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  • Le jour où les multinationales feront les lois

    La doctrine libérale n’aime pas les lois, règlements et autres textes ou organisations qui l’empêchent de mener à bien son œuvre de prédation. Rien ne doit entraver le libre fonctionnement du marché, leur refrain est bien connu. Avec le marché transatlantique qui se construit une nouvelle étape de la dictature économique va se mettre en place. (Voir plus en détail dans le numéro 57 de la revue de Terre et Peuple l’article sur ce sujet, intitulé « Le marché transatlantique qui va soumettre l’Union Européenne aux USA »)

    Une phrase anodine donne pourtant le vertige dans cet accord transatlantique, car elle rappelle les mesures similaires que les marchands ont déjà tenté de faire passer avec l’AMI (Accord Multilatéral sur l'Investissement) fin des années 90 pour régler les litiges entre les Etats et les multinationales : « l’accord devrait viser à inclure un mécanisme de règlement des différends investisseur-État efficace et à la pointe, assurant la transparence, l’indépendance des arbitres ». (1)

    Vous lisez bien, avec cet accord, les multinationales pourraient remettre en cause les lois du pays qui les accueillent ! Potentiellement de nombreux champs d’intervention de l’état et de sa législation seraient touchés.

    Un tribunal arbitral, indépendant de toute souveraineté populaire

    Ce nouveau tribunal arbitral « indépendant », qui devra naître, permettrait, par exemple, à une multinationale de traîner un Etat en justice dès lors que des réglementations de cet état créent des différences de traitement entre les investisseurs nationaux et étrangers, ou encore si ils créent des conditions de concurrence déloyale.

    Pour citer un exemple, les lois en matière de protection des salariés pourraient être annulées si elles sont plus sévères que dans d'autres pays où l'investisseur est établi. Là bas il n’y a pas de SMIC, alors je ne vois pas pourquoi je devrais payer des salaires plus élevés ici que là bas.

    Aux USA on peut licencier sans préavis, alors pourquoi tolérer qu’en France on ne puisse pas en faire autant. Aux USA on peut mettre sur le marché des produits tels les OGM, dont les européennes ne veulent pas, et demain qu’est ce qui empêcherait Monsanto, de porter l’affaire devant les tribunaux, et en plus d’avoir gain de cause, d’empocher des millions d’indemnités, payées par les contribuables, pour avoir fait entrave au sacro saint commerce !

    Ainsi les "investisseurs" pourraient exiger l'annulation des lois nationales, et obtenir des Etats une indemnisation financière du préjudice subi. C’est déjà le cas entre le Canada, le Mexique et les USA, où ce genre de tribunal arbitral existe.

    Concrètement, ce tribunal indépendant signifie l'abdication des Etats en faveur des multinationales, et la fin de tout pouvoir réel des gouvernements élus. Le pouvoir économique des états sera démantelé petit à petit et l'ensemble des réglementations sociales et environnementales auront vocation à être remises en cause par les entreprises. La loi pourra changer en fonction des intérêts des entreprises et de leurs actionnaires. Exit le bien être des peuples : retour au début de l’ère industrielle !

    Le pouvoir ne sera plus du tout politique mais exclusivement économique

    La dictature de l’économique sur le politique sera alors totale. Cela veut dire très concrètement que le bien être sera sacrifié à tous les facteurs économiques, et que ceux-ci prévaudront dans l’avenir pour structurer notre monde. Et l’individualisme régnera en maître absolu face aux solidarités nécessaires pour combattre cette « machine à tuer les peuples ».

    L’Etat serait alors réduit à un gardien de la propriété privée ; une structure qui défendra les richesses des nantis. Mais n’est-ce pas déjà le cas ?

    Cela vous semble incroyable, mais cela se joue en ce moment, et on pourrait se demander comment nous sommes en arrivés là ?

    Le traité de Lisbonne permet à l’UE de ne plus consulter les peuples

    En Europe cela a été rendu possible par le traité de Lisbonne, qui a donné à l’UE la possibilité de signer des accords commerciaux au nom des Etats membres.

    Et on doit alors se souvenir que c’est Sarkozy qui a permis de valider le traité constitutionnel Européen, traité que le peuple sondé par référendum en 2005 avait refusé. A peine élu en 2007, il réunissait le congrès dès février 2008 (parlement et sénat, autant de traitres), faisait modifier la constitution et ratifiait le traité. Il fallait que le traité constitutionnel soit validé par chaque Etat pour que le traité de Lisbonne puisse entrer en vigueur.

    Michel Sapin a précisé qu’il n’y aurait donc pas de référendum populaire sur le marché transatlantique ; désormais les peuples n’ont plus à être consultés, et la dictature démocratique se poursuit. L’accord sera simplement validé au niveau européen par les ministres collabos des 28 pays de l’UE.

    Aux USA où le traité n’est pas très populaire non plus, Obama envisage lui aussi de passer en force : face à la grogne des parlementaires hostiles au tribunal arbitral et aux répercutions locales de cet accord, Barak Obama tente d’utiliser une procédure accélérée, pour éviter tout débat. « Le Président Obama voudrait en effet que le Congrès lui abandonne l’autorité de négocier des accords internationaux de commerce et celui-ci ne pourrait plus ensuite qu’approuver ou désapprouver, sans aucun pouvoir de les modifier. » (2)

    Le socle du gouvernement mondial, organisé autour de l’OTAN

    Voilà ce que précise le mandat des eurocrates au point 1, intitulé Nature et la portée de l’Accord :

    « 1. L’accord contiendra exclusivement des dispositions sur les zones commerciales et liées au commerce applicables entre les Parties. L’accord devrait confirmer que le traité transatlantique de Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement est basé sur des valeurs communes, notamment la protection et la promotion des droits de l’homme et de la sécurité internationale. »

    Que vient faire la sécurité internationale dans un traité de commerce ???

    Le point 7, lié aux objectifs du traité va même jusqu’à évoquer la définition de normes mondiales : « 7. L’objectif de l’accord est de réaliser le potentiel inexploité d’un véritable marché transatlantique, générant de nouvelles opportunités économiques pour la création d’emplois et la croissance grâce à un accès accru aux marchés, une plus grande compatibilité de la réglementation et la définition de normes mondiales. » (1)

    Rien ne prouve que le libre-échange généralisé soit un facteur de croissance ; on est ici dans l’invocation quasi mystique et religieuse. Or, le libre-échange n’est pas neutre : c'est une doctrine économique, parmi d'autres possibles, dont les avantages et désavantages doivent faire l'objet de débats et ne peuvent être imposés sans autre forme de procès, au moins en démocratie, puisqu’on nous dit que nous y sommes. En tout cas on nous dit que ce qui sortira d’ici servira de normes mondiales, et pourrait avoir vocation à s’imposer à tous… la gouvernance mondiale est toute proche !

    Le projet initial voté par le parlement européen en mai 2008 dit aussi que le projet est aussi politique qu’économique : « souligne qu'un partenariat transatlantique étroit est l'instrument clé pour façonner la mondialisation dans l'intérêt de nos valeurs communes et dans la perspective d'un ordre mondial équitable en matière politique et économique » (3)

    Bref c’est un projet économique qui induit un projet politique, et aboutira à la perte d’indépendance de l’Europe vis-à-vis du monde de l’argent.

    Il est important d’informer autour de vous en citant vos sources.

    notes

    1/ Mandat de négociation des commissaires européens

    http://www.contrelacour.fr/marche-transatlantique-le-mandat-definitif-de-negociation-de-la-commission-europeenne-traduit-en-francais/

    2/http://www.sudouest.fr/2014/05/06/le-tafta-ce-traite-qui-fait-polemique-est-il-un-deni-de-democratie-total-1545708-705.php

    http://www.reporterre.net/spip.php?article5446

    3/ Résolution RC B6-0209/2008

    source : Terre et Peuple

    http://www.voxnr.com/cc/di_antiamerique/EukVuZylEEjQcoFBJy.shtml

  • Des ex-musulmans : «l’islam n’est pas compatible avec les valeurs des démocraties»

    L'émission C dans l'air parle enfin de ces ex-musulmans, en danger de mort pour avoir renié l'islam :

    Michel Janva

  • Le crédit municipal : Une issue de secours face aux fins de mois difficiles

    Le crédit municipal est en vogue en cette période de crise. Il permet de soutenir financièrement les personnes qui rencontrent des difficultés financières. Et elles sont nombreuses.

    http://fortune.fdesouche.com/

  • 2 rapports pro-mort mis aux voix au Parlement européen

    2 rapports seront votés en séance plénière à Strasbourg la semaine prochaine :

    Michel Janva

  • Solution politique ? par Claude BOURRINET

    La politique avant tout, disait Maurras. Parlons plutôt, comme Baudelaire, d’antipolitisme. On sait que le poète, porté, en 1848, par un enthousiasme juvénile, avait participé physiquement aux événements révolutionnaires, appelant même, sans doute pour des raisons peu nobles, à fusiller son beau-père, le général Aupick. Cependant, face à la niaiserie des humanitaristes socialistes, à la suite de la sanglante répression, en juin, de l’insurrection ouvrière (il gardera toujours une tendresse de catholique pour le Pauvre, le Travailleur, et il fut un admirateur du poète et chansonnier populiste Pierre Dupont), et devant le cynisme bourgeois (Cavaignac, le bourreau des insurgés, fut toujours un républicain de gauche), il éprouva et manifesta un violent dégoût pour le monde politique, sa réalité, sa logique, ses mascarades, sa bêtise, qu’il identifiait, comme son contemporain Gustave Flaubert, au monde de la démocratie, du progrès, de la modernité. Ce dégoût est exprimé rudement dans ses brouillons très expressifs, aussi déroutants et puissants que lesPensées de Pascal, Mon cœur mis à nu, et les Fusées, qui appartiennent à ce genre d’écrits littéraires qui rendent presque sûrement intelligent, pour peu qu’on échappe à l’indignation bien pensante.

     

    Baudelaire, comme on le sait, est le créateur du mot « modernité », qu’il voyait incarnée dans les croquis de Constantin Guys, et que son sonnet, « À une passante », symbolise parfaitement. La modernité, c’est l’éternité dans la fugacité. Rien à voir, au fond, avec l’injonction rimbaldienne, que l’on voulut volontariste, mais qui n’était que résignée et désabusée, d’être à tout prix moderne. Baudelaire ne destine pas sa pensée à la masse. S’adresse-t-il, du reste, à quiconque ? Il est visionnaire, c’est-à-dire qu’il saisit au vol l’esprit et l’image. L’image, sous la forme des tableaux d’art, fut sa grande passion. Et les symboles, ces images essentielles, qui correspondent avec nous, ces surréalités situées « là-bas », au-delà, mais en jonction avec les sens, et faisant le lien avec les Idées, constituent cette échelle de Jacob, qui nous offre la possibilité de frôler le cœur divin, malgré nos limites angoissantes et torturantes.

     

    Baudelaire se situe, au sein d’un monde qui a parodié la dynamique chrétienne, pour la caricaturer en vecteur de progrès infini, ce qui est une autre façon de blasphémer, car seul Dieu seul est infini, pousse l’archaïsme religieux, à grande teneur « traditionnelle » (mais, comme Balzac, il s’inspire du penseur mystique Swedenborg), jusqu’à ne consacrer ce qui lui restait à vivre (il est mort en 1867) qu’à ce culte de la Beauté, qui est une ascension, et non un plaquage sur la réalité sociale-politique. La dimension baudelairienne est la verticalité.

     

    Pour le reste, c’est-à-dire sa conception anthropologique, il partage la conception janséniste (contre Rousseau) du péché, impossible à dépasser et à contrer, lequel propose des pièges et des ruses, souvent raffinées, ces « opiums », par exemple, que sont l’amour, la beauté, l’ivresse, élans nobles et dérisoires, qui nous font croire que nous sommes des dieux mais qui, malgré tout, ironiquement, nous donnent un pressentiment du divin… Baudelaire est un idéaliste pessimiste.

     

    Il n’existe plus de Baudelaire, au XXIe siècle. On sent parfois, chez certains, son ombre. Par exemple Richard Millet, s’il n’était obsédé par le politique. Sa Confession négative m’a fortement ébranlé. Il retrouve les accents pascaliens, le sens de la grandeur, le goût des gouffres. Il faudrait écrire moins, et moins s’intéresser aux médias. Richard Millet n’est pas assez désespéré. J’évoque ainsi l’un de nos écrivains qui sait encore écrire, donc penser, au sens baudelairien, c’est-à-dire vivre son encre, comme son sang, mais il faut admettre que nous manœuvrons dans un monde de Lilliputiens, qui se pâment devant des monuments hauts comme quatre pommes. On voit bien que ce qui manque, c’est la cruauté. Baudelaire était un grand lecteur de Sade, comme, du reste, les auteurs intelligents de son époque. Malheureusement, on dirait que le seul imbécile qui ait eu alors du génie, Victor Hugo, ait été le seul, au bout de cent cinquante ans, à générer une abondante descendance. Sans la démesure.

     

    Que sont devenus nos penseurs, nos grands phares ? On dirait que la littérature, si proche maintenant de la politique politicienne, se fait sur un coin de comptoir. Ça a commencé, il est vrai, au Procope, lorsque des entrepreneurs d’idées s’excitaient les lumières en buvant du café. Depuis, on est sorti dans la rue, de plus en plus polluée et enlaidie par des boutiques, pour ne plus en sortir. L’intelligence est une affaire, comme la bourse, avec ses fluctuations, ses rumeurs, ses coups et ses misères. Le livre est une action, non pas même un enfumage idéologique, comme du temps des « philosophes », mais une option sur une possible rente, au moins symbolique, du moins médiatique. La seule ascension possible, maintenant, c’est celle de l’ascenseur qui porte jusqu’au studio de télévision.

     

    Au moins, si quelqu’un avouait que le roi est nu ! Même pas un roi déchu, puisqu’au a perdu la mémoire de tout, même des ors de notre origine divine, surtout de cette noblesse glorieuse, qu’on a remplacée par le clinquant démocratique. Mais un roi déshabillé, à poil, si l’on veut. Illustrons le propos, et provoquons en dévalant un nombre conséquent d’étages, jusqu’aux caves. Il y a un peu de honte à descendre si bas, mais, finalement, c’est là le niveau d’existence de notre monde. Avant donc de rédiger ces réflexions si réalistes, j’ai jeté un coup d’œil, le diable me poussant, sur le site de Riposte laïque, qui a le suprême avantage, pour un analyse intempestif, de synthétiser la bêtise contemporaine, dans une société qui ne manque pas, pourtant, d’émulation en ce domaine. Je lis ainsi qu’il suffit d’éradiquer l’islam de notre terre pour que la France revive, et que le numéro spécial de Charlie Hebdo est, grand bien fasse à cette France si frémissante face à cette perspective de renaissante ! paru. La France, c’est Charlie débarrassé du danger musulman. Le roi tout nu s’amuse. Hugo serait content : les Rigolettos l’ont emporté, et les Sganarelles, et les Scapins. La valetaille s’en donne à cœur joie : il suffit de bouter la galère de Sarrasins hors du port pour que nos champs refleurissent (avec l’aide de Monsanto, évidemment).

     

    Nous ne faisons que résumer les débats actuels.

     

    Toute cette cuisine alourdit l’estomac. Achevons !

     

    On dirait que le bon Dieu, s’étant aperçu que la marmite renvoyait dans la cuisine divine, des odeurs suspectes, avait décidé de touiller à grands coups de louches la mixture mal embouchée et susceptible de sécréter quelque poison.

     

    À propos du peuple français, pour autant qu’on jette la mémoire jusqu’au bout de la nuit des temps, on sait que plusieurs civilisations qui nous ont précédés ont disparu dans le néant, laissant à peine quelques traces. Ainsi des Incas, des Celtes… D’autres ont eu la chance d’avoir une postérité culturelle, comme les Hellènes. On ne voit pas pourquoi la France ne connaîtrait pas le sort de ce qui mérite de périr, comme disait Hegel de ce qui existe, ou a existé. Enlevez le lierre suceur de sève à un arbre vermoulu, presque crevé, cela m’étonnerait bien qu’il reparte. La France est cet arbre. Les rares esprits assez cultivés et lucides qui retracent les étapes de la décadence intellectuelle, non seulement de notre pays, que son excellence idéologique a sans doute particulièrement fragilisé, tant l’ivresse du mot conduit vite au vide existentiel (post coitum animal triste), mais aussi la planète entière, submergée par l’Occident nihiliste. La moraline bloque l’intelligence, fatalement.

     

    Et je crois que la pire ânerie serait de chercher, à tout prix, une solution.

     

    Claude Bourrinet  http://www.europemaxima.com/

  • Les USA : amis, alliés, adversaires ou ennemis ?

    « Avec Obama, un indécis qui n’a pas de ligne constante, les USA improvisent une politique étrangère peu lisible, tiraillée entre les « trois sœurs » : la CIA, le Pentagone et le complexe militaro-industriel ».

    Dans plusieurs de mes livres, j’ai toujours critiqué deux positions : l’anti-américanisme obsessionnel issu d’une rigidité idéologique, et l’atlantisme de soumission, l’américanolâtrie.  Diaboliser les USA est aussi inconséquent que de les idéaliser. Voici donc  le résumé d’une position qu’on pourrait appeler « gaullienne ».


    Une politique étrangère à l’impérialisme incohérent.

    Dans le domaine de la politique étrangère, depuis la catastrophe du Vietnam, les actions bellicistes de Washington se sont multipliées, aussi contre-productives les unes que les autres, mais toujours animées par ces deux objectifs : maintenir l’Europe dans la soumission et encercler la Russie pour l’empêcher de redevenir une grande puissance. Dans les Balkans, en Afghanistan, en Irak et au Moyen-Orient, les opérations de guerre des Etats-Unis, par le biais de pseudo-coalitions illégales au regard de l’ONU, ont toujours débouché sur le chaos et la guerre civile. Avec cette conséquence de renforcer partout l’islamisme et sa barbarie, de déstabiliser des régions entières d’où les chrétiens sont chassés, et tout cela pour installer une démocratie à l’américaine, qui n’a jamais connu le début du moindre commencement. La politique internationale de Washington, belliciste par essence, affairiste par nécessité, est un mélange bien repéré de naïveté et de cynisme, de grands principes larmoyants et de pratiques de la CIA, de l’US Army ou de la NSA qui violent allégrement le droit.  Et trahissent quand il le faut les « alliés ».

    Dans l’affaire ukrainienne où Washington est intervenu ouvertement, il s’agit de provoquer la Russie et de lancer contre elle une nouvelle guerre froide de moyenne intensité, afin d’éviter à tout prix un axe Paris-Berlin-Moscou, de casser l’économie russe,  de déstabiliser le régime politique, d’éliminer toute influence russe de sa sphère naturelle d’Europe centrale, ainsi que d’étendre l’OTAN le plus à l’Est possible, en violation des accords passés au moment de la dissolution de l’URSS.

    Il faut pointer aussi les errements, les retournements, les naïvetés de la diplomatie américaine, notamment avec l’Arabie, le Pakistan, l’Iran… Avec un manque complet de cohérence entre, par exemple, le fanatisme des néo-conservateurs sous George Bush et l’administration Obama qui semble ne plus avoir de doctrine claire.  Même par rapport à l’allié israélien. Avec Obama, un indécis qui n’a pas de ligne constante, les USA improvisent une politique étrangère peu lisible, tiraillée entre les « trois sœurs » : la CIA, le Pentagone et le complexe militaro-industriel.

    Un État stratège économiquement très performant.

    Contrairement à l’Europe et en particulier à la France, les USA sont redevenus le premier moteur de la croissance mondiale, grâce à hausse de 15% de la productivité du travail, à une relocalisation des entreprises, à l’exploitation du gaz et du pétrole de schiste et surtout grâce à leur leadership absolu  dans l’économie de la révolution numérique. Obama a déclaré le 17 février dernier avec un impérialisme tranquille : « nous possédons Internet. Nos entreprises l’ont créé, l’ont étendu, l’ont perfectionné à un niveau qui fait que nul ne peut nous concurrencer ». Les conséquences de la domination sans partage de l’économie numérique mondiale par les Etats-Unis sont capitales et pas seulement dans l’espionnage tous azimuts. Ils compensent un repli stratégique et l’érosion de la Pax Americana par un impérialisme technologique massif que  la Chine et la Russie essaient de contrer mais que l’Europe, ahurie et soumise, laisse faire. « L’Europe est totalement soumise à l’oligopole de l’Internet américain. […] Dominante en 2000 l’industrie européenne des télécommunications s’est effondrée. Les institutions européennes se sont montrées aussi efficaces pour interdire l’émergence d’une industrie continentale que pour laisser le champ libre au entreprises américaines », note Nicolas Baverez (dans La guerre d’Internet aura bien lieu, in Le Figaro, 23/02/2015). La création d’un « Internet européen » est demandée par Angela Merkel, en vain…Véronique Morali, qui dirige Webedia et qui est une des personnalités les plus influentes du numérique européen, asserte (Ibidem) : « les Etats-Unis, avec des géants comme Google, Facebook, Amazon ou Twitter ont clairement gagné la bataille de la puissance […] Seuls les groupes chinois sont capables de rivaliser. L’Europe a perdu la bataille. » Pour l’instant.

    En tout cas, l’État stratège américain a su promouvoir en quinze ans à peine, à partir de l’écosystème de la Californie et par une politique économique  à la fois libérale et souveraine, un instrument techno-économique de domination et de contrôle globaux. On est loin des âneries des énarques sur le colbertisme collectiviste ou le « modèle social français ».

    Une hégémonie acceptée par les Européens et non pas imposée

    Dénoncer l’ « impérialisme » américain, en tant que tel, est stupide parce que toute grande puissance est nécessairement impérialiste, c’est-à-dire à la recherche de domination.  Ce qu’il faut critiquer, c’est la formeque prend l’impérialisme américain et qui est contre –productive à moyen terme pour les États Unis eux mêmes, parce qu’ils se créent des ennemis partout et multiplient contre eux des haines et des ressentiments tenaces. D’autre part, ce maladroit impérialisme américain est alimenté par la faiblesse et la soumission mêmes des Européens, qui fournissent des verges pour se faire battre.

    Par exemple, dans la négociation actuelle du nouveau Traité de libre-échange UE-USA, qui est un scandaleux traité inégal, les Européens sont les seuls responsables de leur propre capitulation. Les Européens n’ont jamais osé sérieusement protester contre les privilèges juridiques internationaux que les Américains s’octroient tout comme les sanctions, punitions, amendes qu’ils infligent unilatéralement  aux pays et aux sociétés qui bravent leur imperium.

    Quant à  la nature  de la « domination culturelle américaine », qui se pose depuis des décennies, c’est un débat piégé où, là encore, la faute revient entièrement aux Européens qui devraient se poser la question de leur créativité culturelle propre plutôt que de rejeter la faute sur les autres. Songeons en particulier à l’ « exception culturelle française », avec son système de subventions quasi-soviétiques d’œuvres médiocres, avec les privilèges coûteux de ces assistés que sont les intermittents du spectacle.

    Globalement, la domination culturelle, technologique, politique des Etats-Unis est davantage le fruit d’un videet d’une aboulie européenne que d’une brutalité américaine. Là où l’État stratège américain aide ses entreprises, l’État collectiviste français pratique les entraves administratives et les matraquages fiscaux, décourageant le travail et la compétitivité. D’autre part, l’Europe applique la règle de concurrence débridée qui aboutit à la préférence économique étrangère (on est libéraux là où il ne faudrait pas l’être et on ne l’est pas là où il faudrait l’être). Les USA, eux, s’adonnent à la préférence économique nationale (Buy American Act). Les deux seules puissances qui, actuellement, font barrage à l’unilatéralisme américain sont la Russie et la Chine. Ayant sacrifié, tout comme leurs ambitions dans l’économie numérique, leurs budgets militaires, les Européens ne doivent pas s’étonner d’être dépendants de l’OTAN et des géants Internet d’outre-Atlantique.

    Désigner la nature des Etats-Unis.

    Quoi qu’il en soit, les États-Unis ne peuvent en aucun cas être qualifiés d’ennemis par les Européens, en particulier par les Français, comme le font certains milieux extrémistes à gauche comme à droite. Le véritable ennemi, fondamental, a le visage de ceux qui ont commis les attentats de début janvier et des forces qui sont derrière eux et qui entreprennent, avec la complicité d’une oligarchie aveuglée, la colonisation et l’islamisation de l’Europe. Les États-Unis peuvent en revanche être qualifiés d’adversaires, de compétiteurs très durs, notamment dans les domaines techno-économiques et stratégiques, tout comme la Chine, d’ailleurs. Le seul véritable ami naturel de l’Europe devrait être la Russie et ce, dans tous les domaines, parce que nous appartenons à la même Maison commune continentale. Cela dit, en fonction des circonstances et sur certains dossiers,  notamment face à l’islamisme, les Etats-Unis peuvent être des alliés. Néanmoins, on peut toujours rêver, avant qu’il ne soit trop tard, à une alliance générale de tous les peuples apparentés d’origine et de civilisation européenne

    Guillaume Faye, 2/03/2015

    Source : Gfaye.com

    Voir aussi : Le Traité transatlantique et autres menaces, d’Alain de Benoist

    http://www.polemia.com/les-usa-amis-allies-adversaires-ou-ennemis/

  • Rétablir la liberté d’expression

    XXXe Université annuelle

    Club de l’Horloge  les 15 et 16 novembre 2014

    Le recueil des interventions est édité en format Pdf (voir en fin d’article)

    ♦ « Rétablir », le terme est surprenant. Pourquoi un rétablissement de la liberté d’expression qui dans l’esprit du public semble être toujours d’actualité. Les événements survenus à Paris avec l’attentat perpétré dans les locaux de Charlie Hebdo ont démontré l’attachement du peuple à cette liberté et il aura fallu que le président de la République lui-même prenne les choses en mains pour que le peuple se mobilise afin de réagir contre la menace qui pèse sur cette liberté d’expression. Hélas, deux mois plus tard, on ne peut que constater aujourd’hui l’essoufflement des partisans du 11 janvier dont l’engouement pour l’union nationale et son « esprit du 11 janvier » faiblissent malgré les tentatives de relance, répétées sinon désespérées, du président et de son premier ministre eux-mêmes.


    Or, précisément, le Club de l’Horloge avait fait preuve de prémonition en choisissant ce thème pour ses travaux de son université annuelle de 2014. Polémia a publié sur son site les dix interventions savantes d’excellents orateurs au cours des deux jours consacrés à cette liberté d’expression tant appréciée dans ses principes fondamentaux par le peuple et tant décriée par ce même peuple qui ne comprend pas et qui a du mal à accepter les coercitions étatiques de plus en plus contraignantes.

    Aujourd’hui, Polémia présente à ses lecteurs en format Pdf l’ensemble de ces contributions qui permettent d’afficher la haute qualité et l’étendue de la réflexion conduite par le Club sur la liberté d’expression.

    En rappel, voici les dix titres de ces interventions avec le nom de leur orateur.

    Ouverture des travaux, Pierre Millan, secrétaire général du Club de l’Horloge
    Introduction : la superclasse mondiale contre les libertés Jacques Violette
    La liberté de pensée, première des libertés publiques Patrick Simon
    La conquête de la liberté de pensée en Occident Philippe Nemo

    Liberté d’expression et débat démocratique Jean-Philippe Feldman
    La liberté d’expression source de la vérité scientifique ou historique Henry de Lesquen
    L’Etat censeur : lois scélérates et jurisprudences orientées qui étouffent la liberté d’expression François Wagner

    Police de la pensée : comment coterie ou groupe de pression ont colonisé les médias et assujetti L’EtatJean-Yves Le Gallou
    La liberté d’expression à l’ère de la communication numérique : faut-il domestiquer internet ? Yves Duhamel
    Pourquoi et comment l’Amérique a confisqué la liberté d’expression ? Ivan Blot

    Pour accéder au document Pdf, cliquer ICI

    http://www.polemia.com/retablir-la-liberte-dexpression-2/

  • L’arme de l’information « Made in USA » contre les dirigeants européens …

    Doit on les appeller « alliés »? Nous n’arrivons plus à digérer tout ce qui vient de l’autre côté de l’Atlantique. Les moyens de pressions qu’ils emploient envers tous ceux qui ont des vélléités d’indépendance, sont à la mesure des mètres carrés de leur territoire. Ils ne reculeront devant aucune bassesse, pour maintenir leur « titre » de « gendarme du monde ». Quitte pour cela, à fomenter guerre et atrocités, dont ils s’empresseront de rejeter la responsabilité sur ceux qu’ils ont osé leur résister. Quels moyens de pressions ont ils sur la France, pour que nous soyons à genoux devant ces « va t-en guerre »?

    Anonymous est apparu pour la première fois sur la toile d’Internet en 2003 comme un groupe de hackers activistes défendant la liberté d’expression et opérant comme un «  cerveau digital global anarchiste. » Il s’agit d’un instrument, ou plutôt d’une arme destinée à être utilisée dans la guerre de l’information. Et cette arme a un avantage considérable : il s’est bien souvent avéré difficile de savoir qui l’utilisait vraiment. Pourtant, le problème ne se posait pas lorsqu’Anonymous publiait en 1993 une photo d’Angela Merkel rendant visite au Club Elbterrassen pour y rencontrer quelques skinheads et quelques autres personnages dont l’un exécutait un salut nazi…

    Berlin s’était alors fendu d’explications circonstanciées, mais ce n’est pas là le problème. Une photo vieille de plus de 12 ans vient d’être publiée le 9 février dernier, juste avant la visite d’Angela Merkel à Washington, et après sa rencontre avec le président français François Hollande et le président russe Vladimir Poutine à Moscou, une réunion qui a duré plusieurs heures.

    En publiant cette photo, Anonymous demandait si, pour diriger l’Allemagne, on pouvait vraiment faire confiance à une femme politique qui fut membre de l’Organisation de la Jeunesse socialiste en Allemagne de l’Est, qui était une espionne de Berlin Est, et qui fricotait avec les nazis.

    L’attaque médiatique a été précédée par un événement notable : la chancelière s’est opposée à l’idée de fournir des armes léthales à  l’Ukraine. Angela Merkel a pris la parole lors d’une conférence sur la Sécurité à Munich le 7 février pour dire que « la situation de l’Ukraine ne s’améliorera pas en fournissant plus d’armes. » Et elle a réitéré cette affirmation un certain nombre de fois lors de ses récents voyages aux États-Unis et au Canada. Aux USA, ce sont le sénateur John McCain et la secrétaire d’État adjointe aux affaires européennes et asiatiques, Victoria Nuland, qui ont répondu en premier. Le Sénateur a comparé les tractations entre Merkel, Hollande et Poutine à la réunion d’apaisement entre Neville Chamberlin et Adolf Hitler. Mme Nuland a, comme à son habitude, utilisé un langage particulièrement obscène pour qualifier la dirigeante du principal État européen.

    Il faut se rappeler aussi que depuis un certain temps, les services secrets américains ont abondamment collecté toute sorte d’informations, par différents moyens, dans le but de pouvoir les utiliser contre la chancelière allemande. On a appris par exemple en octobre 2013 que la NSA (National Security Agency) avait mis sur écoute le téléphone personnel de Mme Merkel, et l’information selon laquelle l’Agence américaine maintenait depuis plus de 10 ans la Chancelière sous surveillance a provoqué un énorme scandale. Mme Merkel a expliqué qu’elle n’attendait ni n’exigeait aucune excuse particulière, mais cette affaire a ouvert une importante brèche dans la confiance mutuelle et il a fallu des efforts importants pour tenter de la restaurer. Les promesses n’ont pas suffi, et la situation imposait des changements. Dans ces circonstances, la Chancelière pouvait difficilement calmer l’indignation générale, mais Washington a fait la sourde oreille sur ce qu’elle disait. L’histoire des enregistrements a finalement été étouffée et il n’y a eu aucun réel changement.

    Angela Merkel n’est pas la seule dirigeante européenne à avoir fait l’expérience des pratiques de Washington concernant toute « liberté de pensée »  des leaders européens, en particulier quand il  s’agit de la Russie. Les exemples ne manquent pas.

    La Hongrie, emmenée par son premier ministre Victor Orban, a signé avec la Russie un contrat pour achever la construction de deux centrales nucléaires situées à 100 km de Budapest. Les États-Unis ont [immédiatement] imposé des sanctions contre la Hongrie. Le Sénateur McCain, toujours aussi prompt à dégainer, a qualifié le premier ministre hongrois de « dictateur fasciste ». [Dans le même temps], le président Poutine était attendu à Budapest le 17 février.

    L’administration US est aussi insatisfaite de la position de Milos Zeman, le président de la République tchèque, qui a osé demander des preuves que les troupes russes ont bien envahi l’Ukraine, et a appelé les États-Unis et l’Union européenne à mettre fin aux sanctions. Les USA ont alors utilisé leurs réseaux dans le pays pour lancer une vaste campagne discréditant le Président.

    Alors qu’il était premier ministre de l’Italie, Silvio Berlusconi n’hésita pas à affirmer que la compréhension mutuelle entre la Russie et les États-Unis était une exigence pour la stabilité en Europe. Il a déclaré que les USA avaient agi de façon irresponsable en déployant des missiles de défense en Pologne et en République tchèque, en reconnaissant l’indépendance du Kosovo, et en poussant la Géorgie et l’Ukraine dans l’OTAN.

    Dominique Strauss-Kahn, ex-directeur du fonds monétaire international, a été victime d’une provocation planifiée longtemps à l’avance et organisée contre lui aux États-Unis où il a été accusé d’avoir violé une femme de chambre noire lors de son séjour à New York. Il a dû faire faire à un procès aux États-Unis. On a su par la suite que la femme de chambre avait menti, mais cela est passé totalement inaperçu. Strauss-Kahn a perdu son poste au FMI et n’a pas pu se présenter aux élections présidentielles en France.

    Orban, Zeman, Berlusconi, Strauss-Kahn, et maintenant Merkel : tous sont devenus des cibles pour les frappes chirurgicales des armes de l’information US contre les politiciens européens montrant de bien trop grandes velléités d’indépendance en matière de politique étrangère, au goût de Washington.

    L’establishment américain pense que l’Europe doit rester sur sa ligne et suivre la politique étrangère US sans aucune variante possible. Selon eux, c’est comme cela que s’obtient la quintessence de la coopération transatlantique. Juste après sa rencontre avec Angela Merkel, le président américain a expliqué lors d’une interview à Vox.com, que les États-Unis étaient  obligés d’avoir « la plus puissante armée du monde. » Et il a ajouté « nous devons parfois tordre un peu le bras de certains pays qui ne veulent pas faire ce qu’on leur demande. » La brutalité de cette déclaration ne laisse aucun doute sur le fait que les États-Unis sont prêts à « tordre le bras » de n’importe quel allié qui n’aurait pas les mêmes vues qu’eux sur les différents problèmes dans le monde.

    Les alliés (vassaux ?) européens, ou asiatiques peuvent être certain de cela. Le président turc Erdogan est très certainement le prochain sur la liste. On ne lui pardonne pas d’avoir signé avec Poutine l’accord sur le gazoduc « Turkish Stream ». Et on entend clairement le tic-tac de l’horloge.


    - SourceGeorgy Voskresensky-Traduction Christophe

    http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2015/02/22/l-arme-de-l-information-made-in-usa-contre-les-dirigeants-europeens.html