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  • Celui-là est bien trempé

    « Tenez, par exemple, il a y a parmi les conjurés un homme que je regrette ; c’est Georges. Celui-là est bien trempé ; entre mes mains un pareil homme aurait fait de grandes choses. Je sais apprécier tout ce a que vaut la fermeté de son caractère, et je lui a aurais donné une bonne direction. Je lui ai fait dire par Réal que s’il voulait s’attacher à moi, non-seulement il aurait sa grâce, mais que je lui aurais donné un régiment. Que sais-je ? je l’aurais peut-être pris pour aide-de-camp. On aurait crié ; mais cela m’eût été, parbleu, bien égal. Georges a tout refusé ; c’est une barre de a fer. Qu’y puis-je ? il subira son sort, car c’est un homme trop dangereux dans un parti ; c’est a une nécessité de ma position. Que je ne fasse pas d’exemples, et l’Angleterre va me jeter en France tous les vauriens de l’émigration ; mais patience, patience ! j’ai les bras longs, et je saurai les atteindre s’ils bougent.

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    Moreau n’a vu dans Georges qu’un brutal, moi j’y vois autre chose. Vous devez vous rappeler la conversation que j’eus avec lui aux Tuileries, vous étiez avec Rapp dans la pièce à côté. Je n’ai pu parvenir à le remuer. Quelques-uns de ses camarades furent émus au nom de la patrie et de la gloire, mais pour lui il resta froid. a J’eus beau tâter toutes les fibres , parcourir toutes les cordes ; ce fut en vain, je le trouvai constamment insensible à tout ce que je lui disais. Georges ne parut alors à mes yeux que froidement avide du pouvoir, il en demeurait toujours a à vouloir commander les Vendéens. Ce fut après avoir épuisé tout moyen de conciliation que je pris le langage du premier magistrat. Je le congédiai en lui recommandant surtout d’aller vivre chez lui, tranquille et soumis, de ne pas se méprendre sur la nature de la démarche que j’avais faite vis-à-vis de lui, de ne pas attribuer à faiblesse ce qui n’était que le résultat de ma modération et de ma a force : Dites-vous bien, ajoutai-je, et répétez à tous les vôtres que, tant que j’aurai les rênes de l’autorité, il n’y aura ni chance ni salut pour quiconque oserait conspirer. Je le congédiai alors, et la suite a prouvé si j’avais raison de lui recommander de se tenir tranquille. Réal m’a dit que quand Moreau et lui s’étaient trouvés en a présence avec Pichegru, ils n’avaient pu s’entendre, parce que Georges ne voulait pas agir autrement que pour les Bourbons. Eh bien, il avait un plan, mais Moreau n’en avait aucun : il voulait renverser mon pouvoir sans savoir ce qu’il mettrait à ma place. Cela n’avait pas le sens commun. »

    Napoléon Ier, cité par Louis Antoine Fauvelet de Bourrienne, Mémoires.

    Merci à Zentropa

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  • « Printemps arabes » : tout ne fait que commencer…

    L’échec des « printemps arabes » est à la hauteur des emballements émotionnels qu’ils suscitèrent, tant chez les lemmings de la presse, que parmi ces lapins de coursive qui constituent la grande majorité de la classe politique française. Moins de trois ans après le début d’un phénomène pour lequel tous eurent les « yeux de Chimène », le bilan est en effet bien amer, les fleurs de ces prétendus « printemps » ayant précocement fané. Que l’on en juge :

    - En Tunisie, pays que le président Ben Ali avait presque sorti du « sous-développement » et où Mohammed Brahmi vient d’être assassiné, la faillite économique est totale cependant que le climat politique est devenu explosif. Alors que la révolution s’était faite pour plus de liberté, les Frères musulmans, arrivés au pouvoir à la faveur du renversement du régime qui les combattait, veulent faire adopter une Constitution ayant la charia pour norme. Or, ils sont considérés comme des « traîtres » par les fondamentalistes (environ 10% du corps électoral), qui posent ouvertement la question du rétablissement de la polygamie, abolie en 1956, celle des unions avec des filles juste pubères, et jusqu’à celle des « bienfaits » sociologiques de l’excision clitoridienne… Comme l’armée tunisienne n’a, du moins jusqu’à ce jour, aucune tradition « putschiste », on voit mal comment la « douce » Tunisie peut sortir de cette ornière...

    - En Egypte, ceux qui ne supportaient plus leur vieux chef militaire ont permis aux islamistes d’arriver au pouvoir ; puis, terrorisés par le sort qui les attendait, ils ont appelé au secours un autre chef militaire, foulant ainsi aux pieds les principes démocratiques dans lesquels ils se drapaient quelques mois auparavant… et le pays bascule insensiblement vers une guerre civile.

    - En Libye, où l’intervention sarkozo-otanienne s’est faite au nom des droits de l’homme, le pays n’existe plus. Le nord est éclaté et aux mains de milices tribales ou religieuses, cependant que le sud est devenu un « Libystan » fief des jihadistes à partir duquel toute la région saharo-sahélienne est contaminée

    La suite sur le blog officiel de Bernard Lugan

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  • L'AFRICANISATION ET L'ISLAMISATION DE LA FRANCE

       Ce n'est pas à l'islam qu'il faut s'en prendre, ou à l'animisme, ni aux Africains, musulmans, animistes, chrétiens ou autres.  Il est faux de dire qu'il s'agit là de religions, de traditions dangereuses, incompatibles avec la laïcité, les lois de la République française. Les Africains ont, comme tous les peuples, le droit légitime de préserver leurs traditions immémoriales et de pratiquer le cultes de leurs ancêtres, de continuer à parler leur langue arabe, kabyle, peule, bambara, persanne, etc.
       Ce n'est pas le prétendu "racisme" des français qu'il faut rendre responsable de la non assimilation de groupes d'étrangers (ou Français de papier de souche africaine) de plus en plus nombreux, de plus en plus réticents à devenir de "bons Français", de plus en plus concentrés dans des "ghettos" où ils se rassemblent dans la rue, dans des mosquées, dans des écoles musulmanes où ils peuvent tant ben que mal renouer avec leurs traditions, leurs façons de vivre et de s'adapter plus ou moins bien à la société qui les héberge, avec ou sans les dieux qui leur sont propres.
       Alors, quel est le problème ? D'abord, y a-t-il un problème ? De gauche à droite nos politiciens, nos journalistes, nos élites bourgeoises et nos intellectuels médiatiques prétendent qu'il n'y en a pas puisque qu'il faut bien s'adapter au monde moderne, celui de la globalisation qui brasse les économies, les sociétés et les populations. Autrement dit, il est normal que l'on vienne d'Afrique et d'Asie se "délocaliser" chez nous —et nous "délocaliser"  par la même occasion—puisque depuis fort longtemps nos colons, nos entrepreneurs, nos institutions internationales ont "délocalisé" l'Europe à travers le monde...
       Eh bien non ! Rien de tout cela n'est normal.
       Il a bien fallu que les Européens renoncent à une colonisation qui était une implantation maligne en terre étrangère. La greffe n'a pas pris. La France et les autres nations impériales d'Europe qui s'étaient partagé l'Afrique et une partie de l'Asie en 1885 (congrés de Berlin) ont dû renoncer à leurs empires en quelques décennies. La bien-pensance décolonisatrice, établissant un bilan à charge, ne s'est pas privée de leur faire savoir les dommages que cette présence étrangères avait causé aux populations indigènes qui n'avaient rien demandé.
       Lors d'un ultime retrait précipité des milliers de Français d'Algérie et 50 000 harkis sont disparus, massacrés pour la plupart parce qu'on ne voulait plus d'eux, 130 ans après leur arrivée sur cette terre étrangère.
       Alors pourquoi les Français, et plus généralement, tous les Européens, devraient-ils accepter passivement de voir s'installer à demeure chez eux des populations dont les mœurs, les traditions, la religion diffèrent radicalement des leurs ?
       S'ils n'ont pas réagi de manière significative depuis quarante ans contre cette immigration de plus en plus massive (200 à 250 000 nouveaux arrivants par an actuellement tous comptes faits, y compris celui des clandestins) c'est parce qu'ils ont tardé à en réaliser les conséquences qui se font brutalement sentir aujourd'hui, notamment dans les immenses banlieues sur le pourtour de nos grandes villes. C'est aussi parce que des politiques irresponsables ont accompagné et atténué ce phénomène en nous expliquant qu'il s'inscrit dans une logique économique incontournable, et qu'avec le temps, intégration aidant, tout rentrerait dans l'ordre. Or, ces vœux pieux  ont perdu toute crédibilité aujourd'hui pour une majorité de nos compatriotes face à une réalité qui se déteriore d'année en année. La France est de moins en moins la France, l'Europe ne ressemble plus à elle-même sur une partie croissante de son territoire.
       Y a-t-il une solution ? Oui, bien sûr, mais pas sans un changement radical des façons de voir et de penser. Il est encore possible, dans l'intérêt des Européens, comme des Africains et des Asiatiques d'inverser les flux migratoire. Il est possible et nécessaire de redresser la natalité en berne des Européens. Mais cela ne se fera pas sans l'apparition d'une volonté politique, absente aujourd'hui, qui ne peut naître que sur la base d'une nouvelle prise de conscience populaire.
    Nous en voyons tout juste les prémices balbutiantes avec l'émergences de nouveaux mouvements populistes à travers l'Europe. Ceux-ci n'ont cependant encore ni la force ni l'imagination ni l'appui populaire massif permettant à l'Europe de sortir de l'ornière où elle s'est mise malgré elle.
       On peut sans doute compter sur une intensification de la crise économique, sociale et politique actuelle pour préparer le terrain sur lequel une telle révolution pourra s'accomplir... Car la crise, c'est précisément l'échec des politiques économiques, sociales, politiques, démographiques et culturelles qui nous ont menés à la catastrophe actuelle. De toute évidence, il ne s'agit pas d'un essouflement conjoncturel. De grandes économies, après les petites, sont au bord de la faillite. La bulle de la dette états-unienne éclatera le jour où Chinois, Japonais et Européens se seront donnés les moyens, en favorisant leur marché intérieur, de cesser d'acheter de la dette usaméricaine qui les enfonce un peu plus. Ce jour-là, que personne ne peut encore prédire, mais qui se rapproche selon de nombreux connaisseurs, ce jour-là le monde pivotera sur lui-même et ouvrira  un immense champ de possibilités à nos vieilles nations fatiguées qui ne voient pas plus loin que le bout de leurs chaînes (économiques, télévisuelles et autres).
       En attendant cet événement majeur de l'histoire contemporaine, voici un gros plan sur cette défrancisation de la France, cette déseuropéisation de l'Europe vue par la télévision russe, comme aucune de nos télévision locale n'oserait nous le faire voir.
       Dans le même registre, nous publions ci-dessous l'évaluation concordante d'une Française de souche nord-africaine, Malika Sorel, interrogée à propos de son récent ouvrage sur l'échec de l'intégration, qui montre sans mâcher ses mots pourquoi les Français font fausse route en se morfondant dans un sentiment de culpabilité et en bradant par inconscience tout ce qui a fait leur grandeur passée.
       Notons au passage que les Russes, en contemplant le désolant spectacle d'une aliénation subie passivement par leurs voisins français, se donnent à eux-mêmes l'exemple que leur toute jeune économie capitaliste doit éviter à tout prix pour ne pas conduire le pays à sa ruine.
    Patrick Keridan http://www.esprit-europeen.fr

    Cliquez ci-dessous pour voir
    1) une vidéo de l'émission russe (5 minutes, sous-titres français) :
    L'islamisation de la France vue par la télévision russe

    2) la vidéo d'un reportage états-unien sur le même sujet (4'43, sous-titres français)
    Multiculturalisme et islam en France : reportage de CBN

  • Une géographie pittoresque par Georges FELTIN-TRACOL

    Les bizarreries géographiques seraient-elles devenues le nouveau fond de commerce de l’édition ? Après le Dictionnaire des États éphémères ou disparus de 1900 à nos jours de Jean-Claude Rollinat et Mais qu’est donc devenu le Tanganyika ? de Harry Campbell, voici Le Seuil qui publie Le mont Blanc n’est pas en France ! d’Olivier Marchon.

    Sous ce titre intriguant, l’auteur traite de trente cas étranges dont la valeur peut être géopolitique et qui résultent souvent des effets de l’histoire sur les territoires. L’intitulé général est déjà en lui-même une surprise. Le point culminant de l’Europe fait l’objet d’un conflit de souveraineté entre la France et l’Italie toujours en cours. Si une carte française localise le mont Blanc en France, une carte italienne indique, elle, qu’il est partagé entre les deux États. Juristes, géographes, historiens et diplomates des deux pays ne sont toujours pas parvenus à trouver un accord satisfaisant pour tous.

    Un exemple contraire existe entre la France et la Confédération helvétique dans la vallée des Dappes en Franche-Comté. S’y trouve « la principauté d’Arbézie […] 1000 m2 de terre jurassienne sur laquelle sont installés un hôtel – restaurant et ses bâtiments attenants, véritable pied de nez à la motion de frontières et aux “ administrations traumatisées ” (p. 162) ». Cette « principauté » correspond à une maison construite en 1863 à cheval sur la frontière franco-suisse ! L’endroit possède un nom français et un nom helvétique avec, par conséquent, deux adresses, l’une en France et l’autre en Suisse. « Évidemment, sur place, c’est cocasse : dans certaines chambres, la frontière passe au milieu du lit, dans le hall, seules les quatre premières marches de l’escalier qui mènent à l’étage sont en France, dans la salle du restaurant, on trouve une table offrant aux convives la possibilité de dîner chacun dans un pays différent… et bien sûr, le zinc binational permet aux piliers de bar des deux pays d’échanger sur la vie politique de Franche-Comté ou du canton de Vaud (p. 161) ». Sous l’Occupation, le propriétaire, Max Arbez, profite de la situation et, membre de la Résistance, transforme son établissement en lieu de passage clandestin.

    Cette particularité hôtelière n’est pas unique. Olivier Marchon rappelle que le 17 juillet 1945, la Suite 212 de l’hôtel Claridge’s de Londres devint une journée territoire yougoslave afin que le prince héritier Alexandre puisse un jour prétendre au trône. L’auteur évoque aussi des particularités territoriales plus connues comme Moresnet-Neutre entre l’Allemagne, la Belgique et les Pays Bas, la République soviétique juive de Birobidjan en Extrême-Orient, la tentative de Nueva Germania au Paraguay (une colonie allemande, aryenne et végétarienne fondée en 1887 par Bernhard Förster et son épouse Elisabeth Nietzsche, sœur du Grand Éveilleur) ou bien la fameuse principauté maritime et métallique de Sealand, 550 m2 occupés par Roy Bates.

    Olivier Marchon signale aussi quelques héritages historiques incongrus. On sait peut-être que le président de la République française est chanoine honoraire de Saint-Jean-de-Latran à Rome, de l’église parisienne de Saint-Germain-des-Prés et proto-chanoine de la cathédrale d’Embrun. On ignore en revanche que « la République française possède des Lieux saints en Terre sainte. Et il convient de préciser que ces quatre domaines ne constituent pas des “ territoires ” français au sens strict, elles ne sont que des propriétés de l’État français; ce qui veut dire que c’est bien la loi israélienne qui s’y applique, et que la France y est considérée par les autorités locales comme n’importe quel propriétaire privé. […] On apprend que le consul de France prend chaque année part à une trentaine de “ messes consulaires ” pour la République française, organisées dans ces mêmes établissements. Au cours de ces cérémonies, les ecclésiastiques présentent Évangiles et eau bénite au consul de France, avant de l’encenser. Et c’est par la très officielle Prière pour la République en latin que s’achèvent systématiquement les célébrations : “ Domine, salvam fac rem publicam, Seigneur, sauve la République ! (p. 59) » Qu’en pensent donc Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, Nicolas Dupont-Aignan et Manuel « Gaz » ?

    Dans ce petit ouvrage sont aussi étudiés l’île de Sercq, proie de l’hyper-classe mondialiste, ce « Tibet chrétien » interdit aux femmes qu’est la République monastique autonome du Mont Athos ou le Triangle égypto-soudanais de Bir Tawil qui serait la seule terra nullius (territoire non revendiquée) au monde ! L’auteur ne pouvait pas ne pas mentionner la situation originale de l’île de la Conférence. Située au milieu de la Bidassoa, l’île est depuis 1659 un condominium franco-espagnol interdit au public. Administrée par Madrid du 1er février au 31 juillet, elle passe ensuite sous l’autorité de Paris du 1er août au 31 janvier. C’est au commandant de la base navale de l’Adour qui revient d’y représenter la France en tant que « vice-roi de l’île de la Conférence (p. 132) » comme le fut l’écrivain Pierre Loti.

    L’ouvrage traite aussi des enclaves. Celle de Llivia est assez connue. C’est 12,84 km2 d’Espagne et 1388 habitants situés à quelques kilomètres de la frontière. Cette situation est finalement simple. Aujourd’hui divisée entre Grecs et Turcs, l’île de Chypre doit aussi composer avec deux bases militaires : Dhekelia et Akrotiri. Mais « il existe, au milieu des terres gérées par les S.B.A. [Sovereign Base Aeras], quatre morceaux de terre chypriotes : deux villages, ainsi que la centrale de Dhekelia et son lotissement dédié (pp. 37 – 38) ». « Le fonctionnement de ces Sovereign Base Aeras est des plus étranges. Leur administration est militaire, mais leur police et leur justice sont civiles et appliquent une loi calquée sur la loi chypriote en lieu et place de la loi britannique. Elles ne font pas partie de l’Union européenne, alors que la République de Chypre et le Royaume-uni en sont tous les deux membres. Et l’euro, monnaie en cours à Chypre mais pas au Royaume-Uni, est la devise qu’on y utilise (p. 38). »

    La situation demeure toutefois relativement facile à comprendre et à cartographier à grande échelle. Dans les Émirats arabes unis existe l’enclave de Madha qui appartient au sultanat d’Oman. C’est 75 km2 et environ 2000 habitants. Or Madha possède en son sein une contre-enclave émiratie : Nahwa (7 km2 et 40 habitants) qui bénéficie, elle, des retombées de la manne pétrolière… En Europe aussi, on découvre un enchevêtrement d’enclaves et de contre-enclaves, en particulier entre les Pays-Bas et la Belgique. Ainsi, « Baarle est un village néerlando-belge. Baarle-Hertog, partie belge de Baarle, est composée de quatre morceaux en Belgique, le long de la frontière entre les deux pays, et de vingt-deux enclaves en territoire néerlandais, au milieu du morceau principal de Baarle-Nassau, qui est la partie néerlandaise de Baarle, elle-même composée d’un morceau principal, de sept contre-enclaves dans deux des vingt-deux enclaves de Baarle-Hertog et d’une enclave dans un des morceaux de Baarle-Hertog en Belgique… (p. 18) ». Cette complexité administrative territoriale remonte au Moyen Âge et a toujours été approuvée par les habitants !

    Le contexte belgo-néerlandaise n’est pas compliqué en comparaison avec le Cooch Behar sur la frontière entre l’Inde et le Bangladesh. Existe là « une terre indienne, située au milieu d’un territoire bangladeshi, lui-même au milieu d’un territoire indien, se trouvant lui aussi en terre bangladeshie (p. 23) ». Bonjour les formalités douanières d’autant que le passage des frontières est souvent meurtrier du fait des tensions entre Delhi et Dacca. Toujours en Asie a existé jusqu’en 1997 l’endroit le plus densément peuplé au monde : Kowloon Walled City à Hong Kong alors britannique avec 1,4 million d’habitants au km2 puisque 35 000 personnes occupaient 2,5 ha ! La Kowloon Walled City fut longtemps un espace soumis aux Triades chinoises qui y développèrent toutes leurs activités illégales. Olivier Marchon aurait pu aussi parler de ces enclaves étatsuniens en France depuis 1945, les cimetières militaires et certains lieux du débarquement allié en Normandie.

    La Normandie précisément. Pourquoi trouve-t-on une immense statue du roi des Belges Albert Ier à Sainte-Adresse ? Tout simplement parce que la ville balnéaire fut pendant la Grande Guerre la capitale de la Belgique libre. Ce fut dans cette ville qu’on avait installé les ministères belges, d’où le maintien d’une boîte aux lettres rouges typiquement belge. Encore un autre motif pour que les Normands s’intéressent à la Belgique !

    Georges Feltin-Tracol http://www.europemaxima.com/

    • Olivier Marchon, Le mont Blanc n’est pas en France ! Et autres bizarreries géographiques, Le Seuil, Paris, 2013, 188 p., 14,50 €.

  • Le lobby gay avance ses pions

    Un bijou de novlangue :

    N° 786

     

    SÉNAT

    SESSION EXTRAORDINAIRE DE 2012-2013

    Enregistré à la Présidence du Sénat le 19 juillet 2013

    PROPOSITION DE LOI

    modifiant l'article L. 2141-2 du code de la santé publique relatif à l'assistance médicale à la procréation,

    PRÉSENTÉE

    Par MM. Jean-Pierre GODEFROY, Roland COURTEAU, Bernard CAZEAU, Daniel RAOUL et Roger MADEC

    Sénateurs

    (Envoyée à la commission des affaires sociales, sous réserve de la constitution éventuelle d'une commission spéciale dans les conditions prévues par le Règlement.)

    EXPOSÉ DES MOTIFS

    Mesdames, Messieurs,

    Les avancées de la recherche et de la médecine ont permis ces dernières décennies à des couples infertiles d'avoir des enfants grâce à la technique de l'assistance médicale à la procréation.

    Selon la loi en vigueur, celle-ci est réservée aux couples formés d'un homme et d'une femme, pour pallier leur infertilité ou pour éviter la transmission à l'enfant ou à l'un des membres du couple d'une maladie d'une particulière gravité. Ainsi, les couples de même sexe se trouvent exclus de cette possibilité. La présente proposition de loi a pour objet d'ouvrir l'assistance médicale à la procréation à tous les couples infertiles, qu'il s'agisse d'une infertilité médicale ou « sociale ».

    Par la loi n° 2013-404 du 17 mai 2013 ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe, nous avons dépassé un ordre du droit qui se fondait sur une norme sociale majoritaire, un modèle familial ignorant la pluralité des modes de parentalité qui existent. Ce modèle familial, comme tous les autres, ne relève ni de l'évidence ni de la nature. Il n'est qu'une construction sociale et a donc, par son principe même, vocation à évoluer. Mais le droit, entravé par diverses réticences et conservatismes, a tendance à se transformer moins promptement que la société sur les questions qui la concernent.

    En ouvrant le droit pour les personnes de même sexe d'adopter, la loi a affirmé que les couples homosexuels peuvent former une famille, être parents et élever des enfants. Cette proposition de loi y fait naturellement suite en élargissant la possibilité pour ces couples d'accéder à la parentalité.

    Les questions relatives à l'intérêt primordial de l'enfant ont été débattues lors du débat sur la loi précitée. L'expérience désormais acquise comme les recherches réalisées montrent qu'il n'y a pas d'impact majeur de l'homoparentalité sur le bien-être et le devenir psychologique des enfants. Aussi, ceux qui douteraient de la consistance du projet parental des couples prêts à recourir à l'assistance médicale à la procréation feraient preuve d'une grande méconnaissance du long et difficile parcours qu'elle requiert. Le projet parental des couples - hétérosexuels ou homosexuels - qui demandent l'assistance médicale à la procréation est de façon générale particulièrement solide, abouti et sérieux.

    Parce que nous défendons tout ce qui peut contribuer à permettre aux couples de personnes de même sexe de vivre comme les autres, nous voulons leur donner accès à ce que notre société permet dans un souci d'égalité. C'est ainsi que l'intégration des personnes homosexuelles progressera et que les diverses formes de stigmatisation qu'elles subissent disparaitront.

    Le Comité consultatif national d'éthique a été chargé de remettre un avis sur l'assistance médicale à la procréation. Si cet avis pourra nourrir un débat, quelles qu'en soient les conclusions, il ne demeurera qu'un avis soumis à l'appréciation du législateur. D'autant que le Sénat s'est déjà prononcé sur cette question le 7 avril 2011 lors de l'examen en première lecture du projet de loi relatif à la bioéthique par l'adoption d'un amendement qui autorisait l'assistance médicale à la procréation pour les couples de même sexe. Si l'amendement avait été supprimé ultérieurement au cours de la navette parlementaire, nous nous étions réjouis de son adoption car elle montrait la capacité d'initiative du Sénat sur ce sujet.

    Aussi, rappelons que le 28 juin 1978, le Sénat votait la dépénalisation de l'homosexualité par un amendement du gouvernement reprenant une proposition de loi d'Henri Caillavet. Il a pourtant fallu attendre le 4 août 1982 pour que les dispositions discriminatoires soient enfin abrogées. Le Sénat avait été précurseur. Soyons-le de nouveau, pour que cette avancée nous apparaisse le plus rapidement possible comme une évidence.

    Il n'existe aucun droit à l'enfant. Mais notre société ne pourra sortir que grandie d'avoir permis à ceux qui le désirent de devenir parents, au-delà de tous préjugés qui doivent être dépassés.

    PROPOSITION DE LOI

    Article unique

    L'article L. 2141-2 du code de la santé publique est ainsi modifié :

    1° La deuxième phrase du premier alinéa est supprimée.

    2° À la première phrase du deuxième alinéa, les mots : « L'homme et la femme formant le couple doivent être vivants » sont remplacés par les mots : « Les personnes formant le couple doivent être vivantes ».

    3° À la dernière phrase du deuxième alinéa, les mots « par l'homme ou la femme » sont remplacés par les mots : « par l'un des membres du couple ».

    Source

    Lisez aussi ça, tiens.

    http://verslarevolution.hautetfort.com

  • Lordon progressiste, Michéa conservateur

    Euh... J'ai pô tout compris !

    Frédéric Lordon, très pertinent quand il se limite aux sujets économiques, vient de pondre deux petites analyses critiques de la pensée de Jean-Claude Michéa, qui ne décevront que les naïfs et confirment juste qu'en réalité, l'auteur du Complexe d'Orphée a décidément raison de distinguer la vraie gauche, à laquelle il appartient sans aucun doute, de la fausse, dernièrement épinglée, qui inclut manifestement Lordon et ses pareils, ces derniers étant pourtant en général bien plus médiocres que celui-ci.
    C'est à lire et ici.
    Au plan social, Lordon se déclare clairement progressiste, là où Michéa est conservateur, ce qui déplaît grandement à nos bonnes consciences degôche, électoralement dépendantes de leur clivage artificiel d'avec une droâte tout aussi fausse que leur gôche, et inconsciemment bourgeoises (à l'appellation bobo, bourgeois bohème, je préfère bourgeois tout court, beaucoup plus signifiant en profondeur).
    Mais si, dans l'analyse du progressisme, Michéa est intelligent, Lordon, ultra-conformiste (Bourdieu à la rescousse), n'est qu'un intellectuel, aux arguments aussi faux que tarabiscotés.
    Au point qu'en lisant un autre article récent de sa part (passons sur quelques critiques relativement fondées du FN qu'on y trouvera aussi, ce n'est pas le sujet ici), je me dis que décidément, les gauchistes, même sympathiques, culturés, la langue et le clavier bien pendus, restent d'indécrottables agents du « Système ».
    Classiquement, comme Mélenchon l'apparatchik rabatteur du PS, ces extrémistes républicains affirment, contre toute réalité historique et juridique (cf. les textes constitutionnels), que la Révolution aurait érigé en principe l'immigrationnisme et l'indistinction ethnique. Ils seraient bien sûr dans l'impossibilité de le prouver, on est donc prié de les croire sur parole.
    Il est piquant de voir le principal penseur antilibéral français attaqué par l'une des icônes de la gogôche anticapitaliste à la Mélenchon, dont le plus pressé est la régularisation des immigrés clandestins, comme si l'indéniable déflation salariale par l'immigration était principalement le fait de ceux-ci...
    Au passage, le sieur Lordon se garde bien, du haut de sa science tout universitaire, d'aller demander aux ouvriers autochtones ce qu'ils en pensent, comme de remarquer que bien des libéraux partagent sa sympathie, voire son idée. Au contraire, souligner l'adhésion du MEDEF à l'idéologie du vivre-ensemble lui sert, via une contorsion mentale grotesque, à accuser le patronat de servir au FN la soupe de la xénophobie économique !
    Mais là où il culmine dans la mauvaise foi et le conformisme les plus répugnants, c'est lorsqu'il s'élève contre le « fixisme » social de l'ordre ancien, sans jamais observer que la sécurité et la protection de l'emploi étaient souvent bien plus forts sous l'Ancien Régime, société organique avec son système des corporations, que dans la mondialisation néo-libérale, que pourtant il condamne, société éclatée et atomisée où les syndicats ne sont que des garanties d'exploitation politiquement correcte.
    Lordon, en définitive, se montre incapable de dépasser ses parti-pris idéologiques.
    Quand il finasse interminablement pour essayer de démontrer que Michéa ne saurait pas ce qu'est la common decency, la décence commune chère à Orwell, laquelle ne serait qu'un concept creux, il ne fait que tomber dans le relativisme le plus minable et le plus artificiel, en niant à grand renfort de poncifs bien-pensants ce qui est une évidence culturelle et anthropologique pour le commun des mortels enraciné dans la morale européenne plurimillénaire.
    Quand il fait l'éloge du « bougisme », voire du nomadisme modernes, on croirait lire de l'Attali...
    J'ai la flemme de dresser la liste de toutes les pâles critiques lordonesques, comme par exemple celle consistant à reprocher à Michéa de ne pas accorder aux prétendues solutions prônées par Marx et Engels la même valeur qu'à leurs analyses économiques et sociales, ou encore celle par laquelle il prétend imputer au populo les mêmes perversions et responsabilités qu'aux élites, sans réaliser qu'il rejoint par là, dans une conception universaliste et très pessimiste de la nature humaine, les penseurs libéraux du moindre mal...
    Non, décidément, ce Lordon-là, faible penseur caché derrière une rhétorique alambiquée qui ne peut faire illusion que sur les gogos, est un piètre Lordon, un Lordon de commande, un Lordon aux ordres de sa chapelle plus ou moins mélenchoniste, une fade décalcomanie du Lordon brillant et décapant en guerre contre la Bourse et le capitalisme débridé.
    Lordon, merde quoi ! Tu vaux mieux que ça. Tes attaques contre Michéa ne prouvent qu'une chose : il a raison, et ça vous dérange, vous les bourgeois degôche.

    Boreas

    Source et compléments: Vers la révolution

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/

  • Sept pas vers la soumission

    Polémia reprend du site Metapo infos un texte « grinçant de François-Bernard Huyghe » et « consacré à l’abandon de toute idée d’indépendance nationale ou européenne ».
    Polémia
    Depuis le mois de juin, nous avons appris :
    1/ que le G8 était écouté et qu’un délégué ne pouvait aller au cybercafé du coin sans que les services de sa Majesté n’interceptent ses messages ;
    2/ qu’aux Etats-Unis, l’opérateur téléphonique Verizon (comme sans doute d’autres) livrait à la National Security Agency des millions de métadonnées, non pas le contenu de conversations téléphoniques, mais des indications sur qui s’est connecté avec qui, d’où à où et quand, indications qui révèlent largement ce que fait quelqu’un et de quel réseau il fait partie, qu’il s’agisse d’un réseau terroriste, politique ou d’affaires… ceci sans compter les écoutes « classiques » et légales ;
    3/ que les grands du Net, Google, Skype, Apple, Facebook, et autres donnaient un accès qui semble incontrôlé aux mêmes services : contenu des échanges, métadonnées, données personnelles confiées aux opérateurs ou plates-formes. Cette opération dite Prism devrait fournir à la fois a) des informations très fines sur des individus (même des sociétés commerciales en croisant quelques données personnelles et des données sur vos connexions en ligne savent très vite votre âge, votre sexe,  votre niveau de revenu, vos goûts dans différents domaines, vos relations…) b) des informations non moins précieuses sur des mouvements collectifs d’opinion, voire des « conspirations » ;
    4/ que tout ceci est légal puisque des cours secrètes suivant des procédures secrètes l’autorisent ; et que de toutes les manières, il ne s’agit de surveiller que des étrangers et des gens qui ne résident pas aux USA, donc que cela ne viole en rien la constitution. Mais au fait, comment savez-vous qu’ils sont étrangers ? Réponse : nos ordinateurs repèrent que leurs messages contiennent des termes qui indiquent avec 51 %  de probabilité qu’ils sont étrangers. Question : comment obtenez-vous ces mots-clefs sans intercepter préalablement leur correspondance et qu’en est-il des 49% d’erreur probable ? pas de réponse ;
    5/ Que la NSA britannique, le GCHQ, étudie encore davantage de communications, suivant la même méthode de « pêche au chalut » (intercepter des millions de messages, les conserver et faire effectuer des recherches sémantiques par des ordinateurs surpuissants pour y découvrir des éléments suspects) mais ils le font sur des câbles sous-marins ;
    6/ Que, comme tout ce qui précède ne suffit pas, les services américains font également de l’espionnage ciblé sur des ambassades, ou des institutions comme l’Union Européenne, chez eux et à l’étranger, avec micros, pénétration dans les ordinateurs, etc ;
    7/ Que quelqu’un qui révèle tout ce qui précède est un dangereux espion mettant en péril le monde libre et qu’il est donc parfaitement normal de détourner l’avion d’un chef d’État susceptible d’abriter ce personnage en quête d’asile et de fouiller de fait l’aéronef suspect. Ceci avec l’aide d’alliés complaisants et sur la foi d’indications dont personne n’a révélé la source. Et pendant que nous négocions un accord commercial dont est sensé dépendre le sort de la planète : une véritable ouverture dans notre monde encore trop cloisonné… car qui pourrait imaginer que l’administration Obama fasse de l’espionnage économique ou diplomatique ?
    Imaginons un quart de seconde que tout ceci ait été le fait de Vladimir Poutine et de quelques gouvernements fantoches à sa solde. Avec quel mâle courage nous aurions dénoncé l’autocrate ! Quel intéressant débat nous aurions pu ouvrir, intellectuels, mes frères, sur la comparaison avec l’époque soviétique, les causes structurelles et les causes contingentes du Panoptique.
    Certes nous avons roulé des yeux. Nos gouvernants ont déclaré « intolérable » (vous avez bien lu, intolérable, autrement plus viril que Madame Merkel) ce que nous avons toléré trois jours après.
    Puis vinrent les reculades. Sanctionner les USA, retarder les négociations ? Peut-être amis à conditions que nos vingt-sept amis européens dont plus de la moitié sont des atlantistes convaincus nous suivent sur cette voie. Une commission Théodule étudiera la question et Obama a promis qu’il rassurerait le président « Houlan ».
    Ce n’est pas sous Sarkozy l’Américain que l’on aurait vu cela (pour la petite histoire : L’Express avait révélé à la fin de l’année dernière que les services américains avaient pénétré l’intranet de l’Elysée sous ledit Sarkozy sans que cela fasse réagir toute mesure la nouvelle présidence).
    Rassérénée, la patrie des droits de l’homme à refusé le survol de son espace aérien à un avion présidentiel où aurait pu se dissimuler Snowden, l’obligeant de fait à atterrir en Autriche. Explication donnée : il y a eu des « informations contradictoires » (lesquelles ? fournies par qui ? par quels alliés en qui nous avons toute confiance ?), et par simple erreur, quelqu’un à Matignon (le planton de service ?) a pris une décision que le président de la République a corrigée aussitôt qu’il a appris que le président Morales était – devinez où – à bord de son avion présidentiel, entre temps déjà détourné.
    Sur ce, un journal d’une rigueur morale irréprochable révèle que la DGSE fait à peu près la même chose avec ses stations d’interception électronique. Nous aurions même des ordinateurs de pointe pour mouliner des millions de mots clefs. Nous serions alors en mauvaise posture pour critiquer les États-Unis. Plus fort que tout, alors que le budget de la NSA se situe peut-être jusqu’à 10 milliards de dollars, la DGSE à réussi à se doter de ce matériel époustouflant sans éveiller l’attention sans doute par quelque habile manipulation comptable.
    Du coup, on se souvient que, dans les années 90, il y a eu l’affaire Échelon. (occasion pour des millions de gens de découvrir l’existence de la NSA et du gigantesque système des « Grandes oreilles d’oncle Sam ») et que l’affaire Échelon avait amené en réaction la révélation de l’affaire dite Frenchelon (des stations d’interception françaises). Donc pourquoi se frapper pour cette vieille affaire, pour ne pas dire ce secret de Polichinelle ?
    Et au final, le ministre de l’Intérieur peut déclarer dans une interview à l’Usine Digitale : « Il faut cependant être lucides : pour protéger leurs populations, tous les États ont besoin d’accéder à certaines communications électroniques, aussi bien en matière de renseignement que de poursuites judiciaires… Mais l’exploitation des métadonnées ou des contenus n’est légitime que si elle se rapporte à des finalités de sécurité bien circonscrites : lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée ou encore protection des intérêts fondamentaux des États. » Il suffirait donc de les cibler sur des individus qui présentent une menace réelle, et ce avec une finesse toute française.
    Nous voici donc lucides et contents. Certains refusent de parler de coup d’État en Égypte, d’autres d’espionnage entre amis.
    De quoi faut-il le plus s’émouvoir dans cette affaire ? De savoir que des amis vous espionnent et que les arcanes de la Realpolitik prospèrent toujours ? ou de ce que cela ne change rien de le savoir ?
    François-Bernard Huyghe, Huyghe.fr 9/07/2013)
    http://www.polemia.com

  • Le 19 janvier 2014, c'est la Marche pour la vie !

    Bloquez la date dès maitenant : 

    "Le Collectif "En marche pour la Vie" a la plaisir de vous annoncer officiellement que la prochaine grande marche nationale annuelle pour la Vie aura lieu le dimanche 19 janvier 2014 à Paris.

    Nous reviendrons plus longuement vers vous à ce sujet à partir de "la rentrée" mais vous demandons de bloquer  la date dans vos agendas dès maintenant !"

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/


  • L’âge des limites. À la recherche d’une vie meilleure par Pierre LE VIGAN

     L’alternative de notre temps commence à devenir de plus en plus claire : soit la course à l’infini dépourvu de tout sens, le « progrès » pour le progrès, la mégamachine auto-alimentée, soit la recherche de la vie meilleure, dans le cadre des évidentes limites qui sont celles de la terre, du pouvoir humain, de la finitude de la vie de l’homme, et du fait que l’homme ne résume pas le tout du monde.

    D’un côté, nous avons donc la poursuite logique de l’idéologie du progrès, qui est à la racine des grands totalitarismes, nazi ou communistes, et maintenant de la démonie de l’économie et de l’Empire du moindre mal qu’est le libéralisme. D’un autre côté nous avons une autre ambition, celle du qualitatif, celle de la mesure. À partir du moment où on tire la conclusion de la présence de limites en tous domaines, on ne peut que refuser l’idée d’une croissance indéfinie, fut-elle appelée « développement » indéfini. C’est de cette religion du progrès et de la croissance que Serge Latouche nous propose de nous débarrasser.

    « Selon les Grecs, ceux que les dieux voulaient perdre, ils les faisaient s’abîmer et entrer dans la démesure, dans l’hubris » écrit Alain Caillé. Nous y sommes.  Comment rompre avec cette passion de l’illimité ? Serge Latouche fait le point sur les limites, sur ce qui borne nos vies. Limites géographiques : notre monde est fini. Limites politiques : la mondialisation s’accompagne de la multiplication des États et des conflits frontaliers. Le mythe mondialiste de l’abolition des frontières n’est pas tenable. D’autant que la suppression de certaines frontières est une forme de la guerre économique. La frontière est donc nécessaire, celle qui filtre sans couper, et si possible dans le cadre de grands espaces ou biorégions (Raimon Panikkar). Limites culturelles : « Le démantèlement de toutes les “ préférences nationales ”, c’est tout simplement la destruction des identités culturelles », note Serge Latouche. Il n’y a pas de culture de toutes les cultures, pas plus qu’il n’y a de religion de toutes les religions. En imposant son universalisme au monde, l’Occident est devenu ethnocidaire et auto-ethnocidaire. Limites écologiques : sur 51 milliards d’hectares (= 510 millions de km2) de surface de la terre, 12 milliards d’ha. sont utilisables, en comptant large, soit toutes les terres émergées sauf celles aux conditions de vie trop hostiles pour l’homme. Compte tenu de la population mondiale actuelle, chaque personne dispose de 1,8 ha. Or les hommes consomment déjà 2,6 ha chacun en moyenne. C’est ce que l’on veut faire comprendre en disant qu’il nous faudrait déjà presque deux planètes. Il nous en faudrait bien sûr beaucoup plus si la population continue de croître et si nous nous continuons à nous « développer » à la mode des pays du Nord. Conclusion : ce n’est pas possible. Limites économiques : « Le Capital ressent toute limite comme une entrave », notait Marx (pour qui le Capital est un rapport social). Si les besoins ont des limites, les désirs par définition n’en ont pas, ou plus exactement sont manipulables à l’infini, à coup de publicité, le deuxième budget mondial après l’armement. « La félicité de cette vie ne consiste pas dans le repos d’un esprit satisfait. […] La félicité est une continuelle marche en avant du désir d’un objet à un autre », avait remarqué Hobbes pour s’en réjouir (dans Le Léviathan). C’est en entretenant cette insatisfaction plutôt que de la réguler que l’économie est devenue la nouvelle religion de notre temps. Elle repose sur la pleonexia (l’avidité) et le désir de se singulariser en ayant plus que les autres. C’est l’imposture économique dénoncée par Michel Musolino. Pleonexia ou sens de la vie : il faut choisir. Limites de la connaissance : les communistes, russes ou autres, avaient défendu l’idée qu’il ne peut y avoir de limites aux progrès scientifiques de l’homme. La réalité a dépassé leurs propos. L’utérus artificiel « libérera » la femme de la maternité et la rendra enfin « égale » à l’homme. Mais les créations ex nihilo se heurtent toujours à des limites, qu’il s’agisse de la manipulation du vivant, de la création de nouvelles énergies, de biotechnologies, de projets de modifications du climat, etc. Sans compter l’hétérotélie. L’ultime transgression envisagée est de reconstruire l’homme lui-même afin de le reprogrammer comme un être hors-limite, et hors-sol (l’immigration de masse va dans ce sens). Objectif : en arriver à la biomachine, l’homme-machine de La Mettrie. Cet homme nouveau, en fait moins humain mais plus mécanique, serait plus compatible avec la mégamachine, c’est-à-dire le dispositif de sujétion de l’homme à la technique et au profit. Il s’agit, là encore, de désenclore l’homme de ses limites culturelles, religieuses, anthropologiques. Il y a enfin des limites morales : « Au bout du compte, le problème des limites est peut-être fondamentalement un problème éthique », écrit Serge Latouche. L’« amoralisme corrupteur » est indissociable du principe même de l’individualisme libéral et destructeur du lien social. Il favorise l’expansion de la « banalité du mal ».

    Comme il est vrai qu’il n’y a jamais de limites naturelles au projet d’« émancipation de tous les préjugés » affirmé par les Lumières,  il n’y a pas non plus de limites aux passions tristes identifiées par Spinoza (avidité, envie, égocentrisme). Notre monde artificialisé veut évacuer le propre de la condition humaine : le malheur, le tragique, la mort. Face à ce déni, les limites morales sont nécessaires. Elles le sont d’autant plus que les « élites » sont devenues la caste des parvenus, c’est-à-dire des suradaptés à une société malade. Krishnamurti affirme : « Ce n’est pas un signe de bonne santé que d’être adapté à une société malade. » Il faut donc s’appuyer, conclut Serge Latouche, sur les limites mêmes de la morale pour « limiter l’illimitation ». Il faut mettre des bornes à la démesure, sortir de l’autisme de la raison raisonnante, aller vers l’autonomie (Cornélius Castoriadis), la proximité, le local, les frontières-écluses (et non les murs-frontières), l’objection de croissance et la sobriété sereine.

     

    Pierre Le Vigan http://www.europemaxima.com/

     

    • Serge Latouche, L’âge des limites, Mille et une nuits, 148 p., 4 €.

     

     

    • D’abord mis en ligne sur Métamag, le 26 mai 2013.