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Une proche de Christiane Taubira insulte Philippe Bilger sur Twitter
L’éminent Philippe Bilger a subi, ce week-end, les attaques haineuses d’une collaboratrice de Christiane Taubira. Sihem Souid, chargée de mission au service de l’accès au droit et à l’aide des victimes pour le ministère de la Justice, et par ailleurs ancienne responsable de la communication au sein du mouvement La Gauche forte, s’est acharnée avec une rage hors de propos contre son aîné sur les réseaux sociaux.
Bien que présentant un curriculum vitae modeste (et inadapté à ses fonctions), la demoiselle a cru bon tancer un homme de la qualité de monsieur Bilger de la plus basse des manières. Alors que les deux se disputaient, Sihem Souid, coincée par les arguments de son contradicteur, n’a pu se retenir de l’attaquer avec une haine inqualifiable, en publiant ce tweet indécent : « La chancellerie n’a pas de leçon à recevoir d’un réac tel que vous et de surcroît fils de collabo. » Une telle insulte ad hominem relève de ce que le philosophe allemand Arthur Schopenhauer a conceptualisé comme la dialectique « éristique ». Confrontée à des arguments intellectuels qui la dépassait, Sihem Souid a renvoyé Philippe Bilger à un élément de son histoire familiale (faux et décontextualisé par ailleurs).
Il est amusant de constater que ce jeune phénomène médiatique (elle a publié un livre autobiographique intitulé « Omerta dans la police » avec l’aide d’un nègre) a utilisé un argument déterministe supposant une transmission intergénérationnelle de certains traits de caractères.
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Passé Présent N°16
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L’IFP : dix ans d’efforts pour donner une relève de conviction
Fondé en 2004, l’Institut de Formation Politique a franchi le cap des dix ans :
"725 auditeurs, 250 intervenants, 72 séminaires, 62 Lundis de l’IFP : depuis dix ans, l’Institut de Formation Politique s’est démené pour résoudre le problème de l’éducation des dirigeants politiques.
« Alors que notre pays traverse une crise politique profonde, à la fois morale et économique, l’IFP a fait le choix de préparer la relève, » explique Alexandre Pesey, Directeur et membre fondateur de l’Institut. « Nous avons l’ambition d’identifier, recruter et former les jeunes gens courageux, désireux de servir leur pays. Nos auditeurs sont attachés aux principes de primauté de la personne, de liberté et de responsabilité. C’est par eux que le renouveau adviendra ».
Les formations de l’IFP permettent aux étudiants de renforcer leurs convictions et d’acquérir, auprès d’intervenants de qualité, les méthodes de base d’une action politique efficace. Entre deux séminaires, le réseau de l’Institut favorise l’engagement et l’action dans la Cité, que ce soit dans la vie associative ou en politique. Les premiers résultats se font sentir. Grâce à l’IFP, des centaines d’étudiants sortent de l’isolement et passent à l’action. Depuis maintenant dix ans, nos auditeurs s’engagent dans leurs Universités. Aujourd’hui, plusieurs d’entre eux ont percé dans les médias ou conseillent les élus.
Plus de 250 auditeurs, formateurs et amis de l’Institut se sont retrouvés vendredi 13 juin 2014 à l’hôtel Dosne-Thiers, à Paris pour fêter ce cap.
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Les Sentinelles se mobilisent pour les dates-clé du mouvement
Hier lundi, les Sentinelles ont voulu commémorer l’arrestation, il y a tout juste un an, de Nicolas, ce jeune opposant au mariage gay, qui après 48 heures de garde-à-vue sera jugé en comparution immédiate et condamné à deux mois de prison ferme avant d’être libéré en appel 20 jours plus tard. Sa condamnation avait suscité l’apparition de Veilleurs Debout, devenus quelques jours plus tard, le 23, les Sentinelles.Elles étaient mobilisées aussi contre la loi Famille de retour à l’Assemblée Nationale mais son examen a été suspendu et reporté à plus tard. C’était sans compter le énième rebondissement dans l’affaire des 700000 pétitions adressées au CESE qui avaient été jugées irrecevables. Suite à un recours, le rapporteur public a émis hier un avis contraire. Le tribunal administratif rendra sa décision lundi 30 juin. En cas de réponse positive, le CESE devra étudier la pétition.
Les Sentinelles étaient une vingtaine hier vers 21h, place Vendôme. On pouvait en compter trente devant l’Assemblée Nationale mais il y en a eu aussi devant le Palais de Justice dans l’après-midi et à Nantes. Les Sentinelles comptent bien mobiliser aussi dans une semaine, le 23, pour l’anniversaire de la constitution du mouvement.
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Europe : pourquoi Angela Merkel n'acceptera pas de modifier le calcul des déficits
Le vice-chancelier allemand (SPD) Sigmar Gabriel a défendu l'idée d'un changement de calcul des déficits publics en Europe. Une proposition qui devrait rester lettre morte.
Pour certains, c'était le message que toute l'Europe attendait. Le vice-chancelier allemand, ministre de l'Economie, Sigmar Gabriel s'est ouvertement, lundi, déclaré favorable à un changement de mode de calcul des déficits publics dans le cadre du pacte de stabilité, en excluant « le coût des réformes structurelles » afin d'accorder plus de temps aux pays qui, précisément, mettent en œuvre ces réformes. Le numéro deux du gouvernement allemand vient donc à l'aide de la France et promeut des règles qui permettraient à l'Europe d'échapper au phénomène de japonisation dans laquelle elle s'enfonce inexorablement. Mais il faut se garder de tirer trop hâtivement des conclusions et y voir une inflexion à venir de la politique allemande.
Les Sociaux-démocrates très discrets jusqu'ici sur l'Europe
Jusqu'ici, les Sociaux-démocrates allemands s'étaient montrés particulièrement discrets sur la politique européenne de l'Allemagne. Depuis la constitution du nouveau gouvernement de « grande coalition », ils s'étaient concentrés principalement sur les questions de politique intérieure, particulièrement sur le salaire minimum. Dans le « contrat de coalition » signé avec la CDU et la CSU, la SPD avait, du reste, abandonné ouvertement la plupart de ses positions européennes défendues durant la campagne électorale. C'était le prix des concessions obtenus par ailleurs. Pourquoi alors cette proposition qui, comme le rappelle l'éditorial passablement agacé de la Frankfurter Allgemeine Zeitung de ce mardi, « ruinerait ce que la chancelière avait péniblement bâti durant la crise de la zone euro, autrement dit un durcissement du pacte de stabilité » ?
Une SPD qui se sent plus fort
La réponse est encore sans doute à chercher dans la politique intérieure allemande. La SPD a plutôt le vent en poupe ces temps-ci, même si c'est une brise modérée. Certes, les sondages fédéraux sont peu favorables (23 % des intentions de vote pour le dernier d'entre eux), mais plusieurs faits sont plus positifs. Le résultat de la SPD aux européennes (27,5 %), sans doute dopé par la présence de Martin Schulz comme candidat à la présidence de la commission et par l'abstention, a été ressenti comme une victoire, car même s'il est loin des scores historiques du parti, c'est une progression par rapport aux dernières européennes (où les 20 % obtenus représentaient un niveau historiquement faible) et par rapport aux élections fédérales de septembre (25 %). Surtout, les Sociaux-démocrates ont transformé l'essai ce dimanche en remportant quelques succès notables lors des élections municipales en Rhénanie du Nord Westphalie. La mairie de Düsseldorf, notamment, un bastion CDU, est tombée dans leur escarcelle. La SPD se sent donc en position de force.
L'abandon partiel et progressif du « schrödérisme »
Sigmar Gabriel considère que ce qui permet à la SPD de progresser, c'est précisément l'abandon progressif du « schrödérisme. » Sous son impulsion, le parti a clairement rompu avec certaines « réformes » de l'ancien chancelier. Le salaire minimum est une réponse à la précarisation et à la modération salariale introduite par l'agenda 2010. De même, la SPD a défendu une réforme du système des retraites qui permet à certains salariés de toucher leur pension dès 63 ans, ce qui est un accroc direct dans la réforme de 2007 mise en place par la SPD et qui repoussait l'âge de départ à la retraite jusqu'à 67 ans à partir de 2030. Et tout ceci n'a pas nuit, loin de là, aux scores de la SPD : c'est un élément important pour Sigmar Gabriel qui a toujours défendu cette politique de distanciation vis-à-vis de Gerhard Schröder, mais qui devait compter avec des résistances internes. Mais le vice-chancelier sait que les mauvais scores de la SPD depuis 2002 s'expliquent d'abord par un rejet par une partie de sa base des réformes de l'ancien chancelier.
Le « nein » de la chancelière
On comprend alors mieux la volonté de Sigmar Gabriel de pousser davantage son avantage en lançant ce débat sur les déficits. Mais la SPD peut-elle pour autant infléchir la politique européenne du gouvernement allemand ? Pour le moment, Angela Merkel et son très orthodoxe ministre fédéral des Finances Wolfgang Schäuble ont toujours rejeté toute modification des règles de calcul du déficit. Il est peu probable qu'ils évoluent sur ce point.
La pression d'AfD
Car la chancelière est soumise à la pression importante qu'exerce le parti eurosceptique Alternative für Deutschland sur la CDU. Avec ses 7 % aux européennes, ce parti est devenu l'obsession de l'aile droite du parti d'Angela Merkel. La très influente députée CDU Erika Steinbach s'est prononcée pour une coopération avec AfD et un responsable local du Brandebourg a annoncé avoir passé un accord avec les Eurosceptiques. L'idée qui se cache derrière cette coopération est simple : la disparition du parti libéral FDP de la scène politique allemande condamne la CDU à gouverner avec la SPD ou les Verts, autrement dit avec la gauche. Il faut donc trouver un nouvel allié à droite. Et AfD est la seule possibilité.
Angela Merkel ne peut assouplir sa position européenne
Angela Merkel ne veut évidemment pas de cette alliance qui devrait l'amener à compromettre toute sa politique européenne fondée sur la sauvegarde de la zone euro. Elle doit donc apaiser cette grogne et briser toute tentative de débat sur ce point au sein de la CDU. Pour cette raison, il ne lui est pas possible de donner l'impression de baisser la garde sur la question des déficits en zone euro. Accepter la proposition de Sigmar Gabriel reviendrait à créer un appel d'air en faveur d'AfD non seulement au sein des cadres de la CDU, mais aussi au sein d'une certaine partie de l'électorat CDU. L'éditorial assez violent de la FAZ de ce lundi accusant la SPD de ne connaître que « les dettes comme moyen de créer la croissance » montre que l'heure n'est pas encore à l'apaisement sur ce front outre-Rhin.
Or, AfD, malgré ses difficultés internes, dispose désormais, grâce à son alliance au niveau européen avec les Tories, d'une image beaucoup moins sulfureuse. Il n'est plus possible de jeter l'anathème sur ce parti en le qualifiant « d'extrême-droite. » Il devient donc une option pour l'électorat conservateur allemand. Et dans les sondages, il est désormais donné au-delà des 5 % dans les sondages sur une future élection fédérale. Le dernier, réalisé le 11 juin par l'institut Forsa, lui attribue même 8 % des intentions de vote, ce qui poserait un vrai problème à la CDU.
La polémique autour de la question du droit de vote de la Bundesbank au sein du conseil des gouverneurs de la BCE qui enflamme la presse allemande montre combien la question européenne est encore sensible outre-Rhin. Angela Merkel, qui ne veut pas ouvrir la boîte de Pandore d'une renégociation du statut de la BCE, ne peut encore se permettre de jeter de l'huile sur le feu en acceptant un assouplissement des règles de déficit en Europe, alors même qu'elle a fondé tout son discours depuis 2011 sur leur renforcement comme garantie de la « stabilité » de l'euro et de « l'argent des contribuables allemands. » Elle aurait alors bien du mal à justifier sa position devant son électorat conservateur.
Wolfgang Schäuble, plus puissant que Sigmar Gabriel
Aussi ne doit-on pas oublier que face à Sigmar Gabriel se trouve Wolfgang Schäuble qui, lui, ne cesse de pester contre la politique de la BCE et réclame même une rapide remontée de ses taux. Or, ce dernier est le vrai numéro deux du gouvernement. Dans la constitution fédérale, le ministre des Finances dispose d'une puissance inédite ailleurs : lui seul peut ainsi autoriser des dépenses exceptionnelles, même contre l'accord du chancelier (article 108). Plus concrètement, c'est lui qui dirige l'essentiel de la politique européenne par sa participation à l'Eurogroupe. Sans l'accord de Wolfgang Schäuble, le plus fidèle soutien à la politique européenne d'Angela Merkel, la proposition de Sigmar Gabriel restera lettre morte. Or, on voit mal Wolfgang Schäuble, qui est obsédé par la question de « l'aléa moral » autrement dit de cette idée selon laquelle tout adoucissement des règles provoque des excès chez les « mauvais élèves », accepter l'idée de son collègue.
Faire sentir la pression de la SPD à Angela Merkel
Sigmar Gabriel joue donc son jeu politique. Sa position n'est pas aisée. En charge d'un dossier brûlant et difficile (la transition énergétique), il sait aussi que la SPD n'est pas en position de force au sein du gouvernement et n'est que le partenaire « junior » d'Angela Merkel. Il doit donc utiliser tous les moyens possibles pour maintenir la pression sur la chancelière et lui montrer que, lui aussi, dispose d'un « pouvoir de nuisance. » Mais son influence sur la politique européenne demeure très limitée. Angela Merkel ne peut se permettre politiquement de donner à la SPD trop de gages sur ce dossier. François Hollande ne doit donc pas trop compter sur un assouplissement des règles de déficits.Romaric Godin La Tribune :: lien
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Le scandale des intermittents permanents : la preuve par Canal+
La plupart des producteurs de TV s’engraissent grâce au service public et aux intermittents indemnisés par l’UNEDIC.
En ce lundi après-midi, les intermittents du spectacle emmenés par la CGT campent sous les fenêtres du ministère de la Culture, attendant qu’Aurélie Filippetti, comme les héroïnes romantiques, apparaisse à son balcon.
Nourris au même lait que les cheminots, les « travailleurs-travailleuses » du spectacle tiennent en main une arme bien rodée : le chantage. Quand les uns refusent de faire rouler les trains, les autres sabordent les festivals.
Ceux-là dénoncent l’accord signé le 22 mars dernier par la CFDT, FO et le MEDEF, qui « plafonne les indemnités à 5.475 euros brut par mois » et « prévoit l’augmentation de deux points des cotisations sociales des intermittents, soit une perte de salaire net de 0,8 % », comme l’expliquait à l’époque Agnès Verdier-Molinié sur le site Atlantico.
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Louis-Ferdinand Céline - Entretien à Meudon 1/2
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Une armée peut reconstituer la cité
Il est tentant de vouloir esquisser les traits saillants de la nouvelle donne macro-stratégique qui pourrait surgir du chaos, celle-ci s’apparentant très probablement à une forme de darwinisme socio-politique. En d’autres termes, une situation où ceux qui sauront s’adapter non seulement survivront mais seront en mesure, ensuite, de reconstruire. Or le développement ne pourra se faire que sur la base d’organisations sociales cohérentes garantissent à leurs membres une certaine protection. Les recherches récentes en la matière montrent que l’ordre social précède l’essor des forces économiques et commerciales ; il le rend possible : « l’innovation, le progrès technique ou l’investissement sont davantage à considérer comme des manifestations que comme des causes du développement. Les causes ultimes de la croissance sont bien plus à rechercher dans les ‘institutions’ ». Max Weber le signalait déjà en présentant la compétence militaire des citoyens comme fondement du développement occidental, c’est-à-dire la préséance de groupes organisés pour l’autodéfense comme une des conditions de la naissance du capitalisme en Occident. A cet égard, la volonté de se battre pour « ses foyers » (pro aris et facis) a représenté de tout temps une motivation puissante, un catalyseur de force conduisant les individus à se rassembler et à s’organiser. Cette cause première est aussi source de valeurs, de comportements et, par conséquent, de culture. On retrouve ainsi les deux composantes de ce que Thierry de Montbrial qualifie d’unité active : « une unité active est un groupe humain dont les membres individuels sont liés : 1. par un système stable de pratiques, de références et de croyances, autrement dit une Culture... ; 2. par une Organisation, effective sur l’ensemble du groupe, et tendue vers des buts à la fois à l’intérieur et à l’extérieur ».
Dans un tel effort d’imagination prospective, trois paramètres sont à prendre en considération : les élites, les structures sociales et la culture dynamisant le tout.
En période de grande transformation historique, les nouvelles élites sortent généralement de « nulle part ». Cela signifie évidemment qu’elles apparaissent, comme par miracle, un peu comme des dieux descendus de l’Olympe. Cela veut dire, en revanche, qu’elles n’appartiennent pas à l’establishment ancien et à sa clientèle, qu’elles ne sont pas issues du moule des anciennes institutions : grandes écoles civiles ou militaires, partis politiques, clubs de renom. Les élites nouvelles n’ont ainsi pas d’attache particulière avec l’ancien monde ; elles ne lui sont pas redevables et ne sont pas non plus prisonnières d’une image médiatique. Elles sont donc libres de leurs décisions et de leurs choix et, en tant que telles, en mesure de s’adapter. De la sorte, elles répondent aux conditions du darwinisme présidant à l’avènement du monde nouveau. Relevons à cet égard que cette description correspond presque point pour point au profil des hommes d’affaires qui, après le choc et pétrolier de 1973, ont entrepris à Wall Street la liquidation du système fordiste et jeté les bases du nouveau capitalisme financier.
En ce qui concerne les structures sociales, l’appréciation est plus difficile. Contrairement aux nouvelles élites, leur recomposition est moins prévisible et peut prendre des formes très diverses. Néanmoins, compte tenu de la question des effondrements complexes, on peut conjecturer que les nouvelles formes d’organisation sociale devraient être plus simples, plus résilientes et de plus petite envergure. Car la complexité, la fragilité, l’instabilité et l’imprévisibilité des sociétés actuelles ne leur permettent plus de maîtriser leur fonctionnement, leurs processus et leur financement avec un minimum d’autonomie. Leur degré d’interdépendance tend à les paralyser complètement. L’exemple militaire est à cet égard très parlant : les armées conventionnelles contemporaines soumises à un contrôle hiérarchique compliqué et à des procédures lourdes sont presque systématiquement tenues en échec par des formes d’organisation militaire, certes moins sophistiquées et de moindre taille, mais contrôlant l’entier de leurs processus, de leur financement à leur engagement. Citons ainsi à titre d’exemple, le cas de ce chef de guerre somalien investissant la rançon des bateaux qu’il a piratés pour créer sa propre force militaire de plusieurs centaines de combattants équipés d’armes lourdes, à savoir les trois piliers d’une organisation militaire autonome – un surplus financier permettant d’acheter des armes et d’entretenir des soldats.
La culture apte à dynamiser ces petites structures autonomes et résilientes ainsi que ces élites sorties de « nulle part » pourrait être celle du pirate et des zones autonomes temporaires (TAZ). Ces dernières décennies, avec le phénomène du hacker, des mouvements punk et open source ainsi que de la philosophie do it yourself, la figure du pirate s’est largement répandue au point de devenir emblématique des sociétés post-industrielles, d’une nouvelle forme d’aventure post-étatique « en dehors » des hiérarchies et des grands ensembles. Elle a pour corollaire l’idée de TAZ qui lui est en quelque sorte complémentaire. La TAZ est une sorte de « campement nomade » réel ou virtuel, prenant corps dans les interstices d’une organisation pyramidale ou travaillant dans la marge d’erreur d’un système donné : à l’instar du mouvement coopératif acadien permettant à cette communauté d’échapper à la tutelle des grandes entreprises anglaises et de survivre à la crise de 1929, ou encore à l’image des sociétés de francs-tireurs de la Guerre de 1870 suppléant à la défaite de l’armée régulière et poursuivant la lutte contre les Prussiens. C’est dans ce sens que l’on peut tenter d’esquisser cette culture du nomadisme articulée autour de la figure du pirate et de l’idée de TAZ. C’est de cette conception de la liberté (de contournement plutôt que de confrontation), d’un tel état d’esprit (le salut vient des marges), de telles attitudes (agir dans la marge d’erreur du système) et associations d’idées (créer la culture, laisser faire le travail) que pourrait naître l’élément dynamique de la nouvelle donne stratégique, c’est-à-dire une volonté de découvrir de « nouveaux territoires », d’agir par soi-même hors des appareils complexes et des modèles dominants.
Bourgeois et paysans-miliciens, mouvement coopératif ou francs-tireurs, dans chaque cas on retrouve un noyau dur, un groupe doté d’une cohésion supérieure avec sa culture et son organisation propres, une unité active capable de recréer un ordre social minimal... un peu selon le principe grec, une armée peut reconstituer la cité.
Bernard Wicht, Une nouvelle guerre de Trente Ans
http://www.oragesdacier.info/2014/06/une-armee-peut-reconstituer-la-cite.html
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Conférence Dextra : La remigration, débat ouvert avec Laurent Ozon
Laurent Ozon, fondateur de Maison commune nous fait l'honneur d'intervenir à Dextra pour une conférence suivie d'un débat sur la remigration.
Nous vous attendons nombreux à cette dernière conférence de l'année en compagnie d'un conférencier qui nous promet un événement de grande qualité !
La conférence aura lieu au El Siete, 283 rue Saint Jacques, Paris Ve, à 19 h 30