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Hier, nous évoquions la charia en Grèce. Au Royaume-Uni, la charia peut également faire son apparition de façon insidieuse, en raison de la politique des “accommodements” qui institutionnalise un système juridique parallèle fondé sur la foi et les coutumes des immigrants. Au nom du multiculturalisme, le Royaume-Uni a développé la validation du communautarisme.La communauté pakistanaise du Royaume-Uni peut ainsi compter, au nom de l’antiracisme et de la lutte contre les discriminations, sur un système légal britannique qui s’adapte à ses pratiques religieuses et culturelles. Or les Pakistanais sont majoritairement musulmans et les jeunes générations de Pakistanais installés au Royaume-Uni affirment cette identité islamique et se réfèrent à la charia.Quelles sont les différences de traitement perceptibles ? Il y a, par exemple, la dispense accordée aux enfants de moins de quinze ans des familles pakistanaises concernant les cours d’éducation sexuelle dans les écoles publiques. Question logique : pourquoi faut-il être un parent musulman pour avoir le droit de ne pas envoyer ses enfants suivre de tels cours ? Ce droit devrait naturellement être conféré à n’importe quel parent.La règlementation britannique autorise également les élèves musulmans des écoles publiques à se référer à leurs propres usages concernant le sport, l’uniforme et la prière.Mais “l’accommodement” le plus significatif concerne la polygamie. Approuvée par le Coran et autorisée par le Pakistan, la polygamie est bien tolérée “de fait” au Royaume-Uni à la suite de l’immigration massive de populations musulmanes.Le plus hallucinant, c’est que c’est l’Archevêque de Canterbury qui, en février 2008, avait prôné l’adoption de certains éléments de la charia dans la législation britannique, soutenu dans cette folie par un ancien Lord Chief Justice qui affirma qu’autoriser les musulmans à choisir, dans certains cas, s’ils veulent être gouvernés par la charia, n’était pas en contradiction avec les lois britanniques.
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Ernst Jünger: "La Paix" du Guerrier
Que pensez-vous des nationalités?». Interrogé par ses traducteurs italiens MM Antonio Gnoli et Franco Volpi dans leur livre Les prochains Titans, paru chez Grasset en 1999, Ernst Jünger répondait: «Les nations sont à mon avis un phénomène de transition (...) Nous assistons à une lutte entre diadoques qui, tôt ou tard, débouchera sur l’Etat universel». Une opinion aujourd’hui corroborée par les faits, mais défendue par l’anarque de Wilflingen depuis 1941, alors qu’en pleine apogée des armées du IIIe Reich, et au cœur de Paris, Jünger écrivait son essai La Paix, qui devait tant influencer Rommel dans sa participation au complot du 20 juillet 1944.
«Ce n’est pas dans l’équilibre bourgeois, mais dans le tonnerre des apocalypses que renaissent les religions» (Walter Schubart, L’Europe et l’Ame de l’Occident ).
On avait failli l’oublier. Submergé par les rééditions chez Bourgois de ses premiers récits guerriers et la parution chez Grasset de son entretien-testament Les prochains Titans, et malgré sa présence à la Table Ronde en collection Vermillon depuis 1994, on avait failli oublier l’existence de La Paix. Pourtant ce petit essai, écrit par Ernst Jünger à l’Hôtel Majestic, en plein Paris occupé par une armée allemande dont il a lui-même revêtu l’uniforme feldgrau, «en somme dans le ventre du Léviathan» (E.J.), La Paix, en rupture avec ses précédents écrits, «peut être (dixit le résumé en quatrième de couverture) considéré comme une contribution théorique à l’attentat manqué de 1944 contre Hitler. La plupart des auteurs du complot trouvèrent la mort; Jünger fut l’un des rares à y échapper». Ironie du sort, il aura fallu en France la publication par Michalon en 1998 du livre La tentation allemande; ramassis hystérique, signé Yvonne Bollmann, de soi-disant preuves des prétentions gouvernementales allemandes à la restauration du Reich, quatrième du nom, pour qu’on redécouvre La Paix. Un phantasme germanophobe bien d’actualité, mais que n’aurait pas désavoué un Déroulède, et immédiatement confondu par F. G. Dreyfus dans Historia.
Que vient faire Jünger dans ce déballage d’inepties? Laissons Mme Bollmann nous le dire: «Un essai comme celui-ci, qui alors était dangereux et à écrire et à lire, peut très bien, aujourd’hui, donner l’impression que le vaincu veut donner une leçon de conduite aux vainqueurs» (E.J.). «Mais, lui rétorque-t-elle, il n’est que la caricature de l’"alliance pacifique", de la "fédération d’Etats libres" voulue par le philosophe. Ce traité illustre bien plutôt l’une des maximes de sophiste, qui guident, selon Kant, le pauvre savoir-faire d’une politique immorale: Fac et excusa - Agis d’abord et excuse-toi ensuite». Au contraire, la lecture posée de ce petit texte limpide, ruisselant de méditations fécondes, dévoile un Jünger européen, homo metaphysicus certes, mais inscrit dans les tumultes de son temps, auxquels il entrevoit peut-être des perspectives grandioses, la paix recouvrée. La Paix du guerrier bien sûr.
Jünger, «intellectuel dégagé»
Si vis pacem, para bellum. De l’acuité de la maxime romaine, Jünger est convaincu, qui lui a sacrifié ses années de jeunesse. Mais à présent que la guerre dégénère en une auto-reproduction du système capitaliste, Jünger, «intellectuel dégagé», pressent que des formes de la cessation des hostilités dépendra la régénérescence de la civilisation, ou sa mort. «Deux voies s’ouvrent aux peuples. L’une est celle de la haine et de la revanche; comment douter qu’elle conduise après un moment de lassitude, à un regain de lutte plus violente encore, pour s’achever dans la destruction générale? La vraie voie, par contre, mène à la civilisation. Les forces qui s’anéantissaient en s’opposant doivent s’unir pour un nouvel Ordre, pour une vie nouvelle. Là seulement se trouvent les sources de la paix véritable, de la richesse, de la sécurité, de la puissance». Il faut être, Mme Bollmann, bien mal intentionné, ou ignorant du personnage, pour prêter aux propos de Jünger des ambitions de «nazisme inversé». Poursuivons. Quel nouvel Ordre Jünger oppose-t-il dès 1941 à l’Ordre nouveau alors à son zénith?
«En d’autres termes, les anciennes frontières ont à céder devant des alliances nouvelles qui uniront les peuples en de nouveaux et plus vastes empires. C’est la seule voie par laquelle puisse se terminer, en équité, et avec profit pour chacun, cette querelle fratricide». Folle utopie, désir insatiable de justice et de fraternité, son incompréhension, ou sa fin de non-recevoir, des conséquences idéologiques est manifeste. «Mais en vérité la déclaration d’indépendance de l’Europe est un acte plus spirituel encore. Elle suppose que ce continent s’affranchisse de ses conceptions pétrifiées, de ses haines invétérées, faisant de la victoire un bienfait pour tous (...) Peu importe le vainqueur: au triomphe des armes il incombe une lourde responsabilité. La logique de la violence pure doit aller jusqu’au bout pour qu’apparaisse la logique supérieure de l’Alliance». Dos au mur, l’Allemagne nazie doit céder pour que rejaillisse l’Allemagne éternelle dont il est, avec Mann, Hesse et quelques autres, disséminés entre la Suisse et les Etats-Unis, l’ultime héritier. Restaurée dans son identité, donc fédérale, impériale, revenue de 1806, l’Allemagne préfigurera l’Europe qu’il appelle de ses vœux. Son premier devoir sera «moins de venger les victimes que de rétablir le droit, et surtout la notion de droit (...)
La volonté de justice doit être dirigée vers l’ordre, vers l’assainissement». Car rien n’est plus distant du droit international qui naîtra des procès de Nuremberg que l’idée jüngerienne du droit: «Or la main qui veut aider l’homme et le tirer de l’aveuglement, doit être elle-même pure de tout crime et de toute violence». «Aussi importe-t-il non seulement pour les vaincus, mais pour les vainqueurs, que la guerre se termine par des traités solides et durables, élaborés non par la passion, mais par la raison». Un appétit métaphysique que ne respecteront nullement les signataires du traité de Yalta. Et pour cause, le document entérinant un déplacement des puissances dominantes contraire aux aspirations formulées dans La Paix: «Or à considérer sans passion l’enjeu de cette guerre, on constate qu’elle soulève presque tous les problèmes qui agitent les hommes (...) La première est celle de l’espace, car il y a des puissances d’agression, ou totalitaires (...) Pour durer, la paix doit donc apaiser ce trouble d’une manière équitable. Encore faut-il que de telles exigences, fondées sur le droit naturel, soient satisfaites sur un plan supérieur, par des alliances, des traités, et non par des conquêtes».
«Car la matière nationale des peuples s’est consumée en d’ultimes sacrifices»
La mobilisation totale et L’état universel annonçaient la dissolution des états. Avec le conflit gigantesque qui s’abat sur le monde, les nations désormais sont promises à pareil destin. «Car la matière des peuples s’est consumée en d’ultimes sacrifices, impossibles à renouveler sous cette forme. Le bienfait de ce drame est qu’il ébranle les vieilles frontières et permet la réalisation de plans spirituels dépassant leurs cadres (...) Dans ce sens, aucune des nations ne sortira de la guerre telle qu’elle y est entrée. La guerre est la grande forge des peuples comme elle est celle des cœurs».
Déterminismes géopolitiques, libération des peuples de leurs entraves stato-nationales, et relativisation postmoderne des certitudes rationalistes sont les trois piliers qui soutiennent son Union Européenne, sa vision prophétique. Prophétique comme l’est son emphase; une emphase qui ne s’emporte jamais sur la vague de la facilité intellectuelle mais rebondit toujours sur une idée nouvelle. Une dialectique parfaite de maîtrise qui nous remémore que le théoricien lucide du totalitarisme technicien fut aussi l’interlocuteur privilégié de Heidegger.
«Et les nations qui naquirent alors des dynasties et des éclats de vieux royaumes sont aujourd’hui en demeure de fonder l’Empire. Les exemples abondent, d’ailleurs, d’Etats où s’amalgament les races, les langues, les peuples les plus divers: que l’on pense à la Suisse, aux Etats-Unis, à l’Union Soviétique, à l’Empire britannique. Ils ont cristallisé, dans leurs territoires, une grande somme d’expériences politiques: il n’est que d’y puiser. En fondant la nouvelle Europe, il s’agit de donner à un espace divisé par l’évolution historique, son unité géopolitique. Les écueils se trouvent dans l’ancienneté des traditions, et dans le particularisme des peuples».
Aussi, comment déborder l’obstacle? Par la constitution, si l’on se souvient de ce qui a été dit précédemment, mais un droit et une constitution de nature sacrale, et non plus seulement contractuelle. «La paix ne saurait se fonder uniquement sur la raison humaine. Simple contrat juridique conclu entre des hommes, elle ne sera durable que si elle représente en même temps un pacte sacré. Il n’est d’ailleurs pas d’autre moyen de remonter à la source la plus profonde du mal, issu du nihilisme».
Ni autoritaire ni libérale, puisque de leur arbitraire a découlé la guerre mondiale, la constitution doit délimiter strictement les attributions étatiques. Un état à dimension européenne donc, soucieux de «satisfaire à deux principes fondamentaux, unité et diversité», sans quoi l’alliance virera à la coercition, à l’indifférenciation mortifère. «Uni dans ses membres, le nouvel empire doit respecter les particularités de chacun».
L’homme nouveau, dépositaire et gardien de l’alliance
«La constitution européenne doit donc être assez habile pour faire la part de la culture et celle de la civilisation». Notons ici que Jünger opère à la manière de Thomas Mann une distinction entre la culture, qui concerne la sphère intérieure propre à tout homme, et la civilisation, qui la prolonge et l’éprouve dans l’action». «L’Etat, symbole suprême de la technique, rassemble les peuples sous son égide, mais ils y vivent dans la liberté. Alors l’histoire se poursuit en s’enrichissant de valeurs nouvelles. L’Europe peut devenir une patrie sans détruire pour autant les pays et les terres natales». L’homme nouveau pressenti par Jünger, dépositaire et gardien de l’alliance, n’est déjà plus la figure du Travailleur, ni encore tout à fait celle de l’anarque. C’est un être complet, étroitement relié aux forces telluriques et cosmiques. Organiciste et patriote, il se sait être la maillon d’une chaîne spatio-temporelle communément appelée communauté. Mystique aussi, l’homme de l’alliance est un moine-soldat pénétré de ses devoirs envers la Cité, serviteur de son Dieu. Croisé d’une ère nouvelle —petite et grande guerres saintes réunies—, sa paix intérieure découle de sa mission chevaleresque. «[c’est pourquoi] l’unité de l’occident, prenant corps pour la première fois depuis l’Empire de Charlemagne, ne saurait se borner à réunir les pays, les peuples et les cultures, mais elle doit aussi ressusciter dans l’Eglise (...) La véritable défaite du nihilisme, condition de la paix, n’est possible qu’avec l’aide de l’Eglise. De même que le loyalisme de l’homme, dans l’Etat nouveau, ne peut reposer sur son internationalisme, mais sur sa fidélité nationale, son éducation doit se fonder sur sa foi et non sur son indifférence. Il faut qu’il soit l’homme d’une patrie, dans l’espace et dans l’infini, dans le temps comme dans l’éternel. Et cette initiation à une vie qui embrasse la totalité de l’homme, doit se fonder sur une certitude supérieure à celle que l’Etat donne dans ses écoles et ses universités.»
Réconciliant science et théologie («la théologie, reine des sciences»), mythos et logos, comme Hesse avant lui dans Le jeu des perles de verre, Jünger insiste sur la nécessité de fonder une élite théologale de kshatriya pratiquant «le culte de l’Univers».
Car le message que nous délivre Jünger est celui-ci: vous ne sauverez l’Occident qu’en sauvant son âme, vous ne sauverez l’Occident qu’en le sauvant de lui-même.
Révolution conservatrice
Libre à chacun aujourd’hui de juger la justesse de son propos, son degré de prescience, les limites de son pacte. Reconnaissons-lui néanmoins, en des temps de cataclysmes, le courage rare, lui le guerrier, d’avoir su se réconcilier avec le monde et, plus encore, avec lui-même.
Et pour Mme Bollmann, qui, manifestement, par engagement antifasciste n’a pas poussé le vice jusqu’à lire l’introduction de La Paix, citons cette courte confession jüngerienne: «Mais un homme qui ne s’était jamais menti, ne connaissant de la passion que ses flammes, non le rayonnement noir de la haine et du ressentiment (...) Cet homme-salamandre, capable de se livrer aux bêtes et aux flammes sans laisser entamer en lui la part divine de l’homme, ne pouvait pas reconnaître dans l’Allemagne hitlérienne, fondée sur le désespoir des masses et la puissance surnaturelle du mensonge d’un névrosé, l’image de ses premières amours viriles».
Noblesse oblige.
notes
La Paix, Ernst Jünger, La Table Ronde, 1994.
Ernst Jünger aux faces multiples, Banine, L’Age d’Homme, 1989.
Les prochains Titans, Antonio Gnoli et Franco Volpi, Grasset, 1999.
La tentation allemande, Yvonne Bollmann, Michalon, 1998.
http://vouloir.hautetfort.com/archive/2014/09/19/ej-la-paix.html
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[Aix] Le Café Actualités d’Aix se demande : "Que faire ?"
Après avoir montré dans les réunions précédentes les aspects de la crise actuelle, le Café Actualités d’Aix-en-Provence va poser la question : "QUE FAIRE ?". Antoine de CRÉMIERS tentera d’y répondre
Mardi 4 novembre, de 18 h 45 à 20 h30 au Café "Le Festival", 1 cours Mirabeau.
Antoine de Crémiers, animateur du « café d’actualités », est conférencier, conseiller éditorial de la « Nouvelle Revue Universelle et collaborateur régulier ou occasionnel de diverse publications.
Le monde qui est aujourd’hui le nôtre, dont nous avons l’habitude de dire qu’il est « en crise » étrange euphémisme, qui vise à rassurer, n’est autre qu’un formidable basculement de civilisation dont nous sommes les spectateurs rageusement impuissants. Nous voilà contraints de reconsidérer nos « logiciels d’analyses, formatés par des siècles de Tradition et de Modernité, l’une et l’autre disparues corps et biens dans un même naufrage. Ce monde « immonde » se présente comme ectoplasme, protéiforme, insaisissable, qui inaugure une nouvelle cage de fer, celle du totalitarisme de la dissolution et d’un retour de la fatalité. Est-ce irréversible ? et n’aurions-nous donc que le choix entre la guerre civile et le meilleur des mondes ?
Terrible alternative ! qui mérite toute notre attention et notre réflexion.
Soyez présents.
http://www.actionfrancaise.net/craf/?Aix-Le-Cafe-Actualites-d-Aix-se
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Leur Europe, la notre
Zone de plus faible croissance au monde, économiquement non viable, mais maintenue au bord du gouffre par pure idéologie, la zone euro a-t-elle encore un avenir ? Le président de la Banque centrale européenne (BCE), le très mondialiste Mario Draghi, a exhorté vendredi les chefs d’Etat et de gouvernement de la zone euro à un effort commun. « En 2011-12, nous avons évité l’effondrement de la zone euro grâce à un effort commun. Nous devrions à nouveau nous atteler à agir en commun pour éviter une rechute en récession ». Pendant ce temps, en marge du Conseil européen à Bruxelles, le Premier ministre britannique de David Cameron a tapé du poing sur la table…soucieux de ne pas donner davantage de grain à moudre au courant eurosceptique qui ne cesse de prendre de l’ampleur outre-manche. Sommé par la Commission européenne, au titre de la révision technique des contributions nationales pour 2014, de verser, avant le 1er décembre, une contribution supplémentaire pouvant atteindre 2,1 milliards d’euros, M. Cameron s’est fâché tout rouge.
Boursier.com le souligne avec justesse, «cette rallonge émane d’une révision technique statistique à laquelle procèdent chaque année les instances européennes. Cette fois, le calcul intègre à la richesse des pays les activités illicites comme le trafic de drogue et la prostitution.» On arrête pas le progrès… « Je ne paierai pas cette addition le 1er décembre » a affirmé David Cameron… qui n’ a donc pas dit qui ne la paierait pas après cette date…
Le même jour Pierre Lellouche, député UMP de Paris, faisait mine de s’indigner sur France Info de la subordination de notre pays aux instances bruxelloises. Evoquant la lettre envoyée par les gauleiters bruxellois demandant des « précisions » sur le budget 2015 de la France, il a déclaré qu’il est « très fort de café» que la Commission européenne veuille« retoquer le budget » qui relève de la « souveraineté nationale.»
Le site du magazine Politis a eu beau jeu de noter que « les textes (traité, directives et règlements) qui autorisent cette immixtion dans nos débats budgétaires ne datent pas tous du quinquennat de François Hollande. Et tous ont été approuvé par les députés, sénateurs et députés européens membres de l’UMP, avec l’aval de Nicolas Sarkozy quand celui-ci était à la tête de l’État. ll est extrêmement improbable que Pierre Lellouche l’ignore, lui qui fut secrétaire d’État aux Affaires européennes dans le gouvernement Fillon II, du 23 juin 2009 au 13 novembre 2010 ».
« On épargnera à Pierre Lellouche poursuit cet article le rappel des votes au Parlement européen des directives et règlements du Six pack et du Two pack , ainsi que celui de la ratification du TSCG, qu’il a approuvé comme député. Les élus de l’UMP, comme la plupart de nos socialistes, ont tout avalé. De la même manière qu’ils ont adoubé les deux Commissions de Barroso, dont il déplore aujourd’hui qu’elles aient été lamentables , après que Nicolas Sarkozy eut soutenu ce dernier pour un second mandat ».
Dans une UE sous domination et au service de intérêts de Berlin, nous nous en faisions l’écho sur ce blog en septembre dernier, le voyage de Manuel Valls a fait figure de symbole. Il est allé humblement quémander à Angela Merkel un délai supplémentaire pour notre déficit public et des encouragements pour les réformes en cours.
Nous n’allons pas reprocher à l’Allemagne de défendre ses intérêts mais il s’agit de regretter l’incapacité de nos gouvernements à défendre les nôtres, alors que la crainte d’une hégémonie allemande sur cette Europe là ne date pas d’hier. Le juriste et politologue Maurice Duverger, ancien du PPF, décoré de la Francisque mais rapidement rallié au «camp du bien», s’inquiétait déjà dans «Le lièvre libéral et la tortue européenne » (1990) d’une Europe «dominée par la Pangermanie régnant sur l’espace vital que lui avait assigné les théoriciens du XIXème siècle ».
D’autres, supputant une souterraine continuité géopolitique économique allemande, ont d’ailleurs rappelé que les origines véritables de l’idée de Communauté économique européenne (Die europaïsche Wirtschafsgemeinschaft) a été faussement attribuée à Jean Monnet,ses disciples et ses suiveurs, mais qu’on l’a doit en réalité à Walther Funk, ministre de l’Economie du IIIe Reich.
Au-delà de l’hégémonique omnipotence allemande c’est bien la question du déficit démocratique de l’UE qui est posée. Le site Polemia a mis en ligne un article de Arnaud Dotézac, directeur des rédactions, market magazine (Genève) qui la résume parfaitement.
« La souveraineté des États membres est aspirée au bénéfice des institutions européennes par l’effet de suprématie absolue du droit européen. Le principe de suprématie des constitutions nationales, qui traduit normalement l’expression la plus haute des souverainetés populaires, s’est depuis longtemps laissé dissoudre dans un droit conçu et contrôlé par des experts, eux-mêmes irresponsables politiquement et protégés diplomatiquement. Au peuple souverain se sont substitués des fonctionnaires qui produisent ce droit n’émanant que d’eux-mêmes, générant un modèle autocratique au sens propre du terme. Les valeurs qui sous-tendent le projet européen sont issues d’une idéologie qui méprisait le modèle démocratique et d’une puissance étrangère (les Etats-Unis, NDLR) qui défendait ses propres intérêts stratégiques (…)».
Comme le notait plus largement déjà Michel Rocard en 1973 (!) dans « Le Marché commun contre l’Europe », « ce que l’on a appelé la construction européenne s’est faite en réalité…contre l’Europe, au profit de la libre entreprise, au profit par conséquent du capitalisme en général, quelle que soit sa nationalité, et plus encore au profit de celui qui n’en a pas.»
Nous l’avons souvent dit, ce projet européen transnational, le FN s’y oppose au nom de sa défense de l’Etat nation, d’une Europe des patries, de la libre-coopération. Mais ledit projet impérial aurait pu puiser sa justification dans une vision enracinée de notre civilisation européenne, en s’abreuvant à la source de son génie propre, dans le respect et la défense de l’identité commune des peuples de notre continent.
Or pour ses concepteurs, l’idée de l’unification européenne ne constitue pas une fin en elle-même, le sommet d’une hiérarchie de valeurs et d’identités héritées de l’histoire des peuples du vieux continent, elle est plutôt une marche vers le gouvernement mondial de l’humanité. Dans ses « Mémoires », Jean Monnet rappelle que la «Communauté (européenne, NDLR) elle-même n’est qu’une étape vers les formes d’organisation de demain ». Son acolyte Robert Schumann expliquait dans « Penser l’Europe » (1963), que l’idée d’Europe doit être «le mot d’ordre pour les jeunes générations désireuses de servir l’humanité enfin affranchie de la haine et de la peur, et qui réapprend la fraternité chrétienne».
Maurice Duverger cité plus haut, ne masquait pas ce message humaniste sous le vernis de la fraternité chrétienne sans frontières mais nous donnait à son tour une définition de ce qu’est l’Europe et sa mission, à savoir un simple relais d’une conscience planétaire, qui est largement partagée actuellement par les élus de gauche et de droite qui dominent le Parlement européen, les officines et la technostructure européistes. «Il y a une civilisation européenne écrivait-il, qui a enseigné les droits de l’homme et de la démocratie, valeurs supérieures à toutes les autres, et qui doivent l’emporter sur les cultures encore rétives à leur universalité.»
Cette réduction de la civilisation européenne au totalitarisme des droits de l’homme va de pair avec une Europe qui subordonne le politique à l’économique, qui se construit sur la dépouille des Etats souverains. La dérive de cette Europe là avait été parfaitement anticipée par Julien Freund dans «La fin de la Renaissance» (1980) : « on s’en prend aux nationalismes, sources de guerres intra-européennes qui auraient été, durant ce siècle (le XXe siècle, NDLR), des guerres civiles européennes. Mais en réalité c’est l’Etat qui est visé dans sa substance.»
Au plus fort du débat sur l’adhésion de la Turquie dans l’UE il y a dix ans, le refus de réaffirmer les racines helléno-chrétiennes de l’Europe, d’en faire un «club chrétien» comme le notait pour s’en offusquer le premier ministre Turc Erdogan et chez nous la quasi totalité du microcosme politico-médiatique, répondait bien sûr à un objectif.
Bruno Gollnisch le soulignait alors, «si l’Europe se définit par l’adhésion à des valeurs communes laïques qui sont celles en gros de l’individualisme libéral et des droits de l’homme , alors effectivement à ce compte il n’y a pas de raison de ne pas l’étendre jusqu’au Zaïre le jour où ce pays pratiquera la démocratie parlementaire ! C’est là qu’on voit bien, sans déformation et sans exagération, que dans l’esprit de ces gens là, l’Europe n’est qu’une espèce de plate-forme commune qui a vocation à s’entendre de plus en plus, dans laquelle, à condition de respecter une règle sacrée qui est celle de l’ouverture et du métissage, n’importe quel pays pourrait finir par entrer ». Alors non, décidemment non, leur Europe n’est pas la notre.
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3.000 ans d’idées politiques… à ne pas sortir de leur contexte !
Entretien avec Éric Branca
3000 ans d’idées politiques, vaste sujet… Vu de 2014, y a-t-il des choses ayant fondamentalement changé en la matière, ou en sommes-nous condamnés aux mêmes affrontements ?
C’est justement parce que tout change que j’ai voulu réagir contre la manière dont beaucoup de nos contemporains conçoivent la pensée politique des siècles passés. La culture ambiante conduit à tout juger avec les yeux de notre temps. De même qu’au XIXe siècle, il était illusoire de vouloir analyser la pensée politique de saint Thomas d’Aquin à l’aune des critères marxistes, de même est-il stupide, au XXIe siècle, de juger des idées politiques d’un Richelieu ou d’un Bossuet à partir des critères néo-libéraux d’un Milton Friedman qui estime, par exemple, que la société n’existe pas… Je serais très heureux si j’arrivais à remettre un peu de perspective dans la tête de jeunes générations qui sont sorties de l’école, et même parfois de l’enseignement supérieur, sans posséder de repères très clairs, et parfois sans repères du tout, sur ce qu’il est convenu d’appeler l’histoire des idées.
Pourquoi n’ont-ils pas ou plus de repères ? Parce qu’on ne leur apprend plus l’histoire de manière chronologique – la chronologie est même devenue un gros mot dans l’enseignement actuel. Or, quand on n’apprend plus la chronologie, on se met en position de ne plus raisonner logiquement.Chronos + logos : le temps et la raison. Ou, si l’on préfère, le temps éclairé par la logique… Le pire des écueils, quand on essaie d’y voir clair dans l’histoire de la pensée et, spécialement, dans celle de la pensée politique, c’est de sortir les idées de leur contexte. De l’ambiance qui les a fait naître, émerger, triompher, ou parfois échouer.
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Des milliers de Hooligans manifestent contre les salafistes à Cologne
C’était une démonstration de force, dont l’ampleur a surpris même la police: Le groupe “Hooligans contre les salafistes” a mobilisé dimanche à Cologne (Allemagne) autour de 4.000 manifestants aux cris en particulier de « Pas de charia en Europe ».
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L'euthanasie, c'est le non-sens comme réponse au non-sens
Extrait de la réponse de Marie-Sylvie Richard, religieuse xavière et médecin en soins palliatifs, à une consoeur catholique qui se justifie, dans un ouvrage, d'avoir accédé en Belgique à des demandes réitérées d'euthanasie :
"Quelle est la liberté du médecin dans cette situation ? [L'auteur] considère que dans certaines situations difficiles, on n’a pas d’autres moyens que de répondre à la demande d’euthanasie. Qu’il faut reconnaître son impuissance et suivre le malade dans sa supplique. A la Maison Médicale Jeanne Garnier comme dans d’autres unités de soins palliatifs, nous ne refusons pas les personnes qui réclament l’euthanasie, au contraire nous sommes particulièrement attentifs à leur souffrance et l’on cherche à leur donner les meilleures conditions de soulagement pour que leur souffrance intérieure puisse être apaisée si possible. Nous nous intéressons à la question du sens que posent souvent malades et proches ; dans un très grand nombre de cas, les patients changent d’idée.
Confrontée au non-sens de la souffrance, [l'auteur] accède dans certains cas à l’euthanasie. Mais pratiquer l’euthanasie, ce n’est pas pour moi donner du sens ! C’est répondre au non-sens par le non-sens. C’est s’octroyer un pouvoir considérable, démesuré sur autrui, que je veux respecter comme personne unique et sacrée, qui ne m’appartient pas."
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Pourquoi la robotisation peut faire disparaître près de la moitié des emplois d’ici 2035
Robin Rivaton explique pour Figarovox quelle influence l’innovation technologique a sur l’économie et notre vie quotidienne. Il décrypte l’étude du cabinet Roland Berger, qui montre que la robotisation pourrait menacer 3 millions d’emplois d’ici 2025.
FigaroVox : Qu’est-ce que sont précisément ces robots ? Qu’est-ce qui a déclenché cette évolution ?
Robin RIVATON : C’est la rencontre de deux mondes, d’un côté l’ingénierie avec des capteurs de plus en plus performants, des matériaux de plus en plus solides, des processeurs de plus en plus rapides et de l’autre les sciences informatiques avec les progrès spectaculaires en direction de l’intelligence artificielle.
Les robots voient leurs « corps » devenir de plus en plus mobile et réactif et leur « cerveau » de plus en plus gros. Ils sont en train de se redresser, d’apprendre à marcher et de voir leur boite crânienne grossir comme les hominidés. Sauf que le changement se compte en dizaine d’années quand il nous a fallu des millions d’années.
Si Google rachète continuellement les meilleures sociétés de robotique et d’intelligence artificielle, c’est que la fusion entre le corps et la tête approche.
On parle de 3 millions d’emplois menacés par les robots ? Est-ce plausible ? Dans quels secteurs ?
Comme je l’ai déjà écrit, ce qu’on appelle à tort robotisation et qui est en fait la poursuite d’un mouvement multiséculaire d’automatisation, est tout à fait capable de conduire à la disparition d’un tiers à la moitié des emplois d’ici 2035. Voitures sans chauffeur, drones effectuant des livraisons, travail dans la restauration, robots-infirmiers devraient fortement se développer, même s’il y a souvent un fossé entre le laboratoire et la vie réelle du fait des résistances sociales.
Mais ce chiffre aussi impressionnant soit-il reste proche du mouvement de tertiarisation qui a eu lieu entre 1970 et 2000. C’est là que cette étude est pernicieuse, le nombre d’emplois ou le niveau global d’activité ne sont pas figés. Un emploi peut disparaître mais d’autres apparaissent. Une perte nette de 2,5 millions d’emplois en dix ans et un taux de chômage à 18 % sont totalement faux ! Comme nous avons surmonté la tertiarisation, nous surmonterons l’automatisation des services, à condition d’ajuster la formation. Ne tombons pas dans le piège tendu par les « déclonomistes », ces économistes du déclin qui veulent nous faire détester le progrès technologique `[....]
La suite sur le Figarovox
http://www.actionfrancaise.net/craf/?Pourquoi-la-robotisation-peut
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Rome : un diplomate américain appelle à un « pacte mondial des religions »
Vu sur Reinformation.tv :
Jerry Chite, diplomate américain au Bureau des conflits et des opérations de stabilisation a estimé que les chefs religieux devaient s’atteler à juguler les violences dues aux fanatiques. Il réitère ainsi son appel à « un pacte mondial des religions » lancé en grande pompe le 22 février dernier à Rome avec des autorités religieuses parmi lesquelles le cardinal Kasper, mais apparemment resté inaudible.
Après avoir rappelé que les gouvernements et les organisations de la société civile ont un rôle important à jouer dans tout processus de paix, Jerry White a affirmé que les chefs religieux possédaient la clé pour lutter contre l’alarmante augmentation des violences religieuses :
Du Parlement mondial des religions au Pacte mondial des religions
« Il suffit d’ouvrir un journal pour constater que le vocabulaire religieux est employé tous les jours pour justifier la violence… La religion devrait donc faire partie de la solution (…) Depuis le Parlement Mondial des Religions en 1893, beaucoup d’initiatives interreligieuses ont vu le jour au fil des années… Le contexte est différent, avec l’actuelle prolifération des violences perpétrées explicitement au nom de Dieu. Nous sommes dans une situation d’urgence. Nous devons aller au-delà des conférences interreligieuses et nous demander à quoi ressemblerait une fatwa interreligieuse contre la violence. Pouvons-nous aller au-delà de la simple prière pour la paix ? » a-t-il lancé.
La rhétorique usée d’un diplomate américain à Rome
Il tend ainsi à la fois à enrôler les religions dans un combat politique et à soumettre les dites religions. Sa rhétorique, parfaitement usée, veut donner à croire au grand public que toutes les religions engendrent la même violence, pour mener en fin de processus, et par le biais de la sacro-sainte tolérance, à un syncrétisme déiste d’inspiration franc-maçonne.On notera pour le fun le courage d’un personnage qui prône une action commune des religions bien tranquille à Rome, loin de ceux qui, précisément, tuent « au nom de Dieu »…
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« Cette vidéo sans le FN était une erreur regrettable »
Entretien avec Ludovine de La Rochère
Ludovine de la Rochère est présidente de la Manif pour tous.
Le 5 octobre dernier, la Manif pour tous passait une vidéo dans laquelle s’exprimait un élu PS, des élus UMP… Pas un seul du FN, de l’UDI ou de DLR, partis parmi lesquels se trouvent pourtant des opposants à la loi Taubira… Pourquoi ce choix ?
Il ne s’agit pas d’un choix mais d’une erreur regrettable. Les jours et heures qui précèdent ces grands événements de la Manif pour tous sont extrêmement chargés pour tous les bénévoles qui donnent leur temps sans compter depuis maintenant deux ans… Aucun politique n’était présent sur notre estrade, il y a simplement eu une erreur de vidéo, très regrettable puisque celle qui était initialement prévue comptait des élus de DLR, de l’UDI et du FN évidemment.
Pour Marion Maréchal-Le Pen, présente depuis le début des manifestations, c’était apparemment la fois de trop…
Elle était en colère à cause de cette vidéo et je la comprends parfaitement. Pour le reste, le FN a toujours été le bienvenu dans nos manifestations, au sein du cortège d’élus, et continuera à l’être. Contrairement à d’autres événements citoyens de ces dernières années, nous avons laissé sa place au Front national. Nous défendons des idées et les générations futures et tous les élus qui partagent ce combat sont bien entendu invités à se joindre à nous, ceux du FN comme les autres !