ; loi frappant les biens des congrégations autorisées d’un impôt de mainmorte et d’une taxe d’abonnement. En 1881, les fabriques et les menses épiscopales sont déclarées inaptes à recevoir les libéralités destinées aux pauvres. En 1882, première loi sur l’enseignement laïque : l’entrée de l’école est interdite au prêtre ; les heures de catéchisme ne devront jamais concorder avec les heures de classe ; les crucifix sont enlevés des écoles. En 1883, avis du Conseil d’Etat autorisant le gouvernement à supprimer, à son gré, les traitements des ministres du culte. Décret interdisant l’entrée des églises aux troupes chargées de rendre les honneurs funèbres. En 1884, loi municipale : pouvoir discrétionnaire accordé aux maires sur les manifestations extérieures du culte. Loi du divorce. Loi supprimant les prières publiques pour la rentrée du Parlement. En 1885, désaffectation de l’église Sainte Geneviève qui redevient le Panthéon : on en expulse la patronne de Paris pour y mettre Voltaire, Jean-Jacques Rousseau et, plus tard, le scatologue Zola et Jaurès le mauvais Français. En 1886, deuxième loi sur l’enseignement primaire, prescrivant la prompte laïcisation de toutes les écoles de garçons et de filles. Fermeture, par la violence, d’un certain nombre de chapelles dites non concordataires. C’est en protégeant l’une de ces chapelles qu’Henriette Bonnevie, ouvrière papetière, est tuée d’un coup de revolver, par un gendarme, à Châteauvillain (Isère). En 1889, loi de recrutement : les curés sac au dos ! En 1893, loi sur la comptabilité des fabriques et des menses épiscopales, qui sera désormais surveillée par les agents du fisc. En 1900, abolition du deuil du Vendredi-Saint dans la marine française. En 1901, loi Waldeck-Rousseau contre les congrégations religieuses : toutes les autorisations accordées par les divers gouvernements, depuis cent ans, sont annulées ; toutes les congrégations devront solliciter du Parlement une autorisation législative ; celles qui ne l’obtiendront pas seront dissoutes et leurs biens liquidés. En 1903, rejet en bloc par la Chambre (sur le rapport du F :. Rabier) de toutes les demandes en autorisation présentées par les congrégations religieuses vouées à l’enseignement, à la prière, à la prédication. Laïcisation des hôpitaux de la Marine : l’accès en est interdit au prêtre, à moins qu’il ne soit expressément appelé (par écrit) par un moribond. Les crucifix sont arrachés des prétoires. En 1904, suppression de l’Ambassade de France auprès du Vatican. Cette rupture des relations diplomatiques est suivie - fait inouï dans les annales du monde civilisé - du viol de la Nonciature et du vol des papiers officiels et personnels qui s’y trouvaient. Troisième loi sur l’enseignement qui sera désormais, à tous les degrés et jusque dans les écoles libres, interdit aux religieux, même à ceux appartenant à des congrégations antérieurement autorisées. Fermeture de plusieurs milliers d’écoles chrétiennes. Spoliation des établissements congréganistes qui n’étaient pas essentiellement charitables. En 1905, loi de Séparation : le Concordat est aboli et le budget des cultes supprimé. Cependant, le budget du culte catholique représentait la rente (à un taux très modique) des biens dont l’Eglise de France avait été expropriée en 1790, pour cause d’intérêt national. Le raisonnement des Juifs et des Francs-Maçons, maîtres de la République, était le suivant : « ou bien le Pape acceptera les associations cultuelles prévues par la loi de séparation, ou bien il les rejettera. S’il accepte, l’autorité des évêques sera bientôt annihilée, la loi donnant toute indépendance aux cultuelles en matière administrative et faisant trancher, par la juridiction civile, les conflits d’intérêt qui pourront s’élever entre l’évêque et ces associations. Alors l’Eglise de France se désagrégera, sous l’influence des querelles intestines et des schismes qui éclateront de toutes parts. « Si le Pape refuse, tous les biens de l’Eglise, en l’absence des institutions cultuelles instituées par la loi, deviendront biens sans maîtres et nous en disposeront à notre guise. « Dans ce dernier cas, au bout de peu de temps, les prêtres catholiques n’auront plus de quoi se vêtir, se loger et se nourrir, et l’Eglise n’aura échappé à l’anarchie et aux schismes que pour mourir d’inanition. » La sagesse du Souverain Pontife, éclairé par le Saint-Esprit, l’abnégation du clergé français et la générosité des fidèles ont fait échouer ce plan diabolique. Le Pape, jugeant le péril moral qui menaçait l’Eglise infiniment plus grave que les maux matériels dont elle allait souffrir, repoussa le cadeau empoisonné des cultuelles génératrices de schismes. Prêtres et fidèles de France se soumirent de tout cœur à la décision du Saint-Père et donnèrent ainsi un éclatant démenti à l’habituelle accusation maçonnique que le catholicisme est une religion d’argent. A leurs impôts, à la charge de leurs écoles libres, les catholiques français ajoutèrent l’obligation de faire vivre leur clergé et d’assurer les frais du culte. Les prêtres acceptèrent courageusement une existence médiocre et parfois la misère. Au prix de leurs souffrances, l’Eglise de France était sauvée. En 1906, nouvelles dragonnades républicaines ; effraction violente et inventaires des églises ; nombreux catholiques blessés, notamment dans Paris, à Sainte-Clotilde et à Saint-Pierre-du-Gros-Caillou. André Régis est tué à Montregard (Haute-Loire) et René Ghysel à Boschoeppe (Nord). La même année, l’entrée des hôpitaux militaires est, comme dans la Marine, interdite au prêtre, s’il n’est pas expressément appelé par un moribond. En 1907, suppression, sur les monnaies, de la vieille devise qui était en même temps une prière : « Dieu protège la France ! » En 1908, loi de spoliation définitive de l’Eglise de France : tous ses biens meubles et immeubles, cathédrales, églises, palais épiscopaux avec leurs œuvres d’art, séminaires avec leurs bibliothèques, presbytères, dotations des menses et des fabriques, fondations des messes, etc…, sont volés par la République et attribuées à l’Etat, aux départements, aux communes ou à des établissements laïques. La presse républicaine pousse un long cri de triomphe. En 1909, arrêt du Conseil d’Etat rejetant le pourvoi formé par le cardinal archevêque de Paris (2). Cet arrêt déclara la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre propriété de la Ville de Paris. […] En 1910, décret confisquant, au profit de la commune de Lourdes, la basilique, la crypte, l’église du Rosaire et la grotte de Massabielle. En 1911, décision ministérielle interdisant aux militaires l’accès des cercles catholiques. » texte extrait de Un Apologiste du Catholicisme, Charles Maurras par le Commandant Dublaix (Editions de l’Action Française, 1925). le texte complet sur le site http://vexilla-regis.com/textevr/Commandant%20DUBLAIX.htm (1) Cette mesure visait spécialement les Jésuites, parce que les succès remportés, chaque année, dans les concours d’admission aux grandes écoles, par leurs élèves de la rue des Postes, à Paris, du Caousou, à Toulouse , etc., excitaient la colère et l’envie des Francs-maçons. (2) Cardinal Richard.
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Alain Soral : Vers la 3ème guerre mondiale ???
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Les Experiences Secretes De La CIA
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3000 SOLDATS AMERICAINS POUR L’AFRIQUE: Verrouiller le continent, limiter la Chine…
Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr/Le service de presse d’Army Times vient de rapporter que les Etats-Unis s’apprêtent à envoyer plus de 3 000 soldats un peu partout, en Afrique, pour 2013. Pour le Major Général, David R. Hogg, « En ce qui concerne notre mission, c’est un territoire vierge ». Menteur ! Depuis quelques années, de plus en plus de soldats américains stationnent sur le continent africain et même, si le Général Hogg ne le dit pas, le but de la mission américaine est claire : verrouiller au plus vite le continent africain.Pour les Américains, il y a urgence face à l’avancée commerciale de la Chine sur tout le continent. En fait, l’armée américaine effectue annuellement à peu près une douzaine d’opérations importantes en Afrique et pour ces opérations, des troupes et du matériel, y compris sophistiqué, sont réellement engagées. Pour les Etats-Unis, avoir un pied, militairement, dans tous les coins du continent, limiterait le risque que leurs intérêts ne soient pas protégés dans des régions où de réelles menaces existent en ce qui concerne l’’accaparement de terres agricoles ou l’exploitation de minerais rares.Le Mali dont on parle beaucoup, a été le site, récemment, d’un exercice militaire US du nom de « Atlas Accord 12 » qui a fourni aux militaires maliens une formation dans le domaine aérien. Quelques hauts-gradés maliens ont été formés ou ont suivis des stages à West Point. En fait, Paris a lâché l’Afrique depuis longtemps et les Etats-Unis préfèrent faire le travail eux-mêmes, en tout cas, diriger les opérations, superviser dans le pré-carré français, les armées nationales qui étaient pourtant traditionnellement en relation avec Paris ou avec nos écoles militaires.Opérations US en Afrique en 2012Pour illustrer cette ingérence américaine en Afrique, quoi de mieux que de dresser la liste des opérations américaines qui se sont déroulées, au cours de l’année 2012, en différents points du continent africain :- « Cutlass Express », un exercice naval visant ce qu’on appelle la «piraterie» dans la région du Bassin de Somalie.- « Africa Endeavor 2012 », basée au Cameroun, centrée sur la formation et la coordination en communications militaires. Tous les « renseignements » passant maintenant par le réseau américain Echelon. Nous avions d’ailleurs, déjà dit ici, qu’au Sahel, la France est obligée de passer par les services américains pour savoir ce qui s’y passe dans le « détail » !- « Obangame Express 2012 », exercice naval pour assurer une présence dans le golfe de Guinée, région au cœur d’opérations pétrolières en Afrique occidentale.- « Southern Accord 12 », basée au Botswana dont le but était d’établir des relations de travail entre les forces militaires d’Afrique australe et les Etats-Unis.- « Western Accord 2012 », exercice militaire au Sénégal, impliquant tous les types d’opération, des exercices de tirs à la collecte d’informations et au combat de tireurs d’élite.D’autres exercices de même nature aux noms tels que « African Lion », «Flintlock » et « Phoenix Express » ont aussi eu lieu. De plus, des unités de Gardes Nationaux US ont effectué des rotations dans des pays qui incluent entre autres, l’Afrique du sud, le Maroc, la Tunisie, le Nigéria, le Libéria et le Ghana. Des entreprises de sécurité privées américains se sont installées en Mauritanie et dans tout le Sahel.Les communiqués de presse du US Africa Command (AFRICOM) suggèrent que ces opérations sont bénéfiques tant pour les Etats-Unis que pour l’Afrique. Leur message central est que les militaires US et Africains sont des partenaires dans la guerre contre le terrorisme et d’autres formes de soulèvement. Mais ce n’est pas en réalité du partenariat, c’est de la défense classique d’intérêts économiques et stratégiques.25% des besoins américains en pétrole vers 2015 seront africainsUn rapport du Bureau de Recherche du Congrès sur les plans d’exploitation US a été publié par WikiLeaks. On y lit « en dépit des conflits dans le delta du Niger et d’autres régions productrices de pétrole, le potentiel pour des forages en profondeur dans le golfe de Guinée est élevé et les analystes estiment que l’Afrique pourra fournir près de 25% des besoins américains en pétrole vers 2015. »Le document cite un officiel US du Département de la défense : « …la mission principale des forces US (en Afrique) est d’assurer que les champs pétrolifères du Nigéria …soient sûrs ». Au moins, le propos est-il clair. C’est pourquoi, les Etats-Unis seraient satisfaits que des actions militaires menées par des Africains visent les militants et les groupes mafieux qui sabotent les oléoducs et les opérations des compagnies pétrolières occidentales en Afrique occidentale. Parallèlement, en raison de l’accroissement de leurs importations de pétrole, les Américains s’opposent vigoureusement à toute velléité africaine d’exclure par la force les dites compagnies du Delta du Niger même si leurs pipelines qui fuient ont ruiné d’innombrables hectares de terres agricoles et d’eaux poissonneuses et ont provoqué un véritable désastre écologique de toute la région.Les intérêts de l’Afrique sont, on le voit bien, en perpétuel conflit avec ceux des Etats-Unis comme avec ceux de la Chine. Les dirigeants africains continuent de leurrer leur peuple en s’attaquant souvent dans la presse africaine à la France ou aux Européens alors qu’ils se couchent honteusement, à tour de rôle, devant les Chinois ou les Américains.Curieusement, il n’y a pas eu de réaction africaine sérieuse à cette annonce du renforcement de la présence de soldats US sur leur sol. Si l’Europe était une puissance, si la France n’avait pas abandonné honteusement l’Afrique, le vrai partenariat, le seul partenariat possible, le partenariat euro-africain aurait pu préserver le continent africain de la politique des vautours et des chacals.On a mal à l’Afrique, on pleure l’Afrique américanisée ou chinisée. -
Les États européens ont versé 1600 milliards d’euros d’aides aux banques depuis la crise
Les aides d’État accordées au secteur financier dans l’Union européenne se sont élevées au total à 1.600 milliards d’euros entre le début de la crise en octobre 2008 et fin décembre 2011 selon un document publié vendredi par la Commission européenne.
Cette somme représente 13% du PIB de l’UE, selon le tableau de bord des aides d’État portant sur 2011. La grande majorité, soit 67%, était constituée de garanties publiques sur le financement des banques.
L’année 2011 a également été la dernière où la Commission a appliqué des règles temporaires en matière d’aides d’État pour aider l’économie réelle en période de crise. Ce type d’aide, accordé à l’ensemble de l’économie, a représenté 48 milliards d’euros en 2011, soit 0,037% du PIB de l’UE et une diminution de plus de 50% par rapport à l’année précédente.
Cela reflète, selon la Commission, à la fois un faible recours à ces aides par les entreprises et les contraintes budgétaires qui pèsent sur la plupart des États.
Le total des aides non liées à la crise à diminué, atteignant 64,3 milliards d’euros en 2011, soit 0,5% du PIB européen. Il s’agit “d’une tendance à la baisse sur le long terme“, a indiqué Antoine Colombani, porte-parole du commissaire européen à la Concurrence, Joaquin Almunia, soulignant que ces aides représentaient encore 2% du PIB de l’UE dans les années 1980.Enfin, selon le tableau de bord, fin juin 2012, environ 85% du montant total des aides illégales, car contraires aux règles européennes de la concurrence, avait été reversé par leurs bénéficiaires aux autorités. Cela représente plus de 13,5 milliards d’euros.
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Julien Freund
Quand Julien Freund est mort à Strasbourg le 10 septembre 1993, à l’âge de soixante-douze ans, c’est l’un des plus grands politologues et sociologues français de ce siècle qui disparaissait. Il était né à Henridorff (Moselle) le 8 janvier 1921, d’une mère paysanne et d’un père ouvrier socialiste. Aîné de six enfants, il avait dû interrompre prématurément ses études après la mort de son père et était devenu instituteur dés l’âge de dix-sept ans. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il participa activement à la Résistance. Pris en otage par les Allemands en juillet 1940, il parvint à passer en zone libre et, dès janvier 1941, milita à Clermont-Ferrand (où s’était repliée l’université de Strasbourg) dans le mouvement Libération d’Emmanuel d’Astier de La Vigerie, puis dans les Groupes-francs de Combat animés par Henri Frenay, tout en achevant une licence de philosophie.
Arrêté en juin 1942 à Clermont-Ferrand, puis en septembre à Lyon, il fut avec Emmanuel Mounier l’un des accusés du procès Combat. Incarcéré à la prison centrale d’Eysses, puis à la forteresse de Sisteron, il parvint à s’évader le 8 juin 1944 et rejoignit jusqu’à la Libération les maquis FTP des Basses-Alpes et de la Drôme. Rentré à Strasbourg en novembre 1944, il se consacra quelque temps au journalisme et à l’action politique, expériences qui furent pour lui une source de déception en même temps que le point de départ d’une longue réflexion. Il fut en 1945-46 responsable départemental du Mouvement de libération nationale (MLN) de la Moselle, et quelque temps secrétaire académique du SNES.
Ayant postulé dès 1946 à un poste de professeur de philosophie, il avait passé son agrégation, puis enseigné successivement au collège de Sarrebourg (1946-49), au lycée de Metz (1949-53) et au lycée Fustel de Coulanges de Strasbourg (1953-60). De 1960 à 1965, il avait été maître de recherche au CNRS, spécialisé dans les études d’analyse politique. En 1965, année de la soutenance de sa thèse de doctorat à la Sorbonne, il avait été élu professeur de sociologie à l’université de Strasbourg, où il fut le principal fondateur, puis le directeur de la faculté des sciences sociales. Proche de Gaston Bouthoul, il créa en 1970 l’Institut de polémologie de Strasbourg. On lui doit aussi la fondation en 1967 d’un Centre de recherches et d’études en sciences sociales, en 1972 de la Revue des sciences sociales de la France de l’Est, et en 1973 d’un Centre de recherche en sociologie régionale. Il a également enseigné en 1973-75 au Collège de l’Europe de Bruges, puis en 1975 à l’université de Montréal. Nommé en 1979 président de l’Association internationale de philosophie politique, il avait pris peu de temps après une retraite très anticipée pour ne plus cautionner un enseignement et une administration universitaires qu’il réprouvait. Depuis, retiré à Ville, il se consacrait entièrement à ses livres. Une soirée en son honneur a été organisée en décembre 1993 par le conseil de l’université des sciences humaines de Strasbourg.
Marqué par la pensée de Max Weber, de Georg Simmel, de Vilfredo Pareto et de Carl Schmitt, auteurs qu’il contribua à mieux faire connaître en France, Julien Freund s’était imposé d’emblée avec son livre sur L’essence du politique, issu de la thèse de doctorat qu’il avait soutenue le 26 juin 1965 sous la direction de Raymond Aron (le philosophe Jean Hyppolite ayant préféré se récuser pour n’avoir à patronner ses thèses). Sur la nature du politique, sur les présupposés de cette catégorie (la triple relation entre obéissance et commandement, ami et ennemi, public et privé), sur les notions de valeur, de conflit, d’ordre, etc., il y multipliait les vues originales et novatrices. Il ne cessera d’ailleurs, par la suite, de s’intéresser aux invariants de l’esprit humain, qu’il s’agisse de l’esthétique, de l’éthique, de l’économique ou du religieux.
Ses livres, presque tous fondamentaux, se rapportent aussi bien à la science politique qu’à la sociologie, à la philosophie ou à la polémologie. Après L’essence du politique (Sirey, 1965, trad. espagnole en 1968), il avait publié Sociologie de Max Weber (PUF, 1966 et 1983), Europa ohne Schminke (Winkelhagen, Goslar 1967), Qu’est-ce que la politique ? (Seuil, 1968 et 1978), Max Weber (PUF, 1969), Le nouvel âge. Éléments pour la théorie de la démocratie et de la paix (Marcel Rivière, 1970), Le droit d’aujourd’hui (PUF, 1972), Les théories des sciences humaines (PUF, 1973), Pareto. La théorie de l’équilibre (Seghers, 1974), Georges Sorel. Eine geistige Biographie (Siemens-Stiftung, München 1977), Les problèmes nouveaux posés à la politique de nos jours (Université européenne des affaires, 1977), Utopie et violence (Marcel Rivière, 1978), La fin de la Renaissance (PUF, 1980), La crisis del Estado y otros estudios (Instituto de Ciencia politica, Santiago de Chile 1982), Sociologie du conflit (PUF, 1983), Idées et expériences (Institut de sociologie de l’UCL, Louvain-la-Neuve 1983), La décadence. Histoire sociologique et philosophique d’une catégorie de l’expérience humaine (Sirey, 1984), Philosophie et sociologie (Cabay, Louvain-la-Neuve 1984), Politique et impolitique (Sirey, 1987), Philosophie philosophique (Découverte, 1990), Études sur Max Weber (Droz, Genève 1990), Essais de sociologie économique et politique (Faculté catholique Saint-Louis, Bruxelles 1990), L’aventure du politique. Entretiens avec Charles Blanchet (Critérion, 1991), D’Auguste Comte à Max Weber (Economica, 1992), L’essence de l’économique (Presses universitaires de Strasbourg, Strasbourg, 1993).
Julien Freund avait encore dirigé plusieurs volumes collectifs, dont quatre numéros spéciaux de la Revue européenne des sciences sociales (Genève) et, avec André Béjin, le recueil Racismes, antiracismes (Klincksieck, 1986). On lui doit également des traductions de Max Weber (Le savant et la politique, Plon, 1959 ; Essais sur la théorie de la science, Plon, 1965, et Agora/Presses-Pocket, 1992 ; « Les concepts fondamentaux de la sociologie » in Économie et société, Plon, 1971).
Son œuvre comprend aussi un nombre très important d’articles, d’essais, de préfaces et de communications. On en trouvera la liste dans « La bibliographie de Julien Freund » dressée par Piet Tommissen dans le numéro spécial de la Revue européenne des sciences sociales (no54-55, 1981, pp. 49-70) offert à Freund pour son 60e anniversaire. Une autre bibliographie, prolongée jusqu’en 1984 et également établie par Piet Tommissen, figure en annexe de Philosophie et sociologie (Cabay, Louvain-la-Neuve 1984, pp. 415-456 : « Julien Freund, une esquisse bio-bibliographique »).
Tenu à l’écart par les coteries parisiennes, qu’il surclassait sans peine par l’ampleur de ses connaissances et la profondeur de ses analyses, Julien Freund était en revanche réputé dans le monde entier pour la qualité de ses travaux. Lutteur-né, auteur au savoir immense, remarquable conférencier, il était avant tout un esprit parfaitement libre qui, à maintes reprises, avait refusé de quitter son Alsace natale pour venir s’installer dans la capitale. « Kant vivait à Königsberg et non à Berlin », répondait-il à ceux qui s’en étonnaient. Mais il était aussi un homme truculent, fidèle à ses amitiés, courageux à l’extrême et d’une malicieuse rigueur. Amateur de peinture – il avait épousé en 1948 la fille du peintre alsacien René Kuder (1882-1962) – et de gastronomie régionale, il appartenait à l’espèce rare des pessimistes joyeux. Indifférent aux étiquettes et aux modes, il avait manifesté à la revue du GRECE Nouvelle École une sympathie active qui ne s’est jamais démentie pendant vingt ans. Plusieurs de ses essais y sont parus : Vilfredo Pareto et le pouvoir (no29, printemps-été 1976, pp. 35-45), Une interprétation de Georges Sorel (no35, hiver 1979-80, pp. 21-31), Que veut dire : prendre une décision ? (no41, automne 1984, pp. 50-58), Les lignes de force de la pensée de Carl Schmitt (no44, printemps 1987, pp. 11-27), Le conflit dans la société industrielle (no45, hiver 1988-89, pp. 104-115).
1995. http://grece-fr.com
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Alain Soral CLASH les antifas
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3emevoie au C9M
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Affaire Depardieu : la République, sinon rien
Afflelou l’émigré
Là où gisent les cadavres des lions, prolifèrent les hyènes et les chacals.
L’Europe est le charnier de nos espérances, une carrière de rêves pourrissant au milieu d’une horde de parasites.
Les glapissements actuels qui s’élèvent sur le sillage de ce pauvre Depardieu provoquent le dégoût de tout honnête homme. Il faut le dire : en politique, il est nécessaire qu’il y ait une morale.
Cette morale est nécessairement républicaine.
Elle est aussi nécessaire que l’oxygène pour un corps vivant.
La république, sinon rien !
La res publica, le Bien public.
Non la république comme désir de vengeance, mais au sens où Louis XIV l’entendait, à la suite d’Auguste. L’Etat est au service de la gloire de la patrie, et tous les biens matériels des citoyens, des sujets, des Français, des Européens, sont virtuellement mobilisés pour le salut public, pour notre orgueil, notre destin.
C’est une chose bien étrange d’entendre Afflelou, qui doit avoir de la buée sur les lunettes, s’indigner qu’on prenne les patrons pour des voleurs, des bandits, quand son groupe a été condamné, le 20 septembre 2012, à 1,2 millions d’euros de dommages et intérêts pour concurrence déloyale.
Il paraîtrait qu’en France, on s’en prenne aux gens qui ont réussi. Ce n’est pas forcément faux, mais pas dans le sens où l’entend cet homme d’argent, pour qui la réussite doit sans doute se traduire par une belle et précieuse Rolex au poignet. Souvenons-nous de ce que disait à ce sujet Séguéla, ce publicitaire conseiller des princes qui nous gouvernent : « T’as pas de Rolex à 50 ans, t’as raté ta vie ! ». Et Copé d’entonner : « Gagner moins de 5000 euros par mois, c’est être un minable ».
Ce n’est donc pas étonnant que le cauchemar d’Afflelou, qui va se réfugier chez nos perfides amis anglais, soit peuplé de tranchées (il est vrai que la camaraderie avec le peuple sacrifié ne doit pas être son fort) et… des mânes de 1789 !
Souvenons-nous de cette peu ragoûtante journée de 1989 où l’oligarchie fêtait le bicentenaire de la Révolution, avec la vulgarité qui est désormais la sienne, une grossièreté de parvenus aux crânes farcis de délires idéologiques, avec force déchaînement goudesques, à l’esthétique publicitarde, danses histrionesques et dégobillantes à souhait, pour engraisser les rats des égouts parisiens. C’était diversitiste, hystérique, niais comme une nuée de majorettes hilares, et toute cette mascarade cachait de bien belles affaires... Eh bien ! même cette référence, consensuelle au possible, la fête de la Fédération, ce jour de 1790, commémorant la prise de cette piteuse Bastille, qui voyait le peuple français réuni dans le vœu de bâtir une société fraternelle, unie, heureuse… même ce souvenir est vomi par ce planqué fiscal.. Et pas 93 ! La terreur, oui, on aurait compris ! ce n’est pas agréable de se faire raccourcir… Mais 89, c’est du gâteau pour un riche, c’est l’ivresse de la tribu, c’est la gloire des Bleus, la victoire en chantant. « Tous ensemble ! Tous ensemble ! ».
Afflelou, il veut être seul, comme Picsou dans son grand coffre-fort, au milieu de son tas d’or.
Depardieu, c’est autre chose. Rien que pour son interprétation du colonel Chabert, on lui donnerait une exonération d’impôt sans confession. Et puis, il fait vivre, paraît-il, toute une rue parisienne. Avec bistrot, épicerie, populo et tout ce qui peut faire encore croire que Paris est encore dans Paris.
Que doit un riche à sa patrie ?
Voyons l’histoire. Avec un grand H. Louis XIV, qui n’était pas de gauche, avait fait les poches à Fouquet. Ce dernier était un homme exquis, et c’est dommage qu’il ait payé de sa liberté et de sa vie ses talents humains. Un vrai ami, prétendait ce cher La Fontaine. Il s’y connaissait. Et peut-être au fond, je le crois bien, Depardieu est-il de cette étoffe dont on fait les amis. Quel gâchis ! Mais enfin, l’Etat avait besoin d’argent, et Fouquet était trop gourmand. Soyons clair et juste : de tout temps, l’Etat, la Res publica, a pris dans l’argent des riches. Plus ou moins durement, certes. Les Empereurs, qui étaient aussi républicains que les bobos caviar de gauche qui nous gouvernent, n’étaient pas tendres. Ils donnaient une journée pour que le nanti quitte le théâtre de la vie, on lui laissait le choix de son suicide. Avec un peu de chance, une partie de l’héritage allait quand même à la progéniture. Mais pas toujours ! A moins que le sbire ait fait son office, sans fioriture, ni orgie de délicatesse.
Et puisqu’on n’en est pas à une contradiction près, voyons un peu ce que disent les Copé, Morano, et tous les néocons de notre pauvre pays, eux qui ne jurent que par les USA. C’est intéressant de se pencher sur la question, car la patrie du fric roi a la réputation d’être hostile à l’impôt. Or, la démocratie américaine, plébéienne, la république des cow boys, des petites gens, des puritains, de l’everyman, de l’homme de la rue, du bar et du colt, du mâcheur nigaud de chewing gum, ce bâfreur débile de hamburger, ce buveur de coca cola, si elle considère que la richesse est un signe d’élection, à condition qu’elle soit l’aboutissement d’une réussite personnelle, une sorte d’héroïsation de l’avarice, ne hait rien tant que la supériorité, l’homme qui manifeste en quelque domaine que ce soit sa différence par rapport à la masse. C’est pourquoi, par exemple, tout candidat à l’élection doit prouver par des âneries son inculture, de façon à ne pas susciter le ressentiment et la jalousie. Plus on est sot, plus on reflète la réalité du corps électoral. Or, périodiquement, la presse relate le geste généreux de tel ou tel milliardaire, qui lègue une part énorme de sa fortune à des œuvres caritatives, ou à des organismes culturels, associatifs etc. On s’extasie sur ce qui semble être un acte volontaire, mais on ne prend pas garde que la pression de l’opinion publique est telle, outre atlantique, et aussi la tradition civique, qu’il serait impossible à un riche de ne pas sacrifier à ce cérémonial, qui s’apparente au sacrifice expiatoire.
Un enfumage idéologique
Il est vrai qu’il est peut-être moins question, dans les tribulations actuelles, d’économie stricte, que d’idéologie. Encore que l’une et l’autre, dans la doxa libérale, soient liées. Le problème est bien sûr l’Union européenne, qui n’est ni une union, ni l’Europe, mais la traduction locale du dérèglement mondialiste. Il est paradoxal de constater que Bruxelles s’attache, de façon obsessionnelle, à réglementer à outrance, par exemple à imposer la parité dans le secteur de l’assurance, au détriment des assurés, ou de détricoter méthodiquement toutes les protections sociales et économiques des nations européennes, au nom du dogme libéral, quand, dans le même temps, elle est arrêtée devant la quasi sacralité des variations fiscales, lesquelles instaurent sur le continent une concurrence déloyale. La Belgique, qui a perdu, au demeurant, comme notre pays, toute indépendance et toute dignité, joue sur cette inégalité de traitement.
Cet état de fait, qui favorise les riches, est bien sûr voulu. On veut persuader les peuples qu’il est « inévitable », « vital » de réduite les ponctions fiscales, et de soulager ces pauvres richards, pour ne pas les démoraliser. Jadis, on faisait bien attention de ne pas désespérer Billancourt, maintenant, il s’agit de ne pas le faire avec les spéculateurs.
Pendant ce temps, chaque mois, 50 000 Français perdent leur emploi, et ne savent où aller pour échapper à la misère.
La place du riche dans la patrie
Les riches sont indispensables, bien sûr. Parce qu’ils savent gérer, qu’ils ont une vision réaliste et générale de l’économie et des affaires, parce que cela ne s’improvise pas, d’investir, de créer des richesses. L’homme d’argent, de même, pour peu qu’il n’aliène pas son goût à la mode et au marché, encourage les arts, le luxe, les grandeurs monumentales, tout ce qui octroie à notre Histoire la beauté, la gloire et l’immortalité. Être contre le riche, c’est être contre le peuple.
Mais nous sommes tous unis pour le même sort. Chacun doit, humblement, à sa place, œuvrer pour le Bien commun, la Res publica. Chercher l’argent pour l’argent, ou pour sa gloriole personnelle, c’est se perdre dans l’infamie et la trahison. L’argent est un moyen, pas un but. C’est une chance donnée par le destin, le travail ou le talent pour exceller, pour montrer que le destin a bien fait les choses, que l’on est doté des qualités essentielles qui font l’honnête homme.
L’Europe à venir sera dure, exigeante, républicaine, sans concession. Elle sera une héritière de 89 et de l’esprit monarchique, de l’égalité et du sens hiérarchique, de la liberté et de la discipline, de la réalisation de soi et du sacrifice, et l’une parce que l’autre. Que les égoïstes et les voyous se méfient : le capitole n’est pas loin de la roche tarpéienne, et le Dîner du Siècle de la place de la Concorde, où œuvrait dame Egalité.