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  • Philippe de Villiers : Jeanne d’Arc, la France et moi (1/2) A l’occasion de l

    A l’occasion de la sortie de son Roman de Jeanne d’Arc, Philippe de Villiers a accordé un entretien fleuve à FigaroVox dans lequel il s’en prend aux élites et proclame sa passion pour la France. Première partie.

    FIGAROVOX : Après le roman de Charrette et le roman de Saint-Louis, vous vous attaquez à la figure de Jehanne d’Arc. En quoi votre travail diffère-t-il de celui d’un historien traditionnel ?

    Philippe DE VILLIERS : Je n’en ai ni la formation, ni la patience. Je suis plutôt un homme d’action qui écrit des scenarii, ou plus exactement des cinéscénies pour l’œuvre du Puy du Fou. Mon livre est en quelque sorte une cinéscénie littéraire. J’écris à la première personne comme s’il s’agissait des mémoires imaginaires de Jehanne d’Arc. Je veux mettre à la portée des nouvelles générations qui voient la France s’abîmer, des figures emblématiques qui ont illuminé notre histoire, pour que les jeunes Français aient le goût de les connaître et d’aller les découvrir. Avec « Le roman de Jehanne d’Arc », j’ai voulu rendre à la plus grande héroïne de notre Histoire son humanité, retrouver la vérité de ses émois, de ses éblouissements, de ses désarrois devant l’innommable. Depuis mon enfance, comme beaucoup de Français, je regarde Jehanne d’Arc tout là-haut, accrochée aux tentures sacrées, lointaine, séraphique comme une sainte d’enluminure. Avec ce livre, j’ai voulu dépasser le mythe, aller au cœur du mystère, déposer la tapisserie pour la regarder de plus près, essayer de saisir et de traduire ses fragilités, ses doutes et ses vraisemblances.

    Comment se glisse-t-on dans la peau de Jehanne d’Arc ?

    Après avoir consulté tous les historiens spécialistes vivants, après avoir passé avec eux un long moment d’interrogation et de dialogue, j’ai cheminé sur les routes empruntées par Jehanne d’Arc, je me suis attardé sur les lieux qu’elle a fréquentés. J’ai pris mon temps, j’ai écouté. J’ai vibré. Je suis allé respirer l’air qu’elle a respiré. J’ai entendu les chants d’oiseaux, sans doute les mêmes. J’ai longé les rivières pour retrouver l’écho de ses chevauchées. Il reste encore beaucoup de traces de Jehanne d’Arc qui affleurent dans la France d’aujourd’hui. Des témoignages de pierre d’abord : la maison de Domrémy, la chapelle de Notre-Dame de Bermont, la forteresse de Chinon, la place du Vieux Marché, la cathédrale de Reims. Mais aussi des reliefs et des paysages : la Meuse, qui n’a rien changé à ses paresses et à ses boucles et lacets, les soleils levants, les brumes et humeurs vespérales, les parterres de fleurs sauvages qu’elle aimait tant … Plus je me suis approché de la Jehanne d’Arc intime en respectant sa délicatesse de jeune fille passionnée de la vie, plus j’ai collecté les climats et sonorités qui ont donné leurs couleurs au récit. Je suis aussi allé rencontrer les historiens locaux dans les modestes lieux oubliés par l’histoire. A chaque fois, j’ai trouvé des hommes et des femmes imprégnés de tradition orale. En discutant avec ces érudits, j’avais l’impression que Jehanne était à la fois leur amie d’enfance et leur voisine du bourg et qu’elle n’était partie que la semaine d’avant. Ils en parlaient au présent de narration. J’ai ainsi recueilli auprès d’eux des trésors, des pépites, des sacs d’anecdotes, de petites vérités escamotées et souvent méprisées par la grande Histoire. Et puis, quand on se met dans la peau de Jehanne d’Arc, il faut, par une sorte d’ascèse de plume et un acte d’humilité de chaque instant, veiller à s’absenter de soi-même, à ne plus exister avec ses propres mots, à mettre ses pensées à la porte du récit. J’ai essayé de n’écrire que sous sa dictée, de ne rien ajouter de moi-même. Jehanne irradie ceux qu’elle approche et je me suis laissé envahir. J’écrivais et c’est Jehanne qui tenait la plume.[....]

    La suite dans Le Figarovox

    ● A lire aussi la seconde partie du grand entretien avec Philippe de Villiers : « Nos élites rêvent d’un petit homme sans racine, ni filiation »

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Philippe-de-Villiers-Jeanne-d-Arc

  • Bertrand de Jouvenel, son amitié pour Pierre Drieu La Rochelle et les non-conformistes français de l’entre-deux-guerres

    Le 11 novembre 1918, à onze heures, le vieux continent bascule dans le XXe siècle. L’Europe, qui dépose enfin les armes au soir de quatre années de lutte fratricide, peut contempler horrifiée les derniers vestiges de sa grandeur déchue. Élevés dans le culte positiviste du demi-dieu Progrès, fils de la déesse Raison, dix millions d’hommes, de frères, sont venus expirer sur les rivages boueux, semés de ferraille, tendus de barbelés, de la modernité. Nouveau Baal-Moloch d’une nouvelle guerre punique. Le premier, le poète Paul Valéry baisse les yeux devant tant de gâchis, et soupire : « Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles […] Nous sentons qu’une civilisation a la même fragilité qu’une vie. » Malgré les sirènes bergsoniennes, dont le cri s’est depuis longtemps emparé des prophéties de Nietzsche, la France se réveille seulement de ses utopies. Il lui aura fallu pour en arriver là un million et demi de morts, deux fois plus de mutilés, une économie exsangue, un peuple tout entier anémié. Si pour les politiques unanimes, le responsable du massacre, c’est l’Allemand dans son essence, du Kaiser au plus petit fonctionnaire des postes impériales, la jeunesse pour sa part sent confusément que c’est toute l’Europe qui entre en décadence, menaçant jusqu’en leur tréfonds les bases de la civilisation.

    De quelque nationalité qu’elle soit, le diagnostic de l’intelligentsia européenne est le même : 1918 marque l’entrée fracassante dans la « crise de civilisation ». Des voix s’élèvent, d’Allemagne bien sûr avec Oswald Spengler et son Déclin de l’Occident en 1922, mais aussi depuis la Grande-Bretagne, en les personnes de Norman Angel et Le Chaos européen en 1920, ou Arnold Toynbee, qui publie L’Éclipse de l’Europe en 1926. Mais aussi depuis les exilés russes avec le Nouveau Moyen Âge de Nicolas Berdiaeff (1924) sans oublier la France, Henri Massis et Défense de l’Occident en 1926, René Guénon, La Crise du Monde Moderne (1927) et André Malraux. Celui-ci, porte-parole des littérateurs à tendance révolutionnaire qui n’ont pas connu l’expérience de la guerre, embrasse toute la problématique de son époque dans son opuscule paru en 1926 et intitulé La Tentation de l’Occident .Il écrit : « La réalité absolue a été pour vous Dieu puis l’homme; mais l’homme est mort, après Dieu, et vous cherchez avec angoisse celui à qui vous pourriez confier son héritage. Vos petits essais de structure pour des nihilismes modérés ne me semblent plus destinés à une longue existence… ». À droite comme à gauche de l’échiquier politique la désorientation et la révolte sont grandes, et l’on s’insurge contre une société qui a ainsi pu envoyer à la boucherie ses enfants pour le seul bénéfice de la bourgeoisie capitaliste. Beaucoup cherchent alors le salut à venir dans la révolution et se tournent vers un ordre nouveau qui mobiliserait toutes les énergies pour sauver le pays du marasme. Foulant au pied les vieilles chapelles partitocratiques, la jeunesse intellectuelle entre en ébullition dans ses deux décennies 1920-1930, appelant de ses vœux à l’Europe par-delà les patries, à une véritable tabula rasa contre la vieille bourgeoisie molle, fautive du charnier européen, tombeau de la civilisation.

    Une mentalité générationnelle propre

    Transcendant les querelles idéologiques, aspirant à prendre les rênes du pouvoir, cette fraction militante, éclatée en divers courants communément regroupés sous l’étiquette « non-conformiste », voit émerger quelques figures marquantes, pour la plupart issues des grands partis traditionnels. L’historien Philippe Burrin, discutant les thèses exprimées par Zeev Sternhell sur le « fascisme français », est arrivé au fil de ses recherches à sérier une mentalité générationnelle propre, unie dans la multiplicité des personnes, des revues, des cercles. Sur le débat non encore clos autour de l’imprégnation du phénomène fasciste sur ses différents mouvements, et par ricochet leur propre part de responsabilité dans l’émergence d’un large courant d’opinion favorable au fascisme (la thèse de la « nébuleuse concentrique fascistoïde » développée par Zeev Sternhell), il est convenu de scinder « l’esprit des années 30 » en trois tendances :

    — la Jeune Droite de Thierry Maulnier, brillant khâgneux dissident de l’Action Française,

    — Esprit d’Emmanuel Mounier,

    — et Ordre Nouveau d’Alexandre Marc.

    Trois courants autour desquels gravitèrent de plus petites structures telles que Combat ou Réaction. Toutes convergeant vers une commune volonté de rompre avec le « désordre établi » pour un cornmunautarisme fédéral européen.

    Mais à trop focaliser leur travail sur les seules années 30 – relégant par là le mixtum compositum non-conformistes à une émanation supplémentaire de la pensée de droite face à l’hitlérisme -, les chercheurs en sont venus à oblitérer deux faits majeurs de la généalogie non-conformiste : la large provenance d’éléments de gauche, à l’apport théorique considérable pour le développement futur du courant personnaliste, et ce qu’on pourrait définir par esprit de contradiction d’« esprit des années 20 », où seront jetées toutes les données de la mouvance.

    Parmi cette nébuleuse, deux personnalités radicales-socialistes émergent : Bertrand de Jouvenel et Pierre Drieu la Rochelle. En marge du non-conformisme, dans le sillage du politicien Gaston Bergery, Jouvenel et Drieu seront de toutes les aventures intellectuelles de l’entre-deux-guerres. De la collaboration au périodique La Lutte des Jeunes à l’écriture d’essais théoriques inspirés de Henri de Man et au New Deal, en passant par des sommets d’amitié franco-allemande et l’engagement désespéré auprès du P.P.F. doriotiste à la veille de 1939.

    « De ces groupes, note le ténor du non-conformisme Jean de Fabrègues dans son livre Maurras et son Action Française, à ceux qui font la revue Plans avec Philippe Lamour ou à Alexandre Marc, ou à la Lutte des Jeunes avec Bertrand de Jouvenel et Pierre Andreu, ou à l’Homme Nouveau […] ou même à Esprit avec Mounier et Izard, court une sorte de commune réaction. On écrira un jour : “ la génération de 1930 ” et c’est vrai (Drieu Jouvenel, deux vies dans le siècle). »

    Deux voyageurs dans le siècle

    « Une génération forme un tout. Ceux qui lui appartiennent ont beau différer par leurs principes, leurs conditions, leurs natures ? Ils sont plus près les uns des autres que de leurs pères ou de leurs fils. À subir les mêmes contagions, à se mêler aux mêmes combats, à se soumettre aux mêmes modes, aux disciplines sociales, aux conséquences des mêmes découvertes, ils ont acquis une unité morale, une ressemblance physique qu’ils ne remarquent point mais qui paraîtra flagrante à la postérité lorsqu’elle lira leur œuvre ou regardera leurs images. » Ce n’est pas à Bertrand mais à son père, Henry de Jouvenel (1), qu’il revient d’avoir le mieux exposé dans La Paix Française, témoignage d’une génération (1932), ce que Denis de Rougemont nommera, pour sa part, « communauté d’attitude essentielle » dans le Cahier des Revendications de la N.R.F.

    Dès à partir du milieu des années 20, « années décisives » s’il en est, la contestation s’est amplifiée parmi les rangs de la gauche. Motivé par la marche sur Rome victorieuse de Mussolini, par l’inquisition anti-trotskiste et l’excommunication de l’Action Française, le projet d’une « troisième voie » nationale se fait jour. Rénovation du politique, dynamique jeune, égale réfutation des modèles collectiviste et libéral, libération spirituelle et matérielle de la personne sont au centre des priorités. Tandis que Georges Valois, ancien animateur des Cahiers du Cercle Proudhon, fonde le Faisceau en 1925, un sémillant député radical-socialiste, Gaston Bergery, coordonne la fronde des « Jeunes Turcs » où s’illustre un journaliste fraîchement sorti de l’Université, Bertrand de Jouvenel, qu’inspire le thème de la « Quatrième République » défendu par Bergery. 1928 sera une année capitale pour Jouvenel.

    Brillant combattant de 14-18, Bergery est rejoint au sein de la tendance réformatrice par un littérateur avec qui il s’est lié en 1916, Pierre Drieu la Rochelle. Mis en présence l’un et l’autre, Jouvenel et Drieu se rejoignent sur leurs espoirs européens, leur foi dans la S.D.N. Drieu a déjà publié quatre essais pro-européens à l’époque, État Civil (2), Mesure de la France (3), Le Jeune Européen (4) et Genève contre Moscou (5), où quatre thématiques essentielles se rejoignent :

    — le patriotisme européen,

    — la haine de la démocratie libérale,

    — la crise spirituelle de l’Europe devant l’essor technologique,

    — le socialisme éthique.

    « L’Europe se fédérera, ou elle se dévorera, ou elle sera dévorée », écrit-il dans Mesure de la France.

    Dans l’orbite de Bergery gravite un jeune éditorialiste, Jean Luchaire. Directeur du mensuel pacifiste Notre Temps depuis 1927, il n’hésite pas à ouvrir ses colonnes tant à l’équipe du Faisceau de Valois qu’aux idées révisionnistes du Belge Henri De Man, dont le planisme est divulgué en France par l’opuscule d’André Philip, Henri De Man et la crise doctrinale du socialisme.

    Européisme et socialisme

    Parues en 1928, les thèses de De Man impressionnent vivement Jouvenel, cependant que de nouveaux cercles d’inspiration planiste se constituent : X-Crise, Plans, Nouvelles Équipes. Le 31 octobre 1928, le premier exemplaire du journal La Voix sous la direction de Jouvenel sort de presse. De préoccupation socio-économique, le périodique expose un programme dirigiste qui entend se conformer aux nouvelles nécessités du temps :

    « Assurer à la classe ouvrière un niveau de vie convenable par une politique de logement et un vaste système d’assurances […] Assurer au peuple entier l’instruction gratuite, la sélection des plus aptes […] Assurer le développement méthodique de la production de la production, selon un vaste plan qui encourage l’initiation individuelle. […] Assurer à l’État la compétence, à l’administration la promptitude, par la mise en œuvre des principes syndicalistes. […] Assurer la paix entre les peuples par l’arbitrage obligatoire […] Assurer la solution des problèmes économiques et sociaux par leur internationalisation. Voilà notre programme».

    Simultanément paraît aux éditions Valois son premier livre, L’Économie Dirigée. Le Programme de la Nouvelle Génération. Jouvenel n’est pas le premier intellectuel du milieu luchairien à être publié par Georges Valois dans sa « Bibliothèque Nationale ». Gaston Riou y a déjà sorti Europe, ma patrie et Luchaire s’apprête lui-même à y imprimer Une génération réaliste pour janvier 1929.

    Européisme et socialisme réformiste forment les bases des revendications communes aux non-conformistes de gauche. Ni exaltée, ni utopiste, L’Économie Dirigée arrive en librairie pour son vingt-cinquième anniversaire. La recherche d’une marche économique socialement bénéfique cimente l’ouvrage. L’idée de plan est omniprésente. D’esprit saint-simonien selon ses propres propos, L’Économie Dirigée assigne aux industriels une mission sociale dans le développement harmonieux de la nation. Son dirigisme n’impose pas, mais incline la production grâce à la création d’un inventaire des possibilités de production nationale dont disposeraient les gouvernants. Novateur, son ouvrage récuse Wall Street comme Moscou et envisage un système de répartition des richesses équilibré, ni libertarien ni étatiste. « Au XIXe siècle, le travail a été la vache à lait du capital, au XXe siècle, le capital sera la vache à lait du travail » écrit-il alors, plein d’enthousiasme. Gorgée d’espoir, son corpus doctrinal élaboré, la jeune intelligentsia « rad-soc » marche à l’Europe. Le tremblement de terre américain du krach de 1929 est encore loin de faire ressentir ses secousses de ce côté de l’Atlantique, et les non-conformistes entendent œuvrer à la réconciliation franco-allemande concomitamment aux efforts de la Société des Nations. La jeunesse à la rescousse de ses pères. Non-conformistes et révolutionnaires-conservateurs se rencontrent pour relever l’étendard de Prométhée.

    « Europe, Jeunesse, Révolution ! »

    « L’esprit de revanche de l’Allemagne a hanté ma jeunesse. » La confession de Bertrand de Jouvenel n’est pas celle d’un cas isolé. La signature du Traité de Paix, où pas un Allemand ne fut convié à discuter des articles, est vécue par la jeune génération comme une injustice sans précédent dans l’histoire des relations européennes. L’article 231 du Traité de Versailles, qui reconnaît seule fautive l’Allemagne, entérine son dépeçage et la surcharge d’indemnités écrasantes, offense l’esprit européen qu’est censée défendre la Société des Nations. Et malgré la ratification des accords de Locarno, on sait l’édifice briandiste fébrile.

    Humiliée, rejetée dans la crise économique par l’occupation de la Ruhr, l’Allemagne weimarienne peut à tout moment basculer. À l’esprit de réconciliation, la N.S.D.A.P. montant rétorque par l’esprit de revanche. C’est à la jeunesse, pensent Jouvenel et Drieu, qu’il incombe de réaliser l’unité européenne.

    Visionnaire mais surtout alarmiste, Drieu clame à qui veut l’entendre que « l’Europe ne peut pas vivre sans ses patries, et certes elles mourraient si en les tuant elle détruisait ses propres organes; mais les patries ne peuvent plus vivre sans l’Europe ». Jouvenel et Drieu conjuguent leurs efforts et achèvent coup sur coup les manuscrits de Vers les États-Unis d’Europe (6) et L’Europe contre les Patries, deux essais prophétiques, pacifistes et antimilitaristes, fédéralistes et socialistes, en librairie en 1931. Raillant la devise de l’Action Française, « Tout ce qui est national est nôtre », Jouvenel place en sous-titre l’exorde suivant : « Tout ce qui est international est nôtre. » Et de fait, depuis 1929, les jeunes radicaux se sont joints en un « front commun de la jeunesse intellectuelle », associant deux groupes :

    — « l’Entente franco-allemande des étudiants républicains et socialistes » (lié au Deutscher Studentenverband)

    — et le « Comité d’Entente de la jeunesse pour le rapprochement franco-allemand »,

    initié par Jean Luchaire et Otto Abetz, dont le destin croisera à maintes reprises les routes de Drieu et Jouvenel.

    Une connivence qui se matérialise en juillet-août avec la tenue des premières rencontres du « Cercle de Sohlberg », suivies en septembre d’un sommet à Mannheim, en août 1931 du congrès de Rethel auquel participe Jouvenel avec Pierre Brossolette. Au cours de ces réunions étudiantes, les deux parties s’entendent à récuser unilatéralement les clauses de Versailles et prônent de concert une réponse organique énergique au déclin de la civilisation.

    Placées sous le credo de « révolution spirituelle », les intervenants du F.C.J.I. divergent cependant, césure majeure, sur la forme que devra prendre le nouvel ordre européen. Au nationalisme classique des Français, politique et culturel, s’oppose l’idée de « Reich » allemand, d’essence völkisch pour la plupart. Mais refus du nationalisme intégral comme de l’internationalisme réunissent les collectifs présents. Malheureusement ces rencontres se solderont par un échec. Deux événements de première importance dans le devenir des relations franco-allemandes vont torpiller les projets du Front Commun. En France d’abord, où la crise a atteint l’économie en 1931, la victoire ingérable du Cartel des Gauches aux législatives en 1932 débouche sur l’instabilité politique. Ni les Tardieu, Blum, Daladier ou Laval ne paraissent en mesure de répliquer à l’inertie qu’avaient manifestée avant eux les Clemenceau, Poincaré et Briand. Précipitées par la récession économique et la corruption des institutions les émeutes du 6 février 1934 poussent les intellectuels français à se repositionner par rapport a une nouvelle donne : fascisme et antifascisme. En Allemagne, par l’accession à la chancellerie d’Adolf Hitler en 1933, qui enterre la détente franco-allemande et sonne le glas du rêve lorcanien de désarmement. Déjà, la mort d’Aristide Briand, le 7 mars 1932, le jour même où Hitler obtint ses fatidiques 37 % aux élections présidentielles, n’avaient pas manqué d’éveiller les craintes du Cercle de Sohlberg. Chacun avait compris que s’évanouissait le rêve d’une Europe fédérale. Au congrès de Francfort mené en février 1932 par Alexandre Marc d’Ordre Nouveau et Harro Schulze-Boysen de Planen succède en avril 1933 une rencontre à Paris sous l’impulsion de Luchaire avec, aux côtés de Drieu, Jouvenel et Fabre-Luce, des représentants des Jeunesses Radicales, du Sillon Catholique, de Jeune République, et du côté allemand des émissaires du nouveau régime. Ce colloque marque la fin des illusions et entérine le déclin du Front Commun.

    Les réunions de Berlin et du Claridge, organisées par Jouvenel, Abetz et Kirchner, rédacteur en chef de la Frankfurter Zeitung passé au national-socialisme, destinées à « jeter les bases d’une société de coopération intellectuelle groupant l’élite [des] deux pays (7) », scellent logiquement le refroidissement des gouvernements français et allemand, dans un contexte nouveau de radicalisation des positions idéologiques. Des rencontres rhénanes ne subsistera que le goût amer d’un parallélisme d’idées dans le rejet, non dans les solutions proposées. À l’arrivée de Hitler, Bergery opposera désormais au « ni Droite ni Gauche » une nouvelle ligne stratégique marquant le retour du politique dans une logique de tensions nationale et internationale : démocratie contre totalitarisme.

    Un exercice tercériste : « La Lutte des Jeunes »

    La victoire du Cartel des Gauches en 1932 n’apporte que déception à Gaston Bergery, qui trahit son ambition d’un parti unitaire de la gauche. Rongeant son frein, il claque la porte du Parti radical-socialiste en mars 33 et annonce simultanément la formation d’un Front Commun, anticipant le Front Populaire de 1936, qu’il veut antifasciste et anticapitaliste. Déat au nom des néo-socialistes et Doriot, venu sans autorisation du Parti communiste, répondent présents. Drieu et Jouvenel rejoignent le mouvement et lancent début 1934 un bimensuel, La Flèche, qui expose les vues du Front Commun.

    Drieu se cherche alors et oscille entre sa fascination pour l’efficacité communiste et son attirance pour l’héroïsme fasciste. L’idée d’une troisième voie lui apparaît de plus en plus comme une vue de l’esprit. Son chef-d’œuvre, Gilles, où Bergery paraît sous les traits de Clérences, évoque ses tergiversations. La réponse ne se fait pas attendre. Pareils à Gilles, Drieu et Jouvenel vivent le 6 février 1934 comme un véritable électrochoc. Jouvenel prend la décision de fonder son hebdomadaire, qu’il intitule La Lutte des Jeunes. Au sentiment sourd d’une France passive, avachie a répondu la jeunesse descendue dans la rue. Mounier dans Esprit s’exalte pour cette « nouvelle génération », « neuve et hardie, qui sauve notre pays d’être le plus réactionnaire d’Europe »; Drieu, au comble de la joie, écrit : « On chantait pêle-mêle la Marseillaise et l’Internationale. J’aurais voulu que ce moment durât toujours. » Plus circonspect, Jouvenel mesure pourtant l’émergence opportune d’un bloc de la jeunesse. Fidèle à la ligne non-conformiste, La Lutte des Jeunes s’adjoint la collaboration d’intellectuels d’horizons aussi divers que Mounier, Brossolette, Gurvitch, Beracha, Lacoste, Andreu. Et toujours Drieu.

    Si Zeev Sternhell ne voit là que « fascistes, anti-démocrates et anticapitalistes » optant pour « un régime autoritariste et corporatiste » (simple préfiguration en somme de la Révolution Nationale pétainiste), le programme publié en première page de La Lutte des Jeunes est autrement plus réformiste et d’orientation planiste : « […] Il faut “ désembouteiller ” les professions en permettant aux vieux de se retirer. Et il faut ainsi assurer l’embauchage des jeunes. Il ne suffira point de multiplier les stades, de faciliter la pratique du sport, il faudra encore permettre aux jeunes de vivre en pleine campagne durant un mois de l’année au moins […]. Où est la solution ? Dans les camps de jeunesse qui peuvent être établis sur les domaines de l’État […]. C’est dans de pareils camps qu’une partie de la jeunesse chômeuse pourra être établie, y suivent des cours de formation professionnelle, travaillent dans des ateliers coopératifs. »

    Jouvenel rompt à son tour avec le Parti radical mais se démarque de Bergery dont il pressent la perte de vitesse. Drieu devient le théoricien de la convergence. Seul il se réclame dorénavant du fascisme, écrivant le 11 mars 1934 dans sa chronique : « Il faut un tiers parti qui étant social sache aussi être national, et qui étant national sache aussi être social […] il ne doit pas juxtaposer des éléments pris à droite et à gauche; il doit imposer à des éléments pris a droite et à gauche la fusion dans son sein. » Il s’agit de ramener « les radicaux désabusés, les syndicalistes non fonctionarisés, les socialistes français, les anciens combattants et les nationalistes qui ne veulent pas être dupes des manœuvres capitalistes ». Telle est la thèse de son livre Socialisme fasciste (8). Dans la foulée, Jouvenel lance des « États Généraux de la Jeunesse » auxquels prennent part une cinquantaine de groupes.

    Le planisme de De Man, l’Union Nationale de Ramsay McDonald et le New Deal de Roosevelt

    Où que se tourne le regard de Jouvenel, le triomphe du planisme le convie à s’en faire le propagateur français. En Belgique, c’est l’alliance que concluent à la Noël 33 Paul Van Zeeland, du Parti catholique, Premier ministre, et Henri De Man, vice-président du Parti ouvrier belge (P.O.B.), nommé ministre de la « résorption du chômage ». En Grande-Bretagne, c’est la constitution d’un cabinet d’Union nationale par Ramsay Mc Donald, chef du Labour Party et Premier ministre britannique. Aux U.S.A. enfin, avec le 4 mars 1933 l’investiture de Franklin Delano Roosevelt, qui réoriente l’économie selon le modèle du New Deal. Un premier voyage effectue en Amérique fin 1931, ponctué d’un livre, La Crise du capitalisme américain, avait convaincu Jouvenel des tares intrinsèques, « génétiques » du système capitaliste. La victoire des Démocrates signe le retour de Washington sur Wall Street, d’un pouvoir volontaire, héroïque, d’un gouvernement qui gouverne. Le keynésianisme rooseveltien, que Jouvenel définit comme jumeau du socialisme alternatif de De Man, intègre pleinement sa vision économique : « Mais ce qui intéresse la prospérité de la nation, et du même coup sa puissance, ce sont les dépenses faites par les entreprises pour produire et pour investir en vue de produire plus et autre chose, et ce sont les dépenses faites par les travailleurs pour consommer plus et autre chose. L’harmonie entre ces catégories de dépenses et leur continuité, voilà qui est incomparablement plus important que l’équilibre budgétaire. » Des propos criants d’actualité.

    La Lutte des Jeunes n’était initialement conçue par Jouvenel que comme le tremplin vers une nouvelle formation politique résolument d’avant-garde, et Drieu ne pense pas autrement. Aussi, quand les « États Généraux » marquent leurs premiers signes d’essoufflement, les deux intellectuels reportent aussitôt leur attraction sur la formation la plus originale de l’époque, le Parti populaire français de Jacques Doriot.

    Grandeur et misère du doriotisme

    En mai 1934, alors que paraissait le premier numéro de La Lutte des Jeunes, Jacques Doriot, meneur chahuteur et adulé du P.C., est exclu de l’Internationale Communiste. Maire de Saint-Denis depuis 1931, le 6 février 1934, a pour lui aussi été décisif. Sans attendre la permission du parti. Doriot a mis sur pied un comité antifasciste dans sa ville et appelé à l’union de la gauche. Mal lui en prend car à l’époque la formule stalinienne du « social-fascisme » est encore de rigueur. Réélu maire en 1935, député en 1936, il fonde le P.P.F. le 28 juin 1936 en réaction au Front Populaire.

    D’emblée, le « Grand Jacques » attire à lui de nombreux intellectuels, dont Drieu et Jouvenel, qui le choisissent, l’un pour son attente d’un « nationalisme révolutionnaire » authentique, l’autre dans l’optique d’un programme planiste complet. Tous deux collaborent à la rédaction des périodiques L’Émancipation Nationale et La Liberté. Si Drieu justifie son adhésion par le nihilisme qui le gagne : « Il n’y a plus de partis en France, il n’y en a plus dans le monde… Il n’y a plus de conservateurs parce qu’il n’y a plus rien de nouveau. Il n’y a plus de socialistes parce qu’il n’y a jamais eu de chefs socialistes que des bourgeois et que tous les bourgeois depuis la guerre sont en quelques manières socialistes », Jouvenel s’appuie pour sa part sur les propres dires de Doriot : « Je ne veux copier ni Mussolini, ni Hitler. Je veux faire du P.P.F. un parti de style nouveau, un parti comme aucun autre en France. Un parti au-dessus des classes […]. »

    Accédant avec Drieu au bureau politique du parti en 1938, Jouvenel se fait l’avocat du planisme. Une fois de plus, la déconvenue est à la hauteur de leurs souhaits. Privé de son électorat traditionnel, le P.P.F. compense ses pertes par un vote de droite qui l’attire vers le conservatisme le plus étriqué. Alors que Drieu s’éloigne, accusant Doriot d’abandonner son « fascisme révolutionnaire » pour un « fascisme réactionnaire » de compromission, Jouvenel constate l’échec du « socialisme à la française » qui l’avait mené au doriotisme. Définitivement sevré du P.P.F. au soir des accords de Munich, que Doriot par pacifisme applaudit, Jouvenel rend sa carte en janvier 1939, ulcéré de la dérive antisémite du parti. Non sans avoir publié, ultime rebuffade devant les orages qui naissent au-dessus du continent, Le réveil de l’Europe. Relégué parmi les penseurs d’extrême droite, Jouvenel devra s’adresser à Gringoire et Candide pour ses articles. Drieu poursuivra en solitaire sa carrière finalement plus anarchique que fasciste.

    Faisant le point sur ses dix ans de revendication non-conformiste, Jouvenel confiera, dans son recueil de mémoires Un voyageur dans le siècle : « Nous étions une génération raisonnable, soucieuse de l’avenir, souhaitant que ce fut un avenir de réconciliation et de paix, et un avenir de progrès économique et social. Nous ne faisions pas de rêves. C’étaient hélas nos dirigeants qui rêvaient. » Drieu suicidé en 1945, après que Jouvenel, réfugié en Suisse pour actes de résistance, ait vainement tenté de le retenir lors d’une de ses visites en 1943, celui-ci poursuivra son œuvre. Dénonçant l’inadaptation des appareils philosophiques et politiques aux mutations du monde moderne.

    Aujourd’hui réduit à l’archéologie de l’histoire des idées, le courant anti-conformiste aura considérablement pesé après-guerre sur la génération fédéraliste des années 50, à l’origine du Conseil de l’Europe. Et quoi qu’en dise Zeev Sternhell, « l’esprit des années 30 » n’aura pas été que le compagnon de route du fascisme. Michel Winock, historien issu des rangs d’Esprit, rappelle à juste titre le foisonnement de points de vue que Drieu et Jouvenel illustreront dans leur amitié : « Beaucoup de matière grise avait été dépensée. De tous ces plans, de ces programmes, de ces utopies, il reste seulement des archives quand la critique des souris n’a pas eu le temps de faire son œuvre. Néanmoins, quelques idées-forces germèrent, certaines pour alimenter la Révolution Nationale, où bon nombre de ces jeunes gens se retrouvèrent (N.D.L.R. : on pense à Luchaire, Doriot et Bergery), d’autre pour nourrir les programmes de la Résistance pour une France libérée et rénovée. On avait assisté à un feu d’artifice de la jeunesse intellectuelle. Les étincelles de quelques fumées persisteront (extrait de Le Siècle des intellectuels, Seuil, 1997). »

    Nul doute que la pensée fédéraliste, telle que définie par Bernard Voyenne, aura abondamment puisé dans le personnalisme. Pilotes du mouvement, les revues La Fédération et Le XXe Siècle Fédéraliste compteront ainsi parmi leurs parrains les signatures de Halévy, Andreu, Daniel-Rops, Rougemont et bien sûr Jouvenel.

    Juste reconnaissance pour celui qui dépassant les clivages aura aussi bien collaboré à Vu qu’à Marianne, à L’Œuvre qu’à Paris-Soir. Pour autant, Jouvenel se détachera rapidement des tumultes politiques de l’après-guerre, navré de l’imprévision des hommes : « De 1914 à 1945, I’Europe se sera quasiment suicidée, de même que la Grèce dans sa guerre de Trente Ans. Et comme la Grèce s’était retrouvée par la suite exposée aux influences contraires de la Macédoine et de Rome, de même l’Europe entre la Russie et les États-Unis. » Après La défaite, livre publié chez Plon en 1941, signifiait son abattement : « Il n’est pas douteux que la France aurait pu faire à temps sa propre révolution de jeunesse. Le fourmillement des manifestes, d’idées, de plans, de petits journaux et de jeunes revues qui suivit le 6 février 1934 en témoigne amplement. Les mêmes tendances anticapitalistes et antiparlementaires s’exprimaient dans la jeunesse de droite et dans la jeunesse de gauche, qui d’ailleurs multipliaient les contacts. » Son maître-livre, Du Pouvoir, imprimé à Genève dès 1945, demeure la désillusion de toute une élite. La mort volontaire de Drieu n’y aura sans doute pas été étrangère.

    Laurent Schang

    Notes

    1 : Directeur du quotidien Le Matin, ministre de l’Instruction publique (1924), haut-commissaire au Levant (1925-1926) et époux de Colette.

    2 : 1921.

    3 : 1922.

    4 : 1927.

    5  : 1928.

    6 : qui paraît chez Valois.

    7 : où sont présents Fernand de Brinon, Jean Luchaire, Jules Romains, Paul Morand, Drieu la Rochelle.

    8 : publié en 1934.

    • Intervention au séminaire de « Synergon-Deutschland », Nordhessen, le 31 octobre 1998, puis d’abord mis en ligne sur Euro-Synergies, le 5 décembre 2009.

    http://www.europemaxima.com/?p=3906

  • États-Unis : le premier danger pour le monde, avant l’islam

    Jamais nous n’avons été aussi près d’une guerre nucléaire. Ce sont des « gôchistes » américains comme Noam Chomsky qui le déclarent. Loin d’être « gôchiste », mes observations, comme mes échanges avec des personnalités de haut rang russes et allemandes, me mènent à la même conclusion. Les analyses du journaliste américain de référence, Paul Craig Roberts, ne manquent pas d’aller dans ce sens. Ainsi que celles du très sérieux Deutsche Wirtschaft, qu’on ne saurait classer à « gôche ». J’entends déjà les procès en complotisme ! Non, depuis Bill Clinton, l’Amérique n’est plus une démocratie. Les administrations consécutives de ce grand pays sont devenues des entités d’assassins sans scrupules, qui s’affranchissent des lois internationales. La dernière menace est Obama, faux démocrate, qui dénonce les « comportements illégaux » du président Poutine qu’il a comparé à Ebola durant le G20 à Brisbane, et que Hillary Clinton traitait préalablement de « Hitler ». Déclarations provocatrices, que les Européens suivent comme des vassaux.

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  • Colère de Jean-Christophe Cambadélis pour qui le rappel de la situation déficitaire de la France est insupportable

    Sont-ce les mêmes politiciens qui votaient il y a quelques mois pour armer massivement les "résistants" barbus à Bachar El-Assad ?

    Mais enfin, qui sont les responsables politiques français pour juger de ce qu’est le bien, ce qu’est le mal ?

    Qui sont-ils, ces dirigeants européens, pour décider qu’aller combattre en Syrie est désormais quasiment un crime contre l’humanité ?

    Sont-ce les mêmes politiciens qui votaient il y a quelques mois pour armer massivement les « résistants » barbus à Bachar El-Assad ?

    Sont-ce ces mêmes gouvernants qui vantaient hier le courage de ceux qui aujourd’hui égorgent pour effrayer la ménagère occidentale ?

    Non, il n y a pas de bien et de mal, comme voudraient l’imposer au monde les fanatiques religieux américains dont Georges Bush était le pantin.

    Non , il n y a pas deux mondes, l’un qui serait civilisé, l’autre qui serait celui de la barbarie organisée.

  • Un groupe de presse met face à face Zemmour et Melenchon

    Débat animé entre les deux hommes. Eric Zemmour face à Jean-Luc Mélenchon, invectives garanties… 

    http://www.medias-presse.info/un-groupe-de-presse-met-face-a-face-zemmour-et-melenchon/18765

  • Petite leçon de géopolitique : le retour de l'Iran

    Par Aymeric Chauprade, l'article intégral sur realpolitik.tv. Extrait :

    "L’alignement français sur les positions américaines, nette depuis la réintégration française du commandement intégré de l’OTAN (mars 2009), a fait perdre à Paris toute marge de manœuvre pour jouer un rôle, pourtant taillé à sa mesure compte tenu de sa tradition diplomatique et de ses alliés régionaux. Apprentie sorcière en Libye (en février 2011), aveugle en Syrie (au point d’entraîner et d’armer les islamistes « modérés » et d’être à deux doigts d’envoyer des Rafale en août 2013 rééditer l’erreur libyenne), tournant le dos à l’Iran (en réclamant toujours plus de sanctions), elle a été prise de court par le revirement estival américain. Ce cocufiage de Paris par Washington ne serait que ridicule s’il n’emportait pas des conséquences tragiques sur le terrain et pour l’avenir.

    Paris n’a ainsi plus une seule carte en mains : les routes de Moscou, de Téhéran et de Damas lui sont fermées et il n’est pas sûr que celles du palais saoudien d’Al Yamamah et de la Maison Blanche lui soient pour autant ouvertes. Délaissant sa tradition diplomatique, sourde aux réalités du terrain (l’armement de rebelles incontrôlables, le massacre des chrétiens, les effets terroristes sur son propre territoire), elle s’est fourvoyée dans cet Orient compliqué qu’elle connaissait pourtant si bien.

    Pour jouer un rôle conforme à sa tradition et aux attentes de ses alliés régionaux, la France n’aura pas d’autre choix que de retrouver le chemin de Moscou, Téhéran et de Damas. Ce faisant, elle apportera un canal de discussions apprécié par les belligérants de la région et, même gageons-le, par la future Administration américaine. Participer à tout et n’être exclu de rien : tel est en effet le secret de la diplomatie."

    Paula Corbulon

  • [Marseille] Cercle du 13 novembre : L’histoire de l’AF étudiée à Marseille

    Le cercle d’études Honoré d’Estienne d’Orves a eu sa première séance à Marseille jeudi 13 novembre. Le thème, "Histoire de l’Action Française : de la naissance à l’apogée", a permis d’expliquer ce que l’AF avait de particulier.

    Il a été montré le lien entre nationalisme et royalisme (la meilleure solution pour défendre la nation est d’avoir un roi). L’évocation de certains hauts faits des Camelots du Roi a permis d’expliquer que, au-delà de l’anecdote, ces actions étaient réfléchies pour alarmer l’opinion et avoir un retentissement "médiatique". L’accent a été mis sur l’importance de l’empirisme organisateur qui explique la participation de l’Action Française à l’Union Sacrée entre 1914 et 1918.

    La suite de cette histoire est prévue pour le jeudi 4 décembre.

     

     

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Marsezille-Cercle-du-13-novembre-L

  • Ukraine : Sur le front avec les milices russes

    «Ce qu’on vient combattre ici, ce n’est pas la démocratie, mais l’anarchie : la cinquième colonne pro-occidentale qui veut saper notre mère patrie… » Oleg est sûr de sa cause. Il ne semble prêter aucune attention aux obus et missiles qui explosent de plus en plus près. Carrure de catcheur, fusil automatique sous le coude, il met un point d’honneur à marcher lentement vers la première ligne, à découvert sur un pont de bretelle d’autoroute défoncée, offrant sa haute silhouette aux snipers de l’armée ukrainienne sans même daigner courber la tête.

    Son énorme chapka de mouton angora flotte au vent comme un panache blanc, alors que plusieurs de ses hommes progressent à ses côtés en tenue camouflage, s’abritant derrière les rambardes criblées d’éclats pour ajuster leurs tirs.

    Originaire d’Ossétie du Sud, une province russe au fin fond du Caucase, Oleg combat dans l’est de l’Ukraine depuis le mois d’avril. Et si le Kremlin évite d’admettre que l’armée régulière épaule les rebelles séparatistes du Donbass, il ne fait pas mystère du rôle crucial qu’y jouent ses « volontaires » venus de Russie.

    « On est plus d’un millier par ici », explique ce chef d’entreprise de 35 ans, qui commande une section d’une centaine d’hommes au sein du bataillon Vostok (ou « bataillon de l’Est »), une force de plus de 3 000 combattants considérée comme la plus forte unité de l’insurrection contre le gouvernement pro-européen de Kiev.

    Sur le front avec les milices russesUn commandant (assis), surnommé “Serb”, 23 ans, et sa section Roussich devant leur QG à Lougansk, dimanche 16 novembre. Ils disent avoir pris leurs armes à l’ennemi.

    Les hommes d’Oleg sont presque tous des citoyens russes arrivés, comme lui, des régions caucasiennes pour rejoindre sa « section Youg » (ou « section Sud »). Ils ont traversé la frontière en plein jour sans qu’aucun douanier ne les questionne, et assurent en chœur ne recevoir aucun salaire pour se battre. « Pour nous, Vladimir Vladimirovitch est comme un père. Il a réinstauré la foi et l’honneur des citoyens russes. On est prêts à sacrifier notre vie pour lui », affirme Oleg.

    Il n’est pas homme à parler en l’air. Il est borgne : pour avoir répondu à l’appel de Poutine pendant la guerre d’Ossétie du Sud, en 2008, il a été atteint à l’œil droit par un éclat de balle. Un conflit qui rappelle étrangement celui auquel il participe aujourd’hui.

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  • Le mariage pour tous les sans-papiers

    Les tribunaux européens et nationaux ont décidé d’invalider le législateur français pour satisfaire à leur idéologie immigrationniste délirante et mortifère !

    Dans une vidéo en date du 21 novembre 2014, Marc-Etienne Lansade, maire de Cogolin, dans le département du Var, s’est exprimé au sujet de l’obligation formulée par le législateur, soutenu par la Cour européenne des droits de l’homme, de marier une ressortissante extra-communautaire en situation de clandestinité. Le scandale est majeur, mais malheureusement conforme aux jurisprudences en vigueur en la matière.

    En effet, des arrêts de la Cour européenne de justice en date des 22 juin 2010 et 6 décembre 2011, confirmés par un arrêt de la Cour de cassation en date du 6 juin 2012, ont affirmé que le séjour irrégulier ne peut pas entrer dans le champ d’une incrimination pénale punie d’emprisonnement. Ces décisions sont, par ailleurs, en opposition avec la lettre de l’article L. 621-1 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile, qui déclare que le fait de séjourner de manière irrégulière sur le territoire français constitue un délit, passible d’un an de prison, de 3.750 Euros d’amende et de 3 ans d’interdiction du territoire. Les tribunaux européens et nationaux ont donc décidé d’invalider le législateur français pour satisfaire à leur idéologie immigrationniste délirante et mortifère !

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