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  • L’hommage d’un Italien à un samouraï d’Occident par Gabriele ADINOLFI

     

    Lorsque Mishima Yukio s’est donné la mort le 25 novembre 1970, nous n’avons pas entendu les mêmes horreurs que ces derniers jours, peut-être parce qu’il n’y avait alors pas d’Internet pour encourager la diarrhée des opinions, ou peut-être, parce que les gens étaient plus instruits.

     

    Habitués aux divers forums de discussion, érigés en juges autoproclamés de tout et de tous, les incontinents du clavier ne manqueront pas une occasion de délirer et de salir des gens qui, pourtant, leur sont mille fois supérieurs.

     

    À cela s’ajoutent les ennemis idéologiques, les détracteurs, les bourgeois bien-pensants, qui cherchent, sciemment cette fois, à priver de crédibilité et de respect quiconque devient une figure exemplaire.

     

    Le hara kiri de Notre Dame

     

    Même dans ce contexte, malgré les tirs croisés des salauds et des imbéciles, l’acte du samouraï stoïque que fut Dominique Venner, n’appelle que le respect, l’admiration et l’étonnement.

     

    Sentiments qui prévalent, à juste titre, sur la mesquinerie humaine et les trivialités du rationalisme.

     

    Il ne sert à rien de comprendre ou d’être d’accord avec le geste, ni d’avoir toujours été d’accord avec Venner, pour en comprendre la portée.

     

    Permettez-moi de préciser que moi-même, je n’ai pas toujours partagé les opinions de cet homme.

     

    Celui-ci pensait que la civilisation européenne n’avait cessé d’être l’objet d’attaques, surtout de l’intérieur, et il a cru qu’il fallait avoir recours aux forces de la Tradition pour lutter contre la subversion. Tradition qui, comme il l’a explicité dans sa dernière lettre, ne doit pas être confondue avec une forme traditionnelle ou religieuse. Je pense que la réponse tient plus du défi de briser des cycles, c’est-à-dire que la lutte contre cette subversion réside plus dans la révolution que dans la conservation. On parle ici d’une différence d’orientation, la sienne plus « junkerienne », la mienne plus nationale-révolutionnaire.

     

    Comme au temps de Dreyfus

     

    Je dis cela afin de clarifier des équivoques, afin de contribuer ainsi à dissiper certains doutes, évoqués ou tacites. La question principale qui pourrait poindre serait de savoir si cela valait vraiment le coup de se tuer pour s’opposer au mariage homosexuel ?

     

    Je pense que nous devons comprendre que ce qui se passe en France, est quelque chose qui n’a rien à voir avec les catégories sexuelles et encore moins avec l’homophobie. De nombreux militants nationalistes français, catholiques comme païens, sont homosexuels, mais s’engagent eux-mêmes contre le « mariage pour tous ». Ils ont probablement compris que, derrière cette loi pour les droits de certaines minorités, se cache en réalité un projet de destruction définitive de la société.

     

    Ils sont peut-être conscients que la sphère privé n’a pas toujours besoin de vitrine. Peut-être se sont-ils habitués depuis des temps immémoriaux à une société qui n’est pas homophobe, ce qui fait qu’ils ne se sentent pas le besoin de se déclarer soudainement homophiles ou homocrates. Le fait est qu’en France, des événements d’une grande portée se sont produits ces derniers mois, sans que l’on ne sache vraiment pourquoi.

     

    Après des dizaines d’année d’attaque contre la langue, la culture, la démographie, une bonne  moitié des Français s’est dressée contre ce mariage gay avec le sentiment qu’un des dernier ciments de la société, l’institution de la famille, est menacé. Aurait-il fallu réagir plus tôt ou sur d’autres thèmes ?

     

    Laissons là ces questions rhétoriques.

     

    Ce sont d’irrésistibles pulsions psychologiques et mobilisatrices qui déterminent, avec une force irrationnelle, les grands tournants historiques.

     

    Deux France s’affrontent aujourd’hui comme au temps de l’affaire Dreyfus et c’est sur l’autel de cette bataille que Venner a décidé d’accomplir son geste sacrificiel, prenant bien garde aussi de mettre l’accent sur des éléments bien plus larges que ce mariage, parlant de génocide, de mort culturelle, d’abandon métaphysique, de remplacement des populations.

     

    Guerre et guerrier

     

    Je crois qu’il est clair que je ne cache pas mes opinions, que je ne cherche pas à être approuvé par de quelconques intellectuels, ni à être politiquement correct. Si j’étais homophobe, je ne me gênerais pas pour le dire. Si c’était l’homophobie qui faisait bouger la France en ce moment, je ne le cacherais pas. Je me montrerais fidèle au principe fasciste, malheureusement un peu désuet, du « me ne frego ».

     

    De fait, c’est à une véritable guerre pour la survie à laquelle on assiste. Cette même guerre que certaines minorités sont prêtes à déclarer aussi en Italie. Dans cette guerre luttait un guerrier, qui avait atteint un âge où l’on peut se donner la mort, au lieu de se laisser aller à la décrépitude physique. Ce guerrier a décidé d’accomplir un acte sacré, un geste violent pour produire un électrochoc.

     

    Nous et les Français

     

    Reparlons de cet homme, un guerrier transalpin pour nous Italiens, de cette France dont parfois nous nous moquons stupidement. Le fascisme, ils l’ont mis en incubation, nous l’avons réalisé. Ils sont restés en marge et nous avons pris le pouvoir et fait une révolution. Nous nous vantons de notre créativité latine et de notre plasticité, mais nous devrions scruter un peu plus en profondeur.

     

    Nous devrions comprendre ce qui, dans la nature, ralentit l’improvisation et freine les bonds en avant. Nous découvririons que ce furent des Français qui ont empêché Staline de prendre Berlin un 1er mai. Nous découvririons que plus de 10 % des Français continuent de voter depuis trente ans pour un parti que le Système a écarté du Parlement, mais qui ne renoncent pas en disant que « cela ne sert à rien ».

     

    Nous pourrions réaliser aussi qu’outre Dominique Venner, d’illustres Français comme Pierre Drieu La Rochelle ou Alain Escoffier ont déjà pratiqué ce suicide rituel.

     

    Nous, Italiens, plus proches de la mamma et du confessionnal, ne nous tuons pas pour donner l’exemple. Nous nous contentons de juger le suicide d’un autre.

     

    Alors que la France s’apprête à mener peut-être la dernière bataille, nous nous faisons démembrer par le haut, sans même nous en rendre compte.

     

    Il y a des moments où il faut avoir recours à l’impétuosité et la légèreté italienne, d’autres qui nécessitent les qualités du caractère gaulois.

     

    Être Europe. C’est ce que demandait Venner !

     

    Gabriele Adinolfi http://www.europemaxima.com/

     

    • Hommage écrit le 23 mai 2013.

     

    N.D.L.R. : Il importe de lire le testament politique de Dominique Venner, Un samouraï d’Occident. Le Bréviaire des insoumis, Pierre-Guillaume de Roux, 2013, 317 p., 23 €. Europe Maxima y reviendra bientôt.

  • Carton plein pour la Fête de la Ligue du Midi

    C'est près d'une centaine d'adhérents et sympathisants de la Ligue du Midi qui se sont retrouvés dans les Cévennes ce dernier week-end de Juin, dans la convivialité et la bonne humeur, pour clôturer une année politique riche en évènements.
    Venus de tout le sud (Provence, Languedoc, Gascogne, Toulousain...) et de beaucoup plus loin (Bretagne, Italie...) les participants ont pu profiter d'un week-end enchainant les activités: conférences, hommages, débats, activités culturelles, collations enracinées (anchoyade, saucisses de porc, fruits de saison...) et autres festivités.
    Les militants identitaires s'étaient donné rendez-vous dès le samedi soir pour une veillée en hommage à Dominique Venner. Réunis autour du bûcher, plusieurs camarades de combat de Dominique, dont Richard Roudier,  André Troise et Guy Rolland ont pris la parole afin de rappeler à tous, et notamment aux plus jeunes, ce qu'est une vie exemplaire, une vie d'abnégation et de courage jusque dans la mort. Si la disparition de Dominique Venner restera un moment douloureux, elle n'en est pas moins un formidable exemple de volonté et d'espérance.
    La journée de Dimanche, au-delà du caractère festif, fut une véritable journée de travail et de réflexion avec trois conférences entrecoupées de débats sur des sujets très divers. La première de ces allocutions intitulée « L'enracinement, remède au Football Bizness», réalisée par Cyril S. jeune militant identitaire, amena une critique constructive du football moderne français et européen. Ce sport populaire devenu le symbole de la décadence de l'Europe sous les coups du mondialisme, de l'argent et d'un multiculturalisme qui n'est plus si joyeux, peut aussi être source de fierté et d'enracinement comme le montre l'exemple du Club de l'Athletic Bilbao dont la totalité des joueurs est Basque.
    Richard ROUDIER (à gauche) organisateur de la journée
    La deuxième prise de parole de la matinée porta sur le conflit syrien. Réalisée par Antoine Carceller, titulaire d'un master Défense, cette conférence eut pour objectif de démonter la désinformation flagrante d'un système politico-médiatique, de comprendre les tenants et aboutissants de ce conflit et enfin d'analyser les intérêts géopolitiques et géostratégiques des différents acteurs, qu'ils soient locaux, régionaux ou internationaux. Loin de l'image que nous renvoient les médias, ce conflit est devenu aujourd'hui, une véritable guerre par procuration des grandes puissances et le nouveau terrain de jeu des islamistes les plus radicaux.
    Après le repas et un début d'après-midi laissé au farniente, afin que les participants puissent profiter du soleil du Languedoc et du cadre naturel exceptionnel, la journée s'est conclue par l'intervention de Richard Roudier, président de la Ligue du Midi, sur le thème de la régression des libertés publiques aujourd'hui en France. Depuis plus d'un an notre pays connait un diktat socialiste: les libertés et les droits les plus fondamentaux sont sans cesse bafoués, des milliers de personnes ont été interpelées parce qu'elles portaient un sweat-shirt représentant une famille, des manifestations furent interdites, le jeune Nicolas, qui fête ses 22 ans en prison, a été emprisonné pour avoir refusé de donner son identité et Esteban Morillo risque de passer les plus belles années de sa vie en détention préventive parce qu'il a eu le malheur de se défendre alors qu'il était tombé dans un guet-apens. Voilà le visage de ceux qui se prétendent humanistes et défenseurs des droits de l'Homme. 
    Les participants, qui furent nombreux à adhérer à la Ligue, se sont quittés au terme d'une journée riche en enseignements, en se promettant de se retrouver très bientôt sur le terrain afin de faire face aux défis que nous réserve l'avenir. Plus que jamais, nous jurons de ne rien lâcher tant que nous ne serons pas maîtres chez nous !¢
    Ligue du Midi
    Membre du Réseau-identités
    www.liguedumidi.com
    www.reseau-identites.org
    BP 1-7114
    30912 – Nîmes cedex 2

    Tel: 04 34 40 41 29 / 06 83 25 36 10

    http://www.francepresseinfos.com/

  • De quoi le Front national est-il devenu le nom ?

    Par Aristide Leucate *

    Avec 7125 voix supplémentaires obtenues au second tour des élections législatives partielles du Lot-et-Garonne, le jeune Etienne Bousquet-Cassagne qui portait les couleurs du Rassemblement bleu marine (RBM) a suscité un immense espoir,...

    ... tant chez les militants du Front national et électeurs de ce parti, que dans l’état-major de Marine Le Pen qui a bien cru voir transformer l’essai de la législative partielle de l’Oise d’avril dernier. Les échéances électorales de 2014 s’annoncent prometteuses. Mais qu’est-ce qui attire tant chez le FN, version bleu Marine ?

    Porosité et désinhibition

    La plupart des observateurs politiques sérieux s’accordent pour constater le commencement d’une réelle adhésion aux « idées » du Front national. Comme le souligne le politologue, Guillaume Bernard, « désormais le vote FN n’est plus ‘‘tabou’’. Il est capable de rassembler des électeurs venant de la droite et de la gauche, y compris ceux qui ne s’étaient pas portés sur lui au premier tour » (Direct matin, 24 juin). A cette enseigne, l’exhortation « démocratique » à « faire barrage » au FN par un « front républicain » UMPS et consorts, a fait long feu. Antoine Vouillazère dans Minute (26 juin) constate que ce dernier « n’opère plus parce que plus personne ne croit à la menace ‘‘fasciste’’ ». Soi-dit en passant, cette « menace » tenait davantage de la fantasmagorie que de la réalité et n’a perduré qu’au prix d’une dénaturation délibérée du syntagme conjuguée à une entreprise de sidération politico-médiatique permanente depuis plus de vingt ans.

    Certes, les murailles entre lesquelles les mentalités ont été idéologiquement confinées, si elles commencent à se fissurer, sont encore loin d’être définitivement ébranlées. La récente affaire Méric a montré que le régime socialiste, s’il gouvernait mal, savait encore se défendre et mobiliser, pro domo, les arsenaux de la désinformation et de la manipulation grossière. Toutefois, il n’en est pas moins vrai et vérifiable que l’on assiste à une désinhibition progressive conduisant une part de moins en moins négligeable de nos compatriotes à rallier le FN, soit dans les urnes, soit en y adhérant directement ou à l’un de ses alliés comme le parti SIEL (Souveraineté, Indépendance Et Libertés, membre du RBM), fondé et dirigé par Paul-Marie Coûteaux. Les partis de gouvernement sont eux-mêmes touchés par des désertions de transfuges qui osent franchir le rubicond en passant des alliances locales avec le FN (cf. le cas archétypique d’Arnaud Cléré, à Gamaches, dans la Somme, tête de liste exclu de l’UMP pour avoir composé une liste de « patriotes », FN compris). Selon le quotidien, Aujourd’hui en France (21 juin), « tous les partis sont touchés par cette porosité nouvelle. Dans le détail de ces transferts, on compte dix-huit UMP et MoDem, cinq souverainistes du Mouvement pour la France et de Debout la République, ainsi que sept PS, PC et NPA ».

    Ambiguïté

    Une sourde exaspération monte des provinces de France, Paris apparaissant comme le symbole d’une capitale mondialisée pour bobos multiculturalistes et hédonistes, crachant leur mépris condescendant sur ces Français forcément « racistes », « réactionnaires », rétrogrades », bref, des « beaufs » à l’état primaire. L’académicien, Jean-Marie Rouart, note fort justement que « pour de nombreux Français, les dirigeants des partis institutionnels ne sont plus à leur écoute. Déconnectés du pays réel, ils ne font que se livrer à un théâtre parlementaire hors des problèmes concrets, se griser d’une phraséologie redondante, alimentant leur discours tantôt du côté de la froide rhétorique technocratique, tantôt dans les vieilles lunes idéologiques » (Paris-Match, 27 juin). Incontestablement, la ligne de fracture s’est accrue cet hiver avec le soi-disant « mariage pour tous » qui apparut surtout, urbi et orbi, comme la démocratie pour personne. Marine Le Pen, malgré son absence regrettable des rangs des manifestants a, malgré elle, cristallisé les mécontentements et les horripilations d’une large fraction du pays. Le peuple de droite se réveillerait-il enfin ? A moins que ce ne soit le peuple de gauche, cette gauche de la « décence ordinaire », cette gauche des gens de peu qui considèrent encore que la nation reste leur seul bien alors qu’ils perdent, résignés bien que révoltés, tout le reste, jour après jour (cadre de vie, emploi, services publics, santé, patrimoine, etc.) ?

    D’évidence, le FN renoue avec la longue tradition centralisatrice de l’Etat français héritée des Capétiens. De là à faire de Marine Le Pen la continuatrice des 40 rois qui en mille ans firent la France, il y a un pas que nous ne franchiront pas. Toujours est-il que son positionnement tactique du « ni droite, ni gauche » (« de France », rajoute-t-elle) ne contribue pas à la lisibilité, tant de sa stratégie que de sa ligne politique. Oscillant entre une gauche dont elle et ses lieutenants ont manifestement perdu la mémoire et une droite qu’ils ne veulent décidément pas assumer, le FN s’enferme dans une équivoque qui pourrait s’avérer tout à fait contre-productive, à moyen terme. Sauf que l’on ne sort de l’ambiguïté qu’à son détriment, reconnaissait le Cardinal de Retz…

    aleucate@yahoo.fr - L’AF 2866

    * Aristide Leucate est rédacteur à L’AF 2000, spécialiste des questions politiques et de société

    http://www.actionfrancaise.net

  • La pêche ou les paysans de la mer :

     

    Comment ne pas voir une volonté de destruction de la pêcherie Française lorsque l’on voit l’abandon des iles des Minquier-Ecrehous aux anglais en 1953…L’Intérêt géopolitique semble avoir été oublié !!! Alors que cette zone alimentait quelques 600 familles entre Cherbourg et Pimpol…Comment ne pas comprendre le désespoir du capitaine de pêche, voyant sa cargaison de poisson partir à 3,50 euros le kilo et revendu à l’étal autour de 15 euros…
    Pour les Marins-pêcheurs, paysans de la mer, où chaque sortie demeure une aventure pouvant être mortelle, il faut aller plus loin, toujours plus loin, pour trouver de quoi gagner son pain. Comment tolérer que la pêche Française soit soumise aux diktats européens ?
    Comment continuer d’accepter que les produits de la mer Français soient concurrencés sur les étals par des produits pêchés je ne sais où ?
    Comment accepter, que dans l’indifférence générale, des usines flottantes, venues d’Asie, raclent imperturbablement les fonds marins, pillant et détruisant toute la faune avec les conséquences catastrophiques qui en découlent ?
    Comment accepter le désespoir de ces hommes qui affrontent la mort pour gagner leur vie, regarder diminuer leur salaire d’un tiers depuis quelques temps…
    Comment accepter qu’au large des côtes d’Afrique, des pêcheurs coupent les ailerons des requins vivants et les rejettent à la mer pour le plus grand profit culinaire des asiatiques ?

    Quand cela cessera-t-il ?

    Alors que la République ferme l’histoire en devenant la fossoyeuse des spécificités Françaises. Après une décentralisation d’opérette, les métiers deviendront des attractions touristiques dans une France devenue un immense Disneyland… Aujourd’hui, on interdit la pêche au Cabillaud, demain un autre…
    On condamne le saumon sauvage, résistant difficilement à l’injection de saumons d’élevages…
    Comme pour l’agriculture, dont on arrache des vignes et demain on tue les vaches… Tout cela, sous le contrôle de la police et des agents du fisc avides de subsides pour engraisser les politiques qui nous gouvernent ou plutôt qui nous exploitent...

    http://www.actionroyaliste.com

  • Pour une politique d'autonomie :

    Nous n'avons pas à définir les institutions illusoires ou virtuelles qu'un prince définirait lui-même lors de l'instauration monarchique salutaire, suivant la situation du moment. Nous exprimerons quelques souhaits quand à certains domaines de notre vie citoyenne. Le mot employé qui caractériserait le mieux la démophilie royale, inspiré de l'histoire est : autonomie...

    Nous sommes conscients que le productivisme est destructeur et qu'il génère inlassablement l'esclavage des peuples par l'arbitraire de la soumission professionnel, des délocalisations et la détention des moyens de production.  L'heure est au retour de la tradition, par l'observation écologique des lois de la vie, question de survie pour l'espèce humaine dans la gestion de l'environnement. La nature doit être sauvegardée, que ce soit le monde animal ou végétal. Notre nourriture, première médecine pour notre santé doit être débarrassé du parasitivisme chimique qui nous pollue, pour le plus grand profit des multinationales qui, au passage détruisent les abeilles et tuent la terre, comme notre alimentation qui en découle.

    Autonomie dans le travail, par la saine organisation libre des professions et corps de métier, débarrassés de la pression politique partisane qui manipule les syndicats, pour le plus grand profit de la finance internationale. Les impératifs écologiques exigent un changement d'orientation dans la gestion de l'économie. Ce nouveau concept remet au goût du jour la doctrine traditionnelle d'hommes comme La Tour du Pin. Cette pensée, défendue par les royalistes, disant que l'économie est au service de l'homme et non l'inverse. Ainsi donc, il est important de repositionner la dimension humaniste de notre société. Débarrassons l'économie du productivisme pour sauver nos vies et celles qui suivrons. Redynamisons l'agriculture pour le plus grand profit de notre santé et des riches paysages de  notre belle France. Redonnons aux agriculteurs l'autonomie de leur profession, débarrassé des dictas européens. Empêchons les produits étrangers à bon marché d'inonder notre pays par des barrières fiscales protectrices. Libérons le travail en France de la dictature fiscale. Empêchons les délocalisations qui mettent à la rue des familles entières et exporte notre savoir faire ailleurs, transformant notre pays en Disneyland pour riches. Encourageons et développons l'agriculture biologique.

    Autonomie pour les familles, en redonnant la dimension citoyenne de la participation directe dans la vie de tous les jours, famille, commune, métiers...Décider de tous ce qui se passe près de chez soi, sans passer par une bureaucratie centralisée, comme certains cantons suisses d'ailleurs. Libérons la femme du carcan féministe qui l'oblige à quitter son foyer pour "singer" l'homme par le travail obligatoire et laissons-lui le choix. C'est cela la libération des femmes, le choix, celui d'aller travailler ou non, d'élever ses enfants si elle le désire mais avec en plus le droit à un salaire maternel et une retraite, la voilà la révolution essentielle. Permettre aux femmes qui désirent travailler ou continuer à faire des études, d'obtenir un aménagement d'horaire, 80, 60,40 %, etc...
    L'obtention de logements prioritaires pour les grandes familles avec des parents âgées et non construire systématiquement des logements ne permettant pas d'y être en famille nombreuse. C'est cela la solution des retraites pour demain... 
    Développer les aides pour mères seules, bref retisser les liens de vie communautaires que l'individualisme détruit. Développer l'adoption et se pencher sur la misère morale, vivier de nombreux suicides dans notre pays et offrir d'autres horizons qu'un monde gris de chômage et de virtuel à la jeunesse. Il faut savoir offrir de l'aventure et développer l'apprentissage à une jeunesse éprise d'idéal. Il y a des arbres à planter pour empêcher le désert d'avancer. C'est aussi une révolution intérieure que de résister à l'emprise médiatique des émissions abrutissantes.

    Autonomie dans les provinces par la libération nationale d'abord, c'est à dire du roi instauré. La monarchie ne craint pas l'autonomie et la diversité régionale, l'histoire le prouve. Les rois acquirent les provinces et l'unité du royaume, essentiellement par un grand esprit d'ouverture, assurant à chacun l'autogestion. Le roi en ses conseils et le peuple en ses états ou le roi des républiques. Ce que l'historien Funk Brentano résumait en disant que la France était hérissée de libertés...
    Chaque région doit retrouver, une participation populaire dans ses traditions, économies locales et particularités. C'est une question de survie identitaire face aux dangers du mondialisme. Doit-on accepter en Provence des santons fabriqués à Taiwan ?

    Autonomie dans la francophonie, par l'aide aux pays du tiers monde francophones qui attendent un geste de notre pays. Nous possédons la science et la technique pour envoyer des techniciens capables d'aider à construire, tant des puits que des écoles. Soutenons notre langue dans le monde face à la dictature du tout anglais, dont certaines de nos entreprises s'assujettissent au détriment des québécois qui défendent "bec et ongles" toute intrusion anglo-saxonne, notamment avec la loi 101... Développons l'entente latine des pays du sud et l'entente gaëlique des pays du nord, Ecosse et Irlande, pays historiquement frères. Quel programme et aventure fantastique, nous pourrions avoir de nouveau. On comprend ainsi comment dans notre histoire, une poignée d'hommes tenaient des milliers de kilomètres sous influence française...
    Il faut dire que l'intégration française était absolue aux dires des amérindiens qui regrettèrent notre départ....

    Voilà ce qu'un roi peut apporter, c'est peu ou beaucoup. Lui seul, donne cette possibilité de libertés face au mondialisme esclavagiste se profilant dans notre décadence contemporaine. Un Etat minimum pour un maximum de libertés. Un moindre mal, qu'un Etat à visage humain. Tout régime apportant des contraintes, celui-ci semble être aujourd'hui, après plus de deux cent ans de dégradations républicaines, une ultime chance de libertés. C'est pour cela que nous travaillons et œuvrons pour le Roi...

    F. Winkler http://www.actionroyaliste.com

  • Le Printemps Français prépare la rentrée

    Le mouvement s'essouffle, la contestation faiblit, les manifestants se lassent, LMPT trépasse ?... Non ! Au contraire. Les actions se multiplient, les mouvements aussi.
    Nicolas est en prison, nous sommes au taquet. Les veilleurs sont debout, les bloggeurs se surpassent, Taubirator s’énerve et François fait genre qu’on n’est plus là mais Paris est quadrillé comme jamais.
    Cet été, on ne lâche rien : on se forme (à la Sorbonne, « Engagements et résistances » ou à la Rose blanche, « L’Église et les Nations »), on colle des autocollants, on regarde sur le site du Printemps Français les mouvements installés en province et à Paris, on imagine des actions à partir de la boite-à-idées (elle va se remplir), on lance un atelier T-shirt en téléchargeant le logo, bref on s’échauffe, on rassemble ses forces et on prépare la rentrée en testant toutes les bonnes idées, en s’informant et en discutant avec son voisin de plage, le collègue qui ne part qu’en août, l’épicier qui n’a pas fermé ou celui qui vient d’ouvrir. L’été aussi sera français !
    Nous vous souhaitons bonne lecture.
  • Racket des automobilistes : Hollande poursuit la politique de Sarkozy

    Le périphérique parisien se dote de huit nouveaux radars

    Les associations d’automobilistes s’indignent de ces implantations, qu’elles estiment injustifiées.

    Une surprise attend les automobilistes franciliens cet été. Huit nouveaux radars vont être installés sur le périphérique parisien, doublant le dispositif mis en service en 2004. Ingrid Attal, avocate de l’association 40 millions d’automobilistes, s’indigne : « ce double parc de radars est inutile, le taux d’accidents sur le périphérique n’a jamais été aussi bas ». En effet celui-ci a baissé considérablement ces dernières années. Selon les chiffres de la préfecture de police (PP), 2012 a vu le nombre d’accidents diminuer de 8% et celui des blessés de plus de 9%. Une tendance qui se confirme sur les cinq premiers mois de l’année 2013 : les accidents reculent en effet de 14.8% et le taux de blessés de 10.6%.

    D’après la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (FNAUT) ce sont justement les radars qui ont contribué fortement à inverser la tendance car « ce genre de mesure est assez forte symboliquement pour obliger les automobilistes à ralentir » estime Fabrice Michel, un porte-parole de l’association. C’est aussi l’avis de la Préfecture qui annonce une mesure « pour poursuivre la bonne tendance enregistrée ces derniers mois ». Cependant, avec quasiment un radar installé à chaque porte du périphérique, Ingrid Attal se demande si « le véritable but est vraiment d’améliorer l’aspect sécurité ». Même interrogation de Maître de Caumont, avocat en droit de l’automobile, qui dans des termes plus virulents dénonce une « pompe à fric destinée à renflouer les caisses de l’état ». Sans compter que de plus en plus de petits excès de vitesse sont flashés alors qu’ils ne sont pas à l’origine de gros accidents », insiste Ingrid Attal.

    Mais davantage que le double parc de radars en lui-même, c’est plutôt l’orientation de ceux-ci qui provoque des interrogations. « Ils flashent de dos », nous explique Maître de Caumont, « ce qui rend plus difficile la contestation de l’infraction. Ces radars sont donc bien un piège à fric et non un outil mis au service de la sécurité routière. » En 2012, les 4047 radars fixes déployés sur le territoire ont généré 750 millions d’euros de recette. Une centaine d’engins supplémentaires doivent être mis en service d’ici la fin de l’année.

    Le Figaro   http://www.actionfrancaise.net

  • 6 juillet 1962 : l’assassinat sordide de Roger Degueldre

    par la République, version De Gaulle.

    Ci-dessous un texte de José Castano à ce sujet :

    «  Le jour où les « fells » entreront à Alger, j’espère trouver trois compagnons pour garder les faces du Monument aux morts et tomber en tirant une dernière salve de PM – R.D –

    C’est quelques heures seulement après le génocide du 5 juillet 1962 qui, rappelons-le, fit plus de trois mille victimes parmi la population civile européenne, que dg prit sa décision de faire fusiller le lieutenant Roger DEGUELDRE qui, fidèle à son engagement « La mort plutôt que le déshonneur! », avait justifié son action dans l’OAS par ces mots : « Mon serment, je l’ai fait sur le cercueil du Colonel Jeanpierre.
    Plutôt mourir, Mon Colonel, que de laisser l’Algérie aux mains du FLN, je vous le jure !
    »

    Le lendemain, 6 juillet 1962, à l’aube, au fort d’Ivry, Degueldre se présenta devant le peloton d’exécution en tenue de parachutiste, le drapeau tricolore sur la poitrine, drapeau auquel il avait tout sacrifié et qu’il avait choisi comme linceul.
    Autour de son cou, il avait noué un foulard de la légion. Dans la poche intérieure de sa vareuse, il y avait la photo d’un bébé, son fils qu’il n’avait jamais vu. Il avait conçu cet enfant dans la clandestinité. Le bébé était venu au monde alors que le père se trouvait dans sa cellule de condamné à mort.
    « Dites que je suis mort pour la France ! » s’écria-t-il à l’adresse de son défenseur.
    Puis il refusa qu’on lui bande les yeux et, au poteau cria : « Messieurs, Vive la France ! » avant d’entonner la Marseillaise.
    Les soldats qui devaient l’exécuter, émus par son courage, hésitèrent à tirer. La première salve le blessa seulement : Une seule balle l’atteignit sur les douze qui furent tirées : au ventre dirent certains… au bras affirmèrent d’autres.
    Quoiqu’il en soit, le fait certain c’est que Degueldre ne fut pas atteint de manière décisive.

    L’adjudant chargé de donner le coup de grâce se précipita, l’arme à la main, pour accomplir sa sinistre besogne et se rendit compte que le condamné était toujours en vie. Sa tâche ne consistait désormais plus à achever un quasi-mort censé avoir reçu douze bouts de métal… mais bel et bien de tuer un vivant. Et ce sont là deux choses bien différentes… Il en eut si terriblement conscience, que sa main pourtant préparée à cette macabre mission trembla, et que le revolver se déchargea dans le vide.

    Parmi l’assistance, c’était la stupéfaction. Cette situation eut pour effet d’agacer le procureur qui, réveillé un peu tard, n’avait pas eu le temps de prendre son petit déjeuner. Et son estomac gargouillait. Mécontent, il fit signe à l’adjudant de se dépêcher. Pensant ce temps, Degueldre, à demi recroquevillé souffrait. Les coups de feu résonnaient encore à ses oreilles et il se demandait quand son calvaire prendrait fin.

    L’adjudant, toujours tremblant, pointa une nouvelle fois son arme sur la tête de l’officier parachutiste, ferma les yeux et appuya sur la détente. Stupeur ! Rien ne se produisit. L’arme s’était enrayé. Une rumeur monta de l’assistance. Degueldre tourna la tête vers son exécuteur comme pour l’interroger. Aucune haine dans son regard… juste de l’incompréhension.
    Exaspéré par cette situation –unique dans les annales de l’exécution- le procureur ordonna qu’une nouvelle arme soit amenée. Mais personne parmi les militaires présents n’en possédaient. Il fallait courir en chercher une… Et pendant ce temps, Degueldre était toujours vivant… et il souffrait.

    A partir de ce moment là, tous les juristes s’accordent à dire que la sentence ayant été exécutée, puisque le condamné étant encore en vie, il fallait le détacher du poteau et lui donner les soins nécessaires. Autrement dit, on n’avait pas le droit d’achever le blessé. Mais les ordres étaient formels; Il fallait que Degueldre soit tué ! Il incarnait à lui seul, l’OAS, cette puissance qui avait fait trembler les Etats Majors, le FLN et l’Elysée… Il fallait exorciser jusqu’à son souvenir.

    Et pendant que l’on s’affairait à se procurer une arme, celui qui, à cet instant, aurait pu changer le cours des événements ne réagit point. Pétrifié par la scène, glacé d’effroi, le défenseur du condamné demeurait inerte. Pourtant, il lui appartenait de tenter quelque chose, de courir jusqu’au supplicié, de le prendre dans ses bras et de le couvrir de son corps en invoquant la justice, en appelant à l’amour, en exigeant au nom de toutes les traditions humaines et chrétiennes qu’on fît grâce qu condamné. Cela s’était déjà produit dans l’Histoire quand la corde du pendu avait cassé et que la grâce lui avait été accordée. Mais non, l’avocat demeurait prostré, sans voix, mort… alors que Degueldre, lui, était vivant et qu’il le regardait.

    Enfin on remit un pistolet à l’adjudant qui, blanc comme un linge, écoeuré par cette boucherie… mais servile au commandement de tuer, devait en finir puisque tels étaient les ordres et que le défenseur du condamné qui, seul avait qualité pour tenter quelque chose, se taisait.

    Un nouveau coup de feu claqua. Stupeur ! Celui-ci fut tiré, non pas au-dessus de l’oreille comme l’exige le règlement, mais dans l’omoplate… Une douleur atroce irradia le corps du supplicié. Il regarda vers le ciel et ouvrit grand ses yeux. Peut-être perçut-il à cet instant que son calvaire prenait fin. Il était tout illuminé des illusions radieuses de ceux qui vont mourir et il lui sembla entendre, là haut, les voix des martyrs du 5 juillet lui murmurer : « Roger… Roger… dès aujourd’hui tu seras avec nous dans le Paradis ».

    Puis une nouvelle détonation retentit… et ce fut la fin.

    C’est ainsi qu’après Claude PIEGTS et Albert DOVECAR, Sergent au 1er Régiment Etranger de Parachutistes, mourut, assassiné, le lieutenant Roger DEGUELDRE, également du 1er R.E.P, Chevalier de la Légion d’honneur… Et les salves du peloton couvrirent un instant les plaintes et les râles qui montaient d’Oran, tandis que la France, en vacances, n’entendit rien. Et nous nous devons de ne jamais oublier son ultime message adressé au petit peuple d’Algérie : « Si je ne suis pas de leur race, ni né sur leur sol, je les ai beaucoup aimés et je les aime toujours ! »

    Huit mois plus tard, le 11 mars 1963, le Colonel Jean BASTIEN-THIRY, Polytechnicien, tombait à son tour à 35 ans, sous les salves du peloton.

    Décidément, le crime était profondément enraciné !…

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  • Le mariage pour tous et la Fin de l’Histoire

    Le mariage pour tous, les Google babies, le tout-robotique, la dissolution des nations et des sexes montrent au moins une bonne chose : l’espèce humaine est à bout de souffle et se sent, à l’exception de la minorité chrétienne, dans la nécessité d’être remplacée. C’est pourquoi je ressens le besoin de reprendre la plume pour évoquer à nouveau Kojève et sa "Fin de l’Histoire".

    En dépit des guerres et des crises financières qui nous menacent de tous côtés, l’expression Fin de l’Histoire a fait le tour du monde. Elle n’est pas de Francis Fukuyama, mais de son inspirateur, un russe blanc émigré à Paris, Alexandre Kojève, esprit universel du niveau de Nabokov, professeur de sanscrit et auteur des meilleurs commentaires de la philosophie de Hegel. Fonctionnaire à la CEE vers la fin de sa vie, choix qui relevait chez lui d’un apostolat, Kojève s’est efforcé de comprendre pourquoi nous allions vivre des temps si ennuyeux. Voici comment il définit la Fin de l’Histoire dans ses notes célèbres sur Hegel, écrites en 1946.

    « En fait la fin du Temps humain ou de l’Histoire signifie tout simplement la cessation de l’Action au sens fort du terme. Ce qui veut dire pratiquement : - la disparition des guerres et des révolutions sanglantes... Mais tout le reste peut se maintenir indéfiniment ; l’art, l’amour, le jeu, etc., etc. ; bref, tout ce qui rend l’Homme heureux. -Rappelons que ce thème hégélien, parmi beaucoup d’autres, a été repris par Marx. »

    Ce bonheur de l’homme de la Fin de l’Histoire a aussi été prédit par Nietzsche dans "Zarathoustra" (« le dernier homme qui a inventé le bonheur ! ») et par Tocqueville dans des pages célèbres et magnifiques : « Je vois une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme. »

    Kojève ne nie pas le danger inhérent à cette Fin de l’Histoire : l’homme risque en effet de devenir un petit animal heureux, « un oiseau construisant son nid ou une araignée tissant sa toile ». Il redeviendrait même un jeune animal joueur, comme dans les films de Walt Disney ! Par une vision géniale, Kojève pressent même le devenir de l’espèce humaine livrée à la technologie, au téléphone et aux réseaux. C’est un avenir d’insecte communiquant.

    « Les animaux de l’espèce Homo sapiens réagiraient par des réflexes conditionnés à des signaux sonores ou mimiques et leurs soi-disant "discours" seraient ainsi semblables au prétendu "langage" des abeilles... Car il n’y aurait plus, chez ces animaux post historiques, de connaissance du Monde et de soi. »

    Sur le plan historique et en pleine guerre froide, Kojève remarque plus tard que finalement Russes et Américains ne s’opposent pas. Or on est en 1959 ! Le but est le même, le confort matériel et le bonheur de tous. Pour lui les jeux sont faits depuis Napoléon et la Révolution française. Ce n’est pas pour rien que Kant avait troublé sa promenade à l’annonce de la prise de la Bastille, ni que Hegel avait parlé d’âme du monde à la vue de l’empereur en 1806.

    « En observant ce qui se passait autour de moi et en réfléchissant à ce qui s’est passé dans le monde après la bataille d’Iéna, j’ai compris que Hegel avait raison de voir en celle-ci la fin de l’Histoire proprement dite. Dans et par cette bataille, l’avant-garde de l’humanité a virtuellement atteint le terme et le but, c’est-à-dire la fin de l’évolution historique de l’Homme. Ce qui s’est produit depuis ne fut qu’une extension dans l’espace de la puissance révolutionnaire universelle actualisée en France par Robespierre-Napoléon. »

    Kojève relativise alors tout le vécu moderne, même le plus tragique : la colonisation, les deux guerres mondiales, le nazisme, le communisme, la décolonisation, le tourisme, l’ONU, le centre commercial, tout annonce la réalisation de la Fin de l’Histoire ! Cette Fin de l’Histoire suppose un triomphe du modèle américain, mais pas pour des raisons politiques. Car pour Kojève l’Amérique est la terre de la Fin de l’Histoire et même la réalisatrice du marxisme ! C’est le feuilleton Happy days !

    « On peut même dire que, d’un certain point de vue, les Etats-Unis ont déjà atteint le stade final du "communisme" marxiste, vu que, pratiquement, tous les membres d’une "société sans classes" peuvent s’y approprier dès maintenant tout ce que bon leur semble, sans pour autant travailler plus que leur coeur ne le leur dit... J’ai été porté à en conclure que l’American way of life était le genre de vie propre à la période post-historique, la présence actuelle des Etats-Unis dans le Monde préfigurant le futur "éternel présent" de l’humanité tout entière. »

    L’expression d’éternel présent a été reprise par Guy Debord et les situationnistes pour caractériser la société spectaculaire contemporaine. Plus loin Kojève ajoute même ces lignes propres à choquer un marxiste-léniniste des années 1950 : « les Russes et les Chinois ne sont que des Américains encore pauvres, d’ailleurs en voie de rapide enrichissement. »

    Il fallait le dire, en plein maoïsme !

    Le seul (petit) salut qui viendrait à l’homme, si l’on voulait éviter cette entropie de la médiocrité et du petit bonheur, serait le modèle japonais. Pour Kojève en effet le modèle japonais avait connu trois expériences de Fin de l’Histoire. Au cours de ces périodes le Japon avait développé une civilisation harmonieuse, une culture artistique très personnelle : et Kojève de citer le théâtre Nô, la cérémonie du thé et l’art des bouquets de fleurs. Presque optimiste, Kojève prévoit alors un devenir-artiste de l’Humanité en 1959 :

    « Ce qui semble permettre de croire que l’interaction récemment amorcée entre le Japon et le Monde occidental aboutira en fin de compte non pas à une rebarbarisation des Japonais, mais à une "japonisation" des Occidentaux (les Russes y compris). »

    Kojève, que je soupçonnerais presque d’être un agent de la CIA, de l’impérialisme et du Mikado (!!!), théorise donc un futur en deux branches : un futur animal de consommation de masse, de type américain ; et un autre de type aristocratique et artistique, de type nippon. La fin du communisme économique en Chine, en Russie et dans le reste du monde, l’américanisation culturelle et technologique de la planète, le développement de la communication et de l’individualisme festif, la culture du snobisme universel (prophétisée sous Victoria par Thackeray) ont donné raison à ses analyses étonnantes.

    Ce bonheur d’homme creux est-il supportable ? Car l’humanité adulte vue par Kant et par Hegel retombe en une festive enfance en vieillissant très vite. Et on comprend pourquoi elles avaient suscité, ces prévisions, une forte hypocondrie chez Hegel, entre sa vingt-cinquième et sa trentième année. Et Kojève de terminer sur ces lignes tristes et belles :

    « Mais, finalement, Hegel a surmonté cette "Hypochondrie". Et, devenant un Sage par cette acceptation dernière de la mort, il se réconcilie définitivement avec tout ce qui est et a été, en déclarant qu’il n’y aura jamais plus rien de nouveau sur terre. »

    Allons bon ! L’oncle Sam, faute d’envoyer un nouvel homme dans l’espace, lâchera bien une bombe sur Téhéran ! Mais pour Kojève, ce sera toujours de la Fin de l’Histoire. Le show américain, ce n’est plus de l’Histoire.


    Alexandre Kojève, "Introduction à la lecture de Hegel", Gallimard.
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