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  • La droite va-t-elle enfin arriver ?

    Eric Branca pense que la révolution des idées pourrait être bénéfique à la droite :

    "Et si, pour la première fois depuis trente ans, la droite avait le courage de se recomposer à partir d’idées et non plus d’appareils ?

    Certains échecs font davantage qu’une victoire pour remodeler l’avenir. [...] En réhabilitant le débat d’idées, mais aussi le courage de se dresser contre ce qu’ils jugeaient inacceptable, les millions de Français qui sont descendus pacifiquement dans la rue ont fait davantage pour rendre son honneur à la politique et de la consistance à la droite que des années de psychodrames autour des mêmes questions : “Le FN est-il un parti comme les autres ? ” Ou encore : “À partir de quel salaire est-on riche ? ”

    Parce qu’ils ont choisi d’aller au coeur des choses en se moquant bien des appareils partisans et de leurs querelles picrocholines sur le cumul des mandats, les électeurs de droite ont commencé à reconstruire la maison de la seule façon vraiment pérenne : par les fondations. Là réside peut-être la première vraie bonne nouvelle de l’ère Hollande."

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • 23 septembre 1940 : l’agression britannique sur Dakar

    Après avoir été donné à la France par le traité de Paris, le 30 mai 1814, Dakar devint, en 1904, la capitale de l’Afrique Occidentale Française (AOF). Située à l’extrémité occidentale de l’Afrique, elle occupait, en 1940, une position stratégique considérable qui faisait bien des envieux.
    Au point de séparation de l’Atlantique Nord et Sud, en avancée face à l’Amérique Latine, sur le chemin entre l’Afrique du Sud et l’Europe, Dakar intéressait tout le monde et en premier lieu les Britanniques qui, sur le chemin traditionnel de l’Afrique australe et de l’Asie par le Cap, retrouvaient là l’un des enjeux de leurs rivalités coloniales avec la France et voulaient profiter de son écrasement.
    En septembre 1940, le Maréchal Pétain avait confié au général Weygand la délégation générale du gouvernement en Afrique et le commandement en chef des troupes. Ainsi se trouvait affirmée la volonté de défendre l’Afrique mais aussi de préparer les moyens de la revanche.
     
    Le 31 Août 1940, soit près de deux mois après la lâche agression commise par ces mêmes britanniques sur la flotte française au mouillage et désarmée, dans le port de Mers El-Kébir (Algérie) et près d’un mois après l’entretien Churchill – De Gaulle (6 août 1940) sur les modalités d’une éventuelle attaque contre les forces françaises stationnées au Sénégal et demeurées fidèles au Maréchal Pétain, la force navale M (M comme « Menace ») britannique où se trouvait de Gaulle quitta les ports britanniques pour Freetown en Sierra Leone qu’elle atteignit le 16 Septembre.

    Cette expédition reposait sur deux principes et deux ambitions :

    - Churchill espérait mettre la main sur l’or de la Banque de France et des banques nationales belges et polonaises, représentant plus de 1000 tonnes d’or… et sur le cuirassé Richelieu, redoutable par sa puissance de feu (bien que son armement ne fût pas terminé), fleuron de la flotte française.
    - De Gaulle désirait s’imposer comme le chef suprême de l’empire français en guerre… empire d’importance que le gouvernement de Vichy tenait, par ailleurs, à défendre ardemment.
    Partie de Freetown le 21 septembre, la force M se présenta devant Dakar le 23 à l’aube. A 6 heures, un message de De Gaulle était adressé à la garnison en lui demandant de se rendre… sans effet. Sa seule présence qu’il espérait suffisante, ne provoqua pas à son grand dam les ralliements escomptés… le traumatisme de Mers El-Kébir était trop vif. Le gouverneur général de l'A.O.F., Pierre Boisson, commandant la Place, résolument rangé derrière Pétain, refusa catégoriquement de se rallier, affirmant sa volonté de défendre Dakar « jusqu'au bout » La décision de De Gaulle ne se fit pas attendre : Il fallait débarquer ! Une première tentative de débarquement se solda par un fiasco suivie de deux autres qui subirent le même sort. Une tentative de persuasion politique échoua et Thierry d’Argenlieu, arrivé par mer pour parlementer avec un drapeau blanc, fut accueilli par un tir de mitrailleuse qui le blessa mais son embarcation parvint à s'échapper. Il en résultait que de l’avis de De Gaulle et de l’amiral Cunningham, le patron de la flotte anglaise, la résistance allait être farouche…
    En effet, face à l’armada britannique qui se préparait au combat, la France disposait, cette fois, de solides moyens navals ainsi qu’une sérieuse défense côtière. On en n’était plus aux conditions dramatiques de Mers El-Kebir où la flotte désarmée avait été littéralement assassinée ; cette fois, les marins français étaient prêts au combat et animés, de surcroît, d’un esprit de revanche parfaitement perceptible… et compréhensible. Avant la tragédie de Mers El-Kébir, la flotte française était la 4ème plus puissante flotte du monde ; elle était décidée à le prouver et cela d’autant plus qu’elle n’avait jamais été vaincue…
    Sur cette résistance, de Gaulle écrira dans ses mémoires : « Décidément, l’affaire était manquée ! Non seulement le débarquement n’était pas possible, mais encore il suffirait de quelques coups de canons, tirés par les croiseurs de Vichy, pour envoyer par le fond toute l’expédition française libre. Je décidai de regagner le large, ce qui se fit sans nouvel incident. »

    Ainsi se passa la première journée, celle du 23 septembre.

    Dans la nuit du 23 au 24 septembre, plusieurs télégrammes furent échangés entre l’amiral Cunningham et Churchill, décidé à poursuivre l’affaire jusqu’à son terme : « Que rien ne vous arrête ! » Dans cette même nuit, un ultimatum anglais fut adressé aux autorités françaises de Dakar leur enjoignant de livrer la place au général de Gaulle. Le texte était fort maladroit et accusait les forces de Dakar de vouloir livrer leurs moyens aux Allemands. Il ne pouvait que provoquer l’indignation des défenseurs et ne recevoir d’autres réponses que le refus. Le gouverneur général Boisson, se remémorant la mise en garde que Georges Clemenceau adressa, le 9 août 1926, au président américain Coolidge : « La France n’est pas à vendre, même à ses amis. Nous l’avons reçue indépendante, indépendante nous la laisserons », répondit avec fermeté : « La France m’a confié Dakar. Je défendrai Dakar jusqu’au bout ! ».
    Depuis la tragédie de Mers El-Kebir, Vichy avait décidé de défendre fermement cette position stratégique française et avait envoyé à cet effet, de Casablanca, des bombardiers, des chasseurs et des croiseurs. Il y avait là : Un cuirassé (Richelieu), deux croiseurs légers, quatre contre torpilleur, trois destroyers, six avisos, cinq croiseurs auxiliaires, trois cargos et trois sous-marins. Par ailleurs, la force de frappe aérienne n’était pas négligeable… et elle allait le prouver.
    Du côté anglais, la flotte était tout aussi impressionnante : Un porte-avions (Ark Royal qui avait déjà opéré à Mers El-Kebir), deux cuirassés, trois croiseurs lourds, deux croiseurs légers, dix destroyers, deux dragueurs de mines et une dizaine de navires transports de troupes portant 4200 soldats –dont la fameuse 101ème brigade des Royal Marines… à laquelle s’ajoutait l’armée gaulliste composée de trois avisos, un patrouilleur, quatre cargos et 2700 soldats français.
    Toute la journée du 24 se passa en échanges de coups d’artillerie de marine entre les deux flottes qui firent de nombreuses victimes parmi les marins des deux camps et la population civile qui subit également ce pilonnage. Des obus anglais de gros calibre (380m/m) tombèrent sur la ville, touchant, entre autres, l’hôpital et la caserne du 6° RAC, faisant 27 morts et 45 blessés. En soirée, la situation n’avait guère évolué…
    Le lendemain, 25 septembre, la ténacité britannique continua. Les navires de la force M voulurent de nouveau s’approcher afin de poursuivre leur œuvre de destruction, mais, comme précédemment, ils durent se frotter aux bâtiments français (Vichystes, diront les gaullistes !) qui leur infligèrent de sérieux dégâts et cela d’autant plus que l’aviation française était maîtresse du ciel.
    C’en était trop ! De Gaulle écrira : « L’amiral Cunningham décida d’arrêter les frais. Je ne pouvais que m’en accommoder. Nous mîmes le cap sur Freetown. »
    L’armée française sortait vainqueur de la bataille en dépit de ses 203 morts et 393 blessés. Les 1927 morts de Mers-El-Kébir étaient en partie vengés.
    Cette opération constitua un tournant idéologique pour les gouvernements, bien plus qu'un affrontement important du point de vue des forces en présence, du nombre des victimes ou des pièces militaires détruites ou endommagées. L’aventure anglo-gaulliste se solda ainsi par un cuisant échec et eut des conséquences considérables.
    - D’un côté, le régime de Vichy sortait renforcé de l’épreuve et la cohésion des troupes de la marine –toujours invaincue- autour de la personne du Maréchal Pétain, revigorée.
    - De l’autre, le crédit du général de Gaulle dégringolait en chute libre. L’homme se retrouvait isolé. Soudainement mis à l’écart, il fut politiquement menacé par l'amiral Muselier accusé à tort d'avoir été à l'origine des fuites qui empêchèrent le débarquement. Il ne s’en cacha pas dans ses mémoires : « À Londres, une tempête de colères, à Washington, un ouragan de sarcasmes, se déchaînèrent contre moi. Pour la presse américaine et beaucoup de journaux anglais, il fut aussitôt entendu que l’échec de la tentative était imputable à de Gaulle. » … « C’est lui, répétaient les échos, qui avait inventé cette absurde aventure, trompé les Britanniques par des renseignements fantaisistes sur la situation à Dakar, exigé par donquichottisme, que la place fût attaquée alors que les renforts envoyés par Darlan rendaient tout succès impossible… »
    De son côté, Churchill, lui aussi, sortait de l’aventure en fâcheuse posture. Il dut subir les sarcasmes de la Chambre des Communes et fut à deux doigts d’être démissionné. S’il lui avait été facile de détruire, à Mers El-Kebir, une flotte désarmée (et pourtant alliée) causant la mort de 1927 marins, manifestement, avec Dakar ce fut tout autre et son désir de s’emparer de l’excellente et cohérente flotte française ou de la détruire se solda par un échec retentissant.¢
    E-mail : joseph.castano0508@orange.fr
    Notes
    Le Mogador à Mers-el-Kebir
    - Concernant la tragédie de Mers El-Kebir, certains ont cru bon de justifier l’agression britannique par le fait que nos bâtiments seraient, inéluctablement, tombés entre les mains des Allemands. Je rappelle ce que j’écrivais à ce propos sur cette agression : « L’armistice franco-allemand du 25 juin 1940 consacre l’échec de nos armées sur terre ; notre flotte, une des plus puissantes -qui n’avait pas été vaincue- est libre. Ni l’amiral Darlan, ni le général Weygand n’ont l’intention « …de livrer à l’ennemi une unité quelconque de notre flotte de guerre » et de Gaulle le dira, le 16 juin à Churchill en ces termes  « La flotte ne sera jamais livrée, d’ailleurs, c’est le fief de Darlan ; un féodal ne livre pas son fief. Pétain lui-même n’y consentirait pas ».
    Les Anglais, de leur côté, désirent que notre flotte, riche en unités lourdes et légères, se rende dans leurs ports. Elle aurait pu le faire, le 16 juin 1940, mais personne ne lui en donne l’ordre et la Marine reçoit l’assurance, « qu’en aucun cas, la flotte ne sera livrée intacte », mais qu’elle se repliera probablement en Afrique ou sera coulée précise l’Amiral Darlan. Hitler ne demande pas livraison de notre flotte (le projet d’armistice ne le prévoyant d’ailleurs pas), pas plus que de nos colonies, sachant qu’il n’est pas dans nos intentions d’accepter de telles exigences. »
    Cet épisode sur Dakar confirme la justesse de mes propos car si la France métropolitaine était vaincue, l’Empire ne considérait nullement l’être. Si la France métropolitaine avait capitulé, l’Empire s’y était refusé et la marine française (ce qu’il en restait), comme elle s’y était engagée, avait rejoint les ports africains composant l’Empire afin de poursuivre le combat.
    - Les alliés ayant débarqué le 8 Novembre 1942 en Afrique du Nord (opération « Torch »), les autorités Vichystes d’AOF, convaincues par l’amiral Darlan, signèrent le 7 décembre 1942, un accord avec les alliés, qui remit l’empire colonial français dans la guerre en formant « l’Armée d’Afrique » dans laquelle firent merveille les « tirailleurs sénégalais ». Lors de la constitution du Comité Français de la Libération nationale (CFLN), le gouverneur général Boisson démissionnera et sera remplacé le 1er juillet 1943 par le gaulliste Pierre Cournarie.
    - Le Richelieu appareilla pour les États-Unis où son armement fut modernisé. Il participa au côté des Alliés à la guerre contre l’Allemagne puis, dans le Pacifique, à celle contre les Japonais. Il fut présent à la capitulation japonaise en rade de Singapour.
    Le 1er Octobre 1945, il fut de retour à Toulon après 52 mois passés loin de la Métropole. Il participa à la guerre d’Indochine puis fut mis en réserve en août 1959, désarmé en 1967 et démoli en 1968.

    Citations

    « L’empire, sans la France ce n’est rien. La France sans l’empire, ce n’est rien » (Amiral Darlan – Novembre 1942)
    « L'âme de nos marins plane sur l'Océan, je l'ai vue ce matin, sous l'aile d'un goéland » (Freddie Breizirland
     « Nous avions reçu un empire ; nous laissons un hexagone » (Colonel Charles Lacheroy)
  • ça bouge...

    Bien riches sont les enseignements que l’on peut tirer de ces dix derniers jours qui furent assez mouvementés.

    En matière de politique internationale, on s’attendait presque tous à une intervention de masse sur le sol syrien de la part des occidentaux. Ce jusqu’à ce que notre Vladimir vienne avec la froide rationalité qui est la sienne, faire un strike dans les quilles américaines. La proposition qui fut la sienne, ne pouvait donc plus être négligée par les occidentaux. On sait déjà les conséquences. 1/ L’assaut fut différé. 2/ Obama fut menacé chez les siens, mis en garde par le Congrès qui pointa la possibilité d’une procédure de destitution si d’aventure le chef d’état américain venait à se lancer dans l’aventure syrienne sans l’aval du Congrès. 3/ L’Europe bruxelloise nous montra une fois de plus inertie et incohérence.

    À ce sujet, si les états constituant les Usa purent s’unir – il fallu quand même une guerre civile violente et coûteuse en vies humaines – cela ne fut possible que parce que chacun d’entre eux n’avaient pas de longue histoire intérieure. Tel n’est pas le cas en Europe où le traité de Verdun de 843 qu’on peut considérer comme l’acte de naissance de l’Allemagne comme de la France, est millénaire. On se souvient que suite au projet sarkozyste euro-méditerrannéen, pays du nord de l’Europe et du sud, eurent des positions radicalement différentes. On ne peut donc faire l’impasse sur des traditions nationales si longues et profondes et nous le vîmes dans le cadre de l’affaire syrienne.

    Le moins que l’on puisse écrire est que les Français ne peuvent être fiers de leur gouvernement. Celui-ci fut probablement le plus engagé dans la course à la guerre, contrairement à l’Angleterre ou à fortiori l’Allemagne, beaucoup plus nuancées. La France – la pauvre – est vraiment devenue le valet de prédilection des Usa et Obama peut remercier Paris pour le zèle dont fit preuve François Hollande. S’il n’y a pas de politique européenne – la solution en la matière passe probablement par une structure impériale comme le fut un peu naguère le saint empire romain germanique – la faute en revient à Bruxelles dont la raison majeure d’être est l’économie. Il est d’ailleurs intéressant de savoir comment ont été formés les commissaires européens (1).

    On rappellera à ce titre qu’on ne fait pas l’histoire avec des consommateurs et que l’Europe se trouve bien loin géographiquement des enjeux de demain qui sont situés en Asie. En ce sens, Marine le Pen ne s’est nullement trompée en prônant un renversement d’alliance au profit de la Russie, par l’intermédiaire de laquelle nous pourrons peser en Asie. Rappelons que la Russie dispose de frontières communes avec quatorze pays qui sont la Norvège, la Finlande, l’Estonie, la Lettonie, la Biélorussie, la Lituanie, la Pologne, l’Ukraine, la Géorgie, l’Azerbaïdjan, le Kazakhstan, la République populaire de Chine, la Mongolie et la Corée du Nord. On comprend dès lors mieux l’intérêt de la démarche.

    La politique intérieure, elle aussi n’est pas en reste, et le processus de renouveau se poursuit. Les media, le plus souvent aux ordres du Système, raillent le noviciat et les prévisibles maladresses des futurs candidats du Front National. Le fait s’explique par le fait que le Front National n’est pas un mouvement de politiciens professionnels et que les Français de plus en plus nombreux qui convergent vers lui, le font parce qu’ils ressentent l’urgence de la situation en France. Néophytes mais motivés, ils apprendront très vite les techniques nécessaires et l’université d’été du Front National fut particulièrement utile. Aussi, le fait que Jean Roucas, ancien pourfendeur du Front National, ait décidé de réviser totalement sa position, en dit long sur l’évolution des mentalités en France quant à la perception du Front National :

    « Nous partîmes cinq cents; mais par un prompt renfort. Nous nous vîmes trois mille en arrivant au port »

    Le fait Ump et son évolution sont aussi marquants : alors que François Fillon incarne au sein de ce parti l’aile gauche, c'est-à-dire la plus modérée, il n’hésite plus à vanter, même si c’est avec discrétion, l’alliance avec le Front National. C’est d’ailleurs ce que souhaitent les trois quarts des militants Ump. Comme de surcroît, le Front National aspire progressivement les outres de gauche, le Système est désormais en danger. C’est très bien ainsi et avec des Français ne se définissant plus de droite ou de gauche ou d’ailleurs, mais comme français, nous allons pouvoir agir…

    Alain Rebours http://www.voxnr.com/cc/a_la_une/EFZAVuFEFpqNUSnQjP.shtml

    (1) http://ec.europa.eu/commission_2010-2014/members/index_fr.htm

  • Familles : après le matraquage dans la rue, le matraquage fiscal

    Lu dans Valeurs actuelles :

    V"Une “pause fiscale”, comme celle qu’appelait de ses voeux François Hollande à la fin du mois d’août ? Quelle pause ? On devrait plutôt parler d’enfer fiscal puisque, après 2013, où les prélèvements obligatoires atteindront un nouveau record à plus de 46 % du PIB, la pression sur les contribuables s’alourdira une nouvelle fois en 2014, d’au moins 12 milliards d’euros, dont 10 milliards payés par les seuls ménages. C’est ce qui ressort du projet de budget 2014 présenté en Conseil des ministres. [...]

    Les contribuables auront une autre appréciation lorsqu’ils recevront en septembre 2014 leur avis d’imposition sur leurs revenus de 2013, et notamment les familles, à qui le projet de budget — il modifie en profondeur plusieurs règles relatives au calcul de l’impôt sur le revenu — réserve un sort tout particulier. S’il fallait encore donner une preuve de la haine du gouvernement envers la famille, la voilà !

    Premier dispositif visé, le quotient familial. Créé après la guerre dans le but de favoriser la natalité, il fait varier le montant de l’impôt sur le revenu (IR) en fonction du nombre d’enfants ; un mécanisme de plafonnement a toutefois été mis en place pour limiter l’effet de ce quotient dans le calcul du montant de l’impôt. En octobre 2012, l’actuel gouvernement l’avait réduit de 2 336 à 2 000 euros par demi-part ; c’était une des promesses de campagne de François Hollande : « Je rendrai le quotient familial plus juste en baissant le plafond pour les ménages les plus aisés. » En 2013, cette mesure concerne 883 000 foyers fiscaux, qui perdront en moyenne 555 euros. Et que dire de la création d’une nouvelle tranche supérieure du barème de l’impôt à 45 %, de la limitation à 10 000 euros du montant des niches fiscales, du gel du barème de l’impôt sur le revenu, du changement de la fiscalité des revenus du capital, de la suppression de la défiscalisation des heures supplémentaires, etc. ?"

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Les éditions Idées rééditent “Pour une critique positive”

    Les éditions Idées rééditent “Pour une critique positive”

    19/09/2013 – 15h30
    PARIS (NOVOpress) -
    La première publication de Pour une critique positive est datée de 1962. Rédigé en détention (les prisons de la République hébergeaient alors de nombreux patriotes coupables d’avoir participé à la défense des Français d’Algérie), ce texte est un exercice d’autocritique sans comparaison « à droite ».

    S’efforçant de tirer les enseignements des échecs de son action, l’auteur propose une véritable théorie de l’action révolutionnaire. Pour une critique positive a été une influence stratégique majeure pour de très nombreux militants, des activistes estudiantins des années 70 aux Identitaires.

    Pour une critique positive a été publié sous anonymat, comme c’est souvent le cas pour ce type de textes d’orientation, mais il est aujourd’hui communément admis que Dominique Venner en fut l’auteur. C’était avant qu’il quitte le terrain de l’action politique pour se consacrer à l’histoire.

    Les éditions IDées ont souhaité conserver l’œuvre originale dans son intégralité, les références ou le vocabulaire employés dans le texte pourront parfois surprendre ou choquer. S’il arrive que les mots soient durs, c’est que l’époque et les épreuves traversées l’étaient.

    http://fr.novopress.info

  • Les élections municipales, pour quoi faire ?

    Extrait de la réponse de Jean-Yves La Gallou :

    "[...] Entrer dans une municipalité n’a de sens que si l’on y va dans un esprit de résistance ou de reconquête. Quitte à choisir un secteur de combat et s’y consacrer et à celui-là seul ! Les terrains d’exercice et de manœuvre sont nombreux : les écoles, la culture, le patrimoine, les cantines, les subventions, les locaux municipaux, l’urbanisme, les paysages, les impôts.

    Sur les écoles, s’intéresser au contenu, pas seulement aux locaux

    En matière scolaire, il ne faut pas s’intéresser seulement à l’intendance mais au fond. Comment ? En fédérant les parents d’élèves qui en ont marre des dérives politiquement correctes dès le primaire. Ou en boycottant l’achat d’ouvrages de désinformation : histoire-propagande ou théorie du genre. Et puis en aidant des écoles indépendantes à trouver des locaux.

    Sur les cantines, défendre l’identité culinaire régionale et nationale

    Il faut refuser les interdits alimentaires étrangers ainsi que tout achat de viande halal ; et revenir à des menus plus traditionnels tout en privilégiant le localisme. Il faut retirer le contrôle des assiettes des enfants (et des personnes âgées) aux grands oligopoles de la distribution alimentaire. Former le goût et remettre du sens : proximité, produits français, plats régionaux, cochon, agriculture raisonnée ou bio, le tout servi par des entreprises locales.

    Sur le patrimoine, valoriser l’identité locale

    Il faut veiller sur l’entretien des bâtiments historiques et des églises, cesser de sacrifier les musées et remplacer les minables logos commerciaux par les blasons enracinés : il faut mettre les « communicants » hors d’état de nuire et faire revenir le temps des « armes de la ville » en choisissant des visuels enracinés !

    Sur les fêtes, respecter les traditions et œuvrer au ré-enracinement

    Chaque ville, chaque bourg, chaque village a son histoire, ses fêtes, ses traditions, sa toponymie, ses sociétés locales, tout ceci mérite d’être respecté et parfois ranimé. Les noms des places, des rues, des lieux de convivialité ne doivent pas être « idéologiques » mais enracinés dans l’histoire et la géographie locales. Les sociétés locales d’amateurs (des arts, de musique, de théâtre ou de danse, d’histoire) doivent être mieux considérées par les professionnels et les « sachants ».

    Sur la culture, protéger le pluralisme et privilégier l’ « art caché » plutôt que le non-art contemporain

    Vaste chantier ! Il faut rétablir la pluralité et la diversité dans les bibliothèques municipales, au cinéma, au théâtre. Sans sectarisme, bien sûr, mais aussi sans accepter le sectarisme des autres. Et cesser de céder aux sirènes ridicules du non-art contemporain. Retrouver l’ « art caché », selon la jolie expression d’Aude de Kerros.

    Sur les subventions, les supprimer pour les nuisibles

    Il faut taper dans la butte et cesser de subventionner les nuisibles : les syndicats politiquement corrects, les lobbys homosexualistes, antiracistes et immigrationnistes, les associations étrangères, les communautaristes musulmans (et autres), tout ce petit monde doit être mis à la diète. Qu’ils se financent avec l’argent de leurs adhérents, pas avec celui des contribuables ! L’argent des contribuables n’a pas à financer les mosquées ni les pseudos centres « culturels » islamiques (ou pentecôtistes ou israélites, d’ailleurs). [...]"

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Comment une coopérative agricole s’est muée en empire industriel

    Par Nolwenn Weiler

    Peu connu du grand public, si ce n’est par ses magasins de jardinage Gammvert, le groupe coopératif InVivo règne sur une grande partie de la filière agricole française. Stockage et trading de céréales, fabrication de médicaments et de nourriture pour les animaux, vente de pesticides… InVivo a construit un solide empire international. Bien loin semble-t-il des valeurs coopératives de ses débuts. Enquête sur l’un des fleurons de l’agrobusiness français, entre spéculation sur les aliments et défense d’un modèle agricole intensif et industriel.

    C’est à Paris, sur la très chic avenue de la Grande armée, à l’étage « trading » du groupe coopératif agricole InVivo, que se décide au quotidien le sort d’une partie des céréales françaises. Environ le quart des récoltes sont vendues à partir de ces bureaux. Une petite quinzaine de traders travaillent ici, les yeux rivés sur les courbes des matières premières, à quelques pas des sièges de PSA et de BNP Paribas. Leurs journées commencent vers 8 heures avec les marchés asiatiques et s’achèvent aux alentours de 21 heures, avec les États-Unis. Objectif : écouler les céréales, par millions de tonnes, au plus offrant.

    L’année 2010-2011 restera pour eux un grand souvenir. InVivo a alors enregistré une croissance de 85 % de ses ventes de grains (blé essentiellement, mais aussi orge, avoine, maïs, tournesol et colza). 11 millions de tonnes ont été exportées. Le chiffre d’affaires global de la coopérative a bondi de plus de 30 %, pour atteindre 6,1 milliards d’euros. Raisons de ce « succès » : les immenses incendies qui ont ravagé les récoltes russes, les moindres récoltes en Ukraine dues à la canicule, les demandes accrues en Égypte et une excellente saison en France.

    Céréales spéculatives

    En 2011-2012, retour à la normale. InVivo n’a exporté que 8 millions de tonnes de céréales et oléoprotéagineux. Mais la branche « marché des grains », avec 40 % du chiffre d’affaires, reste en tête des résultats du groupe coopératif. Quelles activités recouvre cette branche ? Du stockage, d’abord, pour pouvoir écouler les matières premières au meilleur moment, quand les prix sont au plus haut. Dans ses 12 silos, InVivo peut stocker simultanément 1,5 million de tonnes de céréales et d’oléo-protéagineux !

    InVivo assure ainsi chaque année le transit de 6 millions de tonnes de grains (via 450 navires, 700 trains, 2000 péniches), soit près d’un dixième de la production française [1]. Et ces capacités augmentent sans cesse. 250.000 tonnes notamment de maïs pourront bientôt transiter, chaque année, dans un silo acquis début 2012 sur les bords du Danube. Elle a par ailleurs investi dans un réservoir au Maroc, les pays du Maghreb étant de gros acheteurs de céréales.

    Avec 241 coopératives sociétaires et un chiffre d’affaire de 5,7 milliards d’euros, InVivo est désormais le premier groupe coopératif français. Et n’a plus rien à voir avec ses origines, quand il s’agissait, au lendemain de la Seconde guerre mondiale, de réorganiser le monde paysan et de relancer la production pour nourrir la France. Les coopératives s’unissent alors pour collecter et stocker les céréales, commencer à les exporter, conseiller les agriculteurs et les équiper en matériel [2]. Au fil des années, alliances, fusions et unions se multiplient. Lesquelles aboutissent, en 2001, à la création d’InVivo.

    Dérégulations, mondialisation et… corruption

    « Avec ce genre de groupe, on est passé d’un outil collectif censé sécuriser les revenus des producteurs à une grosse machine qui part à la conquête des marchés », regrette Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération paysanne. En 2007, l’absorption d’Evialis – qui concocte des aliments pour les élevages industriels du monde entier – vient agrandir le groupe coopératif, qui compte désormais plus de 6000 « collaborateurs », et étend son emprise internationale.

    L’entreprise est aujourd’hui présente dans 60 pays. « On ne peut pas reprocher aux coopératives de profiter du système, même si certaines le font de façon exagérée, estime un producteur de céréales bio. Les décisions politiques ont supprimé tous les mécanismes de régulation du marché. Et ont rendu ces activités de trading et de spéculation légales, et finalement indispensables à une partie du secteur. »

    Ces dérégulations, InVivo en a pleinement profité, bien au-delà des céréales. Tourteaux, engrais, sel ou encore sable : autant de denrées dont les cours s’envolent régulièrement que les traders d’InVivo achètent, stockent et revendent au gré des courbes. Pour « renforcer son expertise face à la volatilité du marché », l’entreprise compte sur sa participation au capital du géant allemand de la vente de grains Toepfer (à hauteur de 20 %).

    InVivo détient aussi 50 % du capital du groupe britannique Gleadell, qui commercialise graines et intrants. Ces participations croisées ne lui suffisent visiblement pas pour maîtriser le cours des matières premières : en juillet 2012, la justice belge a condamné la coopérative à un demi-million d’euros d’amende pour corruption d’un fonctionnaire de la Commission européenne, qui lui livrait des informations confidentielles sur les prix des marchés de céréales.

    Financements publics et crédits d’impôts

    L’évolution de ce secteur et la constitution de ce vaste empire répondent bien à un choix politique, porté par des élus de droite comme de gauche. Subventions, taux d’intérêts réduits ou exonération d’impôts accompagnent la dérégulation. Exemple ? Les coopératives agricoles ne sont pas soumises à l’impôt sur les sociétés (qui prélève entre 15 à 30% sur les bénéfices). Mais elles ont droit au crédit d’impôt compétitivité-emploi (normalement réservé aux entreprises qui paient l’impôt sur les sociétés).

    Résultat : une économie de 100 millions d’euros pour les coopératives en 2013. Ce dernier avantage a été négocié par l’Alliance des coopératives agricoles (Acooa), organe de lobbying dont le président, Philippe Mangin, est par ailleurs président de… InVivo. Autre évolution : les établissements financiers (comme Unigrains) sont autorisés à entrer au capital des coopératives, jusqu’alors contrôlées par les parts sociales des agriculteurs.

    InVivo devrait profiter de nouveaux financements publics : le Programme d’investissements d’avenir (PIA). 3,7 millions d’euros vont être versés à « l’Institut mutualisé pour les protéines végétales » (Improve). Porté par quatre géants de l’agroalimentaire français (Téréos, Sofiprotéol, Siclaé, et InVivo), Improve « a pour ambition de devenir le leader européen de la valorisation des protéines végétales ».

    C’est fou tout ce que l’on peut tirer des protéines issues du blé, maïs, colza, pois ou de la luzerne : des aliments pour les humains, et pour les animaux bien sûr. Mais aussi des matières premières pour concocter des cosmétiques, ou encore des isolants « biosourcés ». Le tout certifié par le Grenelle de l’environnement !

    Esprit coopératif, es-tu encore là ?

    Les coopératives agricoles française ne sont pas toutes aussi importantes. Les 13 000 Coopératives d’utilisation du matériel agricole (CUMA) qui couvrent le pays sont restées de taille modeste, et très ancrées sur leur territoire. De même que de nombreuses coopératives viticoles. Mais leur nombre tend globalement à diminuer et leur taille à croître : on compte deux fois moins de coopératives agricoles qu’il y a 30 ans, et les trois quarts du chiffre d’affaire global du secteur (83,7 milliards d’euros en 2011) sont réalisés par 10 % des coopératives [3].

    En plus des fusions et concentrations, certaines coopératives agricoles ont enclenché un mouvement d’expansion via le rachat d’entreprises capitalistes (dans lesquelles pas une once de coopération n’a été introduite). A elle-seule, InVivo, détient (tout ou en partie) plus de 73 filiales. Les coopératives ont aussi installé des usines à l’étranger. Pour la seule année 2012, InVivo a lancé la construction de cinq nouvelles usines, en production d’alimentation animale essentiellement.

    « Les agriculteurs ne se retrouvent pas dans ces structures internationales où ils ne gèrent plus rien. Nous sommes pris dans un énorme business et nous nous sentons tout petits », décrit Jacques Commère, de la Coordination rurale. « Juridiquement, les coopératives sont toujours la propriété des agriculteurs, détaille Michel Abhervé, professeur associé à l’université de Marne-la-Vallée, spécialiste en économie sociale et solidaire. Cependant deux phénomènes expliquent que les agriculteurs se sentent dépossédés. D’une part, la taille grandissante des coopératives, qui fait qu’il est difficile de garder l’état d’esprit de départ. Et d’autre part la confiscation du pouvoir par la technostructure. »

    « Les agriculteurs ne comprennent pas grand chose à la complexité de la gestion de ces grosses entreprises, reprend Jacques Commère. Et bien souvent, lorsque le conseil d’administration se réunit, et bien ils disent oui. »

    Des primes à la vente de pesticides

    Au départ maîtrisées par les agriculteurs, les coopératives sont, à partir des années 60 et 70, devenues prescriptrices : des techniciens, salariés par la coopérative, se mettent à arpenter les campagnes pour expliquer aux paysans comment pratiquer leur métier. Les conseils agronomiques se doublent de prescriptions d’engrais et de pesticides. De solides partenariats se nouent avec l’industrie de la chimie.

    En 2012, Jérémy Macklin, ancien directeur d’InVivo AgroSolutions, cite les contrats liant InVivo à des entreprises telles que GPN, premier producteur français de fertilisants et ancienne filiale de Total [4], ou encore Monsanto. Le tout « dans le cadre des actions mises en place pour la bonne promotion des produits phytosanitaires » [5]. Aujourd’hui, pour être sûrs que les traitements phytosanitaires ne soient pas oubliés, InVivo – et bien d’autres – avertissent leurs adhérents par SMS. Et la rémunération des techniciens est toujours liée à la quantité de pesticides vendus ! Même si la pratique « tend à disparaître » [6]

    Ces produits posent problème pour la santé des agriculteurs ? Sans doute. C’est pourquoi InVivo a noué un partenariat avec l’Union de l’industrie de protection des plantes (UIPP), regroupement des fabricants de pesticides, pour faire de la prévention… Laquelle passe par des campagnes de communication – dans la presse agricole, sous forme de dépliants, via des sites web – qui rappellent aux agriculteurs « les bonnes pratiques phytopharmaceutiques ».

    Par exemple : le port d’équipement individuel de protection, le lavage des mains, ou le respect des doses. « Il est très important de promouvoir l’utilisation raisonnée des produits phytosanitaires par un emploi non plus systématique, mais uniquement lorsque c’est nécessaire. Les agriculteurs ont engagé des efforts très importants dans ce sens, ils doivent les intensifier », martèlent les documents de communication de l’entreprise.

    Qui vit semble-t-il assez bien son ambivalence : l’an dernier, le chiffre d’affaire d’InVivo en « santé végétale » (terme utilisé pour désigner les produits phytosanitaires dans le milieu agricole) a atteint 996 millions d’euros. En hausse de 6 %.

    Des conditions de travail peu coopératives

    InVivo ne se désintéresse pas pour autant de l’agriculture biologique. Qui reste, selon son ancien directeur adjoint Jérémy Macklin, « l’une des plus efficaces d’un point de vue agronomique ». Pour accompagner les agriculteurs qui tournent le dos au système intensif, la filiale Biotop cultive des insectes. Des prédateurs de nuisibles, élevés dans une usine du Sud-ouest de la France.

    Prenons la pyrale du maïs, qui détruit feuilles et épis : elle peut être neutralisée par le trichogramme, un insecte dont les larves détruisent les œufs de la pyrale. Biotop vend des trichogrammes aux agriculteurs, pour qu’ils les lâchent sur leurs cultures. Activité lucrative : en 2011-2012, Biotop « a fortement progressé » et « doublé ses ventes à l’export ». Chiffre d’affaires : 5 millions d’euros.

    Côté conditions de travail, le tableau est moins rose. « La serre où grandissent les petits papillons qui servent à nourrir les trichogrammes sont pleines de poussières très fines, très allergènes, rapporte Yves Baron, délégué syndical CGT d’InVivo. Le port d’un équipement de protection oblige à faire des pauses régulières, parce qu’il est très difficile de respirer à travers les masques. Mais les salariés doivent batailler pour avoir ces pauses. Certains préfèrent ne pas les prendre, poursuit le syndicaliste. Leurs conditions de travail sont très pénibles. Et c’est très compliqué pour nous, les délégués syndicaux, d’échanger avec eux. En mars dernier, je n’ai même pas eu le droit d’entrer sur le site. »

    Pénibilité et bas salaires

    Autre bataille menée par les salariés d’InVivo : la reconnaissance de la pénibilité de certains métiers et tâches, comme le travail dans les silos, ou dans les entrepôts de l’entreprise où de lourdes charges sont soulevées au quotidien. Quant à « la politique de rémunération motivante » vantée par les plaquettes de communication, elle arrache presque un sourire au délégué syndical. « Après 38 ans de boîte, une salariée qui travaille au conditionnement touche 1300 euros net par moi. Non, chez nous, pour les employés-ouvriers, les salaires, c’est vraiment peau de chagrin. »

    « La façon dont, bien souvent, les coopératives agricoles traitent leurs salariés ressemble en tout point à ce qui est fait dans les entreprises capitalistes », ajoute Michel Abhervé [7]. L’agroalimentaire n’est pas un univers très tendre pour les conditions de travail. C’est pourtant un secteur très porteur pour InVivo, chez qui l’activité marché de grains est talonnée par le département « nutrition et santé animale » (NSA…), qui accompagne des projets d’élevage intensif au Vietnam, au Brésil, au Mexique ou encore en Indonésie, Chine et Inde.

    Des pays où la demande en protéines animales ne cesse d’augmenter. Ce qui est bon pour les comptes d’InVivo. Le chiffres d’affaires de NSA a progressé de 4% l’année dernière. Cette course à la production de viande ne pose-t-elle pas problème ? La coopérative n’a pas souhaité répondre à Basta !. Mais leur site web livre à ce sujet quelques pistes de réflexion.

    L’agriculture familiale selon InVivo

    Étrange paradoxe : pour InVivo, le système de production agricole français est « traditionnel et familial, avec une moyenne de 40 vaches par éleveur ». Bien loin, donc, du modèle américain. Et de celui que semble prôner la multinationale coopérative. « L’alimentation des bovins français est produite pour une très large part sur l’exploitation, et toutes productions de bovins confondues, les importations de soja ne représentent que 5 à 6 % de leur ration alimentaire », illustre-t-elle.

    Les vaches ne consommeraient que 10 % de tourteaux de soja, incorporés dans leurs aliments. On se demande pourquoi InVivo ne cite pas aussi l’exemple des volailles élevées en batterie. Elles doivent grossir vite et donc consommer une forte quantité de protéines. La part de soja dans leur alimentation se situe aux alentours de 70 % [8]. La France importe près de 5 millions de tonnes de soja chaque année, principalement en provenance du Brésil, où la forêt amazonienne et ses habitants souffrent de ces cultures intensives, souvent OGM.

    L’agriculture française n’aurait donc rien « d’industriel », selon InVivo. Mais que dire du recours aux antibiotiques ou aux hormones pour soigner les animaux, qui entrent souvent dans la composition des « Premix », spécialités nutritionnelles, et additifs alimentaires commercialisés par la coopérative ? Nous aurions aimé savoir comment InVivo s’assure qu’aucun composé dangereux issu de ces compléments alimentaires ne se retrouve in fine dans nos assiettes. Là encore, pas de réponse. Mais après tout, la mission première d’InVivo n’est-elle pas de « nourrir l’humanité » ? Une cause « noble » et, surtout, « stratégique ». Pour son chiffre d’affaires ?

    Notes

    [170 millions de tonnes de céréales produites en France, en 2009. Source.

    [2Sont alors créées l’Union nationale des coopératives agricoles de céréales (UNCAC) et l’Union nationale des coopératives agricoles d’approvisionnement (UNCAA). En 1951, l’union des coopératives agricoles d’aliments du bétail (UCAAB) voit à son tour le jour.

    [3Source : Coop de France

    [4Le premier juillet 2013, GPN a été racheté par le groupe autrichien Boréalis, détenu à 64 % par l’Idic, un fonds d’investissement d’Abou Dhabi, et à 36 % par le groupe pétrolier autrichien OMV. Le groupe est présent dans 120 pays et emploie près de 5 300 salariés. Il a généré en 2012 un chiffre d’affaires de 7,5 milliards d’euros.

    [5Mission sénatoriale d’information sur les pesticides et leur impact sur la santé

    [6Compte-rendu de la mission du Sénat sur les pesticides, 2012. Auditions Jérémy Macklin, directeur général adjoint du groupe coopératif In Vivo, membre de l’organisation professionnelle Coop de France, et de Mme Irène de Bretteville, responsable des relations parlementaires de l’organisation professionnelle Coop de France

    [7A titre d’exemple, lire notre article sur l’intoxication de salariés travaillant dans un silo.

    [8Selon le Centre d’étude et de recherche sur l’économie et l’organisation des productions animales (Céréopa), contacté pour la rédaction de cet article, de grandes mutations seraient intervenues ces cinq dernières années dans la composition de l’alimentation animale. La part de soja consommée par chaque espèce serait donc modifiée. Les nouveaux chiffres ne sont pas encore disponibles, ils devraient être publiés d’ici peu.

    Basta Mag

      http://fortune.fdesouche.com/

  • L’état réel de l’économie mondiale est inquiétant

    Analyse économique de Egon von Greyerz.
    Nous voici de retour à la période des premiers bourgeons d’une reprise, de faux espoirs et d’incompréhension totale de l’état réel de l’économie mondiale. Il y a quelques petites bonnes nouvelles qui, combinées avec des statistiques économiques manipulées et ajustées saisonnièrement, donnent aux politiciens ce dont ils ont besoin pour disséminer leur évangile optimiste de reprise qui n’a rien à voir avec la réalité.
    Que ce soit en Europe, aux États-Unis, au Japon ou dans plusieurs autres pays, la situation est devenue totalement irréparable. Mais, comme je l’ai dit dans des articles et interviews récents, ce n’est pas seulement que la situation est irréparable, mais il semble que nous soyons à la fin d’un cycle économique qui a débuté à la fin du Moyen-Âge. J’ai déjà écrit à ce sujet, en 2009, dans un article intitulé « Les années sombres sont là ». Les cycles économiques majeurs prennent beaucoup de temps à se développer et, si nous sommes maintenant au début d’un ralentissement important de l’économie mondiale, les gens qui vivent aujourd’hui ne connaîtront que le tout début de cette baisse. Mais, malheureusement, ce début entraînera des chambardements importants et très déplaisants qui n’épargneront presque personne.
    Nous venons de vivre un siècle de fausse prospérité, basée sur de la monnaie imprimée et du crédit. Ces 100 dernières années, nous avons eu la création de la Fed aux États-Unis (une banque centrale appartenant à des banquiers privés, qui l’ont créée et la contrôlent) et du système bancaire fractionnel (permettant aux banques d’utiliser l’effet de levier de 10 à 50), qui ont fait exploser la dette gouvernementale et créé un marché de produits dérivés de plus de $1,4 million de milliards. C’est ce qui explique principalement pourquoi l’économie mondiale a pris tant d’expansion, ce dernier siècle et, particulièrement, ces 40 dernières années. Ces quatre jambes très vacillantes, i.e. l’impression monétaire des banques centrales, l’usage de l’effet de levier par les banques, les emprunts gouvernementaux et la fabrication de produits dérivés, ont créé un monde de richesse illusoire et de prospérité illusoire. Il y a également une totale absence de valeurs morales ou éthiques. Nous sommes à l’étape finale d’une ère d’extrême décadence, une ère qui, malheureusement, ne peut bien finir, et qui finira mal.
    Il n’y a pas d’espoir pour l’Europe
    Là encore, les gouvernements et les médias continuent de nous nourrir de nouvelles qui n’ont rien à voir avec l’état réel de l’économie mondiale. En Europe, le pays méditerranéens s’endettent à un rythme exponentiel. Les ratios dette/PIB de l’Espagne, du Portugal, de l’Italie et de la Grèce vont de 100% à 180%. Ils essaient, de manière futile, des mesures d’austérité, mais cela n’engendre rien d’autre qu’une croissance plus faible et des dettes supérieures. Malheureusement, il n’existe pas d’issue pour ces pays où la population souffre terriblement. La meilleure solution consisterait à sortir de l’Union européenne et de l’euro, renoncer à payer les dettes, et dévaluer les monnaies. Mais les « eurocrates » ne sont pas prêts à accepter cela, et préféreront plutôt ajouter encore plus de dette et imprimer plus de monnaie, rendant la situation bien pire.
    La dette des États-Unis va engloutir le monde entier
    La situation aux États-Unis n’est guère mieux. Il n’existe pratiquement aucune statistique publiée qui ait quoi que ce soit à voir avec la réalité. Le vrai taux de chômage est de 23%, et non de 7%, tel que publié. Le PIB, si l’on utilise les chiffres réels d’inflation, est en déclin depuis des années, et les salaires, en valeur réelle, sont en déclin depuis quarante ans. L’augmentation perçue du niveau de vie n’a été possible que par une augmentation massive de la dette du gouvernement américain. La dette du gouvernement américain était de $1 mille milliards en 1980, $8 mille milliards en 2006, lorsque Bernanke est devenu président de la Fed, et elle est maintenant de $17 mille milliards, et elle augmente d’au moins mille milliards de dollars par an. Alors Bernanke a réussi à créer $9 mille milliards de dette durant ses courtes sept années à la tête de la Fed. Cela avait pris 230 ans, de 1776 à 2006, pour que la dette des États-Unis atteigne les $8 mille milliards, et Bernanke a battu ce record en sept ans. Une réussite étonnante. Et cette dette n’inclut pas le passif non capitalisé du gouvernement, qui tournent autour de $220 mille milliards. Mais quelle personne saine d’esprit pourrait bien croire que les États-Unis se sortiront de ce trou!?
    Et oui, les États-Unis et les autres pays imprimeront des quantités illimitées de monnaie. Mais cette monnaie imprimée n’est que des bouts de papier sans valeur et n’a rien à voir avec la création de richesse. Toute cette impression monétaire ne fera que s’ajouter à cette dette insoutenable et ne créera pas un sou de prospérité. À la place, nous assisterons sans doute à une dépression hyperinflationniste dans plusieurs pays.
    Pour les quelques privilégiés qui ont des actifs financiers à protéger, l’or physique entreposé hors du système bancaire devrait constituer la meilleure façon de préserver sa richesse et son pouvoir d’achat.
    Egon von Greyerz, 24hGold
    16/09/2013
    Egon von Greyerz – Fondateur de Goldswitzerland.com (Mattherhorn Asset Management) / Membre du conseil d’administration de Goldbroker.com
    http://www.polemia.com/

  • Des « provocateurs habiles » ?

     Ce qu’il ne faut pas faire pour tenter de grappiller les voix des électeurs nationaux, patriotes souverainistes, droitiers ou tout simplement lucides !  Nathalie Kosciusko-Morizet découvre opportunément devant des intentions  de vote à la hausse en faveur du FN,  que l’insécurité n’est pas seulement un sentiment mais une réalité  qu’elle veut mettre au cœur de sa campagne (sic).  Elle constate même que  les Parisiens sont  harcelés par la mendicité agressive de bandes de Roms… Quant à  François Fillon, autre révolution, il  se découvre attaché à l’indépendance nationale.

     Hier, lors d’un déplacement en Russie devant le Club Valdaï, l’ex Premier ministre de Nicolas Sarkozy a critiqué devant le président russe, qu’il a salué d’un « cher Vladimir », le bellicisme du duo Hollande-Fabius dans la crise syrienne;  l’alignement de la France sur la diplomatie américaine.

    « Nous avons, vous et nous, Russes et Européens, une influence déterminante sur les deux camps qui s’opposent en Syrie » ; « Je souhaite à cet égard que la France retrouve cette indépendance et cette liberté de jugement et d’action qui, seules, lui confèrent une autorité dans cette crise ».

     François Fillon pourtant  secrétaire national  du RPR à la défense de  1984 à 1988, , président de la commission de  la défense nationale et des forces armées de 1986 à 1988,  s’aperçoit ainsi  que la France est inféodée à Washington. Curieusement, constate Bruno Gollnisch,  cela ne l’avait pas effleuré jusqu’alors, notamment  lorsque a été validé  sous son gouvernement la réintégration de la France dans le commandement intégré de l’Otan,  ou encore la liquidation du clan Kadhafi en Libye

     Hier également, Vladimir Poutine a  parlé  de « provocation habile » au sujet de  l’attaque chimique commise le 21 août près de Damas et dont les pays de l’Otan et les monarchies fondamentalistes du Golfe  accusent le régime syrien. « Dans le même temps, a-t-il relevé,  la technique est primitive: on prend un vieil obus de fabrication soviétique (des années 60, NDLR), qui n’est plus utilisé depuis longtemps par l’armée syrienne.  Le principal est que ce soit écrit fait en URSS ». Des inscriptions en cyrillique  sont en effet visibles  sur des fragments d’obus, selon des photographies figurant dans le rapport des inspecteurs…plus c’est gros, plus ça passe ?

     Après l’accord russo-américain  sur la destruction des armes chimiques détenues par Damas –voir notre article sur le site de l’AEMN- , le président russe s’est voulu raisonnablement optimiste.  « Je ne peux pas assurer à 100% que nous réussirons à mener à son terme (le plan de démantèlement, ndlr), mais tout ce que nous avons vu ces derniers jours inspire confiance sur le fait que ce sera le cas », a-t-il déclaré, soulignant que la Syrie a accepté d’adhérer à l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC).

     Pour autant, les « Faucons » multiplient les déclarations agressives. Les sénateurs républicains John Mc Cain et Lindsey Graham ont ainsi fustigé l’accord trouvé samedi  pour démanteler l’arsenal chimique syrien,  un message de faiblesse adressé au monde selon eux.

     M. McCain ancien candidat républicain à la Maison Blanche, en 2008 face à Barack Obama,  vient de voir sa tribune publiée  sur le site de la Pravda.  Une  réponse  à celle du  président russe dans le New York Times le  11 septembre.

     M. Poutine y rappelait   un certain nombre de vérités  sur la guerre menée par les terroristes des  brigades internationales islamistes  contre le  régime laïc de Bachar el-Assad et les maladresses, les errements de la politique étrangère américaine.

     M.   Mc Cain a dressé dans la Pravda un portrait apocalyptique de la Russie de de l’ère Poutine y voyant une succession de tricheries électorales, d’emprisonnements et d’assassinats d’opposants sur fond de  corruption.  Poutine qui aurait de surcroît fait de la Russie « une amie des tyrans et une ennemie des opprimés ».  « Je ne suis pas anti-Russe, je suis pro-Russe, plus pro-Russe que le régime qui vous gouverne mal aujourd’hui », ajoute-t-il.

     Non, M Mc Cain n’est pas pro-russe. Il faudrait  être bien  malhonnête pour ne pas constater  que c’est sous l’impulsion  de M. Poutine que la Russie s’est économiquement relevée de 70 ans de communisme, s’efforce avec succès  de faire contrepoids à l’ hyper puissance américaine (et à son ingérence en Russie et dans sa zone d’influence traditionnelle…).

     C’est ce même Poutine qui a mis (largement) un terme  au pillage et au  règne des oligarques  qui avaient mis son  pays en coupe réglée sous le règne du grand ami de Bill Clinton que fut Boris Eltsine. Oligarques, mafieux qui bénéficièrent alors de l’aide et des conseils de grands cabinets d’affaires et d’avocats (républicains et démocrates)   situés aux Etats-Unis.  

     Certes la Russie n’est pas parfaite (quel pays l’est ?),  mais c’est  le volontarisme patriotique de Vladimir Poutine qui explique  les attaques politico-médiatiques  dont il est l’objet  sous nos latitudes  depuis qu’il a été élu.

     John Mc Cain est  plus prosaïquement pro américain, du moins favorable aux orientations actuelles des gouvernements et des écuries électorales qui se succèdent à Washington, que nous jugeons pour notre part néfastes au peuple américain lui-même. Entre deux maux il faut choisir le moindre c’est pourquoi   en 2008,  rappelons-le, interrogé sur le duel électoral Obama-Mc Cain, Bruno Gollnisch avait déclaré que s’il était Américain et en considérant uniquement des questions  de politique intérieure,  son choix   se porterait sur Mc Cain,   en raison de «son expérience et ses positions plus conservatrices».

    «Pourtant,  ajoutait-il, mes amis américains qui partagent mes opinions sont paradoxalement plutôt en faveur d’Obama, parce qu’ils pensent que Mc Cain trahira davantage l’électorat conservateur.»

     Mc Cain  est en effet membre du think tank mondialiste très influent aux Etats-Unis, le  Council on Foreign Relations (CFR),  défend à l’échelle mondiale les  accords d’ultra libre-échangisme , une politique d’interventionnisme militaire à tout crin –dans le passé en Serbie, en Irak, en Afghanistan aujourd’hui contre la Syrie et l’Iran. Et ce, au nom de la doctrine néoconservatrice visant à détruire  les « Etats voyous » (rough state), comprendre en fait  seulement  ceux  qui  « qui menacent les intérêts et les  valeurs américaines ».

     Bref, M. Mc Cain est bien mal placé pour donner des leçons de morale, de démocratie, et de respect des règles internationales au peuple russe qui a élu Vladimir  Poutine.

     En 2003, alors que la France refusait de participer à la ratonnade de l’OTAN pour renverser Saddam Hussein, John Mc Cainn avait eu ce commentaire au sujet des Français : « Ils me font penser à une vieille actrice des années 40 qui essaie toujours de se faire inviter grâce à son physique, mais qui n’est plus assez belle pour ça. »

     Une remarque acerbe (Mc Cain comme beaucoup de ses collègues n’est pas connu pour sa francophilie) que l’on pourrait sans peine retourner à l’envoyeur. Un jugement et qui n’est peut être pas très éloigné que celui  qui est porté  par compatriotes sur les Hollande, Fabius, Fillon et NKM cités plus haut. Politiciens  qui, chacun dans un registre différent, multiplient les  provocations habiles,    mensonges et faux-semblants pour que les Français les invitent au bal en 2014 et 2017.

    http://www.gollnisch.com/2013/09/20/provocateurs-habiles/