Agrégé et docteur en philosophie, Maxence Caron a publié un livre monumental sur la pensée d'Heidegger, primé par l'Académie française (1).
Il dénonce la querelle qui agite les universitaires français autour de l'œuvre du philosophe allemand.
Le Choc du mois : À votre avis, pourquoi veut-t-on brûler Heidegger ?
Maxence Caron : Heidegger sert aujourd'hui de prétexte à alimenter la pauvreté de nos mythologies référentielles : pour une époque qui pense en mode binaire et distribue ses faveurs selon une basique dualité de catégories, partageant le passé et le présent entre les bien-pensants et les sorcières, il est toujours rassurant de ne jamais regarder plus loin que le bout de son petit confort manichéen. De même que le bourgeois devait autrefois apprendre les bonnes manières, ne pas mettre son coude à table, ôter son chapeau devant une dame ou ne pas se commettre avec certains milieux nuisibles à son avancement, il faut aujourd'hui prouver par des jappements de circonstances qu'on ne fréquente pas certaines œuvres,
Dans ce contexte, s'informer en profondeur n'est pas considéré comme un devoir, et une simple ingestion des nouveaux dictionnaires d'idées reçues suffit à la plupart pour parvenir à leur fin. Tocqueville nous avait prévenus dans La Démocratie en Amérique : l'ère des masses est celle des plaisirs faciles et de l'instruction sans travail.
Que pensez- vous de cette polémique à rebondissements ?
Je n'ai nullement l'intention d'entrer ici dans la sempiternelle polémique, c'est-à-dire de nier la réalité du bref engagement politique de Heidegger ou au contraire de l'en accabler avec toute l'assurance que donne la position facilement dédaigneuse de ceux qui, historiquement, sont de l'autre côté de la barrière, il est tout autant regrettable de se laisser déchoir au niveau du révisionnisme que de hurler avec les loups. Je rappellerai seulement quelques points très objectifs.
D'une part, Heidegger évoque en 1938 « les pénibles ramassis de choses aussi insensées que les philosophies national-socialistes » (Chemins qui ne mènent nulle part, Gallimard, TEL, p 130). La pensée heideggerienne refuse par essence toute emprise du référentiel technologique contemporain sur les mentalités et déplore l'instrumentalisation de l'homme à des fins techniques ; elle remet en cause le concept de volonté de puissance ainsi que toute dérive biologique ou raciste dans l'interprétation de l'essence de l'homme, D'autre part, R. Safranski a montré dans sa biographie de Heidegger que ni le penseur ni l'homme n'était antisémite, ce qui est pourtant la condition sine qua non d'une appartenance théorique au national-socialisme. Il faut être aveugle ou n'y avoir rien compris pour ne pas voir que l'œuvre heideggerienne est le contraire du nazisme.
Il y a là une triste évidence : s'entêter à faire subir des autodafés à l'oeuvre de Heidegger nous en apprend plus sur les pathologies de notre époque en quête de mythes fondateurs que sur le bouc émissaire qu'elle se choisit. On peut en tout cas lire, travailler et aimer la pensée de Heidegger sans crainte de se laisser sournoisement asperger de messages subliminaux nazis, de même qu'on peut lire, travailler et aimer l'œuvre de Platon sans crainte de devenir un rétrospectif suppôt du tyran de Syracuse.
Propos recueillis par J, C. Le Choc du Mois février 2001
(1) Heidegger. Pensée de l'être et origine de la subjectivité, Cerf, 2005, 1760 pages.
Assez des épurateurs !
Depuis quelques années, il est de bon ton d'initier des procès en sorcellerie à Martin Heidegger, Carl Schmitt voire Ernst Jünger, Sous prétexte qu'ils ont entretenu des liens plus ou moins ambigus avec le IIIe Reich, on ne devrait plus les lire ou même les éditer. Yves-Charles Zarka s'acharne ainsi sur Schmitt. Michel Vanoosthuyse sur Jünger et Emmanuel Faye sur Heidegger : Heureusement la riposte s'organise, notamment pour ce qui est de l'œuvre de ce dernier.
Cette défense est d'abord le fruit de l'école française heideggérienne, longtemps animée par Jean Beaufret, destinataire de la célèbre Lettre sur l'humanisme. François Fédier, élève de Beaufret et traducteur du pourfendeur de la métaphysique, a réuni une dizaine de contributions sous le titre Heidegger à plus forte raison. Ce livre, accepté dans un premier temps par Gallimard, avant d'être refusé, vient de paraître chez Fayard,
En réfutant le livre de Faye, Heidegger/l'introduction du nazisme dans la philosophie, en dénonçant les mensonges et les erreurs qu'il véhicule, les auteurs démontrent toute la distance existant entre la pensée d'Heidegger et le phénomène nazi. Que lui reproche-t-on en fait : de penser radicalement, d'affirmer que, depuis Platon, la philosophie occidentale a été celle de l'oubli de l'être ? Comme le dit Marcel Conche, Heidegger « est absolument exempt de ce qui est essentiel au national-socialisme : le racisme et l'antisémitisme ». François Fédier est tout aussi formel : « Il n'y a pas chez Heidegger de penchants pour le nazisme. »
De jeunes philosophes sont également portés à la défense d'Heidegger. Ainsi Maxence Caron a publié sa thèse monumentale, portant sur l'ensemble de l'œuvre d'Heidegger, en insistant sur les correspondances poétiques de son ontologie (d'Höderlin à René Char en passant par Mallarmé). Il a également dirigé un Cahier d'histoire de la philosophie consacré à l'auteur d'Etre et temps (Cerf, 2006), On y trouvera notamment de remarquables articles de Rémy Brague, « la phénoménologie comme voie d'accès au monde grec », et de Jean-Louis Chrétien, « De l'espace au lieu dans la pensée de Heidegger ».
De même le théologien Fabrice Hadjadj a défendu, dans les colonnes du Figaro littéraire du 18 janvier, l'intérêt de continuer à lire et à étudier Heidegger, saluant au passage le travail de Fédier et ses amis : « Le collectif lancé aujourd'hui en représailles accomplit une œuvre de salubrité. » Assez des épurateurs, et place aux philosophes !
J. C. Le Choc du Mois février 2001
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Quand l’élite participe activement à la crise
Le président d’Invest banlieues stigmatise le “pantouflage” et des pratiques qui ne favorisent guère l’expansion économique.
Notre société va très mal, « l’élite de l’élite » qui détient en grande partie le pouvoir suprême en France, nous dicte sa loi et sa vision à tous niveaux: économique, administratif, politique, financier… et verrouille le système par ses réseaux d’influence qui étouffent dans l’œuf tous les germes du changement!
Notre système élitiste a fabriqué et raffiné de décennie en décennie des générations entières d’autistes. Ces grandes écoles qui les forment et distillent en sélectionnant tous les ans les plus brillants cerveaux cartésiens de France, dégagent en raffinant ces produits, l’élite de l’élite, le zéro défaut du zéro défaut : les grands Corps administratifs et techniques de l’Etat. Loin d’être le temple du génie achevé, certains seraient débarrassés de toutes leurs impuretés et d’autres resteraient sous l’aspect brut ! L’épreuve d’initiation subie, on appartient à jamais à un monde clos, et on n’affrontera jamais la remise en cause de son statut. C’est le corporatisme dévastateur !
Forbes Insights et Société Générale Private Banking ont passé au crible les 1200 plus grandes fortunes dans le monde. Dans cette étude les français sont les plus âgés et les moins méritants pour un pays industrialisé comme le nôtre. Plus des deux tiers doivent leur fortune à l’héritage, alors que 80% des britanniques et 68% des américains sont des self-made-men ! Cela nous montre bien à quel point nous avons consommé nos richesses passées et que nous n’en créons pas de nouvelles.
On le constate aisément : dès qu’une grande réforme pouvant nuire à leurs privilèges est proposée, elle est immédiatement étouffée par de puissants lobbies ou par d’obscures querelles intestines mêlées à des rivalités de carrière. Le cybermonde court-circuite les modèles traditionnels, connecte les cultures et les économies, alors que, pendant ce temps, les hiérarchies formelles de nos élites, qui sont rarement de réelles hiérarchies de compétences, verrouillent jalousement le système. Cette caste privilégie ses relations incestueuses au détriment de la logique économique. Leurs membres ont tous été élevés dans le culte de la pyramide, bercés par leurs diplômes, ce sont des technocrates qui utilisent leurs armes suprêmes : la norme, le règlement, l’ordre, la hiérarchie, le calibrage, le corporatisme et plutôt que de s’adapter à l’environnement et avoir du bon sens, ils le normalisent pour obtenir un réductionnisme de la réalité. L’échec est souvent au rendez-vous puisqu’ils sortent tous du même moule avec des caractéristiques immuables dans le temps. Ils se ressemblent comme une oeuvre d’art aux traits identiques ; lorsqu’il s’agit d’exprimer en langage ordinaire des idées simples, ils argumentent un discours par des citations, ou bien parlent pour ne rien dire. Leurs brillants discours cachent souvent bien des carences lorsqu’ils s’expriment en langage incompréhensible par le monde extérieur.
Dans ces écoles, tout ce qui est flou est rejeté, tout ce qui ne peut pas donner lieu à un classement est considéré comme inutile. La compétition est aussi intense pour y entrer mais aussi pour en sortir au meilleur rang possible. On n’apprend pas dans ces écoles à être des meneurs d’hommes, à gérer les conflits, à prendre des décisions, à guider et à animer une équipe, à déléguer et à partager. C’est toujours la sélection sur la seule capacité intellectuelle qui exclut le potentiel humain et l’imagination qui font en général la différence. Nous connaissons tous, c’est vrai, un fils d’ouvrier ou d’instituteur PDG sorti d’une prestigieuse école élitiste, mais ce n’est qu’une coulée marginale qui permet d’assurer la survie de l’espèce en lui donnant l’apparence d’équité. Mais ce n’est qu’une apparence car le concours pour accéder à ces écoles est jonché d’inégalités.
Ce système unique au monde et qu’aucun pays performant ne nous envie est responsable d’un raisonnement dépassé qui, par ailleurs, paralyse le changement en France. Très prestigieux dans notre pays, ce modèle qui distille les grands corps, a du mal à s’exporter et les étrangers envoient plutôt leurs ethnologues ou leurs historiens pour faire leur thèse sur cette élite, comme si notre système était une curiosité et non pas un modèle. Encore une exception française !
Corporatisme et « pantouflage »
Le corporatisme génère deux phénomènes bien connus : la solidarité du corps et la technique du parachutage.
L’appartenance au même clan et tout ce qui confère à l’ancienneté des traditions, la solidarité des anciens élèves, le réseau pour conquérir les places, contribuent à repousser les problèmes de société et le changement par l’existence et la cooptation au sein d’un même clan. L’élite descend de l’élite et seuls les enfants de mandarins connaissent les codes secrets pour franchir les barrières du pouvoir. C’est notre système élitiste qui, avec le temps, a dévié de ses objectifs. On naît donc membre de cette élite plus qu’on ne le devient. L’aristocratie du mérite cache mal la noblesse héréditaire et pour cette élite il y a de bonnes places à prendre et chacun fait valoir son titre.
Au premier rang les grands corps, autrement dit les ducs, les marquis, les comtes et les simples barons. Les heureux élus seront choisis dans leurs rangs. Tous tremblent de peur de déplaire et de tenir à l’extérieur des propos imprudents car l’élection dépend de la faveur du prince. Toujours cette logique de sélection qui pousse au corporatisme et qui élève des barrières intangibles entre les corps. L’individu n’est rien sans son corps : sa promotion, son prestige, ses marques de statuts, son pouvoir, ses réseaux.
Quant au « pantouflage », il consiste à geler le poste pendant l’indisponibilité de l’un d’entre eux qui préfère momentanément faire de la politique ou administrer une grande entreprise. Même en cas d’échec dans ses nouvelles fonctions, celui-ci est sûr de retrouver son confortable poste avec son titre et ses attributions. On peut aisément imaginer le choc psychologique ressenti par le personnel d’une entreprise lorsqu’un dirigeant parachuté à son poste annonce qu’il va procéder à des licenciements alors que lui-même bénéficie de la sécurité de l’emploi. Tous ces artifices ne suscitent pas une élite au courage à toute épreuve. Dans ce beau monde consanguin, de nombreux dirigeants issus de cette élite siègent dans plusieurs conseils d’administration, se répartissent les postes pour que personne ne soit lésé, fréquentent les mêmes endroits huppés, échangent des informations, postulent aux mêmes distinctions, font courir des bruits dans des lieux où l’argent mesure les degrés de la réussite. Chacun se rend des petits services, se renvoie l’ascenseur et cela devient très vite une pratique courante.
Notre système élitiste devient non seulement dépassé, mais en plus extrêmement dangereux. Une source unique de pouvoir est porteuse de danger et il semble évident que les talents venus d’horizons professionnels et culturels différents répondent mieux à la complexité du monde d’aujourd’hui. Il faut toutefois le reconnaître, parmi cette élite, une très faible proportion a su sortir de son moule, rejeter certaines méthodes et émerger parmi les personnalités les plus brillantes.
Malheureusement, nos grands corps et les écoles qui les distillent, comme toutes les organisations hermétiques et cloisonnées, défendent avec acharnement leurs prérogatives et leurs statuts. Elles sont tellement bien enracinées dans les mécanismes de décision en France qu’il paraît difficile d’envisager une profonde transformation. Comment demander de scier la branche sur laquelle ils sont assis sans contrepartie ? Sans faire preuve de défaitisme, qui osera, parmi les politiques de droite ou de gauche, où cette caste est très puissante et nous a donné plusieurs Présidents de la République, affronter ce dinosaure inadapté au monde du troisième millénaire ?
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Le PCF & le bolchevisme (1920-1974)
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Les Identitaires étaient 70 et ne sont que des amateurs…Eux étaient 300 ont tout cassé et nont pas été inquiétés
Les Identitaires ne sont que des amateurs…
Quel message, une fois de plus, envoyé mardi dernier !
300 jeunes débarquent à Nogent, petite ville de l’Oise, et s’installent pour la nuit dans un hôtel en attente de reconversion.
Sans doute pour s’occuper, les malheureux cassent tout, se battent, se déchaînent sur les voitures de la rue, obligent les voisins à passer la nuit de la Saint-Sylvestre terrés tous feux éteints et terrorisés, contraignent 80 gendarmes et policiers à descendre en urgence de Paris…
Au petit matin, ils sont rapatriés par le RER dont ils cassent quelques vitres, histoire de finir l’aventure dignement…
Et tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles, selon le commissaire adjoint de Creil, puisqu’il n’y a ni blessés graves ni… gardés à vue.
Quelle leçon de choses pour les 70 Identitaires montés déployer une banderole sur le toit d’une mosquée en construction, à Poitiers !
Des amateurs qui se sont retrouvés placés en garde à vue — 48 heures pour quelques-uns —, qui risquent amendes et peines de prison, et dont les responsables sont interdits de sortie de leur département ! Qu’ils en prennent de la graine !
Pour bénéficier de l’impunité la plus totale, et ne même pas être placé en garde à vue :
- Il suffit d’être 300 et non pas seulement 70.
- Il suffit de tout casser, au lieu de déployer paisiblement une banderole réclamant un referendum sur islam et immigration.
- Il suffit de s’enivrer et de se battre toute une nuit, de pourrir le réveillon de paisibles citoyens, au lieu de prendre la peine de grimper, avec une échelle de corde, au petit matin, sur le toit d’une mosquée en construction.
- Il suffit de casser les voitures des riverains au lieu de rappeler le souvenir de Charles Martel et de sa victoire de 732 qui a sauvé la France des bienfaits de la religion d’amour, de tolérance et de paix.
- Il suffit de casser les vitres d’un train au lieu d’exposer à la pluie 3 tapis de prières — dont on se demande ce qu’ils faisaient sur un chantier de construction.
2012 est mort.
Vive 2013 dans la France de Hollande, Valls et Taubira !
Un pays où des jeunes qui alertent paisiblement leurs compatriotes sur l’islamisation de leur pays sont traînés dans la boue, insultés par la majorité des médias.
Un pays où les Mélenchon-Dray-Desir réclament la dissolution de leur mouvement…
Un pays où l’on ne demande même pas leurs papiers d’identité à d’autres « jeunes » qui cassent tout, ne fut-ce que pour leur faire payer les dégâts dont ils sont responsables.
Des dégâts que Depardieu ne paiera plus…
Christine Tasin, le 2 janvier 2013 / FRANCE REVOLUTION http://france.revolution.over-blog.com/
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Grande-Bretagne : Le pays va t-il quitter l’Europe ?
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Commentaires sur Napoléon et la franc-maçonnerie
Que sait-on sur cette société secrète dirigeant prétendument les affaires du monde ?
Une légende en verrait l’origine parmi les constructeurs du Temple de Jérusalem. Mais sa véritable histoire prend sa source en l’an 614, bien avant Charlemagne, lorsque le Pape Boniface IV octroie aux MAÇONS **, ARCHITECTES, SCULPTEURS etc., les premières FRANCHISES, qui les libéraient de tous les statuts locaux, édits royaux ou autres obligations imposées aux habitants des pays où ils allaient séjourner.
Leurs avantages étaient d’importance capitale, leur assurant :
- Le passage libre des frontières
- Une justice indépendante
- La transmission des SECRETS techniques et le service de l’Église.
Mais au XVIème siècle, la Révolution protestante entraîna les corporations de maçons, maîtres d’œuvre etc., travaillées par la rébellion à l’Église de Rome et le libre examen. Cette contagion de la RUPTURE entraîna troubles, guerres civiles et religieuses partout.
C’est au XVIIIème siècle que se produisit sa rupture irréparable. Deux pasteurs protestants, Désaguliers en 1716 et Anderson en 1739, ont fait détruire tous les documents anciens prouvant l’origine catholique de la franc-maçonnerie et rédigent les NOUVELLES CONSTITUTIONS.
Les « loges » et « ateliers » deviennent peu à peu des instruments de la POLITIQUE ANGLO-SAXONNE. Et en 1773, se constituèrent en Angleterre la Grande Loge écossaise déiste et le Grand Orient de France, athée, qui se séparent.
C’est ainsi que l’Église fut amenée à excommunier la franc-maçonnerie, d’abord en 1738, puis en 1751, par Benoît XIV. Il avait à cela d’excellentes raisons :
- le SECRET auquel étaient tenus les franc-maçons : tout d’abord OPÉRATIF (se rapportant aux « chefs-d’œuvre » des cathédrales), il était devenu SPÉCULATIF, c'est-à-dire un engagement inconditionnel philosophique, idéologique pour un BUT INCONNU, avec l’entraide occulte entre tous les franc-maçons.
- Secondement, la franc-maçonnerie devenait une puissance ANTI-CATHOLIQUE anglaise.
- Enfin, son humanisme contraire à la vérité révélée, même en sa branche déiste au XXème siècle, après Jean Macé au XIXème, en 1875.
Et le jugement négatif de l’Église sur la franc-maçonnerie reste inchangé. (1)
*
**
Les grands philosophes français du XVIII siècle sont DÉISTES ou ATHÉES ; les « loges » et « ateliers » de la franc-maçonnerie dominée par l’Angleterre, ont marqué une VOLONTÉE DÉLIBÉRÉE de détruire l’église.
Voltaire, auteur d’une immense correspondance, terminait toujours ses lettres par la formule: « ÉCRASONS l’INFÂME », c'est-à-dire l’Église catholique. Ils n’ont été que trop bien suivis pendant la Terreur!
Il faut savoir que ces grands philosophes français – dont l’œuvre est admirable par ailleurs, puisqu’ils furent les chantres de la liberté et de l’égalité, dit-on – ont montré parfois un étonnant mépris du peuple! Ils ont même reproché à l’Église de l’instruire!
En 1763, La Charlotais (1701-1785) qui venait de demander le bannissement des jésuites, écrivait : « N’y a-t-il pas trop d’écrivains, trop d’académies, trop de collèges ? Le peuple même veut étudier: des laboureurs, des artisans, envoient leurs enfants dans les collèges des petites villes où il en coûte peu pour vivre… Les “Frères de la Doctrine Chrétienne” qu’on appelle “Ignorantins” sont survenus pour achever de tout perdre. Ils apprennent à lire et à écrire à des gens qui n’eussent dû apprendre qu’à dessiner et à manier le rabot et la lime. Le bien de la société demande que les connaissances du peuple ne s’étendent pas plus que ses occupations ».
Le 28 février 1763, Voltaire lui répond: « Je vous remercie de proscrire l’étude chez les laboureurs. Moi qui cultive la terre, je vous présente requête pour avoir des manœuvres et non des clercs tonsurés. Envoyez-moi surtout des “Frères Ignorantins” pour conduire mes charrues et les atteler ».
Les « Frères Ignorantins », ainsi appelés parce qu’ils instruisaient les ignorants, s’appelèrent aussi « Frères des Écoles Chrétiennes »; Ordre fondé au XVIIème siècle par saint Jean Baptiste de La Salle. Cet Ordre existe toujours.
Le démantèlement de l’Église de France commença en 1790 par la CONSTITUTION CIVILE DU CLERGÉ à laquelle tout prêtre devait porter serment, qui faisait élire le clergé par tous les citoyens – protestants et juifs compris – et interdisait l’obéissance au Pape! D’où la clandestinité et l’émigration, puis les massacres.
Sous la Convention, les églises deviennent des « clubs » ou sont démolies; à Notre Dame de Paris, la « déesse Raison » (une danseuse de l’Opéra) est exhibée sur le Maître-autel pour la fête de l’« Être Suprême » des franc-maçons.
Les « loges » maçonniques et l’or anglais travaillaient notre malheureux peuple en sous-main et le duc d’Orléans lui-même en bénéficiait.
Et le général Bonaparte, imprégné des idées nouvelles en leur partie raisonnable et en même temps rattaché à notre tradition Chrétienne ?
Idéal et ardente curiosité intellectuelle le poussèrent à un contact avec la franc-maçonnerie, à laquelle la plupart des officiers adhéraient, et en laquelle il voyait peut-être une société de secours mutuel en cette période sanglante. Sa lumineuse intelligence et son bon sens légendaire eurent vite raison de cette erreur. Et parvenu à la tête de l’État, l’Empereur Napoléon combattit ce pouvoir occulte dont beaucoup de rouages étaient manipulés par Londres.
Ainsi, la tragédie historique – inoubliable épopée – se doublait en quelque sorte d’un drame occulte.
Toute une bibliographie recueillie par l’historien Charles de Flahaut en 1943 (2) et totalisant 45 auteurs, permet de se forger une idée assez précise au sujet de l’entourage de Napoléon, qui fut victime non seulement de l’hégémonie anglaise, mais de trahisons flagrantes de la part de hauts dignitaires de l’État, de compagnons d’armes en qui il plaçait sa confiance, le cabinet de Londres tirant les ficelles.
Ce que révèle l’historien est à proprement parler, ahurissant, et voici quelques noms découverts dans les fichiers des loges dès 1942 – toutes ces archives ayant été envoyées à la Bibliothèque Nationale-Richelieu après perquisitions:
CLARKE, duc de Feltre, ministre de la Guerre, membre de la Loge du Grand Orient de France (GOF).
AUGEREAU, maréchal de France, duc de Castiglione, grand officier d’honneur du GOF, membre de la loge « Les enfants de Mars » à l’Orient, du 27ème Régiment d’Infanterie légère.
TALLEYRAND, prince de Bénévent, ex-évêque d’Autun, Grand Dignitaire, le plus ancien vénérable de la loge jacobine « Philalètes » à l’Orient de Paris. Membre des loges « Les Neuf Sœurs et les « Francs Chevaliers » à l’Orient de Paris.
JOSEPH BONAPARTE, roi d’Espagne, Grand Maître du Grand Orient de France. (3)
MARMONT, maréchal de France, duc de Raguse. Membre de la loge « La Candeur » à l’Orient, du quartier général du 6ème corps de la Grande Armée.
Maréchal BEURNONVILLE, Premier Grand Maître adjoint et Grand Commandant du Grand Orient de France, Vénérable d’honneur de la loge des « Chevaliers de la Croix de Saint-Jean de Palestine » à l’Orient de Troyes.
MACDONALD, duc de Tarente, maréchal de France, Grand Conservateur, puis Grand Maître adjoint du Grand Orient de France.
Baron de GROUCHY, maréchal de France. Membre de la loge « La Parfaite Union » à l’Orient, du régiment de dragons du Dauphin.
Nathan ROTHSCHILD, banquier, membre de la « Loge of Emulation » des grandes loges d’Angleterre.
FOUCHÉ, duc d’Otrante, ministre de la Police. Grand officier d’honneur du Grand Orient de France, Grand Conservateur de la Grande Loge de France, Vénérable de la loge jacobine « Philalètes » à l’Orient de Paris, membre de la loge « Les citoyens réunis » à l’Orient de Mélun et de la loge « Sophie Madeleine, reine de Suède » à l’Orient d’Arras.
Marquis de LAFAYETTE, général de la Garde Nationale que Napoléon avait libéré des geôles autrichiennes (1797). Vénérable de la loge « Les Amis de l’Humanité » a l’Orient de Rozoy, membre des loges de « La Candeur », du « Contrat Social » à l’Orient de Paris.
Ce ne sont que quelques exemples français. Et il serait possible de citer chez nos ennemis d’alors, auteurs de sept coalitions successives contre la France, des noms aussi prestigieux que celui du duc de Wellington, membre non pas du Grand Orient mais du « Grand Firmament » de Londres!
En Europe, pourtant libérée par l’Empereur de la féodalité, les sociétés secrètes, comme les « Carbonari » italiens, et autres en Allemagne, sont infiltrées. Et en Suède, le « Grand Firmament » s’adresse à Bernadotte en lui offrant « le million de livres sterlings » qui le fit entrer en 1814 dans la coalition. L’« Ordre » manœuvra, écrit Charles de Flahaut, « afin que tous les peuples d’Europe, depuis les Tartares jusqu’aux Napolitains, prissent les armes contre Napoléon ».
L’épisode Suédois est assez écœurant. Car le roi Charles XIII n’ayant pas d’héritier avait sollicité l’empereur des français. Et Napoléon choisit un de ses frères d’armes. C’était ainsi que le maréchal Bernadotte devint roi de Suède, et Désirée Clary, son épouse, reine à ses côtés.
Fille de ce célèbre fabricant de savon de Marseille, elle illustre parfaitement ce mot que Chateaubriand prononça plus tard en parlant de Napoléon 1er : « Monté au trône, il y fît monter le peuple avec lui ». C’est ainsi que ses descendants de Bernadotte occupent toujours le trône suédois et président chaque année le prix Nobel, décerné aux scientifiques de premier plan.
Le plus piquant de cette histoire, est que Désirée Clary avait été la première petite fiancée de Napoléon. Mais Joseph, frère de Napoléon, ayant déjà épousé une Clary, le fabricant de savon avait trouvé qu’« un Bonaparte suffisait dans la famille »…
Mais le drame qui se joue est d’une toute autre ampleur.
Ainsi, les sept coalitions successives qui liguèrent toute l’Europe d’Ancien Régime contre la France nouvelle furent-elles alimentées financièrement par Londres et la franc-maçonnerie toujours excommuniée par l’Église, ainsi que l’a rappelé le Pape Jean-Paul II à cause du fameux SECRET.
J’ai eu l’occasion d’avoir en mains en 1942, grâce à un parent chef de service à la Bibliothèque Nationale, un petit manuel cartonné contenant le « rituel » étonnant de réception d’un nouveau membre, où rien ne manque, ni le triangle, ni le « tablier » du maçon, etc… Atmosphère étrange faite pour frapper l’imagination; leurs réunions importantes, où sont prises des décisions qui tendent à influencer tous les rouages de l’État s’appellent CONVENTS. Des signes secrets, connus seulement des initiés, sont échangés parfois.
Et, chose bizarre et extravagante: à Orléans, lors des fêtes de Jeanne d’Arc du 8 mai, dans la série de cartes postales de 1912 montrant les délégations une par une, on y découvre des « franc-maçons » en haut-de-forme et habit noir, tablier de cuir blanc devant eux, orné des symboles habituels! Étonnante participation d’athées avérés à la célébration d’une sainte. (4)
Lors de la Réforme du Droit Canon par Rome en 1983, Jean-Paul II et Mgr. Ratzinger, futur Benoît XVI, son secrétaire et ami, ont réaffirmé solennellement : « le jugement négatif de l’Église sur la franc-maçonnerie demeure donc inchangé parce que ses principes ont toujours été considérés comme incompatibles avec la doctrine de l’Église ; c’est pourquoi il reste interdit par l’Église de s’y inscrire ».
Et Napoléon en tout cela ?
Au risque de nous répéter, nous dirons pour conclure : son sort était réglé à l’avance. Restaurateur d’une France qu’il a, selon De Gaulle, « ramassée à la petite cuiller », restaurateur du culte catholique si cruellement persécuté, il devait disparaître. Des conspirateurs armés devaient, dès 1800, surprendre son escorte sur la route de Malmaison, le faire prisonnier et l’emmener à Sainte-Hélène, ou le tuer en cas de résistance. Wellington lui-même l’a avoué à Stanhope, ce qui fut fait quinze ans plus tard, après qu’il ait résisté à tant de coalitions.
Renée Casin.
Lauréate de l’Académie française et des Arts et des Lettres de France
Membre du Comité de la Francophonie de la Francosphère Mexique-France
Président du Comité Historique de l’Institut Napoléonien Mexique-France *
* Du même auteur, voir aussi sur le site de l’Institut Napoléonien Mexique-France (INMF), Napoléon et la religion : http://inmf.org/freligion.htm
** Capitales de l’auteur.
NOTES:
1) On peut toujours lire avec profit : « L’Église sur la franc-maçonnerie », par Maurice Colinon aux éditions Fayard.
2) Éditions littéraires et artistiques, 13 rue des Saints-Pères, Paris.
3) « Napoléon n’était pas maçon, ça, c’est prouvé. C’est vrai qu’il n’est pas maçon, que tout autour de lui était maçon, mais il a protégé la franc-maçonnerie ; non pas pour les beaux-yeux des maçons, mais parce que ça le servait. Il aurait pu dissoudre la maçonnerie pour de bon, mais il se serait mis beaucoup de gens à dos, à commencer par ses proches, la famille, ses maréchaux etc. Mais comme il était plus intelligent que ça, il a nommé son frère Grand Maître du Grand Orient, qui était la seule obédience à l’époque, en France, et comme ça il avait la mainmise dessus. Il contrôlait tout, sans avoir l’air de le contrôler. Il était très habile Napoléon, très habile. » Yves-Fred Boisset.
4) C’est Napoléon qui a rétabli la fête de Jeanne d’Arc à Orléans, supprimée par la Convention.
http://www.generationfa8.com -
Comment redécouper l’Afrique ?
par Bernard Lugan
(31 mai 1995)
Véritables "pièges à peuples", les frontières héritées de la colonisation avaient pour finalité de faciliter la fusion de ces derniers.
Les problèmes posés par ces frontières sont essentiellement de deux sortes :
1. Obligation de vie en commun imposée à des ethnies antagonistes au sein d’ensembles artificiels ;
2. Morcellement d’un ou de plusieurs peuples fractionnée par des tracés internationalement reconnus.
Un examen attentif de la réalité africaine montre cependant que les conflits interétatiques ayant pour origine les frontières héritées de la colonisation sont peu nombreux. Les principaux sont celui des Touaregs, population éclatée entre le Niger, le Mali, le Burkina, l’Algérie, la Libye et le Nigeria. N’oublions pas non plus la grande injustice dont le Maroc est victime en ce qui concerne non seulement la partie du Sahara qui lui appartient historiquement et que la France rattacha tout à fait artificiellement à l’Algérie, mais également la région de Tindouf qui a toujours incontestablement fait partie intégrante du royaume chérifien.
Redécouper les frontières, certes, mais au coup par coup, car il serait irresponsable de vouloir prétendre créer 2 000 "Etats" afin de tenter de faire coïncider carte ethnique et carte politique. De plus, il existe une nouvelle ethnie en Afrique, celle des urbanisés.
Où intégrer ces déracinés ?
En revanche, plusieurs grands Etats artificiels existent au sein desquels "cohabitent" plusieurs grandes ethnies ayant de larges assises territoriales et dont l’antagonisme interdit toute évolution vers l’Etat-Nation. Dans ce cas, la partition semble la seule solution. Ainsi, notamment, en Angola, au Zaïre et demain en Afrique du Sud.
L’indépendance de l’Erythrée, qui s’est détachée de l’Ethiopie après une partition opérée en 1993, a débloqué la question. Le tabou de l’intangibilité des frontières africaines étant tombé, il est donc désormais possible de réfléchir au redécoupage de l’Afrique afin d’y respecter une plus grande cohérence ethnique.
Si, comme nous l’avons vu, il serait irréaliste de vouloir donner son "Etat", ou sa façon "d’Etat", à chacune des 2 000 ethnies africaines, il serait en revanche possible, dans certains cas, de proposer un redécoupage centré sur un peuple dominant autour duquel graviteraient des peuples minoritaires n’ayant pas vocation à constituer des "Etats" indépendants.
Nous pouvons à cet égard distinguer trois grands cas que nous illustrerons au moyen de propositions frontalières cartographiées.
1. La partition d’un Etat entre ses composantes ethniques ou raciales afin de donner naissance à plusieurs nouveaux "Etats". Ne sont concernés que des Etats vastes géographiquement dans lesquels cohabitent d’une manière conflictuelle de grandes ethnies qui s’équilibrent démographiquement et qui sont largement installées sur des bases territoriales traditionnelles. Il s’agit de l’Afrique du Sud, de l’Angola, du Mozambique, du Cameroun, du Tchad, du Soudan, du Zaïre, du Nigeria et de l’Ethiopie qui a donné l’exemple avec l’indépendance de l’Erythrée.
2. La partition de deux ou de plusieurs Etats afin qu’une ou plusieurs populations puissent être regroupées en un nouvel Etat ou qu’elles soient incorporées à d’autres Etats existants. Il s’agit des Touaregs, qui, pour avoir leur propre Etat, doivent voir démembrer l’Algérie, le Mali, le Niger et peut-être également le Burkina-Faso. Il s’agit également de Djibouti.
3. Les petits Etats composés de multiples ethnies antagonistes et dans lesquels il est impossible de diviser l’espace sous peine de créer des confettis politiques. Ici, deux solutions sont envisageables : soit laisser les éventuels équilibres se faire avec la loi du plus fort, soit séparer les ethnies ataviquement antagonistes en les rattachant aux blocs ethniques apparentés des pays limitrophes. Mais, pour cela, il sera nécessaire de rayer de la carte des pays internationalement reconnus. Le meilleur exemple est celui du Liberia.
(Fin)
Texte publié dans Le Libre Journal n°69.Lien permanent Catégories : actualité, culture et histoire, géopolitique, international 0 commentaire -
Droit de vote des étrangers : quand Hollande demande des manifs à Poutou
Philippe Poutou, reçu le 7 décembre en tant qu’ancien candidat à la présidentielle du NPA, avait déjà raconté au Lab les doutes présidentiels sur une réforme constitutionnelle introduisant la proportionnelle.
On apprend dans L’Express ce mercredi que François Hollande lui a confirmé qu’il lui paraissait « compliqué » de faire appliquer sa promesse de permettre aux étrangers hors Union Européenne de voter en France aux élections locales :
Je suis vraiment pour, mais c’est compliqué, à cause de la droite. Ce serait utile, pour appuyer cette réforme, qu’il y ait des mobilisations dans la rue.
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Le Second Empire, anecdotique et médiocre : Vraiment ?
Le règne de Napoléon III a aujourd’hui mauvaise image : on en retient essentiellement la défaite de Sedan due à la guerre franco-prussienne et les récits qu’en ont fait Emile Zola, Victor Hugo et la Troisième République. Est-ce suffisant ?
On oublie que c’est sous le Second Empire que la France a accompli sa révolution industrielle, Napoléon III souhaitant en faire une puissance moderne à l’image de la Grande-Bretagne.
Cela se caractérise par le développement massif des chemins de fer, par la révolution bancaire (création du Crédit Immobilier des frères Pereire, de celle du Crédit Lyonnais et de la société générale), par la signature d’un traité de libre échange avec les Royaumes-Unis en 1860, le développement des grands magasins, le développement de la croissance (sidérurgie, mines de charbon, aciéries, textile…), les travaux de Haussmann- le préfet de la Seine- qui perce Paris de grand boulevards et de grandes avenues, qui fait édifier de grandes gares, le Palais de Justice et le Palais Garnier.
Ces transformations sont aussi accompagnées de travaux de salubrité publique : création d’un vaste réseau d’égout, construction de squares et d’espaces verts (Montsouris, Buttes-Chaumont, bois de Vincennes, bois de Boulogne).
La Culture n’est pas non plus en reste, le capitale accueille deux expositions universelles, celles de 1855 et 1867.
Concernant la politique étrangère, Napoléon III permit le rattachement de Nice et de la Savoie à la France et contribua à l’unification italienne, le Risorgimento.
Du point de vue social, on peut aussi considérer Napoléon III comme un souverain averti. Il s’est laissé séduire par les thèses de progrès économique et social lors de son exil a Londres. Ses écrits sont emprunts de ces idées. Dans Les idées Napoléoniennes (1839), il soutient l’idée d’une administration centralisée « plus nécessaire à un régime démocratique qu’aristocratique », où l’Etat serait « un facteur d’énergie salutaire pour tout organisme social » et où une économie centralisée serait au service des démunis.
Selon George Watson, Napoléon III a même contribué à créer un « climat où germent les idées socialistes de 1840-1855 ».
L’Extinction du Paupérisme est rédigé en 1844, alors que Napoléon III se trouve dans les geôles de Louis-Philippe 1er. Le livre contient des revendications sociales révolutionnaires pour l’époque, comme la distribution des terres en friche aux pauvres, aux frais du trésor public.
Mais ces revendications ne sont pas purement théoriques : le Second Empire crée aussi le premier système de retraite pour les ouvriers, les soupes populaires, le développement de l’éducation- notamment féminine- sous l’impulsion du ministre de l’Instruction Publique Victor Duruy. De plus, l’impératrice Eugénie soutient les travaux de Pasteur.
« L’impératrice est légitimiste, Morny est orléaniste, mon cousin Napoléon est républicain, moi je suis un peu socialiste… il n’y a que Presigny de bonapartiste, et il est fou », confia Napoléon III à un proche.
L’année 1864 voit naître les droits de grève et d’organisation des salariés. C’est aussi en 1864 que le sociologue Frédéric Le Play publie La réforme sociale en France, encouragé par l’empereur.
En conclusion, j’invite les lecteurs à s’intéresser davantage à cette période de l’Histoire de France, injustement caricaturée, et les laisse méditer sur cette citation de J. Sévillia :
« Le second Empire, régime d’ordre, rallie les notables. Mais à l’autre extrémité de l’échelle sociale, sa politique remporte une large adhésion, comme le montre l’étude du vote des circonscriptions ouvrières. Invitant ses préfets à jouer les conciliateurs dans les conflits du travail, le souverain pousse les patrons à accepter les augmentations salariales. […] L’historien Alain Plessis qualifie Napoléon III d’empereur socialiste. »
Bastien Nerre http://www.lebreviairedespatriotes.fr
Sources :
- 150 idées reçues sur l’Histoire, collectif, éditions First Histoire 2010
- La littérature oubliée du socialisme, essai sur une mémoire refoulée, George Watson, Nil éditions, 1999
- Historiquement Incorrect, Jean Sévillia, éditions Tempus, 2006 -
La DCRI explique comment pirater un smartphone
Nous avions été intrigués en consultant le programme du congrès du Club des directeurs de sécurité des entreprises (CDSE), qui s'est tenu à Paris. Le document promettait en effet une "démonstration sur les capacités de cyberattaque par un représentant de la DCRI", le service de renseignement intérieur français. Nous n'avons pas hésité une seconde : nous y sommes allés. Et nous n'avons pas été déçus.
Si le commissaire de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) n'a pas fait de démonstration en "live" pour ne pas risquer de "dévoiler les photos de la maîtresse d'un des participants", il a toutefois expliqué à quel point il était facile de pirater un smartphone, captures d'écran à l'appui. Son but : sensibiliser les responsables de sécurité informatique des entreprises. Les smartphones des employés sont déjà un outil majeur pour l'espionnage industriel et étatique. La DCRI a donc réalisé "une présentation pédagogique de ce que risque une entreprise ou une organisation publique".Un logiciel qui fait tout
"Aujourd'hui, le niveau de prise de conscience du risque est de zéro", a regretté le commissaire en relevant que le taux d'équipement de 10 % des smartphones en antivirus correspond au taux d'équipement des PC en 1990. Et le smartphone, "ça se pirate comme un ordinateur". Le scénario présenté par la DCRI est celui du vol à l'arraché d'un iPhone, mais personne n'est dupe : ça sent le vécu, comme on dit..."En 30 secondes, le voleur a extrait la carte Sim", ce qui signifie que "l'opérateur ne peut plus effacer les données du téléphone à distance". Ensuite, il suffit au voleur d'extraire les données "avec un logiciel qui fait tout" et qui coûte "le prix de trois places pour le concert des Rolling Stones". Soit entre 400 et 1 500 euros (selon le placement !). Le code de verrouillage du téléphone passe à la casserole en quelques minutes. "Un code à quatre chiffres est cassé en trois à dix minutes, selon l'appareil.""Apple, un château fort au pont-levis en carton"
Et mauvaise nouvelle pour les geeks : plus le téléphone est puissant, plus son processeur cassera rapidement son propre code à l'aide du fameux logiciel. Les codes à six chiffres tiennent jusqu'à 50 heures, et les codes à huit chiffres, jusqu'à 165 jours. "Tout peut être cassé, mais l'important ici est de ralentir l'accès aux informations sensibles", pour avoir le temps de prendre les mesures nécessaires, comme le changement des mots de passe et des clés de sécurité. Et de rappeler que huit chiffres, c'est bien, sauf si l'on met sa date de naissance ou celle de l'un de ses proches, trop faciles à deviner pour un espion.Une fois le code de verrouillage du téléphone cassé, le logiciel s'attaque au "keychain", un fichier rassemblant de nombreuses informations sensibles. Temps nécessaire : 40 minutes. Et il ne faut pas se fier aux apparences : "Apple est un château fort... dont le pont-levis est en carton", ironise le commissaire. Grâce au keychain, l'espion trouvera toutes vos informations personnelles. Vraiment tout. Les identifiants pour se connecter à votre messagerie électronique, les codes d'accès au réseau de votre entreprise, tous les lieux où vous vous êtes rendu grâce à la mémoire du GPS, tous les codes Wi-Fi que vous avez un jour enregistrés, l'historique de votre navigateur web, vos photos et la géolocalisation qui les accompagne éventuellement, vos identifiants bancaires si vous avez installé l'appli de votre banque, etc. "Après un vol de smartphone, qui pense à changer sa clé Wi-Fi en rentrant chez lui ?" s'interroge l'homme. Avec raison...Vos données lisibles à 15 mètres
Du côté du NFC (Near Field Contact), une technologie d'échange d'informations sans contact utilisée dans les smartphones, mais aussi dans les cartes de métro ou les documents d'identité, le constat est alarmant. Si les fabricants assurent que la lecture des données ne peut se faire qu'à trois centimètres d'une borne, la DCRI affirme pouvoir collecter ces informations à 15 mètres, soit 500 fois plus loin. Une révélation effrayante si l'on songe au respect de la vie privée. D'autant plus au moment où les banques proposent des cartes bancaires NFC, et des outils de paiement intégrés aux smartphones via le NFC."N'importe qui pourrait scanner vos données bancaires, même à trois centimètres. Cela peut se produire facilement dans le métro, par exemple", explique encore le commissaire. Avec une portée de 15 mètres, impossible de ne pas songer aux pires scénarios de science-fiction où les personnes sont suivies à la trace dans tous leurs déplacements... Hollywood n'avait simplement pas imaginé que cela se ferait via les cartes de métro ou les cartes bancaires...La présentation du commissaire de la DCRI a eu le mérite de sensibiliser les responsables de sécurité présents dans la salle. Pour enfoncer le clou, il a diffusé à la fin de son intervention une vidéo prise en caméra cachée dans une chambre d'un "hôtel asiatique", où l'on voit des agents de sécurité s'intéresser au contenu du téléphone d'un visiteur européen pendant son absence. Leçon du jour : le smartphone, c'est l'outil parfait pour l'espionnage. Et de conclure sur une citation de l'acteur et humoriste Francis Blanche : "Il vaut mieux penser le changement que changer le pansement." Essayons d'y penser...