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  • Histoire : le rachat des esclaves chrétiens

    Lu ici :

    "il est un esclavage encore plus enfoui dans les tréfonds de la mémoire officielle. L’Histoire en fournit pourtant maint témoignages, comme cette lettre à la Reine datée de 1643 intitulée Les larmes et soupirs de deux milles François esclaves dans l’enfer d’Alger en Barbarie à la Reine régente, mère de Louis XIVDurant les siècles que dura cet esclavage, des Français organisèrent, au péril de leurs vies, des missions de sauvetage pour racheter la liberté de leurs compatriotes captifs, tenant à cette occasion des sortes de listes de Schindler : des litanies de noms, de prénoms, d’âges, d’années d’asservissement, de prix de rachat. Vous n’en avez probablement jamais entendu parler. Tellement  incorrectes, ces listes témoignent ligne après ligne de  vérités à contre-courant des priorités mémorielles de la doxa contemporaine.

    La plupart des listes qui suivent ont été rédigées par des Trinitaires, un ordre religieux  fondé à Cerfroid  (Picardie) en 1194 par les Français Jean de Matha et Félix de Valois. Le symbole des Trinitaires est une mosaïque datant de 1210 qui représente Jésus libérant deux captifs, un blanc et un noir. Un ordre similaire, fondé en 1218 à Barcelone par Pierre Nolasque, est celui des Mercédaires. Ces ordres dits de « rédemption des captifs » avaient pour mission de récolter des dons puis d’aller négocier le rachat des esclaves victimes de la traite arabo-musulmane et plus particulièrement les Français aux mains des Barbaresques en Afrique du Nord. Ces missions faisaient l’objet de compte-rendus dans lesquels apparaissaient les  listes dont certaines sont données ci-dessous. Les liens vers les documents originaux numérisés par la BNF (bibliothèque nationale de France) sont disponibles en fin d’article, ainsi que des témoignages d’époque" (suite).

    Lahire  http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Toilettage à l’UMP : c’est qui, c’est quoi, « Les Républicains » ?

    Voilà donc levé le secret de Polichinelle : l’UMP fait son toilettage de printemps et change de nom. L’Union pour un mouvement populaire (UMP) s’appellera désormais « Les Républicains ».

    De retour aux manettes d’un parti surendetté, traînant à son derrière une batterie de casseroles tintinnabulantes, Nicolas Sarkozy décidait dès septembre dernier qu’il était urgent de changer d’image, histoire sans doute de crédibiliser auprès des Français l’idée – fort douteuse – que lui-même avait changé. « Impossible de vouloir tourner la page Bygmalion sans changer la marque », disaient alors ouvertement quelques cadres du parti. On me pardonnera la comparaison, mais cela me fait penser à ces commerçants du Sentier qui passent leur temps à changer d’enseigne pour planter leurs fournisseurs par des jeux de faillites bien huilés.

    Bref, on fait fuiter quelques noms dans la presse, histoire de tâter le terrain. On organise même une enquête (bidon ?) auprès des militants début février. Les adhérents de l’UMP voulaient, paraît-il, de la « France » et de la « République ». Nicolas Sarkozy a tranché, ce sera « Les Républicains ». Un faux suspense, là encore, puisque nom et logos ont été déposés à l’INPI dès octobre 2014 ! Mais à défaut de suspense, est-ce une bonne idée ?

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  • Crise au FN : les gagnants et les perdants

    Jérôme Sainte-Marie, diplômé de Sciences Po Paris et d’une licence d’histoire, Jérôme Sainte-Marie a travaillé au Service d’Information du Gouvernement et à l’institut Louis Harris. Il a ensuite dirigé ensuite BVA Opinion de 1998 à 2008 puis CSA Opinion de 2010 à 2013. Il a fondé en parallèle l’institut iSAMA en 2008.

    ♦ FIGAROVOX/ANALYSE – Face à la crise politique et familiale que traverse le Front national, Jérôme Sainte-Marie s’interroge sur le devenir du parti d’extrême droite: comment réussir sa normalisation tout en conservant ses spécificités?

    « L’avenir du parti de Marine Le Pen se joue sur sa capacité à accroître son agilité stratégique sans détruire sa spécificité.. »


    La crise que traverse le Front national a l’apparence de la rénovation, de l’aggiornamento, de ces phases de transition qui suscitent au premier abord une faveur générale mais s’achèvent parfois par la destruction du système que l’on s’était promis d’adapter aux temps nouveaux. De manière moins ambitieuse, et partant moins risquée, l’avenir du parti de Marine Le Pen se joue sur sa capacité à accroître son agilité stratégique sans détruire sa spécificité.

    En termes de mutation ratée, la référence à l’extrême-droite est constituée par le Mouvement Social Italien, dont l’héritage mussolinien a été liquidé par Gianfranco Fini, et qui, après avoir changé jusqu’à son nom, se perdra dans une alliance gouvernementale avec Berlusconi.

    Il est pourtant un autre exemple, beaucoup plus proche, celui du Parti communiste français. Ainsi, au cours des années 1970, il a mené un travail idéologique en profondeur, consistant à liquider un héritage léniniste qui, de fait, le plaçait en marge du système politique. Cette entreprise, achevée par Robert Hue sur un mode farce et sous les applaudissements des commentateurs médiatiques, a largement contribué à l’élimination presque complète d’un vote communiste qui concernait un Français sur cinq. Dès lors que toute spécificité idéologique était niée, et cela par ses propres dirigeants, le «parti de la classe ouvrière» devenant le «parti des gens», tout intérêt disparaissait pour ce vote. Le plus logique était de voter utile dès le premier tour, c’est à dire pour le Parti socialiste. Et le Parti communiste disparut pratiquement.

    En quoi ces exemples historiques nous informent-ils sur les risques courus par le Front national? Tout simplement par le caractère distinctif de l’expression électorale et de la participation militante. Pour ses électeurs, voter pour le Front national, c’est aujourd’hui se démarquer radicalement du reste de l’offre politique. La forme de dissidence pratiquée par Jean-Marie Le Pen a eu son utilité politique, mais toutes les études d’opinion montrent qu’elle est désormais massivement rejetée par les sympathisants frontistes. Ceux-ci ne souhaitent pas pour autant une mise en conformité avec les valeurs et les manières de l’UMP ou du Parti socialiste. Marine Le Pen profitait largement du partage des rôles avec son père, car ainsi elle pouvait manœuvrer sur des terres idéologiques nouvelles sans que soient rompus les liens avec le terreau d’extrême-droite. Désormais, il lui revient d’assumer l’ensemble de la doctrine frontiste.

    C’est là que surgit la difficulté. Il existe en France une fraction irréductible de l’électorat qui exprime son attachement aux valeurs traditionnelles et s’accommode mal de la neutralité en matière de mœurs. La mobilisation autour de la Manif pour tous -le «mai 68 conservateur» décrit par Gaël Brustier- a renforcé la conscience qu’elle avait de son existence. Les tensions culturelles, qui ne se réduisent pas dans l’opinion à la question de l’islam, ne font que se renforcer, à mesure qu’implose le projet de transformation sociale portée par la gauche.

    Le fatras idéologique qu’était le Front national de Jean-Marie Le Pen permettait paradoxalement d’attirer ces électeurs au moins épisodiquement. La convergence des électeurs de l’UMP et du FN sur l’immigration et l’islam, soulignée par un récent sondage Ifop publié par le Figaro Magazine, s’accompagnait, pour une partie moindre de chacune de ces deux ensembles, d’une vision commune de l’identité nationale. Cette dimension, qui ne se réduit pas à la préférence nationale défendue par Marine Le Pen en matière économique et sociale, risque de se trouver un peu orpheline avec la mise à l’écart de Jean-Marie Le Pen.

    Dès lors, et une fois mentionnés les gains d’image immédiats que devrait réaliser Marine Le Pen avec sa démonstration d’autorité, et les perspectives élargies de prise de pouvoir que cela signifie, un risque important doit être signalé. Les élections départementales ont montré l’élargissement géographique du Front national, s’étendant notamment vers l’Ouest. De manière parallèle, il s’est développé dans des catégories plus âgées, plus marquées par le catholicisme, ce qui lui est d’autant plus précieux qu’il s’agit de personnes moins vulnérables à l’abstention. Cette progression est fragile, et elle ne se fait pas sur les dossiers économiques, mais malgré les positions du Front national à ce sujet. Elle exprime une inquiétude, voire une colère, dont ce parti composite apparaissait jusqu’à présent comme le moins mauvais vecteur, et qui se jouent avant tout sur le terrain culturel.

    Un tour moderniste donné au discours du Front national serait certainement loué dans la sphère médiatique ; il serait pourtant préjudiciable à la fidélisation de ses gains récents tout autant qu’à la loyauté des soutiens les plus anciens. L’UMP ne paraît pas en position d’en profiter, n’exprimant pas de positions claires et constantes sur les enjeux culturels. Ceci ouvrirait donc un espace politique, à côté du Front national, centré sur les valeurs identitaires. L’agilité stratégique de Marine Le Pen n’en serait pas diminuée, et à condition de maintenir le caractère distinctif de son parti sur le thème central de la préférence nationale, qui offre quelques passerelles avec l’enjeu identitaire, elle pourrait y trouver son compte dans la perspective des seconds tours à venir.

    Jérôme Sainte-Marie13/05/2015

    Source : Le Figaro.fr

    http://www.polemia.com/crise-au-fn-les-gagnants-et-les-perdants/

  • L’islam est inconciliable avec l’Occident

    C'est une étude qui fait du bruit au Canada. En effet, 42% des Canadiens musulmans interrogés conviennent que "l’islam est inconciliable avec la société occidentale, et à fortiori n’est absolument pas soluble avec leur monde environnant".

    Par ailleurs, 60% des Canadiens juifs et chrétiens pensent la même chose.Les Canadiens se présentant comme laïques partagent cet avis à 46%.

    Cela désole le directeur de l'étude, Jack Jedwab, mais aussi tous les tenants du politiquement correct :

    "C’est déconcertant de constater que les résultats de notre sondage montrent toujours que plus de 60 pour cent des Canadiens perçoivent l'Occident et la société islamique comme inconciliables. Cela nous met face à une impasse. C’est un coup dur pour le dialogue interreligieux"

    Philippe Carhon  http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Retraites : les cinq inégalités qui divisent les générations

    Montant des retraites, hausse des cotisations, temps passé à la retraite... les Français, suivant leur date de naissance, ne profitent pas pareillement du système de retraite.

    Jeunes, moins jeunes, retraités... les générations de Français sont-elles égales devant la retraite? Tout dépend des critères de comparaison choisis, répond en substance le secrétariat général du Conseil d'orientation des retraites (COR), dans des documents de travail dont Le Figaro a eu connaissance. Les plus vieux ont profité de taux de cotisation plus faibles, les plus jeunes d'un temps passé à la retraite plus long que les quadras...

    État des lieux d'un système, qui a dû être profondément et douloureusement réformé ces quinze dernières années, afin de faire face aux crises économiques et au vieillissement de la population.

    • Rapporté au dernier salaire, le montant de la retraite a baissé, et baissera encore

    La pension de retraite moyenne a régulièrement baissé, rapportée au dernier salaire, pour les générations nées entre 1940 et 1950. Typiquement, un cadre du privé né en 1940 bénéficie d'une retraite se montant à 75% de son dernier salaire, contre 61% pour celui né en 1990, et si aucune réforme supplémentaire n'est mise en place - ce qui est peu probable. C'est la prise en compte des 25 meilleures années de salaire, plutôt que des 10 meilleures comme auparavant, qui explique cette baisse.

    Cela peut paraître paradoxal, mais ce n'est pas parce que la pension moyenne a baissé par rapport au dernier salaire qu'elle a baissé tout court. En effet, «la pension moyenne relative à 68 ans a cru régulièrement pour l'ensemble des assurés au sein de chaque génération (+5 points entre les Français nés en 1940 et ceux nés en 1950)». Il faut y voir l'effet de l'amélioration des carrières des femmes, de mesures de surcote et de relèvement des minima de pensions entre autres.

    • Les cotisations ont grimpé

    Dans le cas d'un cadre du privé, le taux de cotisation moyen par génération a bondi de 16,4% pour la génération née en 1932, à 28% pour celle née en 1990. Cette hausse est alimentée à la fois par les contributions au régime général (Caisse nationale d'assurance vieillesse - CNAV, retraite de base) et aux retraites complémentaires Agirc et Arrco. Les premières ont notamment doublé, passant de 8,5% en 1967 à 17,75% aujourd'hui.

    Ce n'est pas tout. «Les taux de cotisation légaux ne donnent qu'une vision partielle des contributions financières des assurés au système de retraite, ajoute le COR, notamment parce que ces contributions peuvent passer par d'autres canaux que les cotisations: part de la CSG affectée aux retraites et taxes affectées.»

    • L'âge moyen de départ à la retraite se stabilisera à terme

    Si aucune réforme ne repousse les bornes d'âge à la retraite - ce qui est peu probable vu la situation financière des régimes - «l'âge moyen de départ à la retraite se stabiliserait légèrement au-dessus de 64 ans à partir des générations nées dans les années 1980»... Après avoir fortement augmenté pour les générations des décennies précédentes.

    • Un temps passé à la retraite inégal

    Toutes les générations ne sont pas égales face au temps passé à la retraite. «La durée de retraite moyenne relative à la durée de vie totale reste dans une fourchette de variation de plus ou moins 3 à 4% entre les générations 1943 et 1990, le maximum étant atteint pour la génération née en 1950 (durée de retraite égale à 30,6% de la durée de vie dans le scénario central de mortalité de l'INSEE) et le minimum pour la génération née en 1974 (28,6%)», observe le COR. Cette évolution, particulièrement défavorable à la génération née en 1974, comme le souligne L'Opinion, s'explique par le report rapide de deux ans des bornes d'âge entre les générations 1955 et 1955 et l'augmentation de la durée requise de cotisation, suite aux dernières réformes des retraites.

    • Cotiser plus pour toucher moins: le sort peu envié des salariés

    Le rendement du système de retraite pour les salariés du privé a dégringolé ces dernières décennies. Pour la seule partie complémentaire (Agirc et Arrco), les réformes successives depuis 1970 ont divisé par deux le rendement. Le même mouvement, de moindre ampleur toutefois, s'observe pour la retraite de base de la CNAV. Ceci s'explique par un double mouvement de hausse des cotisations et de baisse relative des prestations. En clair, les salariés du privé d'aujourd'hui cotisent plus pour toucher une pension moindre.

    Le Figaro :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/d_france/EukApAkVVEBIdKzFAj.shtml

  • Il y a un devoir de vérité de la France vis-à-vis de son passé

    D'Aymeric Pourbaix dans Famille chrétienne :

    Numero-1944-samedi-18-avril-2015-islam-et-laicite-quelle-france-voulons-nous_large"[...] Ce dont la France a besoin, c’est ainsi que l’on remette l’église au centre du village, au propre comme au figuré.De même qu’il y a un devoir de vérité à faire sur l’islam, il y a un devoir de vérité de la France vis-à-vis de son passé, dont on ne peut plus faire table rase.

    Regarder le passé avec reconnaissance n’est pas cultiver la nostalgie, mais se ressourcer dans « l’étincelle inspiratrice », affirmait le pape François. Étincelle qui naît à la Croix, lorsque meurt l’Agneau sans tache. Parce qu’absolument incontestable et pur, Lui seul permet d’éviter la concurrence des mémoires et des victimes. C’est pourquoi notre histoire et notre culture ont un lien fondamental avec la Croix, signe d’une religion d’amour poussée jusqu’à son ultime exigence. C’est d’ailleurs sur cette Croix que furent inscrites la condamnation et la royauté du Christ, et ce en trois langues : l’hébreu, le grec, et le latin. Là se trouvent bien les sources de notre civilisation, qu’il faut oser rappeler publiquement.

    À contretemps parfois, comme le pape François vient de le faire en qualifiant de génocide le massacre des chrétiens arméniens en 1915, bravant la colère du gouvernement turc. En sera-t-il de même demain en France  pour les Vendéens de 1793 ? La laïcité y gagnerait certainement. Mais il existe aussi des moments de concorde nationale : c’est ce qui vient de se produire avec les chrétiens d’Orient, mobilisant contre la RATP l’ensemble de la classe politique. Ce qui montre que finalement, la culture de notre pays est encore majoritairement chrétienne, quoi qu’on en dise. C’est un point d’appui, et un essai à transformer."

    Michel Janva  http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Vers la démocratie civilisationnelle ?

    Point de vue d’Alexandre Latsa, journaliste, écrivain et consultant français résidant à Moscou.

    Historiquement, la tendance des Etats à vouloir unifier des nations ou des territoires sous une forme ou sous une autre, ou bien d’assurer un certain contrôle sur d’autres nations, d’autres Etats, ou d’autres territoires, a toujours mené à la guerre.

    « La logique d’unification par le haut et par la civilisation est en revanche le modèle prôné par Moscou au sein de la grande réorganisation eurasiatique. Dans cette région du monde, la Russie est souvent le promoteur des coopérations qui se développent actuellement… »

    Depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale cette tendance n’a pourtant pas disparu, elle paraît en général plus apaisée, mais jamais la planète n’a connu autant de systèmes supranationaux, supra-étatiques. Leur objectif: unifier les régimes politiques, promouvoir un certain ordre global, permettre le commerce mais surtout tenter de structurer les interactions entre Etats.

    C’est le résultat de l’évolution que connaît le monde actuel. La mondialisation a fait apparaître un nombre croissant de défis et de menace qui dépassent les cadres territoriaux nationaux ou même régionaux existants.

    La démocratie originelle, locale et directe, fonctionnelle à petite échelle, a été remplacée par le développement de systèmes démocratiques ou péri-démocratiques dont on voit bien qu’ils ne semblent pas aptes à gouverner des groupes humains trop complexes ou trop vastes, ou encore des territoires trop étendus, que l’on pense à la Russie, à la Chine, à l’Inde ou même aux Etats-Unis.

    Au sein du monde d’après 1945, la dynamique dite « démocratisante » s’est surtout concentrée dans l’hémisphère nord, dans le monde occidental, sous les bannières étoilées de l’Amérique et de l’Union européenne. Cette dynamique a en réalité surtout permis à un système économique, libre-échangiste, militaire et politique de déployer son modèle au sein d’un espace territorial qui a peu à peu aboli ses frontières: l’espace transatlantique.

    Cette dynamique, propre aux empires en extension, se heurte actuellement à de profonds problèmes systémiques ne lui permettant visiblement plus de bénéficier d’une confiance suffisante de la part des populations qu’elle prétend intégrer. Les dérèglements économiques et le ralentissement de la croissance ont sans doute discrédité peu à peu la gouvernance supranationale d’un ensemble USA-UE de 900 millions d’habitants et de 14 millions de kilomètres carrés.

    Cette crise de confiance met en lumière des insuffisances et traduit également une défaillance profonde du modèle.

    L’économisme, le commerce et la démocratie libérale ne sont sans doute pas suffisants pour souder des populations, surtout en période de crise. L’unité profonde et sincère entre nations européennes semble ne pouvoir se réaliser que par un pacte entre ces nations, et seulement entre elles, par un pacte sur des bases d’abord politiques, diplomatiques et civilisationnelles. En clair, l’inverse de ce que l’UE a construit en misant tout sur l’économie et le commerce. C’est cette unité purement économique et monétaire qui a engendré des relations conflictuelles profondes entre Berlin et Athènes par exemple, et a surtout servi à déconstruire l’Europe en tant qu’ensemble civilisationnel.

    La logique d’unification par le haut et par la civilisation est en revanche le modèle prôné par Moscou au sein de la grande réorganisation eurasiatique. Dans cette région du monde, la Russie est souvent le promoteur des coopérations qui se développent actuellement, et on observe que les projets de partenariat qui progressent donnent la priorité à la combinaison de coopérations bilatérales, ne visant pas la constitution d’ensembles centralisés et hiérarchisés comme l’OTAN, ou au détriment des souverainetés nationales comme l’UE.

    Plus localement, dans la gestion de son étranger proche, la Russie n’essaie pas de concurrencer l’Occident sur la qualité du modèle économique, puisque le niveau de vie en Europe de l’ouest reste largement supérieur à celui de l’Eurasie.

    C’est l’idée civilisationnelle qui a pris le dessus, axant le regroupement des intérêts des Etats autour des similitudes sociétales et politiques et du modèle commun de civilisation qui existe au sein d’un ensemble transcontinental élargi. Cette idée de civilisation commune permet de surmonter la frontière, dont l’autorité au sein de l’ancien monde soviétique n’est visiblement pas affirmée, ni au cœur de l’Eurasie, ni sur les périphéries russes.

    Elle confirme également le concept clef d’Etat-civilisation prôné de longue date par les élites russes.

    Le Président kirghize Almazbek Atambaev a par exemple récemment confirmé que l’Europe devrait s’étendre à Bichkek, mais que la voie vers l’Europe passait par Moscou.

    Peut-on imaginer à l’avenir, au sein d’un monde sans Union européenne, que ce soient les nations européennes qui se rapprochent de l’Eurasie, via Moscou?

    Alexandre Latsa, 9/04/2015

    Source : Vers la démocratie civilisationnelle ?

    http://www.polemia.com/vers-la-democratie-civilisationnelle/

  • Etats-Unis : la culture de mort en recul

    Le groupe du Guttmayer Institute est un observatoire des naissances et des avortements aux Etats-Unis. Sous prétexte de statistiques, en réalité son but avoué est de promouvoir l’avortement. Or c’est avec effarement dans sa livraison du 2 avril qu’il explique, cartes à l’appui, que durant le premier trimestre de 2015, plus de 300 projets de loi pro-vie ont été déposés dans les législatures des États à travers les USA. Bien sûr ceux-ci font tout en nuances selon les Etats. Ils tendent par exemple à faire interdire les avortements au-delà de 20 semaines de la grossesse jusqu’à celle de la pilule abortive RU 481 en passant par la limitation de l’IVG à 12 semaines de grossesse. Ils ferment aussi des cliniques de propreté douteuse. Mais indiscutablement le combat se concentre sur les avortements effectués après la date de viabilité du fœtus soit 20 à 22 semaines de grossesse en soulignant le caractère effroyable d’enfants découpés vifs dans le sein maternel. 

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  • 14/03/2015 - Entretien avec Fabrice Robert à la Traboule (Lyon)