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  • L'objection de conscience face à l'avortement

    Le docteur Sylvie de Kermadec, gynécologue-obstétricien, a failli être licenciée parce qu'elle avait essayé de faire réfléchir une femme qui voulait avorter. À l’occasion de la sortie du hors-série de L’Homme Nouveau sur l’objection de conscience, elle déclare :

    H

    "Depuis le début, depuis que je suis externe, j’ai toujours exclu toute participation de près ou de loin à des avortements. D’abord en refusant de collaborer à des actes, puis en refusant de poser des stérilets ; enfin, lorsque j’ai été chef de service dans un hôpital parisien, en limitant les activités du service pour que le personnel ne pratique pas l’IVG.

    Comment avez-vous réussi à évincer cette pratique dans votre service ?

    J’ai dit que l’on n’en ferait pas. Point. C’était non discutable. Lorsqu’on est intimement convaincu, ferme, et gentil, on en impose naturellement.

    Cette objection de conscience était-elle évidente, ou avez-vous dû l’imposer ?

    L’objection de conscience est théoriquement possible. C’est un droit réel reconnu par la loi. Mais on ne nous laisse pas l’exercer facilement. Nous sommes soumis à des pressions, et obligés d’engager un certain rapport de force. Il faut donc parfois justifier ce refus. J’ai failli être licenciée d’une clinique parce que j’avais essayé de faire réfléchir une femme qui voulait avorter. Je l’ai aidée à réfléchir à d’autres éventualités. Si on ne le fait pas, on ne respecte pas leur liberté de choix. Suite à cet entretien, la patiente a déclaré qu’elle désirait réfléchir. Cela a mis en colère la directrice de la clinique. Elle m’a convoquée et a décrété qu’on n’avait pas le droit de dissuader les patients de pratiquer une IVG. J’ai rétorqué en m’appuyant sur l’application de la loi, qui dit que le premier entretien doit être dissuasif, et expliquant qu’en cas de licenciement, devant les Prud’hommes je serais soutenue. L’affaire en est donc restée là.

    En tant que chef de service, j’ai été soumise à des pressions majeures pour réaliser ou laisser pratiquer des actes incompatibles avec le comportement auquel nous engage l’Église. Certaines périodes ont été très difficiles en raison de pressions permanentes.Des pièges m’ont été tendus, parfois, afin de m’obliger à pratiquer un avortement. En vain. J’ai refusé de participer à toute organisation ou tout acte y conduisant. En revanche je suis très à l’écoute des femmes. Elles ont très souvent envie d’avoir cet enfant, mais comme elles ne l’ont pas prévu, elles sont dans la logique de l’avortement. Elles sont en détresse, il est très important de leur montrer compassion et bonté, de leur montrer que je ne suis pas en accord avec le geste qu’elles projettent, mais ne les juge pas. Je leur parle, les incite à réfléchir avant de prendre une décision. Que cela fonctionne ou non, cela peut servir une autre fois. Mais je ne participe à l’acte d’aucune façon.

    Vous travaillez aujourd’hui dans une grande entreprise publique. Éprouvez-vous toujours les mêmes difficultés ?

    J’ai dû récemment faire face à la plainte d’un syndicat de cette entreprise. Ils reçoivent régulièrement les plaintes de femmes ou de représentants du personnel qui essayent d’obtenir mon départ car je refuse de poser des stérilets et de répondre à leur demande d’IVG. La loi m’autorise à ne pas faire des choses qui se heurtent à ma conscience. Je contre donc en invoquant les articles qui m’y autorisent. [...]"

    Michel Janva

  • « La Révolution par le haut »

    L‘une des caractéristiques générales de l’époque contemporaine, c’est la pression, la poussée et l’action de rupture qui s’exerce en partant du bas, et en fonction du bas, sur les structures existantes : ce qui correspond au sens propre et légitime du mot « subversion ».

    Cette situation a pour prémisse évidente la crise de l’ensemble des structures en question : qu’elles soient des structures politico-sociales, culturels ou intellectuelles. C’est pourquoi elle est indissociable d’un procès fait au monde moderne, à la société bourgeoise et au capitalisme, fait à un ordre qui n’est plus qu’un désordre extérieurement contenu, à des formes d’existences désormais privées de toute signification supérieure, « déshumanisantes », créatrices – pour reprendre un terme dont on a abusé – d’« aliénation ».

    La révolte contre tous ces aspects d’une civilisation problématique peut-être légitime. Mais ce qui est typique de l’époque contemporaine, c’est l’absence de toute action rectificatrice, libératrice ou restauratrice d’en haut ; c’est le fait qu’on permette que l’initiative et l’action, souvent nécessaire, de rupture, adviennent précisément en partant du bas : du bas compris par référence tant à des couches sociales inférieures qu’à des valeurs inférieures. Cela a pour conséquence presque inévitable le déplacement du centre de gravité vers un niveau qui est encore plus médiocre que celui des structures entrées en crise et devenues comme privées de tout contenu vital.

    Dans le domaine politique et social, le phénomène présente des formes si précises qu’il est pratiquement superflu de s’y arrêter. Personne n’est myope au point de ne pas comprendre, désormais, ce que signifie vraiment, par exemple, la fameuse « justice sociale ». Elle n’est en rien la vraie justice, la justice distributive du suum cuique, fondée sur un principe d’inégalité et autrefois défendue par les classiques, à commencer par Aristote et Cicéron. Il s’agit en fait d’une pseudo-justice partisane, au service exclusif des intérêts des couches les plus basses, des « travailleurs », et au détriment des autres, sous l’influence de mythes qui ne servent qu’à aplanir peu à peu la voie de la conquête de l’État par les forces de gauche.

    Contre cette action, désormais très organisée et presque impossible à endiguer, qui part du bas et qui s’inspire de cette blague qui voudrait que l’homme naturel, sain, généreux, etc., ne soit présent que dans les couches les plus basses, et qui prétend donc que la fin ultime du mouvement subversif serait aussi un nouvel et authentique « humanisme » – contre cette action pratiquement personne n’est capable de réagir avec énergie. Le principe de la réaction devrait être le suivant : on peut dénoncer les erreurs, les défauts et la dégénérescence d’un système ; on peut, par exemple, s’affirmer ouvertement hostile à la bourgeoisie et au capitalisme, mais en partant d’un plan situé au-dessus et non en-dessous de ce système, au nom des valeurs aristocratiques, qualitatives et spirituelles, non des valeurs « prolétariennes », « sociales » ou collectivistes. Les valeurs aristocratiques pourraient en fait donner lieu à une action rectificatrice encore plus radicale, si elles trouvaient vraiment des hommes qui fussent à leur hauteur, munis d’une autorité et d’un pouvoir suffisants, capables de prévenir ou de briser par une révolution du haut toute velléité ou tout début d’une révolution du bas.

    On voit malheureusement de façon de plus en plus nette que de telles perspectives sont étrangères aux horizons intellectuels de nos contemporains. On peut au contraire constater que même ceux qui prétendent combattre le « désordre établi » du monde moderne à partir d’accusation justes (mais devenues évidentes et presque banales) adressées à la société actuelle, et qui mettent même en avant les valeurs de la personnalité et du christianisme, ne cachant pas leurs affinités électives avec le bas, avec les « revendications » du bas et le pseudo-humanisme de gauche, affichant en fait leur refus et leur incompréhension de toute solution possible dans le cadre d’un système reposant sur un principe d’autorité et de souveraineté, d’ordre vrai et de vraie justice. On citera, comme exemples typiques, Maritain et Mounier, mais aussi un traditionaliste comme L. Ziegler.

    Il est très intéressant de reconnaître que cette orientation est étroitement associée à d’autres orientations qu’on peut constater dans des domaines proprement culturels. Le « néo-réalisme » et autres tendances similaires ne se caractérisent-ils pas par le fait de ne présenter abusivement comme « réels » que les aspects les plus bas, les plus misérables, les plus vulgaires de l’existence ? Faut-il croire que le reste n’aurait rien à voir avec ce qui est authentique, sincère et « réel » ?

    Il est un cas encore plus significatif, qui montre le grand rayon d’action de la diffusion de la tendance en question : celui constitué par la psychanalyse et par l’irrationalisme moderne. On est parti d’une critique, en soi légitime, du fétichisme de la « raison » et de l’intellectualité abstraite, d’une critique des superstructures du Moi conscient. Mais, de là on est immédiatement passé à un phénomène d’ouverture de l’homme, non en direction du haut, mais du bas. Contre ce qui est « rationnel », on a mis en valeur la simple irrationalité, la « vie » ; contre le conscient, l’inconscient, et dans ce dernier seulement on a voulu voir la véritable force motrice du psychisme. Ici aussi, il en est résulté une régression, une translation du centre de gravité humain vers le bas. La cause est analogue à celle indiquée dans le domaine politique et social : on a fait comme s’il n’existait, en dehors du « rationnel » et de ses éventuelles prévarications, que l’infrarationnel (l’inconscient, le vital, l’instinctif, etc.), et non, également, le supra-rationnel : bien que celui-ci soit attesté par tout ce qui est indissociable, dans l’histoire de la civilisation, de la grandeur humaine authentique.

    On pourrait développer des considérations analogues pour désigner d’autres parallélismes, en rapport avec des phénomènes culturels contemporains comme, par exemple, l’existentialisme et de nombreuses variantes du néospiritualisme. Mais nous ne pouvons pas nous étendre ici à ce sujet. Il suffira brièvement de rappeler la tendance identique à l’oeuvre dans toute une série de phénomènes et ce que ceux-ci, avec leur présence révélatrice de l’esprit du temps, sous-entendent malheureusement : l’inexistence, aujourd’hui, d’hommes qui sachent rester fidèles à certaines positions et agir en partant non du bas mais du haut, dans tous les domaines.

    Julius Evola

    Explorations, Hommes et problèmes, 1974.

    Article II : Révolution par le haut

    Édition Pardès, 1989, p.23-26.

    http://la-dissidence.org/2015/04/30/julius-evola-la-revolution-par-le-haut/

  • Marine Le Pen sous le feu de l'extrême-droite française la plus dure

    Alors que Jean-Marie Le Pen annonce la création d'un nouveau mouvement, ses partisans de la première heure se déchaînent contre sa fille, avec une extrême virulence.

    Leurs langues se sont déliées. Ils, ce sont les adversaires de Marine Le Pen au sein de l’extrême-droite française. Depuis l’éviction du patriarche de 86 ans, lundi 4 mai, à la suite d’un bureau exécutif houleux, ces anti-mariage pour tous, anti-Europe, anti-immigration… se déchaînent.

    Le premier à tirer à vue est Roger Holeindre, 86 ans, ancien de l’OAS, figure de l’extrême-droite. D’emblée, il n’y va pas quatre chemins : "Marine Le Pen, c’est une M !!!", lâche-t-il tout de go avant de se reprendre : "Non, n’écrivez pas cela. Mais ce qu’elle a fait à son père relève du parricide. Il lui a tout donné. Et voyez comment elle le remercie… En le virant manu militari".

    Auteur d’un livre de quelque 600 pages au titre évocateur, Ca suffit, il a quitté le FN il y a quatre ans. "Marine Le Pen a tué les idées de la droite nationale. Elle est contre les cathos, contre les anciens combattants, contre les anciens d’Indochine et contre les pieds noirs. C’est une véritable chasse aux sorcières. Elle nous dit, à nous les fondateurs du parti, que l’on est tous des cons", explique-t-il sans fard.

    "Marine Le Pen n'est entourée que d'homosexuels"

    Surtout, il ne supporte pas l’entourage de la présidente du Front national. Dans sa ligne de mire : Florian Philippot, le vice-président du parti. "Je reproche à Marine Le Pen de n'être entourée que d’homosexuels. Je n’ai rien contre eux. Mais aujourd’hui tout le monde est d’accord avec cela. Et en plus il faudrait applaudir ! Moi je ne vais pas à la Gay Pride, si vous voyez ce que je veux dire", lâche-t-il avant de conclure sèchement l’entretien : "En plus, il va à Colombey-les-deux-Eglises prier Dieu le père [il évoque le général De Gaulle, ndlr] toutes les deux semaines. Pour quelqu’un qui a fait l’Algérie française comme moi, cela commence à bien faire."

    Ce vieux routier de l’extrême-droite française n’est pas le seul à éructer contre Marine Le Pen. Yvan Benedetti, ex-dirigeant du groupuscule d'extrême droite radicale L'Œuvre française - dissout en juillet 2013 à la suite de la rixe entre militants d’extrême-droite et militants d’extrême gauche qui a coûté la vie à Clément Méric – est dans la théorie du complot. Il pense que Florian Philippot est un "infiltré pour venir détruire de l’intérieur le Front national." Et, il voit dans l’éviction du père "l’emprise du lobby juif". Pour ce négationniste, membre du FN jusqu’en 2011 et ancien proche de Bruno Gollnisch, la stratégie de la fille de Jean-Marie Le Pen conduit à l’impasse. "Pour le système politico-médiatique, elle n’en fera jamais assez. Elle ne donnera jamais assez de gages", poursuit-il.

    Mais celui qui se lâche sans vergogne ni pudeur contre Marine Le Pen, c’est Jérôme Bourdon, directeur de la publication et patron de Rivarol. "Elle a un côté cage aux folles. C’est une madone à PD et l’esclave des sionistes. Elle incarne le Sentier et Gaylib à la fois", balance-t-il d’un seul trait à Challenges, sans prendre de gants pour enrober ses horreurs. Lui aussi ne se reconnaît pas dans "le nouveau FN", dédiabolisé.

    Jean-Marie Le Pen traité comme un "kleenex"

    Il est encore scandalisé par l’éviction la suspension du statut d’adhérent du FN de Jean-Marie le Pen. "Elle a traité son père comme elle traite ses amants. C’est-à-dire comme un kleenex", poursuit-il, sur un ton quelque peu machiste. Ce petit homme, ancien professeur de français, a fait de Rivarol, journal de l’extrême-droite la plus dure, vendu à 5 000 exemplaires, l’organe officiel de la riposte contre Marine Le Pen. A tel point que cette dernière a poursuivi à trois reprises "ce torchon antisémite", dixit Louis Alliot son compagnon et vice-président du FN.

    De son côté, le patron de Radio Courtoisie, Henry de Lesquen, fustige lui la stratégie électorale du "ni PS, ni UMP". Il plaide pour unir les droites. Ancien supporter de Marine Le Pen, il a cessé de lui apporter son soutien quand Sébastien Chenu, ex-UMP et fondateur de Gaylib, est arrivé au Front national en décembre 2014. "Le Front national est dirigé par une coterie d’homosexuels. Ces derniers privilégient leur intérêt personnel plutôt que celui du parti", avance-t-il.

    Lui qui refuse d’être étiqueté comme d’extrême-droite, voit surtout dans la stratégie de Philippot, un non-sens qui conduit le parti à échouer à chaque élection aux scrutins majoritaires à deux tours. "Il n’y a qu’à voir les départementales : malgré de bons scores au premier tour, le FN n’a pas réussi à faire tomber un département. C’est à cause des mauvais reports de voix des électeurs de l’UMP, effrayés par le discours étatiste et chevènementiste du Front national de Florian Philippot", ajoute-t-il. Paul-Marie Coûteau, un souverainiste de droite, un temps conseiller au FN, est sur la même ligne. Celui qui avait présenté Florian Philippot à Marine Le Pen, a depuis quitté le FN suite à un désaccord profond avec son ancien protégé…

    Réunifier l'extrême-droite française

    Ce constat aiguise les ambitions à la droite du Front national. Carl Lang, ancien numéro deux du FN, parti en 2009, après s’être présenté contre Marine Le Pen aux européennes, souhaite occuper cet espace. Avec son micro-mouvement, Le Parti de La France, il pense qu’il peut réunifier l’extrême-droite française. "Jean-Marie Le Pen peut être un catalyseur pour reconstruire un mouvement portant les idées de la droite nationale. Il a toujours une aura et tout le monde connaît", souffle-t-il. Reste à savoir si le vieux patriarche qui avait unifié en 1972 les différents mouvements de l’extrême-droite française à encore assez de force…

    Florian Fayolle - challenges.fr :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/tribune_libre/EuFEuEyVuFREVjeEdG.shtml

     

  • Voyage au bout de la guerre civile

    Celine, dans son voyage, avait saisi une nuit opaque, angoissante et mortelle d'où surgit une guerre qui ne semblait poursuivre d'autres buts que ceux de broyer l'homme et l'anéantir. Au cours d'un autre voyage, à l'issue d'une autre nuit dangereuse et vraie, un parti politique a jailli de décombres électoraux pour plonger dans une guerre qui risque, elle aussi, de le broyer avant de l'anéantir. Ce n'est pas la même guerre. Ce n'est pas la même nuit Mais c'est le même voyage. Microcosmique, terrible, halluciné. Céline est allé jusqu'aux racines de la désespérance humaine en mettant à nu, avec une rage fulgurante, les derniers liens les rattachant à la logique de l'absurde. Le parti républicain est allé jusqu'aux sources de sa vocation première en mettant à plat, au milieu d'un embrasement fratricide, l'ultime filiation le soudant encore au destin de l’américanisme. Même quête haletante, mêmes questions vitales, même démarche pour l'authentique. Condition de l'espèce ou condition d'un groupe de cette espèce, quelle différence ? Aucune. La glaise est la même. On "travaille" l'homme comme on "travaille" des hommes. Des hommes censés regarder dans la même direction. Au bout de son voyage, Céline a conclu que l'homme était à la fois victime d'une lancinante fatalité et d'une guerre civile l'extérieur et l'intérieur. Au bout du même voyage, un observateur pourrait également conclure que le parti républicain est à la fois corseté par une obsédante révolution démographique (l'extérieur : le Blanc bientôt minoritaire) et par une décisive effervescence intestine (l'intérieur la recherche fiévreuse d'une âme). Céline n'a pas eu à touiller bien fort pour étayer son pessimisme. De même, on n'aura pas à gratter bien profond pour écailler le vernis du 4 novembre.

    Que s'est-il passé ce 4 novembre ? Un double choc. Sous les apparences d'une rituelle série d'élections visant à renouveler représentants, sénateurs et gouverneurs, on a vu surgir, au-delà d'une forte poussée de l'opposition, d'un côté, un bras de fer, et, de l'autre, une guerre civile. Le bras de fer est né du rejet par les urnes du président Barack Obama, devenu malgré lui la victime de fausses législatives mais d'un vrai plébiscite : le parti républicain, maître de la Chambre et du sénat, se devra d'acculer à la défensive jusqu'en janvier 2017 un pouvoir exécutif qui bataillera avec une fureur nourrie par un désaveu. La guerre civile, issue d'une vieille fracture qui serpente à l'intérieur du parti républicain, dresse les uns contre les autres gardiens tutélaires, sourcilleux, d'une doctrine se voulant intangible et, en face, veilleurs permanents, ombrageux, d'un message se voulant absolu. Une fracture large, profonde, irréductible. Elle a généré deux camps hostiles qui, au Congrès, se côtoient dans les mêmes travées, longent les mêmes couloirs, fréquentent les mêmes cafétérias. Deux partis en un : ils s'épient, se suspectent, se dénigrent Ils agissent sous la même étiquette politique mais parviennent souvent à s'affronter et parfois à se haïr. D'un côté, on trouve les modérés ; de l'autre les "durs". D'un côté, ils s'appellent les orthodoxes ; de l'autre, les rebelles. Les orthodoxes mêlent l'orgueil d'un capitalisme libéral qui triomphe des errements d'un étatisme socialisant, la fierté d'une initiative individuelle qui éclipse le bureaucratisme fossoyeur de projets et la fidélité à des mœurs ancestrales qui préfèrent l'esprit du compromis aux réflexes du harcèlement Sur cette façade centenaire, les rebelles, relégués aux infamantes extrémités idéologiques, tirent à boulets rouges au nom d'un traditionalisme frileux, d'une fiscalité injuste, d'une classe moyenne trahie, d'une immoralité envahissante, d'une nation qui se délite. Conservatisme contre populisme le parti républicain est devenu la chaudière de l’Amérique.

    AMNISTIER5 MILLIONS D'ILLÉGAUX

    Une chaudière qui resta en veilleuse du 5 au 20 novembre : il fallut bien quinze jours aux trois états-majors — celui des démocrates, des orthodoxes et des rebelles — pour compter leurs billes et tirer des plans. Mais le 20 novembre au soir, Obama se chargea de rappeler à un pays ricanant de ses déboires qu'il avait encore le droit de dormir à la Maison Blanche et accessoirement d'y prononcer des discours. Celui de ce jeudi-là — quinze minutes de mots définitifs sur un ton impérial — baignera dans les mémoires et marquera l'histoire : l'Américano-kenyan annonça aux 205 millions de Blancs (sur une population totale de 320 millions d'habitants) que la dissolution de la nation qu'ils ont imaginée, bâtie puis gérée pendant plus de deux siècles, était officiellement programmée. Car, comment ne pas voir dans cette intervention présidentielle sur l'immigration illégale la volonté, l'obstination, presque la rage, d'intégrer désormais aux structures institutionnelles américaines le moindre étranger briseur de lois, le plus humble violeur de frontières ? Obama mit l'accent sur la « compassion pour l'Autre », sur « notre peuple venu d'ailleurs », sur « l'accueil, vocation d'un continent » — trois impostures subversives — avant de lâcher son coup de cymbales : cinq millions de clandestins recevront dans les plus courts délais un permis de séjour illimité, le droit de chercher un emploi, l'accès à toutes les aides sociales. Finis les risques de chasses policières ou de déportation. On raye d'un trait de plume cinq millions de fantômes pour en taire d'abord des résidants, puis des citoyens à part entière. Un délai entre les deux statuts, histoire de ne pas effrayer les bien-pensants. On passe avec un cynisme superbe de l'illégalité la plus corrosive à la légalité la plus insolente. Au nom souverain, incontournable, de la réunion des familles. Cette même "réunion" qui est en train de tuer l'Europe et que Valéry Giscard d'Estaing, l'un des premiers, exhiba pour amorcer l'invasion de la France « toutes les misères du monde ».

    Aujourd'hui aux États-Unis, c'est cinq millions de clandestins qui sortiront de l'ombre. Mais demain ? A l'évidence, il faudra une autre initiative du même genre pour permettre à une autre tranche de cinq millions de clandestins — la bonne mesure anesthésiante : substantielle, mais pas trop — de pénétrer à leur tour la tête haute dans l'Eldorado. Car, où serait la justice si on laissait dans l'ombre comme des parias ceux qui réclament en silence leurs droits inaliénables ? Et après-demain ? Avec certitude, il sera nécessaire de poursuivre l’opération puisqu'on n'aura pas encore atteint le bout du tunnel, le fond des bas-quartiers de l'Amérique où grouillent plus de vingt millions de soutiers du globalisme — un réservoir alimenté par 3 000 arrivées quotidiennes d'illégaux — jetés là par les manipulateurs qui pensaient bien pouvoir s'en servir un jour sous un président plus invertébré, plus malléable, plus opportuniste que les autres. On fabriqua donc Obama, l'homme lige, l'homme précieux, l'exécutant imputrescible qui a, par sa fonction, rendu "présentable" ce tombereau de boue anti-nationale, cette scandaleuse machination. Cependant, l'audace méprisante du valet buta sur un mot que ses patrons ne voulaient pas voir cité : amnistie. Ce mot fait peur. Il contient une charge d'indignation propre à cristalliser l'écœurement et à enflammer les énergies. Mot dangereux. Il est réservé à l'opposition, qui s'en sert comme d'un slogan pour condamner le fait du prince, les calculs indignes. Avec raison : comment désigner autrement que par amnistie cette suppression arbitraire et radicale de millions de passés vécus en marge des lois ? Une amnistie imposée par décret. C'est tout le drame. Obama va décréter l'amorce de la dissolution de la nation. Obama va décréter la mise en place d'une formidable pompe aspirante branchée sur le tiers-monde. Et Obama va décréter le financement des aides sociales aux ex-illégaux par l'argent des contribuables. Un décret qui lui permettra d'éviter le Congrès où le sénat lui est acquis mais où la Chambre lui est hostile.

    COMPLICES DU GAUCHO-LIBÉRALISME

    En préférant l'épreuve au dialogue, Obama fait d'une pierre cinq coups : il se venge de l'humiliation du 4 novembre, reprend l'initiative tombée chez l'adversaire, ancre davantage les démocrates parmi les minorités raciales, rassemble les morceaux de son legs au pays et aggrave le divorce entre les Hispaniques et le parti républicain. La balle étant désormais dans le camp de l'opposition, on passa sans transition, dès le lendemain du fameux discours, des gesticulations d'un bras-de-fer à l'effervescence d'une guerre civile. Car Obama a en réalité atteint un sixième but, et non des moindres. jeter les uns contre les autres orthodoxes et rebelles, embraser les luttes intestines, déstabiliser le parti adverse en l'obligeant à afficher sur la place publique les passions exacerbées des deux camps qui l'habitent. Dans les cou loirs du Congrès résonnèrent tous les cris du dépit et de l'outrage : « Acte illégal ! », « Viol de la constitution ! », « Crise de régime ! », « Perversion de la présidence ! », « Décision anti-démocratique ! ». Obama ravalé au rang de dictateur tropical et les États-Unis à celui d'une république bananière. On vit les deux patrons du parti, John Boehner, speaker de la Chambre, et Mitchell McConnell, futur chef du sénat, s'arracher les micros afin de condamner une « attitude inacceptable et dangereuse pour les institutions ». A leurs côtés, les affidés venus amplifier l'écho du courroux — John Cornyn, sénateur du Texas, Steve King, sénateur de l'Iowa, Tom Coburn, sénateur de l’Oklahoma, Mo Brooks, représentant de l'Alabama, entre autres — s'épanchèrent ensuite dans la presse aux ordres, qui les renvoya comme des bernés devant le fait accompli. Obama avait bel et bien marqué un point Lorsque les cris retombèrent au bout de vingt-quatre heures, Boehner et McConnell durent piteusement convenir qu'il leur fallait maintenant chercher une riposte à cette "sournoiserie" dont l'impudence les mettait sur la défensive. Washington donna à ce moment-là l'étrange spectacle d'une capitale surréaliste : un président, ivre de rancoeur, martelant son diktat meurtrier vomi par 62 % des citoyens.

    Les rebelles, troisième acteur de ce drame national, s'offrirent le luxe de déployer contre Obama un large éventail de leur arsenal — processus de destitution, procès pour trahison, lynchage médiatique — à l'occasion du dernier en date de ses forfaits. Ils le font depuis six ans pour le moindre de ses faits et gestes. Mais ils ont voulu, cette fois-ci plus que les autres, ajouter à cet objectif nécessaire une cible privilégiée : les orthodoxes. Les rebelles les accusent d'abord d'être complices du gaucho-libéralisme pour mettre en place au sein des institutions américaines les relais nécessaires au Nouvel ordre mondial. Ils les accusent ensuite de maintenir le peuple américain dans une sorte de léthargie prolongeant un système politique profitable aux élus mais inadapté aux défis lancés au pays. Ils les accusent enfin de dissimuler sous un verbiage électoraliste le choix qui est le leur depuis le début de cette affaire d'immigration illégale l'amnistie pour tous les clandestins. En un mot, les rebelles accusent l'état-major, les caciques et les ténors du parti républicain de dénaturer leur mission, pervertir leurs campagnes, gangrener le principe même d'une opposition au pouvoir en place. Un triptyque de charges fondamentales sans cesse déployé, complété, réactualisé. La semaine dernière, cette réactualisation prit les allures d'une bombe à retardement Une fuite en haut lieu fit, en effet, courir le bruit qu'un accord secret avait été conclu entre Obama, Boehner et McConnell. Selon les termes de cet accord, Obama prenait l'initiative d'annoncer son décret sur la légalisation des cinq millions de clandestins avant le 20 janvier prochain et, en échange, voyait abandonner contre lui toute menace d'une procédure de destitution (impeachment)) qu'une opposition digne de ce nom serait en droit d'envisager. Une destitution d'autant plus vraisemblable, d'autant plus menaçante, que les républicains disposent d'une belle majorité chez les représentants (chambre d'accusation) et chez les sénateurs (assemblée du jury). Mais pourquoi le 20 janvier 2015 ? Ce jour-là, le 114e Congrès entrera en fonction avec ses nouveaux élus et comme principales vedettes Boehner et McConnell. Les deux compères ne voulaient pas avoir à gérer un décret qui leur brûle déjà les doigts. Ils ont sans doute trouvé plus astucieux de le laisser entre les mains de l'actuel 113e Congrès, qui va se charger de la sale besogne — et n'a plus que six semaines à vivre.

    LE LÉVIATHAN, MONSTRE VISQUEUX

    Six semaines ! C'est précisément le temps que les esprits forts accordaient en 2007, très généreusement, aux rebelles pour s'ébattre et disparaître sans laisser de traces. Huit ans après, non seulement ces francs-tireurs, ces trublions dont on se moque parce qu'on les craint, ne sont pas morts, mais ils occupent certains postes-clé, imprègnent les débats au Congrès et taraudent l'état-major d'un parti qui a fait élire Lincoln, Nixon et Reagan. Pourquoi cette présence, cette longévité ? Parce qu'elle vient de loin. D'un malaise profond. Révolte viscérale, massive, presque écrasante parce qu'elle va à l'essentiel. Au début, des foules ont jailli — 20 000, 50 000, jusqu'à 100 000 personnes — dans les rues pour s'exprimer. Ni barricades, ni affrontements, ni jacqueries. Des foules indignées. Les dépenses de l'État les consternent. Le déficit budgétaire les affole. L'assurance santé les trouble. Elles voient l'Amérique glisser sur la pente du socialisme vers le gouffre de l'assistanat Les nerfs se tendent, les réflexes s'aiguisent, les esprits s'échauffent. Les bilans officiels puent la manipulation et le mensonge : c'est bien quinze millions de chômeurs, cinquante millions de pauvres et douze zéros après le chiffre de la dette publique. Insupportable ! Pour ces cris sortis des entrailles, il n'existe ni gauche ni droite. vieux clivage usé qui masque la cible, ce Léviathan, monstre visqueux enfanté par les requins d'une classe politique égoïste et cynique. Rejet d'un ordre qui n'est pas celui de l'Amérique. Ce rejet ne date pas d'Obama. Il remonte à plus loin. Avant Bush, avant Clinton et Reagan, à des décennies en arrière : lent travail de maturation et puis, un jour, l'étincelle. La classe moyenne blanche sent qu'on lui vole son pays. Le voile se déchire : Dante sur les rives du Mississippi. Vision d'épouvante : un establishment crispé sur ses privilèges, un étatisme mangeur de richesses, une fiscalité broyeuse d'épargne, un libre-échangisme destructeur d'emplois, une économie soumise aux apatrides, une éducation livrée au multiculturalisme et des frontières offertes aux envahisseurs. Les foules passèrent de la rue à Internet et du même coup, la rébellion se dota d'un visage, d'un outil et d'un nom.

    UNE FORCE JAILLIE DE LA BASE

    Le visage celui du Blanc écœuré. L'outil : les média sociaux. Le nom : Tea Parties. L'ensemble constitue la droite nationale américaine où s'entrelacent une bonne dose de populisme, de christianisme, de constitutionnalisme et de libertarianisrne. Qu'importent les nuances : tous veulent sauver l'Amérique qu'ils ont dans leur cœur, pas celle qu'on leur impose. Mais d'abord, pourquoi Tea Parties ? En décembre 1773, deux cents patriotes, ulcérés par les taxes frappant les produits du colonisateur, jettent dans le port de Boston les cargaisons de thé de trois navires venus d'Angleterre. L'acte de défi passa à la postérité sous le nom de Tea Party. Et les annales du pays ne tardèrent pas à assimiler ce geste provocateur au coup d'envoi de la guerre d'indépendance. Geste d'insurgés dont on retrouve la charge symbolique 241 ans plus tard — Washington remplaçant Londres. Qu'est-ce qu'une Tea Party ? Une force. Une force qui jaillit de la base, sans calculs politiciens ni tactiques partisanes. Une force qui se manifeste n'importe où, à n'importe quel moment et pour n'importe quelle raison. Une force qui jouit d'une grande autonomie et ne supporte ni programmes établis, ni mots d'ordre, ni consignes nationales. Combien sont-elles, ces Tea Parties ? Des milliers : chaque État a les siennes mais deux émergent : Tea Party Nation et Tea Party Patriote. Toutes ensemble, ce sont des millions d'Américains reliés par Internet et tous d'accord sur trois points : secouer l'inertie sclérosante des responsables du parti républicain ; dénoncer la frénésie des dépenses du gouvernement de Washington ; stimuler un retour à l'esprit d'un strict fédéralisme américain. De ces trois points, le premier paraît à tous les militants le plus important : balayer un régimisme douceâtre planifiant des batailles ambiguës, des discours interchangeables, des votes timorés, des alliances contre-nature et des fiefs inexpugnables. D'où de "sanglantes" primaires en 2010 et l'entrée en fanfare au Congrès quelques semaines plus tard de 87 élus des Tea Parties. D'où la victoire de l'un des espoirs des Tea Parties, David Brat, lors des primaires de juin dernier en Virginie, où le numéro deux du parti républicain à la Chambre, Eric Cantor, dépensa six millions de dollars pour rien. A 50 ans, Brat est bien placé pour rêver de la Maison Blanche. D'autres y pensent aussi. Ce sont surtout trois sénateurs : Rand Paul, du Kentucky ; Marco Rubio, de Floride ; et Ted Cruz, du Texas. Tous trois furent élus en 2010 et 2012 avec les voix et les fonds des Tea Parties. Tous trois s'efforcent de plomber les modérés dès qu'ils se montrent — la guerre civile jusqu'au vote de novembre 2016. Avec ce paradoxe : le candidat officiel du parti républicain pourrait être un rebelle.

     

    Paul SIGAUD.Rivarol 27 novembre 2015

  • Une autre politique est possible : la preuve par Ménard

    Depuis qu’il a conquis la mairie de Béziers, Ménard nous administre une triple preuve qu’une autre politique, au niveau local, est possible.

     

    La socialie unanime est tombée sur Ménard à bras raccourcis pour répandre les boules puantes du soupçon sur la base de supputations. Zemmour avait fait l’objet d’un lynchage médiatique identique, lancé par Mélenchon, sur des propos qu’il n’avait pas tenus.

    En France, nous ne sommes pas égaux devant la présomption d’innocence, avec un effet comique évident, quand telle crapule qui viole ou qui tue, et reconnaît les faits, n’en reste que le présumé auteur, tandis que des autodafés sans procès ni jugement sont érigés pour brûler les Ménard, Zemmour, Camus ou Le Pen.

    Pourquoi une telle réaction, jusqu’au sommet de l’État, si disproportionnée par rapport a l’événement ? Une affaire qui n’en est pas une. Un délit qui n’existe pas. Juste un constat de la part d’un élu au plus près du terrain.

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  • Entrevue #17: Frédéric, responsable du M.A.S. Sud Ouest

    Le Cercle Non Conforme : 1) Peux-tu nous expliquer brièvement pourquoi tu t'es engagé au M.A.S et pourquoi tu y as pris des responsabilités ?

    Frédéric : Le choix de mon engagement au MAS depuis 2012 est le résultat d'un long parcours politique.

    Engagé sous le drapeau de la 3V fin 80 début 90, j'ai gravité autour de la sphère NR au lycée, pour m'engager quelques années plus tard dans la dite « droite nationale » où j'ai pris quelques responsabilités de cadre local dans le Sud Ouest, tout en étant responsable local des Cercles de résistance du réseau Unité Radicale.

    Petit à petit j'ai fait le constat que les orientations de cette mouvance (au sens large) correspondaient de moins en moins à ma vision du monde et à ses réalités. J'ai donc décidé de partir en 2002. J'ai participé à plusieurs aventures durant quelques années, jusqu'à l'apparition du Mouvement d'Action Sociale où j'ai pris la responsabilité de la section Sud Ouest jusqu'à ce jour.

    Ce qui a été fondamental dans le choix de mon engagement au MAS, c'est sans aucun doute la volonté d'un mouvement d'allier la parole à l'action, ce qui est malheureusement chose très rare dans le paysage de la dissidence actuellement.

    Le C.N.C. : 2) Quelles sont les activités et les actualités de ta section ?

    Frédéric : Elles sont diverses et variées, mais toutes recentrées sur l'aspect social. Cela va du militantisme de terrain (collage de banderoles, boitage, tractage) aux actions sociales et écologiques  ( nettoyage de quartiers laissés à l'abandon par les services locaux) en passant par le sport et la formation politique.

    Au MAS, nous ne concevons pas une action sans qu'elle ait un but social que nous puissions retranscrire dans le réel et sur le long terme. Nous préférons les actes aux belles paroles, c'est pourquoi nous demandons à nos militants de s'impliquer au sein de notre réseau en rapport avec leur expérience professionnelle. Pour exemple, lors de nos sorties Trace nous proposons des cours de secourisme, de premier secours sur blessés, d'évacuation de blessés en milieu hostile (montagne, forêt) le tout encadré par des professionnels urgentistes et des militaires réservistes tous militants dans notre réseau. Ces sorties, outre l'aspect pratique, sont souvent l'occasion de rencontrer des personnes pour qui le militantisme peut prendre plusieurs aspects, et d'échanger entre camarades dans un esprit festif lors des veillées.

    Le C.N.C. : 3) Récemment les militants du M.A.S. Sud-Ouest ont mené une action remarquée sur les berges du canal du Midi à Toulouse ? Peux-tu nous en dire plus sur la genèse, la réalisation puis les retours de cette action ?

    Frédéric : Le point fort du Mouvement d'Action Sociale, est sans aucun doute la volonté d'allier l'action à la parole. Nous partons du principe que toute contestation est veine si elle n'est pas accompagnée de gestes forts, de concret, et d'une lutte sur le long terme. 

    Nous sommes pour certains habitants du quartier de la gare Matabiau à  Toulouse où les opérations «  berges propres » se déroulent depuis quelques mois. Nous avions, quelques temps avant le début de l'opération en janvier, en collaboration avec une association locale, alerté les services publics sur l'état de délabrement de notre quartier. Nous n'avions reçu comme réponse qu'un article de la Dépêche du midi, annonçant que le quartier subirait d'important travaux de réaménagement  pour la construction de la nouvelle gare LGV Toulouse Paris a l'aube des années2020, donnant au quartier une nouvelle image, avec un secteur d'hôtels de luxe et d affaires. Nous sommes donc partis du constat que ce quartier souffrait depuis plusieurs années de l'abandon des services de la mairie droite & gauche confondus. Effectivement notre quartier était livré à la prostitution, à l'insécurité, et à la toxicomanie sans que la mairie ne prenne ses responsabilités. Cela n'était plus supportable pour bon nombre de Toulousains.

    Face à l'incompétence et au silence des services de la voirie de la mairie, nous avons donc décidé de prendre les choses en mains et de participer à  la vie de notre quartier en lançant la campagne « opération berges propres » entre les deux écluses de Bayard Matabiau. Une dizaine de militants du MAS se sont donnés rendez-vous en Janvier pour inaugurer l'opération qui fut un succès tant sur le plan pratique (plus de 700 kilos de déchets en tout genre récupérés) que sur le plan humain, puisque nous avons reçu un accueil très favorable des résidents totalement résignés au devenir de leur quartier. En une matinée nous avons nettoyé 200 mètres de berges, récupéré 700 kilos de détritus en tout genre, et récolté pas loin d'une centaine de seringues usagées à même le sol, que nous avons envoyé au maire de Toulouse avec les précautions sanitaires requises. Nous n'avons pour l'heure reçu aucune réponse ni demande de rencontre. Cela nous importe peu puisque nous œuvrons pour le bien de notre quartier et de ses résidents, et nous continuons régulièrement à  faire des interventions sur ce secteur. En ce qui concerne les retours, nous recevons toujours un très bon accueil lors de nos interventions. Nous ne nous cachons pas derrière une association bidon, nous nous réclamons du MAS. Nous n'avons aucune honte à dire que nous sommes des patriotes défendant leur quartier face au laxisme des pouvoirs locaux. Le quartier Bayard Matabiau est une Zone à Défendre au même titre que Sivens. Nous avons d'ailleurs pris comme devise «  ton quartier c'est ta vie, défend ton quartier ».

    Le C.N.C. : 4) Des actions de nettoyage ont également été réalisées par les sections Nord et Méditerranée. La section Auvergne, quant à elle, a participé aux mobilisations contre la ferme des mille veaux. Que penses-tu de cette dynamique ?

    Frédéric : Je trouve toutes ces actions très constructives, et je ne peux qu'encourager les patriotes sincères à  multiplier ce genre d'actions sociales et de militer dans ce sens.

    Plus globalement, il faut pouvoir sortir d'un militantisme de base qui serait juste d'aller coller des autocollants, dire qu'il faut que le peuple se prenne en main, le tout derrière son écran ou sur le papier,  et continuer comme cela à  rester dans l'incantatoire. Il faut que les patriotes pour qui les mots France communauté et solidarité ont encore un sens, reprennent tout les vecteurs qui fondent notre société, et reprennent pied dans le réel.

    Nos actions sociales telles que solidarité populaire, le projet entraide famille, l'entraide calaisienne (nouveau projet social de Calais dont je salue l'initiative) doivent être le moteur de la révolution sociale que nous appelons de nos vœux. Il est primordial pour nous d'être sur ces terrains de luttes.

    Le C.N.C. : 5) Le M.A.S. a été régulièrement cité ces dernières semaines à propos d'une prétendue « infiltration » de l'extrême-droite dans le combat écologique. Ne penses-tu pas, au contraire, que ce sont les forces de gauche, donc les forces « progressistes », qui ont récupéré l'écologie qui leur est philosophiquement opposée ?

    Frédéric : Absolument, et certains  occupants de Sivens l'ont bien compris. J'en veux pour preuve ce pauvre Mélanchon qui s'est fait bousculer par quelques Zadistes courageux qu'il a rapidement dénoncé comme étant de dangereux militants d'extrême-droite infiltrés sur la ZAD. Nous voyons donc que d'un côté la gauche de Mélenchon est désavouée sur son propre terrain de lutte, et d'un autre côté l'extrême gauche antifasciste pille le centre ville de Toulouse lors de samedis d'émeutes suite à la mort de Rémi Fraisse. A ceux qui nous accusent de récupérer tel ou tel combat, nous leur répondons que ce n'est pas en cassant un dab, ou en taguant une banque qu'ils vont faire tomber le capitalisme, et qu'ils vont donner les moyens au peuple de reprendre son destin en main. Au milieu de ça, nous nous plaçons comme étant la véritable alternative. Si nous avons tant été décrié par des journaux comme les inrocks ou sur les blogs de l'extrême-gauche antifasciste, ce n'est pas anodin. Ils commencent à comprendre doucement qu'ils n'ont plus le monopole des luttes, tant ils sont totalement coupés des réalités du peuple. 
    Plus sérieusement et pour couper court a tout délire, comment pourrions-nous être taxé de récupérer le combat écologiste par cette gauche, qui justement s'arrache les cheveux depuis des décennies quand nous parlons de la terre de nos ancêtres, de sauvegarde de la nature, de sauvegarde de notre patrimoine? Quand nous clamons haut et fort que cette terre est la nôtre et que nous voulons la préserver face au rouleau compresseur libéral? Quand enfin nous faisons nôtre l'adage de Dominique Venner «  la nature comme socle, l'excellence comme but, la beauté comme horizon »?
    Pour nous ce combat n'est pas nouveau. Il nous a d'ailleurs assez longtemps été reproché.

    Nous ne récupérons absolument rien. Nous sommes la nature qui se défend, nous nous battons face aux oligarques, aux promoteurs immobilier, aux élus du PS locaux qui votent les travaux de construction d'un barrage qui n'a aucun sens, face aux délabrements de nos lieux de vie, etc..
    Nous n'avons de cesse de dénoncer quotidiennement les attaques du capitalisme sur la nature, sur nos vies, sur la santé, sur les animaux etc.....
    En ce sens nous ne nous contentons pas de dénoncer ces méfaits, nous sommes sur le terrain des luttes et nos actions sociales le prouvent chaque jours
    - Construction et participation aux AMAP, contre les politiques empoisonnements des terres par les grands trust comme Monsanto, Bayer, etc...
    -Actions écologiques pour la sauvegarde de notre patrimoine telles que les opérations berges propres à Toulouse, les actions de nettoyage des cours d'eau dans le Gard, le Nord etc...
    -Bénévolat dans les animaleries
    -Actions de solidarité populaire pour les plus nécessiteux de nos compatriotes dans les grandes villes comme  Nancy, Paris
    - Création du micro crédit a taux 0, contre le pouvoir des banques véritable bras armé de la dictature du capital.

    Notre réponse à ceux qui nous accusent de faire de la récupération tous azimuts est dans nos actes. Nous sommes ce que nous faisons, et beaucoup comprennent notre démarche. En ce sens notre présence sur les terrains de lutte comme Sivens est tout à fait légitime, elle est le résultat d'une prise de conscience de l'enjeu vital de l'écologie radicale que nous appelons de nos vœux dans nos textes fondateurs, ni plus ni moins.

    Note du C.N.C.: Toute reproduction éventuelle de ce contenu doit mentionner la source.

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/

  • Je suis Français d’abord

    Laurent Morin, premier adjoint FN chargé des finances auprès du maire de Mantes-la-Jolie (Yvelines) Cyril Nauth, aurait commis voila quelques heures un tweet antirépublicain.  Son crime de lèse république ? L’élu FN a eu l’audace de publier deux photos prises à vingt-cinq ans d’intervalle, des membres du club de foot de Mantes-la-Ville. Les Gaulois  ultra majoritaires à l’époque, ont aujourd’hui été éradiqués et plus un seul n’apparait désormais à l’image… Les esprits mal intentionnés ne manqueront pas d’y voir la confirmation de la théorie du grand remplacement.  A l’instar de ces photos de classes circulant sur internet montrant pareillement les conséquences démographiques des politiques migratoires de MM. Mitterrand, Chirac, Sarkozy et Hollande  dans de nombreux établissements de nos villes et quartiers, en l’espace d’une génération…Laurent Morin a reçu de nombreux soutiens, notamment celui de notre camarade Julien Sanchez, maire de Beaucaire (Gard),  face aux attaques dont il est l’objet de la part des bien-pensants; Cyril Nauth a également souligné pour sa part sur France 3 que « les dirigeants du club (de Mantes, NDLR) pratiqueraient une forme particulière de discrimination positive, ils se servent de ce club pour mettre en valeur les jeunes issus de l’immigration »…

    De  « République » universelle et multiculturelle  il était encore question  avant-hier dans la bouche de François Hollande célébrant le métissage et le vivre-ensemble à l’occasion de la commémoration de l’abolition de l’esclavage. République encore et toujours dont le nom est scandé par le catastrophique ministre de l’Education Najat Vallaud-Belkacem. Cette dernière lance ce mardi la « réserve citoyenne d’appui aux écoles», au nombre des « réponses républicaines » mises en œuvre pour réagir aux attentats islamistes de janvier. Des «volontaires»,  au  nombre officiellement, de 4600,  pourraient être sollicités pour inculquer plus avant  «les valeurs de la République». Une action venant s’ajouter à celle des officines de propagande  antiracistes comme la Licra, Sos racisme, le Mrap, la LDH, etc., intervenant déjà en renfort dans les établissements. Les volontaires en questions aborderaient des thématiques comme « citoyenneté et valeurs de la République », «actualité et médias», « arts et culture », « Histoire et mémoire »…ça promet !  

    Mais quand «les grands mots sont traînés», les concepts, les symboles brandis et répétés jusqu’à la nausée par un personnel politique démonétisé, décrédibilisé, ils finissent par  être frappés par l’opprobre entourant ceux qui les prononcent.  Sur le site Atlantico, vient d’être  publié  les résultats du sondage de l’Ifop autour des termes de  « République » et de  « valeurs républicaines » qui est à cet égard très éclairant.

    Jérôme Fourquet, directeur du département opinion de cet institut,  a jugé utile d’interroger les Français sur ces notions, à l’heure ou l’UMP se transforme en Les Républicains,  pour constater si nos compatriotes «étaient toujours sensibles à cette terminologie-là, ou si, au contraire, elle était un peu éculée et galvaudée (…). Or, force est de constater que pour deux tiers des Français (65%) ces termes ne parlent plus vraiment car ils ont été trop utilisés et ont perdu de leur force et de leur signification. Il n’y a qu’un tiers des Français (…), qui se déclare encore sensibles à ces termes quand les politique les emploient, et qui possède une fibre républicaine très développée ».

    «Dans les deux grandes familles politiques aujourd’hui (UMP et PS, NDLR) précise M. Fourquet, il y a environ une personne sur deux qui est assez peu sensible à l’usage de ces termes par les politique, et inversement une autre moitié qui garde toujours la fibre républicaine bien chevillée au corps. C’est intéressant parce que l’UMP comme le PS emploient ces termes, or chacun dans leur camp ne touche que la moitié des sympathisants ».

    Significativement à la question posée dans cette enquête« quel terme vous touche d’avantage quand il est employé par les politiques ? », 38% des personnes interrogées répondent  l’identité nationale,  devant la République  (33%) . « Mais, élément non-négligeable, 29% ne se reconnaît ni dans l’un ni dans l’autre, ce qui fait du monde, et qui va à l’encontre de cette opposition binaire. Donc cela illustre également la crise du politique, certaines personnes en ont ras-le-bol que la République soit mise à toutes les sauces, et se tournent vers l’identité nationale, et au-delà de ça, d’autres ne sont même plus raccrochées par l’évocation d’un des deux concepts ».

    « (…)  Plus on va vers la droite, plus on a tendance à privilégier l’identité nationale. On culmine à 64% au Front National, et à 47% à l’UMP. Cependant, là aussi, un bon quart de l’électorat de gauche se dit plus sensible à l’identité nationale qu’à la République, ce qui n’est pas rien. Si on se concentre uniquement sur l’UMP, désormais appelée  Les Républicains , on voit pourtant que ce qui fait le plus recette est l’identité nationale, avec 47% contre 37%. Il y a ici quelque chose d’intéressant, c’est que Nicolas Sarkozy est sans doute conscient de cette forte attente identitaire qu’il a ressentie dans son électorat, mais que pour pouvoir parle d’identité nationale il doit se distinguer de Marine Le Pen, pour ne pas lui être associé, et doit pouvoir parler d’identité au nom de la République. D’où le choix du nom du parti (…) . Il parle de la République, mais pour, in fine, aller sur le terrain de l’identité nationale, et cela correspond à une attente qui est majoritaire dans son électorat (…) ».

    Sur le site des  Inrocks le 8 mai à l’occasion de la sortie  du livre co-écrit avec  Alain Mergier  « Janvier 2015, le catalyseur », Jérôme Fourquet  rappelle que cette étude  traite des Français  des « classes populaires » « et des régions subissant davantage les chocs de la mondialisation »,  qui n’ont pas défilé derrière les pancartes Je suis Charlie. Sur le site du magazine, il  rappelait les  « trois niveaux d’insécurisation » ressentis par un frange croissante de la population. Ce sont eux  qui fondent le vote FN explique-t-il: «l’insécurisation physique (peur de l’agression), l’insécurisation économique (peur de pas boucler ses fins de mois), et l’insécurisation culturelle (peur de ne plus se sentir chez soi, d’être remis en cause dans ses habitudes, ses valeurs, son histoire) ».

    Dans ce contexte, Jean-Yves Le Gallou  constate, dans un entretien  à Monde & Vie et mis en ligne sur son blogue Polemia , que «là où le Front National est le mieux à même de gagner, c’est là où il est opposé à un candidat de gauche. Cela représente les 9/10e des cantons gagnés aux dernières élections. Marine Le Pen, en 2017, ne peut avoir une chance de l’emporter que si elle est opposée à un candidat de gauche. L’arithmétique électorale du FN aujourd’hui est simple : une voix prise à l’UMP vaut deux voix prises à la gauche. Evidemment une voix est une voix, qu’elle vienne du PS ou de l’UMP, mais, comme le FN ne peut gagner que face au PS, il faut prioritairement affaiblir l’UMP pour que le PS passe devant au premier tour. Il s’agit donc de passer l’UMP à la centrifugeuse, en dissociant ses élites centristes de son électorat droitier ».

    Alors que  Jean-Marie Le Pen  vient d’annoncer le lancement d’une formation qui  n’aurait pas vocation a concurrencer le FN sur le terrain électoral, M.  Le Gallou notait également que «contrairement à ce que pense l’immense majorité des commentateurs, la diabolisation est moins la conséquence d’erreurs, d’imprudences ou de maladresses que la volonté systématique du Système. Quiconque veut lutter contre l’immigration est qualifié d’extrême droite et diabolisé partout en Europe. D’ailleurs le premier homme politique qui ait subi ce traitement médiatique et politique n’est pas Jean-Marie Le Pen. C’est un Anglais, Enoch Powell, ancien d’Oxford, helléniste, qui n’a jamais commis le moindre dérapage, mais qui a dénoncé dès 1968, dans un discours à Birmingham, les dangers de l’immigration. De sa part, ce n’était pas une erreur, encore moins une faute. C’était un acte de courage qui lui a coûté sa réputation et sa carrière politique. La question de l’immigration est bien le nœud de la diabolisation ».

    Quant à  cet autre pilier historique du corpus frontiste, à savoir  la défense des valeurs traditionnelles, elles ne sont   pas tant le prétexte à une  «diabolisation » qu’à   une  « ringardisation »,  par les faiseurs d’opinions, des  hommes et des femmes qui y sont  attachées. Mais Jean-Yves Le Gallou   le souligne avec pertinence:   «  comme si les foules immenses qui ont défilé lors de la Manifestation pour tous, ou les jeunes qui se sont mobilisés autour du Printemps français étaient ringards !  En fait ce que j’appelle la Génération 2013 a vocation à remplacer la génération 1968. Le vieux monde, ce n’est pas celui du renouveau de la Tradition ou du renouveau identitaire, c’est celui des antivaleurs portées par les médias, qui continuent de peser sur les partis politiques ».

    Or,  « le risque est évidemment ce que j’appellerais le concessionisme, qui consiste, de concession en concession, à céder petit à petit sur l’essentiel. Il ne faut pas accepter la diabolisation. Pas non plus la ringardisation. La pire faute à éviter, en matière de dédiabolisation, c’est de croire que l’on se dédiabolise en ringardisant son plus proche. En agissant ainsi on renforce la diabolisation et on renforce sa propre diabolisation par contagion ».

    Un point de vue largement partagé par Bruno Gollnisch qui affirme que si la politique est l’art du possible, si le  compromis est souvent indispensable, nécessaire dans l’expression de nos propositions, il ne saurait se transformer en compromission. C’est en affirmant haut et fort nos valeurs, notre idéal, la doctrine qui forme la colonne vertébrale de l’opposition nationale, que nous sauront convaincre le plus grand nombre de Français qui constatent la faillite des politiques et de la « vision du monde »  de nos adversaires.

    http://gollnisch.com/2015/05/12/je-suis-francais-dabord/