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Construire une Europe des nations, où chaque Etat sera souverain
Gilles Lebreton, professeur de droit public à l’université du Havre, doyen de faculté, est tête de liste FN/RBM pour la circonscription Ouest. Il répond àPrésent. Extraits :
"Je suis resté en dehors de la politique jusqu’en 2000. A partir de cette année-là, j’ai consacré un peu moins de temps à l’université pour en dégager pour la politique. J’ai commencé par soutenir le Rassemblement pour la France (RPF) de Charles Pasqua et Philippe de Villiers. Mais le parti est mort très vite, à la suite de divergences, en 2001. En 2002, j’ai rencontré Jean-Pierre Chevènement et l’ai soutenu pour la présidentielle. Mais, pour être franc, j’ai été déçu par lui au cours de sa campagne. Je suis donc parti une fois la campagne finie. Je suis souverainiste, j’étais donc en attente d’une personnalité forte. J’ai rencontré Marine Le Pen il y a un peu plus de trois ans, par hasard, chez un ami commun et le courant est très bien passé. Je suis rapidement devenu son conseiller sur les questions touchant à l’enseignement supérieur et à l’Europe. Et elle m’a fait l’heureuse surprise de me demander de mener la liste de l’Ouest. [...]
L’Union européenne nous a déçus à maintes reprises et a prouvé son inaptitude à apporter la prospérité. Pire, elle nous plonge dans une crise sociale et économique. Le but n’est pas de nous replier sur nous-mêmes mais de mettre en place des liens de bon voisinage. Nous voulons construire une Europe des nations, où chaque état sera souverain. Notre modèle en la matière est Airbus. C’est le fruit d’un accord entre des gouvernements, tout en n’ayant rien à voir avec l’Union européenne.
Quel est donc votre objectif en intégrant le parlement européen ?
Le premier objectif est de former un groupe au sein du parlement européen. Pour ce faire, il nous faut 25 députés d’au moins sept nationalités différentes. Et nous avons une grande chance d’y arriver. Si nous pouvons constituer ce groupe, nous aurons plus de poids et aurons un vrai moyen d’action, en étant une minorité de blocage. [...]"
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Affaire Alstom : trop tard pour pleurer !
Après le dossier PSA ou la fusion Lafarge-Holcim, la séquence est vraiment mauvaise pour l’industrie française.
L’auteur de ces lignes voudrait bien qu’il existe une alternative réelle à l’offre de General Electric. Oui, la fin d’Alstom fait mal au cœur et, après le dossier PSA ou la fusion Lafarge-Holcim, la séquence est vraiment mauvaise pour l’industrie française.
Mais le procès fait aux dirigeants d’Alstom ne tient pas. Patrick Kron a redressé Alstom et gagné auprès de ses salariés une très flatteuse réputation. Aujourd’hui, il cherche à préserver l’avenir.
Le procès des grandes entreprises ne tient pas plus. Il est si facile ! Dans les grands pays industrialisés, le secteur privé et l’administration coexistent. En France, l’administration a disparu. Ses meilleurs talents sont dans le privé et ceux qui restent vont et viennent en politique. Le privé, lui, remplit sa vocation. Elle est peut-être méprisable (gagner de l’argent) mais elle était connue d’avance !
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Frakass - Terre de France
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La vente d'Alstom est le constat de faillite de la vision fausse qui gouverne la France
Christian Saint-Etienne, professeur titulaire de la Chaire d'économie industrielle au Conservatoire National des Arts et Métiers, écrit un article très intéressant dans le Figarovox :
"[...] Mais c'est une claque pour la classe dirigeante française car elle fait apparaître son incompétence collective depuis 18 ans. Voici les preuves.
En transférant la prise de décision aux États-Unis, Alstom Energie ne pourra pas décider d'investissements ou de diversifications futures sans l'accord des actionnaires américains. Or ce transfert résulte de choix stratégiques imbéciles de Serge Tchuruk qui jette à la poubelle boursière GEC-Alsthom en 1998 avant de «théoriser» en 2001 son ambition de faire d'Alcatel une «entreprise sans usines». Alstom est vendu et Alcatel est un mort-vivant alors que les entreprises industrielles intégrées comme General Electric et Siemens survivent. Tchuruk et ceux qui l'ont conseillé devraient être jugés pour haute trahison. Au passage, c'est la Gauche qui gouverne la France à l'époque.
Une Gauche qui au même moment met en place les 35 heures en 1998-2002. Il faut revenir sur l'origine de cette mesure. Elle n'est pas «prise sur un coin de table» en 1997 comme le veut la légende ni appliquée aveuglément à tout le secteur productif à cause de la seule rigidité de Martine Aubry. En fait, tout le monde était d'accord, Gauche et Droite, décideurs économiques et politiques, car s'était installée dans les années 1990 l'idée que nous étions entrés dans un monde post-industriel et post-travail. La rigidité de la Gauche n'a fait qu'aggraver les conséquences d'une vision insensée selon laquelle il fallait laisser mourir l'appareil industriel en France pour produire en Asie et partager le travail car il allait manquer. Et beaucoup de prophètes tarés continuent de véhiculer ces idées fausses. Or et c'est la clé de compréhension des malheurs de la France,l'erreur commise par nos élites dirigeantes entre 1996 et 2002 a été de confondre le passage de la deuxième à la troisième révolution industrielle avec l'entrée dans un monde post-industriel !
Car nous sommes passés, en effet, de la deuxième à la troisième révolution industrielle dans les années 1980 avec une accélération foudroyante dans les années 1990. [...] C'est exactement au moment de l'accélération de la troisième révolution industrielle que nos pseudo-élites écrasent les entreprises de charges sociales, d'impôts et de réglementation pour partager les emplois de la deuxième révolution industrielle tout en tuant la naissance des entreprises de la troisième révolution industrielle. Ces dernières émergent quand même, mais chétives et sous alimentées en profits et fonds propres.
Or la suite est la conséquence de l'intuition clé de cet article :c'est parce que la Droite partage cette idée fausse et vicieuse, ou qu'elle n'a pas la capacité intellectuelle d'en démontrer la fausseté, qu'elle ne prendra jamais réellement les mesures, entre 2002 et 2012 pour définitivement tuer les 35 heures (on les rogne à la marge), éliminer l'ISF sur les actions et fortement réduire les charges et réglementations sur les entreprises.
Puis, dans les deux premières années de la présidence actuelle, et en dépit du CICE, le gouvernement finit le travail en achevant le malade par un retour de l'âge de départ à la retraite à 60 ans, la suppression de la TVA sociale et l'alourdissement criminel de la fiscalité sur le capital qui accélère la fuite des investisseurs.
La vente d'Alstom est donc le constat de faillite de la vision fausse qui gouverne la France depuis 1996 (loi Robien du 11 juin 1996 non obligatoire mais qui s'inscrit déjà dans cette vision). De juin 1996 à juin 2014 (début de mise en œuvre du plan Valls), les élites françaises ont partagé deux idées: celle évoquée précédemment de la fin de l'industrie et son corollaire, seule la dépense publique peut encore créer des richesses et des emplois. Rien n'arrête plus la dépense publique qui atteindra son sommet en 2013 (en pourcentage du PIB). La France se réveille groggy de la plus colossale erreur stratégique de son histoire depuis la Libération qui aura gouverné la France pendant 18 ans!!! [...]"
A noter que la présidente de General Electric France et vice-présidente de GE International n'est autre que Clara Gaymard, fille du professeur Lejeune, énarque, mariée à Hervé Gaymard, l'ancien ministre de Jacques Chirac, et mère de neuf enfants.
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21 mai : Conférence sur le gender à Paris (8e)
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"Il naîtra de faux fascismes"
« Il naîtra de faux fascismes. Car la démocratie est fourbue. Dans son agonie, elle aura des sueurs et des cauchemars : et ces cauchemars seront des tyrannies brutales, hargneuses, désordonnées. Il y aura des fascismes de l’antifascisme. Il y aura des « dictateurs de la gauche ». Et nous verrons s’élever au nom de la défense des républiques, des régimes qui auront pour maxime de refuser la liberté aux « ennemis de la liberté ». Nous le savons. Et c’est pourquoi nous savons aussi que c’est mensonge et vanité de définir le fascisme par des caractères extérieurs. La suppression de la liberté, les arrestations arbitraires, les camps de concentration, la torture qu’on prétend rejeter sur le fascisme, sont tout aussi bien et tout aussi souvent le propre des régimes dirigés contre le « danger fasciste ». Tous les caractères extérieurs par lesquels les adversaires du fascisme le définissent, ils se retrouvent ou peuvent se retrouver dans les régimes antifascistes : c’est qu’ils ne définissent pas le fascisme qui, finalement, est une manière de réagir, un tempérament, une manière d’être, incarnée dans un certain type d’hommes.
C’est ce type d’hommes, c’est cette attitude devant la vie qui, au fond, commandent toutes les réactions fascistes et les formes, diverses selon les peuples, que le fascisme a prises et prendra dans l’histoire. Là où ces hommes dirigent, là où leur esprit inspire l’action de pouvoir, il y a un régime fasciste. Au contraire, lorsqu’ ils sont persécutés ou combattus, quoi qu’on vous dise et quelque bruit que fasse la trique en tournoyant, reconnaissez les signes de la décomposition, de la décadence et le règne de l’or et des pharaons de l’étranger. Voulez vous reconnaître à coup sûr et instantané le faux fascisme ? Vous le reconnaîtrez à ces signes : il emprisonne au nom des droits de la personne humaine et il prêche le progrès, mais il respecte les milliards et les banques sont avec lui. Ne cherchez pas plus loin. Vous verrez quelques mois plus tard le faux fascisme faire la chasse au courage, à l’énergie, à la propreté. Il vous dévoilera ainsi son vrai visage. Il a besoin d’esclaves assez abrutis pour ne pas trop sentir leur collier. »
Maurice Bardèche. Qu’est-ce que le fascisme ?
http://www.oragesdacier.info/2014/05/il-naitra-de-faux-fascismes.html
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Alain Soral atomise les Bobos
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Nous voulons devenir grands
« Le retour d’une Europe puissance est en effet le grand cauchemar de l’oligarchie cosmopolite »
En France on aime les petits, en particulier depuis la Guerre de 1914. Le petit, alors, était notre « pioupiou », notre poilu en bleu horizon qui se battait dans les tranchées contre les Boches. Après la guerre de 1914-1918 les petits seront donc à l’honneur et on en mettra partout, notamment dans les titres des journaux.
Malheureusement nous ne sommes pas remis de cette épidémie de « petitesse ». Pas un jour ne se passe sans que le gouvernement ne déclare se préoccuper avant tout des « petits salaires » et on a vu récemment le premier ministre s’intéresser aux « petites pensions ». N’oublions pas, bien sûr, les PME – petites et moyennes entreprises – qui font l’objet de tous les soins du discours politique depuis 40 ans. Cela ne suffit d’ailleurs pas puisqu’il faudrait se préoccuper aussi des Très Petites Entreprises, les TPE. Et bien sûr aussi des « auto-entrepreneurs ». Plus petit que moi tu meurs ! On n’oubliera pas aussi les « petits commerçants », les « petits exploitants agricoles » et les « petits porteurs ». Qui donc aujourd’hui ne revendique pas la qualité de « petit » ?
Or cette attirance pour la petitesse a quelque chose de malsain à la longue.
La petitesse, produit de l’égalitarisme
Il s’agit d’abord d’une des nombreuses manifestations de l’égalitarisme qui ronge notre société depuis le XVIIIe siècle : se préoccuper des « petits », des « plus modestes » fait partie du fonds de commerce électoral de la classe politique, notamment « de gauche ». Dans un régime qui prétend réaliser en tout l’égalité, chacun devient le juge envieux de la situation de son voisin : il vaut mieux alors se déclarer petit ou pauvre que gros et riche, en particulier devant le fisc. Car les petits bénéficient des systèmes de redistribution mis en place après la seconde guerre mondiale.
Or l’accent mis sur les petits – qui renvoie aussi à l’idéologie de la lutte des classes – a conduit à un effet collatéral imprévu : délaisser progressivement les véritables perdants du nouvel ordre économique et social à la fin du XXe siècle : les classes moyennes autochtones qui ne sont jamais assez « petites » pour profiter de la générosité publique qui bénéficie désormais massivement aux étrangers.
Le mythe du village gaulois
Ce culte égalitaire du petit donne écho à un mauvais travers de l’identité française : la préférence pour les divisions, pour le chacun pour soi, étendus à l’infini.
Le modèle de cette petitesse, de ce « p’tit gars bien de chez nous », comme disait le présentateur radiophonique Jean Nohain dans les années 1950, c’est le village d’Astérix où tout le monde se querelle, se jalouse et se tape dessus, sauf le temps de s’en prendre aux Romains, les puissants de l’époque : dans ce seul cas tout le village s’unit !
Car les petits n’aiment ni les grands, qu’ils jalousent, ni surtout les autres petits, qui pourraient les concurrencer dans le registre victimaire de la revendication « sociale ».
Petits dans un monde de grands ?
Donner la priorité obsessionnelle aux petits nous fait oublier que nous vivons désormais dans un monde qui voit, au contraire, se concurrencer et s’affronter de plus en plus les grands espaces économiques, les grandes civilisations et les grandes entreprises mondiales. C’est cela la réalité de la mondialisation.
Par exemple, le discours en faveur des PME qui chez nous soutiendraient la croissance et l’emploi et qu’il faudrait pour cette raison soutenir en permanence et par tous les moyens, ne résiste pas à l’épreuve des faits. Les PME ne réussissent au mieux qu’à empêcher l’explosion totale du chômage : elles ne compensent ni la désindustrialisation massive ni les délocalisations ni les destructions d’emplois qui en découlent. Les PME innovantes, également soutenues par le contribuable, ne compensent pas le retard pris en matière de recherche et d’enseignement supérieur dans notre pays.
N’en déplaise à une aimable légende, remise au goût du jour par le néo-libéralisme et par tous ceux qui dans notre dos préparent l’avenir à leur profit, dans le monde réel qu’il soit militaire, diplomatique, culturel ou économique, ce ne sont pas les petits qui gagnent mais les puissants, les grands et les forts.
« Small is beautiful » prétendaient les grands cabinets de conseil américains à l’intention des Européens : mais l’Amérique s’est bien gardée de mettre en œuvre ses recommandations !
Dans le monde réel, les légions romaines ont assez vite mis au pas le sympathique village d’Astérix.
Le culte des petits
La classe politique fait profession d’aimer les PME et de se soucier des « petits » en général, pour la même raison que la gauche prétend s’occuper des « bas salaires » : pour se trouver une clientèle électorale et pour cacher son impuissance devant le nouveau « mur d’argent » incarné aujourd’hui par les institutions financières et les grandes entreprises mondiales.
Nous croulons, justement, sous le culte de ces innombrables « petits » parce qu’aucune volonté n’oblige les petits à devenir grands. Partout où le regard se tourne on constate un émiettement dramatique des efforts et des ressources, qui est devenu une spécificité « bien de chez nous » : mille-feuilles institutionnel des collectivités territoriales, accumulation de dispositifs publics concurrents jamais réformés, code des impôts devenu illisible à force de complexité, carte universitaire éclatée à souhait, déserts médicaux voisinant avec villes surmédicalisées, etc.
La crise de légitimité de l’Etat est telle que plus aucune autorité n’impose le bien commun face à l’implosion de l’individualisme et de l’égoïsme catégoriels des « petits » et qui entendent bien le rester.
Il est vrai qu’il faut faire des efforts et prendre des risques pour devenir grand. A-t-on oublié que si la France s’enorgueillit encore de grandes réalisations culturelles, industrielles ou scientifiques on le doit à la dure volonté de l’Etat et non au jeu spontané du doux commerce et des intérêts corporatistes ?
Les nains européens
Le culte du petit convient bien aussi à la situation présente des nains européens.
Ceux qui ont placé les Européens en dormition veillent en effet scrupuleusement à ce que leurs sujets n’aient aucun rêve de grandeur, afin qu’ils somnolent le plus longtemps possible.
Il suffit d’écouter ce que nous disent les médias ou de regarder la production cinématographique européenne pour s’en rendre compte : on ensevelit les Européens sous un océan de médiocrité et de petitesse. On apprend aux derniers hommes, comme disait Nietzsche, à rechercher leur « bonheur » dans le refus de tout ce qui peut dépasser leur morne horizon de ressource humaine et leur nombril.
La rééducation des petits Européens
Pour les Européens, plus de film, plus d’œuvre ou plus de littérature épiques.
Pas question de promouvoir des œuvres qui véhiculent la foi, le sens de l’honneur, du sacrifice ou du dépassement de soi.
Il suffit de passer dans le rayon histoire d’une grande librairie pour s’en rendre compte : tout se trouve réduit, concassé à l’échelle du plus petit dénominateur commun : l’individu qui souffre et, bien sûr, les « heures sombres de notre histoire » dont on ne saurait sortir.
Pas de célébration qui ne verse dans la repentance et la honte de notre passé.
Pas de héros européens offerts à l’admiration de la jeunesse. Les seuls « superhéros » ou autres « Xmen » autorisés sont des débiles américains bien-pensants.
Mais l’oligarchie trouve que c’en est encore trop. Des armées de censeurs scrutent donc en permanence nos livres d’histoire, nos bibliothèques, nos écrans ou les livres que lisent (encore) nos enfants, pour en extirper tout ce qui pourrait rappeler aux Européens endormis le souvenir de leur grandeur et donc de leur identité. Bien entendu on camoufle ce vice révisionniste sous de beaux atours, comme : lutter « contre les stéréotypes », « contre le sexisme » et, bien sûr, « contre le râââcisme ». Le diable en rit encore.
L’Europe des petits ou l’Europe des grands ?
Le spectacle affligeant que donne aujourd’hui l’Union européenne illustre aussi cette tragique course à la petitesse dans laquelle l’oligarchie nous engage volontairement.
L’Europe unifiée représentait une grande idée, une grande espérance pour les Européens, victimes de tant de guerres fratricides. C’était sans doute le seul véritable mythe du XXe siècle, le rêve d’une Europe unie, libre et indépendante, d’un imperium qui assurerait lui-même sa propre sécurité. Une Europe de l’Atlantique à l’Oural qui offrirait à sa jeunesse l’espoir de valoriser un continent aux richesses immenses. Un espace de prospérité et de puissance commune. Une Europe ouverte sur les autres civilisations, dans un dialogue d’égal à égal et non pas dans une relation de vassalité ni a fortiori d’invasion ou de négation de notre identité.
Mais les oligarques n’ont eu de cesse de rabaisser ce grand rêve, de le déconstruire de l’intérieur méticuleusement, pièce par pièce. Le rêve d’Europe est devenu cauchemar bruxellois, au point que le retour aux nations paraisse aujourd’hui la solution !
Le retour d’une Europe puissance est en effet le grand cauchemar de l’oligarchie cosmopolite. C’est pourquoi l’oligarchie encourage tout ce qui peut diviser les Européens, tout ce qui peut les empêcher de se sentir grands et de penser de nouveau en grand, et ensemble.
C’est pourquoi elle a bâti l’Europe repoussoir de Bruxelles, l’Europe des marchands et des banksters pour conjurer l’apparition de la Grande Europe.
Nous vivons dans un monde de petits parce que les nains nous gouvernent.
Il est temps que se réveillent les héros et les grands Européens qui sauront terminer ce règne des petits.
Michel Geoffroy, 29/04/2014
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Euroscepticisme et souverainisme
Lu dans L'Action Française 2000 :
"Les élections européennes sont un peu cet angle mort des scrutins électoraux qui se tiennent tous les cinq ans depuis 1979, en même temps qu'elles constituent un formidable jeu de dupes quant à leurs finalités et à leurs enjeux.
Y penser toujours (au regard de nos engagements conventionnels), mais en parler le moins possible (pour ne pas désespérer le populo qui vote mal) et toujours en ayant l'air de la fustiger (pour faire endosser ses propres échecs par ceux auxquels on a soi-même donné les moyens qui les ont suscités) sans l'éreinter. Voilà à quoi se réduit, pour la classe dirigeante, en France, depuis vingt ans, la question européenne, ses politiques, son identité comme son avenir.Entre totem et tabou, "l'Europe" paralyse ses partisans incapables de se départir d'une vision religieuse et électrise ses contempteurs, unanimes sur le diagnostic mais divergent sur les remèdes. [...]
L'Europe est un peu comme le sparadrap qui colle intempestivement aux doigts du capitaine Haddock. On voudrait bien s'en débarrasser mais elle survit obstinément, voire même s'élargit et se renforce. La classe dirigeante a tout intérêt à mettre la question sous le boisseau dans la mesure où, à Strasbourg, ses représentants, PS ou UMP, adoptent d'une même voix les mêmes textes. La grande majorité de nos concitoyens ignorent le fonctionnement d'une instance dotée pourtant d'un pouvoir de codécision "législative" avec le Conseil des ministres de l'Union européenne. S'y intéresser un tant soit peu, au-delà d'un euroscepticisme, souvent plus intuitif et superficiel que réellement réfléchi, est impérieusement nécessaire, à l'heure où notre pays est littéralement dépecé par ce suppôt du mondialisme. [...]
Les 55 % recueillis par le "non" au référendum sur la "constitution" européenne, ont été, à l'évidence, préemptés par le FN qui peine à rassembler, sous sa seule bannière, tous les souverainistes de droite et de gauche, ce en dépit de son "ni droite, ni gauche" de façade. Le "souverainisme", incarné, un temps, par le MPF de Philippe de Villiers, s'est avéré, par la suite, incapable de fédérer audelà de ses fondateurs, de Chevènement (MRC), à Dupont-Aignan (DLR), en passant par Coûteaux (Siel) et Vanneste (RPF). Revendiqué à droite, aux marges d'une gauche qui en rejette toutes les implications logiques, il demeure inaudible pour l'ensemble des Français. Cette idée aussi éthérée et, finalement, étrangère au génie français, souffre d'une absence d'incarnation. Nous commémorons le huit-centième anniversaire de la naissance de saint Louis…"