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  • Qui a peur d’un retour aux urnes ?

    Hollande face à la rébellion de la «France normale »

    Bon, c’est l’hebdo «  Minute » qui a trouvé la formule de « France normale ». Mais quoi qu’on pense de ce journal classé à la droite de la droite et qui n’est plus ce qu’il a été, la formule est bonne. La France normale, c’est tout de même plus de 60 % d’une opinion mécontente du couple Hollande-Ayraut, un pouvoir devenu, en quelques mois d’après tous les sondages, largement minoritaire.

    La France normale, ce sont ces ouvriers qui pensaient qu’avec le président socialiste, les licenciements allaient s’arrêter et que les riches allaient payer. Ceux qui comme Mélenchon constatent que le socialisme français est dépendant sinon soumis à la finance internationale apatride….. Il n’a pas employé ce mot mais l’a pensé tellement fort que tout le monde a compris.

    La France normale c’est celle qui considère que le mariage des homos est un sujet mineur et provocant par rapport aux vrais problèmes. La France normale c’est celle qui ne veut pas d’une nouvelle morale imposée par certains. La France normale c’est celle qui estime que l’on accorde trop d’ importance à une jeunesse de banlieues et aux intrusions imposées par cette immigration étrangère à notre fond historique originel.

    Cette France est diverse, marxiste parfois, fasciste ou réactionnaire mais l’argumentaire des extrêmes hier marginaux est maintenant repris par ce qui est la majorité de moins en moins silencieuse.

    Une France que tout le monde dit au bord de la révolte

    La France normale est déçue par le président normal qui ne la comprend pas et s’en occupe mal.
    Quand il y a un tel constat dans les vraies démocraties électorales il y a la solution du retour aux urnes. On dissous pour savoir ce que le peuple veut. Dissolution du parlement pourquoi pas ? Les français pourraient dire ce qu’ils pensent vraiment du chômage, de la baisse du pouvoir d’achat, de la criminalité ou du mariage homo.

    La dissolution c’est une hantise des élus Ps. Ils n’en veulent pas. Pour la droite ce n’est pas le moment, pas encore. Pour le Fn, bien sùr, ce serait une formidable occasion. En fait les municipales pourraient obliger le pouvoir à la dissolution. Mais Hollande pourra-t-il tenir jusque là ? Pas sûr. Il le croit, il veut rassurer et gagner du temps pour inverser la tendance. Il veut désamorcer la révolte. Peut-il encore être écouté et entendu ? Personne ne peut le dire. Son intervention est jugée capitale par ses conseillers. Mais ce sont les faits qui comptent et l’image qui s’incruste d’un président pas à la hauteur.

    S’il ne redresse pas le cap, pour éviter le pire reste le remaniement choc, la dissolution à risque. Sarkozy, le mis en examen, jubile, ironise et rayonne en Belgique.
    Finalement c’est normal.

    Jean Bonnevey, Metamag.fr  29/03/2013 http://www.polemia.com

  • Affaire Cahuzac : symbole de la putréfaction du Système

    Inutile de tirer sur l'ambulance. Ce chirurgien de formation qui a d'abord travaillé dans la cardiologie dans le public, avant de basculer dans l'esthétique (les implants capillaires) déjà par goût du fric, n'est qu'un symptôme d'une maladie beaucoup plus grave qui gangrène la France : la corruption endémique avec ses corolaires la disparition de la vertu et la suspicion généralisée.

    Une UMP toujours aussi pestilentielle

    Un mot tout d'abord sur l'UMP : les caciques du "parti de la droite et du centre" ont décidément tous les culots. Alors que leur ex-futur champion vient d'être mis en examen pour abus de faiblesse dans l'affaire Bettencourt, alors qu'un ouvrage (Le coup monté de Bruno Jeudy et Carole Barjon) confirme les tricheries de Copé lors de l'élection interne de l'UMP, avec l'appui de Sarkozy qui n'y voyait que des avantages, alors que la tragédie de Karachi n'a pas encore révélé tous ses secrets, alors que le scandale lié à l'arbitrage Lagarde-Tapie n'en est peut-être qu'à ses balbutiements, alors que les sondages de l'Elysée vont peut-être encore faire du bruit, alors que les barbotages de Copé dans la piscine de Takieddine sont encore dans toutes les mémoires, on aurait pu espérer de l'ancien parti majoritaire un minimum de retenue, de réserve et de décence.

    C'était trop en demander à ces sinistres sires ! D'autant que l'ineffable Eric Woerth est suspecté d'avoir superbement ignoré des avertissements formulés à l'encontre de Cahuzac alors qu'il était encore à Bercy et que lui aussi prétendait lutter contre l'évasion fiscale ! Il n'étonnera personne dans ces conditions d'apprendre, pour ceux qui l'ignorent, que le maire de Chantilly fut le premier à défendre Cahuzac dès le mois de décembre, donc dès les premières révélations de Mediapart.

    Magouille de la clique rocardienne ?

    Après avoir laissé planer le doute sur l'année de création du compte suisse, il semblerait finalement que ce dernier fut ouvert chez UBS en 1992 par Philippe Péninque, un proche de Marine Le Pen, et ex-avocat spécialisé dans les montages fiscaux. Il faut rappeler que le "frère" Cahuzac (il est membre du Grand Orient de France) fut le "responsable médicament" du ministre Claude Evin entre 1988 et 1991.

    Or, des soupçons persistent sur la nature et la provenance des fonds. D'aucuns supposent qu'il pourrait s'agir de pots-de-vin des laboratoires pharmaceutiques qui auraient monnayé des faveurs ministérielles.

    Ensuite, Jérôme Cahuzac via Cahuzac Conseil, qu'il créa en 1993, promulgua moult conseils au Big Pharma. Conflits d'intérêts et mélange des genres, dites-vous ?

    Mais le plus intéressant est que tout cet argent amassé a peut-être profité à la galaxie rocardienne. En guerre ouverte fin 80-début 90 avec les réseaux mitterrandiens. Et la sphère rocardienne s'est ensuite muée en machine strauss-khanienne. Ce qui pourrait aussi expliquer l'attitude troublante de Moscovici. Ce dernier a-t-il seulement utilisé les rouages de l'Etat dans le but de blanchir un copain comme le sous-entend le journaliste de Mediapart Fabrice Arfi ou a-t-il tenté de faire d'une pierre deux coups en tentant de protéger maladroitement ses arrières ? Le silence de Manuel Valls depuis 48 heures s'explique peut-être aussi par ses anciennes accointances rocardiennes.

    Mais pour l'instant, il ne s'agit que de supputations. Il faut en revanche espérer que la justice ira jeter un œil de ce côté-là. (1)

    Les aigrefins de Havas Worldwide

    Soulignons également que la bande Havas Worlwide (ex-Euro-RSCG), Stéphane Fouks en tête, a poussé Cahuzac à mentir et affabuler et à s'enfoncer dans le déni.

    Les mêmes personnes ont assuré la communication de l'ancien directeur du FMI en période de crise...

    Aquilino Morelle, conseiller politique du président Hollande, est également un ancien salarié d'Euro-RSCG, ainsi que Gilles Finchelstein en charge des discours et des conseils de stratégie de "Mosco". Le monde est petit...

    Hollande et Ayrault : nullissimes et dans l'impasse

    Ce ne sont pas les menaces d'inéligibilité, de création d'un délit de parjure, le non-cumul des mandats ou la publication des patrimoines (même si ces idées sont bonnes), qui calmeront la colère des Français et restaureront la confiance. Le mal est trop profond. Le discrédit total. La morale publique est six pieds sous terre. (2)

    Un régime au bout du rouleau

    L'affaire Cahuzac vient s'ajouter au succès phénoménal de la manif pour tous, à la colère qui monte au sein de la CGT et de FO concernant l'accord national interprofessionnel (ANI), accord qui signe l'arrêt de mort du CDI et qui sera prochainement discuté au Parlement, aux fermetures d'usines qui se poursuivent inexorablement, au braquage de Chypre qui a failli emporter la zone euro dans le gouffre, aux annonces de baisse des allocations familiales et d'allongement du départ de l'âge à la retraite. Deux éléments qui risquent de passablement énerver les Français. Et avec raison.

    Après une telle succession de désastres, que peut faire l'exécutif désormais ?

    Une dissolution ? La déroute est assurée. L'étendue de la défaite serait probablement équivalente aux élections législatives de 1993.

    Un remaniement ? C'est moins risqué, mais il est quasi-certain que la sanction électorale n'en demeurera pas moins paroxystique lors des municipales de 2014.

    Ne rien faire alors ? Dans ce cas, la situation pourrait vite devenir incontrôlable.

    Ce qui pourrait devenir intéressant, il faut bien l'avouer...

    Maurice Gendre http://www.scriptoblog.com/

    (1) Le juge Van Ruymbeke devra également se pencher sur le cas d'un certain Hervé Dreyfus, un gestionnaire de fortune genevois. Voici ce qu'écrivait Alexis Favre du journal le Temps le 13 décembre 2012 sur Dreyfus : " D’après Mediapart, c’est avec Hervé Dreyfus que Jérôme Cahuzac aurait eu, fin 2000, une conversation téléphonique enregistrée, au cours de laquelle il aurait mentionné l’existence d’un compte en Suisse. Hervé Dreyfus, poursuit le site, a donné son nom à la société Hervé Dreyfus Finance. Au capital de laquelle figurait, à sa fondation, «un influent financier suisse, Dominique Reyl, fondateur de la Compagnie financière d’études et de gestion, devenue Reyl & Cie en 1988». Or, selon nos informations, les liens entre Hervé Dreyfus – homme de réseaux, proche de Nicolas Sarkozy et de son ex-épouse Cécilia – et Dominique Reyl sont bien plus serrés que ne l’écrit Mediapart: ils sont demi-frères. Contacté, le directeur général de Reyl & Cie, François Reyl – fils du président et fondateur – n’a pas tenu à confirmer ces informations: «Nous n’avons pas pour habitude de commenter l’actualité, si ce n’est de notre propre initiative.»

    (2) Déplorons l'attitude et la schizophrénie des électeurs français qui ont été capables d'accorder à nouveau leur confiance aux époux Balkany ou à Jacques Mellick.

  • « Mariage » homo : Le Printemps français rend visite à Chantal Jouanno

     

    A l’appel du mouvement Le printemps français, une soixantaine de militants contre le « mariage » homosexuel se sont rassemblés tôt ce matin, vers 6H15, devant le logement de la sénatrice UDI Chantal Jouanno, dans le XIIe arrondissement, afin de la réveiller et de l’encourager à voter contre le projet de loi.

    Les militants ont apporté café, les pains au chocolat, et même des fleurs, et ont attendu la sénatrice aux cris « un père, une mère, c’est élémentaire« , au son des sifflets, faisant flotter au vent leurs drapeaux « Manif pour tous » et portant des pancartes « Printemps français« .
    « Chantal descends. Le p’tit dej’ t’attend« , ont-ils scandéen vain puisque l’ancien ministre ne s’est pas manifesté.

    Les militants ont finalement lu une lettre à adressée à la sénatrice : « Mme Jouanno, réveillez-vous! Aujourd’hui le peuple français a besoin de vous. Qui peut nous faire croire qu’un enfant n’a pas besoin d’un père et d’une mère. Opposez-vous à ce projet de loi« , ont-ils demandé avant d’entonner la Marseillaise.

    Béatrice Bourges, porte-parole du Printemps français, à fait savoir que »ce qu’on attend du Sénat, c’est qu’il rejette ce projet de loi qui est néfaste pour la famille« .

    La République doit savoir que les militants sont déterminés, et qu’en ce jour où le Sénat doit commencer à examiner le projet de loi sur le « mariage » homo, nous ne lâcherons rien ! La loi n’a pas le droit de mettre en danger l’équilibre humain en bousculant les lois millénaires de la filiation au nom d’une idéologie et d’intérêts catégoriels. Lorsque la civilisation est en jeu, personne n’a le droit de baisser les bras. Car les valeurs que nous défendons ne nous appartiennent pas : elles appartiennent au patrimoine de l’humanité. Dépositaires, nous n’avons qu’un droit : les transmettre intactes. Car c’est à leur respect qu’est suspendu le bien des générations à venir, dont les futurs enfants sont gravement exposés, aujourd’hui, à n’être demain que des objets de droits…

    http://www.contre-info.com/

  • La nouvelle politique étrangère étasunienne

    La nouvelle politique étrangère étasunienne Lors d’une récente conférence en Pologne, le stratège étatsunien Zbigniew Brzezinski a déclaré ceci : « Le déplacement actuel du centre de gravité du pouvoir politique mondial de l’Ouest vers l’Est, accentué par l’émergence de la Chine et de l’Asie plus généralement, annonce le début d’une distribution nouvelle et plus complexe du pouvoir mondial. »

    Zbigniew Brzezinski n’est pas n’importe quel analyste. De 1977 à 1981, il a été conseiller à la sécurité nationale du président Jimmy Carter. Il est connu pour avoir recruté Ben Laden et planifié la guerre d’Afghanistan contre l’URSS. Zbigniew Brzezinski est surtout connu pour avoir créé, en 1973 avec David Rockefeller, le très puissante think tank la Trilatérale qui s’est fixé comme objectif la construction d’une coopération politique et économique entre les trois zones clés du monde : l’Amérique du Nord, l’Europe occidentale et l’Asie pacifique. L’ancien conseiller de Jimmy Carter a également été le conseiller de Barack Obama lors de la campagne présidentielle de 2008. Notons qu’après son élection, Barack Obama a nommé une dizaine de hauts fonctionnaires issus de la Trilatérale.

    LES PRINCIPES DE LA POLITIQUE ETRANGERE ÉTASUNIENNE

    Il y a une quinzaine d’années, Zbigniew Brzezinski parlait sur un autre ton. Dans son livre Le Grand Échiquier (1997), le cofondateur de la Trilatérale écrivait : « Il est impératif qu’aucune puissance eurasienne concurrente capable de dominer l’Eurasie ne puisse émerger et ainsi contester l’Amérique (...) Deux étapes fondamentales sont donc nécessaires. Premièrement, identifier les États géopolitiquement dynamiques qui ont le potentiel de créer un basculement important en terme de distribution internationale du pouvoir, et de décrypter les objectifs poursuivis par leurs élites politiques, et les conséquences éventuelles. Deuxièmement, mettre en œuvre des politiques US pour les compenser, coopter, et/ou contrôler. » Pourquoi Zbigniew Brzezinski a-t-il changé de ton dernièrement ?

    En réalité, beaucoup de choses ont changé sur l’échiquier politique mondial. Les échanges économiques et militaires entre la Russie et la Chine ne cessent de se multiplier. En 2012, le groupe des BRICS, qui réunit le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, a annoncé son projet de banque Sud-Sud. Si les pays du Brics n’utilisent plus le dollar américain, ce sera la fin du système monétaire international actuel. Il faut savoir que les pays du BRICS représentent 40 % de la population mondiale et réalisent un quart du PIB planétaire. Par ailleurs, Moscou et Pékin renforcent de plus en plus leur coopération en matière de sécurité. L’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) créée en 2001, regroupant six pays membres (Russie, Chine, Kazakhstan, Kirghizistan, Tadjikistan Ouzbékistan) et quatre pays observateurs (Iran, Inde, Pakistan, Mongolie), reste une force politico-militaire non négligeable. Les pays membres de l’OCS effectuent des manœuvres militaires conjointes de manière régulière.

    Mais la montée en puissance de la Russie et de la Chine a-t-elle vraiment poussé Zbigniew Brzezinski et ses congénères à faire des concessions ? Les États Unis ont-ils changé de politique étrangère ?

    En fait, la politique étrangère étasunienne a des principes immuables. Elle repose sur le principe de l’explorateur britannique Walter Raleigh (1552-1618) : « Qui tient la mer tient le commerce du monde ; qui tient le commerce du monde tient la richesse du monde ; qui tient la richesse du monde tient le monde lui-même. » En 1919, l’un des adeptes de l’école de la maîtrise des mers, le géographe anglais John Mackinder a établi une théorie selon laquelle le monde peut être partagé en trois espaces : 1) Le « Heartland », une zone qui comprend l’Europe de l’Est et la Russie, considérée comme le centre du monde. 2) Le « Rimland » (croissant intérieur), région composée de l’Europe de l’Ouest, du Proche et Moyen-Orient, et de l’Extrême-Orient. 3) « The Off-Shore Continents » (croissant extérieur) ou reste du monde, composé de la Grande-Bretagne, Japon, Australie, Amériques du Sud et du Nord, Afrique. (Voir l’encyclopédie Wikipedia).

    Selon John Mackinder, la domination du monde passe obligatoirement par la domination la zone pivot, le Heartland. Le géographe anglais voulait empêcher la Russie, qui possédait des ressources naturelles importantes et des infrastructures développées, de dominer le continent eurasien et d’accéder à l’ensemble des mers et des terres de la planète.

    La théorie de John Mackinder a été développée par son disciple l’Américain Nicholas Spykman. Ce dernier considère que la zone pivot est le Rimland (région intermédiaire entre le Heartland et les mers riveraines). Les rapports de force entre la puissance continentale et la puissance maritime se jouent donc dans cette zone du Rimland. Il faut, par conséquent, à tout prix éviter l’union du Rimland et du Heartland. Pour Nicholas Spykman : « Celui qui domine le Rimland domine l’Eurasie ; celui qui domine l’Eurasie tient le destin du monde entre ses mains. » (Voir Les Cahiers du RMES « Réseau Multidisciplinaire d’Etudes Stratégiques », volume IV, numéro 1, 2007).

    Afin de garantir l’hégémonie des États-Unis sur Eurasie, les Américains ont établie une stratégie à plusieurs axes. L’éclatement de l’Union soviétique a été provoqué afin d’affaiblir de manière irrémédiable la Russie. Après avoir divisé la Yougoslavie, envahi l’Afghanistan et détruit l’Irak, une opposition sunnite-chiite a été montée en toute pièce pour isoler l’Iran. Ensuite, le printemps arabe a été déclenché. La jeunesse arabe, révoltée contre les tyrans, a été exploitée. L’Empire espérait engendrer un effet domino afin de neutraliser la Syrie et l’Algérie, les derniers pays méditerranéens qui réfutaient le système mondial unipolaire. Sans aucun répit, l’empire américain continue de faire main basse sur les ressources naturelles dont la Chine a tellement besoin. Toutefois, l’axe anti-USA Russie-Iran-Chine est devenu très fort. Les États-Unis en sont tout à fait conscients. C’est pourquoi ils ont décidé une nouvelle politique étrangère. Pour l’administration américaine, il s’agit d’une part de maintenir l’Union européenne dans son état d’inféodation et d’autre part de neutraliser la Russie et la Chine en adoptant le soft power qui consiste à faire recours aux guerres par pays interposés, aux services secrets, aux ONG et aux multinationales. L’administration étatsunienne renonce pour le moment à la domination totale du continent eurasiatique et se concentre sur l’Europe occidentale.

    LE BLOC TRANSATLANTIQUE

    Les États-Unis s’apprêtent à construire un bloc transatlantique qui réunit les pays de l’Amérique du Nord et l’Union européenne. Le projet d’un vaste bloc transatlantique dominé par les États-Unis ne date pas d’aujourd’hui.

    En 1997, Zbigniew Brzezinski écrivait : « Pour l’Amérique, les enjeux géostratégiques sur le continent eurasien sont énormes. Plus précieuse encore que la relation avec l’archipel japonais, l’Alliance atlantique lui permet d’exercer une influence politique et d’avoir un poids militaire directement sur le continent. Au point où nous en sommes des relations américano-européennes, les nations européennes alliées dépendent des États-Unis pour leur sécurité. Si l’Europe s’élargissait, cela accroîtrait automatiquement l’influence directe des États-Unis. A l’inverse, si les liens transatlantiques se distendaient, c’en serait finit de la primauté de l’Amérique en Eurasie. »

    La plupart des macroéconomistes estiment que le bloc transatlantique représente environ un tiers du volume des échanges commerciaux internationaux. L’émergence de ce bloc de 800 millions de consommateurs permettra aux Étatsiniens de contrer la concurrence chinoise et russe, mais aussi d’établir un nouveau système monétaire international en leur faveur. D’après le professeur le Pierre Hillard, auteur du livre La marche irrésistible du nouvel ordre mondial (2007), l’instauration d’un marché transatlantique sans entraves est en train de s’accélérer. Elle pourrait devenir une réalité dès la mi-2014.

    Les États-Unis sont donc à deux doigts de devenir la plus grande puissance de l’histoire. Apparemment, ils sont prêts à tout pour atteindre leurs objectifs. Mais l’axe Russie-Iran-Chine n’a pas encore dit son dernier mot. L’histoire est loin d’être terminée.

    Belhaouari Benkhedda http://www.voxnr.com

  • La CGT nouvelle vous allez adorer

    Avec tout ça, l'opinion française ne s'est guère préoccupé des changements à la tête de la CGT. Et, de toute façon, si vous avez aimé la vieille centrale stalinienne, vous adorerez le principal mouvement syndical de l'Hexagone dirigé par le camarade Thierry Lepaon, intronisé chef suprême. Le processus s'est achevé dans le cadre du 50e  Congrès du syndicat définitivement conquis par les communistes en 1947. Celui-ci s'est déroulé à Toulouse du 18  au 22  mars.

    Le nouveau chef n'a, de ce point de vue jamais caché son appartenance : "J’ai un rapport affectif profond avec ce parti, qui date de ma jeunesse" (1)⇓. Et ses orientations en découlent : "Il n’y a rien à négocier, écrivit-il naguère, il faut se rassembler et lutter." (2)⇓

    Cette forme d'unanimisme factice que les disciples de Marx et Lénine appellent "centralisme démocratique" a fonctionné comme par enchantement.

    Qu'on mesure en effet les étapes de cette désignation.

    Octobre 2012 vote de la Commission Exécutive : 42 voix en faveur de Lepaon, 7 absentions, 0 contre.

    La veille du vote décisif, en novembre, l'organe communiste prévient ses lecteurs que : le camarade Lepaon a été "adoubé (sic) pour succéder à Bernard Thibault"(3)⇓

    Le 7 novembre, le Comité confédéral national  de la CGT vote en effet à son tour. Et 119  voix vont à Lepaon, 2 abstentions 0 contre.

    À cet égard on notera que les 121  participants sont supposés représenter autant d'organisations, fédérations professionnelles et union départementales. Or, Thibault déclarera un peu plus tard au siège de la confédération, à Montreuil : "Je réponds par avance aux curieux en précisant qu’il s’agit de deux unions départementales. Ce qui laisse donc entendre que toutes les fédérations professionnelles ont voté pour. Et permettez-moi de dire à ceux qui considéreraient que Thierry (Lepaon) serait un candidat par défaut, qu’ils se trompent et qu’ils devront en faire le constat à l’usage." (4)⇓

    Mars 2013, troisième étape, le congrès : une formalité. Le rapport d'activité du secrétaire sortant est approuvé par 87,5 % des mandats, après l'expression de désaveux plus ou moins implicites. Le nouveau patron du syndicat, quant à lui et par contraste, sera "élu" statutairement sans la moindre difficulté, sans la plus petite remarque déplacée. La troupe exécute la manœuvre sans hésitation ni murmure. Le 19 mars, il prononce le discours d'ouverture. Le 22 mars il devient officiellement secrétaire général de la CGT.

    Comme on va le mesurer bientôt, comme on aurait pu déjà s'en alerter au gré de divers conflits et actes de violence, y compris la destruction symbolique par le feu d'un drapeau CFDT, à Lille le 14 mars, Lepaon incarne un durcissement : or cette nouvelle ligne est adoptée de manière monolithique. Elle sera appliquée sans faiblesse.

    Les professionnels de la désinformation s'étaient illusionnés de la préférence "moderniste" et "féministe" de son prédécesseur. On disait ainsi le camarade Thibault favorable à la désignation d'une représentante de la fonction publique hospitalière, l'infirmière Nadine Prigent. Le moins que l'on puisse remarquer consiste à enregistrer au contraire la fin d'une époque : celle pendant laquelle l'ondoyant secrétaire général qui régna de 1999 à 2013 donnait le change, à l'usage des naïfs, qui croient possible de considérer les cégétistes comme des "partenaires sociaux".

    Les signes à venir confirmeront très probablement, – et ceci jusqu'à un futur et nouveau retournement, comme les communistes nous y ont habitués tout au long de leur histoire (5)⇓ – la volonté d'attiser les tensions, partout, dans tous les conflits sociaux, dans toutes les négociations.

    Ils se prévalent déjà d’un bilan qu'ils jugent encourageant : "Le nouveau secrétaire général se trouvera à la tête d’un syndicat fort de quelque 682 700 adhérents, soit près de 30 000 de plus qu’en 2007. À titre de comparaison, font-ils mine de remarquer, le Parti socialiste, au pouvoir, n’en compte que 174 000"(6)⇓

    Ceci veut bien dire que cet appareil se juge lui-même comme la principale force de gauche du pays.

    Le président de la république ne doit se faire aucune illusion d'autre part, ni sur sa propre popularité si sur le soutien de cette force. Dès la campagne présidentielle, Lepaon ne déclarait-il pas : "Hollande s'inscrit dans la suite de Sarkozy, il considère, lui aussi, que le travail est un coût qu'il faut baisser". (7)⇓

    Avec des alliés de cette nature, le gouvernement Hollande-Ayrault ne devrait donc guère éprouver de besoin de se trouver d'autres adversaires. Et pourtant quand on mesure la manière dont il traite les gens qui osent défiler pacifiquement pour protester contre la Loi Taubira, il s'emploie à les multiplier.

    JG Malliarakis http://www.insolent.fr/

    Apostilles

    1. cf. L'Humanité 16 octobre 2012.
    2. cf. L'Humanité 10 février 2012.
    3. cf. L'Humanité du 6 novembre 2012.
    4. cf. L'Humanité du 19 mars 2013.
    5. cf. "L'Alliance Staline Hitler"
    6. cf. L'Humanité du 5 mars 2013.
    7. cf. Journal du Dimanche du 10 février 2012 ?
  • Conférence du Cercle Georges Sorel de Piero San Giorgio (Paris)

    Extrait de la conférence de Piero San Giorgio à la Cambuse, le local du MAS Ile de France.

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/

  • Moscovici soupçonné d'avoir blanchi Cahuzac

    Le ministre de l'Économie et des Finances Pierre Moscovici et ses services à Bercy sont désormais sous le feu des questions, soupçonnés d'avoir un peu vite blanchi Jérôme Cahuzac sur la foi d'un document suisse censé prouver qu'il n'avait pas eu de compte bancaire caché.

    Alors, QUELS RÔLES ONT JOUÉ MOSCOVICI ET LES SERVICES DE BERCY ?¢
    Le site d'informations Mediapart affirme le 4 décembre que celui qui était alors ministre délégué au Budget avait clôturé en 2010 un compte à la banque suisse UBS et en avait transféré les avoirs à Singapour.
    Selon M. Moscovici, l'administration fiscale envisage alors de faire une demande d'entraide administrative à la Suisse, au nom d'un accord bilatéral entré en vigueur le 1er janvier 2010.
    La direction générale des Finances publiques (DGFiP) demande ainsi le 24 janvier aux autorités suisses si Jérôme Cahuzac ou ses ayants droit économiques ont eu un compte chez UBS entre 2006 et 2013, ou bien s'il en a clôturé un pour le transférer ailleurs.
    Les délais de prescription fiscale ne permettaient pas de remonter plus loin dans le temps, plaide-t-on à Bercy.
    La réponse tombe le 31 janvier, un délai très bref pour un tel dossier. "La réponse des Suisses a été qu'il n'y avait pas d'avoirs ni de compte clôturé sur la période concernée", assure le directeur général des Finances publiques Bruno Bézard, qui a reçu le document et affirme ne l'avoir transmis qu'à la police judiciaire, et ce dès le lendemain matin.
    En revanche, aucune demande d'entraide n'est adressée par le gouvernement à Singapour. Pourtant, "la France a un accord de coopération similaire avec Singapour, entré en vigueur au 1er janvier 2011", relève le secrétaire national du syndicat Solidaires Finances publiques, Vincent Drezet.
    "On a estimé que le document suisse apportait les réponses nécessaires", se justifie-t-on à Bercy.

    MOSCOVICI A-T-IL BLANCHI JÉRÔME CAHUZAC ?

    Jamais rendue publique, la réponse de la Suisse fait l'objet de fuites dans la presse, selon lesquelles le document "blanchit" le ministre du Budget. Jérôme Cahuzac lui-même semble crier victoire. "L'affaire? C'est fini", lance-t-il début février. Tout en assurant n'avoir pas eu connaissance du document, il estime que "toutes les questions ont trouvé une réponse".
    En aparté, il va plus loin: "Bien sûr que je suis blanchi", lâche-t-il.
    "Ce document a sans aucun doute été utilisé à mon insu à d'autres fins que celles pour lesquelles il avait été demandé", déplore aujourd'hui Pierre Moscovici. Mais à l'époque, début février, il dit lui-même que la réponse suisse ne l'ébranle pas, laissant entendre qu'elle est favorable à Jérôme Cahuzac.
    Du coup, le ministre de l'Économie a été mis en cause mercredi par certains. Pour le fondateur de Mediapart Edwy Plenel, il a "instrumentalisé l'administration fiscale pour protéger Jérôme Cahuzac".
    Et le député UMP Claude Goasguen a démandé la démission de Pierre Moscovici, responsable à ses yeux de "dysfonctionnements très graves" dans cette affaire.
    "Je n'ai jamais eu la volonté de blanchir ou d'innocenter Jérôme Cahuzac", a dit le ministre, excluant de démissionner.
    POURQUOI CETTE DÉMARCHE A-T-ELLE ÉCHOUÉ ?
    En fait, l'entraide administrative a plutôt bien fonctionné, alors que depuis 2010, la Suisse n'a répondu qu'à 23 des 72 demandes formulées par la France, constate Vincent Drezet. "La Suisse a répondu à une question précise. Il faudrait voir si elle n'était pas interprétable et si on n'aurait pas pu l'interroger sur une période plus longue par exemple", estime-t-il.
    Pierre Moscovici et Bruno Bézard assurent avoir tenté de faire la lumière "sur la période la plus longue possible". Le problème, ajoutent-ils, c'est que la convention franco-suisse ne permettait pas, en l'absence d'éléments, d'interroger les autorités helvétiques sur d'autres banques qu'UBS.
    "Vraisemblablement le compte chez UBS avait été fermé au début des années 2000", explique le ministre de l'Économie.

    Y A-T-IL EU CONFLIT D'INTÉRÊTS ?

    Jérôme Cahuzac était responsable, sous l'autorité de son ministre de tutelle Pierre Moscovici, de l'administration fiscale, alors même qu'elle était censée faire la lumière sur son cas.
    "Dès le 7 décembre, j'ai proposé aux ministres de mettre en place une muraille de Chine (ndlr: un cloisonnement étanche) pour faire en sorte que Jérôme Cahuzac se dessaisisse sur tout dossier le concernant", se défend Bruno Bézard. "À partir du 10 décembre, tout sujet concernant Jérôme Cahuzac, tout sujet concernant la banque UBS, était traité en direct par Pierre Moscovici", ajoute-t-il.
    À suivre…
  • 1051 : Une alliance franco-russe

    Le 19 mai, Henri Ier épouse Anne de Kiev.
    Cette année-là, la vingtième de son règne, Henri Ier, quarante- trois ans, petit-fils d'Hugues Capet, épousait une princesse venue du bout du monde... Il était difficile pour le roi de France de rencontrer en Occident une fille de roi qui ne fût pas sa cousine à quelque degré, et il ne voulait pas connaître à son tour les difficultés avec l'Église vécues par son père Robert II le Pieux quand celui-ci s'était épris de Berthe de Bourgogne.
    En outre, Henri n'avait pas eu de chance avec les femmes issues des pays voisins : sa première fiancée, Mathilde, fille de l'empereur Conrad lI le Salique, avait quitté ce monde à l'âge de sept ans en 1034 ; il avait épousé la même année une autre Mathilde, fille de Luidolf de Frise, nièce de l'empereur Henri III, alors âgée de moins de dix ans et qui mourut en 1044 après lui avoir donné, semble-t-il, une fille morte au berceau.
    Le roi veuf dut se remettre en quête... Or voici que vers 1049, il entendit son entourage louer la Russie, ce grand pays devenu chrétien grâce au prince de Kiev, saint Vladimir Ier le Grand (958-1015), qui, à l'instar de notre Clovis cinq cents ans plus tôt, avait reçu le baptême en 988, converti par son épouse Anne Porphyrogénète, soeur de l'empereur de Constantinople Basile II. Le fils de ce dernier, Iaroslav le Sage (978-1054), donnait à son pays un grand essor. De son épouse Ingigerd de Suède, il avait deux filles dont la deuxième, Anne, âgée d'une vingtaine d'années, était réputée pour sa beauté ravissante, même sensuelle, comme des informateurs l'avaient rapporté à Henri...
    Il n'en fallut pas plus pour que le roi envoyât, sous la conduite de Roger, évêque de Chalons-sur-Marne, une ambassade chargée de bijoux qui demanda à Iaroslav la main de sa fille Anne pour le roi de France. Une telle proposition ne pouvait être refusée, et le prince slave était trop heureux d'ouvrir son pays à l'Occident. Anne fut sans tarder conduite en France sous une brillante et galante escorte. Henri, la voyant arriver à Reims au printemps 1051, en tomba aussitôt amoureux. Certains ont raconté qu'écartant les présentations d'usage, il se serait littéralement jeté sur elle devant tout le monde pour l'embrasser et que, l'étreinte un peu desserrée, elle lui aurait dit en rougissant : « Je suppose que c'est vous, n'est-ce pas, qui êtes le roi »...
    Le charme slave
    Le mariage fut célébré le 19 mai et la nouvelle reine se révéla aussitôt pieuse et charitable, avec le sourire et toujours dans la discrétion. Elle donna le jour en 1053 au futur Philippe Ier, ainsi prénommé en souvenir des rois de Macédoine dont prétendait descendre la Maison de Kiev. Tous les Philippe français, dont six rois, doivent depuis lors leur prénom à cette première alliance russe. Une alliance qui n'eut guère le temps de porter tous ses fruits, puisque le roi Henri Ier mourut dès 1060, après avoir l'année précédente pris la sage et désormais habituelle précaution de faire sacrer Philippe qui, de sa frèle et charmante voix de six ans, prononça impeccablement le serment du sacre.
    La régence revenant à l'oncle de l'enfant, Baudouin, comte de Flandre, Anne se retira dans le Valois d'abord à l'abbaye Saint-Vincent de Senlis, puis se mit à organiser des réceptions plus mondaines, attirant de galants seigneurs. L'un d'eux, Raoul, comte de Crépy-en-Valois, avait en 1051 accueilli au nom du roi la future reine à Montreuil-sur-Mer pour l'escorter jusqu'à Senlis : il ne l'avait jamais oubliée ! Marié, puis veuf, puis remarié sans amour, il osa tout bonnement enlever la reine-mère et la conduire secrètement à un prêtre facile... qui les maria. Les amoureux bravèrent des années durant les foudres de l'excommunication, puis tout s'apaisa à la mort de l'épouse légitime de Raoul. Après la mort de celui-ci en 1071, les historiens perdent la trace de la reine Anne, selon certains retournée en Russie, selon d'autres morte discrètement près de La Ferté-Allais vers 1076.
    Quoi qu'il en soit, ce mariage fut un événement de grande portée. Se rappeler que les relations franco-russes sont plus que millénaires et que tous les rois capétiens depuis Philippe Ier ont dans les veines du sang russe, n'est pas sans intérêt pour les relations diplomatiques de notre monde d'aujourd'hui.
    MICHEL FROMENTOUX  L’Action Française 2000 du 18 septembre au 1 er octobre 2008

  • Compte-rendu de la "Manif pour tous" du 24 mars 2013 par le Cercle Non Conforme

    Compte-rendu de la "Manif pour tous" du 24 mars 2013

    Beaucoup de choses ont été dites depuis dimanche 24 mars 2013 sur la « Manif pour tous ».

    Pour avoir vécu les événements de l’intérieur, je souscris à ce qui a déjà été dis ailleurs sur de nombreux sites et par de nombreuses personnes, citoyens élus comme non élus, ayant participés à cette manifestation. Un article a particulièrement retenu mon attention hier, celui du député UMP Lionel Tardy.

    L’élu formule l’hypothèse suivante : « L'accès a l'avenue des Champs Elysées aura donc été interdit sur 100 mètres (rectangle rouge) ... pour protéger le Mac Donald's ? et de quoi ??? ».

    En remontant l’Avenue dimanche soir, je me suis aperçu que les zones bloquées par les CRS sur la place de l’Etoile puis sur les Champs-Elysées sont à proximité de l’Ambassade du Qatar… Un hasard certainement… Peut-on en déduire que tout ce dispositif policier avait pour seul objectif de protéger l’ambassade du Qatar ? Je suis parvenu à me rendre sur les Champs-Elysées vers 18h00 par une rue dépourvue de dispositif policier. Comme le faisaient d’ailleurs les nombreux touristes présents sur les Champs-Elysées. Des centaines de milliers de personnes auraient pu se déverser sur « la plus belle avenue du monde » par les ruelles adjacentes. Ceux qui ont forcé les barrages policiers se trouvaient au début des Champs-Elysées, mais il était tout à fait possible de pousser la marche un peu plus loin pour trouver des rues libres. De fait, peut-on réellement penser que l’Etat voulait bloquer les Champs-Elysées ? Il me semble que non. Les commerces étaient ouverts, le Palais de l’Elysée était protégé par un dispositif policier, de même que la place de l’Etoile et le début des Champs-Elysées. Nous pouvons même estimer que si les manifestants n’avaient pas docilement acceptés l’interdiction des Champs-Elysées, il aurait été possible des les occuper durablement. 
     
    Au-delà de tout ça, nous pourrons noter que aucune dégradation n’est à constater, ni sur les biens publics, ni sur les biens privés, ni sur les personnes. Les occupations ont toujours été pacifiques, voire festives. Les mouvements désignés comme « d’extrême-droite » n’ont pratiqué que des occupations pacifiques et symboliques. Quelques charges ont été effectuées sur des cordons de CRS qui ont donc abandonné des zones pour faire des souricières et pratiquer l’encerclement des manifestants. Bref, rien ne menaçait vraiment les intérêts de l’Etat ou des grandes entreprises. En revanche cette manifestation marque une rupture. Le zèle affiché par les CRS et la Garde Mobile contre les manifestants laisse perplexe. Gazage régulier sans discernement, coup de pieds et brutalités diverses contre des familles, des personnes âgés, des élus… Qui avait intérêt à une telle répression ? Quand on voit comment certaines manifestations dégénèrent sans réaction des autorités… L’Etat avait surement intérêt, avec la complicité des médias, à créer des conditions défavorables aux manifestants pour décrédibiliser leur action. Le pays légal déteste lorsque le pays réel s’exprime. 1.4 millions de personnes étaient sur place, certaines sources en « off » vont jusqu’à 1.7 millions. Le rassemblement s’étendait de la place de l’Etoile à la Défense, l’Avenue Foch était également occupée, tout comme certaines rues à proximité de la zone. Dans de nombreux pays, un tel rassemblement aurait suffit à faire régner le chaos pendant des semaines, l’Etat peut se satisfaire de la bonne tenue des participants. Même les mouvements radicaux sont bien élevés.

    Il apparaît une nouvelle fois que le peuple français peut se mobiliser à l’écart des structures autorisées (partis, syndicats, associations). L’absence d’organisations identifiables et la diversité des motivations des participants au sein du cortège rend le mouvement très difficile à appréhender pour l’Etat qui ne peut pas dénigrer sur des bases simplistes : réactionnaire, extrême-droite, casseurs anarchistes, syndicalistes, etc… les intervenants de tout bord politique, de toute religion, de toutes origines rendant très complexe la communication officielle autour des événements. Pourtant il m’a semblé de l’intérieur que la majorité des présents sont des français de souche européenne, soit de droite, soit d’une vieille gauche populaire imperméable aux lubies des bohêmes parisiens.

    Les images d’enfants en pleurs, le ton méprisant du « Sinistre de l’Intérieur », et l’élargissement des thèmes de la « Manif pour tous » vers les préoccupations sociales ou le rejet pur et simple du gouvernement auront probablement pour effet de rendre les prochains rassemblements beaucoup plus durs. L’inflexibilité du gouvernement, ne peut conduire qu’à des tensions.

    Prochain acte, le 26 mai.

    Jean

    L'avenue de la Grande Armée

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    La scène où les grands révolutionnaires arranguent la foule...

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    Le dispositif policier entre l'Avenue de la Grande Armée et la Place de l'Etoile

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    La descente des Champs-Elysées... enfin...

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    L'occupation festive et colorée des Champs-Elysées...

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    Photos: Cercle Non Conforme

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/

  • Chypre : les épargnants paient à la place des spéculateurs

    Une des choses les plus mal comprises, dans la crise chypriote, est sans doute l’essentiel : à savoir sa cause principale, qui n’est autre que la spéculation contre la zone euro.

    Ce phénomène est si mal identifié, qu’on arrive aujourd’hui à faire passer l’idée qu’il serait légitime d’aller chercher dans les poches des épargnants ce qui a été pris aux banques par la spéculation massive contre la dette souveraine de la zone euro. Or les épargnants locaux n’ont aucune responsabilité dans cette affaire, et un transfert de richesses s’opère des populations vers l’élite sophistiquée, non régulée et non sanctionnée de la finance, en dehors de tout contrôle démocratique.

    Les épargnants chypriotes, dont les comptes de plus de 100.000 euros seront potentiellement taxés jusqu’à 50% ou 80%, vont en réalité payer pour compenser ce que des hedge funds ont pillé à la zone euro, trois ans durant. La crise trouve ses origines fin 2009, dans les attaques spéculatives anglo-saxonnes qui ont ciblé de manière concertée la zone euro, et qui ont coulé le pays voisin de Chypre, la Grèce, alors que les banques chypriotes détenaient de grandes quantités de dette grecque, comme l’explique clairement l’agence Standard & Poor’s.

    L’effondrement de valeur des obligations grecques détenues au bilan des banques de Chypre est bien la cause principale de la crise de solvabilité de ces banques. Ces obligations grecques s’étaient effondrées suite aux paris baissiers virulents des hedge funds, paris directement responsables de la hausse des taux d’intérêt grecs qui a provoqué la strangulation financière d’Athènes. En 2010, sur les 300 milliards de dollars que représentait la dette grecque, on recensait un volume disproportionné de 85 milliards de paris baissiers de hedge funds utilisant des Credit Default Swaps (CDS).

    Les porteurs d’obligations grecques, observant ce signal alarmant du marché des CDS, ont à leur tour vendu massivement, provoquant l’effondrement que l’on sait. La détérioration des dettes attaquées des petits pays a ensuite fragilisé les bilans des banques de la zone euro, y compris celles de Chypre.

    Entre 2009 et début 2012, des fonds comme Brevan Howard, Caxton Associates et GLG Partners ont gagné des sommes colossales sur ces paris contre la dette en euros. Fin 2011, trois de ces fonds ont généré 3 milliards de dollars en 2 mois seulement, en coulant par exemple la dette portugaise, et leurs gains représentaient la moitié de l’austérité que devra consentir le Portugal en 2013, ou de la somme que doit à présent trouver Chypre pour accéder à l’aide de l’UE.

    Pour avoir une idée de tout le pillage qui a eu lieu, il faudrait additionner tout ce qu’ont gagné, en pariant contre l’Europe, les fonds de Paul Tudor Jones, Soros Fund Management, Brigade Capital, Greenlight Capital et SAC Capital Management, mais aussi John Paulson, ainsi que les principales banques intermédiaires sur ces stratégies que sont Goldman Sachs, Bank of America et Barclays. Mais seuls quelques-uns de ces fonds dévoilent leurs stratégies et les profits qu’ils en tirent.

    En lisant la presse spécialisée financière, on comprenait tout de suite que les mêmes 5 milliards d’euros que le Portugal demandait aux Portugais d’économiser en 2013 étaient ceux que les fonds spéculatifs avaient raflés en 2011 en dégradant la dette du Portugal et de ses voisins. La totalité des gains arrachés sur le dos des Etats de la zone euro par ces raids baissiers dépasse l’entendement.

    Privés de dizaines de milliards par la spéculation qui a fait rage jusqu’à mi-2012 (quand la BCE l’a stoppée par sa politique « bazooka »), les gouvernements ruinés ne peuvent aujourd’hui que se tourner vers leurs populations, non coupables mais captives : les contribuables, les salariés, les retraités et à présent, les épargnants. Et l’ignorance au sujet du mécanisme (certes complexes) d’aspiration des richesses de la zone euro fait le reste…

    Bilan  http://fortune.fdesouche.com