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  • Encore deux ans, monsieur le Président !, par François Reloujac*

    (La suite économique de François Reloujac) 

    Compte tenu de la conjoncture, la Commission européenne a donné deux ans de plus à la France pour revenir au respect des critères de Maastricht. Deux ans pendant lesquels la France ne sombrera pas dans l’austérité mais continuera de suivre une simple politique de rigueur. Mais qu’est-ce que l’austérité ? Qu’est-ce qu’une politique de rigueur ? Dans le langage politique d’aujourd’hui, « austérité » signifie baisse du train de vie de l’état tandis que « rigueur » veut simplement dire baisse du train de vie des citoyens. 

    Les dernières statistiques publiées par Eurostat montrent à quel point cette politique du gouvernement français est peu originale. Si les déficits publics baissent dans pratiquement tous les pays européens, c’est parce que les impôts y augmentent partout plus vite que les dépenses publiques. De 2008 à 2011, les dépenses publiques ont continué à croître de plus de 6 % en moyenne, tandis que les impôts ont grimpé de près de 13 %. Si l’on ajoute à cette observation la constatation que, dans les dépenses publiques, ce sont les dépenses de fonctionnement qui ont augmenté alors que celles d’investissement ont à l’inverse ralenti, on comprend que la crise n’est pas près de finir. Pourtant, François Hollande n’en démord pas : à la fin de l’année la courbe du chômage aura été inversée.

    Donnons acte au Président du fait qu’il n’a pas prophétisé une baisse du nombre de chômeurs, mais simplement que la courbe se serait inversée. Il compte sans doute sur une purge miraculeuse des suppressions d’emplois d’ici à la fin de l’année... Il croit même à la reprise. Les statistiques antérieures montrent qu’un cycle économique ne dure jamais indéfiniment, une dizaine d’années environ, et que celui-ci se renouvelle six mois après avoir atteint son point le plus bas, selon des lois plus ou moins mécaniques. La crise actuelle ayant – officiellement – commencé en 2008, la reprise reviendra au plus tard au bout de cinq ans… en 2013 ! Il n’y a rien d’autre à faire qu’à attendre.

    Ces cycles ont été étudiés dans un contexte très différent de celui d’aujourd’hui. Les mécanismes de relance, qui jouent sur la baisse des taux d’intérêt, ne peuvent plus être efficaces lorsque ceux-ci tournent autour de 0,5 %. Mais le mal le plus important n’est pas celui-là, n’en déplaise aux économistes à la mode. Maurice Allais, voici quelques années, avait corrélé les fluctuations économiques avec ce qu’il avait appelé le « cycle de l’oubli ». La relance dépendait essentiellement de la psychologie des agents économiques qui, ayant oublié les causes de la crise (endettement excessif, taux d’intérêts trop bas, stocks trop importants…), reprenaient confiance. Nous n’en sommes pas là... 

    A quand une politique cohérente ?

    Relancer l’économie passe par la mise en œuvre d’une politique cohérente, approuvée par  tous les agents, d’accord pour s’entraider. Partager la même monnaie implique d’être solidaires en tout, d’avoir les mêmes lois sociales, de respecter les mêmes règles économiques. Toute divergence de politique entre la région la plus riche et la région la plus pauvre d’un marché intégré usant d’une seule et même monnaie conduit inéluctablement à plus ou moins long terme à de très graves difficultés. La région la plus riche ne pouvant alors que continuer à s’enrichir au détriment de la plus pauvre. Il n’est pas plus raisonnable pour le préfet de Corrèze de vouloir imposer à Paris sa politique financière que d’ignorer les spécificités de la Corrèze pour les ministres parisiens. A plus grande échelle, la France et l’Allemagne partagent la même monnaie au sein d’un marché intégré. Il est inutile que l’une jette des anathèmes contre l’autre : elles n’ont d’autre choix que de s’entendre ou de se séparer.

    Dans ce contexte agité, les hommes politiques ont trouvé ces pelés, ces galeux, par qui vient tout le mal : les champions de l’évasion fiscale ! Ceux qui, usant de la libre circulation des capitaux prônée par l’OMC, placent discrètement leurs avoirs dans les pays où les impôts sont les moins élevés. En les désignant à la vindicte populaire, peut-on vraiment détourner l’attention des électeurs des vraies responsabilités ? Par ailleurs, cette lutte contre les fraudeurs ne concerne que les particuliers, non les entreprises multinationales devenues expertes en « optimisation fiscale ». Le dernier sommet européen sur le sujet a été très symptomatique de cette différence de traitement. En outre, comment obliger les états tiers à renoncer aux capitaux qui viennent soutenir l’économie locale en fuyant l’enfer fiscal des pays qui les virent se créer ? Indépendamment du fait que ces capitaux ne seraient pas forcément plus utiles dans les pays développés où ils sont devenus disponibles que dans les pays où ils sont employés. Toute l’attention des hommes politiques devrait vraiment porter sur la localisation de ces capitaux, qu’elle ne soit pas simplement artificielle et qu’elle ne dissimule pas la réalité. Mais pour cela, il faudrait que la comptabilité des multinationales n’obéisse pas à des lois que l’on a voulu complaisantes. N’ont-elles pas été adoptées pour pousser les « champions nationaux » à se faire une place sur les marchés internationaux ?

    Un sursis de deux ans

    Quoi qu’il en soit, la France a obtenu deux ans de sursis. Cela permet d’espérer que, malgré tout, le miracle se produira et que l’économie française repartira suffisamment d’ici là pour que, sans rien changer aux habitudes des pouvoirs publics et des administrations, les ratios imposés par le traité de Maastricht se rétablissent d’eux-mêmes. Ce sursis valait bien une petite contrepartie : le démantèlement du marché français de l’électricité. EDF devait déjà mettre à la disposition de ses concurrents, à un prix préférentiel, l’électricité qu’elle produit et que ceux-ci peuvent désormais vendre moins cher aux consommateurs. Ce n’était pas suffisant. Le gouvernement va aussi devoir céder à des sociétés étrangères plusieurs concessions de barrages hydroélectriques construits en France. Quant à la réglementation des prix, elle devra être démantelée. La soumission de ce marché à la concurrence se traduira quasi immédiatement par une augmentation des prix payés par les consommateurs, personnes physiques, et une baisse de ceux supportés par les entreprises multinationales qui délocalisent leurs résultats dans les pays où la fiscalité est la plus avantageuse.

    Gageons que ce ne sont pas ces mesures qui permettront à la France de sortir de la récession actuelle. Encore deux ans, Monsieur le Président, pour présenter un bilan aux censeurs européens qui exigeront le respect de la « règle d’or » que vous avez imposée. Il est temps d’opter pour une politique économique cohérente et à laquelle tout le peuple puisse se rallier. Bientôt il sera trop tard.  

    * Analyse économique parue dans le n° 119 de Politique magazine, Juin 2013.

    http://lafautearousseau.hautetfort.com

  • Ce coup d'Etat dont on ne parle pas...

    Un coup d’Etat peut en cacher un autre ou, du moins, en amoindrir la perception : ainsi en a-t-il été, ce mercredi 3 juin, alors que tous les regards médiatiques étaient tournés vers la place Tahrir du Caire, en Egypte. Au même moment, Bruxelles et Berlin décidaient, contre l’avis premier –à peine écouté…- de M. Hollande encore une fois isolé et impuissant, d’entamer dès lundi prochain les négociations pour la création d’une vaste zone de libre-échange transatlantique, tandis que, dans la foulée et quelques heures après, la France refusait l’asile politique à celui qui avait révélé (mais est-ce vraiment une révélation ?) l’importance de l’espionnage des institutions, entreprises, ambassades des pays européens par les Etats-Unis !

    Ainsi, lundi 8 juillet, sera lancé officiellement un processus qui, en définitive, en finira avec le rêve (l’illusion ? Sans doute pas si simple…) d’une Union européenne indépendante, puisqu’elle « raccordera » (pas seulement économiquement mais aussi réglementairement et sans doute « socialement ») purement et simplement les pays de l’UE aux Etats-Unis, dans une relation qui risque bien de souligner un peu plus la vassalisation du Vieux continent à l’hyperpuissance américaine, ce que de Gaulle avait tenté, par son projet d’une Europe confédérale des Etats, d’éviter à tout prix. Bien sûr, dans ce processus, il y aura des gagnants en Europe, en particulier l’Allemagne qui a su s’imposer ces dernières années au détriment de son partenaire (son égal ou son concurrent, pouvait-elle penser en d’autres temps…), un certain nombre de multinationales (désormais baptisées plus justement « transnationales ») et la Commission européenne, à la manœuvre, qui est la seule habilitée à négocier au nom de l’Union et à pouvoir mener les négociations, ce qui n’est guère rassurant quand on sait ses penchants d’un extrême libéralisme. La France a beau avoir obtenu l’assurance que son « exception culturelle » serait préservée, dans la réalité rien n’est moins sûr ! M. Barroso, sinistre président de la Commission européenne, a rappelé haut et fort que les négociations étaient bien du seul ressort de celle-ci et qu’elle avait reçu mandat par les Etats pour ce faire ; un commissaire européen n’a pas hésité à affirmer que, de toute façon, l’avis de la France pourrait être négligée, si besoin est (selon les négociateurs…), y compris sur ce que notre pays croit avoir protégé ! La menace d’un veto français apparaît, à ce propos, de plus en plus improbable…

    Le renoncement du mercredi 3 juillet de M. Hollande, car c’en est bien un, qu’on le veuille ou non, montre aussi que les dirigeants de la République n’ont guère d’égards pour le peuple français, qu’il soit électoral ou plus vaste : cet abandon entre les mains d’une Commission qui va jouer son rôle et même, sans doute, profiter de l’occasion pour le redéfinir et le renforcer, n’est qu’un aspect, le plus triste peut-être, de ce véritable coup d’Etat politique européen qui va engager le continent tout entier, au nom de l’économie et des principes de libre-échange et de libéralisme économique, dans une situation que les nations et les peuples n’ont pas souhaité et ne souhaitent sans doute pas.


    Le futur drapeau de la zone transatlantique de libre-échange ?

    La mise à l’écart des peuples et des Etats par les institutions européennes, prouve à l’envi que cette « Europe légale », de plus en plus, se coupe de ce que l’on pourrait nommer « l’Europe réelle » : il n’est pas sûr que les conséquences d’une telle attitude de la Commission européenne (le terme « trahison » est-il trop fort ?) mais aussi des gouvernements (de moins en moins souverains et politiques) et des parlementaires européens soient heureuses…

    http://www.nouvelle-chouannerie.com/

  • LA CHIMERE DE LA PARITE

    Coucou, la revoilà, elle fait partie des chimères que les pouvoirs successifs tant de la fausse droite que de la vraie gauche gardent sur le feu. Plusieurs opportunités la font ressurgir ces jours-ci en pleine lumière.
    Le pouvoir actuel a décidé dans sa non sagesse que les pères devraient prendre aussi souvent le congé parental que les mères. Le tam-tam médiatique accompagnateur et co-détenteur du pouvoir fait chorus. Pour encourager les pères récalcitrants une usine à gaz sera imaginée avec des mécanismes ruinant et les pères et les mères. En fait c'est contraire à l'intérêt direct des enfants. Ceux-ci ont le droit absolu d'être élevés dans leur petite enfance par la tendresse d'une mère. En corrélation, les mères ont le droit et le devoir d'élever leurs nouveaux-nés. Si des pères prétendent ne pas comprendre, c'est tout simplement qu'ils sont victimes parfois à leur insu de l'idéologie ambiante.
    Autre manifestation de la chimère : les municipales de 2 014. à la préparation des quelles chacun s'active. Dans une petite commune de trente mille habitants il faut que chaque liste comporte 52 noms et qu'elle respecte la parité. Ridicule et insupportable. Les partis importants financés par les impôts n'ont pas de problèmes ; les autres perdent un temps considérable et de l'argent : le barrage aux nouveaux est bien organisé. En plus, le socialisme, dont la parité est un fruit, conduit de la sorte à une véritable expropriation du temps privé ce qui est un signe de paupérisation.

    POURQUOI LA CHIMERE ?
    Une chimère naît toujours avec un motif apparent de vérité ; ici, c'est l'égalité hommes-femmes. Une fois lancée et l'orchestre médiatique aidant, elle rencontre d'autres chimères plus ou moins voisines et, bientôt, l'ensemble devient comme du béton, personne ne se souvenant des origines douteuse de l'ensemble. La correction par la violence étatique de toute forme d'inégalité est l'une de ces chimères accompagnatrices. .
    Il est clair que vouloir l'égalité des hommes et des femmes est contraire à la nature des choses. Le livre de la Genèse nous dit que Dieu nous créa homme ou femme chacun avec ses qualités propres. L'une des applications les plus néfastes de la parité est la recherche de l'égalité des salaires, car c'est une atteinte grave à la liberté absolue des salaires que doit connaître l'entreprise. Le fait que le monstrueux code du travail limite fortement cette liberté explique sans l'excuser le dérapage vers la parité. Ce dérapage conduit à des moyennes de moyennes dans des nuages de statistiques avec comparaisons internationales. Chacun y trouve toutes sortes d'interprétations.
    Une autre manifestation se situe au niveau des conseils d'administration. La tendance est si forte que des consultants spécialisés recherchent activement des dames pour les organismes dirigeants. C'est bien plus grave qu'au niveau des salaires car la prospérité d'une entreprise repose beaucoup sur ses choix fondamentaux, leur pertinence et leur continuité ; le sexe des dirigeants ne devrait pas entrer en ligne de compte sauf cas particulier.

    UN MINISTERE ?
    Il y eût plusieurs fois dans un passé récent un ministère de la parité. Dans la liste des ministres du gouvernement Ayrault et sauf erreur il n'y en a pas. Toutefois les attributions ridicules de plusieurs d'entre eux montrent que le sujet doit être largement couvert. Cela veut dire cabinets, bureaux, subventions, parlottes, etc. Le tout se développe au niveau régional, départemental et bien au-delà. Les coûts sont considérables. Ajoutés à l'activité de tout ce monde, ils ruinent les hommes et les femmes les empêchant d'atteindre librement leurs objectifs personnels.
    Pour finir, rappelons que la chimère est mondiale. Son réveil occasionnel en France n'a rien d'exceptionnel. Le pouvoir en place sort des urnes et celles-ci ne peuvent que refléter l'idéologie mondialiste. Par relais successifs dont l'Europe, c'est l'Onucratie qui est au centre de toutes les chimères internationales. Nous nous trouvons devant un super Mammouth avec des milliers d'organismes divers.
    Ce sont des faits que les évolutions récentes en France ont permis de mettre en lumière.
    MICHEL de PONCINS http://libeco.net

  • Journal de Syrie ~ Liquidation de terroristes du front Nosra (les amis de Fabius)

  • Message des Syriens aux français, aux médias occidentaux et aux hypocrites M. Hollande et M. Fabius

  • Chronique de livre : Eric Teyssier, Pompée, Perrin, 2013

     

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    Première biographie de Pompée en langue française depuis des décennies, on peut se réjouir qu’elle provienne d’un historien sérieux qui s’est fait particulièrement remarquer ces dernières années grâce, entre autre, à sa somme consacrée aux gladiateurs : La mort en face ; Le dossier gladiateurs. On peut s’étonner à juste raison que le personnage de Pompée n’ait pas reçu plus d’attention que cela de la part des historiens modernes car il est l’une des plus grandes figures de l’antiquité romaine. Grand adversaire de Jules César, sa défaite face à celui-ci n’en fait pas quelqu’un de moins intéressant ou de moins représentatif de cette époque troublée que fut la fin de la république romaine, qui voit peu à peu son esprit disparaître entre dissensions politiques, ambitions démesurées d’hommes soucieux de bafouer ses règles et incapacité d’adaptation à un empire qui dépasse depuis longtemps la simple péninsule italienne. Oui, à l’époque de Pompée, la concordia tant louée par les Romains, n’est plus vraiment de mise et c’est une situation de guerre civile qui ne dit pas toujours son nom qui prévaut.

    A l’image de son modèle Alexandre le Grand, Pompée eut un destin glorieux et tragique à la fois. Général très jeune, il est déjà surnommé Pompée le Grand alors qu’il n’a pas 25 ans. Rempli d’audace, allant de victoires en victoires, il a droit trois fois au triomphe militaire de son vivant. Ses victoires tant sur les trois continents que sur mer firent de lui un personnage de premier plan, influent dans les provinces qu’il avait soumises comme à Rome, bâtisseur de villes et faiseur de rois à l’étranger.

    Une vie au service de Rome

    Pompée est né en -106 dans une famille influente de notables du Picenum. Issu de la classe des chevaliers, sorte de bourgeoisie de l’époque, il compte parmi sa famille quelques grands noms. Son père surtout, Cnaeus Pompeius Strabo, va faire une belle carrière politique et accéder à la magistrature suprême, le consulat, en -89. C’est à ses côtés que Pompée va faire ses débuts, lors de la guerre des alliés, qui voit son père accéder au triomphe. Le jeune Pompée ajoute donc très jeune à son éducation gréco-romaine (qu’il ne peut donc approfondir) une solide formation militaire qu’il entretiendra toute sa vie. A partir de -88, Rome entre dans une période de guerre civile très meurtrière et Pompée se range du côté des optimates de Sylla qui font face au parti populaire du vieux général Marius. Sylla ayant triomphé et étant devenu dictateur à Rome, il favorise grandement l’ascension de ce jeune homme qui l’a bien aidé et est devenu l’un de ses lieutenants les plus proches. Pompée s’attire pourtant bien vite la méfiance de son maître à cause de son ambition qui apparaît vite comme démesurée un jeune homme de 25 ans qui parvient par exemple à obtenir un triomphe militaire en dépit des interdictions légales du cursus honorum, du jamais vu à Rome ! Désormais, Pompée est connu sous le nom de Cnaeus Pompeius Magnus - Pompée le Grand - et il est un personnage avec lequel il faut compter.

    Dans les années qui suivent, Pompée fait la guerre de manière quasi-continuelle.  Il vainc au terme d’une très dure guerre de près de 4 ans le dernier grand lieutenant de Marius en Espagne : Sertorius. Il débarrasse peu après la Méditerranée du fléau de la piraterie avant de partir en guerre contre le grand ennemi de Rome à cette époque : Mithridate, roi du Pont. Cette campagne en Orient sera l’occasion pour lui d’accéder à une gloire inégalée et de marcher dans les pas d’Alexandre le Grand, son modèle. Il soumet les peuples les uns après les autres, place Rome dans une position d’arbitre de la région, fonde des villes où il se bâtit une nombreuse clientèle, rapporte à Rome un butin d’une ampleur jamais vue (ses 50 000 légionnaires recevront chacun à l’issue de cette campagne 1500 dragmes soit 15 ans de solde…)  et deux nouvelles provinces. Nous sommes en -63, Pompée, de retour à Rome, triomphe une troisième fois avec un faste inégalé par le passé : son cortège fait 10 km et il faut 700 bateaux pour ramener d’Orient le butin de la campagne…

    Revenu en Italie pour de bon, Pompée va désormais se consacrer à la politique. Le constat est sévère : il n’a que peu d’alliés réels et est rejeté par la grande aristocratie qui voit d’un mauvais œil ce parvenu capitaliser sa position auprès du peuple grâce à sa gloire militaire. Cette situation est à l’origine de ce que l’on a appelé le premier triumvirat (-60) : accord personnel passé entre Pompée, Crassus et César visant à promouvoir les intérêts de chacun en une période de plus en plus instable politiquement : en particulier lors des élections au consulat qui sont de plus en plus l’occasion de troubles très violents sur le forum… C’est l’époque où l’on sent que la République vacille fortement, la caste des sénateurs reste, comme toujours, crispée sur ses privilèges, les démagogues du parti populaire tels Clodius mènent une agitation permanente dans les rues de la ville et la violence politique devient monnaie courante entre factions rivales. La guerre civile n’est pas loin.

    Même s’il obtient encore par la suite de belles fonctions et commandements, Pompée est finalement assez peu habile pour la politique et verra son influence réelle décroître au fur et à mesure au profit de celle de César, ce qui l’amènera peu à peu à se détacher de lui et à parfois voguer entre des alliances éphémères tant du côté des optimates que des populares, n’ayant jamais choisi un camp précis. Consul (unique !) une troisième fois en -52, il arrive à ramener le calme à Rome mais ne parvient pas à remettre sur pied une république moribonde qui souffre désormais d’un trouble supplémentaire : sa rivalité avec Jules César, son allié d’hier. Ce dernier triomphe depuis des années en Gaule, son prestige est immense et ses calculs politiques ne le sont pas moins : très généreux, il s’est acheté de nombreux soutiens et est très populaire, depuis longtemps, parmi le peuple romain car il est, malgré ses origines patriciennes, l’homme fort des populares. Pompée, quant à lui, est allié aux optimates, le parti sénatorial qui haït César et ne veut qu’une chose : conserver son statut privilégié. Les deux hommes veulent être les premiers à Rome et autour de leur rivalité vont se cristalliser les luttes politiques de leur époque amenant à une inévitable guerre civile. 1681044308.2.jpg

    Celle-ci trouvera comme prétexte le refus de César d’abandonner son commandement militaire et ses troupes. Déclaré ennemi public par le pouvoir en place, César entamera sa marche sur Rome (-49), marche victorieuse qui verra Pompée et les optimates fuir la ville éternelle afin de mieux résister ailleurs… On connait la suite : les Pompéiens, détenteurs de la légitimité sénatoriale, résisteront de leur mieux mais seront balayés par César qui utilisera au mieux sa chance et son sens politique (sa générosité et sa clémence envers ses ennemis d’hier) pour vaincre des forces adverses qui étaient loin d’être négligeables…

    A la suite du désastre de Pharsale (-48), le grand Pompée n’est plus, il n’a plus rien et se retrouve à fuir comme un simple paria à la tête de seulement quelques hommes. Cherchant refuge en Egypte où il a quelques amis influents, il ne se doute pas que le jeune pharaon Ptolémée XIII et ses cupides conseillers ne veulent pas d’un exilé de la sorte qui pourrait entacher leurs relations à venir avec le nouveau maître de Rome. Sur la barque qui l’amène de son bateau au rivage égyptien, le grand imperator est tué comme un chien dans une embuscade: plusieurs fois transpercé, il agonise sans dire un mot avant d’être décapité. Cette mort tragique bouleversera César qui, après avoir pleuré la mort tragique de son ennemi, fera retrouver et tuer les coupables de ce meurtre odieux. La mémoire de Pompée sera de même honorée par celui qui finira lui-même tragiquement assassiné 4 ans plus tard. A l’époque de fafwatch et de Clément Méric, ça fait réfléchir, n’est-ce pas ?

    Un personnage complexe

    Eric Teyssier s’attache à dresser du grand imperator un portrait permettant de mieux comprendre sa vie et ses choix. Le premier est son ambition, il veut être le premier mais pas à n’importe quel prix : il veut être aimé, trait de caractère qui le différencie déjà beaucoup de César. Hautement fidèle en amour, il ne le fut pas toujours en amitié, ce qui amena beaucoup de déconvenues dans les relations humaines qu’il avait avec des personnages comme Cicéron par exemple…  Dans ses derniers mois, allié aux optimates face aux Césariens, Pompée ne mène la barque qu’imparfaitement, il est très influencé par son entourage et est de moins en moins respecté si bien qu’il finira à l’issue du désastre de Pharsale par fuir quasiment seul et sans amis…

    A cause de cette ambition qui le dévorait et de son manque de sens politique, il a vogué au fur et à mesure de sa carrière entre les alliances éphémère si bien qu’il ne fut jamais réellement d’aucun parti et agit trop souvent comme un « dilettante » pour reprendre l’auteur. Incapable d’une vision politique à long terme, il prouve lors de son consulat unique de -52 qu’il n’est pas l’homme qui peut réformer la République romaine durablement.

    L’homme a cependant de bons aspects. Ayant passé une bonne partie de sa vie en tant que chef militaire, il était très soucieux du sort des légionnaires. Partageant leur quotidien au combat, n’hésitant pas à monter en première ligne avec eux dans sa jeunesse, il s’employa à ce qu’ils soient récompensés de tous les sacrifices que la vie militaire impliquait : que cela soit par sa générosité envers eux lors du partage du butin ou par son action politique envers ses vétérans. Il faut d’ailleurs souligner que beaucoup de ceux-ci répondirent à son appel quand il fallut s’opposer à César…

    Si Pompée est avide de pouvoir, il est cependant absolument insensible à l’argent et l’on retrouve chez lui un sens de vieux romain attaché aux valeurs qui avaient fait la grandeur de l’urbs : fides, pietas, virtus. Cela prouve en quelque sorte que les jeux politiques n’étaient pas faits pour un tel homme qui était plus à sa place parmi les légionnaires que parmi les politiciens avides qui, à sa différence, savaient employer la rhétorique… Cependant, les ambitions de Pompée sont à remettre dans leur contexte. En effet, les aspects militaire et politique à Rome sont hautement liés, donc faire une belle carrière militaire amène en toute logique à entrer en politique. De plus, il ne faut pas oublier qu’il est issu de l’ordre des chevaliers, ordre qui, à cette époque, se caractérise par une influence de plus en plus forte sur la société de par sa puissance financière. Si Pompée n’est pas attiré par le gain, il est quand même marqué par l’ambition qui caractérise son ordre social d’origine qui veut toujours plus et qui, malheureusement pour Rome, prendra de plus en plus de poids au fur et à mesure du temps…

    Personnage avec ses grandeurs et ses faiblesses, emblématique d’une époque –la Rome républicaine- qui meurt quasiment avec lui, le parcours de Pompée est résolument riche d’enseignements et le livre d’Eric Teyssier permet de mieux le connaître… et surtout de mieux le comprendre.

    Rüdiger http://cerclenonconforme.hautetfort.com/

  • 6 juillet : manifestation à vélo à Rennes

    Départ du parcours vélo au Liberté à 10h. Trois points successifs de rassemblement :

    • Place du Bas des Lices à 10h30
    • Place de la République à 11h00
    • Place de la gare à 11h30
    • Fin du parcours vélo à 12h00, au Liberté.

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    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Veilleurs debout !

    Que font les Veilleurs debout ? Certains écrivent comme celui-ci qui nous confie ce texte :

    2vd"Là, droits et imperturbables, immobiles dans la chaleur du jour ou la froideur de la nuit.

    La scène est surréaliste.

    Alignés, comme une armée silencieuse. Jeunes et moins jeunes aux visages d’ange, ils sont animés d’une force intérieure, transcendante, magnifique, que rien ne semble pouvoir ébranler face à la pierre terrifiante d’un monument imposant, d’un ministère, d’un palais de justice. Pierre, symbole d’un pouvoir que rien ni personne, ne semble plus pouvoir arrêter.

    Rien? Si : Les Veilleurs ! Leur silence profond résonne comme un écho sans fin.

    Ne faites pas de bruit, vous serez encore mieux entendus. La puissance de leur attitude et de leur silence est indéfinissable, sûrement portée par quelque chose là-haut….

    Chacun veille à sa manière, gardien des valeurs, pointe de l’épée, phare dans la tempête ! Ils sont d’autant plus beaux qu’ils impressionnent : ils veillent un camarade, tombé dans la nuit froide d’une bataille qui ne fait que commencer.

    Admirés, encouragés, jamais raillés, on les croirait tout droit sortis d’un livre ou d’un tableau de Maitre. Bravant la pluie, le froid, la chaleur, la faim et la fatigue, ils sont là, toujours là, immobiles…

    Elle est ici même, parmi eux, à travers eux, l’âme de la France, de la vraie France; elle ne se révèle que dans les heures les plus sombres, où tout semble perdu.

    Les veilleurs puisent leur force à l’intérieur, des heures durant, debout, fixes; une incroyable cohésion nait. Ils se relaient tous les jours, toutes les nuits. Quand l’un s’en va, un ami sort de l’ombre et prend sa place.

    Les badauds et les touristes les soutiennent, les ouvriers et les cadres se relaient eux aussi pour les faire tenir, les soutenir, leur dire les yeux emplis d’émotion et d’admiration, ô combien ils sont admirables !!

    Les veilleurs gagnent les cœurs et les consciences, insaisissables, intouchables dans leurs esprits.

    Le bouclier du Bien vient remettre à leur place les forces de l’ordre voulant contraindre, saisir, anéantir ce si beau mouvement : brise qui devient mistral et  que l’on ne peut enfermer dans un bocal.

    La police, frappée en son Cœur, ne peux se résoudre à la violence, elle perd. La matraque ne peut lutter contre l’âme et l’esprit, les veilleurs sont vainqueurs !

    Bravo à eux, Pour la France, la Famille, et Nicolas !

    Augustin de Baudreuil 

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Il est plus facile d’arrêter les jeunes qui prient que ceux qui sèment la terreur

    De Denis Tillinac dans Valeurs Actuelles :

    "Il est plus facile d’arrêter les jeunes qui prient que ceux qui sèment la terreur en banlieue. On ne parle guère des Veilleurs dans la presse. On en parle davantage sur Internet, mais n’étant pas high-tech, j’ignore le fonctionnement de ces trucs modernes.

    Je faisais escale à Paris et j’avais su qu’une veillée était fomentée après la tombée de la nuit sur la place de la République. M’y voici. Ils sont quelques centaines, assis sagement sur deux terre-pleins de part et d’autre de la statue. Deux groupes, donc, serrés de près par une pléthore sidérante de gendarmes mobiles harnachés comme si planait une grave me nace de subversion, voire de révolution.

    Je retrouve un ami impliqué dans le mouvement et je m’assois à ses côtés. Une sono diffuse une voix qui exhorte à la courtoisie vis-à-vis des policiers, puis lit un texte de Camus, un passage du Mystère de Jeanne d’Arc, de Péguy, une prédication de Martin Luther King relative aux lois respectables parce que justes et à celles qui ne le sont pas.

    La voix s’interrompt, des mains s’agitent en guise d’applaudissements et une mélopée s’élève : l’Espérance, me dit mon ami, un chant scout. La plupart des Veilleurs sont jeunes ; certains brandissent un portrait de Gandhi pour attester de leur pacifisme. Ambiance recueillie, sous l’oeil perplexe des gendarmes habitués sans doute à des manifestants plus vindicatifs. L’un d’entre eux, barré de tricolore et muni d’un porte-voix, annonce une première sommation.

    Impression qu’il improvise un rôle burlesque dans une comédie de Goldoni, car il manque un ennemi plausible dans son jeu de rôle. Les Veilleurs n’abîment rien et ne dérangent personne ; ils écoutent des textes dont les auteurs n’étaient ni des factieux ni des imprécateurs, encore moins des ultras. Péguy, Luther King… Ce qu’ils chantent n’a rien de martial. Soudain, se pointent une bonne vingtaine de cars de police. Les gendarmes serrent les rangs, nous sommes au sens propre sous leurs bottes. Contraste inouï entre cette débauche de moyens policiers et l’absence de la moindre présomption de désordre. Les chants reprennent, on se tient par les coudes, toujours aussi sagement. Seconde sommation.

    De l’autre côté de l’avenue, un homme de cabinet dépêché par le préfet de police est venu parlementer. Des avocats ont rejoint ce groupe et prennent des photos. Du côté où je me trouve, les gendarmes commencent l’embarquement des Veilleurs. Dont mon ami. J’hésite. Je finis par rentrer chez moi avec la mauvaise conscience du déserteur.

    À 9 heures, le lendemain matin, cet ami m’appelle. Le panier à salade l’a largué avec ses frères d’infortune dans un commissariat où les attendait un régiment d’officiers de police judiciaire. Contrôle d’identité, fouille : on les a fait glander jusqu’à 4 heures du matin pour les humilier et les intimider, puis on les a relâchés. Le prétexte de cette flicomanie inepte, c’est l’interdiction d’un attroupement non autorisé. Aussi, devant le Palais de justice ou l’Assemblée nationale, des Veilleurs debout se plantent à 10 mètres les uns des autres, afin d’éviter le motif d’une interpellation. Mais les policiers reçoivent l’ordre de les pousser de sorte qu’ils forment un groupe. Alors on décrète l’attroupement et on embarque. Il y aurait de quoi rigoler si, au même moment, dans telle banlieue, des bandes innombrables de voyous ne semaient impunément la terreur. Ceux-là, les flics, les magistrats et les politiques en ont peur.

    Outre la fébrilité infantile du pouvoir, cette mascarade trahit son arrogance et son mépris. Les Veilleurs sont plutôt croyants, en tout cas en quête de spiritualité ; ça suffit à les expédier dans l’enfer des “réacs”, alors qu’ils ne sont aucunement politisés. En revanche, ils sont déterminés et essaiment dans de nombreuses villes.

    Le pouvoir a tort de miser sur leur lassitude : ce qu’ils ont réveillé dans l’inconscient de notre pays n’est ni médiocre ni anodin et promet de n’être pas éphémère. Si j’étais de la bande à Hollande, j’essaierais au moins de comprendre. C’est peut-être beaucoup leur demander. Pour l’heure, la lutte continue et l’honneur exige qu’on la soutienne, autant que la raison."

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