Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 4

  • De l’idéologie hippie au mariage pour tous, par Jean-Luc TARI

    Mai 68 marque l’apogée d’un mouvement de libération contre un ordre moral étouffant et un jaillissement d’utopies politiques. Les sociétés révolutionnaires présentées dans les années 60 comme l’avenir de l’humanité (maoïsme, communisme, castrisme...)  sont passées de mode car elles ont échoué lamentablement partout où elles ont été instaurées.

    Peace and Love !
    La gauche s’est convertie à l’ultra-libéralisme en matière de flux migratoires et de  mœurs avec le mariage homosexuel. Le pouvoir socialiste n’est ni socialiste ni social, mais seulement opportuniste et moralisateur. L’idéal de paix et d’amour ne s’applique manifestement pas aux opposants au pouvoir socialiste !
    Toutefois le mouvement soixante-huitard continue de prospérer sur le plan de la morale. En effet, les idéaux hippies ont été recyclés par l’idéologie « bien-pensante » actuelle.
    L’obligation d’être tolérant et de s’ouvrir aux autres est martelée quotidiennement par les médias politiquement corrects. Dans les années 70, le mouvement hippie était une contre-culture minoritaire. Mais aujourd’hui, cette contre-culture cherche à devenir la doxa universelle.
    Cette idéologie considère les différences de races, de religions et de nationalités comme secondaires. Tous les hommes doivent vivre d’amour et d’eau pure, et former une communauté fraternelle universelle : Peace and Love !
    L’idéologie socialiste actuelle a intégré cette utopie dans son discours au prix d’une trahison. En effet, le socialisme est à l’origine un mouvement prolétarien. Mais aujourd’hui l’application du principe de fraternité universelle impose de défendre les intérêts des immigrés. Ce  sont eux les nouveaux damnés de la Terre qui méritent l’attention des théoriciens socialistes.
    Ceux-ci ignorent que l’afflux constant d’immigrés provoque une pression à la baisse sur les salaires des ouvriers. Les socialistes ignorent aussi que l’immigration favorise le chômage des travailleurs français les moins diplômés ; ceux-ci étant en concurrence avec des migrants prêts à travailler au noir pour un faible salaire. Les socialistes se moquent également que les Français soient en concurrence avec les immigrés pour obtenir une place en HLM ou dans une crèche. Les intellectuels de gauche se vengent ainsi de la classe ouvrière qui n’a pas fait la révolution qu’elle aurait dû réaliser selon la théorie socialiste !
    La gauche s’est convertie à l’ultra-libéralisme en matière de flux migratoires. Il faut laisser les immigrés de toutes les nationalités entrer en France en application du principe de fraternité universelle. De plus, le regroupement familial est mis en œuvre afin de créer une société multiculturelle et multiraciale. Les différences culturelles et raciales étant insignifiantes selon la doxa socialo-hippie, ce métissage ne doit pas poser de problèmes. Les intellectuels de gauche déçus par l’échec du communisme retrouvent même une nouvelle utopie : la société multiculturelle et multiraciale est le nouveau paradis à construire pour l’humanité !
    La gauche s’est convertie à l’ultra-libéralisme en matière de  mœurs avec le mariage homosexuel. Mais elle ne propose rien au peuple français dans son ensemble, elle s’engage dans des réformes qui ne concernent que certaines minorités : droit de vote pour les immigrés, gestation pour autrui et procréation médicalement assistée.
    Ces réformes sociétales permettent de cacher la vacuité du discours socialiste sur le plan économique et social. Le pouvoir socialiste n’est ni socialiste ni social, mais seulement opportuniste et moralisateur. Il s’est transformé en un clergé condescendant qui cherche à empêcher la libre expression des opinions contraires à la doxa socialo-hippie. Des inquisiteurs au service de cette doctrine commencent par stigmatiser les opposants aux réformes du gouvernement.
    Ensuite le pouvoir n’hésite pas à gazer les manifestants dont le seul tort est d’être trop nombreux. L’idéal de paix et d’amour ne s’applique manifestement pas aux opposants au pouvoir socialiste !
  • Communiqué : Courrier d'informations de l'Union Royaliste Bretagne Vendée Militaire

    Chers amis,

    Comme vous le savez, le Centre Royaliste d’Action Française présidé par Stéphane BLANCHONNET et la Restauration Nationale co-dirigée par Bernard PASCAUD et Hilaire de CREMIERS (Directeur de Politique Magazine et de la Nouvelle Revue Universelle) se sont rapprochés.

    L’URBVM, organe de la Restauration Nationale en Bretagne et Vendée, issue de l’école d’Action Française, a également entrepris ce rapprochement. C’est ainsi que notre ami Amaury de PERROS, Délégué Général du CRAF pour la Loire Atlantique, a accepté de prendre la Vice-Présidence de l’URBVM.

    Créée en 1972, l’Union Royaliste Bretagne Vendée Militaire (URBVM) s’efforce de démontrer la pertinence de la pensée d’Action Française au sein de notre région. Hier sous l’égide de l’infatigable Jean-Richard d’AMPHERNET et aujourd’hui présidée par Jean-Christophe VISOMBLAIN avec l’aide précieuse de Julien de COURCELLES (Secrétaire Général), l’URBVM poursuit et développe son action.

    Comme certains l’ont constaté depuis quelques mois en Loire Atlantique, plusieurs de nos cadres d’Action Française ont été aux avant-postes de la contestation de la loi Taubira par le biais de tous les collectifs de défense de la famille sans exclusive aucune (LMPT 44, Veilleurs, Printemps Français, Unions des Enfants Nantais, Hommen, Croquant Nantais, Nantais Pour la Famille…).

    Les Jeunes nantais d’Action Française (Action Française Etudiante) ont été aussi le fer de lance de cette contestation sous la houlette de notre jeune ami salarié FANCH, puis dans le Morbihan sous la direction du dynamique Augustin DEBACKER (responsable de la communication AF/URBVM sur les réseaux sociaux et Internet dont notre site s’enorgueillit de plus de 700 connexions par semaine).

    Action réfléchie et formation doctrinale ont toujours été les maitre-mots de l’école d’Action Française. Il nous appartient de démontrer aujourd’hui (plus qu’hier peut être, étant donné le climat propice), l’inanité de notre système politique. Comment et par quel processus, sommes-nous arrivés à cet état de délabrement moral, spirituel et politique en France. Comment des lois iniques ont pu être votées au mépris de toutes les valeurs civilisatrices et anthropologiques ?

    Certes, l’esprit révolutionnaire de mai 1968 est en partie responsable de ce délitement, mais nos institutions ne sont-elles pas, elles aussi à pointer du doigt ? Plus clairement, le système de représentation nationale n’est-il pas responsable ? En d’autres termes, c’est bien le parlement qui est à l’origine du vote des textes de loi. Et ces lois (anti-famille par exemple, car l’exemple ici est particulièrement criant) sont bien d’inspiration idéologique ? Et l’idéologie d’où vient-elle ? Des partis, n’est-ce pas ? Alors si nous pensions autrement. Si nous commencions à jeter les bases d’une nouvelle organisation de la cité où les partis n’auraient plus le monopole de la représentation nationale. Voilà un des préalables à mettre en avant dans le cadre d’une refonte institutionnelle française.

    En 1789, les organes de représentation du peuple français (états généraux, ordres et parlement) étaient devenus obsolètes mais l’esprit idéologique et révolutionnaire soufflait. En 2013, la remise en cause du système représentatif est également criante mais le souffle de l’esprit et de la jeunesse est d’essence chrétienne et non-révolutionnaire. Alors, tout est espérance même si d’autres problèmes cruciaux persistent, liés à notre identité face à ces poussées migratoires particulièrement importantes.

    C’est la raison pour laquelle, nous tenions à vous informer de la mise en place de cercles d’étude à destination des jeunes (lycéens, étudiants et professionnels) qui se dérouleront le 4ème samedi de chaque mois en vue d’apporter une formation politique, économique et doctrinale à nos jeunes générations. Le premier cercle d’étude se tiendra le samedi 28 septembre 2013 à 15h00. Le lieu de la réunion sera précisé ultérieurement. Parallèlement, le Conseil d’Administration de l’URBVM composé de huit administrateurs se réuni également mensuellement pour définir les actions, la ligne directrice de notre journal « PRO » et la stratégie de diffusion de nos idées dans notre région Bretagne, Vendée et Loire Atlantique.

    Nous vous rappelons que nous avons repris tout dernièrement l’association l’INSTITUT NANTAIS HISTORIQUE ET LITTERAIRE qui était présidée par feu notre ami Bernard MALLET. Elle permettait de réserver les salles pour les conférences de l’URBVM, y compris celles d’associations amies qui souhaitaient bénéficier d’une location de salles sur Nantes. Elle conservera bien évidemment cette vocation.

    Dans l’attente de vous retrouver,

    Nous vous prions d’agréer, chers amis, l’expression de nos cordiales salutations d’Action Française.

    Amaury de Perros, Délégué Général du CRAF, Vice-Président de l’URBVM Julien de Courcelles, Secrétaire Général de l’URBVM, Président de l’INHL Jean-Christophe Visomblain, Président de l’URBVM, Vice-Président de l’INHL

    http://www.actionfrancaise.net

  • Mai-68, bulldozer de la mondialisation (archive oct 2009)

    Le Club de l’Horloge tiendra sa XXVe université annuelle samedi 17 et dimanche 18 octobre 2009. Le thème en sera : « Crise économique : la responsabilité de la super-classe mondiale ». Jean-Yves Le Gallou y traitera du thème : « Les convergences paradoxales de l’extrême gauche et de la super-classe mondiale ». Voici, en avant première, quelques extraits de son intervention sur « Mai-68 bulldozer de la marchandisation ».
    Conduit par l’extrême gauche sociétale et libertaire, le mouvement de Mai-68 a été puissamment utile au mondialisme libre-échangiste. Il a largement contribué à l’établissement d’une société marchande en lieu et place des sociétés traditionnelles.

    La courte échelle entre grands patrons et extrême gauche
    Apparemment opposés, grands patrons et extrême gauche se sont fait la courte échelle au cours des quarante dernières années.
    C’est dans le domaine de la transmission des valeurs à travers l’école ou la famille que l’héritage – curieux mot pour une entreprise de destruction – de Mai-68 reste le plus fort. Il suffit de relire les slogans des affiches ou des graffitis pour constater qu’ils sont devenus programmes : « Il est interdit d’interdire », « Le respect se perd, n’allez pas le chercher ! », « Professeur, vous êtes aussi vieux que votre culture », « Oubliez tout ce que vous avez appris ». Fondamentalement, Mai-68 est une révolution de rupture avec les permanences et les racines : permanences culturelles, racines identitaires.

    Ouvrir de nouveaux champs à la production et à la consommation marchande
    La « libération sexuelle », le féminisme militant et la valorisation des sexualités déviantes ont aussi été bien utiles au capitalisme marchand. Car en affaiblissant la famille ces idéologies ont ouvert de nouveaux champs à la production et à la consommation marchande :
    - une main-d’œuvre féminine salariée nouvelle, plus nombreuse et plus disponible, y compris le soir et le dimanche ;
    - des activités nouvelles à mettre sur le marché, comme les soins aux jeunes enfants ou aux personnes âgées, devenues des « services à la personne », commercialisables, rentables et intégrables dans le produit intérieur brut.

    Nier les frontières et les particularités : un préalable au grand marché mondial
    Conduit par l’extrême gauche internationaliste, notamment la Ligue communiste révolutionnaire, LCR, d’Alain Krivine, le mouvement de Mai-68 nie les frontières et les particularités. Affirmer « Nous sommes tous des juifs allemands », c’est renoncer à être français et catholique, alsacien ou breton, humaniste gréco-latin ou fidèle à l’héritage celtique. En ce sens c’est une mutilation, c’est une négation de soi.
    Dans cette même ligne d’attaque, on trouve aussi la dévalorisation de la nation, dévalorisation qui est l’antichambre de toutes les repentances ; quant au discours immigrationniste qui s’imposera dans les décennies qui suivront, il se rode dans les slogans et les affiches de Mai-68 : « Travailleurs français/immigrés : Unis », « Français/immigrés : même combat », « Frontière = répression », pour le plus grand profit des marchands de sommeil et des nouveaux négriers ! Les industriels, d’abord, y trouveront une main-d’œuvre bon marché leur permettant de pratiquer une « délocalisation à domicile » ; les classes aisées y trouveront, quant à elle, des domestiques à bas coût.
    Un soixante-huitard lucide avait d’ailleurs écrit sur les murs de la rue de Vaugirard la phrase de Napoléon (ou prêtée à Napoléon !) : « Dans la révolution, il y a deux sortes de gens : ceux qui la font et ceux qui en profitent ». Pour 68, merci pour eux, ceux qui l’ont faite en ont bien profité : n’est-ce pas, Serge July, Roland Castro, Bernard Kouchner, Blandine Barret-Kriegel, Alain Finkielkraut, Edwy Plenel, Denis Kessler ? Pardon pour ceux que j’oublie !

    Cohn-Bendit a bien mérité du grand capitalisme mondial
    Mais certains de ceux qui n’ont pas fait la « révolution de 68 » en ont aussi bien profité : les partisans de la mondialisation à marche forcée, les adeptes du libre-échange généralisé et les bénéficiaires du conditionnement des esprits par le pilonnage publicitaire ont pu opérer avec une plus grande efficacité encore en agissant sur des cerveaux préalablement lavés et vidés de toute référence culturelle. Les grandes multinationales avaient besoin de voir disparaître les frontières et les grandes surfaces commerciales souhaitaient l’effacement des références culturelles : Mai-68 les y a bien aidées !
    De ce point de vue-là, Daniel Cohn-Bendit, le héros épigone de Mai-68, a bien mérité du grand capitalisme mondial. Il en est d’ailleurs conscient et joue désormais ouvertement dans les enceintes européennes le jeu du grand marché mondial.
    Jean-Yves Le Gallou, 11/10/2009 http://www.polemia.com

  • Etats-Unis : la Scientologie achète le quatrième pouvoir

    [article de Laurent Glauzy en exclusivité pour Contre-info]

    « L’église de Scientologie a été fondée en 1953 par Ron Hubbard (auteur de science-fiction). Après la Suède, le Portugal, la Slovénie, la Croatie et la Hongrie, la justice espagnole a inscrit en décembre 2007 l’église de Scientologie au registre légal des religions. Son nouveau siège est situé en face du Parlement de Madrid. (…) R. Hubbard prétendait être le successeur du mage sataniste Aleister Crowley. Extrêmement fortunée, l’église de Scientologie reçoit l’adhésion d’acteurs hollywoodiens comme Tom Cruise, John Travolta, Lisa Marie Presley, Juliette Lewis ou Jennifer Lopez ».  (Extrait du livre de Laurent Glauzy, Extraterrestres, les messagers du New-Age)

    Une voix basse, un sourire amical, Ben Shaw arpente les couloirs du Fort Harrison Hotel. Du marbre d’Espagne, des tapis d’Afrique du Sud et un lustre de douze mille cristaux dans la grande salle de danse embellissent ce luxueux décor. Dans la petite ville de Clearwater en Floride, la rénovation du siège de la secte de Scientologie a coûté 40 millions de dollars. Et tout le vaste domaine entourant l’immeuble appartient à la secte. Shaw tend le bras pour montrer l’étendue de son empire : « Il y a Oak-Cove, un autre hôtel servant à nos membres… ». La moitié de la ville semble avoir été conquise par la secte qui possède dans cette ville cinquante-quatre bâtiments. Dix mille scientologues vivent dans la région.

     

    Le Saint Petersburg Times, un des meilleurs journaux locaux des Etats-Unis, qui possède une école de journalistes, l’Institute Poynter, a nommé la ville « Scientology’s Town ». Les dossiers du journal ont souvent mis la secte dans l’embarras. En 1976, il révèle ainsi que la Scientologie a acquis l’hôtel sous un faux nom. Depuis lors, le Times est considéré comme l’ennemi le plus redouté de la secte. Afin de combattre le quotidien, elle achète des journalistes de talents pour l’espionner et effectuer un travail de sape. Shaw, responsable du journal des membres de la secte Freedom en Floride, confie que « s’ils le rejoignaient, les journalistes du Times pourraient gagner beaucoup d’argent. Ils vivraient comme dans un paradis… ». La Scientologie attaque donc le Times. Et l’accuse de pratiquer vol, corruption, fanatisme et de se rendre coupable de lourds manquements à l’éthique du journalisme. Shaw sait que la crise économique a affecté les journalistes. Depuis 2008, plus de dix mille d’entre eux, dont les plus chevronnés, ont perdu leur emploi. Le magazine bimestriel American Journalism Review parle même « d’un art en perdition ».

    Grosses pressions et petites compromissions…

    En octobre 2009, Ben Shaw tente de recruter sur Internet. En quelques jours, cinquante journalistes, dont les reporters les plus expérimentés, répondent à l’annonce. Tel Russel Carollo, titulaire, en 1998, du prix Pulitzer pour un reportage consacré aux soldats américains, laissés pour compte du système de santé, et de Christopher Szechenyi, animateur de 60 minutes, l’un des magazines télévisés les plus en vue. Carollo et Szechenyi qui n’appartiennent pas à la Scientologie, mettent néanmoins leur expérience professionnelle au service de la secte. Ils sont ainsi censés reprendre les recherches de leurs collègues du Saint Peterburg Times pour essayer de discréditer leur travail et mettre en lumière les éventuelles failles du quotidien. « Je ne connais aucun cas comparable », affirme Richard Wald, professeur d’éthique à l’Université de Columbia à New York. Le Times a aussi publié en juin 2009 un reportage intitulé Inside Scientology, The Truth Rundown (A l’intérieur de la Scientologie, la vérité révélée) ayant demandé des mois d’enquête. D’anciens responsables de la secte y divulguaient des renseignements et faisaient état de scènes de violence se déroulant sous l’autorité de David Miscavige, le grand gourou. Son ancien porte-parole, Mike Rinder, dévoile notamment que Miscavige l’a fait passer à tabac. Après ces divulgations, la secte connaît la plus grande crise de son histoire. De nombreux scientologues de renommée quittent l’organisation. Le départ le plus marquant est celui du scénariste et régisseur Paul Haggis. Quand il découvre le documentaire du Times, il reste « sans voix et absolument effrayé… ».

    Qui finance qui ?

    Carollo et Szechenyi ouvrent donc leur contre-enquête. Sachant que dans cette guerre de journalistes, la crédibilité et la réputation sont des arguments de poids, ils proposent à Steve Weinberg de diriger leurs travaux. Lequel Weinberg a été pendant longtemps professeur de journalisme et responsable de l’association des journalistes et des éditeurs d’investigation, Investigative Reporters and Editors (IRE). Il a enseigné pendant trente ans à la très prestigieuse école de journalisme de la Missouri University. Par la suite, bien que les liens professionnels de Carollo et Szechenyi avec la Scientologie fussent étroits, Weinberg démentit toute implication avec la secte, mais avec « deux célèbres journalistes qu’il apprécie ». Il reçoit cependant 5 000 dollars de la Scientologie. Les deux journalistes se seraient entendus sur une rémunération préalable et sur la condition que la Scientologue pouvait publier leur enquête sans qu’elle ne soit modifiée. Etonnement, la secte ne fit pas étalage de leurs travaux.

    Anders Seymour Hersh, légende américaine du journalisme d’investigation expose qu’il y a dix ans, personne n’aurait pensé que d’éminents journalistes auraient collaboré avec la Scientologie. A cause de la crise, Hersch témoigne qu’aux Etats-Unis de grands journalistes écrivent dans des périodiques universitaires ou rédigent des mémoires. « Ce n’est pas cela le journalisme d’investigation, mais tout est devenu une question de prix », confie-t-il. D’ailleurs, en 2003, l’IRE recensait 5 391 membres, actuellement ils sont 4 400. Beaucoup de journalistes d’investigation américains ont changé de camp. Il y a quinze ans, le New York Times employa le grand journaliste Douglas Frantz pour enquêter sur la Scientologie. Il découvrit comment en 1993 l’Internal Revenue Service (IRS), l’agence du gouvernement américain chargé de collecter les impôts et les taxes, avait exonéré la secte de tout prélèvement. Après une campagne agressive menée par la Scientologie qui possédait des renseignements sur l’IRS et la rencontre de Miscavige avec l’ancien Directeur de l’administration, un marché fut conclu : la secte laissait tomber ses plaintes à condition qu’elle soit exemptée d’impôt. Frantz travaille maintenant comme directeur d’enquête pour le célèbre sénateur John Kerry. Il aurait bien continué à exercer son métier de journaliste, mais son journal, le Los Angeles Times, ne pouvait plus le rémunérer.

    La Scientologie, victime de la crise financière ?

    « Pour contrôler le pouvoir politique, une démocratie a besoin de chiens de garde. S’ils disparaissent, la démocratie s’affaiblit », argue Richart Tofel, un des rédacteurs de ProPublica. Cette agence de recherches située au cœur de Wall Street et fondée en 2008 par deux milliardaires, finance notamment les recherches de trente-deux journalistes. En 2010, ProPublica publie cinq enquêtes qui ont demandé plusieurs mois d’investigation. L’année dernière, elle remporta le prix Pulitzer. Le coût d’une enquête conduite sur plusieurs années peut atteindre 400 000 dollars. Mais la crise a restreint sa marge de manœuvre. Ainsi, la maison d’édition du Saint Peterburg Times qui a dû vendre plusieurs de ses périodiques, s’est séparée de six cents de ses mille cinq cent collaborateurs.

    Le rédacteur en chef Neil Brown est prudent. Il n’exclut pas que dans sa propre entreprise travaillent des Scientologues. Il n’est pas non plus sans savoir que Shaw et sa secte planifient d’autres attaques contre le journal et Poynter Institute. Récemment, sept de ses journalistes ont été recrutés par la Scientologie. Malgré la crise et l’étendue de « Scientology’s Town », Neil Brown ne baisse pas les bras : le « Saint Petersburg Times amplifiera son travail critique envers la secte malgré les menaces… ».

    Laurent Glauzy http://www.contre-info.com

    Extrait de l’Atlas de Géopolitique révisée (Tome II)

  • " Dans l'embryon tout est bon" !

    Commuiqué de Laissez les vivre :

    "C'est le titre de l'éditorial de l'hebdomadaire "Minute" du 24 juillet dernier, sous la plume de Jean Rivière. On ne saurait mieux résumer le vote de l'Assemblée Nationale le mardi 16 juillet autorisant sans aucune restriction l'expérimentation embryonnaire, qui exprime le mépris des politiques de la vie humaine. Pour les députés qui ont voté le texte, l'embryon c'est du cochon, on peut en faire n'importe quoi, comme l'affirment les publicités grandeur nature qui, pour attirer le chaland vers les boutiques de charcutiers, proclament : "de la tête à la queue, tout est délicieux..."

    Refus idéologique de la réalité, refus de la Création, et soumission peu reluisante aux exigences des puissances financières internationales des laboratoires pharmaceutiques et cosmétiques. Voilà le bilan des politiques

    Il n'y a rien à espérer sur le plan thérapeutique des cellules souches embryonnaires car elles sont cancérigènes, et ne sauront rivaliser dans l'avenir avec les cellules souches adultes reprogrammées, fruit des travaux du prix Nobel de médecine 2012, le japonais Yamanaka.

     Pourquoi ce vote bloqué et cette précipitation ? alors que la loi bioéthique 2011, votée pour 5 ans, refusait très hypocritement à coup de dérogations, mais refusait quand même l'expérimentation embryonnaire. Après le remboursement à 100% de la contraception et de l'avortement même pour les mineures à la mamelle, après la loi Taubira et la pulvérisation de mariage, demain l'euthanasie pour éliminer les vieux et les malades incurables au nom de la "dignité", la social-démocratie apporte la preuve de sa nocivité et d'une volonté acharnée à détruire la vie et la famille. Il faudra bien un jour demander des comptes à ces gens là !"

    http://aucoeurdunationalisme.blogspot.fr/

  • Hitlérisme, stalinisme, reaganisme

    ♦ John GALTUNG, Hitlerismus, Stalinismus, Reaganismus. Drei Variationen zu einem Thema von Orwell, mit einem Vorwort von Dieter S. Lutz, Nomos Verlagsgesellschaft, Baden-Baden, 1987, 169 p.
    10969810.jpgOuvrage pour le moins étonnant, ce livre de John Galtung, inspiré des visions de George Orwell, se veut une critique tous azimuts des grandes options politiques de notre siècle. Ces grandes idéologies ont toutes cherché à domestiquer le psychisme humain, à créer les conditions de leur propre non-dépassement, à effacer les souvenirs légués par l'histoire, à forger des loisirs sur mesure, à se décréter infaillibles, à manipuler mots et concepts pour les détourner de leur sens premier. 
    Pour retrouver les racines de ce phénomène totalitaire, propre à notre époque, Galtung procède à une « analyse cosmologique » comparative et résume ses thèses dans 2 tableaux. Le premier de ces tableaux juxtapose les caractéristiques de l'homo occidentalis (HO), de l'homo teutonicus (HT) et de l'homo hitlerensis (HH), où l'homo teutonicus, imprégné de cette autorité théologienne de facture luthérienne, est l'homo occidentalis in extremis et l'homo hitlerensis, l'homo teutonicus in extremis. Si l'HO place l'homme au-dessus de la nature, l'HT voue un culte romantique à la nature et l'HH conçoit une unité mystique entre l'homme et la nature. Après la disparition de l'HH, le monde a été dominé par l'homo sovieticus (HS), dont la forme extrême est l'homo stalinensis (HSt) et par l'homo americanus (HA), dont la forme extrême est l'homo reaganensis (HR). 
    Cette classification peut apparaître spécieuse, empreinte de naïveté américaine ; mais la conclusion de Galtung, c'est d'affirmer que toutes ces façons de mal être homme en ce siècle sont des variantes perverses de l'homo occidentalis expansator (HOEx), qui doit son existence au christianisme, lui-même dérivé de la Bible, réceptacle d'autoritarisme, de mentalité inquisitoriale, d'intolérance, d'esprit de vengeance. Certes, ce sont là les caractéristiques de la version dure du christianisme, non de la version douce, incarnée par ex. par un François d'Assise. Mais dans la sphère politique, ce sont les laïcisations de la version dure qui se sont seules affirmées, si bien que celui qui prend ce christianisme-là pour modèle de comportement, finit par se prendre pour un dieu unique et omnipotent et par devenir une menace pour autrui. Celui qui s'imagine être un instrument du Dieu judéo-chrétien et fait appel à des récits bibliques fortement intériorisés par la population, finit par devenir aussi une menace pour autrui (cf. Reagan). Le résultat politique contemporain du christianisme dur, c'est un monde de type orwellien, comme dans 1984 ou dans Animal Farm, avec des oripeaux idéologiques variables mais un égal résultat stérilisateur.

  • Faillites locales : on joue allègrement sur les mots

    130730Toute réflexion stratégique autour de l'avenir des collectivités locales françaises doit se poser une double question préalable :

    1° l'inflation des dépenses et des personnels s'est porté depuis 20 ans sur les divers niveaux artificiellement décentralisés, d'abord par les lois Defferre de 1982-1983, puis par les lois Raffarin en 2003-2004. Or dès la loi de finances pour 2014 le problème des ressources de ces diverses collectivités, essentiellement alimentées par le budget de l'État va prendre un tour catastrophique.

    2° cette situation se trouve aggravée par ce qu'on appelle le "millefeuille administratif", c'est-à-dire par la multiplication récente des structures et délégations décentralisées à très faible légitimité démocratique.

    À cet égard, l'optimisme radieux du Figaro, par-delà ses changements apparents de propriétaires, me réjouira décidément toujours. Voici en effet la bonne nouvelle que ce grand quotidien distillait ces jours derniers  (1)⇓ auprès de ses fidèles lecteurs : "En France, une ville ne peut pas faire faillite… Aux États-Unis, la ville de Detroit a demandé jeudi à se placer sous la protection du régime des faillites. En France, les collectivités locales aux finances défaillantes passent sous la tutelle de l'État."

    Rassurant, n'est-ce pas ?

    On doit donc rappeler à ce sujet que le concept de banqueroute, toujours contourné quand il s'agit des institutions politiques, dépend de la législation de chaque pays. Une ville ou un département français en situation pratique de cessation de paiement, mis sous tutelle, ne relève certes pas de la loi américaine sur les faillites, ni du chapitre XI (sociétés commerciales) ni du chapitre IX (collectivités locales).

    Le département de la Seine-Saint-Denis, que je ne cite pas au hasard, a pris la tête ainsi, depuis 2011, d'une fronde contre les "emprunts toxiques". Il se propose, enfin : son président menaçait alors, de ne plus honorer ses engagements financiers. Mais non on ne parlera pas d'un "défaut de paiement", encore moins une "cessation de paiement". Les dotations financières de l'État, et la péréquation désormais inscrite dans la Constitution résoudront le problème, n'est-ce pas ?

    En l'occurrence son nouveau président M. Bartolone qui, depuis, préside l'Assemblée nationale, "héritait" d'une gestion communiste de [trop] longue durée. N'hésitons pas à manier le pléonasme en accolant à celle-ci l'épithète désastreuse. Malgré les difficultés financières que cela lui a occasionnées, ce département n'est pas en faillite, aux divers sens que le droit commercial donne à ce mot. Il continue de toucher de l'État de considérables subventions au titre de la Dotation globale de fonctionnement

    Si cela peut rassurer les lecteurs on peut dire aussi qu'aucun des États "concernés" par le sauvetage de l'euro n'est non plus en "faillite". Pourtant, au Portugal comme en Grèce, en Espagne comme en Irlande, tout en jurant que "ce n'est pas pareil" ce sont les représentants supposés des "bailleurs de fonds" qui ont le dernier mot dans la politique des pays. Sous tutelle ? Non ce n'est pas comme des personnes physiques. En faillite ? Non ça ne s'articule pas comme pour les sociétés commerciales.

    On peut donc jouer sur les mots. L'État français l'a longtemps fait dans l'Histoire : on a parlé successivement de "rehaussement des espèces" chaque fois que l'État dévaluait ses engagements, libellés en "livres" ; la Régence a d'abord diminué arbitrairement de 20, 40, 60 ou 80 % les rentes, rémunérant la dette depuis François Ier, et pensions selon les classes de créanciers ; puis ce fut le système Law et sa faillite célèbre, conséquences de cette banqueroute déguisée ; dès octobre 1789 on entreprend de "nationaliser" ce qu'on appelle les "biens du clergé" pour éviter "la hideuse banqueroute" (Mirabeau) ; cette décision entraînera des conséquences incalculables, et au final une banqueroute encore plus hideuse ; après 1918 on ne parviendra pas à restaurer le franc-or, sur la base duquel l'État s'était engagé avant la guerre, pourtant victorieuse : il payera désormais faut-il dire : "rembourser" ?)en billets de banque dont ils institue le cours forcé, etc. Mais non, on ne peut pas, on ne doit jamais parler de faillite.

    Le Directoire en 1797 avait inventé une jolie formule : pour amputer ses dettes des 2/3 il parlera du "tiers consolidé" (2)⇓.

    Épatant, n'est-ce pas ?

    Curieusement dès janvier 2012 Standard & Poor's exprimait un avis radicalement différent de celui du Figaro. Voci comment cette prise de position implicite était alors présentée au public :

    "La région Ile-de-France et la Ville de Paris ont perdu lundi 30 janvier leurs notes "triple A", les meilleures, qui ont été abaissées d'un cran par l'agence de notation dans la foulée de la dégradation de la note de la France le 13 janvier.
    "Le cadre institutionnel et financier des collectivités locales françaises ne leur permet pas d'être notées au-dessus de l'État" français, explique S&P dans deux communiqués distincts. L'agence de notation a abaissé d'un cran, de AAA à AA+, la note de référence à long terme de la région Ile-de-France et celle de la Ville de Paris, une note qui leur permettait d'emprunter aux meilleurs taux. Elle a assorti cet abaissement d'une perspective "négative", ce qui signifie que les notes de ces deux collectivités pourront être abaissées dans un délai d'un à deux ans." (3)⇓

    Deux ans, disiez-vous ? Cela nous rapproche de janvier 2014, bien près des municipales de mars...

    JG Malliarakis   http://www.insolent.fr/

    Apostilles

    1. En ligne le 20 juillet
    2. cf. loi du 9 vendémiaire an VI - 30 septembre 1797.
    3. cf. Lemonde.Fr avec AFP le 30.01.12 à 19 h 57
  • Les AFC saisissent le Conseil d’Etat pour garantir les droits de l’enfant

    Communiqué de presse

    "Le 18 mai 2013, la loi « Taubira » ouvrait le mariage et l’adoption aux couples composés de personnes de même sexe, en dépit de l'avis des experts – associations facilitant l'adoption, professionnels de l'accompagnement de l'adoption – qui ont à maintes reprises décrit les dommages prévisibles et manifesté leur opposition à ce sujet.

    Les AFC rappellent que les enfants sont durement touchés par cette loi. Celle-ci les prive du droit fondamental d’avoir son père et sa mère. Elle ignore en conséquence le besoin affectif et éducatif de l’enfant, et surtout la nature même de celui-ci qui est de fonder son existence corporelle, spirituelle ou intellectuelle, dans l'amour même de ceux qui lui ont donné son corps. Ce fondement est à la base de toute sa construction.

    Et dans un contexte déjà insoutenable de l'enfant privé de ses parents par la dureté de la vie, refuser à l'enfant la possibilité de vivre dans des conditions simplement vraisemblables, constitue une violence supplémentaire dont les dommages ne manqueront pas de se manifester progressivement.

    Pour ces raisons, la CNAFC, mouvement national reconnu d’utilité publique, saisit le Conseil d’Etat d’un recours contre les textes d’application de la loi Taubira sur le « mariage pour tous ». Il s'agit notamment de dénoncer la violation de ce droit de tout enfant à être élevé par un père et par une mère, reconnu par l’ONU depuis 1948 et garanti notamment par la Convention des droits de l’enfant.

    Après s’être mobilisées pendant de longs mois pour éclairer les conséquences concrètes de la loi, les AFC restent déterminées à préserver le rôle indispensable des parents – pères et mères – tel qu’énoncé par l’ONU. Elles utiliseront pour cela toutes les voies et moyens disponibles jusqu’à, si nécessaire, porter ce dossier devant le Comité des droits de l’enfant de l’ONU".

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Azerbaïdjan : pas de sanctions ! (arch 2012)

    L’Azerbaïdjan est candidat à l’adhésion à l’OTAN

    L’emprisonnement de Ioulia Timochenko, chef de l’opposition ukrainienne, fait que Kiev, juste avant la Coupe européenne de football, essuie un feu roulant de critiques. Ce n’est pas le cas de l’Azerbaïdjan où a eu lieu, le 26 mai, la finale du concours de l’Eurovision. Le président autoritaire Ilham Aliyev n’a rien à craindre: le ministère allemand des affaires étrangères a fait savoir qu’il n’y aurait pas de “campagne systématique” contre cette ancienne république soviétique.

    Pourtant l’Azerbaïdjan devrait faire rugir de colère cet Occident si zélé à défendre les droits de l’Homme: les manipulations électorales y sont à l’ordre du jour tout comme les entorses lourdes à ces mêmes droits de l’Homme. Amnesty International estime que le nombre de prisonniers politiques est de 75 à 80; quant à l’organisation indépendante “Reporters sans frontières”, qui établit une liste des pays selon qu’ils accordent ou non une liberté de la presse pleine et entière, elle classe l’Azerbaïdjan à la 162ème place sur les 179 Etats qui ont été passés au crible de la grille d’analyse. L’Ukraine, elle, est au 116ème rang. Ensuite, il me paraît opportun d’ajouter que le clan Aliyev a fondé une sorte de dynastie post-communiste (Ilham Aliyev a succédé à son père Heydar en octobre 2003).

    Mais contrairement à l’Ukraine, l’Azerbaïdjan n’a commis aucune grosse faute: il ne s’est jamais heurté de front aux intérêts géostratégiques des Etats-Unis. Enfin, ce pays caucasien, riche en ressouces et d’une grande importance stratégique, se trouve, depuis l’effondrement de l’Union Soviétique, tout en haut sur la liste des Etats prioritaires bénéficiant de l’aide américaine. Dans un rapport de planification stratégique édité par l’organisation d’aide au développement USAID, inféodée au ministère américain des affaires étrangères, on a pu lire le constat suivant dès juin 2000: “L’Azerbaïdjan possède d’énormes réserves prouvées de pétrole et de gaz naturel. De plus, il se situe dans une zone géostratégique cruciale entre la Russie et l’Iran”. Par voie de conséquence, Washington ne néglige rien pour mettre Bakou de son côté, tandis que les Azéris louvoient, depuis leur indépendance en 1991, entre les Etats-Unis et la Russie. Si les plans américains réussissent, Washingon pourra tuer deux mouches d’un seul coup de savatte: d’une part, la Russie sera encore un peu plus houspillée hors du Caucase mériodional; ce sera le deuxième revers après la Géorgie. D’autre part, les Américains pourraient créer une pierre d’achoppement entre Moscou et Téhéran.

    Le but principal des stratèges de Washington est donc de favoriser une adhésion à l’OTAN de l’Azerbaïdjan. Le 3 juin 2009, dans le magazine “Eurasianet”, qui s’affiche sur la grande toile, on pouvait lire un article de Shahin Abbasov, conseiller du spéculateur en bourse Georges Soros, financé par l’”Open Society Institute Azerbaidjan”, où l’auteur évoquait une rencontre avec un responsable très haut placé de l’OTAN, dont il ne citait pas le nom, selon qui l’Azerbaïdjan aurait plus de chance d’adhérer rapidement à l’OTAN que la Géorgie. “Il y a quelque temps, au quartier général de l’OTAN à Bruxelles comme à Bakou, on pensait que la Géorgie serait la première à adhérer au Pacte nord-atlantique et que l’Azerbaïdjan ne suivrait qu’ultérieurement”. Mais la donne a changé depuis la guerre entre la Géorgie et la Russie en août 2008; voilà pourquoi “l’Azerbaïdjan pourrait plus vite devenir membre de l’OTAN que la Géorgie ou l’Ukraine”. Ensuite, dit-on dans l’article, l’Azerbaïdjan dispose de “quelques atouts particuliers”, notamment ses “liens culturels étroits” avec la Turquie, partenaire à part entière de l’OTAN et son importance stratégique cardinale sur le tracé prévu de l’oléoduc Nabucco.

    Mais avant que les démarches ne soient entreprises en vue de l’adhésion de l’Azerbaïdjan au Pacte nord-atlantique, il faut d’abord briser les bonnes relations qui existent entre Bakou et Moscou. La Russie a conservé, depuis la fin de l’Union Soviétique, la station de radar de Gabala en Azerbaïdjan, une station de haute importance stratégique. Le bail se termine à la date du 24 décembre 2012. A l’heure actuelle, les deux Etats négocient un prolongement de ce bail jusqu’en 2025, mais Bakou exige comme prix de la location non plus la somme de sept millions de dollars par an mais celle de 300 millions! Jusqu’en novembre 2011, on parlait de quinze millions de dollars.

    Apparemment le prix a été réévalué à la hausse afin que Gabala soit trop cher pour la Russie et qu’ainsi la voie soit ouverte à l’OTAN. En janvier 2010, le politologue Vafa Guluzade, conseiller de l’ancien président Heydar Aliyev, soulignait dans un article: “Le territoire et le peuple de l’Etat d’Azerbaïdjan s’avèrent idéaux pour une coopération avec l’OTAN. Le pays dispose d’une situation géostratégique favorable, sa population est éduquée et capable de se servir de nouvelles technologies. L’Azerbaïdjan dispose aussi de terrains d’aviation militaires, qui pourraient servir de bases à l’OTAN”.

    Bien sûr, il faut également tenir compte de solides intérêts économiques. A ce propos, on a pu lire les lignes suivantes dans le texte qui exposait en juin 2000 la planification stratégique de l’USAID: “La participation de firmes américaines dans le développement et l’exportation du pétrole et du gaz naturel azerbaïdjanais s’avère importante pour la diversification des importations américaines d’énergie et pour la promotion des exportations américaines. Les Etats-Unis soutiennent l’utilisation de divers tracés d’oléoducs pour faciliter l’exportation du pétrole d’Azerbaïdjan”. Il s’agit surtout de contourner la Russie et l’Iran dans l’acheminement du pétrole et du gaz naturel. Le tracé Bakou/Tiflis (Tbilissi)/Ceyhan achemine déjà le gros du pétrole de la zone caspienne via la Géorgie en direction de la côte méditerranéenne de la Turquie. Cet oléoduc est contrôlé par un consortium anglo-américain sous la direction du géant pétrolier britannique BP.

    D’autres tracés d’oléoducs devront être construits à court ou moyen terme. On est actuellement en train de boucler les négociations quant à la construction de l’oléoduc TANAP (“Trans-Anatolian Pipeline”) qui devrait acheminer le gaz naturel azerbaïdjanais en Europe via la Turquie. Le projet TANAP, qui aura coûté sept milliards d’euro, devrait avoir une capacité de 16 milliards de m3 par an, ce qui constitue une concurrence majeure pour la Russie, et aussi, bien sûr, pour l’Iran.

    Bernhard TOMASCHITZ.
    (article paru dans “zur Zeit”, Vienne, n°21-22/2012; http://www.zurzeit.at/ ).