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Ces gouvernants qui prennent les Français pour des imbéciles…
Depuis quelque temps déjà, c’est entendu : les gouvernants ne gouvernent plus, ils communiquent. Trois exemples parmi beaucoup d’autres nous ont été offerts récemment. La championne de cette nouvelle forme de politique est Madame Taubira. Engluée dans une affaire que l’opposition a habilement transformée en grave dysfonctionnement judiciaire, elle a improvisé une mise en scène maladroite à la sortie du Conseil des Ministres, en brandissant un document qui démentait ce qu’elle clamait. Mais, pour effacer le mensonge découvert et infamant, l’image que le public retiendra est celle d’une ministre casquée et habillée de rose, entrant à l’Élysée sur un vélo, entourée de deux gardes du corps cyclistes, précédée de sa voiture, et semble-t-il accompagnée d’une voiture et d’une moto également chargées de sa protection. On ne lui reprochera pas. Le quartier n’est pas sûr. On ne cesse de cambrioler les bijoutiers autour du ministère de la Justice. Mais ce grotesque équipage arrivant à l’Elysée dans le but de rassurer l’opinion sur la sérénité de la ministre prend manifestement les Français pour des imbéciles.
Des Français qui n’ont pas tous la possibilité d’aller au travail à vélo, tandis que leur chauffeur les accompagne en voiture. Pourtant, un automobiliste francilien sur deux a dû se priver de sa voiture lundi pour faire preuve de civisme face au pic de pollution. Cette mesure prend à nouveau les Français pour des idiots.
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La JRE du mois de mars 2014 aura lieu le lundi 31 mars
Farida Belghoul l'annonce :
"Cette date vous est communiquée pour la première fois dix jours à l’avance. Vous allez donc tous être éprouvés. Le Ministère de l’Education Nationale va exercer sur vous de fortes pressions pour vous empêcher d’y participer. Sachez que ces menaces ne sont que des pressions psychologiques sans fondement légal, et sans réalité. Vous avez le droit légalement de garder vos enfants à la maison une journée par mois. Les parents sont seuls juges ! L’éducation de nos enfants nous appartient.
Courage et gardez à l’esprit que votre action doit sauver vos enfants d’une idéologie mortifère.
Je vous conseille de déposer la lettre aux chefs d’établissements le plus rapidement possible pour vous protéger de ces pressions. Voici le lien qui conduit à cette lettre. Lisez-la, signez-la et faites-la signer puis envoyez-la à chaque école de votre quartier.
Des comités de soutien locaux sont d’ores et déjà à votre disposition pour vous répondre le cas échéant. Une ligne téléphonique JRE, sera mise en place prochainement sur le site : il s’agit d’une Ligne Verte JRE, ligne d’écoute pour les parents JRE.
Les trolls vont venir polluer cette annonce. Ne leur répondez pas. Ils sont payés pour passer leurs journées et leurs nuits à nous démolir. Vous ne devez pas les nourrir en leur répondant. L’essentiel est notre combat pour sauver les enfants."
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Elections municipales : quelques résultats (suite)
Philippe Marini, maire de Compiègne et Eric Woerth maire de Chantilly, signataires de la charte de La Manif Pour Tous, réélus, ainsi que Laurent Wauquiez.
Louis Aliot, FN, est en tête à Perpignan face à Jean-Marc Pujol (droite), avec 34,4% contre 29,8%. Le candidat PS-PCF Jacques Cresta obtient 12%.
Le député UMP Lionnel Luca triomphe dès le premier tour à Villeneuve-Loubet avec 61% des voix.
Pour le second tour, l'UMP campe sur une ligne "ni PS ni FN". Les "front républicain" cher à la gauche est mort. "Vis-à-vis du Front national, aucun désistement et aucune alliance ne peuvent être, pour l'UMP, envisagés", a souligné François Fillon. Henri Guaino, interpellé sur le retrait de l'UMP à Forbach pour empêcher l'élection de Florian Philippot, a nié cette éventualité.
Nicolas Dupont-Aignan réélu dès le premier tour à Yerres.
Gilbert Collard en tête à Saint-Gilles avec 42,57%.
A Chartres, le maire UMP Jean-Pierre Gorges est élu au 1er tour avec 53,49% des voix.
A Marseille, le PS prend une veste : les listes de Jean-Claude Gaudin (36,5 %) devancent les listes FN (22,5 %) et socialistes (21,2 %).
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L’EUROPE, UNE CONSTRUCTION AMERICAINE FINANCEE PAR LA CIA
Une enquête exclusive du magazine Historia ré-ouvre le dossier mal connu des origines américaines de l’intégration communautaire. De 1949 à 1959, en pleine guerre froide, les Américains, par l’intermédiaire de leurs services secrets et du Comité pour l’Europe unie, versent l’équivalent de 50 millions de dollars actuels à tous les mouvements pro-européens, parmi lesquels ceux du Britannique Winston Churchill ou du Français Henri Frenay.
Leur but, contenir la poussée soviétique… Le « Mouvement européen » en particulier, qui il y a soixante ans fût fondé, dirigé et financé par la CIA, est aujourd’hui financé par le contribuable via les subventions de Bruxelles et compte au sein de ses organes dirigeants des « Européens convaincus » tels Daniel Cohn-Bendit, Valéry Giscard d’Estaing ou Jean-Pierre Jouyet. On relira aussi avec intérêt Frédéric Charpier : « La CIA en France, 60 ans d’ingérence dans les affaires françaises » (Editions du Seuil, Paris, 2008)
La CIA finance la construction européenne
A 82 ans, Henri Frenay, le pionnier de la Résistance intérieure, fondateur du mouvement Combat, arbore une forme intellectuelle éblouissante malgré sa surdité de l’oreille droite et sa récente opération de l’estomac. Pourtant, il n’a plus que trois mois à vivre. En ces jours de mai 1988, il me parle de l’Europe dans son appartement de Boulogne-sur-Seine. De cette Europe fédérale dont il a révé en vain entre 1948-1954. De la dette aussi que, en cas de succès, le Vieux Continent aurait contracté envers les Américains, ceux notamment du » Comité « . Et d’insister une fois, deux fois, dix fois, tandis que moi, je m’interroge : pourquoi diable ce mystérieux » Comité » revient-il à une telle fréquence dans nos conversations ? Pourquoi ? Mais parce que Frenay me confie, avec il est vrai d’infinies précautions de langage, son ultime secret : l’aide financière occulte de la CIA via l’American Committee for United Europe – le Comité – à l’Union européenne des fédéralistes dont il a été le président. Pour reconstituer cette filière inédite, il me faudra une quinzaine d’années. Un jeu qui en valait la chandelle puisqu’il me permet d’ouvrir, pour les lecteurs d’ Historia, la porte d’un des compartiments les plus secrets de la guerre froide… [...]
La suite ici
http://www.actionfrancaise.net/craf/?L-EUROPE-UNE-CONSTRUCTION
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Le 31 mars 2014, retirez les enfants des écoles publiques
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Elections municipales : quelques résultats
Et premier résulltat de la soirée : le maire de Fontgombault est réélu ! 232 votants sur 249 inscrits. Ce qui veut dire que seules 17 personnes ne se sont pas déplacées.
Jacques Bompard est réélu à Orange (59,82%) tandis que son épouse, Marie-Claude Bompard, rate de peu l'élection dès le 1er tour à Bollène (manque 88 voix).
Sur le plan national, la droite arriverait en tête du premier tour avec 45% des voix contre 40% pour la gauche. Le Front National 7%, avec moins de 600 listes, l'extrême-gauche est à 1%. Les autres listes recueillent 7%.
A Béziers, Robert Ménard, le candidat du Rassemblement Bleu Marine, soutenu par le Front national arriverait largement en tête au premier tour, avec plus de 40 % des voix. Elie Aboud, le candidat UMP, obtiendrait 30,7 % des voix. Le candidat PS, Jean-Michel du Plaa, arriverait en troisième position, avec 21,3 % des voix. Aimé Couquet, le candidat Front de gauche, suivrait avec 6,4 % des voix.
Michel Bureau a été élu à Chartrettes avec avec 51,98 %, commune de 2600 habitants des environs de Fontainebleau. Ce candidat avait signé la Charte de la Manif pour tous.
A Avignon, le candidat FN Philippe Lottiaux arriverait en tête (29,4% des voix), devant la socialiste Cécile Helle (27,5%). La liste UMP-UDI de Bernard Chaussegros récolterait 22,3% des voix et celle du Front de gauche conduite par André Castelli 13,5%. Ces quatre listes seraient en capacité de se maintenir au second tour.
A Olonne-sur-Mer (Vendée), le député Yannick Moreau est réélu avec 67,04% des suffrages.
A Fréjus, David Rachline (FN) est en tête avec 40,2% des voix, devant Philippe Mougin (UMP-UDI ; 18,1%),
A Forbach, Florian Philippot, vice-président du Front national, est en tête avec 35,75% des voix contre 33% au maire sortant, le socialiste Laurent Kalinowski, selon des résultats définitifs. L'issue du second tour dépendra en partie de l'attitude des deux autres candidats, Eric Diligent, divers droite et Alexandre Cassaro, UMP, qui avec respectivement 18,99% et 12,26% des voix sont en mesure de se maintenir.
Hervé Mariton est réélu à Crest avec 57%.
A Sorgues, élection dès le premier tour du candidat UMP avec 51,4%. La liste Marion Maréchal Le Pen 2e à 33,5%.
A Hénin-Beaumont, Steve Briois est élu dès le premier tour avec 50,26%.
A Carpentras, le maire PS sortant Francis Adolphe arrive en première position, avec 37% des voix. Le candidat FN, Hervé de Lépinau, réalise un score de 34% des voix.
A Tarascon, la FN Valérie Laupies est à 39%, Lucien Limousin DVD à 34%.
A Lille, Martine Aubry est en net recul, avec 35,2% des suffrages contre 46% en 2008. EELV obtient 11%, l'UMP-UDI 23% et le FN 16%.
Guillaume Peltier, fondateur de la Droite forte, a été élu maire de Neung-sur-Beuvron (Loir-et-Cher) au premier tour avec 62 % des voix face à la liste de gauche sortante.
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250 000 marcheurs pour la vie au Pérou
Hier, les organisateurs de la Marche pour la vie, qui s'est déroulée à Lima, au Pérou, ont revendiqué 250 000 participants, contre 100 000 l'an dernier !
Une loi péruvienne a fait du 25 mars (fête de l'Annonciation) le "jour de l'enfant à naître".
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La "Révolution Orange" et ses conséquences chaotiques
Georges Feltin-Tracol - Réflexions à l'Est - Si près de l'Ours - L'Ukraine, un État par défaut ? - La "Révolution Orange" et ses conséquences chaotiques - p. 88 à 90
Des trois cofondateurs slaves de la C.E.I., l'Ukraine est l’État qui a subi les désordres politico-économiques les plus constants. Au contraire du Bélarus qui, dés 1994, restaura l'ordre avec le président Alexandre Loukachenko, et de la Russie à partir de 1999 avec l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine , l'Ukraine pâtit toujours de l'incurie d'une classe politique kleptocratique inféodé aux oligarques locaux venus des centres industriels de l'Est (Dniepropetrovsk par exemple). Ce désordre chronique semble néanmoins compensé par une vitalité civique plus élevée chez les Ukrainiens que chez leurs cousins russes ou bélarussiens quand bien même reste fort un sentiment individualiste replié sur la seule cellule familiale. Ainsi, en février et mars 2001, après que la police eut retrouvé le cadavre du journaliste Guéorgui Gongadzé qui enquêtait sur la corruption, des milliers d'Ukrainiens manifestèrent en plantant des tentes sur le place Maïdan de Kyiv. Ils réclamaient la démission du président Léonid Kouchma. Par delà son échec, ce vaste mouvement de protestation préfigurait la célèbre "Révolution Orange" de l'hiver 2004-2005.
On a beaucoup glosé sur cette révolution de couleur paradigmatique des actions similaires survenues en Serbie, en Géorgie et au Kirghizistan. Des observateurs avisés y ont vues les manœuvres d'officines para-institutionnelles étasuniennes ainsi que la main du magnat de la finance apatride internationale, George Soros. C'est juste, mais pas tout à fait exact. La "Révolution Orange" provient de la convergence d'une échelle aspiration populaire au changement, d'un ras-le-bol général à l'encontre de Kouchma et de son dauphin, Viktor Ianoukovytch, et de l'appui discret - et efficace - d'organismes semi-clandestins subventionnés par l'Occident. En effet, des cénacles atlantistes jugeaient l'occasion appropriée pour évincer un "pion" de Moscou, refouler durablement l'influence russe de cet "étranger proche" et placer au pouvoir un dirigeant plus sensible aux sirènes euro-atlantistes... Soumis à la fois à une pression populaire considérable et à l'action des diplomaties occidentales, Kouchma organisa un troisième tour de scrutin présidentiel qui vit la victoire du nationalisme modéré anti-russe Viktor Iouchtchenko sur Ianoukovytch.
Mais, très rapidement, les jeux politiciens les plus stériles recommencèrent avec, au sommet, une lutte violente à trois entre le président Iouchtchenko et ses premiers ministres successifs, Ioula Timochenko et Viktor Ianoukovytch, ce qui plongea l'Ukraine dans une forme particulière de cohabitation mouvementée et délétère...
L'incompétence du gouvernement de Iouchtchenko, ses atermoiements, ses louvoiements, son inconsistance politique et sa volonté d' "ukrainiser" au plus vite l'Est russophone avivèrent les tentions entre les deux parties principales de l'Ukraine. Les polémiques s'aggravèrent, alimentées par les querelles mémorielles autour de l'Holodomor (le génocide - famine de 1932 - 1933) , du rôle de la résistance nationaliste ukrainienne pendant la Seconde Guerre mondiale (alliée objective des forces de l'Axe ou hostile à la fois aux Allemands, aux résistants polonais et aux Soviétiques ?) et de la figure controversée (et si attachante) de Stepan Bandera.
Aux élections présidentielles de 2010, la division du camp "Orange" entre le président sortant Iouchtchenko et son Premier ministre Timochenko, favorisa la victoire relative du "pro-russe" Ianoukovytch (5). Favorable à Ioula Timochenko, Andriy Okara estime que "l'élimination de Viktor Iouchtchenko ouvre de formidables perspectives pour le développement de l'identité ethno-culturelle ukrainienne. Mais, contrairement à ce que le président a voulu faire en cinq ans, cette identité doit être forte, sans complexes, plutôt que geignarde (6)". L'Ukraine n'intégrait-elle pas l'Union douanière eurasienne avec le Bélarus, la Russie et le Kazakhstan ? En effet, si Ianoukovytch et son Parti des régions bénéficient d'une audience maximale dans les zones russophones, il ne faut pas percevoir le nouveau président ukrainien comme l'agent de Moscou à Kyiv. Ianoukovytch est soutenu par l'homme le plus riche d'Ukraine (et 148efortune au monde), Rinat Akhmetov, le président de S.C.M. Holdings. Dans son sillage suivent d'autres oligarques dont les intérêts économiques et financiers ne correspondent pas à ceux de leurs homologues russes. Les oligarques russes aimeraient reconstituer à leur profit les anciens combinats soviétiques. Les oligarques ukrainiens, tout russophones qu'ils soient, regardent avec gourmandise le fructueux partenariat à venir avec l'Union européenne. Il est intéressant de noter qu'à peine investi président, Ianoukovytch fit sa première visite officielle non pas ua Kremlin, mais à Bruxelles auprès de la C omission européenne. il n'hésita pas à apparaitre très europhile aux médias occidentaux. Dans le même temps, les fragiles armatures étatiques ukrainiennes sont rongées par une corruption généralisées qui entrave lourdement les dynamisme économique. La corruption se révèle néanmoins indispensable pour survivre face à une législation touffue, inextricable et inapplicable qui étouffe toute véritable activité marchande. Les plus pénalisés en sont les P.M.E., les entreprises artisanales et les épiceries. Sans craindre d'asphyxier tout secteur privé véritable, les oligarques et leurs affidés cherchent à s'emparer des branches économiques les plus dynamiques, les plus prospères et les plus juteuses d'Ukraine. Mutatis mutandis, on retrouve à Kyiv, Kharkiv, Odessa ou Sébastopol une situation comparable à la Tunisie de Ben Ali d'avant la "Révolution de jasmin".
Conscient d'avoir été mal élu et du marasme économique, Viktor Ianoukovytch tente de restreindre les libertés publiques, dont celle de la presse. on sait peu que Ianoukovytch a nommé le patron d'une puissante chaîne de télévision privée à la direction des services secrets... L'actuel président essaye d'imposer une "verticale du pouvoir" à la Poutine. Mais l'Ukraine n'est pas la Russie. Le tropisme européen y est plus grand. En réponse à ces manœuvres grossières, la populations ukrainienne réagit parfois avec virulence quand elle est aidée par les mouvements nationalistes autonomes. Alors, demain la révolution ?
Des commentateurs se le demandent en prétextant de la double nature de l’Ukraine. Si, à Oujhorod et à Lviv, l'atmosphère est encore mitteleuropéenne avec une forte prégnance hasbourgeoise, à l'Est, en revanche à Donetsk ou à Louhansk, le visiteur se sent déjà dans les plaines eurasiennes. Le destin de l'Ukraine est-il l’éclatement en une Galicie (ou Ukraine occidentale) de langue ukrainienne et en une Ukraine orientale russophone plus ou moins rattachée à la Russie ? Probablement pas, car, malgré leurs différences, les Ukrainiens sont attachés à l'unité nationale. En 1991, lors du référendum sur l'indépendance entérinée à 90%, de nombreux russophones votèrent oui. Ce tiraillement entre l'Est et l'Ouest peut être dépassé par un attrait vers le Sud correspondant à la monté en puissance régionale de la Turquie.
L'Ukraine, la Turquie, l'Union européenne (avec la Roumanie et la Bulgarie) et à la Russie sont les grandes puissances du pourtour de la Mer Noire. On peut imaginer que, soucieuse de na pas choisir entre l'Europe et la Russie, l'Ukraine accepte en dernière analyse une forte aspiration avec la Turquie et se serve dans cette nouvelle perspective la présence en Crimée des Tatars pour en faciliter cette orientation la mise en œuvre. Cette orientation vers le Sud, ne lui éviterait toutefois pas de reconsidérer ses apports avec la Russie.
Source : L'heure Asie : http://lheurasie.hautetfort.com/archive/2014/03/21/la-revolution-orange-et-ses-consequences-chaotiques-5327940.html
Georges Feltin-Tracol http://www.voxnr.com/cc/dt_autres/EFAVupZAulevNdwnET.shtmlLien permanent Catégories : actualité, culture et histoire, géopolitique, international 0 commentaire -
Pour la paix en Ukraine et la réconciliation avec la Russie
Cela fait plusieurs semaines maintenant que la crise ukrainienne occupe nos écrans radar, avec son lot de suspens et de retournements. Désormais, la Russie s’apprête à lancer une intervention armée, non pour rétablir le sinistre Yanoukovitch, démonétisé de Paris à Moscou, mais pour protéger ses intérêts en Crimée et éventuellement dans les autres régions dans lesquelles les russophones sont nettement majoritaires. Une telle action unilatérale, acceptée lorsque la France souhaite intervenir en Centrafrique ou au Mali, devient inacceptable dès lors que c’est la Russie qui est à la manœuvre. Le gouvernement ukrainien provisoire, qui parle d’un casus belli et annonce mobiliser, n’est probablement pas menacé.
Cette crise présente plusieurs dimensions qu’il faut bien avoir à l’esprit lorsqu’on prétend l’analyser. Il faut se garder d’un jugement partisan de principe, pro-ukrainien ou pro-russe, car qui ne voit que la position d’un des camps ne voit rien.
Du point de vue ukrainien
D’un côté, des manifestants mobilisés, réunissant des citoyens de l’extrême gauche à l’extrême droite, en passant par tout le spectre politique, veulent chasser un président certes élu mais qui a tout d’un autocrate, corrompu à l’extrême, et au bilan économique des plus médiocres. Sa volonté de s’aligner sur la Russie, en rompant tout rapprochement avec l’Union européenne, a mis le feu aux poudres. Certains militants sont prêts à des actions violentes auxquelles répond une contre-offensive gouvernementale encore plus violente. Le sang coule et c’est par dizaines, peut-être par centaines, que des Ukrainiens meurent. Il s’agit surtout de militants de Svoboda ou du « Pravyi Sektor », des nationalistes radicaux prêts à en découdre avec le pouvoir.
Même si l’Ukraine et la Russie prennent leurs racines communes dans la Rus’ de Kiev, au Xe et XIe siècles, elles ont connu de longues périodes où elles étaient séparées. Si l’ukrainien et le russe ne diffèrent guère, ce sont tout de même deux langues distinctes. Et sous les tsars et plus encore sous le régime soviétique, une russification linguistique et culturelle a été très vigoureuse. L’identité ukrainienne est celle d’un peuple meurtri, et s’apparente à la situation des Irlandais face à l’Empire britannique.
Pour toutes ces raisons et pour bien d’autres, l’Ukraine est coupée en deux, entre les russophones qui se sentent indéfectiblement liés à la Russie voisine, et des ukrainophones qui tentent de se rapprocher de l’Europe occidentale et prétendent rejoindre l’Union européenne, même si les nationalistes de Svoboda sont en vérité des souverainistes, pour marquer une rupture plus nette avec la Russie.
Mais ce nationalisme reste animé d’un esprit revanchard et la preuve en est la décision du Parlement de supprimer le statut de langue officielle du russe au profit du seul ukrainien. C’est un acte d’une maladresse extrême, alors qu’il fallait au contraire rassurer les russophones dès la chute de Yanoukovitch. L’effondrement du Parti des Régions ne devait pas faire place à des vexations outrancières contre les russophones.
Du point de vue russe
Pour Vladimir Poutine, aucun doute n’est permis, les russophones d’Ukraine et les Russes de Crimée sont potentiellement menacés d’une répression à leur encontre. La chute de Yanoukovitch a amené à des manifestations de soutien de nombreux Ukrainiens des régions orientales du pays en faveur d’une action russe, voire d’une sécession.
Poutine n’entend pas perdre la Crimée, qui bénéficie d’un statut particulier et qui a conservé des liens politiques et même militaires avec la Russie, abritant sur son sol de nombreux soldats russes et des navires de combat. Il a tout à gagner à une intervention armée, qui permettra de stabiliser sa frontière occidentale, d’unir par un élan patriotique le peuple russe derrière lui, faisant taire les contestations internes, et de rappeler aux occidentaux que dans son espace il entend être respecté.
L’Union européenne a été très mal avisée de négliger la susceptibilité russe en la matière. En apportant un soutien sans discernement aux manifestants de Maïdan, dont certains expriment une russophobie explicite, au-delà de la question du départ d’un dirigeant médiocre, en laissant faire une forme de coup d’État à Kiev, sans respecter les accords mis en œuvre dans lesquels les Russes avaient été partie prenante, les Occidentaux ont gravement attenté aux intérêts vitaux de la Russie. Poutine devait donc réagir et il ne pouvait le faire par des demi-mesures. Même s’il n’a pas encore donné son feu vert officiel à une intervention que son Parlement soutient, maîtrisant les risques à provoquer d’une manière trop brutale les U.S.A., il ne fait aucun doute qu’il entend se faire respecter. S’il annonce vouloir conserver l’unité de l’Ukraine, refusant ainsi de céder à toute tentative d’annexion, on sent bien se profiler une Transnistrie II, un partage non officiel de l’Ukraine en deux parties, la seconde pouvant être limitée à la Crimée ou élargie à Donetsk et même Kharkiv.
Rappelons dans le cas de la Crimée que son rattachement à la république soviétique d’Ukraine en 1954 était purement arbitraire car ne tenant pas compte du caractère massivement russe de la population de cette presque-île. Lorsque l’U.R.S.S. s’est effondrée, la nouvelle Ukraine a conservé les frontières dont elle disposait sous le régime précédent. C’était une erreur qui aujourd’hui est en train d’être réparée au forceps.
Des accusations d’extrémisme qui sonnent faux
Toute crise comme celle que vit l’Ukraine apporte son lot de discours extrémistes. Mais il serait trop facile d’opposer de bons Russes à des néo-nazis, ou de bons patriotes ukrainiens à des communistes. Aux provocations extrémistes du « Pravyi Sektor » où s’affiche le portrait de Stepan Bandera, répondent les nostalgies néo-communistes, certains vieux membres de l’Armée Rouge allant jusqu’à monter la garde devant une statue de Lénine, pourtant responsable de la mort de nombreux Ukrainiens… et Russes. Ni le drapeau à croix gammée ni le drapeau soviétique ne devraient être brandis, ça n’a aucun sens.
En fait, les extrémistes sont l’alibi que chaque camp envoie à l’autre pour justifier l’un de son éloignement de la Russie, l’autre de son action militaire. L’antifascisme promu par certains russophones sonne faux. L’anticommunisme de certains Ukrainiens sonne tout autant faux. C’est la preuve d’une immaturité politique profonde de certaines franges de la population, dans un pays pauvre, miné par la crise économique, et tiraillé entre deux tendances lourdes agissant comme deux centrifugeuses.
Une Europe absente, des U.S.A. trop présents
Dans cette équation, il ne faudrait pas non plus négliger le rôle détestable des États-Unis, qui récupèrent à leur profit cette crise ukrainienne pour continuer leur stratégie d’endiguement de la Russie, finissant par celle de l’anaconda, de l’étranglement pur et dur. À Washington, on s’interroge déjà sur des sanctions à prendre contre Moscou. Mais la Russie n’agit pas d’une manière différente de celle des U.S.A. qui interviennent lorsque leurs intérêts sont menacés sans se préoccuper de l’opinion internationale. On peut regretter que Moscou ait choisi cette voie et on aurait pu espérer une démarche plus rassurante. Mais la Russie s’adapte à ses interlocuteurs d’en face.
Or l’Union européenne, une fois de plus, est incapable de répondre d’une seule voix, et se montre impuissante. C’est bien sûr le cas des pantins de Bruxelles, qui n’ont que le pouvoir que les gouvernements leur accordent, c’est-à-dire aucun, mais c’est surtout celui des dirigeants même des États. Hollande a eu un rôle totalement marginal, Cameron et Merkel ont été dépassés. Ils ont laissé leur « allié » américain mener la danse. On se souviendra du mot d’une responsable américaine disant en privé que l’Union européenne pouvait « aller se faire foutre ».
Tant que l’Union européenne ne sera pas capable de se doter à sa tête d’autres personnes qu’un Barroso aujourd’hui ou un Schulz demain, elle ne sera pas prise au sérieux et n’aura son mot à dire en rien. Elle assistera démunie, si ce n’est complice, aux actions des U.S.A. sur son sol ou à ses frontières.
Seul un européisme pur et dur pourra ramener la paix
Il n’y a qu’une seule position tenable dans ce conflit, une voix de la raison à faire entendre, c’est celle de la paix et de la réconciliation en Ukraine et entre Ukrainiens et Russes. Ce n’est de l’intérêt de personne que ce pays implose, créant des séquelles pouvant mettre des décennies à être digérées. Nous devons reconnaître à la fois la pleine légitimité du peuple ukrainien dans sa volonté de chasser du pouvoir un président corrompu et celle des russophones qui expriment une inquiétude non feinte quant à leur avenir dans l’Ukraine actuelle. Il aurait été nécessaire qu’ils soient rassurés et ménagés, associés de plein pied dans la reconstruction politique du pays.
Vouloir régler le problème ukrainien sans associer la Russie à cette démarche était non seulement illusoire mais relevait d’une faute d’analyse grave. C’est autour d’une table que les responsables du mouvement « Euromaïdan », des représentants sérieux de l’Union européenne et des représentants de la Russie que l’avenir du pays devait se décider. Les inquiétudes russes devaient être écoutées et prises en compte. Le statut de la Crimée devait être garanti, tout comme celui de la langue russe.
L’absence d’Europe politique, l’inféodation des dirigeants des États européens de l’Ouest ou des « dirigeants » de l’Union européenne aux U.S.A., tout cela est détestable. C’est malheureux de voir l’Europe, une fois de plus, manipulée et instrumentalisée afin de la maintenir divisée.
Si, comme je le pense, l’avenir de l’Europe se joue dans une convergence Union européenne – Russie, jusqu’à la fusion qui transformerait notre continent en première puissance mondiale, alors cette division au cœur de l’Ukraine n’est pas acceptable. Et tout doit être fait pour y remédier dans les meilleurs délais et avec le moins de victimes possible. Il n’y a qu’une seule façon de décourager Poutine de mener une intervention armée, c’est de lui proposer une alternative acceptable pour lui comme pour les russophones. Mais surtout, il faut que ce soit les Européens ensemble, Russes et membres de l’Union européenne, qui dialoguent, les U.S.A. devant être écartés de toute discussion et réduits à un rôle de spectateur extérieur.
Contrairement à ce que prétendent les souverainistes, la crise ukrainienne montre qu’une Europe divisée sera toujours une proie et l’instrument de sa propre destruction. Une démarche vraiment européiste, c’est de défendre tous les Européens, et donc de défendre et les positions ukrainiennes et les positions russes en même temps. On peut dire que cela demande un certain talent d’équilibriste, mais c’est la seule attitude responsable. C’est ainsi que nous pourrons garantir une paix sincère et durable, et ensuite une réconciliation dans l’honneur.
Si la Russie intervient en se limitant à des objectifs légitimes, la protection de la Crimée et des régions russophones, il faudra considérer cette action comme un mal, mais comme un mal nécessaire. Il faudra trouver les mots pour que cette situation temporaire trouve une résolution acceptable par tous.
Poutine a tendu la main depuis 2005 à l’Union européenne, évoquant l’Europe « de l’Islande à l’Oural et par extension jusqu’au Pacifique ». Mais cette main, personne n’a pu et n’a su la saisir. Au contraire, la Russie a le sentiment, à tort ou à raison, que le reste de l’Europe est dans une situation de décadence bien plus avancée, qu’il est sous tutelle, et qu’il s’efforce de refouler la Russie en Asie. C’est notre faiblesse qui inquiète les Russes, non « nos » menaces pathétiques dictées par « nos » maîtres.
Face à une Europe politique unie, puissante, responsable, libre et souveraine, la Russie pourra dialoguer d’égal à égal, en toute franchise, et nous trouverons ensemble des solutions qui satisferont tous les citoyens de notre continent. Et l’Ukraine redeviendra un pont de l’amitié entre nous. Alors la Russie et le reste de l’Europe s’uniront pour forger le XXIe siècle européen, pour la paix et la prospérité, de Reykjavik à Moscou.
Je ne peux que souhaiter que les Ukrainiens et les Russes trouvent assez de ressources en eux pour sortir grandis de cette crise. Ils méritent mieux. Et je ne peux qu’inviter les dirigeants des autres pays européens à agir avec davantage de prudence à l’avenir, à respecter nos frères de l’Est et à se libérer de chaînes « outre-Atlantiques » de plus en plus insupportables. Malheureusement, je sais que ceux qui actuellement président à nos destinées n’en feront rien. C’est pourquoi il faudra les chasser du pouvoir, tout comme les Ukrainiens ont su chasser Yanoukovitch. Vive la Russie, vive l’Ukraine et vive l’Europe libre, bientôt libre !
Thomas Ferrier
• D’abord mis en ligne sur L.B.T.F., le blogue Thomas Ferrier, le 2 mars 2014.
http://www.europemaxima.com/?p=3707