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  • Les erreurs du mondialisme... COMMENT ON CRÉE LA FAMINE

    Partout, des exclamations horrifiées : dans des pays du tiers monde, les émeutes de la faim se multiplient. Et les organisations financières mondialistes, Fonds Monétaire International (FMI), Banque Mondiale (BM), de se récrier et d'accorder des « aides d'urgence ». Mais qui donc a provoqué la flambée des prix des denrées alimentaires dans le « village global »? Est-ce la faute aux conditions atmosphériques, au réchauffement, aux gens des « pays riches » - nous, par exemple -, affreux gaspilleurs d'énergie et de biens de consommation ? Il suffit d'examiner les évolutions alimentaires et politiques des dernières décennies pour reconstituer le processus.

    Le système mondialiste, financier et politique, a un credo : aucun pays ne doit être autosuffisant, ni industriellement, ni du point de vue agricole. L'autosuffisance, c'est du nationalisme, c'est inacceptable. Seules les très grandes puissances, Etats-Unis, Chine ... sont autorisées à organiser comme elles l'entendent leur régime alimentaire. Car c'est bien de cela qu'il s'agit. Que ce soit en Egypte ou au Bangladesh, au Burkina Faso ou en Haïti, les habitudes de consommation ont fondamentalement changé ces deux dernières décennies. Toujours plus de viande aux repas, du blé et du lait partout, pour des populations où ils étaient inconnus ou rares, ne sont que les aspects les plus voyants du phénomène. Ces produits sont importés chez les nouveaux consommateurs, bouleversant et leur mode de vie, et leur économie. Car ils sont soumis à toutes les variations des prix des transports, et de conditions de récoltes, du climat aux mouvements sociaux.

    Hausse vertigineuse des matières premières

    La part de l'alimentation dans les dépenses dès habitants d’États du tiers monde s'élève à 45 %, contre 15 % dans les pays développés. Cette énorme différence donne la clé du problème actuel. Avec un tel arrière-plan, les spéculateurs des bourses spécialisées de Chicago ou de Londres, qui manipulent, à la hausse, les cours du soja, du riz, du blé, du maïs, et autres denrées, jonglent avec des tonneaux de poudre. Du coup, les variations climatiques du genre hiver chinois dur, ou sécheresse australienne sévère (qui réapparaissent au demeurant cycliquement) ont des effets ravageurs, permettant aux gourous verts de tirer des conclusions fausses et faisant diversion quant à la responsabilité du système mondialiste. Dont la doctrine se résume ainsi : « Un seul monde, une seule civilisation, une alimentation aux normes universelles. » L'obsession de l' interdépendance obligatoire des nations aboutit à la fin de l'autosuffisance alimentaire, y compris en France, où cela commence insidieusement. Les ménagères de notre pays constatent des hausses du prix du lait, des fromages, etc .. , déclenchées par les directives de Bruxelles, ayant abouti à des manques gigantesques en bovins. Ce n'est qu'un début.
    Les émeutes de la faim sont-elles appelées à disparaître comme par enchantement, sous l'effet bénéfique de subventions (remboursables) des organismes mondialistes ? C'est hautement douteux, une désorganisation majeure s'esquissant. La demande alimentaire de l'Inde, de la Chine et du Brésil, monte en flèche. Sur tous les produits les plus convoités, les plus consommés. A ce facteur de cherté accrue, s'ajoute la stratégie des fonds financiers anglo-saxons. Echaudés par l'immobilier, ils se rabattent sur les matières premières, dont les alimentaires. Leurs stocks de capitaux se déplacent à vive allure en ce moment. Les médias sous influence rétorquent que les « grands dirigeants » de la planète ne laisseront pas tomber les Etats en cours de déstabilisation. Seulement, il faudrait renoncer à des gains importants. Or, ce n'est pas possible à longue échéance, car les guerres en cours, Irak et Afghanistan, coûtent bien plus cher que prévu, et leur terme recule sans cesse. Les lendemains qui chantent vont devoir se faire attendre
    Alexandre MARTIN : National Hebdo du 24 au 30 avril 2008

  • Comment les nomenklaturistes préparent leurs vieux jours

    On n'est jamais mieux servi que par soi-même, affirme le dicton. Cette vérité première se vérifie aussi en matière de retraites, comme le montrent celles dont bénéficient les parlementaires et les syndicalistes.
    À tout seigneur, tout honneur, il ressort de deux études de l'association Sauvegarde Retraites que nos élus se sont concoctés un régime aux petits oignons, caractérisé par un taux de remplacement, un délai de rentabilité et un rendement qui laissent loin derrière ceux de n'importe quel autre régime spécial.
    Le taux de remplacement, qui correspond au montant de la pension comparé au dernier salaire, atteint pour les sénateurs 117,6 % pour une carrière complète, et pour les députés 114,8 %. Ce qui signifie que les uns comme les autres toucheront une retraite supérieure à leur dernière indemnité. En comparaison, les fonctionnaires, dont le sort est déjà plus favorable que celui des salariés du privé, bénéficient d'un taux de remplacement de 75 % - les trois quarts de leur dernier traitement.
    Le délai de rentabilité, c'est-à-dire la durée au bout de laquelle le montant des prestations perçues couvre la totalité des cotisations versées, ne dépasse pas trois ans pour les sénateurs, trois ans et sept mois pour un député. Au-delà, c'est tout bénéfice.

    Les voyages forment la vieillesse
    Quant au rendement, c'est-à-dire le rapport entre les prestations reçues et les cotisations versées, il atteint 7,40 euros pour 1 euro cotisé. À comparer avec le rendement des retraites du privé : 1,32 euro pour 1 euro cotisé à l'Arrco.
    Au bout d'une carrière pleine (40 annuités cotisées), un sénateur percevait en 2009 une pension de 6440 euros nets par mois, et un député sensiblement autant. Les uns comme les autres ayant la possibilité de cotiser double pendant les 15 premières années de leur mandat, ils peuvent percevoir leur retraite à taux plein au bout de 23 ans de «carrière» seulement. Et au bout d'un seul mandat (six ans) un sénateur sera assuré de toucher 1932 euros nets de retraite mensuelle, soit 30 % de plus que la retraite moyenne perçue par un salarié du privé au terme d'une carrière complète.
    Aussi confortable que paraisse leur sort, tous les élus ne s'en contentent pas : presque tous, au contraire, cumulent leur pension de sénateur avec une retraite d'élu local, dans la limite du plafond légal : une fois et demi l'indemnité parlementaire de base, soit 8314 euros en 2009. En outre, les sénateurs issus de la fonction publique peuvent cumuler leur retraite parlementaire avec une retraite de fonctionnaire à taux plein, et cette fois sans plafond.
    Nul n'étant immortel, nos élus, sénateurs ou députés, ont également veillé à ne pas laisser dans l'embarras leur veuve et leurs orphelins s'il devait leur arriver quelque accident malheureux : en cas de décès le conjoint survivant continuera à percevoir les 2/3 de la retraite, sans plafond ni conditions de ressources, et chaque enfant touchera 10 % de la pension jusqu'à l'âge de 25 ans. La comparaison s'impose encore une fois, non seulement avec le secteur privé, mais aussi avec le public.
    Pour la bonne bouche, les anciens sénateurs bénéficient de facilités de transport : s'ils se déplacent en avion, ils peuvent se faire rembourser par le Sénat la moitié du prix de leur billet (et de celui de leur conjoint s'il les accompagne) dans la limite de 12 déplacements sur les lignes métropolitaines. Le Sénat prend aussi en charge l'attribution à ses vétérans d'une carte de circulation « forfait France entière 1ère classe » qui leur donne droit à voyager gratuitement (billets et réservations, hors supplément - rien n'est parfait... ) sur le réseau SNCF. C'est sans doute ce qu'on appelle un train de sénateur...

    Le beau fromage des syndicalistes
    Si les élus sont bien lotis, les syndicalistes ne s'en tirent pas mal non plus. Leur «truc» consiste à appartenir quelque temps au Conseil économique, social et environnemental (CESE), l'un des plus beaux fromages de la République, dont le régime de retraite est calqué sur... celui des parlementaires, bien sûr.
    Pour un seul mandat de cinq ans, le conseiller économique et social perçoit près de 800 euros par mois (soit l'équivalent de la pension des artisans et des commerçants après une carrière complète, remarque encore l'association Sauvegarde Retraites).
    Il suffit d'avoir cotisé 30 années et demie pour atteindre le taux plein, soit 75 % de l'indemnité totale brute.
    Côté rendement, 1 euro cotisé en rapporte 6,18 à la retraite. Les cotisations des conseillers ne couvrent au demeurant que 13 % des dépenses du régime. le reste étant payé par l'État. Il importe donc peu que ce régime spécial soit largement déficitaire : « Le vote de la loi de financement 2010 le montre : ces champions de la revendication ont "négocié une rallonge" pour garantir le niveau de leurs retraites », souligne le bulletin de Sauvegarde Retraites. « Grâce à quoi, la subvention d'État est passée de 4,57 millions d'euros en 2008 à 6,26 millions en 2010. Ainsi, pendant qu'ils baissent nos retraites, les syndicalistes garantissent les leurs.»
    On croise en effet au CESE, où toutes les organisations professionnelles et les trois principales organisations patronales disposent d'un groupe, de nombreuses personnalités marquantes du petit monde syndical, comme le secrétaire général de la CFTC, Philippe Louis ; celui de la CFE-CGC, Gérard Labrune ; le secrétaire général adjoint de l'UNSA, Jean Grosset... Beaucoup d'autres y sont passées et ont acquis des droits à cette retraite dorée, comme l'actuel secrétaire général de Force Ouvrière, Jean-Claude Mailly, qui en fut membre de 1994 à 1999. Et les spécialistes syndicaux des retraites ne dédaignent pas du tout d'y séjourner eux aussi quelque temps : Jean-Christophe Le Guigou pour la CGT ou Jean-Marie Toulisse pour la CFDT, qui y ont eu leur rond de serviette jusqu'en 2004. Ils y siégeaient encore en 2003, lorsqu'ils représentèrent leurs syndicats lors de la négociation sur la réforme des retraites...
    Jean-Pierre Nomen monde & vie. 24 avril 2010

  • Désinformation sur les entrées d'immigrés : Polémia fait le point

    Pour l’oligarque Philippe Manière, « la France a un flux migratoire extrêmement ténu ». Pour le consultant Jean-Paul Gourévitch, « la population d’origine étrangère résidant en France s’accroît au rythme de 0,15% par an » (soit environ 100.000 par an). Ces affirmations sont fausses. Elles minorent gravement la réalité. Jean-Yves Le Gallou en apporte la démonstration.
    Polémia.

    1-Ceux qui minorent les flux migratoires ont une excuse : ils s’appuient sur une lecture rapide de certains chiffres de l’INSEE. Cet organisme évalue effectivement « le solde migratoire » à 77.000 en 2011 (entrées nettes d’étrangers corrigées par le flux net de Français partant ou revenant de l’étranger).

    Mais quand on utilise des statistiques, il faut faire attention aux… astérisques : l’INSEE précise ainsi qu’il s’agit de « données provisoires », appelées, donc, à être corrigées et qui ont été corrigées par le passé. C’est ainsi que de 1999 à 2005 l’INSEE a fait varier son estimation du solde migratoire annuel entre 62.500 et 92.192 avant de procéder quelques années plus tard à un « ajustement ». En bref, de 1999 à 2005, selon les chiffres définitifs de l’INSEE la population française a crû de 3.062.000 habitants : 1.784.000 étant dû au solde naturel, le reste se partageant entre un solde migratoire de 617.000 et un « ajustement » de 661.000. Qu’en termes pudiques ces choses-là sont dites : le solde naturel (naissances moins décès) étant connu, « l’ajustement » n’est rien de plus que le nom en novlangue du solde migratoire. Ainsi, de 1999 à 2005 l’INSEE a affiché un solde migratoire annuel moyen de 88.000 avant de le réviser en catimini à la hausse et de le porter à 182.000 soit un doublement.

    SOURCE : Bilan démographique 2011

    2-Le plus étrange est que l’INSEE affiche à nouveau, à partir de 2006, un solde migratoire moyen modeste à hauteur de 76.000 seulement. Par quel miracle le solde migratoire aurait-il pu diminuer de moitié de 2006 à 2011 par rapport à la période 1999/2005, alors même que la délivrance des titres de séjour est restée stable, que le nombre des demandeurs d’asile a fortement progressé et que chaque année les clandestins bénéficiaires de l’Aide médicale d’Etat augmente de 15% par an ? Gageons qu’il n’y a pas de « miracle » et qu’il suffit d’attendre le prochain « ajustement » de l’INSEE.

    3-Pour se faire une opinion juste de l’évolution des entrées d’étrangers et de la progression de la population d’origine étrangère nous nous proposons d’analyser l’évolution sur 10 ans du « stock » de populations étrangères et des différents flux d’entrées et de sorties qui l’affectent. Selon les recensements partiels de l’INSEE (Chirac et Jospin ont supprimé les recensements généraux), il y avait 3.771.000 étrangers en France en 2009 au lieu de 3.338.000 en 1999, soit 443.000 de plus en 10 ans, soit 44.000 de plus par an. Dans le même temps, de 1999 à 2009, 1.427.000 étrangers ont acquis la nationalité française et disparu des statistiques comme étrangers. Toujours durant la même période (31 décembre 1999 au 31 décembre 2009), 236.000 étrangers sont décédés (environ 4% du total des décès). Le nombre des étrangers nouveaux s’élève donc à 443.000 + 1.427.000 + 236.000 soit 2.160.000, soit 216.000 par an, soit 0,325% de la population, plus du double de l’estimation de Jean-Paul Gourévitch.

    SOURCES :
    Population étrangère et immigrée
    Accès à la nationalité française
    Décès par sexe et nationalité (voir dans le 2e § du texte le renvoi à  « tableau 66 France »)

    4-Cette augmentation du nombre des étrangers supplémentaires a deux causes : les naissances et le solde des entrées. Durant cette même période 563.000 enfants sont nés étrangers de deux parents étrangers, soit 56.000 par an (les enfants nés d’un parent étranger et d’un parent français sont réputés français). Par soustraction, cela signifie qu’il est entré, de 1999 à 2009, 1.597.000 étrangers supplémentaires durant la même période, soit 160.000 par an, soit 0,025% de la population. Ce chiffre doit évidemment être considéré comme un minimum : il suppose que le recensement de 2009 ait été correctement effectué et extrapolé, ce qui est douteux. Quoi qu’il en soit, ce chiffre est proche de celui de 200.000 que nous avions avancé, à partir des déclarations d’entrées, lors du dernier colloque de l’Institut de géopolitique des populations.

    Le grand remplacement de population

    5-Ces chiffres arides ne donnent qu’une idée incomplète du grand remplacement de population en cours. Ainsi, plus du tiers des décès d’étrangers concerne encore des Portugais ou des Espagnols. A contrario, les naissances d’un ou deux parents étrangers concernent à 90% des ressortissants hors Union européenne.

    Les statistiques de naissances 2011 de l’INSEE, selon le pays de naissance des parents, sont, elles aussi, éclairantes : sur 823.000 naissances, 604.000 proviennent de deux parents nés en France (Français de souche, Domiens, ou immigrés de deuxième ou de troisième génération) soit 75%. Pour le quart des naissances, les deux parents ou l’un des deux est né à l’étranger : pour 191.000, soit 87%, de ces 219.000 naissances, l’un des deux parents ou les deux parents sont nés hors Union européenne. L’évolution du nombre des naissances de 1998 à 2011 est aussi éclairante : lorsque les deux parents sont nés en France, le nombre des naissances augmente de 2%, lorsque l’un des deux est né en France de 13%, lorsque les deux sont nés à l’étranger de 38%.

    SOURCE : Naissances selon la nationalité des parents http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&ref_id=NATTEF02233

    L’analyse de l’indice conjoncturel de fécondité pour l’année 2008 complète ce tableau : le taux moyen de 2,01 par mère est très fortement contrasté : il s’élève à 3,99 pour les femmes étrangères hors Union européenne. Voilà des données à garder en tête quand le gouvernement, l’INSEE, l’INED et les médias se féliciteront des « bons chiffres » de la « natalité française » pour 2012 (cela ne saurait tarder !).

    SOURCE : Bilan démographique 2011 / La Fécondité reste élevée http://www.insee.fr/fr/ffc/ipweb/ip1385/ip1385.pdf

    La minoration des chiffres par précaution

    Dans la dernière monographie (novembre 2012) de Contribuables associés sur « L’immigration en France, dépenses, recettes, investissements, rentabilité », Jean-Paul Gourévitch réévalue à la baisse – à 17 milliards au lieu de 36 milliards dans sa première étude – le coût de l’immigration. L’étude est intéressante et paraît bien documentée. Son résultat est néanmoins surprenant : en décalage avec les études antérieures de son auteur et les travaux de l’Institut de géopolitique des populations. Polémia va examiner cette étude. D’ores et déjà, il apparaît que sur un point crucial – le nombre d’entrées annuelles d’immigrés – l’étude sous-estime manifestement la réalité comme nous l’avons démontré ci-dessus. Or le coût marginal (en investissement et en charges sociales d’un étranger supplémentaire) est élevé. Les nouveaux chiffres de Jean-Paul Gourévitch sont donc probablement sous-évalués. Dans un domaine où la pression du politiquement correcte est puissante on ne peut exclure l’hypothèse d’une minoration par précaution.

    En vérité, là où les statisticiens s’effraient des chiffres qu’ils découvrent, ce sont les écrivains qui aident le mieux à prendre conscience de la réalité. Millet ou Camus nous éclairent davantage que l’INSEE, ou l’INED. Mais cela n’interdit pas de corriger les désinformations. Cent fois sur le métier remettons notre ouvrage !

    Jean-Yves Le Gallou http://www.polemia.com
    2/01/2013

  • États-Unis : Le FBI prévoyait-il d’assassiner des membres d’Occupy Wall Street ?

    Les documents obtenus grâce au Fonds pour la Justice Civile et l’organisation américaine de défense des droits humains et civiques, ont révélé que le FBI, le Département de la Sécurité Intérieure, l’armée américaine et des entreprises, ont tous coopéré ensemble afin de surveiller et d’enquêter sur les manifestants d’Occupy Wall Street, en tant que terroristes et criminels.

    De plus, un plan visait à utiliser des tireurs d’élite pour assassiner des manifestants et les leaders du mouvement.

    http://fortune.fdesouche.com/

  • Valeurs : le droit de transmettre, le droit de rester nous mêmes

    Si les questions du chômage, du pouvoir d’achat, de l’Europe, de l’insécurité, de l’immigration sont au cœur (par forcément dans cet ordre), des préoccupations de nos compatriotes, la défense de notre identité à laquelle un nombre croissant de Français attache une importance capitale, passe aussi par la défense de nos valeurs morales, éthiques, civilisationnelles. Dans la grande entreprise de destruction des repères qui ont structuré nos sociétés européennes, et plus largement d’ailleurs de nombreuses sociétés traditionnelles, force est de constater que la droite mondialiste n’a rien à envier à sa comparse de gauche. Comme l’a souligné Bruno Gollnisch, il existe là aussi dans ce domaine une simple différence de degré mais non de nature entre les deux pôles du Système.

    Un Système qui s’applique à dénoncer avec tout le vacarme nécessaire les discriminations, le sexisme, le racisme dont se rendraient coupables ces salauds de gaulois, pour mieux cacher la vaste entreprise de dépossession des autochtones de ce pays de leurs libertés, de leur souveraineté, de leurs spécificités culturelles et physiques dont ils sont priés de se débarrasser , voire d’avoir honte…

     Au rayon des farces et attrapes, l’association Ni Putes ni soumises (NPNS) que la socialiste Fadela Amara, ex néo sarkozyste qui vient d’appeler à voter François Hollande avait contribué à fonder en 2003, a bénéficié ces dernières heures du tam-tam médiatique. Subventionnée à hauteur de 500.000 euros par an avec nos impôts par l’UMPS , NPNS est  sortie un instant  de sa léthargie, via sa nouvelle présidente Asma Guenifi , qui a remplacé Sihem Habchi, accusée de dépenses somptuaires par ses petites camarades.

     Mme Guenifi a  en effet réclamé urgemment l’abrogation d’une ordonnance du 26 brumaire an IX (17 novembre 1800), toujours en vigueur dans la Constitution, indiquant que «Toute femme désirant s’habiller en homme doit se présenter à la préfecture de police pour en obtenir l’autorisation ».

     Chacun(e) aura noté que ce texte n’est plus appliqué, mais celui-ci  figure dans la liste des 17 points de revendications que l’ association socialiste compte présenter aux candidats à la présidentielle. L’urgence de la mesure ne sautera certainement pas  aux yeux de nos compatriotes , mais « l’abrogation de cette loi est symbolique. Mais on y tient car ce texte a un caractère régressif et humiliant, il légitime le contrôle du corps féminin », explique Asma Guenifi. Notons que c’est le seul point de la liste qui a été mis en avant,  ce qui augure du niveau des autres propositions avancées par NPNS…

     Dans la même rubrique, l’association féministe répondant au nom tout aussi délicat et poétique de Chiennes de garde s’est vantée du succès de sa campagne Osez le féminisme !, au terme de laquelle François Fillon a publié une circulaire supprimant les termes « Mademoiselle », « nom de jeune fille » et « nom d’épouse » des formulaires administratifs…

     Il n’est bien évidemment pas anodin que l’UMP au pouvoir ait autorisé dans le même mouvement l’enseignement dans les établissements scolaires (et à science-po) de la théorie du genre (gender), défendue notamment par le lobby homosexualiste et  popularisée par l ‘universitaire gauchiste américaine Judith Butler. Une folle théorie qui entend nous persuader que toute identité différenciée, notamment sexuelle, est le fruit de pressions, d’un fascisme social, une construction socioculturelle laquelle expliquerait uniquement nos différences d’aptitudes…

     Les Chiennes viennent également d’exiger le retrait d’une publicité diffusée actuellement à la radio, émanant du département du Jura qui proclamait, par l’intermédiaire d’une voix suave et féminine : « Mes rivières sont généreuses, mes courbes engageantes. Viens chez moi, je suis le Jura », « viens randonner sur moi. » Selon les Chiennes, cette publicité « diffuse et banalise, malgré son statut institutionnel, des fantasmes sexuels pour vanter une région et utilise donc le corps des femmes hors de propos ».

     Si la marchandisation du corps de la femme, l ‘hyper sexualisation agressive qui s’étale dans nombre de publicités est une incontestable réalité,  ladite association, bien dans le sens de la pente et du politiquement correct, n’avait pas réagi il y a quelques mois, lorsque le constructeur automobile Renault avait gratifié les Français de spots publicitaires odieux  pour un de ses modèles. L’un  montrait la complicité émue d’une mère apprenant que sa fille travaille dans un peep show (le rêve de toute maman pour sa progéniture ?), un autre un fils découvrant avec tendresse que son père fait des heures sup le soir sur un boulevard comme travesti…la prostitution masculine c’est plus fun ?

     Nous l’évoquions sur ce blog, un sondage opinion way paru en mars 2011 indiquait que 38% des personnes interrogées considéraient Marine Le Pen comme la candidate « d’une droite patriote attachée aux valeurs traditionnelles »

    Valeurs traditionnelles, notions nous, vilipendées, brocardées, attaquées systématiquement par les faiseurs d’opinion, à commencer par les publicitaires chargés eux aussi d’occuper « le temps de cerveau disponible » de nos compatriotes, et de faire passer les « messages de tolérance. »

    Comme le réaffirmait Bruno Gollnisch lors de son discours du Congrès de Tours, la défense de la vie, la transmission de notre patrimoine culturel,  « la remise à l’honneur des valeurs traditionnelles et de droit naturel – ce n’est pas ringard, c’est moderne, de défendre les valeurs traditionnelles ! ». Il est temps, grand temps, que les Français renvoient définitivement dans le passé les acteurs d’un Système qui contribue tant à la ruine de notre pays et ce, dans tous les domaines.

    http://www.gollnisch.com

  • Quand les bourreaux deviennent victimes

    Le Figaro Histoire n° 4 - 26/11/2012
    Un universitaire américain dresse le bilan de l'immense exode des populations d'origine allemande chassées d'Europe centrale et orientale à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Cet épisode dramatique, ponctué de meurtres, tortures, viols et suicides, avait provoqué entre 500 000 et 1,5 million de morts.
     
         Le 8 mai 1945, le IIIe Reich capitulait. Depuis le déclenchement de l’offensive soviétique en direction de l’ouest, au printemps 1944, et le débarquement anglo-américain en Normandie et en Provence, quelques semaines plus tard, la guerre était perdue pour Berlin. Le conflit s’était néanmoins poursuivi dix mois encore, transformant la défaite du Reich en descente aux enfers pour le peuple allemand.

         Un peuple allemand qui, ayant porté Hitler au pouvoir et ayant été associé à l’entreprise nazie, ne saurait être considéré comme innocent, sans que sa culpabilité ne puisse être clairement définie, toutefois, tant les mécanismes de contrainte de l’Etat national-socialiste étaient implacables et tant la notion de culpabilité collective est étrangère au droit occidental.

         C’est cette ambivalence qui explique la discrétion entourant une page dramatique de l’histoire : le sort subi par les 12 à 14 millions de civils allemands, en majorité des vieillards, des femmes et des enfants, qui, entre 1945 et 1947, ont été brutalement chassés des pays de l’Est où leurs familles vivaient depuis des générations et qui ont dû alors se replier sur une Allemagne dévastée, incapable de les accueillir.

         Professeur associé d’histoire contemporaine à Colgate University (New York), R.M. Douglas vient de publier sur cet épisode un livre subtil et documenté, qui a fait du bruit aux Etats-Unis et en Allemagne, où il a déjà été traduit. En France, où le sujet est d’autant plus méconnu que notre pays n’a eu aucune part à l’affaire, l’ouvrage surprendra, tant il révèle de faits inédits. Le propos de l’auteur est sans ambiguïté. « On ne peut légitimement établir aucune comparaison, écrit-il, entre les expulsions de l’après-guerre et les crimes de l’Allemagne à l’encontre des Juifs et d’autres victimes innocentes entre 1939 et 1945. » Mais cette remarque introduit ce constat : « Il ne faut pas en conclure pour autant que les expulsions étaient inévitables, nécessaires ou justifiées. »

         Du Moyen Age au XVIIIe siècle, l’Europe centrale, orientale et balkanique a fourni des zones de peuplement pour des groupes germaniques issus des Etats appartenant au Saint Empire ou relevant de la souveraineté des Habsbourg. Après la Première Guerre mondiale, dans la nouvelle Europe dessinée par l’amputation de l’Allemagne et le démantèlement de l’Autriche-Hongrie, on trouve dès lors des habitants de langue allemande en Tchécoslovaquie, en Hongrie, en Roumanie, en Italie, en Yougoslavie, en Pologne, dans les pays Baltes et jusqu’en Union soviétique.

         Depuis le XIXe siècle, le nationalisme allemand utilise l’existence de ces minorités comme base de ses revendications territoriales. A fortiori Hitler qui, dans sa vision raciale, assure vouloir réunir au sein du Reich tous les Volksdeutschen, terme qui englobe tous les ressortissants de langue allemande des autres Etats que l’Allemagne, et prétend secourir les Reichsdeutschen, citoyens des parties orientales du Reich, prétendument persécutés par les Juifs et les Slaves. Un programme qu’il met à exécution, en 1938, en annexant l’Autriche et, à l’issue de la crise de Munich, le pays des Sudètes, région tchèque où les germanophones sont localement majoritaires, puis, en 1939, en attaquant la Pologne au prétexte de venir en aide à la population de Dantzig, ville allemande à 96 % mais administrée par la SDN et située sur un territoire attribué à la Pologne en 1919.

         L’invasion de la Pologne, dépecée de concert avec l’URSS, alliée du Reich depuis le pacte  germano-soviétique d’août 1939, donne le signal de départ à la Seconde Guerre mondiale. En 1941, Hitler, maître de la moitié du continent, se retourne contre Staline. Le conflit, à l’Est, est effroyable, la Wehrmacht et l’armée Rouge rivalisant dans la violence et le meurtre de masse, même si leurs cibles ne sont pas les mêmes. A l’Ouest, l’occupation allemande provoque numériquement moins de victimes, mais est tout aussi cruelle. Dans les deux camps, la haine est à vif.

         Dès 1944, les Alliés se demandent quoi faire des minorités allemandes répandues à travers l’Europe. Churchill, dans un discours prononcé à la Chambre des communes, annonce que, pour éviter les tensions nationales après-guerre, ces minorités seront transférées en Allemagne. Les Soviétiques, eux, songent également au transfert, mais pas dans la même direction. Dès le mois de décembre 1944, dans la Hongrie qu’ils viennent d’occuper, les civils germanophones sont arrêtés et envoyés en URSS comme travailleurs forcés. En tout, entre 100 000 et 170 000 Allemands de Hongrie seront déportés dans les camps soviétiques.

         En janvier 1945, l’armée Rouge s’approche de la Pologne occupée par le Reich et de la Prusse-Orientale. Par fanatisme, les autorités nazies ont retardé au maximum l’évacuation des civils. C’est dans la panique, alors, que des centaines de milliers d’Allemands doivent partir à pied, dans le froid et la neige, afin de fuir les soldats russes qui violent, pillent et tuent, répondant aux exactions et aux crimes commis par la Wehrmacht sur le sol soviétique. Quand la route entre la Prusse-Orientale et le reste de l’Allemagne est coupée, les fuyards rejoignent le port de Dantzig où 350 000 soldats et 900 000 civils parviennent à embarquer, mais non sans péril : le 30 janvier 1945, un sous-marin soviétique torpille le Wilhelm Gustloff, un paquebot qui entraîne au fond de la Baltique 7000 de ses passagers, principalement des femmes et des enfants. Au total, entre 6 et 8 millions d’Allemands s’échappent des régions à l’est de la ligne Oder-Neisse avant que l’Armée rouge n’en prenne le contrôle.

         Deux mois après la capitulation du Reich, lors de la conférence de Potsdam (17 juillet - 2 août 1945), les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l’Union soviétique, confirmant un principe esquissé en février à la conférence de Yalta, attribuent à l’URSS la moitié septentrionale de la Prusse-Orientale (dont la capitale, Königsberg), tandis que la Pologne, devenue un satellite soviétique, se voit confier les territoires allemands situés à l’est de la ligne Oder-Neisse. Les trois puissances victorieuses décident également l’expulsion des Allemands de Pologne, de Tchécoslovaquie et de Hongrie vers l’Allemagne, les réfugiés devant être dirigés, à parts égales, vers les zones d’occupation soviétique, américaine, britannique et française. L’article XII de l’accord de Potsdam précise ceci : « Ces transferts devront se faire de manière ordonnée et humaine ». Un vœu pieux.

         La France, cependant, n’a pas participé au sommet de Potsdam. Ne se sentant pas liée par un accord qu’elle n’a pas signé, elle refusera toujours la politique d’expulsions. Souci humanitaire ? Non, explique R.M. Douglas : Paris redoutait en réalité que l’accroissement de la population allemande ne crée un futur danger pour la France…

         C’est ainsi que, en vertu du projet de créer des nations homogènes, de la méfiance à l’égard des minorités allemandes, vues comme la source de troubles potentiels, et de la volonté plus ou moins consciente de punir collectivement les Allemands pour les crimes du nazisme, va avoir lieu la plus grande migration de l’histoire européenne.

         En Tchécoslovaquie, 700 000 civils allemands ont été chassés avant Potsdam, 2 millions le seront après, sur la base des décrets Beneš. Plus de 7 millions d’Allemands seront expulsés des nouveaux territoires de Pologne, pays où certains camps nazis, tout juste vidés de leurs détenus, serviront à regrouper des civils allemands. Hongrie, Roumanie, Yougoslavie, Union soviétique : R.M. Douglas expose les cas les plus hallucinants, avec leur cortège de viols, de tortures, de meurtres, de suicides et de morts de faim, de froid ou de maladie, au cours du déplacement forcé vers une Allemagne qui n’avait ni nourriture, ni logement à offrir aux réfugiés, et ce sous l’œil des Alliés. L’auteur, prudent avec les chiffres, estime que le nombre de victimes des expulsions se situe entre 500 000 et 1,5 million de morts.

         Dans sa conclusion, l’historien américain s’élève contre l’idée que « certains crimes selon le droit international ne devraient faire l’objet ni d’enquêtes ni de poursuites à cause de la sympathie qu’inspirent les coupables et/ou du peu de sympathie qu’inspirent les victimes ». Un peuple qui s’est fait bourreau peut ensuite, d’une autre manière, avoir été victime. C’est cela, la complexité de l’Histoire.
    Jean Sévillia http://www.jeansevillia.com
    R.M. Douglas, Les expulsés, Flammarion. Traduit de l’anglais par Laurent Bury.

  • Lectures fermes pour une époque molle – Par Dominique Venner

    À celles et ceux qui me lisent, je présente tous mes vœux d’énergie, de courage et de beauté. Pour accompagner ces vœux, je vais commenter ma relecture récente d’un ouvrage fondamental et un peu oublié, voire dénigré (signe de qualité dans un environnement décadent) : L’Homme cet inconnu d’Alexis Carrel. Mon édition date de 1968, elle reprend l’édition Plon originale de 1935 (1) (image en Une, édition de 1957).

    Prix Nobel de médecine en 1912, le Dr Carrel ne fut pas seulement un biologiste inventif et un virtuose de la chirurgie, c’était un esprit d’une hauteur exceptionnelle. Loin de s’enfermer dans sa discipline, il s’intéressait à tout ce qui se rapporte aux mystères de la vie humaine envisagée sous ses aspects physiologiques, intellectuels et moraux afin d’améliorer la société moderne.

    C’était un esprit très ouvert et jamais dogmatique, qui s’exprimait avec une grande clarté. On trouve chez lui une foule d’observations précieuses pour se reconstruire ou éduquer les enfants. Celle-ci, par exemple sur les bienfaits de l’adaptation à des conditions de vie contrastées : « L’homme atteint son plus haut développement quand il est exposé aux intempéries, quand il est privé de sommeil et qu’il dort longuement, quand sa nourriture est tantôt abondante, tantôt rare, quand il conquiert par un effort son abri et ses aliments. Il faut aussi qu’il exerce ses muscles, qu’il se fatigue et qu’il se repose, qu’il combatte, qu’il souffre, que parfois il soit heureux, qu’il aime et qu’il haïsse, que sa volonté alternativement se tende et se relâche, qu’il lutte contre ses semblables et contre lui-même. Il est fait pour ce mode d’existence, comme l’estomac pour digérer les aliments. C’est dans les conditions où les processus adaptatifs s’exercent de façon intense qu’il devient le plus viril. On sait combien sont solides physiquement et moralement ceux qui, dès l’enfance, ont été soumis à une discipline intelligente, qui ont enduré quelques privations et se sont accommodés à des conditions adverses » (p. 282).

    Le Dr Carrel était un homme de son temps, un homme des années 1930, hanté, entre autres par les effets de la Première Guerre mondiale et de la grande crise économique consécutive au krach de 1929. Il avait une perception forte d’une dégénérescence des peuples blancs qui avaient été, depuis quatre siècles, les bâtisseurs d’un nouveau type de société associé au progrès des sciences et des techniques. C’était un volontariste, comme on l’était en son temps (avant les désastres de la Seconde Guerre mondiale). Il croyait fermement à la possibilité d’endiguer la déchéance qu’il voyait poindre. Pour cela, il pensait nécessaire de mettre ses conclusions à la disposition des réformateurs politiques en vue de décisions salvatrices. Cette ambition élevée était aux antipodes de l’individualisme forcené, des promesses de jouissance liée à la consommation de biens inutiles et du verbiage compassionnel qui dominent notre époque. Mais ces dérives décadentes actuelles n’auront qu’un temps, alors que les enseignements de Carrel ont une valeur éternelle.

    La foi qui l’habitait lors de la publication de L’Homme cet inconnu (plusieurs millions d’exemplaires vendus dans le monde entier) est résumé à la fin du livre en une page toujours actuelle. Après avoir rappelé le rôle des ordres monastiques et des ordres de chevalerie durant les périodes sombres du haut Moyen Âge, il enchaîne (p. 348) : « Il n’y aurait pas besoin d’un groupe dissident très nombreux pour changer profondément la société moderne. C’est une donnée ancienne de l’observation que la discipline donne aux hommes une grande force. Une minorité ascétique et mystique acquerrait rapidement un pouvoir irrésistible sur la majorité jouisseuse et aveulie. Elle serait capable, par la persuasion ou peut-être par la force, de lui imposer d’autres formes de vie. Aucun des dogmes de la société moderne n’est inébranlable. Ni les usines gigantesques, ni les offices buildings qui montent jusqu’au ciel, ni les grandes villes meurtrières, ni la morale industrielle, ni la mystique de la production ne sont nécessaires à notre progrès. D’autres modes d’existence et de civilisation sont possibles. La culture sans le confort, la beauté sans le luxe, la machine sans la servitude de l’usine, la science sans le culte de la matière permettraient aux hommes de se développer indéfiniment, en gardant leur intelligence, leur sens moral et leur virilité... » Virilité pour les hommes et aptitudes à l’amour, à l’énergie, au dévouement et à l’éducation des enfants chez les femmes, parmi bien d’autres qualités.

    Dominique Venner http://fr.novopress.info

    (1) Dr Alexis Carrel, L’Homme cet inconnu, Plon. D’occasion sur différents sites en ligne.[Note de Novopress : l'édition de 1999 est également disponible neuve.]

    Source : le site internet de Dominique Venner.

  • Ernst Jünger, lecteur de Léon Bloy

    Ernst Jünger, lecteur de Léon BloyLes sept marins du “renversement copernicien” sont un symbole, qu’Ernst Jünger met en exergue dans la préface des six volumes de ses “Journaux”, intitulés “Strahlungen”. Les notes de ces “Journaux”, rédigées pendant l’hiver 1933/1934 “sur la petite île de Saint-Maurice dans l’Océan Glacial Arctique” signalent, d’après Jünger, que “l’auteur se retire du monde”, retrait caractéristique de l’ère moderne. Le moi moderne est parti à la découverte de lui-même, explique Jünger, conduisant à des observations de plus en plus précises, à une conscience plus forte, à la solitude et à la douleur. Aucun des marins ne survivra à l’hiver arctique. Nous avons énuméré là quelques caractéristiques majeures des “Journaux” de Jünger. Celui-ci rappelle simultanément les pierres angulaires de l’œuvre et de l’univers d’un très grand écrivain français, qu’il a intensément pratiqué entre 1939 et 1945: Léon Bloy.

    Léon Henri Marie Bloy est né le 11 juillet 1846 à Périgueux. Il est mort le 3 novembre 1917 à Bourg-la-Reine. Il se qualifiait lui-même de “Pèlerin de l’Absolu”. Converti au catholicisme sous l’impulsion de Barbey d’Aurevilly en 1869, il devient journaliste, critique littéraire et écrivain et va mener un combat constant et vital contre la modernité sécularisée, contre la bêtise, l’hypocrisie et le relativisme, contre l’indifférence que génère un ordre matérialiste. Bloy remet radicalement en question tout ce qui fait les assises de l’individu, de la société et de l’Etat, ce qui le conduit, bien évidemment, à la marginalisation dans une société à laquelle il s’oppose entièrement.

    Conséquences de la radicalité de ses propos, de son œuvre et de sa langue furent la pauvreté extrême, l’isolement, le mépris et la haine. Sa langue surtout car Bloy est un polémiste virulent, à côté de beaucoup d’autres. Son Journal, qui compte plusieurs volumes, couvre les années de 1892 à 1917; sa correspondance est prolixe et bigarrée; ses nombreux essais, dont “Sueur de sang” (1893), “Exégèses des lieux communs” (1902), “Le sang du pauvre” (1909), “Jeanne d’Arc et l’Allemagne” (1915) et surtout ses deux romans, “Le désespéré” (1887) et “La femme pauvre” (1897) forment, tous ensemble, une œuvre vouée à la transgression, que l’on ne peut évaluer selon les critères conventionnels. La pensée et la langue, la connaissance et l’intuition, l’amour et la haine, l’élévation et la déchéance constituent, dans les œuvres de Bloy, une unité indissoluble. Il enfonce ainsi un pieu fait d’absolu dans le corps en voie de putréfaction de la civilisation occidentale. Ainsi, Bloy se pose, à côté de Nietzsche, auquel il ressemble physiquement, comme l’un de ces hommes qui secouent et ébranlent fondamentalement la modernité.

    L’impact de Bloy ne peut toutefois se comparer à celui de Nietzsche. Il y a une raison à cela. Tandis que Nietzsche dit: “Dieu est mort”, Bloy affirme “Dieu se retire”. Nietzsche en appelle à un homme nouveau qui se dressera contre Dieu; Bloy réclame la rénovation de l’homme ancien dans une communauté radicale avec Dieu. Nous nous situons ici véritablement —disons le simplement pour amorcer le débat— à la croisée des chemins de la modernité. Aux limites d’une époque, dans le maëlström, une rénovation s’annonce en effet, qu’et Nietzsche et Bloy perçoivent, mais ils en tirent des prophéties fondamentalement différentes. Chez Nietzsche, ce qui atteint son sommet, c’est la libération de l’homme par lui-même, qui se dégage ainsi des ordonnancements du monde occidental, démarche qui correspond à pousser les Lumières jusqu’au bout; chez Bloy, au contraire, nous trouvons l’opposition la plus radicale aux Lumières, assortie d’une définition eschatologique de l’existence humaine. Nietzsche a fait école, parce que sa pensée restait toujours liée aux Lumières, même par le biais d’une dialectique négative. Pour paraphraser une formule de Jünger: Nietzsche présente le côté face de la médaille, celle que façonne la conscience.

    Bloy a été banni, côté pile. Il est demeuré jusqu’à aujourd’hui un auteur ésotérique. Ses textes, nous rappelle Jünger, sont “hiéroglyphiques”. Ils sont “des œuvres, pour lesquelles, nous lecteurs, ne sommes mûrs qu’aujourd’hui seulement”. “Elles ressemblent à des banderoles, dont les inscriptions dévoilent l’apparence d’un monde de feu”. Mais malgré leurs différences Nietzsche et Bloy constituent, comme Charybde et Scylla, la porte qui donne accès au 20ième siècle. Impossible de se décider pour l’un ou pour l’autre: nous devons voguer entre les deux, comme l’histoire nous l’a montré. Bloy et Nietzsche sont les véritables Dioscures du maëlström. Peu d’observateurs et d’analystes les ont perçus tels. Et,dans ce petit nombre, on compte le catholique Carl Schmitt et le protestant Ernst Jünger.

    Si nous posons cette polarité Nietzsche/Bloy, nous considérons derechef que l’importance de Bloy dépasse largement celle d’un “rénovateur du catholicisme”, posture à laquelle on le réduit trop souvent. Dans sa préface à ses propres “Strahlungen” ainsi que dans bon nombre de notices de ses “Journaux”, Ernst Jünger cite Bloy très souvent en même temps que la Bible. Car il a lu Bloy et la Bible en parallèle, comme le montrent, par exemple, les notices des 2 et 4 octobre 1942 et du 20 avril 1943. C’est à partir de Bloy que Jünger part explorer “le Livre d’entre les Livres”, ce “manuel de tous les savoirs, qui a accompagné d’innombrables hommes dans ce monde de terreurs”, comme il nous l’écrit dans la préface des “Strahlungen”. Bloy a donné à Jünger des “suggestions méthodologiques” pour cette nouvelle théologie, qui doit advenir, pour une “exégèse au sens du 20ième siècle”.

    Mais Jünger place également Bloy dans la catégorie des “augures des profondeurs du maëlström”, parmi lesquels il compte aussi Poe, Melville, Hölderlin, Tocqueville, Dostoïevski, Burckhardt, Nietzsche, Rimbaud, Conrad et Kierkegaard. Tous ces auteurs, Jünger les appelle aussi des “séismographes”, dans la mesure où ils sont des écrivains qui connaissent “l’autre face”, qui sentent arriver l’ère des titans et les catastrophes à venir ou qui les saisissent par la force de l’esprit. Dans “Le Mur du Temps”, Jünger nous rappelle que ces hommes énoncent clairement leur vision du temps, de l’histoire et du destin. Trop souvent, dit Jünger, ces “augures” s’effondrent, à la suite de l’audace qu’ils ont montrée; ce fut surtout le cas de Nietzsche, “qu’il est de bon ton de lapider aujourd’hui”; ensuite ce fut aussi celui de Hamann qui, souvent, “ne se comprenait plus lui-même”. On peut deviner que Jünger, à son tour, se comptait parmi les représentants de cette tradition: “Après le séisme, on s’en prend aux séismographes” —modèle explicatif qui peut parfaitement valoir pour la réception de l’œuvre de Jünger lui-même.

    Le chemin qui a mené Jünger à Bloy ne fut guère facile. Jünger le reconnait: “Je devais surmonter une réticence (...) —mais aujourd’hui il faut accepter la vérité, d’où qu’elle se présente. Elle nous tombe dessus, à l’instar de la lumière, et non pas toujours à l’endroit le plus agréable”. Qu’est-ce donc que cet “endroit désagréable”, qui suscite la réticence de Jünger? Dans sa notice du 30 octobre 1944, rédigée à Kirchhorst, Jünger écrit: “Continué Léon Bloy. Sa véritable valeur, c’est de représenter l’être humain, dans son infamie, mais aussi dans sa gloire”. Pour comprendre plus en détail cette notice d’octobre 1944, il faut se référer à celle du 7 juillet 1939, qui apparaît dans toute sa dimension drastique: “Bloy est un cristal jumelé de diamant et de boue. Son mot le plus fréquent: ordure. Son héros Marchenoir dit de lui-même qu’il entrera au paradis avec une couronne tressée d’excréments humains. Madame Chapuis n’est plus bonne qu’à épousseter les niches funéraires d’un hôpital de lépreux. Dans un jardin parisien, qu’il décrit, règne une telle puanteur qu’un derviche cagneux, qui est devenu l’équarisseur des chameaux morts de la peste, serait atteint de la folie de persécution. Madame Poulot porte sous sa chemise noire un buste qui ressemble à un morceau de veau roulé dans la crasse et qu’une meute de chiens a abandonné après l’avoir rapidement compissé. Et ainsi de suite. Dans les intervalles, nous rencontrons des sentences aussi parfaites et vraies que celle-ci: ‘La fête de l’homme, c’est de voir mourir ce qui ne paraît pas mortel’ “.
    Bloy descend en profondeur dans le maëlström, les yeux grand ouverts. Cela nous rappelle la marche de Jünger, en plein éveil et clairvoyance, à travers le “Foyer de la mort”, dans “Jardins et routes”. Ce qui m’apparaît décisif, c’est que Bloy, lui aussi, indique une voie pour sortir du tourbillon, qu’il ressort, lui aussi, toujours du maëlström: “Bloy est pareil à un arbre qui, plongeant sa racine dans les cloaques, porterait à sa cime des fleurs sublimes” (notice du 28 octobre 1944). Cette image d’une ascension hors des bassesses de la matière, qui s’élance vers le sublime de l’esprit, nous la retrouvons dans la notice du 23 mai 1945, rédigée à la suite d’une lecture du texte de Bloy, “Le salut par les juifs”: “Cette lecture ressemble à la montée que l’on entreprend dans un ravin de montagne, où vêtements et peau sont déchiquetés par les épines. Elle trouve sa récompense sur l’arête; ce sont quelques phrases, quelques fleurons qui appartiennent à une flore autrement éteinte, mais inestimable pour la vie supérieure”.

    Dans la pensée de Bloy, Jünger ne trouve pas seulement une véhémence de propos qui détruit toutes les pesanteurs de l’ici-bas, mais aussi les prémisses d’un renouveau, d’une “Kehre”, soit d’un retournement, des premières manifestations d’une époque spirituelle au-delà du “Mur du temps”, quand les forces titanesques seront immobilisées et matées, quand l’homme et la Terre seront à nouveau réconciliés. Nous ne pouvons entamer, ici, une réflexion quant à savoir si Jünger comprend la pensée sotériologique de Bloy de manière “métaphorique”, comme tend à le faire penser Martin Meyer dans son énorme ouvrage sur Jünger, ou s’il voit en Bloy la dissolution du nihilisme annoncé par Nietzsche —cette thèse pourrait être confirmée par la dernière citation que nous venons de faire où l’image de l’épine et de la peau indique un ancrage dans la tradition chrétienne. Mais une chose est certaine: Bloy a été, à côté de Nietzsche, celui qui a contribué à forger la philosophie de l’histoire de Jünger. “Les créneaux de sa tour touchent l’atmosphère du sublime. Cette position est à mettre en rapport avec son désir de la mort, qu’il exprime souvent de manière fort puissante: c’est un désir de voir représenter la pierre des sages, issue des écumes les plus basses, des lies les plus sombres: un désir de grande distillation”.
    Alexander Pschera http://www.voxnr.com
    notes :
    Traduction française: Robert Steuckers).
    Alexandre Pschera est docteur en philologie germanique. Il travaille actuellement sur plusieurs projets “jüngeriens”.
    source:
    Junge Freiheit n°09/2005

  • Alain Soral et Oscar Freysinger VS l'ignorance des gauchos