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  • Jim Walsh, sénateur irlandais, décrit la réalité de l'avortement (on ne le lui pardonne pas)

    Jim Walsh, sénateur irlandais du Fianna Fail, fait partie de ceux qui ont combattu l'adoption de la loi d'avortement irlandaise, et il y a une semaine il a été vivement attaqué pour avoir décrit en détail un avortement de 2e trimestre – envisagé par la loi si la santé de la mère est menacée même par une idée de suicide – en rappelant comment cela peut se faire par démembrement de l'enfant,  le médecin vérifiant le passage des bras, des jambes, du cerveau de l'enfant… Il vient de s'en expliquer dans l'Irish Times, en refusant de se rétracter de quelque manière que ce soit. Voici la traduction de sa lettre ouverte. – J.S.

    Vu la manière dont le débat sur l'avortement s'est développé ces derniers mois,  je n'ai pas été surpris par la réaction à certains aspects de mon discours devant le Seanad la semaine dernière. 

    La très grande majorité des commentaires médiatiques ont tout simplement relayé la mise en scène gouvernementale qui présente la loi sur l'avortement comme « très restrictive » et qui a balayé toute argumentation contraire comme relevant d'une tactique d'intimidation.
    Peu, au sein des médias, semblent vouloir envisager un seul instant la possibilité très concrète de voir la nouvelle loi aboutir, avec le temps, à l'avortement largement accessible. 

    Certains commentateurs et parlementaires peuvent sincèrement croire que la loi est strictement limitée aux interventions destinées à sauver la vie de femmes enceintes. Cependant, au fond d'eux-mêmes, beaucoup doivent savoir que la réalité sera très différente. 

    Je savais que mon discours provoquerait des critiques mais j'ai choisi de le faire parce que le débat a été dominé par des demi-vérités aseptisées et des fictions réconfortantes. L'une de ces fictions est que la loi est « restrictive ». Ceux qui ne sont pas nés n'ont ni voix ni vote, par conséquent, si ceux qui ont une éthique pro-vie n'expriment pas en paroles la protection de leur statut innocent et vulnérable, leur cause est écartée, à la grande honte de l'humanité. 

    Avortement à la demande 

    Un coup d'œil sur les juridictions depuis la Californie jusqu'à la Nouvelle-Zélande montre que des lois quasi identiques à celle présentée par le gouvernement ont conduit à l'avortement à la demande. 

    Voilà pourquoi le parti travailliste a fait aussi intensément campagne, pendant 21 ans, pour qu'une loi soit votée sur la base de l'affaire X. Ses porte-parole, depuis le ministre de l'Education Ruairi Quinn jusqu'à Aodhan O Riordain, ont très clairement fait comprendre qu'ils voient cette loi comme un marche-pied vers l'avortement à la demande. 

    Je ne présente aucune excuse pour avoir eu recours à des descriptions choquantes d'avortement pendant que la loi était en commission devant le Sénat. Le contexte de cette démarche est dans le fait que je cherchais à savoir quelles méthodes d'avortement seront utilisées dans le cadre de la nouvelle loi. 

    Les réponses apportées par le ministre de la Santé étaient loin d'être rassurantes. De manière inexcusable, il était incapable de confirmer les types de procédures d'avortement qui seront utilisées. Nous ne savons que ceci : la loi qu'il présente autorise des interruptions de grossesses qui ne sauvent pas la vie : elles mettent un terme à la vie. En fait la procédure d'avortement n'est d'aucune manière circonscrite. 

    Si mes descriptions étaient horrifiques et « écœurantes », qu'est-ce que cela dit par rapport à la procédure elle-même, que nous sommes en passe de légaliser ? 

    J'ai eu à cœur de ne pas ajouter à l'expérience déchirante de femmes qui ont vécu cette procédure.  J'ai rencontré des femmes de groupes comme Women Hurt (« Les femmes ont mal ») qui ont supplié les membres de l'Oreichtas (Assemblée) de parler haut et fort des conséquences dévastatrices de l'avortement et d'aider à mettre un terme à la spirale du silence qui dissimule sa brutalité et cache ce qu'il inflige à un enfant innocent qui n'est pas encore né. 

    Il est tout à fait légitime pour des commentateurs et pour d'autres d'attaquer mon discours. Dans une démocratie, on n'en attend pas moins. Mais la démocratie fonctionne mieux lorsque tous les points de vue sont examinés et critiqués, sur un plan d'égalité. Ce n'est pas ce qui se passe ici. 

    Lorsqu'un sénateur, la semaine dernière, a décrit les bébés présentant une anomalie fœtale fatale comme « un amas de cellules qui vont se développer pour devenir un gros morceau de tissu qui n'aura ni tête, ni cerveau, ni moelle épinière », où était la colère et l'indignation des médias outragés ? Où a-t-on vu une demande visant à corriger cette description trompeuse ou des excuses à l'égard des familles des bébés qui sont nés porteurs de cette condition et qui ont été aimés aussi longtemps qu'ils ont vécu ? 

    Alors que le gouvernement s'apprête à légaliser l'avortement déguisé sous forme d'intervention médicale, je crois que le temps est venu de décrire la réalité de ce qui est proposé.

    http://leblogdejeannesmits.blogspot.fr/

  • Statut de l’enseignement catho : trottinette plutôt que char Leclerc ?

    Alors qu’avec l’irruption massive  du dogme « gender » au sein de l’éducation nationale, jamais nécessité d’une école véritablement alternative n’a été plus prégnante, le nouveau statut de l’enseignement catholique en France, tel qu’il vient d’être voté par la conférence plénière des évêques, laisse pour le moins perplexe.

    Là où, pour résister, il faudrait  un char Leclerc n’envoie-t-on pas une trottinette ? Là où pour parler efficacement au corps enseignant et aux parents, il faudrait un document concis, net, concret et ferme, on trouve 51 pages et 382 articles (soit deux fois plus que dans l’ancien statut de 1992), maniant des concepts et un vocabulaire consensuel à résonance ambigüe, -qu’est-ce au juste que « la dignité de la personne humaine »  et « l’intérêt général » dont il est question dans ce document, en quoi sont-ils différents de la dignité de la personne humaine et de l’intérêt général tels qu’on les trouve dans la bouche de Vincent Peillon ?-,  et multipliant les vœux pieux (le chef d’établissement est « envoyé en mission ». Super. Mais pour faire quoi au juste ?), en évitant prudemment  toute illustration pratique plus précise.

    On se souvient du courroux de Vincent Peillon, au mois de janvier,  contre les établissements  catholiques qui avaient eu l’outrecuidance de vouloir  ouvrir un débat sur le mariage pour tous, (simplement ouvrir un débat !) ,  et de la lettre qui avait suivi, adressée à tous, je dis bien tous, les recteurs de France.  Dans ce courrier grave et solennel qui se présentait comme un appel à la « vigilance » contre « les phénomènes de rejet et les stigmatisations homophobes », Peillon rappelait que le gouvernement s’était engagé à « s’appuyer sur la jeunesse pour changer les mentalités », et il recommandait aux recteurs, -outre de dénoncer les « initiatives contraire à ces principes »-, de « favoriser les interventions en milieu scolaire des associations qui luttent contre les préjugés homophobes (…)».  Il  invitait « également à relayer avec la plus grande énergie au début d’année, la campagne de communication relative à la « ligne azur » ligne d’écoute pour les jeunes en questionnement à l’égard de leur orientation ou leur identité sexuelles ». Et ceux qui ont eu l’idée de s’aventurer sur cette fameuse ligne azur n’ont pas été déçus du voyage.

    De quelles marges de manœuvre  disposeront les professeurs de l’enseignement catholique pour résister à l’ingérence de l’Etat, par quels moyens cet enseignement catholique pourra-t-il lutter pour préserver sa liberté pédagogique dans un domaine aussi gravement contraire à l’enseignement de l’Eglise,  de quelles protections pourront se prévaloir les professeurs lors d’inspections, comment  garantir des directeurs et des professeurs en cohérence avec le projet éducatif de l’enseignement catholique ? De cela il n’est nulle question, comme si somme toute tout cela pouvait se régler de façon annexe à la bonne franquette, comme l’organisation des services de la cantine.

    Pourquoi s’inquiéter, n’est-ce pas, puisque l’article 13 du nouveau statut stipule le « respect mutuel » entre l’école catholique et l’Etat ? C’est gentil ça, mais un tout petit peu dangereux. Comme une armistice qui ne serait signée que par un seul des belligérants, un cessez-le-feu unilatéral. Quid des modalités d’évangélisation d’une école peuplée de plus en plus minoritairement d’élèves catholiques ?  Qui des écoles catholiques hors contrat ? De toutes ces questions dérangeantes, il n’est nulle question.

    La vérité est que pour mettre sur pied un nouveau statut il aurait fallu avoir le courage de regarder la vérité en face : Qu’est-ce que l’enseignement catholique aujourd’hui ? D’un côté, « le sous-contrat », De belles bâtisses majestueuses  disséminées à travers tout le territoire, chaque ville de France pouvant se prévaloir de la sienne, abritant des écoles raisonnablement coûteuses, dans lesquelles on inscrit ses enfants, selon la localisation, soit pour le niveau élevé, soit pour les fréquentations, soit au contraire pour la possibilité qu’elle offre en payant d’accueillir un enfant difficile éjecté du «public »,  soit pour l’ascension sociale qu’elle symbolise au sein de la petite bourgeoisie locale. Rarement pour l’enseignement religieux, réduit le plus souvent,- à quelques exceptions près -, au plus petit dénominateur commun, à savoir l’apprentissage  d’une gentillesse polie et tolérante.

    Les familles réellement pratiquantes catéchisent en sus  ailleurs leurs enfants, mais s’escriment, diplomatiquement, à pas feutrés, et quand la direction leur en laisse le loisir, à introduire ici un peu « d’adoration », là une célébration ou une confession, saupoudrées sur le temps scolaire, dans l’espoir de semer un peu sur une terre en friche.  Des parents qui acceptent par-ailleurs avec plus ou moins de fatalisme (on ne peut rien y faire, tous ceux qui protestent se heurtent le plus souvent à un mur), des professeurs de SVT, histoire ou français  faisant parfois ouvertement montre dans leurs cours, de convictions en opposition radicale avec l’enseignement de l’Eglise.

    De l’autre le « hors-contrat », ayant préservé sa liberté de dispenser un enseignement d’essence véritablement catholique, mais au prix fort. Profondément dépourvu de moyens, disposant de locaux souvent  provisoires et toujours exigus, de personnel en sous-effectifs,  il exige  de grands sacrifices financiers doublés  d’investissements personnels  lourds (de l’organisation de la kermesse à la surveillance de la cantine), de la part de parents dotés fréquemment de familles nombreuses.

    LA vérité est que ce nouveau statut, hélas ne saurait venir à bout ni  l’indigence spirituelle des uns ni de l’indigence matérielle des autres.

    http://gabrielle-cluzel.fr/

  • Témoignage pour l’Action française

    Antoine Murat, avocat honoraire, a commencé à militer dans les camelots du Roi en 1928 à peine âgé de vingt ans. Sa fidélité à l'Action française – qu'il a souvent défendue en justice ne s'est jamais démentie depuis lors. Retiré aujourd'hui à Bordeaux il continue à s'associer à la vie du journal et du mouvement d'A.F. À la suite d'un long entretien qu'il a eu en janvier 2006 avec Pierre Pujo et Philippe Prévost qui lui rendaient visite, il a souhaité rédiger ses souvenirs de l'entre-deux guerres. Nous publions ci-dessous son texte, qui constitue un précieux témoignage sur les haines déchaînées contre l'Action française aussitôt après la guerre de 1914-1918.
    La victoire due à l’’héroïsme des combattants devait une partie de son être aux actions de Léon Daudet, de Bainville et de Maurras. C’’était évident pour qui avait suivi le déroulement du conflit. Mais un grand nombre de contemporains avaient vécu -– c’’est naturel– - au jour le jour, sans bien savoir.
    Les champs de bataille avaient gardé les meilleurs. Toute la jeunesse de France, son élite, son avenir, était meurtrie ; la plupart avaient été couchés “froids et sanglants” sur la terre qu’ils avaient défendue.
    Les responsables du conflit, les idéologues qui s’’étaient trompés, les amis de l’’Allemagne, les traîtres (Almerayda), les lâches, les embusqués, la clique des Caillaux, des Malvy, Painlevé, Briand et autres politiciens, redoutaient l’’avenir. Ils avaient à rendre des comptes. Normalement leur échec aurait dû être si patent que leur carrière en fût à jamais brisée.
    Les poilus revenaient épuisés, fatigués, ayant souffert. Ils aspiraient au repos. À la paix. “Unis comme au front” : la devise était belle. Elle était vraie, dans son essence. Elle était aussi fragile, car le temps estompe, efface, et l’’oubli s’étend. Les deuils et la gloire composaient un climat où dominait, me semble-t-il, le désir de se reposer. Le prix des efforts soufferts était un immense besoin de se laisser aller.
    Des élections étaient nécessaires. Ce fut la Chambre bleu horizon. Et Déschanel prit la succession de Poincaré (1). La camaraderie des tranchées s’’atténua, et les politiciens manœœuvrèrent de plus en plus librement. Les condamnations de Caillaux et de Malvy fournissent des points de repère. Le prix de la trahison n’est pas élevé.
    Désillusions
    Fait capital : aux yeux de la plupart des Français, la République avait gagné la guerre. Le livre de Sembat avait été un cri d’’alarme. En 1913 ce compagnon de Jaurès, qui fut “leader” de L’’Humanité, avait été contraint de reconnaître la nécessité d’’un roi pour mener une guerre : Faites un roi sinon faites la paix. Marcel Sembat admettait la force des arguments de Maurras. Ses 250 pages méritent d’être relues. Elles confirment Kiel et Tanger.
    L’’héroïsme obtint ce qui paraissait inconcevable. L’’Action française se sacrifia dans l’’Union sacrée, et elle se donna tout entière. Un esprit aussi remarquable que Pierre Lasserre interpréta, faussement, le succès militaire français comme le démenti du jugement qu’'il avait porté sur la totale incapacité du régime républicain à soutenir une guerre. J’’ai entendu autour de moi, alors que j’’étais un enfant, d'’anciens combattants se dire républicains parce que la République avait battu l’’Allemagne et l’’Autriche, et parce qu’’elle était à la tête d'’un empire colonial... La suite a réduit ces illusions à néant.
    La IIIe République avait affaibli l’’armée (affaire Dreyfus, affaire des fiches, campagne contre la folie des armements) ; elle continua son œœuvre de mort, elle sabota la victoire et elle conduisit à la catastrophe de 1940. Vingt années lui suffirent... Qui s’’opposa à ce crime contre la patrie ? Peu à peu, l’’Action française, qui était à la tête de la résistance, se vit mise à part.
    La révolution russe avait fait s’’écrouler un empire. L’’esprit révolutionnaire s'’incarnait, et il se propageait à travers l’’Europe. Le germanisme lui apportait des éléments d’’action, comme aussi les principes de 1789, l’’expérience de la Terreur, celle de la Commune. L’’exemple de Béla Kun était un échantillon de ces forces destructrices... Un peu partout les violences éclataient, ajoutant misères, ruines, anarchie et mort. Toutes sortes de tendances voyaient le jour : séparatisme rhénan, fascisme italien, entre autres, réagissaient pour contenir les périls.
    Ce chambardement permettait à bien des politiques de masquer leurs échecs, même patents, et de se poser en hommes d’’avenir. Tout était remis en question. Caillaux et Malvy pouvaient revenir, Briand, “finasser”.
    Les politiciens de métier ne savaient pas gouverner bien ; ils savaient se faire élire. D’’instinct, ils ne se sont pas trompés sur l’’adversaire : l’’Action française. Ils en ont éloigné les anciens combattants. Le discours de Ba.ta.clan illustre assez exactement la manœœuvre. Pourquoi se séparer de la République ?
    Ce ne fut pas un éloignement entre hommes qui s’'estimaient, mais une rupture. La coupure allait s'’aggravant. Sans cesse des accusations répétées tenaient lieu de vérités, et de nouveaux griefs servaient à rendre crédible ce qui était faux. On divisait : l’'affaire de Georges Valois(2) est caractéristique. La baisse de l’influence de Maurice Barrès à la fin de sa vie devrait être examinée avec soin, car elle est le résultat d’’habiles manœœuvriers agissant contre un maître si longtemps respecté.
    Daudet, cible rêvée
    Daudet a été la cible rêvée. Il n’’avait cessé d’être au premier rang. Par son adolescence, il touchait au milieu des Hugo, Charcot et autres grands hommes de la république. Il avait rompu pour mener librement une carrière d’homme de lettres et de journaliste. Ses trouvailles de style époustouflaient. Il était l’’auteur de L’’Avant-guerre. Il s’’était battu, à visage découvert, contre les traîtres, contre le “joug allemand”. Daudet enthousiasmait la jeunesse intellectuelle par la beauté, l’’imprévu, la puissance et la vérité de son verbe. Mais, inévitablement, il blessait certains de ceux qu’’il étrillait ; et d’’autant plus qu’’il avait en général raison.
    Un ouragan de haine se déchaîna contre lui. C’’est quelque chose d’’inouï, d’’incroyable. Les pires élucubrations étaient soutenues, avec méchanceté, voire grossièreté. On prétendit qu’’il était un fainéant, un ivrogne, un goinfre, un noceur, un cerveau malade, ou, comme l’’écrivait un certain Gaucher, un obsédé sexuel...
    La presse de ces années 1920-1939 est riche de ces horreurs. Elles sont aujourd’’hui oubliées. Tant mieux. Mais elles ont fait grand mal. Il faudrait que des historiens relisent ces articles nauséabonds. L’œ’Œuvre et Le Canard enchaîné y ont joué un rôle particulièrement sournois. On ne saurait résumer. Ce dont je me souviens, et dont je garde un sentiment de souffrance, c’’est que les hommes d’’Action française étaient tous des fanatiques, des violents, sectaires, sans scrupule, capables des pires choses, des gens aux mœœurs dépravées, sans foi ni loi. J’’en étais effrayé.
    Philippe Daudet est mort dans des conditions qui dénoncent un assassinat (3). Son père a cherché la vérité. Parmi ceux qu’’il accusait, le chauffeur de taxi qui avait transporté l’’enfant lui intenta un procès en diffamation. Chose scandaleuse, Léon Daudet fut condamné à cinq ans de prison et 1 500 francs d’’amende. Les comptes rendus permettent de revivre les audiences. Pour qu’’un jury – car en ce temps-là les procès de presse étaient soumis aux assises, afin que ce soit l’’opinion publique elle-même qui se prononce – condamne aussi sévèrement alors que la bonne foi méritait l’’acquittement, il fallait que l’’inculpé inspirât du mépris. L’’affaire de Philippe Daudet démontre quel degré de haine les campagnes de presse avaient atteint.
    Assassinats
    Ces campagnes accompagnaient les meurtres dont étaient victimes les hommes d’’A.F. Philippe Daudet est mort le 25 novembre 1923. Quelques mois auparavant, le 22 janvier 1923, Marius Plateau, héros et grand blessé de la guerre, chef des camelots du Roi, avait été assassiné par Germaine Berton. Celle-ci n’’avait pu abattre Maurras le 21 janvier à la messe de Louis XVI. Elle se rattrapa le lendemain.
    En décembre 1923, Germaine Berton fut acquittée. Je me souviens de la réflexion que fit, devant moi, un brave homme qui était un homme brave, à propos de l’’assassinat de Plateau. Les anciens combattants auraient manifesté leur colère si Plateau n’’avait pas été d’’A.F... Car l’’A.F. c’’est la violence. Tant pis pour ceux qui osent se défendre ! C’’est pourtant presque toujours du même côté que sont les assaillants : la longue série des assassinats politiques a la gauche pour auteur. L’’horrible liste est instructive.
    Les morts se succèdent. Les victimes sont de droite. Maurras l’a échappé belle. À sa place, Berger (4) qui travaille à l’’A.F. est abattu : son assassin s’’est trompé de cible... Il est absolument nécessaire de publier la liste des victimes. Elles sont ignorées aujourd’’hui. Or ces années sanglantes sont une terrible leçon. Rappelons les noms qui nous sont familiers, à nous seuls, hélas. C’est un devoir de mémoire, de piété. Ces années sont marquées par le sang d’’innocents. L’’hécatombe est lourde.
    La lettre à Schrameck
    Le Cartel des gauches succède le 11 mai 1924 à la Chambre bleu horizon. Les tueries se multiplient à Paris, en province, à Marseille... Ainsi, le 23 avril 1925, les communistes tuaient par balle quatre membres des Jeunesses patriotes qui sortaient d’’une réunion, rue Damrémont. Il y avait des blessés. L’’un d’eux était mon confrère et ami Émile Meaux (plus tard vice-président de la Légion). Le mal révolutionnaire étendait son empire.
    Le coup d’’arrêt fut donné par la lettre à Schrameck (5). La menace de Maurras porta : le ministre de l’’Intérieur eut peur ; sa responsabilité personnelle entraînait le châtiment ; il céda.
    Une étude brève mais complète serait un enseignement incomparable. Comment arrêter une tyrannie sanguinaire ? Comment en finir avec le terrorisme ? Le témoignage en justice de Maritain, défendant notre maître, vaut d’être lu, ou relu : « Il faut que la bienfaisance de l’’acte héroïque que Maurras eut l’’audace et le courage d’accomplir soit parfaitement établie. Cela s’’impose. Sinon la perfidie aura grande facilité à changer en mal ce qui fut un remède sauveur. » La lettre à Schrameck, incomprise, fait sa partie dans le chœœur qui maudit la cruauté des gens d’’A.F. Leur courage effraie les prétendus bienpensants.
    Le succès total ainsi remporté permit, un peu plus tard, de couper court aux dangers que faisaient courir à la paix et aux rapports franco-italiens les partisans d’’Haïlé Sélassié, qui agissaient dans l’’anonymat. La révélation de leurs noms désignait quels seraient les responsables. [Voir l’’enjeu : Mussolini, le Brenner, Dollfuss, puis... l’’Anschlluss…] Le précédent de l’’affaire Schrameck était dans les esprits (6).
    “La violence au service de la raison”
    L'’occasion s'’offre de montrer avec quelle mesure se fait la politique d’’Action française. La violence au service de la raison supplée à l’’absence du droit dont souffre notre régime. Parce que la force est employée pour éviter un mal ou arriver au bien, elle est maniée avec prudence. On la montre pour n’’avoir pas à s’’en servir. Nos mains sont pures. Nos maîtres ont rejeté des disciples qui allaient au-delà du juste. Votre père a mis à sa place, c’’est-à-dire au ban de la société, la Cagoule. Il a trouvé le nom qui ridiculisait, et donc amoindrissait la force mauvaise. Aux camelots, nous nous sommes séparés d’’hommes qui étaient de bonne volonté mais se conduisaient facilement en brutes. Nous qui voulons toujours raison garder.”
    La lettre était sévère. Les coups pleuvaient de partout : anarchistes, pacifistes, germanophiles, communistes, radicaux, francs-maçons, métèques, socialistes, démocrates-chrétiens — et j’’en oublie. Il y avait aussi l’’aide que leur apportaient les timorés, les tièdes, les ambitieux qui cherchaient des places.
    Sans doute, la supériorité intellectuelle de l’’A.F. s’’imposait. À Paris, le Quartier latin en était l’’incontestable manifestation. Là se préparait l’’avenir, là se renouvelaient les générations. Chaque année, à la rentrée universitaire, la salle Bullier était comble. Des maîtres, hautement qualifiés et respectés, venaient déclarer publiquement leur ralliement. Pour le droit, un Martin, un Ernest Perrot, un Charles Benoist... Les revues littéraires avaient de nombreux rédacteurs amis de l’’A.F., un Thibaudet, un Jouhandeau, un Eugène Marsan, un Henri Massis et des philosophes, et des poètes, et des religieux. Maurras avait été un des fondateurs de la Revue universelle, à l’’origine dirigée conjointement par Bainville et Maritain. Daudet rayonnait chaque semaine dans l’’excellent Candide. Toute une jeunesse se pressait aux débuts de Je suis partout (qui, depuis...).
    Mais l’’opinion hostile ne décolérait pas. Elle possédait la puissance, celle du pouvoir et celle de l’’argent (les Lederlin, les Hennessy et tutti quanti). La plus grande partie de la presse était ennemie de l’’A.F. En tête, L’œ’Œuvre, L’’Huma, Le Populaire, Le Quotidien, et plus particulièrement pour la province, L’’Ouest-Éclair de l’’abbé Trochu en Bretagne, La Dépêche de Toulouse, Le Populaire du Centre, et tant d’autres. Avec un style différent, il y avait Le Temps.
    Les mouvements d’’opinion se fabriquent le plus souvent sans scrupule ; tout autre est l’effort de rechercher le réel, la vérité, le bien.
    Accusations vaticanes
    L’’intelligence applaudissait Maurras et elle admirait son œœuvre. En 1923, l’’Académie française lui préféra un inconnu du monde littéraire. Daudet avait imposé son talent d’’orateur à la Chambre des députés. Il cessa d’être parlementaire quand se termina son mandat.
    Le contraste est net. D’’un côté la raison est satisfaite par la pertinence des démonstrations, dont la justesse est régulièrement confirmée par les événements. De l’’autre côté se dresse une opposition farouche. C’’est elle qui gagne sur le terre à terre. La force matérielle l’’emporte. 1940 approchait.
    Un véritable séisme se produisit le 25 décembre 1926. Rome condamna l’’Action française. Il faut écrire avec délicatesse des années douloureuses. Si le travail est fait comme il doit l’’être, dans la sérénité de la vérité, ce sera particulièrement bon. La Providence a permis que l’’épreuve – dont les conséquences se font encore sentir – soit surmontée. Les hommes se sont trompés. L'’Église, dont ils ont voulu se servir, s’'est prononcée, puis s’’est rétractée en 1939. Il n’’y a pas eu de condamnation doctrinale. Mais toute la haine a trouvé la plus invraisemblable justification dans les accusations venant du Vatican. Nous étions des misérables.
    Et nous sommes restés fidèles à l’’Église, à la France, au Roi. À nous-mêmes.
    Antoine MURAT L’’Action Française 2000 du 18 au 31 mai 2006
    (1) Paul Deschanel élu président de la République en 1920 en remplacement de Raymond Poincaré.
    (2) Georges Valois, directeur de la Nouvelle Librairie nationale, se sépare de l’’Action française en 1925 et fonde “le Faisceau”.
    (3) Philippe Daudet, fils de Léon Daudet et âgé de 14 ans, assassiné par les anarchistes en novembre 1923.
    (4) Ernest Berger, trésorier de la Ligue d’’Action française, assassiné dans un escalier du métro Saint-Lazare le 28 mai 1925 (cf. L’’AF 2000 du 7/7/2005).
    (5) Abraham Schrameck, ministre de l’’Intérieur du gouvernement du Cartel des Gauches. Il laissait les communistes et les anarchistes attaquer impunément les patriotes. Maurras l’’ayant rendu personnellement responsable dans une lettre fameuse, les agressions cessèrent (1925).
    (6) En 1935, Maurras menaça de faire abattre les cent quarante parlementaires qui avaient approuvé les sanctions décidées par la Société des nations contre l’’Italie qui avait envahi l’’Ethiopie. Le vote des parlementaires risquait de jeter l’’Italie dans les bras de l’’Allemagne hitlérienne, ce qui arriva.

  • Jean-Marie Le Pen & Bruno Gollnisch "Quel avenir pour la droite nationale ?" arch 2012

  • « Fatigue du sens » de Richard Millet

    Polémia a publié récemment un article sur « La révolte des intellectuels ». L’essai fulgurant de Richard Millet, Fatigue du sens, en est l’illustration. Didier Marc présente ici l’œuvre de l’ « écrivain prolifique et magnifique » qui en est l’auteur : le témoignage courageux et passionné d’un écrivain-guerrier pour qui « l’Europe tout entière n’est plus qu’une déchirure raciale dont l’islam et l’antiracisme sont les fourriers et le libéralisme le grand ordonnateur ».

    Richard Millet est un écrivain prolifique et magnifique. Son œuvre comprend une cinquantaine de livres, des romans et des essais, tous écrits dans une langue et un style qui n’ont guère d’équivalent dans la littérature française contemporaine.

    Le sentiment de la langue
    L’auteur du Sentiment de la langue (1), ouvrage qui a obtenu le Prix de l’essai de l’Académie française en 1994, est né en Haute-Corrèze et a vécu au Liban de six à quatorze ans, double enracinement que l’on retrouve dans toute son œuvre. Le pays de sa prime enfance c’est celui des hauts plateaux du Limousin, celui de Siom, son village entre Tulle et Aubusson, un pays « obscur entre l’eau, le granit et le ciel », aux gens repliés « dans les éternelles postures primitives ». Puis viendra le Liban et Beyrouth, cette ville pleine d’odeurs, de « chants d’oiseaux et de cris d’enfants », où il devient adolescent « dans un creuset de langues, de vocables et d’accents [qui] incitait à la tolérance », mais où, plus tard, il éprouvera « au plus haut le fait de vivre tout en achevant de [se] séparer de l’espèce humaine ».
    Ces lieux de mémoire lui inspireront la plupart de ses livres, parmi lesquels deux sont particulièrement emblématiques : Ma vie parmi les ombres (2) pour la Corrèze, et La Confession négative (3) pour le Liban.
    Le premier est un roman autobiographique, une plongée dans l’univers crépusculaire, funèbre, d’un monde rural que ses habitants abandonnent et qui meurt ; c’est une sorte de requiem pour une civilisation millénaire qui disparaît. C’est là qu’il erre, « perdu ou sauvé par l’écriture, ombre parmi les grandes ombres de Siom ». Ce livre pourrait être placé sous l’invocation de Patrice de la Tour du Pin selon lequel « les pays qui n’ont plus de légendes sont condamnés à mourir de froid ».

    Confessions négatives
    Le second livre, La Confession négative, est également autobiographique. C’est le récit de l’engagement de l’auteur, alors âgé de 22 ans, à Beyrouth aux côtés des chrétiens maronites et de leurs phalanges armées, lors de la guerre civile de 1975-1976. Millet était venu au Liban « chercher la poésie », et il n’y a trouvé que « la fleur inverse de [sa] propre abjection ». Ce mot renvoie sans doute, comme l’a souligné le critique Richard Blin (4), aux Fleurs du mal, « livre atroce », disait Baudelaire, dans lequel « j’ai mis tout mon cœur, toute ma haine ». Dans son journal, Mon cœur mis à nu, il écrivait aussi : « Il n’y a de grand parmi les hommes que le poète, le prêtre et le soldat. L’homme qui chante, l’homme qui bénit, l’homme qui sacrifie et se sacrifie ». C’est à ces hauteurs (celles où l’on côtoie Jünger, Malaparte ou Malraux) que se situe Richard Millet dans cet admirable récit qu’il définit lui-même comme un « opéra baroque ».
    Après le Liban, il regagnera l’Europe « où les hommes ne croient plus à rien et où les ormes sont morts de maladie » et consacrera une part importante de son œuvre à défendre et illustrer la langue française, notamment avec sa trilogie sur Le sentiment de la langue.

    Langue sans appartenance, nationalité sans fondement…
    Cet amour du français se retrouve dans l’essai qu’il vient de publier sous le titre Fatigue du sens. Il y dénonce, en effet, le déclin de notre langue devenue « simple outil de communication, d’information, de propagande ». Le français d’aujourd’hui, le « sous-français contemporain […] est une langue sans appartenance véritable, de la même façon qu’il existe des nationalités ou des identités sans fondement ». En d’autres termes, le déclin de la langue est consubstantiel à la décadence de la nation. On assiste ainsi aujourd’hui à une véritable « tiers-mondisation des langues nationales par quoi le libéralisme établit le règne du Marché ».

    Le cri de douleur d’un écrivain français, soucieux des origines
    Ce thème n’est toutefois qu’un des aspects de cet essai qui est avant tout le cri de douleur d’un écrivain français qui a le « vaste souci de l’origine » et s’interroge sur « ce qu’il advient du sens de la nation et de [son] identité devant une immigration extra-européenne qui la conteste comme valeur et […] ne peut que la détruire, non pas avec l’intention de le faire mais parce que l’illimitation de son nombre et son assentiment aux diktats du libéralisme international rencontrent cette terrible fatigue du sens qui affecte les Européens de souche ». Par ce propos liminaire, le ton du livre est donné. Mais Millet n’est ni un pamphlétaire ni un provocateur. C’est un écrivain de souche française qui clame son appartenance à un peuple qui n’est plus aujourd’hui qu’une « population – une variabilité statistique ». Le peuple français, « parfaite synthèse » des Latins, des Celtes et des Germains, « ne peut qu’entrer en conflit avec une immigration extra-européenne » devenue massive.

    L’immigré, figure emblématique de la société post-moderne
    Cette immigration, estime-t-il, est devenue un « cauchemar », pour les autochtones comme pour les immigrés, car elle n’est, sous tous ses aspects, qu’un « trafic d’êtres humains où les intérêts mafieux rencontrent ceux du capitalisme international ». Il n’hésite pas à dire que « seuls les imbéciles et les propagandistes du Bien » peuvent continuer à prétendre que l’immigration est une « chance pour la France ». Pour lui, elle est, au contraire, porteuse d’une « guerre civile innommée ». Elle est devenue une idéologie, l’acmé de la pensée dominante, et l’immigré (le clandestin, le sans-papiers, le Rom) non seulement le nouveau prolétaire, mais la figure emblématique de la société post-moderne.
    Ecrivain enraciné dans le sol français, dans la « vieille terre de la langue », Richard Millet ne peut se résoudre à « voir des minarets se dresser sur le plateau de Millevaches […] déjà défiguré par des éoliennes ». Il souffre de ne plus se reconnaître dans le pays qui est le sien, qui a honte de lui-même et ne cesse de se repentir et de se renier. Il se demande « comment être le citoyen d’un pays dont Yannick Noah, « cet histrion du Bien, miroir de l’insignifiance française, symbole de l’idéologie mondialiste » est la personnalité préférée. La France n’est plus qu’un « grand corps épuisé », un « non-lieu » incrusté dans une « mosaïque de non-lieux labellisés » (l’Europe, le monde).

    Français de sang
    Dans la même veine, il stigmatise l’idéologie racialiste du métissage généralisé et l’antiracisme, cet « appareil idéologique d’Etat » qui « finira par jeter l’opprobre sur ceux qui, n’appartenant à aucune minorité visible, ne sont que des Français de souche », expression à laquelle il préfère celle de « Français de sang ».
    Comment en est-on arrivé là ? « C’est dans l’enseignement que tout s’est joué », énonce fort justement l’auteur. Ancien professeur dans la banlieue sud-est de Paris, il a pris conscience que face à une majorité d’élèves issus de l’immigration il ne pouvait plus « dire nous, ni renvoyer à un champ référentiel historique, géographique, culturel, religieux commun ». Ce constat l’a amené à renoncer à la « conception intégrationniste » de l’enseignement qu’il avait fait sienne et à abandonner ce métier. Mais il n’oublie pas de pointer également la responsabilité des idéologues et des pédagogues qui ont « mis à mal le système éducatif français au nom d’idéaux égalitaristes ». Ils ont notamment, au nom du fameux « apprendre à apprendre » cher aux « experts » en sciences de l’éducation, vidé la notion d’apprentissage de son sens. « Pourquoi apprendre et quel savoir », s’interroge l’ancien professeur, « lorsque l’idée de connaissance obéit à la logique horizontale et que la haine de l’intelligence, de l’héritage, de la profondeur, de l’effort est une des caractéristiques du monde contemporain ! »
    Sans craindre le reproche incapacitant d’islamophobie, il écrit que l’islam est incompatible avec le christianisme européen et que sa « ruse suprême est de faire croire qu’il n’a rien à voir avec l’islamisme ». Il considère que l’islam, devenu, volens nolens, la deuxième religion en France, est un « universalisme expansif et réducteur ».

    L’Europe, espace de disneylandisation ethnique
    Millet n’est cependant pas un anti-immigré obsessionnel, comme voudraient le faire croire tous ceux, et ils sont nombreux, que ses idées insupportent et qui le détestent. Il n’hésite pas à montrer du doigt la figure du « Français de souche fatigué d’être lui-même au point de devenir l’esclave de […] sa veulerie, de sa médiocrité, de son acrimonie petite-bourgeoise… ». Il condamne également la « sous-américanisation » de la France et, au-delà, de l’Europe qui sont devenues « un espace de dysneylandisation ethnique […], le modèle du “parc humain” (5) de l’avenir où l’esprit est mis à mal par le divertissement et le spectacle ». Il se sent en exil, enfin, dans ce monde d’aujourd’hui que gouvernent « la Loi, la Tolérance, le Bien, l’Humanité » et que régentent les « lobbies sexuels, religieux, ethniques, régionalistes, maçonniques, etc. ».
    En écrivant, dans une phrase qui pourrait résumer l’ensemble de son livre, « l’Europe tout entière n’est plus qu’une déchirure raciale dont l’islam et l’antiracisme sont les fourriers et le libéralisme le grand ordonnateur », Richard Millet a sans doute encore élargi le cercle de ses contempteurs. Mais il n’en a cure, car son essai, scandaleux pour la doxa et tous les bien-pensants du politiquement correct, est un véritable livre de combat. Il constitue, malgré parfois certaines généralisations un peu excessives, un ensemble de « fragments en forme de carreaux d’arbalètes » décochés sur le « monde horizontal » qui est le nôtre, c’est-à-dire le monde qui a renoncé « à toutes les valeurs de la verticalité ». Fatigue du sens est le témoignage courageux et passionné d’un écrivain-guerrier.
    Didier Marc , 6/07/2011 http://www.polemia.com
    Richard Millet, Fatigue du sens, éd. Pierre-Guillaume de Roux, 2011, 154 pages, 16 €.
    Notes
    (1) Le Sentiment de la langue, I, II, III, La Table Ronde, puis coll. Petite Vermillon, 2003.
    (2) Gallimard, 2003, puis Folio, 2005.
    (3) Gallimard, 2009.
    (4) In Le matricule des anges,
    (5) Cf. Allusion à Peter Sloterdijk, n° 100, février 2009. Règles pour le parc humain. Une lettre en réponse à la Lettre sur l’Humanisme de Heidegger, Paris, Editions Mille et Une Nuits, « La petite collection », 2000.

  • Joie du vivre-ensemble : des Africains attaquent un camp de roms à Saint-Denis

    PARIS (NOVOpress) – Alors que Manuel Valls se livre à un bel exercice de premier ministrable via le JDD (sondages favorables, plus photo sarkozyste en Camargue, etc.), le réel se rappelle à son bon souvenir. Surtout lorsque le vivre-ensemble faillit un nouvelle fois.

     

    Pour preuve, l’attaque qui a blessé deux roms dans un camp près de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) dans le nuit de vendredi à samedi. Une quinzaine d’Africains et de Nord-Africains, armés de barres de fer, de battes de baseball et portant des casques se sont introduits dans le camp situé près du Stade de France. Là, ils ont ont dégradé cinq véhicules utilitaires dans lesquels les roms dormaient et c’est ainsi qu’ils ont blessé deux d’entre eux.

    Selon la préfecture de Seine-Saint-Denis, cette expédition aurait eu lieu car les agresseurs étaient « excédés par le tapage nocturne ».

    A noter que malgré la présence d’un système de vidéosurveillance, aucun suspect n’a été interpellé pour l’heure.

    http://fr.novopress.info

  • Les failles du Système : les repérer, les analyser, les exploiter – Intervention de Michel Geoffroy

    Introduction
    Lors de la Troisième Journée d’étude de la réinformation, organisée par Polémia, le 16 octobre 2010, à Paris, Michel Geoffroy s’est attaché à analyser les failles du système mondialiste, condamné à disparaître comme a disparu le système communiste. Mais l’histoire est comme l’herbe, on ne la voit pas… pousser. Il faut donc apprendre à détecter les signaux faibles ce qui procède de la réinformation.
    Par définition les signaux faibles ne figurent pas dans les gros titres des quotidiens et ne passent pas au « Journal de 20h ». Il faut donc apprendre à les découvrir car ils sont souvent cachés sous le fatras de « l’information » sidérante. En outre, les signes faibles ne bénéficient pas de l’effet d’orchestration, à la différence des faits politiquement corrects. Il faut donc une mise en perspective pour comprendre leur signification et leur dimension.
    Pour une simplication de lecture, le texte de l’intervention de Michel Geoffroy sera présenté en cinq parties sous les titres suivants :
        Les trois murs du système mondialiste
        Les similitudes entre le système mondialiste et le système soviétique
        L’ébranlement du mur médiatique : apprendre à détecter les signaux faibles
        Les fissures du mur médiatique : la montée de nouvelles dissidences
        Les fissures du mur médiatique : l’apparition de nouvelles lignes de fracture sociale
    1er Partie Les trois murs du système mondialiste
    La première partie de l’intervention de Michel Geoffroy est consacrée à la description des « trois murs » sur lesquels s’appuie le système mondialiste : le mur des intérêts économiques, le mur du politiquement correct, le mur médiatique.
    Le Système qui s’est imposé dans les pays occidentaux s’appuie donc sur trois murs :
    - le mur des intérêts économiques : c’est à dire celui des entreprises transnationales et des banques qui sont les seules vraies bénéficiaires du libre – échangisme mondialiste ;
    - le mur du politiquement correct ;
    - le mur médiatique : c’est le plus nouveau par rapport aux anciennes tyrannies car il se présente sous les apparences de la liberté, de la transparence et d’un bien de consommation.
    Ces trois murs se renforcent mutuellement: ainsi l’appareil médiatique occidental, principal vecteur du politiquement correct, est largement de nos jours dans les mains des puissances d’argent.
    On s’attachera plus particulièrement au mur médiatique.
    Le mur médiatique est idéologique : il se présente sous les dehors de l’objectivité (de « l’information ») mais il véhicule une vue du monde particulière qui est celle de la super-classe dirigeante et qui s’articule autour des principaux tabous suivants:
        L’idéologie des droits de l’homme ;
        La promotion du déracinement et du cosmopolitisme c’est à dire de l’homme réduit à un atome social et sans obligations vis à vis de sa communauté ;
        L’égalitarisme et la négation des différences humaines ; Le libre échangisme mondialiste (et les bienfaits de la disparition des frontières et des Etats) ;
        La culpabilisation des européens.
    Le mur médiatique repose sur un décalage entre le monde réel et celui qui est construit et idéalisé par l’appareil des médias c’est à dire des écrans. Au début (années 1990), ce décalage était relativement limité, mais aujourd’hui il s’est accentué.
    Le monde des médias comme celui de la publicité est différent du monde réel.
    Le mur médiatique est enfin un filtre qui présente positivement la mise en œuvre de cette idéologie, qui ne donne la parole qu’à ses partisans, qui passe sous silence ses effets déplaisants et qui diabolise ceux qui la contestent.
    2e Partie Les similitudes entre le système mondialiste et le système soviétique
    Bien qu’il ait été mis en place après la chute du communisme en Europe, le Système présente un certain nombre de similitudes avec le système soviétique :
        une oligarchie dominante : la super classe mondiale ;
        une concentration des pouvoirs : politiques, économiques, culturels et médiatiques ;
        une idéologisation omniprésente de la réalité : au travers du filtre médiatique ;
        un système qui repose sur la contrainte (mais non physique) :
        - la censure politiquement correcte des opinions, la réduction de la souveraineté des Etats ;
        - la peur de perdre son emploi pour un nombre croissant d’occidentaux, c’est à dire la menace de la mort économique ;
        - le développement du contrôle social au nom de la sécurité (« lutte contre le terrorisme ») ;
        - la menace économique et militaire (ex. le chantage des multinationales en cas de second vote négatif des Islandais, faire revoter quand le résultat ne convient pas).
    Un système utopique
    La principale similitude tient au fait que ce système repose sur l’utopie.
    L’accent mis sur la rationalité économique ne doit pas faire oublier que ce Système repose sur l’utopie (hérésie) du gouvernement mondial et de l’unification du genre humain : c’est-à-dire sur une dérivée de l’utopie égalitaire et comme telle condamnée par le mouvement de la vie et par l’épreuve des faits. Il repose aussi sur l’utopie du contrôle total (par une petite minorité éclairée: la super classe mondiale).
    Au surplus l’utopie du système est incohérente entre ses différentes composantes, à la différence du marxisme qui était un bloc.
    Exemples :
        – elle prône la négation des races mais veut le métissage et elle reconnaît l’identité noire ;
        – elle diabolise la promotion de l’identité européenne sous le nom de racisme, mais elle favorise tous les autres communautarismes ;
        – elle adopte une attitude incohérente vis à vis de l’Islam : elle l’instrumente dans l’immigration comme moyen d’affaiblir les Européens (après l’avoir instrumenté contre l’Union Soviétique). Mais elle prétend aussi le combattre sous le nom d’intégrisme (alors que beaucoup de musulmans perçoivent la mise en cause de l’intégrisme avant tout comme une atteinte contre leur religion).
    Enfin cette utopie est d’autant plus fragile qu’à la différence de l’URSS le Système ne peut se fonder sur des succès visibles (comme la victoire sur l’Allemagne, l’industrialisation, la puissance militaire, la sécurité sociale ou la conquête spatiale pour l’URSS) qui contribueraient à le conforter dans le cœur de la population.
    Son seul succès est négatif : il découle justement de l’échec du communisme comme alternative au capitalisme (c’est la fin de l’histoire selon Fukuyama : le libéralisme vainqueur par KO).
    Mais en fait le Système a hérité de l’abondance matérielle qui a été construite antérieurement à sa mise en place et fondée sur des principes différents du sien. En outre il ne peut pas vraiment la garantir dans la durée pour les Européens.
    Parce qu’il repose sur l’utopie comme l’Union soviétique, le Système est condamné, comme elle, à disparaître. Le Mur médiatique tombera comme est tombé le mur de Berlin et pour les mêmes raisons : les réalités viendront à bout de l’idéologie !
    Un système contredit par les faits
    Le Système est donc susceptible d’être contredit en permanence par les faits, comme le marxisme.
    Nous vivons justement dans une période où les promesses et les mensonges du Système apparaissent de plus en plus sous leur vrai jour. Nous vivons en effet aujourd’hui à l’âge des conséquences : c’est à dire de la découverte par le plus grand nombre des conséquences fatales, et surtout de plus en plus désagréables, des politiques qui ont été mises en œuvre au cours du dernier quart du XXème siècle dans le monde occidental et qui ont justement donné naissance au Système dans lequel nous vivons et dont les effets pervers apparaissent de plus en plus. C’est ce qu’en langage médiatique on nomme une « crise ».
    L’âge des conséquences est donc l’âge des crises, c’est à dire la découverte des différentes impasses dans lesquelles on nous a conduits et dont nous ne pourrons plus sortir que dans la douleur et sans doute aussi dans l’affrontement. L’âge des crises est donc aussi l’âge de La violence qui vient, (Eric Pougin de La Maisonneuve, Général de division, Arléa, 1997), c’est à dire celui de l’histoire dont les occidentaux avaient oublié un peu vite le côté tragique et conflictuel.
    Cinq impasses majeures qui sont aussi cinq crises :
        – l’impasse de la dénatalité européenne ;
        – l’impasse de l’immigration africaine et musulmane de peuplement en Europe ;
        – l’impasse de la supranationalité européenne et de la prétendue gouvernance mondiale ;
        – l’impasse du libre–échangisme mondialiste ;
        – l’impasse de l’idéologie compassionnelle des droits de l’homme ; mais il y en d’autres !
    L’âge des conséquences L’âge des conséquences (des « crises ») contribue donc à ébranler de plus en plus le mur médiatique sur lequel repose le Système.
    Il est très difficile de lutter contre les croyances idéologiques car elles ne reposent pas sur la raison.
    Les faits historiques et sociaux sont rarement perceptibles au plus grand nombre (qui se préoccupe avant tout du court terme).
    Des échecs n’affaiblissent pas enfin immédiatement une idéologie : ils peuvent au contraire conduire
        – à sa radicalisation : exemple l’échec de la doctrine de « l’intégration » des immigrés débouche sur « la discrimination positive » c’est à dire encore plus d’intégration ;
        – au phénomène de la NEP (Nouvelle politique économique, un système économique établi par Lénine en 1921, NDLR) : admettre provisoirement une entorse au dogme pour survivre politiquement et continuer de plus belle ensuite.
    C’est en réalité l’expérience personnelle contraire qui conduit à remettre en cause une idéologie, qui est une croyance : comme circuler en Trabant sur les autoroutes allemandes et se faire dépasser par les BMW et les Mercedes, conduit à douter de la supériorité du socialisme !
    L’information existentielle dément l’information mimétique
    Le discours dominant pouvait avoir une certaine crédibilité tant que ses effets collatéraux restaient d’une ampleur limitée (les chiffres de l’immigration, du chômage et de l’insécurité en 1981 sont sans commune mesure avec ceux d’aujourd’hui), tant que ceux qui les subissaient restaient peu nombreux au regard de la population et tant qu’il était possible d’occulter certains faits.
    Mais aujourd’hui ce n’est plus le cas : les commandements de l’idéologie dominante se trouvent contredits par l’expérience personnelle d’un nombre croissant de personnes.
    Ainsi par exemple, la présentation compassionnelle de l’immigration, qui est le discours de l’oligarchie, est de plus en plus décalée par rapport à l’expérience personnelle des Européens de souche :
        – il suffit de sortir dans les rues, de mener ses enfants à l’école publique, de fréquenter l’hôpital ou la sécurité sociale, d’aller dans une grande surface (produits hallal) ou de prendre les transports en commun pour mesurer la progression rapide de l’africanisation et de l’islamisation ;
        – un nombre croissant de français ont donc le sentiment de ne plus vivre dans le même pays tout simplement parce que le nombre d’immigrés a cru très sensiblement (et bien au delà du discours officiel). Les violences et dégradation urbaines sont aussi plus visibles car tout simplement plus massives (ex émeutes du ramadan 2005). De même l’islam devient plus visible à mesure que la population musulmane augmente.
    Ces expériences journalières frappent de contradiction l’idéologie compassionnelle de l’immigration ; elles montrent :
        – qu’il y de plus en plus d’endroits où les « minorités » sont en majorité ; – que toutes les personnes d’origine immigrée ne sont pas animées d’un amour sans borne pour la France et les Français ;
        – que des Noirs revendiquent dans l’espace public leur négritude (CRAN) et que les musulmans leur islam, au lieu de chercher à se fondre dans l’identité française.
    Il s’agit là d’un phénomène de longue durée: il y a accumulation de perceptions qui finissent par créer une conviction contraire au dogme dominant.
    3e Partie L’ébranlement du mur médiatique : apprendre à détecter les signaux faibles
    L’histoire est comme l’herbe, on ne la voit pas … pousser
    L’ébranlement du mur médiatique produit pour le moment des « signaux faibles » Il s’agit encore de « signaux faibles », parce qu’ils sont soit
    – dénaturés par le système médiatique quand ils ne sont pas purement et simplement censurés
    – les prodromes d’un mouvement qui va s’amplifier. Ce n’est souvent que rétroactivement que l’on peut se rendre compte de leur existence et de leur importance. Car l’histoire est comme l’herbe : on ne la voit pas pousser…
    Mais néanmoins ces signaux sont visibles et audibles pour peu qu’on s’efforce de les détecter. Tenter de repérer les signaux faibles procède de la réinformation.
    Apprendre à détecter les signaux faibles :
    Par définition les signaux faibles ne figurent pas dans les gros titres des quotidiens et ne passent pas au « journal de 20h ». Il faut donc apprendre à les découvrir car ils sont souvent cachés sous le fatras de « l’information » sidérante.
    Quelques suggestions
    a) Diversifier au maximum les sources d’information :
    Comme ces faits sont en général occultés ou dénaturés dans les médias nationaux (qui suivent la ligne fixée par la dépêche de l’AFP et les journaux radiophoniques du matin, qui sont chargés de donner le ton chaque jour), on ne peut les trouver qu’en multipliant les sources.
    Exemples :
        – Internet : d’après le MRAP le site Fde souche est plus fréquenté que les sites du PS et de l’UMP (Le Monde du 10/3/2010). Voir aussi dans l’affaire Bettencourt le rôle joué par internet (Mediapart) dans la diffusion de certains documents mis en ligne ;
        – Les médias étrangers, en général moins censurés qu’en France ;
        – Les médias professionnels/ spécialisés, parfois plus prolixes sur certains faits occultés.
    b) Apprendre à lire les entrefilets :
    C’est généralement là que se trouvent les signaux faibles, puisque ceux ci ne figurent pas dans les gros titres.
    Ils comportent souvent des informations intéressantes, en particulier quand elles sont l’écho d’informations étrangères (se reporter alors aux sources qui sont citées dans la dépêche).
    On peut se hasarder d’ailleurs à une loi plus générale : la qualité de l’information écrite est inversement proportionnelle à sa longueur.
    Souvent certains faits intéressants sont volontairement noyés en effet dans des commentaires longs et contradictoires (c’est d’ailleurs une technique de désinformation). Dans le domaine audio-visuel c’est plutôt la loi inverse qui s’applique : plus c’est court plus le risque de déformation est grand (images choc, interview coupées, petites phrases etc.)
    c) Savoir utiliser la boussole à indiquer le sud :
    Certaines informations doivent en effet être lues à l’envers pour trouver la vérité, comme en Union soviétique ! Cela implique de savoir décoder le langage médiatique ;
    Exemples :
        – un vocabulaire dévalorisant/inquiétant pour désigner un mouvement, une manifestation ou des idées (populiste, xénophobe, islamophobe, raciste, extrémiste, ultra nationaliste, dangereux, dérapage, tollé, etc…). Ce vocabulaire signifie au contraire que ces idées/mouvements/actions ne sont pas extrémistes mais populaires; c’est à dire qu’ils rencontrent un écho certain dans la population autochtone. Il s’agit de faits dénaturés par le système médiatique pour leur donner une autre signification plus conforme à l’idéologie dominante : en général leur polarité est donc inversée puisque le système repose sur le renversement des valeurs.
        – a contrario, quand la tonalité est positive, c’est vraisemblablement qu’on est en présence de comportements ou d’idées politiquement corrects : ce sont donc des informationssuspectes (mises en scène) ; Exemple : la façon très souvent positive dont les délits commis par des personnes d’origine immigrée ou de religion musulmane sont généralement traités dans les médias (pour qu’ils restent toujours dans le statut de victime) ; en fait ces informations respectent un code médiatique que l’on peut aisément décrypter ;
        – idem quand les médias mettent en scène des informations sur un mode spectaculaire/émotionnel. Exemple : David Pujadas recommandant sur France 2 d’écarter les enfants lors de la diffusion d’un reportage censé représenter la répression en Iran par de… fausses images du Honduras en décembre 2009) ; c’est le signe d’un emballement médiatique, c’est à dire en général d’une manipulation
    d) Savoir détecter les faits qui n’en sont pas
    Dire que Nicolas Sarkozy « veut » ceci ou cela, c’est une intention qui n’est pas une action ; une action ne produit pas nécessairement le résultat escompté ou ne débouche pas nécessairement
    Exemples :
        – une loi peut ne pas être appliquée (s’il n’y a pas de décret, ou de circulaire) ;
        – voir aussi la promotion bruyante des Etats généraux et Assises les plus divers qui, en général, ne conduisent à aucune révolution… ;
        – la mise en scène de la volition gouvernementale doit se lire en creux : il y a donc bien une « crise » (que l’on ne parvient pas à résoudre) de l’insécurité, du chômage, de la précarité, de l’immigration etc.
    e) Mettre les faits en perspective
    Il suffit d’un papier et d’un crayon (ou d’un micro ordinateur !)
    Le système médiatique repose sur la succession incessante des informations et l’orchestration du spectaculaire à court terme. C’est en faisant un arrêt sur image à chaque fois et des comparaisons temporelles que l’on voit apparaître des choses que le système veut cacher. Car le système use de la méthode de « la grenouille ébouillantée ». Les signes faibles ne bénéficient pas en outre de l’effet d’orchestration, à la différence des faits politiquement corrects : il faut donc une mise en perspective pour comprendre leur signification et leur dimension
    Exemples :
        – la mise en perspective des chiffres : les chiffres successifs des prévisions de croissance revus à la baisse montrent la dégradation de la conjoncture ou la succession des crises « maîtrisées », les bons résultats en matière de sécurité ou les chiffres d’expulsions… un mois donné ;
        – la mise en perspective des mots ; voir, par exemple, la façon dont on rend compte du terrorisme islamique en Russie et en Occident ou, plus simplement les commentaires sur le chômage : « le chômage reculera dans les semaines ou les mois qui viennent » ( N.Sarkozy, les Echos du 26/1/10), « le chômage va continuer d’augmenter au moins jusqu’à mi-2010 » (F.Fillon le BQ du 26/2/10), « pas de baisse du chômage avant 2012 selon pôle emploi » (Les Echos du 24/3/10) ;
        – la mise en perspective des données : c’est elle qui permet de se rendre compte du renforcement permanent de l’arsenal répressif en France depuis 20 ans.
    Cette mise en perspective permet :
    – de mettre en lumière des évolutions ;
    – de faire apparaître des contradictions dans le discours dominant (c’est donc le signe d’un malaise au sein du Système).
    4e Partie Les fissures du mur médiatique : la montée de nouvelles dissidences
    La dissidence « passive »
    Il s’agit de signes « passifs », puisque ces manifestations de dissidence n’ont pas réussi à infléchir durablement le système pour le moment, même si elles traduisent une évolution en profondeur de l’opinion. C’était la plus ancienne forme de dissidence :
    – le vote pour les mouvements et partis qualifiés de « populistes », d’ « extrême-droite », donc de partis qui se posent en rupture avec le système : il concerne désormais la plupart des pays européens, avec des résultats tangibles au plan municipal ou provincial (exemple à Vienne avec 27% pour le FPÖ lors des élections du 10/10/10, soit plus 12 points par rapport à 2005) ;
    – la progression de l’abstention aux élections (exemple les élections européennes où le taux d’abstention est passé de 39 à 57% en 30 ans)
    – le décalage entre les opinions exprimées dans les sondages et les positions de la super-classe dirigeante (« majorité silencieuse) (2)
    La dissidence « active »
    Le fait nouveau est que la dissidence passive cède de plus en plus la place à des manifestations plus « actives » désormais.
    D’abord les partis populistes finissent par exercer une influence politique directe au plan national:  c’est par exemple le cas au Pays Bas, après l’Italie (intégration de la Ligue du nord et de l’alliance nationale dans Forza italia) ; au Danemark avec une participation au gouvernement libéral conservateur; en Suède où la présence de « l’extrême droite » empêche la droite institutionnelle de constituer une majorité sans elle (ou alors avec la gauche).
    Ensuite, on assiste à les actes de révolte populaire directe contre l’établissement politique qui se multiplient :
    Exemples :
        – les manifestations pro-vie en France (censurées par les médias) ;
        – les apéros saucisson en France (réprimés….) ;
        – la révolte des habitants de Stuttgart contre les projets de reconstruction de la gare ou de modification de la durée de la scolarité dans le primaire ;
         – la votation suisse contre les minarets de novembre 2009 ;
        – la mobilisation contre la construction d’une mosquée au « ground zero » à New york (manifestations aussi contre la construction de mosquées en Allemagne) ;
         – le mouvement des tea party aux Etats Unis qui bouscule autant les caciques du parti républicain que les démocrates
         – la crise belge et le développement du discours séparatiste (concernait avant l’Europe du sud principalement)
         – la montée des préoccupations écologistes traduit aussi en partie un phénomène de révolte populaire des primo-occupants contre le bouleversement de leur environnement : mais c’est d’ailleurs pourquoi elle a été récupérée en partie par le Système et instrumentée pour contrer le vote « populiste »
    La revanche asymétrique des « petits » et des mal-pensants
    Ce type de dissidence présente un certain nombre de caractères remarquables :
    a) Auparavant ces phénomènes de dissidence étaient cantonnés à l’univers idéologique de la gauche et de l’extrême gauche (exemples: les appels en faveur des immigrés en situation irrégulière, mouvements contestataires divers, squats etc.…). Le fait nouveau est qu’il exprime désormais des préoccupations dites « de droite » : identitaires, conservatrices, chrétiennes ou reprises à la « gauche », régionalistes et localistes (en Italie la Ligue du Nord ou en Belgique les partisans de la partition) ;
    b) Dans beaucoup de ces cas il s’agit d’une mobilisation des autochtones ;
    c) Elle prend l’établissement à contrepied car elle ne s’effectue pas sur le registre institutionnel habituel (syndical par exemple). Elle utilise aussi des outils nouveaux de mobilisation (internet, réunions surprises). En outre elle aboutit souvent à faire reculer les pouvoirs établis (qui en général se sont prononcés, eux, favorablement pour les projets contestés). Des résultats sont obtenus, malgré une mobilisation hostile des médias et d’une façon générale des pouvoirs institués, c’est à dire de l’oligarchie dominante ;
    d) Cette contestation contribue à dépasser les classifications politiques traditionnelles ;
    e) Il s’agit de la revanche asymétrique des petits contre le Système, de la périphérie contre le centre. On ne reviendra pas sur le fait que la mobilisation via internet a permis plusieurs fois de contourner le carcan médiatique et de faire reculer le Système en France (exemple : la nomination de Jean Sarkozy à l’EPAD ou les révélations sur l’affaire Betancourt) : cet outil asymétrique redonne donc du pouvoir et de l’initiative aux ”petits” , aux exclus du système médiatique, à ceux qui sont en bas (cf. A Touraine : « Les grands mouvements qui peuvent changer notre vie collective viennent d’en bas ». Le Monde des 5 et 6 septembre 2010)
    Voir aussi l’effet de la « menace » du pasteur Terry Jones de « brûler le coran » comme moyen de faire pression sur le gouvernement américain contre le projet de Mosquée à « Ground Zero » Ce sont les réponses à la super classe mondiale qui voulait au contraire révolutionner la société par le haut, grâce à la concentration de tous les pouvoirs ;
    f) Ces réponses sont souvent associées à un discours « de classe » visant spécifiquement la nouvelle classe dirigeante qui ne comprend pas les préoccupations de la population autochtone et qui vit dans un monde privilégié ;
    Exemples en France : la contestation du bling-bling et la mise en lumière des liens entre politiciens et affairistes ;
    g) Elles ont tendance à se multiplier. Le caractère assez général de ces manifestations donne à penser qu’elles peuvent déboucher un jour sur un bouleversement politique durable
    L’usure rapide de l’image des équipes politiques mises en place par le Système :
    – Le cas emblématique de Nicolas.Sarkozy : une dégradation très rapide (2 ans ) et pour la première fois le Premier ministre a eu une image plus favorable que celle du président. Phénomène inconnu jusqu’à présent.
    – L’usure de l’image du messie Obama (selon un sondage Gallup les républicains bénéficieraient d’un avantage de 10 points devant les démocrates aux prochaines législatives : un écart jamais vu à mi-mandat depuis 1942, Bulletin quotidien du 2/9/10).
    – Le dégonflement de l’image du libéral-démocrate Nick Klegg en Angleterre (12% de sympathies en aout soit la moitié par rapport à celles des élections du 6 mai 2010 : Bulletin quotidien du 2/8/10)
    Ces phénomènes expriment le fait que l’hyper médiatisation ne suffit plus à assurer le soutien de la population : ce qui veut dire que le spectacle ne suffit plus à contenir la réalité ; l’opinion est de plus en plus sensible aux faits .
    La libération de la parole à l’encontre des commandements de l’idéologie dominante
    Ce phénomène est remarquable car il touche les fondements idéologiques du Système et alors que ce dernier a mis en place ces dernières années un appareil répressif très développé : mais manifestement cela ne suffit plus. Bien sûr il est encore limité : tous les tabous ne sont pas remis en cause mais ce qui frappe, c’est le fait qu’il touche aussi des membres de l’oligarchie et non pas seulement des « extrémistes » déjà diabolisés par le système:
    Exemples:
        – Les propos de Eric Zemmour sur la délinquance des personnes d’origine étrangère (non sanctionné mais a failli l’être) ; voir aussi les propos de l’avocat général de la cour d’appel de Paris Philippe BILGER – également rappelé à l’ordre – (Bulletin quotidien du 26/3/10) ;
        – Les propos du Préfet Girod de Langlade sur l’africanisation de l’aéroport de Roissy (sanctionné) ;
        – Les propos du ministre de l’Intérieur sur la délinquance des « roms » ;
        – Les propos de Thilo Sarrazin (de la Bundesbank) sur l’islamisation en Allemagne (sanctionné). Il a reçu de nombreuses manifestations de soutien : 18% des allemands déclarent être prêts à voter pour un parti dont il serait le chef (Les Echos du 6/910). Ses propos ont été repris en partie par la CSU de Bavière (Horst Seehofer, Le Monde du 12/10/10) ;
        – Les récentes publications de M.Triballat sur l’immigration ;
        – Les travaux de Hugues Lagrange (Le déni des cultures, éditeur : Seuil 16 septembre 2010, 350p..) qui note la sur-représentation des jeunes issus de l’Afrique sahélienne dans les affaires de délinquance
        – Les propos du cardinal Kasper (l’aéroport de Londres donne le sentiment que l’on arrive dans un pays du tiers monde)
    Ces propos montrent qu’il est de plus en plus difficile de cacher certaines réalités (exemple : la progression de l’immigration africaine), même les privilégiés les constatent !
    5e Partie et Conclusion Les fissures du mur médiatique : l’apparition de nouvelles lignes de fracture sociale
    La fracture jeunes/seniors :
    Entre la France qui travaille et celle qui profite des transferts sociaux :
        – les jeunes seront moins riches que leurs aînés du fait de la crise des systèmes de retraite et de la désindustrialisation ;
        – les adultes de 25/54 ans assurent en France 79% des emplois, alors qu’ils représentent 41% de la population.
    On mesure cette fracture dans les sondages : les seniors ont par exemple une opinion beaucoup plus positive de Nicolas Sarkozy que le reste de la population (ex. sondage IFOP/Paris match : 49% des français reconnaissent l’action du président en matière de lutte contre l’insécurité , mais 69 % des seniors : le Bulletin Quotidien du 9/9/2010). Même si sa bonne image chez les seniors tend à diminuer.
    La fracture entre jeunes autochtones et jeunes allogènes
    Exemples :
        – les phénomènes d’émeutes et de violences contre les jeunes blancs (ex manif du CPE de mars 2006) ;
        – la fracture entre les bénéficiaires de la discrimination positive et ses victimes ;
        – les jeunes issus de l’immigration ont un taux d’activité inférieur à celui des jeunes  autochtones.
    cf. les sondages :
                 – la majorité des jeunes Italiens se déclarent hostiles aux étrangers (étude de la Chambre des députés Les Echos du 19/2/10);
                 – 54% des Russes soutiennent le slogan « la Russie aux Russes » (Sondage Levada AFP du 25/2/10);
                – 45,8% des jeunes français de 18 à 29 ans expriment une forme d’hostilité envers les étrangers selon l’institut SWG (AFP du 18/2/10);
                 – les 16/18 ans ont voté à plus de 50% pour les partis populistes en Autriche en 2008.
    Cela traduit le fait que les Européens de souche découvrent qu’ils sont en réalité les victimes et non les bénéficiaires du Système.
    Le Système se heurte aussi à l’Islam qui est une religion qui produit des effets comparables à ceux d’une idéologie, car elle ignore la distinction entre le temporel et le spirituel. C’est aussi une religion à vocation universaliste mais qui repose sur des principes différents de ceux du Système. Le développement de l’immigration musulmane contribue ainsi à accentuer les oppositions au Système en Europe, car l’islamisation renouvelle la question de l’immigration.
    On notera que ce virage de la jeunesse européenne est occulté par le Système qui continue de véhiculer une image « soixante-huitarde » et « touche pas à mon pote » des jeunes.
    La paupérisation des classes moyennes salariées en Europe :
    Le déclassement de la classe moyenne autochtone (phénomène déjà rencontré dans les pays anglo-saxons, alors que les « minorités » bénéficient d’une attention privilégiée de la part des pouvoirs publics) est encore plus ressenti dans les jeunes générations.
    Car les riches sont devenus plus riches du fait de la mondialisation (par exemple, de 2004 à 2007 le nombre de personnes gagnant plus de 500 000€ a augmenté de 70% (Les Echos du 2/4/2010) et les « défavorisés » ont changé de nature : soit ils se sont enfermés dans des trappes d’inactivité, soit ce sont avant tout des immigrés extra-européens bénéficiaires de prestations sociales qui ne sont donc pas du tout « défavorisés ».
    Il y a de nombreux signaux faibles de la paupérisation : la multiplication des magasins discount, les « petits pleins » aux stations-service, le déclassement relatif des enfants par rapport à leurs parents, l’accession à la propriété plus difficile, la progression du surendettement (+ 20% en 2 ans), les fermetures de commerces autochtones.
    A relever également que dans un certain nombre de pays touchés par la crise financière les manifestations – souvent violentes – des victimes autochtones, contre les représentants de l’oligarchie ; c’est le cas de la Grèce, de l’Islande… (pourtant traditionnellement tranquille).
    C’est le grand retournement par rapport à ce qui s’est produit dans la seconde partie du XXème siècle où l’éventail des revenus s’est réduit.
    C’est aussi un signe manifeste de l’échec de l’oligarchie dominante à assurer l’abondance matérielle pour tous (comme le communisme n’a pu assurer le règne de l’égalité et le dépérissement de l’Etat).
    Cet échec atteint le cœur du Système.
    Conclusion
    Aujourd’hui l’expérience directe du plus grand nombre montre :
         – que l’adhésion au Système et à son idéologie est loin d’être totale dans les pays occidentaux. Cela veut dire que ceux qui s’opposent au Système ne sont plus des marginaux, mais une majorité en formation ;
        – que le monde dans lequel nous vivons est loin d’être parfait Cela fait apparaître encore plus insupportable ou ridicule le « monde parallèle » du système médiatique ;
         – que la super-lasse mondiale maîtrise de moins en moins la situation Cela veut dire qu’elle perd progressivement sa légitimité de classe super-compétente (son seul atout).
    Ces différentes prises de conscience sont susceptibles d’avoir des effets politiques à long terme en Europe même s’il est difficile de prévoir quand le Système implosera ni quelle forme cela prendra.
    Mais contrairement à ce que prétendent les historiens, les bouleversements politiques sont en général imprévisibles. Ce n’est qu’a posteriori que l’on reconstruit le caractère prétendument « inéluctable » des événements.
    L’histoire est le lieu de l’imprévisible comme l’écrit Dominique Venner !
    Michel Geoffroy  http://www.polemia.com
    Troisième Journée d’étude de la réinformation
    16/10/2010

  • Real del Sarte au service de l'art et de l'idéal

    Maxime Real del Sarte (1888-1954) fut toute sa vie et sans concession artiste et patriote. Ses deux vocations se complétaient. Cependant, s'il fut patriote, ce fut au service de la patrie, et artiste, au service de l'art.
    Maxime Real deI Sarte fait partie de cette génération de nationalistes qui, persécutés par la Ille République, n'en répondit pas moins toujours présent aux appels de la patrie. Il perdit un frère au champ d'honneur, à Verdun, et y laissa lui-même un bras. Perte particulièrement tragique pour un sculpteur, mais qui ne pouvait le détourner de sa vocation.
    Courage politique et diplomatie
    L'entrée en politique de Real dei Sarte eut lieu en 1908, lorsqu'il se leva en pleine audience de rentrée de la Cour de cassation pour accuser les magistrats d'avoir falsifié des preuves afin d'innocenter Alfred Dreyfus. Ce fut aussi la première manifestation publique des Camelots du roi, émanation de l'Action française.
    Il mit ses relations au service de ses convictions, mais toujours dans un esprit de conciliation. Ainsi, à l'occasion du don d'une statue de Jeanne d'Arc aux États-Unis, il intervint auprès du ministre des Affaires étrangères, Georges Bonnet, qui découvrit qu'Alexis Léger (Saint-John Perse) intervenait auprès du nonce apostolique pour empêcher la levée de la condamnation de l'Action française ; condamnation qui fut levée quelques semaines plus tard.
    Pendant la Seconde Guerre mondiale, à Saint-Jean-de-Luz, il parvint à empêcher des excès de l'occupant, favorisa les passages vers la zone libre ou l'Espagne. Apprenant que des otages doivent être fusillés à Bordeaux, il prit le train pour Vichy et exposa la situation au maréchal Pétain, qui parvint à empêcher ce drame.
    Il continua de travailler sous l'occupation allemande, exécutant de nombreuses commandes, surtout en zone libre, naturellement. À la Libération, il ne fut cependant pas inquiété. Il œuvra bientôt à obtenir la grâce de Charles Maurras, question à ses yeux de justice, mais aussi de dignité face à l'étranger, et rencontra pour cela le président Auriol.
    Un artiste fidèle à son idéal
    Mais jamais Real del Sarte ne mit son art au service de son combat politique. L'un et l'autre se rejoignaient en quelque sorte par le haut : par la recherche d'un même idéal. Il éleva des monuments à la mémoire de ses camarades assassinés Marius Plateau et Ernest Berger, au cimetière de Vaugirard, mais il devint l'un des artistes officiels de la IIIe République.
    La première des ses œuvres acquise par l'Etat fut " Le Premier Toit ", en 1925. Il fut aussi l'auteur de la statue de Joffre qui s'élève devant l'École militaire et de celle de Mangin, à côté des Invalides, sans oublier d'autres héros de la guerre, comme le roi Albert à Nancy ou Louise de Bettignies à Lille.
    Ce combattant marqué dans sa chair par la guerre excellait à évoquer l'héroïsme, sans grandiloquence toutefois. Son art est le contraire de morbide. Mais les plus belles œuvres de ce croyant sont celles de héros chrétiens. Ses œuvres proprement religieuses, Vierge, Pietà, Christ, statues de saints, sont toujours chargées d'une force profonde, sereine, où toujours, au-delà de la souffrance et du sacrifice, se lit l'espérance.
    C'est ce qui distingue aussi ses monuments aux morts, qui tranchent sur tant d' œuvres médiocres qui ont enlaidi les villages de France: pour lui l'héroïsme n'est pas bravache, la douleur n'est pas sans issue, l'amour de la patrie n'est pas chauvin. " Terre de France " (1919) devint le monument aux morts de Saint-Jean-de-Luz ; les personnages du monument aux morts des armées de Champagne (1924) présente les traits de son frère Serge, du général Gouraud et du fils du président Roosevelt (le vrai : Theodore) ; celui de Sare (1920) montre une femme penchée sur un soldat mourant ; dans le monument de la victoire de Rouen (1925), il donna à un soldat les traits de Maurras ... ce qu'il ne lui révéla jamais !
    On ne peut se dispenser de citer quelques-unes de ses très nombreuses " Jeanne d'Arc ", héroïne à la fois nationale et chrétienne: " Jeanne d'Arc au bûcher " (1929), place du Vieux-Marché à Rouen, " Jeanne d'Arc prisonnière " (1930) à Arras, " Jeanne d'Arc " (1940) de Domrémy, etc.
    La solidité d'un classique
    On peut regretter l'oubli relatif dans lequel Maxime Real deI Sarte est tenu. Mais la sincérité de son œuvre, la force jamais dénuée d'élégance de ses sculptures, sa fidélité à des valeurs qu'on peut oublier un moment, mais qui sont éternelles, font de lui un artiste classique, humble devant les exigences de son art, exigeant dans l'affirmation de ses idéaux.
    P.L.  mai 2004 -  FDA