Dans le cadre du Congrès du Front National (FN) se tenant les 29 et 30 novembre prochains, et de l’élection de son nouveau comité central, NOVOpress a décidé de donner la parole à plusieurs cadres du parti de Marine Le Pen.
Après Louis Aliot, c’est aujourd’hui Nicolas Bay, député français au Parlement européen et Secrétaire général adjoint du FN, qui répond à nos questions.
Propos recueillis par Renaud Leroy
Un certain nombre de nos lecteurs seront sans doute aussi électeurs pour le Comité Central du Front National, comment vous présenteriez-vous à eux ?
Âgé de 36 ans, je suis marié et père de trois enfants. Je suis engagé dans le combat politique depuis longtemps puisque j’ai commencé à militer au Front à l’âge de 14 ans. Aujourd’hui encore, par delà mes responsabilités dans la direction du mouvement ainsi que mes mandats de député européen, de conseiller régional de Haute-Normandie et de conseiller municipal d’Elbeuf, je me considère d’abord comme un militant.
Dans une tribune publiée en septembre sur le site Boulevard Voltaire, vous vous êtes livré à un éloge de la frontière que n’aurait pas renié Régis Debray. Pouvez-vous nous en dire plus sur votre vision du protectionnisme ?
Volontiers, et je précise que l’écriture de ce billet faisait suite à un vif échange lors d’une émission de télé avec une élue PS ancienne directrice de Terra Nova, Juliette Méadel. Je considère tout simplement qu’il ne peut pas y avoir de nation sans protection, et que l’incarnation tangible de cette protection est la frontière. Frontière qui délimite un territoire et donc l’ordre politique, économique, social, qui règne au sein de celui-ci. La frontière n’est pas un mur mais une porte : elle permet de choisir qui, ou quoi, nous laissons entrer dans notre espace et aussi à quelles conditions. De la même façon que tout foyer a une porte, toutes les nations du monde se servent de leurs frontières pour protéger leur économie, leur mode de vie ou leur cohésion. Je considère d’ailleurs que le projet du Front National, en défendant un protectionnisme complet (économique et social, environnemental, mais aussi culturel, et même désormais sanitaire), démontre une cohérence absolue. J’ajoute que le rétablissement de notre souveraineté territoriale n’est pas une manière de s’enfermer ou de se « bunkeriser » comme le prétendent bêtement certains de nos adversaires quand ils se trouvent à cours d’argument : lorsqu’elle maîtrisait ses frontières, la France a commercé et rayonné à travers le monde infiniment plus qu’aujourd’hui, enfermée qu’elle est dans le carcan bruxellois.
Aujourd’hui encore, par delà mes responsabilités dans la direction du mouvement ainsi que mes mandats de député européen, de conseiller régional de Haute-Normandie et de conseiller municipal d’Elbeuf, je me considère d’abord comme un militant.
Quels sont selon vous les chantiers du FN pour les 3 semaines, les 3 mois, et les 3 ans à venir ?
Dans les 3 semaines qui viennent, nous allons poursuivre le développement et la structuration du mouvement. Les remarquables résultats électoraux obtenus récemment lors des élections municipales, européennes et sénatoriales, constituent bien sûr une exigence pour nous : si les Français se tournent vers le Front National et nous confient, dans les prochaines années, le pouvoir politique, il faudra être prêts à exercer ces lourdes responsabilités et à ne pas les décevoir.
Cela nécessite donc que le Front National poursuive son développement, se professionnalise encore et renforce son implantation locale. Nous disposons désormais d’un maillage de 1 600 élus locaux mais ce n’est pas encore suffisant. Les élections départementales de mars 2015 peuvent nous permettre de compléter cet ancrage. Notre objectif, auquel je m’attelle actuellement en priorité, est de permettre à tous les Français de voter Bleu Marine à ces élections en présentant des candidats dans la totalité des 2.052 cantons.
Dans les 3 prochains mois, nous allons accentuer le rythme de la formation de nos cadres, afin que nos candidats soient les mieux armés possible pour affronter les scrutins à venir (élections départementales mais aussi régionales en décembre) et représenter plus efficacement encore le FN et Marine Le Pen auprès des nos compatriotes.
Dans les 3 ans à venir, nous devrons achever notre implantation locale sur l’ensemble du territoire et ainsi disposer de véritables relais au sein de la population, et nous devrons travailler à la grande alternative de 2017 par l’élaboration d’un projet ambitieux et novateur, capable de faire enfin entrer la France dans ce nouveau millénaire. Il nous faut pour cela présenter un projet résolument tourné vers l’avenir mais profondément enraciné dans notre civilisation française et faire preuve de pédagogie sur l’ensemble de nos constats et propositions. La situation dramatique dans laquelle sont plongés la France et son peuple d’une part, et la sclérose des partis du système UMPS d’autre part, rendent possible une victoire en 2017. Actuellement, les enquêtes d’opinion montrent que seule Marine Le Pen est certaine de se qualifier pour le 2e tour de la présidentielle ce qui permettra à la France de sortir du faux débat droite/gauche, UMP/PS, pour poser le vrai clivage et recomposer la vie politique en fonction de celui-ci : les patriotes que nous sommes face aux mondialistes qu’ils sont.
Vous l’aurez compris, l’objectif de ces réformes serait de stopper immédiatement les appels d’air en faveur de l’immigration afin d’enrayer le glissement de la France vers le chaos inhérent aux sociétés multiculturelles. Toutes ces mesures peuvent être mises en œuvre dès lors que l’on n’a pas peur de dénoncer les traités européens actuellement en vigueur.
Selon vous quelle serait la première mesure que devrait prendre un gouvernement réuni autour de Marine Le Pen et du Front National si celle-ci était victorieuse lors de l’élection présidentielle 2017 ?
Permettez-moi de répondre plutôt par un groupe de mesures et d’initiatives, allant toutes dans la même direction et visant toutes le même objectif : l’abrogation du regroupement familial, la fin de l’acquisition automatique de la nationalité française à 18 ans pour les étrangers nés en France, la suppression de l’AME, le rétablissement dans le code pénal du délit d’aide à l’immigration clandestine, la sortie de l’espace Schengen, l’organisation d’une grande rencontre entre les chefs d’État du pourtour méditerranéen pour mettre en place une politique commune de lutte contre l’émigration et l’immigration clandestines. Vous l’aurez compris, l’objectif de ces réformes serait de stopper immédiatement les appels d’air en faveur de l’immigration afin d’enrayer le glissement de la France vers le chaos inhérent aux sociétés multiculturelles. Toutes ces mesures peuvent être mises en œuvre dès lors que l’on n’a pas peur de dénoncer les traités européens actuellement en vigueur.
Le projet politique du Front National vise à protéger et promouvoir l’identité du peuple français et la souveraineté de la nation.
Comment définiriez-vous le projet politique du FN en une seule phrase ?
Le projet politique du Front National vise à protéger et promouvoir l’identité du peuple français et la souveraineté de la nation.
Un dernier mot ?
Nous vivons aujourd’hui une époque charnière, je crois que nous en sommes tous conscients. Les résultats des différentes enquêtes d’opinion, nos résultats électoraux, les formidables mobilisations – et en particulier celle de la jeunesse française – pour défendre la famille, ou encore les récents succès littéraires (je pense au dernier ouvrage d’Eric Zemmour bien entendu, mais aussi aux succès du livre de Philippe de Villiers sur Jeanne d’Arc, de « la France Orange Mécanique » de Laurent Obertone, ou encore des livres de Lorant Deutsch) : tous les signes d’un réveil français sont bien là ! S’il y a donc tout lieu d’espérer, il faut aussi s’engager. Le retour de la France est sans doute là, pas très loin, mais c’est notre action qui sera désormais déterminante. Notre force tient aujourd’hui au fait que nous disposons d’un chef (je n’ai pas peur pour ma part d’employer ce terme), d’un projet politique clair et cohérent et d’une vraie stratégie de conquête du pouvoir pour rétablir notre peuple dans ses droits fondamentaux.