Un membre de la commission spéciale chargée d’enquêter sur les raisons de la chute de la ville de Mossoul, la capitale de la province de Ninive, au nord de l’Irak, a révélé lundi que certaines personnalités politiques irakiennes ont empêché cette commission d’achever son travail.
Cité par le site d’information iranien Irib, Majed al-Gharawi a expliqué que les personnalités politiques en question ne veulent pas que leur coopération avec le groupe takfiriste Daesh dans la chute de Mossoul soit dévoilée.
Al-Gharawi a fait savoir que cette commission d’enquête, qui a été mise en place sur l’ordre du chef du parlement, a jusqu’à présent interpelé quelques chefs militaires et responsables de la direction de la province de Ninive. Elle doit présenter bientôt les résultats de son enquête au chef du parlement Salim al-Jabouri.
Ce dernier a demandé dimanche à cette commission de faire toute la lumière sur les raisons de la chute de Mossoul, et d’accélérer les efforts pour en trouver les véritables auteurs.
Daesh a pris le contrôle de Mossoul, le 10 juin 2014, avec la coopération du parti Baath (de l’ancien président déchu Saddam Hussein) et du soutien de leurs alliés étrangers, à savoir les Etats-Unis, la Turquie et l’Arabie saoudite.
Avant cette alliance entre Daesh et le parti baathiste, le groupe takfiriste avait essayé de s’emparer de la province d’AlAnbar et de la ville de Samarra, mais ce complot a échoué grâce à la réaction appropriée de l’armée irakienne et des forces populaires.
Mais, selon les rapports irakiens, l’occupation de la ville de Mossoul s’est avérée plus simple, en raison de la trahison du parti baathiste et de quelques militaires corrompus de l’armée irakienne.
Selon Nouri al-Maliki, le vice-président irakien, la chute de Mossoul était le résultat d’un complot, et on ne peut pas dire que l’armée a perdu, mais qu’elle s’est retirée, conformément à des accords passés entre des partis.
Maliki a ajouté que ce qui s’est passé à Mossoul était le résultat d’un accord conclu dans une chambre d’opération commune entre des groupes politiques pour faire tomber cette ville.
Selon ses dires, la tête de cette chambre d’opération commune est Ezzat Ibrahim al-Douri, l’adjoint de Saddam, l’ex-dictateur d’Irak.
A part Al-Douri, quelques responsables de la province de Ninive et des militaires liés au parti baathiste, qui s’étaient infiltrés dans l’armée irakienne sont également accusés de collaboration avec Daesh, dans la chute de Mossoul.
En réaction, le Premier-ministre irakien, Haïdar Abadi, a procédé à une purge au sein de l’armée irakienne, et a mis à l’écart plusieurs généraux et chefs de l’armée.
Soutenus par des pays étrangers, quelques groupes irakiens ont essayé de profiter de l’occasion de la chute de Mossoul pour déclencher une guerre tribale et religieuse, mais ce complot a été mis en échec lorsque les musulmans sunnites ont été visés par Daesh.
Reste à dire que la chute de Mossoul est sans doute le résultat d’un complot, compte tenu des efforts visant à entraver l’enquête en cours.
al manar avec irib :: lien
http://www.voxnr.com/cc/etranger/EuEAFklZFEVzcYKgNB.shtml