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  • Le marché transatlantique, cimetière des nations

     

    Excellent texte de Pierre Hillard (livres ici) pour  Boulevard Voltaire :

    Après l’annonce par le président Obama, en février 2013, du lancement d’un marché transatlantique, les événements se sont accélérés les 17-18 juin lors de la réunion du G8 en Irlande du Nord. Avant de rentrer à Washington, le président américain a fait un détour, comme par hasard… à Berlin afin de régler avec la chancelière Merkel les derniers points permettant l’assujettissement du Vieux Continent aux financiers de Wall Street. La France n’oppose plus de résistance. Des secteurs étant plus égaux que d’autres, nos responsables politiques n’hésitent pas à sacrifier des pans entiers du patrimoine (industrie, agriculture, secteur public, environnement, normes sanitaires…) à l’exclusion de la sacro-sainte « exception culturelle ». Nos artistes ont beau se proclamer « citoyens du monde », l’ouverture a ses limites.

    Tant pis pour l’ouvrier de Michelin ou l’agriculteur de l’Aveyron : ils devront goûter aux joies des normes transatlantiques standardisées made in USA appelées à être les références pour le monde entier. C’est le point clef de l’affaire. Sans oublier les droits de douane en voie d’évaporation qui vont décapiter des secteurs clefs de notre industrie et de notre agriculture. Il s’agit d’appliquer à toutes les strates des sociétés occidentales des mesures calquées sur les intérêts et les normes régissant le modèle américain. Ces normes édictées par l’activité intense des lobbies anglo-saxons à Bruxelles reposent toutes sur le principe du libéralisme le plus effréné. Cette situation n’est que la conséquence d’un long travail fait en amont.

    Les élites anglo-saxonnes ont toujours voulu assujettir l’Europe à leur profit. Un prince du mondialisme comme Cecil Rhodes (1853-1902), fondateur de l’industrie diamantaire De Beers, rêvait d’aboutir à cet idéal, marchepied vers la gouvernance mondiale. Il est à l’origine de la création des « bourses d’étude Cecil Rhodes » permettant le recrutement d’étudiants animés d’un esprit sans frontières et capables d’occuper les postes clefs de la société en vue de la promotion de cet idéal. L’Américain Clarence Streit (1896-1986), bénéficiaire de la « bourse d’étude Cecil Rhodes » en 1920, fut pour le système une extraordinaire recrue. Journaliste au New York Times et taraudé par le dogme d’un monde démocratique sans frontières, il n’hésita pas à travailler étroitement avec les fils spirituels de Cecil Rhodes (membres actifs du mondialisme anglais) Lionel Curtis et Philip Kerr. Cette émulation – avec les relais et les soutiens financiers de haut vol qui vont de pair – permit à Streit la publication en 1939 d’un livre clef, véritable Bible du transatlantisme, Union Now et au sous-titre révélateur : « Proposition pour une union fédérale des démocraties de l’Atlantique Nord ». Son livre et ses activités multiples comme la création de « The Association to Unite the Democracies » influencèrent de nombreux dirigeants comme les présidents Roosevelt et Truman, mais aussi le secrétaire d’État John Foster Dulles ou encore Jean Monnet. Cependant, son activité au lendemain de la Seconde Guerre mondiale prit une ampleur encore plus vive.

    Outre sa contribution à la création du « Comité pour une union atlantique » en 1949 qui joua un rôle important dans la création de l’OTAN, Streit propulsa sa vision d’un bloc atlantique en favorisant la rédaction d’une « Déclaration pour une unité atlantique » en octobre 1954. Les objectifs défendus sont très actuels : élimination de tous les obstacles au commerce, tarifs douaniers réduits et instauration d’une économie propre à la Communauté atlantique. Les soutiens à cette Déclaration furent d’éminentes personnes comme le général William J. Donovan (patron des services secrets américains, l’OSS, durant la Seconde Guerre mondiale), le président Truman, le général George C. Marshall, Lionel Curtis, Julian Huxley (premier président de l’UNESCO, fondateur du WWF et frère d’Aldous), Maurice Allais, Michel Debré, Edmond Giscard d’Estaing (père de Valéry) ou encore le général Maxime Weygand [PDF]. Une deuxième « Déclaration pour une unité atlantique » vit le jour en novembre 1962. Renforçant les objectifs de la première, elle précisait, outre le partenariat commercial entre « la Communauté économique européenne et l’Amérique du Nord comme socle d’une communauté économique atlantique », qu’il fallait favoriser entre autres la création d’une « Haute Cour de justice atlantique » [PDF]. Parmi la liste des signataires, on trouve des gaullistes comme Jacques Rueff et Maurice Schumann, le socialiste Guy Mollet (partisan de l’union franco-anglaise en septembre 1956) ou encore les fondateurs et les dirigeants de la très mondialiste Paneurope comme Michel Habib-Deloncle et Louis Terrenoire. Rappelons que le trésorier de la Paneurope France dans les années 1960 s’appelait Georges Pompidou.

    Au vu des exemples du passé, nous comprenons mieux la vigueur du projet de marché atlantique prêt à dissoudre la France et les nations européennes.

    http://www.contre-info.com

  • Le fondateur de SOS-Racisme craint une défaite idéologique

    Julien Dray est un homme clé de l’idéologie dominante.
    Trostkyste, ancien de la Ligue communiste révolutionnaire, fondateur de SOS-Racisme, il a construit l’idéologie antiraciste dans les années 1980. Dans un entretien au Monde il fait part de son inquiétude face à une possible défaite idéologique de son camp, qui doit faire face à « des rapprochements liés à des angoisses, à des inquiétudes, à la volonté de défendre cette identité white face à “cette France qui fout le camp”, ce sentiment qu’”on n’est plus chez nous” ». Un document brut pour aider à comprendre le grand désarroi du camp cosmopolite face aux mouvements de fond de la société française.
    Polémia.

    Membre du Parti socialiste depuis 1981, député de l’Essonne de 1988 à 2012, Julien Dray est vice-président du conseil régional d’Ile-de-France, chargé de la culture. Il a participé à la fondation de SOS-Racisme, avec Harlem Désir, l’actuel premier secrétaire du PS. Pour lui, « le défi qui est posé à la gauche, c’est de promouvoir un modèle de société » qui défende « un monde libre, métissé, mais rassurant, car adossé à un combat pour un ordre social juste. »

    Division de la gauche, scandale Cahuzac, absence de résultats économiques… Les raisons avancées par les socialistes quant à la défaite lors de la législative partielle de Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne) vous semblent-elles satisfaisantes ?
    Une explication est exacte : si la gauche éliminée au premier tour n’avait pas appelé à faire barrage au candidat du FN, il aurait été élu. Mais c’est insuffisant.
    Ce que démontrent les partielles et les processus politiques en cours, c’est qu’il y a une dynamique de rassemblement de l’électorat de la droite et du FN qui dépasse les frontières territoriales des partis. C’est pourquoi le PS doit maintenant analyser ces processus, et ce qui s’est notamment passé cette année à travers la mobilisation contre le mariage pour tous.

    Ce mouvement aurait donc cristallisé encore un peu plus la fusion des électorats ?
    Dans la rue, les barrières sont tombées, des gens ont défilé côte à côte, de nouvelles générations ont appris à vivre ensemble dans ces manifestations. Cela crée des solidarités, des réciprocités. Toutes les préventions qui existaient auparavant s’effacent devant ce « combat commun ». Marion Maréchal-Le Pen, par exemple, était très à l’aise dans ces manifestations, nombre de jeunes la considérant comme partie prenante du mouvement, à l’inverse de sa tante Marine Le Pen, plus distante.
    Il y a aujourd’hui des rapprochements liés à des angoisses, à des inquiétudes, à la volonté de défendre cette identité white face à « cette France qui fout le camp », ce sentiment qu’« on n’est plus chez nous » et qu’il est temps de réaffirmer quelque chose. C’est là que la différence entre droite et extrême droite s’estompe.

    Ce phénomène est-il vraiment nouveau ? Le plus significatif, n’est-ce pas l’installation du FN au second tour ?
    Avant, on regardait l’extrême droite comme dangereuse pour la démocratie. Cette idée l’emportait sur ce sentiment d’abandon moral, économique et social. Ce n’est plus le cas. Un rapprochement identitaire s’effectue, qui dépasse appareils et personnalités politiques.
    La manière dont Patrick Buisson met en avant l’idée, pour la première fois, d’un mouvement social catholique ou le score du courant de la Droite forte, à l’UMP, sont révélateurs de cela. La campagne improvisée de Nicolas Sarkozy en 2012, qui fut une fuite en avant pour rattraper une partie de l’électorat d’extrême droite, a brisé toutes les frontières. Et la continuité de cela, c’est le fameux « ni-ni » de M. Copé.

    Ces électeurs de gauche qui ont voté FN au second tour vous inquiètent-ils ?
    Cela existe de manière marginale, chez des électeurs qui ont une relation plus distante avec la gauche. Mais cela reste encore très minoritaire. Le cœur du processus se situe dans la fusion qui s’opère entre les électorats de droite et d’extrême droite. Et là, comme toujours, la force va à la force. Surtout quand la résignation abstentionniste s’installe dans l’électorat de gauche.

    La réponse des socialistes vous semble-t-elle à la hauteur ?
    Il ne faut pas abandonner l’argumentation selon laquelle le FN constitue un danger pour la démocratie, un parti d’apartheid social. Mais si l’on est uniquement défensif, si l’on en reste à l’incantation d’un discours républicain qui donne aujourd’hui le sentiment de n’être plus opératoire, si l’on se contente du point Godwin, nous risquons une grave défaite. Nous sommes dans une bataille idéologique, une bataille d’identité. Ce mouvement est fort, mais il n’est pas majoritaire, loin de là, dans la société. Or, s’il n’y a rien en face, il va le devenir, car il va attirer les franges les moins politisées de l’électorat de gauche, qui sont davantage dans le vote protestataire, et moins dans le réflexe de fidélité à la gauche.

    Mais alors comment, précisément, constituer un pôle de résistance à cette dynamique
    Le défi qui est posé à la gauche, c’est de promouvoir un modèle de société qui réponde à ces questions existentielles : est-ce que la France existe encore ? N’est-elle pas devenue une « sous-nation » ? La politique peut-elle encore quelque chose ? La gauche actuelle, si elle veut encore avoir un rôle positif, doit relever ce défi. Défendre un monde libre, métissé, mais rassurant, car adossé à un combat pour un ordre social juste. La première réponse à la montée du FN, en 1984, c’étaient les manifestations antifascistes. Mais c’est dans un phénomène culturel, Touche pas à mon pote, qu’on a gagné la bataille. SOS-Racisme portait un projet de société : le vivre-ensemble.

    N’y a-t-il pas une forme de déni, dans la majorité et l’exécutif, devant ce qui ressemble de plus en plus à une irrésistible ascension du FN ?
    Il y a certainement une angoisse face à cette réalité, car elle va impliquer de profondes réflexions et remises en cause de certaines politiques actuelles en France et en Europe. Mais il y a aussi une leçon rafraîchissante : sans unité de la gauche, pas d’avenir. Aucun. On ne s’en sortira pas si une partie de la gauche continue à faire le procès de l’autre partie. Le processus de substitution d’une gauche à une autre, auquel certains ont cru, ne marchera pas.
    Propos recueillis par David Revault d’Allones
    Le Monde
    http://www.lemonde.fr/politique/article/2013/07/01/julien-dray-le-rapprochement-de-la-droite-et-du-fn-depasse-les-partis_3439387_823448.html
    1/07/2013

    http://www.polemia.com/

  • Vêtements arrachés, coups, viols : pas facile pour une femme de manifester en terre d’islam

     

    Vêtements arrachés, coups, viols : pas facile pour une femme de manifester en terre d’islam

    LE CAIRE (NOVOpress) – L’organisation internationale Human Rights Watch (HRW) vient de révéler qu’en quelques jours, une centaine de femmes ont été agressées sexuellement sur la place Tahrir et ses environs au Caire en marge des manifestations contre le président égyptien Mohamed Morsi, renversé hier par un coup d’Etat. Selon HRW, 91 cas d’agressions, certaines tournant au viol, ont été commises depuis le 28 juin.

     

    Le scénario le plus souvent décrit par les victimes est celui d’un groupe de jeunes Egyptiens « qui repère une femme, l’encercle, la sépare de ses amis », avant de l’agresser, de lui arracher ses vêtements ou de la violer. Dans certains cas, la victime est traînée au sol pour continuer d’être agressée dans un autre endroit. D’autres femmes ont été « battues avec des chaînes métalliques, des bâtons, des chaises, et attaquées avec des couteaux » sur cette terre très fortement islamique.

    En 2011, cette fois, une journaliste américaine, Lara Logan, avait subi également « une agression sexuelle brutale ». En octobre 2012, c’était au tour de la correspondante en Egypte de la chaîne de télévision France 24 d’être agressée sexuellement. A la différence de ce pays musulman, en France, les manifestations massives contre le mariage et l’adoption homosexuels n’ont engendré aucune agression sexuelle.

    Crédit photo : Bora S. Kamel via Flickr (cc). http://fr.novopress.info/

  • Hollande nous prépare l’euthanasie pour tous !

    Réuni lundi à la demande de François Hollande, le Comité consultatif national d’éthique s’est penché sur la question de la « fin de vie », et notamment du « suicide assisté ». À la majorité de ses membres, il a exprimé des « réserves majeures » et recommande « de ne pas modifier la loi actuelle » en matière de suicide assisté, « considérant que le maintien de l’interdiction faite aux médecins de provoquer délibérément la mort protège la personne en fin de vie ». Ce même jour, François Hollande en visite dans un hôpital du Morbihan a annoncé un nouveau projet de loi sur « la fin de vie » avant la fin de l’année, afin de « compléter et améliorer » la loi Leonetti. 

                 « Compléter et améliorer »… On voit ça d’ici. La vérité est qu’en dépit de l’avis circonspect du CCNE et autres éminences grises courtoisement sollicitées — un avis purement « consultatif » —, la machine est déjà en branle. Les propositions de campagne « tenables » par le gouvernement sont trop rares pour qu’il puisse s’offrir le luxe de les laisser de côté. Voici donc venir à pas feutrés l’euthanasie pour tous.

                 La technique est éprouvée : on fait appel à des sages, on fait assaut de prudence, on pose des garde-fous que l’on jure, dur comme fer, inamovibles. Parallèlement, on invente un nouveau champ sémantique aux effets sédatifs (l’euthanasie devient « accélération de la fin de vie » ou « acte létal compassionnel ») et l’on dresse un décor propre à vous tirer les larmes : combien de Vincent Humbert cloués dans leur lit de douleur, de Chantal Sébire au faciès d’Elephant Man va-t-on voir instrumentalisés dans les prochains mois ?

                 Vient ensuite le temps de l’accusation : qui êtes-vous, qui galopez comme des lapins de garenne et ne souffrez d’aucune disgrâce, pour refuser égoïstement à moins chanceux que vous le droit de mourir dans « le respect et la dignité » ? (Qui étiez-vous, il y a quelques mois, féconds hétéros, pour refuser la joie de se marier et d’enfanter à des homos ?) Quand l’émotion aura porté le coup de grâce à la raison, la partie sera gagnée. Ou pas.

                Car il n’est pas impossible que ceux qui se sont, ces dernières semaines, battus comme des braves pour les droits de l’enfant rejoignent ce nouveau front. Mieux organisés. Moins naïfs. Plus « conscientisés ». Pour les droits des vieillards et des malades, cette fois. Pour que personne ne fasse sauter le premier verrou de cette boîte de Pandore que serait le suicide assisté. Pour libérer les mots de « respect » et de « dignité » confisqués par l’hypocrisie. Ne sont-ils donc pas dignes, ces vieillards, ces grands malades qui ont le courage d’aller jusqu’au bout du chemin ? Le premier respect que nous leur devons n’est-il pas de les entourer, et, lorsqu’ils nous demandent « d’abréger leurs souffrances », d’abréger vraiment leurs souffrances — et non leur vie — par des soins palliatifs plus efficaces et développés ?

                Au centre du débat sur l’euthanasie, il y a la valeur de la vie : d’absolue, elle devient relative. Certaines fins de vie mériteraient d’être vécues, d’autres pas. Le problème épineux étant de fixer les critères. Ah ça, foi de Hollande, ils seront drastiques : rien que des Chantal, des Vincent, des vieillards cacochymes et des cancéreux incurables qui en auront fait la demande. Comme en Belgique… enfin, au tout début. Là-bas, l’euthanasie est maintenant en passe d’être étendue aux mineurs « dont la capacité de discernement est attestée ». Parce que la capacité de discernement, c’est vraiment ce qui caractérise le mieux les mineurs !

    http://actionfrancaise.beaune.over-blog.com/

  • La Hongrie dans le collimateur de l'UE

    Le Parlement européen a adopté, par 370 voix contre 249 et 82 abstentions, le rapport du député Vert portugais Rui Tavares, qui s’en prend à la Hongrie. Viktor Orban est venu se défendre sur place, soulignant que ce rapport faisait peser la menace d’une mise sous tutelle de l’UE par un organisme qui n’est pas prévu dans le traité, une commission qui briserait l’équilibre des pouvoirs entre les institutions européennes et les Etats membres.

     

    « Ce rapport est très injuste envers la Hongrie, très injuste envers le peuple de Hongrie. Vous y appliquez le deux poids deux mesures. (…) J'ai vécu le sort de l'Europe centrale, je sais ce que c'est que de ne pas être en mesure de gérer sa propre vie parce que d'autres décident pour vous. Nous savons ce que cela représente quand l'indépendance nationale est foulée aux pieds. »

    « Il faut lutter contre ceux qui veulent transformer l'Union européenne en nouvel empire ».

     

    L'UE ne pardonne pas à Viktor Orban d'être pro-vie et d'avoir modifié la Constitution,  désormais centrée sur l’identité chrétienne.

    Michel Janva  http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Entrer en « Résistance »…

    Le mot est sur bien des bouches. C'est un fort beau mot. Toute une génération de jeunes gens, et de moins jeunes aussi, qui le murmurent ou le lancent devant des badauds qui ne comprennent pas, ânonnant : « mais la loi est votée!... », ou des groupes vociférant : « Homophobes ! Fachos !... ».

    Entrer en « Résistance » ? Souvenons-nous et gardons en mémoire leurs noms...

     Quelques noms parmi bien d'autres...

    Portemont

    De l'esprit de « Résistance »...

    Extrait de la lettre adressée à l'abbé Franz Stock.
    "...Vous devinez mes sentiments. J'ai été élevé dans le culte de la Patrie – mes camarades aussi, j'en suis sûr – mais 1870 et 1914 ont tellement marqué sur mes parents et sur moi-même que je ne puis concevoir l'asservissement actuel de la France. Sans me permettre de juger le Département, je ne puis me croire qualifié pour reconstruire la France ainsi qu'on nous le propose. Tant qu'il y aura une lueur d'espoir, je combattrai pour débarrasser mon pays de l'emprise de cet homme qui veut détruire nos familles et nos traditions..."
    Lieutenant de vaisseau Honoré d'Estienne d'Orves. Extrait de la lettre datée du 10 juillet 1940 adressée à l'amiral Godfroy. Honoré d'Estienne d'Orves fusillé le 29 août 1941.

    Extraits de lettres de Gabriel Duchêne (Scout à Marseille, résistant, mort pour la France le 29 mars 1945.
    A un prêtre : « Engagé dans les Corps Francs, je vais monter en ligne. Je pars le cœur libre de toute crainte. Je me suis confessé et j'ai communié. Je n'ai donc pas peur de mourir. Au cas où je ne reviendrais pas, je vous serais reconnaissant, cher Père, d'aider mes parents à supporter le coup. Vous savez combien ils tiennent à moi et une telle chose serait terrible pour eux. Je les aime tant !... Jamais je n'ai senti si fort cet amour. »
    A ses parents : « Maman, tu ne dois pas pleurer. Ni toi, papa. Je ne vous ai jamais autant aimés, autant chéris que maintenant ; mais je me suis engagé pour faire mon devoir de Français. Ne me reprochez pas d'avoir disposé de ma personne : elle appartenait à la France. »

    Henri Pertret, fusillé le 26 septembre 1943 à l'âge de 16 ans.
    « Chers parents,
    Ma lettre va vous causer une grande peine, mais je vous ai vus si pleins de courage que vous voudrez bien encore le garder, ne serait-ce que par amour pour moi. Vous ne pouvez pas savoir ce que j'ai moralement souffert dans ma cellule, ce que j'ai souffert de ne plus vous voir, de ne plus sentir posée sur moi votre tendre sollicitude, que de loin.
    Pendant ces 97 jours de cellule votre amour m'a manqué plus que vos colis, et souvent je vous ai demandé de me pardonner tout le mal que je vous ai fait... Remerciez toutes les personnes qui se sont intéressées à moi, et plus particulièrement mes plus proches parents et amis. Dites-leur ma confiance en la France éternelle. Je salue, en tombant, mes camarades de lycée : à ce propos X me doit un paquet de cigarettes. Rendez « Le Comte de Monte-Cristo » à Z. Donnez à Z les 40 grammes de tabac que je lui dois.
    Je meurs pour ma patrie, je veux une France libre et des Français heureux, non pas une France orgueilleuse et première nation du monde, mais une France travailleuse, laborieuse et honnête ; que les Français soient heureux, voilà l'essentiel.
    Pour moi, ne vous faites pas de souci, je garde mon courage et ma bonne humeur jusqu'au bout et je chanterai « Sambre et Meuse » parce que c'est ma chère maman qui me l'a apprise. Les soldats viennent me chercher, je hâte le pas, mon écriture est peut-être tremblée, mais c'est parce que j'ai un petit crayon. Je n'ai pas peur de la mort. J'ai la conscience tellement tranquille. Maman, je t'en supplie, prie, songe que si je meurs c'est pour mon bien. Quelle mort sera plus honorable pour moi ? Je meurs volontairement pour ma patrie. Nous nous retrouverons bientôt tous les quatre au Ciel. Qu'est-ce que cent ans ? Rappelle-toi : « et ces vengeurs auront de nouveaux défenseurs qui après la mort auront des successeurs. » Adieu ! La mort m'appelle ! Je ne veux ni bandeau, ni être attaché. Je vous embrasse tous... C'est dur quand même de mourir. »

    De Pierre Dupont (scout-routier du clan Guy de Larigaudie de Belfort – une des deux unités scoutes décorées de la Croix de guerre 39/45, douze de ses vingt quatre routiers étant morts pour la France) – Résistant mort pour la France le 16 septembre 1944 à l'âge de 19 ans.
    A sa mère, le 14 septembre 1944 (2 jours avant sa mort) : « J'ai demandé à Dieu que si quelqu'un de chez nous doit disparaître, il daigne me choisir de préférence. Depuis, je suis prêt comme un petit scout. »

    De Georges Périot (Scout de France à Digne. Mort pour la France le 5 décembre 1944 à l'âge de 20 ans).
    A ses parents : « Rappelez-vous qu'un scout doit toujours « Servir » et j'ai répondu au Seigneur « je servirai. »
    Je suis mort en servant ma patrie, en voulant vous délivrer de vos maux et de vos ennemis. J'avais comme devise :
    « Mourir c'est vaincre ! Aimer c'est se vaincre et se donner ». Ces deux devises sont belles et m'ont permis de vivre mon scoutisme à fond. Fiez-vous toujours en Dieu et vous ne serez jamais déçus car Dieu seul nous guide. C'est un bien de mourir pour son Dieu, pour son pays, pour ceux qu'on aime. Je suis rentré à la maison du Père en vous aimant de tout mon cœur de 20 ans. Un sacrifice n'est jamais inutile car il apporte du bonheur à d'autres. Dieu regarde ce que l'on donne et non ce que l'on reçoit. »

    Agnès de La Barre de Nanteuil (Guide de France à Vannes) résistante, torturée, morte pour la France le 13 août 1944.
    « Je donne ma vie pour mon Dieu et ma patrie (...) J'ai été dénoncée, mais j'ai pardonné ! »

    De Guy de Larigaudie, Scout de France, Mort pour la France, 1908-1940
    "Me voici maintenant au baroud. Peut-être n'en reviendrais-je pas. J'avais de beaux rêves et de beaux projets, mais, n'était la peine immense que cela va faire à ma pauvre maman et aux miens, j'exulte de joie. J'avais tellement la nostalgie du Ciel et voilà que la porte va bientôt s'ouvrir. Le sacrifice de ma vie n'est même pas un sacrifice, tant mon désir du Ciel et de de la possession de Dieu est vaste. J'avais rêvé de devenir un saint et d'être un modèle pour les louveteaux, les scouts et les routiers. L'ambition était peut-être trop grande pour ma taille, mais c'était mon rêve. ... Il n'est plus maintenant que de courir joyeusement ma dernière aventure ".

    De Georges Bernanos...
    « Enfants de France, ce n'est pas votre pays qui s'est écroulé sur vous, c'est le règne des vieux. Le règne des vieux s'écroule d'ailleurs partout dans le monde et les dictatures qui se vantaient d'être jeunes travaillaient aussi pour lui en exploitant et en déshonorant l'enfance. Le monde a failli périr d'une espèce d'usurpation universelle de l'esprit de vieillesse contre l'esprit d'enfance, voilà la vérité. »

    Résister c'est espérer...

    De Bernanos encore :
    « L'optimisme est un ersatz de l'espérance que l'on peut rencontrer facilement partout et même, tenez par exemple, au fond de la bouteille. Mais l'espérance se conquiert. On ne va jusqu'à l'espérance qu'à travers la vérité au prix de grands efforts et d'une longue patience. Pour rencontrer l'espérance, il faut être allé au-delà du désespoir. Quand on va jusqu'au bout de la nuit, on rencontre une autre aurore. »
    « Celui qui un soir de désastre, piétiné par les lâches, désespérant de tout, brûle sa dernière cartouche en pleurant de rage, celui-là meurt sans le savoir en pleine effusion de l'espérance. L'espérance c'est de faire face. »
    « Le grand malheur, l'unique malheur de cette société moderne, sa malédiction, c'est qu'elle s'organise visiblement pour se passer d'espérance comme d'amour ; elle s'imagine y suppléer par la technique, elle attend que ses économistes et ses législateurs lui apportent la double formule d'une justice sans amour et d'une sécurité sans espérance. »
    « La justice qui n'est pas selon le Christ, la justice sans amour, devient vite une bête enragée (...). On a lâché la justice sans Dieu dans un monde sans Dieu et elle ne s'arrêtera plus (...). Elle ne s'arrêtera qu'elle n'ait ravagé la terre. »

    http://www.lesmanantsduroi.com

  • Une loi anticonstitutionnelle, par Manuel GOMEZ

     

    La question se pose : lorsque la loi mémorielle, dite « loi TAUBIRA » a été votée en 2001, où était l’opposition ? Totalement absente ou de connivence ? Robert Badinter, lui-même, affirmait (Marianne 16 octobre 2010) que les lois mémorielles, qu’il appelait « lois compassionnelles », n’avaient pas leur place dans l’arsenal législatif.

     

    Il poursuivait : « Une vérité historique n’a pas besoin d’être protégée, puisqu’il existe les décisions de justice ».

     

    Le parlement, sous l’autorité de Lionel Jospin, a prononcé en 2001 une condamnation alors que l’article 34 de la Constitution limite son rôle en matière pénale uniquement à la fixation des règles concernant la détermination des crimes et délits, et les peines qui leur sont applicables.¢

     

     
    Or, dans cette loi Taubira, on qualifie de « génocide » la traite négrière alors qu’elle n’avait absolument pas pour but, bien au contraire, d’exterminer tout un peuple. À noter que cette loi passe sous silence, volontairement, les traites arabes et intra-africaines, bien plus importantes que la traite transatlantique.

     

    Cette loi, bâclée par Mme TAUBIRA, prend comme point de départ le XVe siècle. Or, à cette époque il est prouvé qu’il n’y avait pas de traite négrière française. La France n’entre dans ce commerce que dans la seconde moitié du XVIIe siècle.

     

     

    À noter également qu’à cette époque non seulement l’esclavage n’est condamné par personne, même pas par les grands philosophes, mais qu’il a été pratiqué depuis l’Antiquité et, qu’avant même que les européens n’arrivent en Afrique, un Africain sur quatre était un esclave.

     

     

    L’Afrique noire n’a pas été seulement une victime de la traite mais elle en a été l’un des principaux acteurs.

     

     

    Traite musulmane : 17 millions de personnes entre le milieu du VIIe siècle et aujourd’hui.

     

     

    Traite intra-africaine : 14 millions de personnes déportées.

     

     

    Traite européenne :  10.550.000 africains déplacés vers l’Amérique.

     

     

    La loi Taubira assimile la traite des noirs par les européens comme un « crime contre l’humanité », incluant ainsi une comparaison avec la Shoah. Cela est totalement faux. Le génocide des juifs était incontestable, les noirs étaient une valeur marchande qu’il fallait préserver le mieux possible.

     

     

    Cette loi ne peut que provoquer la haine entre Français. L’abroger permettrait de redonner à la traite négrière la place qu’elle mérite dans notre histoire.

     

     

    Si cette loi avait été présentée, comme cela aurait dû l’être, devant le Conseil constitutionnel, celui-ci aurait déclaré l’inconstitutionnalité et par voie de conséquence la promulgation aurait été jugée non recevable (doyen Georges Vedel, l’un de nos meilleurs spécialistes en droit constitutionnel).

     

     

    La Constitution n’autorise pas le législateur à condamner des faits du passé en les qualifiant de « crime contre l’humanité » ou de « génocide ».

     

     

    Quel parlementaire aura le courage et la volonté de proposer l’abrogation de cette « loi TAUBIRA » qui, pour la première fois dans l’histoire du monde, exige que « L’honneur des descendants des esclaves soit défendu » ce qui légalise le principe du malheur héréditaire.

     

     

    Mme TAUBIRA et les groupes communautaires qui se considèrent comme des descendants directs d’esclaves, souhaitent que nous exprimions notre mea culpa ! Alors il nous faut exiger que le monde entier l’exprime également : les Arabes, les Africains, les Asiatiques ainsi que tous les pays européens.

     

     

    Nous n’assisterons pas ainsi au massacre programmé uniquement de l’histoire de notre pays : la France.
  • Le mariage aux XVIIe et XVIIIe siècles

     

    Autrefois étape majeure de la vie et socle de la société, le mariage est une institution qui a fortement évolué au cours des siècles, tant au niveau de sa signification que de la forme. Avant la Révolution, la distinction entre mariage civil et religieux n’existait pas puisque le mariage civil fut une invention républicaine. L’amour n’avait pas encore de place centrale dans le choix du conjoint au profit de motifs plus « matériels », les pères de famille ayant leur mot à dire sur cette question importante. Quelle place était laissée à l’amour ? Quel était le cheminement qui menait de la rencontre de jeunes gens au mariage ? Quelle conception du mariage avait nos ancêtres ?

    I. Mariages d’amour et de raison

    Le conjoint n’était pas pris au hasard : le jeune homme ou la jeune fille choisissait rarement son conjoint du fait du poids du père et des contraintes sociales. L’Eglise interdisait les unions jusqu’au 4e degré, mais des dispenses pouvaient être accordées pour les 3e et 4e degrés, ce qui limitait fortement le nombre de conjoints possibles dans le village ou ses alentours.

     

    Dans les milieux aristocratiques et de la haute et moyenne bourgeoisie, le chef de famille choisissait souvent ses belles filles et beaux fils, et ne prenait rarement en compte les sentiments de ses enfants. Il n’était chez eux pas question d’amour, on cherchait une situation. Au XVIIIe siècle, Mme de La Fayette rapporte que le fils du président du Parlement de Dijon demande à son père : « Est-il vrai, mon père, que vous me voulez marier à Mlle une telle ? – Mon fils, mêlez-vous de vos affaires. » !
    L’homme devait avoir le consentement de ses parents jusqu’à 30 ans et la femme jusqu’à 25 ans (législation royale), mais même passé cet âge, la famille pouvait toujours s’opposer à l’union conjugale.

    En revanche, la liberté de choix était plus grande et l’amour davantage présent dans les masses paysannes et la plèbe urbaine que dans la moyenne et haute bourgeoisie ou dans les milieux aristocratiques. Quand le patrimoine familial ne se résumait à pas grand chose, il y avait évidemment moins de raisons d’élaborer des stratégies matrimoniales.

    II. Rituels de l’amour

    Il y avait de nombreux lieux où rencontrer son conjoint : à la messe, à la foire, lors d’une veillée, d’une fête villageoise ou de travaux des champs …
    A l’époque il existait de multiples gestes ou rituels amoureux, différents selon les régions destinant à faire savoir à la fille qu’on voulait commencer une relation amoureuse. Rétif de la Bretonne, au XVIIIe, rapporte pour son village de Sacy en Bourgogne : « Dans le pays, l’usage, qui subsiste encore, est de piller les filles qui plaisent. Les garçons leur enlèvent tout ce qu’ils peuvent : leurs bouquets, leurs anneaux, leurs étuis, etc. » (La Vie de mon père, 1779). Cette pratique du larcin se retrouve dans d’autres localités françaises.

    Dans le Béarn, le jeune homme jetait des petites pierres à la fille pour exprimer son désir ; dans les Landes, les jeunes gens déclaraient leur désir en se serrant la main durant une danse et confirmaient en se frappant l’un l’autre ; dans le Gers, l’homme pouvait pincer le bras de la jeune fille, et la fille donnait son accord en s’asseyant sur les genoux du jeune homme. Parfois, on exprimait son désir à l’aide de formules stéréotypées comme dans le marais de Monts en Vendée. Les filles prononçaient cette formule : « Mé ton pé contre mon pé, mé dans ta main dans ma main et bisons-nous » et les garçons cette formule : « Mé ta langue dans ma goule, et dis-mé que tu m’aimes ». Mais dans tous les cas, pour aller plus loin, il fallait le consentement des parents.

    III. Des accordailles au mariage

    Le garçon ou un intermédiaire demandait au père de la fille l’autorisation de l’épouser. Si le père acceptait, le jeune homme pouvait fréquenter la maison de la fille convoitée. Venaient ensuite les accordailles, cérémonie privée et laïque : le futur époux remettait un gage à la fille, souvent une bague. Le contrat de mariage suivait (pas systématique au Nord de la Loire), fixant entre autres la dot de la jeune fille et le douaire, c’est-à-dire les biens revenant à la fille si jamais le mari venait à décéder avant elle. Les fiançailles pouvaient être alors célébrées.

    Le mariage des filles constituait une charge financière importante puisqu’il fallait que le père dote sa fille en fonction du niveau social de l’homme convoité. Un ancien proverbe français dit : « La fille n’est là que pour enrichir les maisons étrangères ; qui a des filles à marier, lui faut de l’argent à planté ». Un proverbe du Sud-Ouest de la France dit « une fille, bonne fille ; deux filles, assez de filles ; trois filles, trop de filles », un proverbe savoyard explique que moins une paroisse a de filles, plus elle est riche, car l’argent y rentre et ne sort pas.

    Ce problème de la dot pouvait faire reculer l’âge du mariage des filles dans certaines familles puisqu’il fallait trouver l’argent. Le père pouvait s’arranger pour marier d’abord le garçon le plus âgé puis récupérer la dot amenée par la fille pour lui-même doter une ou plusieurs de ses filles. C’est le mariage de l’aîné qui rapportait la plus grande dot puisqu’il récupérait généralement l’exploitation ou l’entreprise familiale à la mort des parents, donc se révélait « matériellement » intéressant aux yeux des familles.

    Une fois le contrat de mariage passé et les fiançailles célébrées pouvait venir le mariage.

    IV. Le mariage

    Depuis 1215 et le IVe concile du Latran, le mariage est un sacrement. Il est indissoluble, le couple reste lié qu’à la mort. Il se fait donc à l’église en présence d’un prêtre depuis 1215 alors qu’avant le XIIIe siècle on se mariait à domicile, dans les foyers ! Les bans étaient publiés plusieurs semaines à l’avance, trois bans sur trois semaines depuis le XVIe siècle. Le mariage était un acte public, tout le monde savait qu’untel allait épouser unetelle, et toute personne pouvait s’y opposer. Les portes de l’église restaient ouvertes pendant la cérémonie, sous peine que le mariage soit frappé de nullité.

    Dans certaines régions, un certain nombre de coutumes étaient respectées : en Bretagne, le futur marié simulait le rapt de la fiancée, la belle famille lui courant après. Dans l’actuelle l’Ille-et-Vilaine, la mariée, juste après la cérémonie, simulait une résistance à son époux, en se sauvant ou en pleurant. Le mari lui courait après et la forçait à entrer dans la maison conjugale après une lutte durant laquelle les habits pouvaient être déchirés.
    Un certain nombre de superstitions venaient se greffer à la cérémonie. Jean-Baptiste Thiers, curé du diocèse de Chartres au XVIIe, auteur d’un Traité des superstitions, rapporte qu’il était courant avant le mariage, afin de se protéger de divers maléfices, que le futur marié urine trois fois dans l’anneau destiné à la mariée.
    Et surtout, pendant la cérémonie, tout le monde surveillait tout le monde, pour ne prendre garde à ce qu’un jaloux ne noue l’aiguillette (ne fasse un nœud à un bout de ficelle), ce qui causerait l’impuissance du mari (superstition assez répandue dans toute la France).

    La coutume de la robe blanche, symbole de l’innocence, n’apparut qu’à la fin du XVIIIe siècle et ne se répandit vraiment qu’à partir du milieu du XIXe siècle : on se mariait auparavant en costume local, avec des vêtements parfois colorés, parfois sombres. Par contre, la coutume de l’anneau est beaucoup plus ancienne, remontant à l’Antiquité.

    On se mariait généralement à un âge avancé contrairement à une croyance répandue basée sur les mariages précoces des rois de France et hauts nobles (14 ans pour Louis XIII, 21 ans pour Louis XIV, 15 ans pour Louis XV, 14 ans pour Louis XVI). La moyenne de l’âge au mariage pour les Français était de 25-26 ans pour les femmes et 27-28 ans pour les hommes dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Trois fois sur cinq en moyenne, l’homme était plus âgé que la femme (de un à quatre ans en général) ; deux fois sur trois, pour les paroisses rurales bretonnes, les mariés étaient nés dans la même paroisse (et donc une fois sur trois, un des époux était issu d’un autre village).

    Même si les relations sexuelles hors mariage étaient théoriquement prohibées, il n’était pas rare que la (future) mariée soit déjà enceinte, parfois depuis de nombreux mois, au moment du mariage. Il était par contre essentiel que l’enfant naisse lorsque les époux étaient mariés. Au niveau national, les différents sondages tant au XVIIe qu’au XVIIIe siècle donnent un peu plus de 10 % de femmes enceintes au moment du mariage, plus de 30 % dans certaines paroisses (il suffit de soustraire neuf mois à la naissance du premier enfant et de comparer avec la date de mariage dans les registres paroissiaux).

    Ce qui comptait surtout était la promesse de mariage échangée entre les deux futurs époux, qui avait une valeur juridique avant la Révolution. On voyait ainsi se faire de nombreux procès pour promesse de mariage non tenue : c’est la fille mise enceinte qui portait plainte auprès des autorités, l’homme était généralement condamné au choix soit à épouser la femme mise enceinte, soit à payer une amende et subvenir aux besoins de l’enfant. C’étaient les procès pour « gravidation ».

    La législation révolutionnaire, en ne reconnaissant plus les promesses de mariage, a fortement fragilisé la position de la femme et contribué à multiplier les naissances illégitimes et les abandons d’enfant. Le libéralisme bourgeois de la toute fin du XVIIIe et du XIXe a joué pour les garçons contre les filles.

    V. Les mariages scandaleux et le charivari



    Les mariages qui faisaient particulièrement scandales étaient ceux contractés entre deux personnes d’un âge très inégal. Un proverbe du pays d’Armagnac dit : « Mariage de deux jeunes, mariage du Bon Dieu ; mariage de jeune et de vieux, mariage du Diable ; mariage de deux vieux, mariage de merde. ». Le mariage entre une fille du village et un étranger était également mal vu ainsi que le mariage entre deux personnes de situations sociales très inégales.

    Les jeunes du village se vengeaient contre les nouveaux époux en organisant un charivari. Le charivari est défini dans le Dictionnaire universel de Furetière, paru en 1690, comme un « bruit confus que font des gens du peuple avec des poëles, des bassins et des chaudrons pour faire injure à quelqu’un. On fait des charivaris en dérision des gens d’un âge fort inégal qui se marient. »

    La coutume consistait à faire un grand bruit lorsque qu’un mariage paraissait anormal. Elle pouvait réunir trois, quatre, cinq, dix personnes ou plus, ces bandes de jeunes qui étaient alors appelées « royaumes de jeunesse ». Les participants soufflaient dans des cors, jouaient du fifre, tapaient sur des caisses, poussaient des cris sous les fenêtres des mariés. Les jeunes leur extorquait parfois de l’argent, manière pour les époux de se racheter. Lorsqu’un homme étranger venait épouser une fille du village, les jeunes gens pouvaient également aller à la taverne ou au cabaret faire ripaille et bombance parfois sur plusieurs jours, avant de faire payer l’addition au nouveau mari. Tant les autorités civiles que l’Église répétèrent leurs condamnations à l’égard du charivari, considéré comme une atteinte à la sainteté du mariage, pratique populaire qui perdura néanmoins jusqu’à la fin du XIXe siècle.

    Bibliographie :
    FLANDRIN Jean-Louis, Les amours paysannes : XVIe-XIXe siècle, Paris, Gallimard, 1975.
    MUCHEMBLED Robert, Société, cultures et mentalités dans la France moderne : XVIe-XVIIIe siècle, Paris, Armand Colin, 2003.

    http://histoire.fdesouche.com

  • Écolos outragés ! Écolos licenciés ! Écolos martyrisés ! Mais Écolos rémunérés !

     

    Écolos outragés ! Écolos licenciés ! Écolos martyrisés ! Mais Écolos rémunérés !
    Le limogeage de la Ministre de l’écologie Delphine Batho du gouvernement pour insurbordination budgétaire chagrine tous les écologistes (combien de divisions ?) qui depuis hier après-midi entonnent en chœur la complainte des mal-aimés..
    Pour une fois que François Hollande montre de la fermeté et que cela n’envoie pas croupir en prison des opposants, issus des contestataires de la Manif pour Tous ou des agressés des Jeunesses nationalistes révolutionnaires, il fallait que cela tombe sur eux ! C’est nigaud, tout de même !
    À quoi servent d’ailleurs les écologistes, sinon à pourrir la vie des automobilistes et des socialistes ? Au gouvernement, ils sont inodores et sans saveur à tel point qu’il a semblé tout naturel à Jean-Marc Ayrault, devant sabrer dans le budget des ministères, de commencer par celui de l’écologie.
    L’occasion était donc offerte aux talibans auto-proclamés seuls défenseurs de la Nature de se draper dans leur dignité, verts de rage comme il se doit, et de claquer la porte de son gouvernement.
    François Hollande et Jean-Marc Ayrault ont dû s’y attendre sans en être probablement plus troublés que cela. Ils ont bien d’autres soucis que ces deux ministres fantômes dont un Français sur cinq à peine connait le nom de Cécile Duflot et moins d’un sur cinq cent mille (et encore !) celui de Pascal Canfin, respectivement Ministre de l’Égalité des territoires et du Logement et Ministre délégué au Développement… Ne ricanons pas, c’est nos impôts qui paient chaque mois la cocasserie de ces intitulés, les émoluements des parasites qui y sont à demeure, ceux des deux guignols qui les dirigent pour le quart d’heure… et leur parfait inutilité dans les faits, ce qui est finalement peut-être le moins grave.
    Évidemment, le départ des deux ministrucules signifiait, sinon la fin de l’alliance électorale d’EELV avec le PS, du moins des réglements de comptes certains aux élections municipales et législatives à venir. Et l’hécatombe ainsi programmée de leurs élus.
    Alors, avec une abnégation conforme aux seuls intérêts de leur train de vie, les dirigeants d’EELV ont décidé de reporter en septembre la décision de quitter ou non ce gouvernement qui ne rate pas une occasion de les humilier…
    Une humiliation somme toute supportable du moment qu’elle reste convenablement rémunérée.
    Philippe Randa  http://www.voxnr.com