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  • La Cour des comptes épingle la réforme Valls‑Cazeneuve de l’asile

    « Le projet de loi sur la réforme de l’asile ne répond pas à la question centrale de la gestion des déboutés qui provoquent une embolie ». « Tant que la question de l’organisation systématique et rapide de leur retour ne sera pas réglée, le système ne pourra fonctionner correctement » ; « La politique d’asile est devenue la principale source d’arrivée d’immigrants clandestins en France. »… Voici les phrases choc du rapport de la Cour des comptes sur l’accueil et l’hébergement des demandeurs d’asile auquel Le Figaro a eu accès. Ce mercredi la réforme Valls‑Cazeneuve arrive en commission des lois au Sénat.

    On y découvre qu’entre 2009 et 2014 le coût de l’asile s’élève à plus de 2 milliards d’euros par an pour l’état. Ce coût a augmenté de 60 % en cinq ans. Avec 66 251 dossiers déposés, les demandes sont concentrées en Ile‑de‑France. Seuls 1 % des déboutés sont effectivement éloignés, les autres restent donc en situation irrégulière.

    http://fr.novopress.info/

  • De la pureté à la purée… par Claude BOURRINET

    Ainsi nos Anciens du Sénat ont-ils eu la sagesse de ne pas sanctionner les clients des prostituées. On en est tout chaviré : il resterait un lopin de bon sens dans notre pays ! On en avait perdu l’habitude.

     

    Notre nation, pourtant, se veut cartésienne. Elle n’a pas attendu Voltaire pour faire usage de la raison. Du reste, les « Lumières » aveuglent souvent. Qui lit la littérature de cette époque, rencontre inévitablement une dose mortelle de moralisme et de mauvaise foi. De moraline, dirait-on. Au fond, n’a-t-on pas guillotiné la Reine en l’accusant d’être lesbienne, et n’a-t-on pas excommunié l’aristocratie parce qu’elle avait commis l’outrage d’être libertine ? À la suite de quoi, nos censeurs, une fois abreuvés de sang impur, se sont empressé, sous le Directoire et l’Empire, de forniquer orgiaquement, d’une chair, il faut le dire, beaucoup plus triste que celle qui avait égayé les tableaux de Fragonard et de Boucher.

     

    Notre période est, assurément, celle de Tartufe, personnage, comme on le sait, bien vivant, qui se mêle de tout. D’un côté, on interdit d’interdire, la censure est perçue comme un péché capital, on prône une sexualité tous azimuts, pour tous les goûts, et les désirs sont des ordres, surtout s’ils sont commercialisables. D’un autre, on accumule les lois liberticides, répressives, tracassières, qui vont chercher nos vices jusque dans les chiottes. Malheur à l’homme qui pisse debout, ou à la mère qui flanque une baffe à son marmot ! Le bras vengeur de la Justice ne manque pas de s’abattre sur eux !

     

    Qu’on ne s’y trompe pas : comme dans l’Éducation nationale, ou les relations entre hommes et femmes, ce qui taraude, torture, gêne, c’est la réalité. Cette dernière présente le redoutable inconvénient d’être incontournable, comme la nature, qui revient, comme on le sait, toujours au galop. Le mariage pour tous, la procréation médicalement assistée au service des homosexuels, c’est une manière de la nier. Elle est comme ces microbes, qu’aux U.S.A., on nettoie à coups de Javel puritaine. On veut une vitrine « clean », mais on trouve, dans l’arrière-cour, les tripatouillages les plus infâmes, les affaires et la pornographie, les travailleurs de l’argent et ceux du sexe.

     

    La vertu du catholicisme était, par la confession, d’avoir le sens de l’homme. Qui veut faire l’ange fait la bête. Qui veut la pureté morale s’embourbe dans la purée idéologique. La sagesse est de faire la part du feu. La morale, c’est d’abord d’apprendre à bien penser, écrivait Pascal. Et non de verser dans la bouillie du cœur.

     

    Claude Bourrinet

     

    • D’abord mis en ligne sur Synthèse nationale, le 2 avril 2015.

    http://www.europemaxima.com/

  • Conseil de l’Europe : remise de la plus grande pétition pour la condamnation des infanticides néonataux

    Le Centre Européen pour le Droit et la Justice va remettre cette semaine à la Présidence de l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe une pétitionpour la condamnation des infanticides néonataux, signée par plus de 185 000 citoyens européensLe dossier qui sera remis au Bureau devrait faire l’objet d’un premier examen durant la prochaine session du 20 au 24 avril 2015.

    "C’est une procédure importante à plus d’un titre. C’est la première fois que cette Assemblée est saisie par une pétition d’une telle ampleur : près de 200 000 citoyens demandant aux députés européens issus des 47 États Membres de condamner la pratique des infanticides néonataux et de rappeler que toute personne née vivante a droit au respect de sa vie et aux soins, quelles que soient les circonstances de sa naissance.

    Cette pétition amorce une procédure officielle et concrète au sein de l’Assemblée Parlementaire. Saisi de la pétition, le Bureau de l’Assemblée, après examen de sa recevabilité, va charger l’une des commissions parlementaires de l’Assemblée d’examiner la pétition au fond et de faire rapport. La procédure de rapport permettra d’enquêter sur ces faits et de les exposer publiquement. Le Bureau de l’Assemblée décidera ensuite des suites à donner, telle que la préparation d’une résolution.

    Lorsqu’un enfant naît grand prématuré, tout est mis en œuvre pour le sauver. Si ce n’est pas possible, il reçoit des soins de confort et est entouré jusqu’à son décès. Tout autre est la situation de ceux qui naissent vivants après un échec de l’avortement. En effet, chaque année, dans les pays européens, des nombreux enfants naissent vivants lors d’avortements, en particulier quand ils sont pratiqués au-delà de la 20ème semaine de grossesse. Selon le British Journal of Obstetrics and Gynaecology, à 23 semaines de gestation, 10% des enfants survivent à l’avortement. Ces enfants, qui peuvent être blessés par l’avortement, sont le plus souvent abandonnés à la mort sans soins, agonisant dans une bassine et luttant pour respirer, ou tués par injection létale ou asphyxie, en particulier lorsqu’ils sont viables, voire jetés avec les déchets biologiques. C’est un traitement inhumain et contraire aux droits de l’homme les plus élémentaires. Les statistiques officielles pour l’Angleterre et le pays de Galles indiquent qu’en 2005, 66 nouveau-nés ont survécu à leur avortement et ont agonisé pendant parfois plus de dix heures. Suite au scandale provoqué par la révélation de ces faits, la Grande-Bretagne a cessé de révéler ces statistiques. Dans les seuls hôpitaux publics du Canada (hors Québec), 622 bébés sont nés vivants après une IVG entre 2000 et 2011. Rares sont les pays qui reconnaissent officiellement ces situations mais elles se produisent partout. La presse en rapporte parfois, comme en Italie en 2010 : un bébé avorté à 20 semaines (quatre mois et demi) pour un bec-de-lièvre a vécu deux jours. Nul ne sait le nombre de ces enfants ni le sort qui leur est réservé. Si certains sont probablement bien pris en charge pendant leur courte vie, il semble que d’autres ne bénéficient pas du même traitement. Des témoignages et des faits divers révèlent des pratiques terrifiantes : bébés abandonnés dans une pièce vide ou un placard jusqu’à ce qu’ils soient morts, ou tués (souvent par asphyxie), ou encore envoyés avec les déchets hospitaliers malgré des signes de vie. Ces enfants naissent pour mourir dans une agonie que l’on ne tolérerait pas s’il s’agissait d’animaux. Priver des nouveau-nés des soins les plus élémentaires – et d’une simple présence humaine jusqu’à leur mort si on ne peut les sauver – est un comportement barbare et une violation flagrante de leurs droits fondamentaux.

    L’ECLJ espère vivement que cette pétition fera sortir de l’ombre le drame de ces enfants nés vivant qui ne bénéficient d’aucuns soins auxquels ils ont pourtant droit en vertu de leur droit à la vie et à l’intégrité physique. Il est souhaitable que cette pétition amène l’Assemblée du Conseil de l’Europe à rappeler l’égalité en droit de tous les hommes, quelles que soient les conditions de leur naissance."

    Michel Janva

  • Sept ans de prison pour le buraliste de Lavaur : « Je suis Luc Fournié » par LA LIGUE DU MIDI

    « Je suis Luc Fournié » : on a tous en mémoire le calvaire de René Galinier en 2010, ce vieux monsieur de 73 ans originaire de Nissan dans l’Hérault, placé malgré son âge, en détention préventive. L’émotion avait été si forte qu’Élie Aboud, le député de la circonscription avait rendu visite au prisonnier incarcéré à la maison d’arrêt de Béziers et qu’un soir, à la télé, Xavier Bertrand, alors ministre du travail déclarait à une question qu’on ne lui posait pas « s’il y a un scandale, c’est celui de ce vieux monsieur qui est en détention préventive pour avoir tiré sur deux cambrioleuses qui s’étaient introduites dans sa villa… ». Les choses n’avaient pas traîné et après un jeu de chaises musicales judiciaires, le détenu était libéré au bout de 60 jours grâce à un lobbying efficace des identitaires de la Ligue du Midi. « Papy » Galinier comme on le surnomma dès lors affectueusement devrait être jugé en juin de cette année 2015; la légitime défense sera au cœur des débats.

     

    Cette fois-ci c’est dans le Tarn, que le buraliste Luc Fournié a été condamné par la cour d’assises d’Albi à la peine disproportionnée de sept ans d’emprisonnement et incarcéré sur le champ pour avoir abattu un cambrioleur chez lui, de nuit. Pourtant l’affaire paraissait simple et avait de fortes chances de déboucher sur un acquittement. Mais en France, en matière de légitime défense, ce genre d’affaire n’est jamais simple. Résumé : le buraliste Luc Fournié est averti, par sa sœur, quatre jours avant les faits, que les barreaux d’une fenêtre avaient été sciés. Ce n’est pas la première fois que cela se produit. Le buraliste prévient les gendarmes – une fois de plus – et décide de monter la garde dans sa boutique : «On était sur le qui-vive depuis plusieurs jours et je croyais que les gendarmes nous protégeaient ». Il dort avec à proximité un fusil de chasse chargé et dispose quelques chaises en équilibre de façon à être réveillé en cas d’intrusion. En pleine nuit, il entend du bruit, distingue deux silhouettes et fait feu à deux reprises. Un des cambrioleurs meurt sur le coup, le second prend la fuite.

     

    L’affaire, pour un jeune étudiant en droit, ne fait pas problème : il y a d’évidence légitime défense si l’on se réfère aux articles du Code pénal. En effet, l’article 122-6 stipule :

     

    « Est présumé avoir agi en état de légitime défense celui qui accomplit l’acte : pour repousser, de nuit, l’entrée par effraction, violence ou ruse dans un lieu habité … »

     

    Mais l’article 122-5 qui donne la définition de la légitime défense apporte une précision qui va s’immiscer au cœur du débat :

     

    « N’est pas pénalement responsable la personne qui, devant une atteinte injustifiée envers elle-même ou autrui, accomplit, dans le même temps, un acte commandé par la nécessité de la légitime défense d’elle-même ou d’autrui, sauf s’il y a disproportion entre les moyens de défense employés et la gravité de l’atteinte ».

     

    Dans cette affaire, les conditions du paragraphe 6 semblaient être remplies, en outre le buraliste agissait pour défendre sa personne et sa famille et enfin le fait de se saisir d’un fusil de chasse dans le noir face à deux agresseurs semblait ressortir de la notion de proportionnalité. Et bien NON et ce en raison du discours ambiant droit de l’hommiste qui met sur le même pied une racaille et un honnête commerçant. La légitime défense est un droit naturel qui implique, qu’à travers toutes les époques, on a le droit de se défendre quand on est attaqué, la notion de riposte proportionnée, n’étant qu’un faux nez destiné à incapaciter les braves gens.

     

    Faudrait-il alors que tous les buralistes de France se mettent à la pratique du karaté – et encore pourrait-on leur reprocher que la pratique d’un art martial peut constituer une circonstance aggravante – ou alors, l’agressé devra-t-il proportionner les coups qu’il va donner avec ceux qu’il est en train de recevoir; l’agressé devra-t-il demander à ses agresseurs s’il peut prendre un temps de réflexion afin d’analyser si la riposte envisagée est proportionnée au millimètre près. Peut-être pourrait-il également inviter les malfaisants autour d’une tasse de thé, leur demander s’ils sont eux aussi adeptes des sport de combat et s’ils ne dissimuleraient pas par hasard sous leurs vêtements, une arme blanche ou à feu. On en revient à l’affaire Galinier où un membre du Parquet avait déclaré sans vergogne : « Galinier aurait dû s’enfermer dans une pièce et téléphoner à la gendarmerie ». Le problème, c’est que « Papy » avait déjà téléphoné à deux reprises à la gendarmerie et que préférant faire confiance à l’adage, « il vaut mieux être vivant en prison que mort au cimetière », Galinier avait fait ce que son devoir d’homme lui imposait, à savoir assurer sa défense quand la société n’était pas capable d’y pourvoir. Je ne sais pas si cette réaction s’appelle de la légitime défense, mais je sais en tous cas que sa défense était légitime.

     

    Aujourd’hui, les commerçants sont en première ligne dans le combat pour la reconnaissance de la légitime défense. En 2010 l’affaire Galinier, avait démontré le caractère insupportable d’une telle situation et les hommes politiques de droite n’ont pas eu plus de courage, hier, que ceux de gauche aujourd’hui pour renverser cette situation par une modification de la loi en instaurant, par la sanctuarisation du domicile, une présomption absolue de légitime défense dès lors qu’un logement ou une échoppe subit une intrusion maligne évidente.

     

    Voilà pourquoi, jusqu’à la libération du buraliste de Lavaur, je suis Luc Fournié !

     

    La Ligue du Midi

     

    • Communiqué de presse de Richard Roudier d’abord mis en ligne sur Ligue du Midi, le 6 avril 2015.

    http://www.europemaxima.com/

  • Et combattre la haine antichrétienne en Europe, c'est facultatif ?

    Lu sur l'Observatoire de la christianophobie :

    "La Commission européenne organisera à Bruxelles, les 1er et 2 octobre prochain, son « premier colloque annuel sur les droits fondamentaux dans l’Union européenne ». Le thème de ce colloque – en anglais, car il n’y a pas de version française présentement – est « Tolerance and respect: preventing and combating anti-Semitic and anti-Muslim hatred in Europe ». Je traduis : « Tolérance et respect : empêcher et combattre la haine antisémite et anti-musulmane en Europe ». M’est avis qu’il manque quelque chose… Mais quoi ? Ah oui, bon sang, mais c’est bien sûr… Et la haine antichrétienne en Europe ? Zut, ils l’ont oubliée. Je vais les y faire songer de ce pas… Vous pouvez aussi le faire ici, et en français !"

    Michel Janva  http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Désintox : Le Pen, une stratégie présidentielle anticipée?

    Jean-Michel Vernochet analyse pour MPI-TV l’actualité des derniers jours, sous l’angle de la désintoxication nécessaire des médias mainstream.

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    Le 10 mai, tous avec Jeanne d’Arc

    Affiche JA 2-2015

     

    http://www.medias-presse.info/desintox-le-pen-une-strategie-presidentielle-anticipee/29565

  • Eric Zemmour pointe les « Philippot boys » et le programme économique du FN transformé en épouvantail pour électeurs de l’UMP

    Pour sa chronique radiophonique, Eric Zemmour est revenu sur la querelle entre les membres de la famille Le Pen et sur ses aspects réellement politiques. Selon Zemmour, la ligne de Florian Philippot, si chère à Marine Le Pen, est aussi celle qui a empêché le report de vote des électeurs de l’UMP en faveur du FN au second tour, privant le Front National de tout département.


    Front national : « Une victoire à la Pyrrhus… par rtl-fr

    http://www.medias-presse.info/eric-zemmour-pointe-les-philippot-boys-et-le-programme-economique-du-fn-transforme-en-epouvantail-pour-electeurs-de-lump/29527

  • Dans un État totalitaire, on ne ferait pas mieux

    Depuis quelques semaines, l’Assemblée nationale est le lieu où la démocratie meurt un peu plus de jour en jour.

    Si nous étions dans un État communiste totalitaire comme la Corée du Nord, les choses ne seraient pas différentes de ce que nous vivons en ce moment en France. Depuis quelques semaines, l’Assemblée nationale est le lieu où la démocratie meurt un peu plus de jour en jour. Une mort autour de laquelle s’affairent les députés de tous bords pour ne rien manquer de la fête.

    Commençons par l’article 49–3 : il a été sorti par le Premier ministre pour imposer à tous la loi Macron. Une espèce de caricature de démocratie pour faire croire que cette loi pouvait être discutée, puis un passage en force inutile, la droite aurait voté et pas la gauche de la gauche. Valls, très courageux, n’a pas voulu courir le risque. Une parodie, donc, de représentation nationale, avec un effet immédiat : cet article 49-3 ne peut plus être utilisé.

    C’était sans compter avec le passage en force des lois par la méthode utilisée depuis. La procédure dite « accélérée », c’est-à-dire un moyen d’aller vite en supprimant tout débat. La loi Santé, passée en catimini devant une commission composée de soutien à cette dite loi, et les articles ont été votés les uns après les autres par des groupes de 25 ou 30 personnes toutes acquise à la cause ou presque.

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  • Quand les services turcs tuent en plein Paris

    Ce 9 avril le quotidien Le Monde faisait connaître une décision du 11 mars : le gouvernement français acceptait de déclassifier es documents émanant de nos services de renseignement à propos d'une affaire qui remet en cause les relations d'État entre la France et la Turquie. (1)⇓

    L'assassinat, le 9 janvier 2013, rue Lafayette, à Paris, de trois militantes kurdes pose en effet plusieurs problèmes, que l'on devrait examiner séparément. Depuis septembre 2014 le magistrat instructeur demande cette déclassification dans ces termes : « L’enquête judiciaire,écrit-elle, a mis en évidence que l’un des mobiles les plus plausibles de ce triple assassinat pouvait être mis en relation avec les activités supposées d’Omer Güney [le "tireur présumé" précise Le Monde] en France au sein des services secrets turcs (MIT). »

    L'aspect le plus grave, du point de vue français, nous ramène en quelue sorte à l'énorme indignation que remua en son temps l'affaire Ben Barka, en 1965. La même question, 50 ans plus tard, est rappelée par l'avocat des victimes, Me Antoine Comte : « le silence de la France sur ces crimes reviendrait à accorder à des États étrangers le droit de tuer sur le sol français en toute impunité, et nous serions fous de croire que cela ne se reproduirait pas ».

    Il y a un demi-siècle la liquidation sur notre sol d'un opposant marocain fut considérée comme un scandale d'État. Ceci avait conduit à la réforme de l'organigramme des services spéciaux français. Aujourd'hui, rien jusqu'ici.

    Ne dissimulons pas qu'à quelques jours du Centenaire du génocide arménien de 1915, c'est aussi le rôle de plus en plus trouble du gouvernement turc dans les affaires du proche-orient qui se trouve visé.

    D'autre part, en 2013, les trois victimes, Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Söylemez ont été tuées par balles au siège du Centre d’information du Kurdistan. Lié au PKK, cet organisme pose évidemment un problème inhérent à toutes les luttes de libération. Le"parti des travailleurs du Kurdistan", en tant que tel, a été classé parmi les organisations terroristes par l'Union européenne. On ne saurait en dire autant de tous les sympathisants de la cause kurde, auxquels l'État turc, jusqu'à une date récente, n'offrait aucune possibilité d'expression légale.

    Le tribunal de grande instance de Paris, le 24 mars, jugeant une affaire mettant en cause des membres du PKK, a précisé – curieuse justice – dans une déclaration liminaire"que l’on devait désormais tenir compte de l’action du PKK contre l’État islamique".

    L'État turc l'entend si peu de cette oreille qu'il déclare très officiellement considérer la révolte kurde, avec laquelle il cherche à négocier en position de force, comme plus dangereuse que l'État islamique. En 2014 au parlement d'Ankara un député kémaliste a même diffusé des documents tendant à prouver un soutien des services secrets turcs aux islamo-terroristes. Depuis lors l'ambiguïté de la participation d'Erdogan à la coalition anti "État islamiste" ne s'est jamais démentie. On a même pu présenter le nouveau patron du MIT comme "le contact de Daesh à la tête des services secrets"(2)⇓

    La France et l'Europe peuvent certes exiger des exilés établis dans nos pays qu'ils y observent les lois. Mais on ne peut admettre que les services secrets d'Ankara viennent régler leurs comptes sur notre sol.

    Or, depuis janvier 2013, l'identité du meurtrier des trois femmes Kurde est pratiquement établie. Il s'agit d'un nationaliste turc Omer Güney, aujourd'hui âgé de 32 ans. Il a été mis en examen dès le 21 janvier, "pour assassinat en lien avec une entreprise terroriste" et se trouve toujours en détention provisoire en France. Arrivé dans notre pays en 2011, après avoir résidé huit ans en Allemagne, se prétendant faussement kurde, il s'était infiltré parmi les militants de cette cause. On a pu établir, entre autres preuves de son infiltration, qu'il avait transféré 329 photos de fiches d'adhérents d'une association, photographiées sur son téléphone mobile durant la nuit qui a précédé les assassinats.

    Depuis le 13 janvier 2014 on a connaissance d'un document confidentiel du MIT, service secret turc : un ordre de mission. La lettre, datant de 2012, deux mois avant le triple meurtre, fait la synthèse des informations recueillies auprès du « légionnaire », nom de code d'Ömer Güney. La démarche du MIT s'inscrit « dans l'objectif de déchiffrer les activités du PKK à Paris et en France, et de rendre inactifs les hauts membres de l'organisation. »

    Depuis 3 ans, on sait de façon quasi officielle que des tueurs du MIT sont susceptibles d'opérer impunément dans nos pays.

    Plus de deux années se sont écoulées depuis l'assassinat de trois femmes en plein Paris. On commence à voir poindre l'information, en relation avec le malaise de la participation officielle d'Ankara à la coalition anti-terroriste.

    Dans mon livre sur "la Question turque et l'Europe"  (3)⇓ je crois avoir démontré le caractère permanent de cette ambiguïté, que j'appelle la "diplomatie de la chauve-souris". Elle rend impossible l'appartenance de ce pays à l'Union européenne. Il semble grand temps d'en tenir compte.

    Et pour commencer il est temps que cessent les exactions des services turcs sur notre territoire.

    JG Malliarakis

    Apostilles

    1.  cf. Le Monde en ligne 09.04.2015 à 16h32… "Une enquête met en cause les services secrets turcs" 
    2.  cf. Présent N° 8295 du 17 février 2015. 
    3.  cf. "La Question turque et l'Europe" que l'on peut se procurer en ligne sur la page dédiée des Éditions du Trident ou en adressant par correspondance un chèque de 20 euros franco de port aux Éditions du Trident, 39 rue du Cherche-Midi, 75006 Paris en mentionnant le titre du livre commandé. 

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    http://www.insolent.fr/2015/04/quand-les-services-turcs-tuent-en-plein-paris.html