Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 28

  • Naomi Klein : “Les environnementalistes sont plus dangereux que les climato-sceptiques !”

    Les grandes organisations d’environnement ont une responsabilité aussi grande que les climato-sceptiques dans le présent reflux de la politique écologique : c’est la forte thèse défendue par la journaliste altermondialiste Naomi Klein. Selon elle, le choix de collaborer avec les grandes compagnies et l’idéologie néo-libérale a conduit à l’échec. Ses propos provoquent un vif débat aux Etats-Unis.

    La célèbre journaliste canadienne, militante altermondialiste connue pour ses livres No Logo et La Stratégie du choc, vient de déclencher une furieuse polémique au sein du mouvement écologiste nord-américain.

    Il y a deux ans, Klein avait écrit dans le journal The Nation que le militantisme climatique et le capitalisme étaient incompatibles. Elle observait que les climato-sceptiques l’étaient pour des raisons idéologiques : ils comprennent très bien que si le changement climatique se produit, la seule façon d’échapper à ses conséquences est de remettre en cause le système économique actuel, le capitalisme. Selon elle, la seule réponse adaptée à la menace climatique résidait « dans la pulvérisation de l’idéologie du marché libre, laquelle a dominé l’économie depuis plus de trois décennies ».

    Elle poursuit dans cette voie en accusant cette fois les principaux groupes environnementalistes de n’avoir pas compris cette vérité élémentaire, ce qui les a conduit à nouer des alliances coupables avec les grandes corporations.

     

    Les « Big Greens », mauvais leaders

    Voici une traduction partielle des propos de Naomi Klein, tirés d’un long entretien publié par le Earth Island Journal :

    « Le mouvement écologiste fait preuve d’un déni profond quand il s’agit des « Big Greens », « les principales organisations environnementales. Selon moi, celles-ci ont fait plus de dégâts que les négationnistes climatiques de droite. Si on a perdu tellement de temps, c’est bien à cause d’elles, qui nous ont tous entrainés dans une direction débouchant sur des résultats déplorables.

    Si on examine ce qui s’est passé sous l’égide du protocole de Kyoto dans la dernière décennie – les mécanismes de l’ONU, ceux mis en place par l’Union européenne – , on voit combien tout cela a été désastreux. (…)

    La droite avait combattu les échanges de permis d’émission en prétendant qu’ils allaient nous mener à la faillite, qu’on distribuait des aumônes aux grandes compagnies, et qu’en plus ça n’allait pas marcher. La droite avait raison ! Non pas pour la faillite de l’économie, mais pour le fait qu’il s’agissait de cadeaux énormes consentis aux grandes sociétés. Elle avait raison aussi de prévoir que ces mécanismes ne nous rapprochaient pas de ce que souhaitaient les scientifiques, à savoir baisser les émissions. Alors, pourquoi les groupes verts se sont-ils obstinés dans cette voie ? »

    Naomi Klein observe que le niveau de réduction des émissions dont nous avons besoin dans les pays développés est incompatible avec la croissance économique.

    Elle rappelle que, dans les années 1970, le mouvement environnemental était très puissant, et avait réussi à imposer un fort appareil législatif pour réduire la pollution. Mais avec l’élection de Ronald Reagan comme président des Etats-Unis, une politique opposée à l’environnement s’est mis en place.

    Et plutôt que d’y résister, les mouvements environnementaux ont choisi de chercher à collaborer avec les grandes entreprises. Elle cite Fred Krupp, le président d’Environmental Defense Fund, une importante ONG états-unienne, pour avoir clairement énoncé cette politique. Il se trouve, ce qu’elle ne dit pas, que Fred Krupp est un participant régulier du groupe Bilderberg, qui réunit chaque année des grands patrons et des responsables politiques pour définir la politique néo-libérale à appliquer dans le monde.

    Ainsi, explique Naomi Klein, «  pour les environnementalistes, il s’agissait d’établir des alliances avec les entreprises. Ils n’étaient pas sur la ligne : « Attaquons ces salauds ! », mais sur la ligne : « Oeuvrons ensemble, les salauds et nous ! » Cela revient à désigner les corporations comme acteurs volontaires de la solution. »

    «  Nous avons globalisé un modèle économique insoutenable d’hyper-consommation. Il se répand dans le monde avec succès, et il nous tue. (…) Les groupes environnementalistes n’ont pas été les spectateurs de ce phénomène, ils en ont été les partenaires. Ils voulaient en faire partie. »

    Les grandes ONG d’environnement ont ainsi accepté, voire soutenu, le traité de libre-échange entre le Canada, les Etats-Unis et le Mexique, dit Alena, malgré son l’abaissement des protections de l’environnement qu’il impliquait.

    « Je ne dis pas que tous les groupes ont été complices : ni Greenpeace, ni les Amis de la terre, ni, globalement, le Sierra Club. Et ni 350.org, qui n’existait pas encore. Mais cela remonte aux racines du mouvement. (…)

    Ces élites historiques avaient décidé de sauver la nature, elles étaient respectées pour cela. Si donc le mouvement environnementaliste avait décidé de les combattre, leurs élites auraient risqué perdre leur aura, et personne n’était vraiment prêt à assumer cela. Je pense que cette situation est largement à l’origine du niveau actuel des émissions de gaz à effet de serre. (…)

    La stratégie du soi-disant win-win (gagnant-gagnant) a lamentablement échoué. C’était l’idée générale des échanges de permis d’émission. Les groupes verts ne sont pas aussi malins qu’ils ne le croient. Ils ont joué à trop grande échelle. Nombre de leurs partenaires avaient un pied dans le Climate Action Partnership, et un autre à la Chambre de commerce. »

    Naomi Klein observe qu’en Europe, les choses bougent dans un autre sens. Plus de cent organisations ont ainsi pris position pour en finir avec le marché du carbone. « C’est le genre de choses que nous devons faire maintenant. Nous n’avons plus le temps de perdre du temps. »

    Les premières réponses outrées – et argumentées – commencent à tomber. Le site ClimateProgress écrit notamment :

    « Elle n’a pas seulement tort, elle a profondément tort. Son approche révisionniste est fausse, et contredite par ses propres prescriptions politiques. »

    Il souligne notamment qu’en Europe, les émissions de gaz carbonique ont diminué, ce qu’il attribue au marché des émissions, dit ETS (European trading system) :

    Evolution des émissions de CO2 et du produit intérieur brut dans l’Union européenne.

    A quoi Naomi Klein a répondu à son tour sur son propre site, conseillant d’attendre la parution de son prochain livre, promis pour 2014.

    La critique des grandes ONG environnementales a déjà été menée en France. Dans Qui a tué l’écologie ? (éd. Les liens qui libèrent, 2011), le journaliste Fabrice Nicolino a mené une vive charge contre le WWF, FNE et Greenpeace pour leur politique de collaboration avec les grandes entreprises et le gouvernement. De même, dans Comment la mondialisation a tué l’écologie (éd. Les Mille et une nuits, 2012), Aurélien Bernier a montré que l’idéologie néo-libérale a fortement influencé le mouvement écologiste à partir des années 1980.

    Reporterre.net    http://fortune.fdesouche.com/

  • Eviction de Christian Vanneste de LMPT : un "accident extrêmement regrettable"

    A propos de l'éviction de Christian Vanneste de l'Université d'été de La Manif Pour Tous, Ludovine de La Rochère explique à Boulevard Voltaire :

    "Je vais vous répéter ce que j’ai déjà dit par téléphone à Christian Vanneste : c’est un incident — le mot est sans doute trop faible, je devrais dire un accident — extrêmement regrettable. J’en assume pleinement la responsabilité, je ne veux absolument pas incriminer nos bénévoles qui travaillent jour et nuit depuis des mois, et j’ai d’ailleurs présenté à monsieur Vanneste des excuses publiques et des excuses personnelles. Qu’ajouter de plus ?

    Vous aviez pourtant dit à Christian Vanneste, lorsque vous l’aviez rencontré, qu’il serait le bienvenu ?

    Oui, en effet, j’ai invité monsieur Vanneste à venir, comme j’ai invité tous ceux qui ont exprimé le désir de se rendre à notre Université d’été. Pour diverses raisons que j’ignore, monsieur Vanneste n’a pas procédé à sa préinscription, préalable indispensable pour pénétrer au parc floral durant ces deux jours. Les inscriptions étaient closes, il y avait une centaine de personnes en liste d’attente, nous avons pu malgré tout lui trouver une place pour samedi. À force de persuasion, il a réussi, le lendemain également, à passer tous les barrages. Jusqu’à cette très fâcheuse affaire. J’ajoute que nous devons faire appel, en raison des menaces qui nous sont faites, à une société privée de service d’ordre très éloignée des problématiques politiques.

    Vous comprenez néanmoins que cet épisode a pu choquer et troubler de nombreux sympathisants LMPT ?

    Bien sûr, comme je comprends à quel point tout cela a pu être humiliant pour monsieur Vanneste ! Mais il ne faut pas « surinterpréter » l’événement. Cela ne sert à rien sinon à desservir le mouvement. Cela devient lassant : nous sommes pris entre ceux qui nous soupçonnent de collusion avec l’extrême droite et ceux qui nous accusent d’être récupérés par la « droite molle ». Tous ceux-là voudraient la destruction de LMPT qu’ils ne s’y prendraient pas autrement…"

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/

  • Malaise à Pôle emploi après le suicide d’un cadre

    Jacques Potelet, 55 ans, cadre de Pôle emploi, s’est suicidé en se jetant sous le TGV qui devait le mener au siège national de l’organisme, à Paris, lundi 9 septembre. Ce suicide, le troisième d’un cadre à Pôle emploi depuis le début de l’année, mais le premier qui se produit dans un cadre professionnel, a profondément choqué au sein de l’organisme.

    par Jean-Baptiste Chastand

    Les syndicats, jusqu’ici très prudents, ont en effet tous convenu de demander l’ouverture d’une enquête du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) sur les circonstances de ce drame. Une demande acceptée par la direction, mardi 17 septembre. L’enquête devrait aboutir d’ici fin octobre.

    “Cette série de drames doit conduire à interpeller sévèrement et profondément notre institution dans toutes ses composantes”,(…) Il y a actuellement une ambiance délétère à la direction générale”,

    assure Frédéric-Paul Martin, de la section CFE-CGC de la direction générale. “S’il faut s’interdire de tirer des considérations hâtives sur ce drame, (…) Pôle emploi doit à minima investiguer sur la situation”, a également écrit la CFDT, premier syndicat de l’organisme, à la direction.

    Réorganisations internes

    Les syndicats estiment notamment que les profondes restructurations que connaît l’organisme depuis l’arrivée du directeur actuel, en janvier 2012, a déstabilisé en interne. Après avoir géré la fusion entre l’ANPE et les Assedics, les cadres doivent en effet mener le déploiement du plan stratégique 2015 de Jean Bassères, qui prévoit de revoir en profondeur le fonctionnement de Pôle emploi.

    “L’encadrement est véritablement entre le marteau et l’enclume, en devant gérer simultanément la mise en œuvre de changements toujours plus urgents et les difficultés vécues quotidiennement par les agents placés sous leur responsabilité”,

    dénonce la CFE-CGC.

    Tout cela dans un contexte où les cadres, plutôt nombreux à Pôle emploi, ont dû subir des réorganisations. Le premier cadre qui s’est suicidé, en mars à Montpellier, avait récemment vécu une mutation, tout comme M. Potelet. 

    “Après avoir tout donné à l’établissement pendant des années, de nombreux cadres se trouvent déclassés, voire mis au placard, sans explication, sans accompagnement”,

    estime ainsi le SNU.

    “Mon mari n’a pas été placardisé”

    Le malaise est d’autant plus grand au sein de l’organisme, que M. Potelet était largement reconnu pour ses qualités professionnelles dans le Rhône, où il assurait jusqu’à juillet la direction territoriale. Les syndicats de la région ont d’ailleurs rendu hommage à son travail. Début août, M. Potelet avait été muté à la direction générale.

    “Cette mutation était volontaire, il voulait en effet progresser dans la hiérarchie et un passage au siège était nécessaire dans cette logique”,

    assure la veuve de M. Potelet, jointe par Le Monde. “Mais il l’a mal vécu”, explique Monique Potelet, qui est persuadée que le geste de son mari est dû à des raisons professionnelles, tout en assurant que “Pôle emploi n’est pas responsable”. “Je n’en veux pas aux syndicats de réagir, mais je refuse de mettre de l’huile sur le feu. Mon mari n’a pas été placardisé”, assure-t-elle.

    Depuis début août et sa mutation, ce cadre de l’organisme quittait tous les lundis son domicile à Bourg-en-Bresse pour la direction générale de l’organisme, d’où il revenait seulement le vendredi soir.

    Après avoir piloté une équipe de plusieurs dizaines de personnes, M. Potelet avait hérité d’un poste de “correspondant réseau”. Bien que situé à la direction générale,ce poste n’était pas un travail de manager, mais plutôt de coordinateur avec les directions régionales de Pôle emploi.

    Relations difficiles avec la hiérarchie

    “Ce profil de poste ne correspondait pas à celui qu’il espérait et l’équipe de Paris ne l’attendait visiblement pas”, explique Mme Potelet, qui a vu la déception de son mari grossir en quelques semaines. En plus, les relations avec sa hiérarchie directe sont difficiles : M. Potelet s’était publiquement fâché avec sa supérieure, le vendredi précédant son suicide. A cela s’ajoute le lourd sacrifice financier consenti pour obtenir ce poste :

    M. Potelet n’était pas indemnisé pour les nuits d’hôtel passées à Paris et n’avait pas obtenu d’augmentation de salaire, selon sa veuve.

    M. Potelet n’a toutefois laissé aucun message et n’a prévenu personne de son geste. Mais les circonstances de son suicide, sur le chemin du travail, laissent penser que son malaise professionnel était réel, estiment les syndicats et Mme Potelet. “Je ne veux nullement accuser qui que ce soit, prévient toutefois Mme Potelet, je pense que le geste qu’il a accompli n’est pas propre à Pôle emploi, mais au monde actuel du travail.

    Cela aurait pu se produire dans n’importe quelle entreprise.

    Je n’en veux à personne en particulier.” “Sa vie était simplement basée sur sa réussite professionnelle. Aider les chômeurs le passionnait”, explique Mme Potelet, en laissant entendre que son mari n’aurait pas supporté de se retrouver en situation d’échec.

    La direction de Pôle emploi n’a pas donné suite aux demandes d’entretien du Monde.

    lemonde.fr   http://fortune.fdesouche.com

  • Syrie : Russie en première ligne et Israël en retrait…

    Valse et tango en Syrie, un pas en avant et deux ou trois en arrière. L’embrasement du proche et du Moyen-Orient que vous laissiez prévoir il y a quelques jours est-il inéluctable ?
    Alain de Benoist : Aux dernières nouvelles, l’option diplomatique semble devoir l’emporter. Mais pour combien de temps ? Ce dont il faut être conscient, c’est que dans toute cette affaire il existe un parti de la guerre, qui est loin de se cantonner aux États-Unis. Le chaos ne lui fait pas peur, puisque c’est précisément ce qu’il cherche à instaurer. L’objectif a été exposé de longue date, notamment par les auteurs “néocons” du « Projet pour un nouveau siècle américain » : il s’agit d’éliminer dans toute la région les pouvoirs stables et forts, de balkaniser les pays les plus puissants et d’instaurer partout un état, jugé profitable, de guerre civile endémique et de chaos. C’est la mise en œuvre du vieux principe « diviser pour régner ».
    De ce point de vue, la crise syrienne doit être replacée dans une perspective historique. Les États-Unis n’ont cessé, depuis des décennies, de combattre les mouvements nationalistes arabes laïcs et de soutenir les islamistes sunnites les plus radicaux. Ils le faisaient déjà à l’époque de Nasser. En Afghanistan, au temps de l’occupation soviétique, ils ont apporté leur appui aux Talibans. Aujourd’hui, alors même qu’ils sont en train d’acquérir une indépendance énergétique qui devrait à terme les rendre moins dépendants des pétromonarchies, ils restent plus que jamais fidèles à leur alliance avec une Arabie saoudite qui encourage dans tout le monde arabe le wahhabisme et le massacre des chiites. Pour le parti de la guerre, la Syrie est une opportunité parmi d’autres. C’est la raison pour laquelle le Proche-Orient reste un bouillonnant chaudron dont peut très bien sortir une nouvelle guerre mondiale.

    Vladimir Poutine n’en finit plus de tirer la sonnette d’alarme. Ces mises en garde peuvent-elles être suivies d’effets ? Et que penser du rôle de nos médias après le témoignage de Domenico Quirico et Pierre Piccinin, journalistes retenus en otages en Syrie par l’ASL et qui imputent l’usage d’armes chimiques aux rebelles ?
    A de B : Chaque jour qui passe donne un peu plus à penser que l’emploi des armes chimiques dans la région de Damas est un montage qui n’est pas sans faire penser à celui de Timisoara. Quant à Poutine, il ne se borne plus à tirer la sonnette d’alarme, puisque ce sont ses initiatives qui ont déterminé l’évolution de la crise. En prenant au mot John Kerry, qui avait annoncé que les États-Unis pourraient renoncer à frapper Damas au cas où le régime syrien renoncerait à son stock d’armes chimiques, il s’est révélé comme un joueur d’échecs de haut niveau. À la faveur de l’affaire syrienne, et dans un contexte qui n’a plus rien à voir avec celui de la Guerre froide, la Russie a retrouvé ses prérogatives de grande puissance. Dans les années qui viennent, la politique internationale ne pourra plus compter le Kremlin comme une force négligeable. La géopolitique, du même coup, a retrouvé ses droits. Ce grand retour de la Russie est un événement historique de première grandeur. À un moindre niveau, le refus du Parlement britannique d’approuver la guerre d’agression qu’envisageaient de lancer David Cameron, Barack Obama et le petit Hollande, est un autre événement historique. L’hostilité massive à la guerre manifestée par une opinion publique américaine échaudée par les mensonges de l’administration Bush et les résultats catastrophiques des interventions militaires en Irak et en Afghanistan est aussi un phénomène nouveau, dont il ne faut pas sous-estimer l’ampleur.

    Depuis le début de l’affaire, on a senti Barack Obama lui-même réticent. Comme s’il voulait demeurer fidèle à son discours inaugural, prononcé au Caire dès son intronisation à la Maison Blanche. Comme si l’homme était écartelé entre des forces opposées…
    A de B : Obama est de toute évidence soumis à des pressions contradictoires : le Pentagone, par exemple, est beaucoup moins favorable à une intervention en Syrie que ne le sont les néoconservateurs du Congrès. Il sait aussi que l’argument de la « ligne rouge » correspondant à l’usage des armes chimiques peut se retourner contre lui. Depuis les bombes de Hiroshima et de Nagasaki, les États-Unis n’ont eux-mêmes cessé d’employer des armes « de destruction massive » : bombes au phosphore, napalm, agent Orange, défoliants divers, munitions à l’uranium appauvri, etc. En 1990, les Américains avaient déclaré posséder 30 000 tonnes d’armes chimiques ! Ils s’étaient engagés à les détruire avant 2012, ce qui est loin d’avoir été fait. Les 2611 tonnes de gaz moutarde aujourd’hui entreposées à Pueblo, dans le Colorado, pour ne citer qu’elles, ne pourront pas être détruites avant 2018. Les armes chimiques stockées dans le Kentucky ne le seront au mieux qu’en 2023. Quant à la Convention pour la destruction des armes chimiques, à laquelle la Syrie a maintenant décidé d’adhérer, Israël fait partie des pays qui l’ont signée, mais ne l’ont jamais ratifiée.

    Dans cette affaire, précisément, le silence le plus bruyant aura été celui d’Israël. Qu’en déduire ? Qu’en conclure ?
    A de B : On pourrait penser qu’Israël a choisi de faire profil bas pour ne pas apparaître ouvertement comme le principal bénéficiaire d’une frappe américaine en Syrie. L’AIPAC, qui représente le lobby israélien aux États-Unis, n’en a pas moins appelé Obama à faire usage au plus vite de ses missiles. Mais en fait, là aussi, les experts sont divisés. Il y a d’un côté ceux qui préfèrent voir Bachar el Assad rester au pouvoir au motif que c’est au moins un ennemi prévisible (qui a d’ailleurs laissé Israël occuper les hauteurs du Golan), et de l’autre ceux qui préféreraient à tout prendre voir les djihadistes s’emparer du pouvoir en Syrie au motif que le chaos qui s’ensuivra créerait en fin de compte une situation plus favorable, l’essentiel étant de supprimer un allié du Hezbollah au Liban et surtout de l’Iran, considéré comme le « grand Satan » le plus dangereux. Evoquant à la fois el Assad et la rébellion, Alon Pinkas, ancien consul général d’Israël à New York, déclarait ces jours-ci : « Le mieux serait qu’ils saignent à mort tous les deux ». Qu’en sera-t-il si une nouvelle provocation des rebelles syriens devait demain viser Israël, ainsi que Poutine en a évoqué la possibilité ? Une situation aussi périlleuse, où tout peut être remis en cause d’un jour à l’autre, demande pour être correctement analysée des compétences que François Hollande et Laurent Fabius n’ont visiblement pas.

    http://www.voxnr.com/cc/dt_autres/EFZAuuyVulaUcTOjhs.shtml

  • De Thuram à Bedos, une légion de « has beeen »

    François Hollande décorait mardi de l’ordre de la légion d’honneur des « personnalités » du sérail, notamment le communiste président du Secours populaire Julien Lauprêtre, les journalistes « bien-pensants » Michèle Cotta (Commandeur de la Légion d’honneur) et Jean Daniel (Grand Officier). D’autres militants de gauche font partie de la fournée comme l’ex ministre Louis Mexandeau,  Elisabeth Roudinesco (Chevalier de la Légion d’honneur), qui fait profession de pensée magique psychanalytique  ou encore  la star de coquilles vides médiatiques   dites  « antiracistes » comme « Éducation contre le racisme » et « Devoirs de mémoire », l’ex footballeur Lilian Thuram  déjà « chevalier » depuis 1998 qui a été élevé au grade d’ « officier ».

    Dans une tribune publiée sur le site de l’hebdomadaire Marianne, son  directeur adjoint de la rédaction, Jack Dion,  s’émeut de la « rumeur » qui frappe Lilian Thuram. En l’espèce la  plainte pour « violences conjugales »  déposée par son ex épouse, la journaliste Karine Le Marchand.

    L’animatrice de M6, pur hasard évidemment,  a cependant fait machine arrière quelques heures avant la cérémonie élyséenne en précisant  qu’elle avait retiré sa plainte,  que son ex mari était  « une personne exemplaire, aux valeurs morales très fortes, aux combats sincères et nobles » et que rien ne viendrait entacher leur « estime » réciproque.   Ce dernier a cependant   été  convoqué par un délégué du procureur de la république de Paris pour un rappel à la loi.

    Jack Dion qui a écrit dernièrement des articles de bons sens sur la crise syrienne ou encore l’acharnement européiste dénonce ici les attaques (de bonne  guerre diront certains) dont M.  Thuram a fait l’objet de la part du Bloc Identitaire et sur les réseaux sociaux.

    Il note aussi  que « Quoi qu’il dise et quoi qu’il fasse, l’ex footballeur traînera ce boulet d’infamie. Il n’est que le dernier exemple d’une longue série. » Et M. Dion de citer notamment  les cas du «  ministre de la santé, Marisol Touraine, à qui on a demandé des comptes éducatifs sous prétexte qu’elle avait un fils majeur condamné pour des faits délictueux », ou encore  «  des allusions grossières à l’encontre de Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, en raison des frasques financières et judiciaires de son fils Thomas. »

    « Un homme célèbre, noir et de gauche, c’est forcément louche » affirme encore le journaliste de Marianne  à l’appui de sa démonstration. Ce qui est  louche  de notre point de vue c’est surtout le consensus médiatique autour de l’idéologie antinationale rebaptisée  antiraciste.

    Ce qui est louche, c’est le statut de saints laïcs, désintéressés  et irréprochables,  accordé à  ceux qui font profession de cet antiracisme militant.  Ce que ne justifie en rien les différents affaires et scandales récurrents  qui ont éclaboussé les « grandes figures » de ce combat là ces dernières années.  

    Restons dans le domaine  pipole   mais quittons le domaine du louche pour celui du pathétique un brin risible. Nous parlons bien  sûr  de la tribune pondue le 17  septembre dans le Huffington post par  un comique qui ne s’est jamais remis d’avoir une maman qui votait Le Pen et  était abonnée à Minute, en l’espèce Guy Bedos.  Une influence maternelle à laquelle cet homme qui a refusé d’être décoré de la légion d’honneur par le décoré de la Francisque François Mitterranddoit peut être de se sentir «tout de même plus proche d’Albert Camus que d‘Enrico Macias », si l’on en croit  sa fiche Wikipedia

    Adulé par les lecteurs du Nouvel Obs de Jean Daniel et de Télérama quand il était « à la mode » dans les années 80  (la roue tourne),  le  père de Nicolas Bedos expose ses obsessions habituelles contre le FN en agitant le spectre du « fascisme ».

    Il  crache son venin sur ceux qui ont osé dernièrement soutenir l’opposition nationale et Marine Le Pen,  à savoir le journaliste Robert Ménard qui autrefois bien sûr « était une personne fréquentable », et l’ancien « mitterrandiste » Gilbert Collard.

    «  Ça, c’est ce que j’appelle des traîtres » assène Guy Bedos réservant son plus grand mépris à son collègue humoriste Jean Roucas qui vient simplement  d’apporter son soutien à Marine.  Ancien pilier de l’émission le  Bêbete show sur TF1 pendant treize ans, ex  animateur des Roucasseries sur Europe 1, M.  Roucas   officie  désormais au Théâtre des deux ânes.

    «  Franchement écrit-il je ne pensais jamais à Jean Roucas. Je croyais même qu’il était mort, c’est dire! (…)  Après tout, ce n’est qu’un has been. Un humoriste oublié tout aussi démodé que Collaro. (…) Personne le connaît Roucas (pourquoi en parler alors ?!, NDLR) . Et apparemment, on serait de la même génération… (M. Roucas à 18 ans de moins, NDLR.) »

     «A  has been has been et demi ».  Si  son  carnet d’adresse lui permet encore quelques apparitions dans les médias, Guy Bedos n’est pas plus connu des jeunes générations que M. Roucas. Une  jeunesse qui plébiscite le FN dans des proportions bien supérieures à celles des partis et des figures qui font battre le petit cœur de M. Bedos.

    Quant à son amie, « l’humoriste »  Sophia Aram, cette chouchoute du microcosme qui traite de  « cons » les électeurs du FN sur France Inter,  sa « branchitude » et « bravitude antifasciste» ne l’empêche pas de prendre le bouillon sur France 2,  une autre chaîne du service public

    Ereintée par la quasi totalité des médias,  bien obligés de constater  le caractère  calamiteux et pitoyable de son  émission « Jusqu’ici  tout va bien » (sic), son deuxième numéro a perdu 340 000 téléspectateurs par rapport à la première ;  soit  4,6% de part d’audience. Parions avec Bruno Gollnisch  que si Guy Bedos, qui n’est pas sans talent, n’aurait sûrement pas fait pire,  Jean Roucas aurait  certainement fait mieux !

    http://www.gollnisch.com/2013/09/19/thuram-bedos-legion-has-beeen/

  • Débat France 24 : "Bijoutier de Nice : La politique de sécurité mise à mal ?" (partie 1/2)

  • Débat France 24 : "Bijoutier de Nice : La politique de sécurité mise à mal ?" (partie 2/2)

  • 1909 - le Manifeste du futurisme

    megalithe
    1. Nous voulons chanter l’amour du risque, l’habitude de l’énergie et de la témérité.
    2. Le courage, l’audace et la révolte seront les éléments essentiels de notre poésie.
    3. La littérature ayant jusqu’ici magnifié l’immobilité pensive, l’extase et le sommeil, nous voulons exalter le mouvement agressif, l’insomnie fiévreuse, le pas gymnastique, le saut périlleux, la gifle et le coup de poing.
    4. Nous déclarons que la splendeur du monde s’est enrichie d’une beauté nouvelle : la beauté de la vitesse. Une automobile de course avec son coffre orné de gros tuyaux tels des serpents à l’haleine explosive … une automobile rugissante qui semble courir sur la mitraille est plus belle que la Victoire de Samothrace.
    5. Nous voulons chanter l’homme qui tient le volant dont la tige idéale traverse la Terre, lancée elle-même sur le circuit de son orbite.
    6. Il faut que le poète se prodigue avec chaleur, éclat et prodigalité, pour augmenter la ferveur enthousiaste des éléments primordiaux.
    7. Il n’y a plus de beauté que dans la lutte. Pas de chef d’œuvre sans un caractère agressif. La poésie doit être un assaut violent contre les forces inconnues pour les sommer de se coucher devant l’homme.
    8. Nous sommes sur le promontoire extrême des siècles ! … A quoi bon regarder derrière nous , du moment qu’il faut défoncer les vantaux mystérieux de l’Impossible ? Le Temps et l’Espace sont morts hier. Nous vivons déjà dans l’absolu, puisque nous avons déjà créé l’éternelle vitesse omniprésente.
    9. Nous voulons glorifier la guerre - seule hygiène du monde -, le militarisme, le patriotisme, le geste destructeur des anarchistes, les belles Idées qui tuent et le mépris de la femme.
    10. Nous voulons démolir les musées, les bibliothèques, combattre le moralisme, le féminisme et toutes les autres lâchetés opportunistes et utilitaires.
    11. Nous chanterons les grandes foules agitées par le travail, le plaisir ou par la révolte ; les ressacs multicolores et polyphoniques des révolutions dans les capitales modernes ; la vibration nocturne des arsenaux et des chantiers sous leurs violentes lunes électriques ; les gares gloutonnes avaleuses de serpents qui fument ; les ponts aux bonds de gymnastes lancés sur la coutellerie diabolique des fleuves ensoleillés ; les usines suspendues aux nuages par des fils tordus de fumée, les paquebots aventureux flairant l’horizon ; les locomotives au grand poitrail, qui piaffent sur les rails tels d’énormes chevaux d’acier bridés de long tuyaux et le vol glissant des aéroplanes dont l’hélice a des claquements de drapeaux et des applaudissements de foule enthousiaste.
    C’est en Italie que nous lançons ce manifeste de violence culbutante et incendiaire, par lequel nous fondons aujourd’hui le Futurisme parce que nous voulons délivrer l’Italie de sa gangrène de professeurs, d’archéologues, de cicérones et d’antiquaires …
    L’Italie a été trop longtemps la grand marché des brocanteurs. Nous voulons la débarrasser des musées innombrable qui la couvrent d’innommables cimetières.
    Musées, cimetières ! … Identiques vraiment dans leur sinistre coudoiement de corps qui ne se connaissent pas.

    Signé : FILIPPO TOMMASO MARINETTI (Extrait du manifeste paru dans « Figaro « du 20 février 1909.)

    http://www.voxnr.com/cc/dt_autres/EFZAFAVlApxJBGzIUf.shtml