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  • Simone Weil et l'Enracinement : un trésor politique pour les "temps de crise"

    Déjà presque au terme de sa vie, une jeune philosophe, rebelle, mystique, révolutionnaire, syndicaliste, adresse à Albert Camus le manuscrit qu'elle rédigea à Londres en 1942-43. Après l'avoir lu, Albert Camus lance : “Il me paraît impossible d’imaginer pour l’Europe une renaissance qui ne tienne pas compte des exigences que Simone Weil a définies dans L’Enracinement.” Ce merveilleux texte, rien de moins qu'un "Prélude à une Déclaration des obligations envers l'être humain", écrit au coeur de l’effondrement de l'Europe du 20ème siècle, peut être considéré comme le « testament spirituel et politique » de Simone Weil, légué aux générations futures pour une pensée exigeante en « temps de crises ». En proposant une civilisation des « besoins de l’âme », en opposant à la civilisation des droits de l’homme celle des "obligations envers les êtres humains", elle définit l'enracinement comme "le besoin de le plus important et le plus méconnu de l'âme humaine." Contre le scientisme, postulat de tous les mondialismes brun, rouge ou libre-échangiste, renvoyant dos à dos les "croyants" en la Science et au Progrès divinisés et les nostalgiques du passé, Simone Weil, comme plus tard son ami Gustave Thibon, nous propose de nous élever au-delà du temps, dans la merveilleuse continuité des générations, des traditions vivantes, dans l'amour de la racine qui se prolonge dans la fleur : "La perte du passé, collective ou individuelle, est la plus grande tragédie humaine et nous avons jeté le nôtre comme un enfant déchire une rose..." 

    "Un être humain a une racine par sa participation réelle, active et naturelle à l'existence d'une collectivité qui conserve vivants certains trésors du passé et certains pressentiments d'avenir."

    Pour Simone Weil, l’objet de la vie publique, la responsabilité des hommes politiques, des classes dirigeantes en particulier, est de "prendre toutes les dispositions susceptibles d’amener dans la plus grande mesure possible le pouvoir sous toutes ses formes, sans exception, aux mains de ceux qui acceptent en fait d’être liés par l’obligation universelle envers tous les êtres humains.“ A l'heure de la pulvérisation de toutes les limites, de la science - économique, naturelle - "sans conscience", de la mondialisation de tout et du déracinement généralisé, l'oeuvre de Simone Weil apparaît comme une lueur étincelante d'espoir pour tous ceux qui n'ont pas renoncé à "changer le monde", ceux qui n'ont pas sombré dans le fatalisme au nom d'un prétendu "sens de l'Histoire"... L'Enracinement est, comme l'affirme Camus, l'unique voie d'une renaissance, en 2014 comme en 1944, pour la France et pour la civilisation européenne, le seul programme authentiquement révolutionnaire dans un monde qui cherche sa boussole. L'ObsE vous en propose ici deux extraits. 

    "L'argent détruit les racines partout où il pénètre, en remplaçant tous les mobiles par le désir de gagner." (Ext p.34-35) 

    "L'enracinement est peut-être le besoin le plus important et le plus méconnu de l'âme humaine. C'est un des plus difficiles à définir. Un être humain a une racine par sa participation réelle, active et naturelle à l'existence d'une collectivité qui conserve vivants certains trésors du passé et certains pressentiments d'avenir. Participation naturelle, c'est-à-dire amenée automatiquement par le lieu, la naissance, la profession, l'entourage. Chaque être humain a besoin d'avoir de multiples racines. Il a besoin de recevoir la presque totalité de sa vie morale, intellectuelle, spirituelle, par l'intermédiaire des milieux dont il fait naturellement partie. 

    Les échanges d'influences entre milieux très différents ne sont pas moins indispensables que l'enracinement dans l'entourage naturel. Mais un milieu déterminé doit recevoir une influence extérieure non pas comme un apport, mais comme un stimulant qui rende sa vie propre plus intense. Il ne doit se nourrir des apports extérieurs qu'après les avoir digérés, et les individus qui le composent ne doivent les recevoir qu'à travers lui. Quand un peintre de réelle valeur va dans un musée, son originalité en est confirmée. Il doit en être de même pour les diverses populations du globe terrestre et les différents milieux sociaux. 

    Il y a déracinement toutes les fois qu'il y a conquête militaire, et en ce sens la conquête est presque toujours un mal. Le déracinement est au minimum quand les conquérants sont des migrateurs qui s'installent dans le pays conquis, se mélangent à la population et prennent racine eux-mêmes. Tel fut le cas des Hellènes en Grèce, des Celtes en Gaule, des Maures en Espagne. Mais quand le conquérant reste étranger au territoire dont il est devenu possesseur, le déracinement est une maladie presque mortelle pour les populations soumises. Il atteint le degré le plus aigu quand il y a déportations massives, comme dans l'Europe occupée par l'Allemagne ou dans la boucle du Niger, ou quand il y a suppression brutale de toutes les traditions locales, comme dans les possessions françaises d'Océanie (s'il faut croire Gauguin et Alain Gerbault).

    Même sans conquête militaire, le pouvoir de l'argent et la domination économique peuvent imposer une influence étrangère au point de provoquer la maladie du déracinement.

    Enfin les relations sociales à l'intérieur d'un même pays peuvent être des facteurs très dangereux de déracinement. Dans nos contrées, de nos jours, la conquête mise à part, il y a deux poisons qui propagent cette maladie. L'un est l'argent. L'argent détruit les racines partout où il pénètre, en remplaçant tous les mobiles par le désir de gagner. Il l'emporte sans peine sur les autres mobiles parce qu'il demande un effort d'attention tellement moins grand. Rien n'est si clair et si simple qu'un chiffre."  

    "Ce n'est pas l'adolescent abandonné, misérable vagabond, à l'âme affamée, qu'il est juste d'accuser, mais ceux qui lui ont donné à manger du mensonge" (à propos du jeune Hitler, Ext p.156 à 160) 

    "On doute de tout en France, on ne respecte rien, il a des gens qui méprisent la religion, la patrie, l’État, les tribunaux, la propriété, l'art, enfin toutes choses ; mais leur mépris s'arrête devant la science. Le scientisme le plus grossier n'a pas d'adeptes plus fervents que les anarchistes. Le Dantec est leur grand homme. Les « bandits tragiques » de Bonnot y puisaient leur inspiration, et celui d'entre eux qui était plus que les autres un héros aux yeux de ses camarades était surnommé « Raymond la Science ». À l'autre pôle, on rencontre des prêtres ou des religieux pris par la vie religieuse au point de mépriser toutes les valeurs profanes, mais leur mépris s'arrête devant la science. Dans toutes les polémiques où la religion et la science semblent être en conflit, il y a du côté de l'Église une infériorité intellectuelle presque comique, car elle est due, non à la force des arguments adverses, généralement très médiocres, mais uniquement à un complexe d'infériorité.

    Par rapport au prestige de la science il n'y a pas aujourd'hui d'incroyants. Cela confère aux savants, et aussi aux philosophes et écrivains en tant qu'ils écrivent sur la science, une responsabilité égale à celle qu'avaient les prêtres du XIIIe siècle. Les uns et les autres sont des êtres humains que la société nourrit pour qu'ils aient le loisir, de chercher, de trouver et de communiquer ce que c'est que la vérité. Au XXe siècle comme au XIIIe, le pain dépensé à cet effet est probablement, par malheur, du pain gaspillé, ou peut-être pire.

    L'Église du XIIIe siècle avait le Christ ; mais elle avait l'Inquisition. La science du XXe siècle n'a pas d'Inquisition ; mais elle n'a pas non plus le Christ, ni rien d'équivalent.

    La charge assumée aujourd'hui par les savants et par tous ceux qui écrivent autour de la science est d'un poids tel qu'eux aussi, comme les historiens et même davantage, sont peut-être plus coupables des crimes d'Hitler qu'Hitler lui-même.

    C'est ce qui apparaît dans un passage de Mein Kampf : « L'homme ne doit jamais tomber dans l'erreur de croire qu'il est seigneur et maître de la nature... Il sentira dès lors que dans un monde où les planètes et les soleils suivent des trajectoires circulaires, où des lunes tournent autour des planètes, où la force règne partout et seule en maîtresse de la faiblesse, qu'elle contraint à la servir docilement ou qu'elle brise, l'homme ne peut pas relever de lois spéciales. »

    Ces lignes expriment d'une manière irréprochable la seule conclusion qu'on puisse raisonnablement tirer de la conception du monde enfermée dans notre science. La vie entière d'Hitler n'est que la mise en œuvre de cette conclusion. Qui peut lui reprocher d'avoir mis en œuvre ce qu'il a cru reconnaître pour vrai ? Ceux qui, portant en eux les fondements de la même croyance, n'en ont pas pris conscience et ne l'ont pas traduite en actes, n'ont échappé au crime que faute de posséder une certaine espèce de courage qui est en lui.

    Encore une fois, ce n'est pas l'adolescent abandonné, misérable vagabond, à l'âme affamée, qu'il est juste d'accuser, mais ceux qui lui ont donné à manger du mensonge. Et ceux qui lui ont donné à manger du mensonge, c'étaient nos aînés, à qui nous sommes semblables.

    Dans la catastrophe de notre temps, les bourreaux et les victimes sont, les uns et les autres, avant tout les porteurs involontaires d'un témoignage sur l'atroce misère au fond de laquelle nous gisons.

    Pour avoir le droit de punir les coupables, il faudrait d'abord nous purifier de leur crime, contenu sous toutes sortes de déguisements dans notre propre âme. Mais si nous réussissons cette opération, une fois qu'elle sera accomplie nous n'aurons plus aucun désir de punir, et si nous croyons être obligés de le faire, nous le ferons le moins possible et avec une extrême douleur.

    Hitler a très bien vu l'absurdité de la conception du XVIIIe siècle encore en faveur aujourd'hui, et qui d'ailleurs a déjà sa racine dans Descartes. Depuis deux ou trois siècles on croit à la fois que la force est maîtresse unique de tous les phénomènes de la nature, et que les hommes peuvent et doivent fonder sur la justice, reconnue au moyen de la raison, leurs relations mutuelles. C'est une absurdité criante. Il n'est pas concevable que tout dans l'univers soit absolument soumis à l'empire de la force et que l'homme puisse y être soustrait, alors qu'il est fait de chair et de sang et que sa pensée vagabonde au gré des impressions sensibles." "La charge assumée aujourd'hui par les savants et par tous ceux qui écrivent autour de la science est d'un poids tel qu'eux aussi, comme les historiens et même davantage, sont peut-être plus coupables des crimes d'Hitler qu'Hitler lui-même."

    Il n'y a qu'un choix à faire. Ou il faut apercevoir à l'œuvre dans l'univers, à côté de la force, un principe autre qu'elle, ou il faut reconnaître la force comme maîtresse unique et souveraine des relations humaines aussi.

    Dans le premier cas, on se met en opposition radicale avec la science moderne telle qu'elle a été fondée par Galilée, Descartes et plusieurs autres, poursuivie au XVIIIe siècle, notamment par Newton, au XIXe, au XXe. Dans le second, on se met en opposition radicale avec l'humanisme qui a surgi à la Renaissance, qui a triomphé en 1789, qui, sous une forme considérablement dégradée, a servi d'inspiration à toute la IIIe République.

    La philosophie qui a inspiré l'esprit laïque et la politique radicale est fondée à la fois sur cette science et sur cet humanisme, qui sont, on le voit, manifestement incompatibles. On ne peut donc pas dire que la victoire d'Hitler sur la France de 1940 ait été la victoire d'un mensonge sur une vérité. Un mensonge incohérent a été vaincu par un mensonge cohérent. C'est pourquoi, en même temps que les armes, les esprits ont fléchi.

    Au cours des derniers siècles, on a confusément senti la contradiction entre la science et l'humanisme, quoiqu'on n'ait jamais eu le courage intellectuel de la regarder en face. Sans l'avoir d'abord exposée aux regards, on a tenté de la résoudre. Cette improbité d'intelligence est toujours punie d'erreur.  

    L'utilitarisme a été le fruit d'une de ces tentatives. C'est la supposition d'un merveilleux petit mécanisme au moyen duquel la force, en entrant dans la sphère des relations humaines, devient productrice automatique de justice. Le libéralisme économique des bourgeois du XIXe siècle repose entièrement sur la croyance en un tel mécanisme. La seule restriction était que, pour avoir la propriété d'être productrice automatique de justice, la force doit avoir la forme de l'argent, à l'exclusion de tout usage soit des armes soit du pouvoir politique.

    Le marxisme n'est que la croyance en un mécanisme de ce genre. Là, la force est baptisée histoire ; elle a pour forme la lutte des classes ; la justice est rejetée dans un avenir qui doit être précédé d'une espèce de catastrophe apocalyptique.

    Et Hitler aussi, après son moment de courage intellectuel et de clairvoyance, est tombé dans la croyance en ce petit mécanisme. Mais il lui fallait un modèle de machine inédit. Seulement il n'a pas le goût ni la capacité de l'invention intellectuelle, en dehors de quelques éclairs d'intuition géniale. Aussi a-t-il emprunté son modèle de machine aux gens qui l'obsédaient continuellement par la répulsion qu'ils lui inspiraient. Il a simplement choisi pour machine la notion de la race élue, la race destinée à tout faire plier, et ensuite à établir parmi ses esclaves l'espèce de justice qui convient à l'esclavage.

    À toutes ces conceptions en apparence diverses et au fond si semblables, il n'y a qu'un seul inconvénient, le même pour toutes. C'est que ce sont des mensonges.

    La force n'est pas une machine à créer automatiquement de la justice. C'est un mécanisme aveugle dont sortent au hasard, indifféremment, les effets justes ou injustes, mais, par le jeu des probabilités, presque toujours injustes. Le cours du temps n'y fait rien ; il n'augmente pas dans le fonctionnement de ce mécanisme la proportion infime des effets par hasard conformes à la justice.

    Si la force est absolument souveraine, la justice est absolument irréelle. Mais elle ne l'est pas. Nous le savons expérimentalement. Elle est réelle au fond du cœur des hommes. La structure d'un cœur humain est une réalité parmi les réalités de cet univers, au même titre que la trajectoire d'un astre.

    Il n'est pas au pouvoir d'un homme d'exclure absolument toute espèce de justice des fins qu'il assigne à ses actions. Les nazis eux-mêmes ne l'ont pas pu. Si c'était possible à des hommes, eux sans doute l'auraient pu. (...)

    Si la justice est ineffaçable au cœur de l'homme, elle a une réalité en ce monde. C'est la science alors qui a tort. 

    Non pas la science, s'il faut parler exactement, mais la science moderne. Les Grecs possédaient une science qui est le fondement de la nôtre. Elle comprenait l'arithmétique, la géométrie, l'algèbre sous une forme qui leur était propre, l'astronomie, la mécanique, la physique, la biologie. La quantité des connaissances accumulées était naturellement beaucoup moindre. Mais par le caractère scientifique, dans la signification que ce mot a pour nous, d'après les critères valables à nos yeux, cette science égalait et dépassait la nôtre. Elle était plus exacte, plus précise, plus rigoureuse. L'usage de la démonstration et celui de la méthode expérimentale étaient conçus l'un et l'autre dans une clarté parfaite.

    http://www.oragesdacier.info/2014/05/simone-weil-et-lenracinement-un-tresor.html

  • André Gerin (PCF) : “La diabolisation du FN est absurde”

    L’ex-maire de Vénissieux revient sur les résultats des municipales. Il dépeint une société française au bord de l’embrasement : “Nous sommes en pleine guerre civile larvée”, expose-t-il. “La diabolisation du FN et de Marine Le Pen n’a jamais été aussi absurde”, ajoute André Gerin.

     

    L’ex-maire de Vénissieux avait présidé une mission d’information parlementaire ayant conduit à l’interdiction de la burqa. Il avait aussi lancé une polémique, à la suite de ses propos sur l’immigration, qui ne constitue pas, selon lui, "une chance pour la France". Il revient aujourd’hui, dans un long communiqué de presse, sur le vote aux municipales et la montée en puissance du Front national, dont il reconnaît qu’il est devenu "le premier parti ouvrier de France". "Le Parti communiste, quant à lui, continue inexorablement son déclin", constate-t-il. “Il existe aussi un racisme anti-France et anti-Blancs”

    Le maire honoraire de Vénissieux, comme il aime à se désigner, dépeint une situation explosive de la société française. "Nous sommes en pleine guerre civile larvée", expose-t-il, citant "ces salariés qui menacent de faire brûler leur usine", les Bonnets rouges, les militants de la Manif pour tous et les "enfants français de l’immigration" qui vivent dans des territoires où "les taux de chômage atteignent 40 à 50 %". André Gerin va cependant plus loin, stigmatisant "des communautarismes et l’immigration non régulée". Revenant sur les émeutes de 2005, il pointe "des territoires gangrenés par la drogue, où les mafias sont contrôlées par des fondamentalistes". [...]

    La suite sur Lyon Capitale

  • André Gerin (PCF) : “La diabolisation du FN est absurde”

    L’ex-maire de Vénissieux revient sur les résultats des municipales. Il dépeint une société française au bord de l’embrasement : “Nous sommes en pleine guerre civile larvée”, expose-t-il. “La diabolisation du FN et de Marine Le Pen n’a jamais été aussi absurde”, ajoute André Gerin.

     

    L’ex-maire de Vénissieux avait présidé une mission d’information parlementaire ayant conduit à l’interdiction de la burqa. Il avait aussi lancé une polémique, à la suite de ses propos sur l’immigration, qui ne constitue pas, selon lui, "une chance pour la France". Il revient aujourd’hui, dans un long communiqué de presse, sur le vote aux municipales et la montée en puissance du Front national, dont il reconnaît qu’il est devenu "le premier parti ouvrier de France". "Le Parti communiste, quant à lui, continue inexorablement son déclin", constate-t-il. “Il existe aussi un racisme anti-France et anti-Blancs”

    Le maire honoraire de Vénissieux, comme il aime à se désigner, dépeint une situation explosive de la société française. "Nous sommes en pleine guerre civile larvée", expose-t-il, citant "ces salariés qui menacent de faire brûler leur usine", les Bonnets rouges, les militants de la Manif pour tous et les "enfants français de l’immigration" qui vivent dans des territoires où "les taux de chômage atteignent 40 à 50 %". André Gerin va cependant plus loin, stigmatisant "des communautarismes et l’immigration non régulée". Revenant sur les émeutes de 2005, il pointe "des territoires gangrenés par la drogue, où les mafias sont contrôlées par des fondamentalistes". [...]

    La suite sur Lyon Capitale

  • Le caractère idéologique et sectaire de l'Union européenne

    De Christophe Geffroy dans La Nef :

    "[...] Affirmer de façon aussi péremptoire qu’aucune autre voie n’est possible sur un sujet politique, par essence contingent, donc forcément ouvert à des options différentes, alors même que les résultats sont à ce point négatifs, révèle le caractère idéologique de cette « construction européenne » qui nous mène droit dans le mur. C’est ce caractère idéologique qui empêche nos élites d’envisager toute alternative et qui explique la tendance sectaire consistant à discréditer en vue d’éliminer l’opposition d’esprits pourtant aussi brillants que les leurs.

    Peut-on encore dire que nous aimons l’Europe, la civilisation qu’elle a façonnée, et que c’est précisément parce que nous l’aimons et essayons de la défendre que nous voulons arrêter cette Europe-là qui détruit tout ce qu’elle est fondamentalement ? [...]"

    Michel Janva

  • Valls : un gouvernement qui n’a plus de majorité, le forcing du premier ministre en échec

    Manuel Valls a tout fait pour passer en force son pacte de stabilité. Il a tout fait pour que la grogne de la gauche de la gauche de son propre parti ne se transforme en vote négatif ou en abstention. C’est un revers. Son premier revers politique.

    41députés socialistes se sont abstenus. Il en espérait moins de 30. Les écologistes, majoritairement, ont voté contre comme l’opposition, à deux exceptions près les centristes se retrouvant dans l’abstention. Le texte présenté imprudemment, par Manuel Valls, comme fondamental du redressement et du quinquennat n’a été adopté que par une majorité relative. Valls, à peine désigné, en ressort déjà affaibli.

    Ce mardi, l’Assemblée nationale a donc adopté le plan d’économies de 50 Mds d’euros, par 265 voix pour, 232 contre et 67 abstentions. Le nombre relativement important d’abstentionnistes au sein du Parti socialiste laisse prévoir de futurs débats difficiles. « Il y a une fissure dans la majorité », a constaté le chef de file de l’UMP Christian Jacob. « Trop d’abstentions mais clairement une majorité de gauche », a relativisé de son côté le patron du groupe PS, Bruno Le Roux. La majorité absolue à l’Assemblée se situe à 289. Avec 265 votes favorables, on en est loin et il y a 291 députés socialistes.

     

    Valls : un gouvernement qui n’a plus de majorité, le forcing du premier ministre en échecValls a donc un gouvernement qui sera toujours sur le fil et devra faire des concessions un coup aux centristes, un coup aux écologistes, un coup à la gauche du parti socialiste. Il a obtenu la majorité relative, ce qui est pour lui le pire vote possible car il n’est plus vraiment maitre du jeu. Notre république redevient une république parlementaire, c’est tout l’exécutif qui est affaibli et cela touche le président.

    Valls, ça ne marche pas…. Pas comme on l’espérait en tout cas. Le premier ministre a tout fait pour éviter ce vote de défiance. Il a fait des concessions, il a plaidé, il a tempêté… en vain. Valls a, semble-t-il, sous-estimé la haine que sa personne suscite à gauche. Le gouvernement sera encore plus fragile après les européennes. Le seul atout de Valls, c’est que les députés socialistes ou écologistes n’aient aucune envie de se retrouver devant leurs électeurs et donc ils éviteront sans doute de pousser le président à la dissolution. Mais rien n’est sûr.

    Le PS « social-démocrate » vers une nouvelle majorité

    Ce qui est évident maintenant c’est qu’il y a aujourd’hui deux PS. Un social démocrate ou social libéral et un, socialiste maintenu, comme le fut un temps le Psu de Michel Rocard (un premier ministre qui connut aussi une majorité relative et en souffrit beaucoup). Le PS qui suit Valls est en passe de constituer une nouvelle majorité avec comme force d’appoint les centristes et des écologistes. Mais les centristes dépendent, pour leurs sièges de députés, du vote de la droite (ce n’est pas Bayrou qui dira le contraire) et les écolos souvent de celui de la gauche du Ps et de la gauche de la gauche.

    On avait prévu un éclatement de l’UMP entre modérés et droitiers, ce qui est toujours d’actualité, mais il y eut de fait un éclatement, lors du vote de mardi, au sein de la gauche et au sein du PS. C’est pourquoi Hollande ne voulait pas de Manuel Valls et qu’il a tenté de trouver une autre solution jusqu’au dernier moment. On lui a imposé, faute d’alternative, un homme qui a du caractère mais qui n’est pas un homme de consensus. Il vient de connaitre sa première fracture.

    Aujourd’hui, le premier ministre n’a plus de majorité stable…. Ce n’est pas de bon augure pour l’avenir d’un gouvernement qui se voulait avant tout fort et dominant. Il a péché par orgueil en transformant un simple vote de confirmation d’un plan déjà présenté lors de l’investiture, en vote de confiance renouvelée. Il a mis la barre trop haute, forte de sa certitude de convaincre. Il devra la jouer plus modeste… mais le peut-il ? Et puis il n’a pas été mis à Matignon pour ça. Ou ça passe ou ça casse…. Ça n’a pas cassé mais ça n’a pas vraiment passé.

    Raoul Fougax

    Source : Metamag.

  • Contre leur « despotisme éclairé », un 1er mai de résistance nationale, populaire et sociale !

    Si cette année les syndicats et autres jaunes du mondialisme ont défilé,  selon la formule consacrée, en ordre dispersé,  c’est en rangs serrés que les militants nationaux, sensiblement plus nombreux que l’année dernière, ont fait le déplacement pour battre le pavé parisien, en  hommage à  Jeanne d’Arc, sainte et héroïne nationale,  et en l’honneur des travailleurs Français .  Bleu , blanc rouge, la France aux Français!, Marine présidente!,  On est chez nous!,  Ni droite ni gauche, Front National!,   les 20 000 frontistes (5300 selon le ministère de l’Intérieur…) présents ont donné de la voix!  Un  cortège qui ,  en toute logique , mettait  en avant les nouveaux maires FN, placés juste derrière Marine Le Pen, les membres du Bureau exécutif, nos députés dont Bruno Gollnisch. Une célébration  de  Jeanne,  figure tutélaire du nationalisme français, de la résistance à l’oppression  et  à l’invasion, qui prend toute sa résonance à trois semaines d’une élection où nos compatriotes devront adresser un Non Franc et massif à l’euromondialisme, au moloch  bruxellois, en  envoyant  dans l’hémicycle des  élus patriotes pour les défendre.

    Ce 1er mai se déroula sans autre incident qu’une pluie battante lors du discours de Marine place de l’Opéra , dont les premières gouttes se firent sentir lors de l’hommage à Jeannerendu par Jean-Marie Le Pen à la tribune,  et  par  les quelques tentatives de perturbation du défilé  par des membres du groupuscule extrémiste Femen. Les amies de Caroline Fourest,  rapidement évacuées,  ont tout juste eu le temps de tomber le haut  en   beuglant  sans grande imagination contre l’union  fasciste, l’épidémie fasciste en Europe. En fait d’épidémiequel drôle d’insecte avait donc piqué l’une d’elles, qui se faisant passer pour une sympathisante FN, s’est approchée de Bruno Gollnisch, au prétexte de vouloir prendre une photo avec lui, avant de brailler et de se dépoitrailler?

    Un happening pris avec le recul qui s’impose par Bruno: « J’ai trouvé ça très drôle ! Moi j’étais très content, surtout que c’était une jeune femme plutôt plantureuse. On a même gardé son chemisier en souvenir!»; « je ne suis plus habitué à ce qu’une jeune femme se jette sur moi et enlève le haut, voire le bas. […] Je n’étais pas du tout gêné, je trouvais qu’elle avait une plastique agréable!».

    Bruno Gollnisch interrogé par BFM TVSur un mode plus sérieux Bruno Gollnisch s’est étonné au micro de BFMTV  de la mansuétude dont  jouissent ces extrémistes de la part des pouvoirs publics:  «Je sais que ce sont des provocatrices, en majorité étrangères d’ailleurs. Je m’étonne qu’elles soient toujours tolérées sur le territoire national». «En ce qui nous concerne, les Ukrainiennes seraient renvoyées en Ukraine, je crois que c’est le cas d’un certain nombre d’entre elles»,  notamment   leur cheftaine,  Inna Shevchenko.

    Autant dire que ces dernières ne sont pas les mieux à même de comprendre  le programme, les valeurs  dont le FN est porteur depuis sa création, la  vocation de l’opposition nationale  àrassembler les Français par delà les partis dits (par antiphrase)  traditionnels,  la nécessité d’en finir avec le jeu stérile du balancier  gauche-droite.

    Il est plus étonnant qu’un   spécialiste du FN  comme l’universitaire Sylvain Crépon, feigne (?) encore   de ne pas le  comprendre.  Il notait hier, interrogé  sur  le site du Figaro,  que «le FN a toujours su manier des symboles contradictoiresLa figure de Jean Jaurès par exemple a été mobilisée par le FN bien avant Nicolas Sarkozy. Et durant la campagne de 2007, Jean-Marie Le Pen n’hésite pas à évoquer la bataille de Valmy. Le FN a toujours eu la volonté de brouiller les repères pour mieux parler à un électorat qui traditionnellement n’est pas le sien».

    Non M. Crépon,  le FN a toujours eu la volonté de s’adresser à tous  les Français,  à l’ensemble des catégories, quitte à convoquer  en effet  des figures symboliques  de notre passé. Il ne s’agit certainement pas pour le FN de brouiller les repères. Il s’agit au contraire  de les clarifier  sainement  en rendant  visible le vrai clivage politique  des dernières décennies.  Entre  d’un côté les défenseurs des identités et des souverainetés, et de l’autre  les partisans du repli, d’une France rabougrie,  moisie,   qui jugent  nations et peuples enracinés comme   relevant de  concepts dépassés. Pour eux, des vestiges à abattre , à sacrifier sur l’autel de l’ultra libre échangisme généralisé, de  la soumission  à des superstructures  supranationales,  à une idéologie  internationaliste plus ou moins  teintée d’un trouble messianisme. Il revient au FN le grand mérite  d’avoir rendu perceptible cette vraie ligne de fracture là. 

    Marine a d’ailleurs rappelé hier  lors de son discours -consultable dans son intégralité sur le site du FN-  qu’ «Il y a des enjeux fondamentaux qui sont en train de se jouer, nous sommes en train de perdre notre liberté, notre sécurité, notre prospérité. Il s’agit de les reprendre et ça se passera le 25 mai lors des élections européennes!».

    Ne nous y trompons pas précise Bruno Gollnisch, la présidente du FN et  ses dirigeants  ne dramatisent  pas les  enjeux  de manière outrancière mais les exposent dans leur cruelle réalité. Sur France Culture, le 5 novembre 2011, Ana Navarro-Pédro, correspondante à Paris pour l’hebdomadaire portugais Visão relatait  des confidences qui lui avaient été faites: «Dans les élites européennes et depuis longtemps, vous pouvez entendre dire qu’il faudra y aller pour créer une Europe unie, peut-être une Europe fédérale si c’est le but ultime (…), j’ai entendu ça de la bouche de plusieurs responsables européens en privé, peut-être faudra-t-il y aller par une sorte de despotisme éclairé.»

     Président du cercle de réflexions( think tank)  Notre Europe,  l’ultra bruxellois, Tommaso Padoa-Schioppa, économiste italien, ex ministre de l’Économie et des Finances du gouvernement Romano Prodi en 2006, ancien  membre du directoire de la Banque centrale européenne, l’écrivait noir sur blanc dans un article publié en 1999 ( Les enseignements de l’aventure européenne), dans la revue Commentaires. «L’Europe de procède pas d’un mouvement démocratique avouait-il. Elle s’est faite en suivant une méthode que l’on pourrait définir du terme de  despotisme éclairé». 

    Ce despotisme  nous le combattrons de toutes nos forces,  sans esprit de recul,  au nom des sacrifices consentis par nos ancêtres pour le maintien de  nos libertés, pour la prospérité, l’identité, la souveraineté des générations futures, pour la France et les Français d’abord !

    http://gollnisch.com/2014/05/02/1-mai-resistance-nationale-populaire-sociale/

  • Le lobby LGBT s'invente ses "70 000 fusillés"

    Lu sur Infos Bordeaux :

    "La mairie de Bordeaux, dans sa course effrénée aux revendications du lobby homosexuel, a pour la première fois accepté d’honorer les « déportés homosexuels » lors de la cérémonie du souvenir. Pour Julien Pellet, du « Mémorial de la Déportation Homosexuelle » (MDH), il s’agit de rendre hommage aux « 70.000 homosexuels qui sont morts dans les camps nazis ». Le problème pour cet ancien secrétaire de l’Association Lesbian & Gay Pride Bordeaux, c’est que l’histoire semble plus complexe.

    Selon l’ouvrage écrit par plusieurs historiens « La déportation pour motif d’homosexualité en France. Débats d’histoire et enjeux de mémoire », il apparaît que le nombre de déportés français pour motif d’homosexualité n’était que 62, dont aucun originaire de Bordeaux ! Cet ouvrage est même contesté par Serge Klarsfeld, avocat de la cause des déportés en France selon lequel « de France, il n’y a pas eu de déportation d’homosexuels (…) Les personnes homosexuelles qui ont pu être arrêtées en France ne l’ont pas été en raison de leur homosexualité ».

    Pourtant, selon le militant homosexuel Julien Pellet, « continuer à ignorer ce fait historique constituerait de l’homophobie » !"

    Le lobby LGBT a du prendre ses méthodes chez les communistes. Déjà, à la Libération, le PCF se décrivait comme le « Parti des 75 000 fusillés », chiffre délirant puisque les historiens estiment à 25 000 le nombre de fusillés, déportés en France, toutes tendances politiques confondues. Et commes les communistes qui traitent leurs opposants de fascistes, le lobby LGBT accuse ses opposants d'homophobie. Mêmes méthodes totalitaires.

    Michel Janva

  • Le fossé entre riches et pauvres n’a jamais été aussi grand :

    Jamais le monde n’a produit autant de richesses qu’à l’heure actuelle. Si cette richesse était répartie de manière égale entre tous et partout dans le monde, une famille avec trois enfants disposerait d’un revenu de 2.870 euros par mois et d’un patrimoine (épargne, valeur du logement…) de 125.000 euros.

    Nous parlons bien ici de tous les gens sur la planète : Africains, Asiatiques, Européens, Américains, etc. 2.870 euros par mois et un patrimoine de 125.000 euros, voilà qui est étonnamment élevé. Ce n’est certes pas assez pour vivre dans le luxe, mais bien suffisant pour que tous les êtres humains disposent d’un logement confortable, d’électricité, d’eau potable et de sanitaires, également via des méthodes écologiques.

    Il y a donc assez pour que tout le monde puisse mener une vie plus que décente. Et, pourtant, dans le monde, un être humain sur trois ne dispose pas de dispositif sanitaire de base, et un sur quatre n’a pas accès à l’électricité. Un sur sept vit dans un bidonville, un sur huit a faim et un sur neuf n’a pas accès à l’eau potable.[1] Autre manière d’expliquer les choses : avec une répartition égale de la richesse, tout le monde disposerait de 23 dollars par jour. Et, pourtant, 2,4 milliards de gens doivent vivre avec moins de 2 dollars par jour et 1,2 milliard même avec moins de 1,25 dollar.[2]

    Le problème n’est donc pas qu’il n’y a pas assez de richesse, mais que celle-ci est répartie de manière scandaleusement inégale. Aujourd’hui, 85 personnes possèdent autant que 3,6 milliards de gens ensemble.[3] Le 1% le plus riche possède près de la moitié de toute la richesse du monde alors que 70% les plus pauvres en possèdent 3%. Les très riches possèdent chacun une fortune moyenne d’1,6 million de dollars, soit 700 fois plus que la plus grande partie de la population mondiale.[4]

    Un bon 32.000 milliards de dollars sont à l’abri dans les paradis fiscaux.[5] C’est 130 fois plus que ce qui est annuellement nécessaire pour atteindre les objectifs du millénaire pour le développement (OMD) des Nations unies et éradiquer la pauvreté la plus forte dans le monde. Jamais auparavant le contraste entre ce que l’économie mondiale a à offrir et ce qu’elle donne effectivement pour répondre aux besoins de base n’avait été aussi grand, aussi criant qu’à l’heure actuelle.

    Prospère Belgique

    En Belgique, ou j’habite, le revenu moyen disponible pour une famille avec deux enfants est de 8.000 euros par mois, et le patrimoine moyen d’une telle famille est un petit 800.000 euros.[6] Des chiffres qui paraissent également étonnamment élevés mais, à nouveau, il s’agit de moyennes qui cachent une répartition extrêmement inégale.

    D’un côté, le 1% des Belges les plus riches possèdent 40 fois autant que le Belge moyen. Les dix familles les plus riches de notre pays disposent ensemble d’un patrimoine de 42 milliards d’euros, environ autant que les 2 millions de Belges les plus pauvres. Le patrimoine des familles De Spoelberch, De Mévius et Vandamme correspond exactement au budget total de l’assurance maladie en 2012.[7]

    De l’autre côté, 1 Belge sur 5 court le risque de tomber dans la pauvreté ou dans l’exclusion sociale.[8] Une famille sur 5 avec un bas revenu doit reporter des soins médicaux pour des raisons financières.[9] Et il n’est pas du tout rare que des gens doivent travailler à un rythme inhumain pour à peine 1.300 euros par mois. Au vu de la haute prospérité de la richesse de notre pays, c’est inacceptable.

    Le fossé entre riches et pauvres en Belgique n’a jamais été aussi grand, et il continue de se creuser. Les dernières vingt années, les revenus des 30% les plus pauvres ont baissé de 10% alors que le pourcent le plus riche a vu son revenu augmenter de 30%.[10] Durant cette période, le nombre de pauvres a doublé.[11] C’est la conséquence de deux éléments : d’abord, les allocations et salaires ont été gelés ou augmentent moins vite que la prospérité ; ensuite, le capital bénéficie de toujours plus d’avantages fiscaux. Ces dernières trente années, la part salariale dans le PNB (la richesse nationale) a baissé de 67 à 62%, alors que la part du capital a presque doublé, passant de 6 à 10%.[12]

    Pas la crise pour tout le monde

    C’est la crise qui est ici le grand malfaiteur. Dans le capitalisme, une crise revient à un grand nettoyage brutal et chaotique de l’économie. La facture est invariablement imposée aux travailleurs et aux plus faibles de la société. En d’autres termes, une crise économique est un excellent moyen pour organiser un transfert du travail au capital, des pauvres vers les riches. Les réductions des salaires dans les années 1980 en sont un bon exemple. Si, aujourd’hui, les salaires constituaient une part aussi grande du PIB qu’en 1981, chaque travailleur gagnerait environ 950 euros de plus par mois.[13]

    Le krach financier de 2008 est la répétition du même phénomène. Rien qu’en Europe, 4 millions d’emplois ont disparu à cause de la crise.[14] Dans le monde, 64 millions de gens ont été poussés dans l’extrême pauvreté.[15] Dans presque tous les pays européens, le fossé entre riches et pauvres a augmenté, et même particulièrement fort en Irlande et en Espagne.[16] Actuellement, l’Europe compte 120 millions de pauvres, et 100 à 150 millions de personnes vivent sur le fil du rasoir. Il s’agit donc au total de 43 à 53% de la population ! En outre, avoir un emploi n’est plus suffisant. En Europe, une personne qui travaille sur 10 vit aujourd’hui sous le seuil de pauvreté.[17]

    Surtout dans les pays périphériques, la politique d’économies menée depuis 2008 a causé de véritables ravages. Les revenus moyens n’ont pas non plus été épargnés. En Italie, le pouvoir d’achat a baissé de 12%, en Espagne et en Grande-Bretagne (!), de 22%, et en Grèce, même de 33%.[18] Au Portugal, les salaires ont baissé de 12% ;[19] en Grèce, les salaires des fonctionnaires ont même dégringolé de 35%.[20] Aujourd’hui, 31% des Grecs vivent sous le seuil de pauvreté et 27% risquent d’y tomber.[21] En Espagne, la pauvreté pourra atteindre 40% d’ici 2022.[22]

    En Belgique aussi, la pauvreté continue à augmenter. Aujourd’hui, dans ce pays prospère, 24.000 personnes ont besoin de l’aide alimentaire de la Croix-Rouge.[23] Certes, le rythme de cette augmentation a été moins rapide que dans les pays périphériques, parce que nous sommes restés 541 jours sans gouvernement et que des économies n’ont pu être décidées durant cette période. Deuxièmement, chez nous, les syndicats sont plus forts que dans la plupart des pays voisins.

    Pour les super-riches, la crise a en tout cas été une bénédiction. Jamais auparavant il n’y a eu autant de super-riches (fortune de plus de 22 millions d’euros) dans le monde. En Europe, 4.500 ont rejoint la liste, en Belgique, 60.[24] Les « individus très riches » (high-net-worth individual, avec des moyens d’investissements de plus d’un million de dollars) ont vu leur richesse croître d’au moins 41% depuis 2008.[25] Clairement, ce n’est pas la crise pour tout le monde.

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