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  • Refuser de ne voir que le côté du consommateur

    Les mutations technologiques ne sont analysées – lorsqu’elles le sont – que du point de vue du client-consommateur et des bénéfices qu’il en retire. 
    Certes, notre potentiel « consommatoire » et nos attitudes vis-à-vis de la consommation nous déterminent socialement. Pourtant, nous sommes encore des producteurs et des travailleurs. L’illusion de liberté et de bien-être que certains retirent des nouvelles technologies occulte par exemple l’exploitation sauvage et la précarisation croissante qui sévit au travail. 
    Nous devons refuser l’approche unidimensionnelle de l’existence et la séparation entre production et consommation. Le déferlement technologique et la dégradation des conditions de travail sont étroitement liés : penser profiter du premier sans subir la seconde relève d’une illusion savamment entretenue. Cette illusion alimente la machine qui nous a séparé les uns des autres et qui cherche à nous réduire à l’état de client-consommateur. Un produit, un objet, une information ont une histoire ; ils ont été créés dans un cadre donné et sous certaines conditions (notamment d’exploitation) que nous devons questionner. 
    Cédric Biagini, La tyrannie technologique

  • Loi Macron : la grande illusion (Présent 8394)

    La loi Macron est définitivement adoptée après un nouveau recours à l’article 49‑3, qui permet l’adoption du texte sans passer par le vote des députés. C’est ce procédé que François Hollande dénonçait en 2006 quand Dominique de Villepin alors Premier ministre, l’utilisait pour imposer le CPE : « Le 49‑3 est une brutalité, le 49‑3 est un déni de démocratie, le 49‑3 est une manière de freiner ou d’empêcher le débat parlementaire. »

    C’est la seconde fois que Valls use de ce procédé pour le même projet de loi. Lors de la précédente, en février 2015, afin de justifier cette méthode expéditive, il invoquait « l’esprit du 11 janvier », ce qui était hors-sujet. Cette fois, cet esprit ayant fait long feu, il se raccroche à une autre actualité : « C’est peut-être encore plus utile aujourd’hui, au moment où le monde est confronté à une crise, celle de la Grèce, mais avec des inquiétudes également avec ce qui se passe en Chine. » Sauf à considérer que du fait de la mondialisation tout, partout, est dans tout et réciproquement, la réforme des prud’hommes en France, n’a évidemment aucun rapport avec ce qui passe en Chine, en Grèce ou dans le Béloutchistan oriental.
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    Le seul motif de ce passage en force, c’est de tordre le bras des députés socialistes frondeurs qui, alliés à la droite parlementaire, feraient capoter cette réformette. À défaut de rassembler les socialistes, Macron a réussi à unir gauche et droite contre lui. Car son projet est trop libéral pour l’aile gauche du parti et pas assez pour les députés libéraux. C’est dans le droit fil de l’action de Hollande qui ménage la chèvre et le chou : il se fait donc mordre par la chèvre après qu’elle a dévoré le chou. Pour les libéraux, on ouvrira largement le travail du dimanche et pour apaiser les syndicalistes on imposera aux patrons d’informer les salariés en amont de la vente d’une entreprise. Emmanuel Macron veut libéraliser le transport en autocar, mais il laisse intact le statut des taxis alors qu’il entendait abolir les rentes de situation. Il préfère s’en prendre aux notaires qui ne peuvent paralyser les villes, c’est moins risqué.

    Le but de tout cela ? Montebourg, le prédécesseur de Macron qui avait lancé le projet l’a dit : « Rendre 6 milliards de pouvoir d’achat aux Français » après qu’impôts et taxes leur en eurent ponctionné quelque 20 milliards ! Quoique urgente pour « l’emploi et la croissance » on ne sait pas quand la loi sera appliquée. Décidée il y a un an, elle attend maintenant le verdict du Conseil constitutionnel et l’avis des partenaires sociaux, après quoi, si tout se passe bien, il faudra passer aux décrets d’application, sachant que 40 % des décrets attendus pour 2014 ne sont toujours pas publiés. Le chef de l’État est déjà dépassé, lui qui disait le 16 juin : « Si on pense que ce texte est utile à la croissance et à l’emploi, il faut qu’il soit mis en œuvre avant l’été, avant les vacances. » Ce ne sera pas le cas. La loi Macron et ses mesurettes inopérantes, c’est la grande illusion de ce quinquennat agonisant.

    Guy Rouvrais

    http://fr.novopress.info/

  • Washington tance Merkel de cesser son « jeu d’amateur »

    Agacé par le chaos européen, le ministre des Finances américain, Jack Lew, exprime sa mauvaise humeur. Il qualifie l’Union européenne de « bande d’amateurs ». Comment le contredire ? À partir de la Brookings Institution à Washington, Lew reproche à l’Union européenne son dilettantisme sur la question grecque. « Personne chez nous, qui eut en charge des négociations budgétaires, ou a participé à des discussions sur la politique fiscale, ne risquerait des milliards de dollars, seulement parce qu’il y a un trou de quelques milliards quelque part. »

    Lew souligne que la crise grecque serait inutile. Il ne voit pas « de danger imminent », estimant qu’un crash grec pourrait représenter « un préjudice économique de centaines de milliards de dollars ». Il s’irrite qu’il faille arriver à une solution en si peu de temps. « Le danger de l’accident augmente dramatiquement à reculer les limites entre la vie et la mort. »

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  • Media Presse Info vs Guillaume de Prémare

    Suite à l'entretien accordé par Guillaume de Prémare à Monde & VieMedia Presse Info, organe d'information (de moins en moins) proche de la FSSPX, se montre très choqué de l'information selon laquelle LMPT ne voulait pas laisser à Civitas (proche de la FSSPX) le monopole de l'attaque contre la loi Taubira... L'abbé de Tanoüarn répond à MPI : 

    "[...] Soutenir que le mariage est une institution postulant la différence des sexes, est-ce adopter une attitude proprement catholique ou faut-il dire que les catholiques n'ont pas le monopole de la monogamie classique ? Guillaume de Prémare a très courageusement défendu l'idée que ce modèle, glorieusement illustré certes par le christianisme, n'est pas spécifiquement chrétien, qu'il est simplement humain et que les modèles concurrents (la polygamie ou encore le tourisme sexuel institutionnalisé à la Houellebecq) ne sont pas dignes de l'homme. Ce n'est quand même pas un hasard si, dans la Bible, Yahvé crée l'homme "homme et femme". Cela veut dire que le couple humain est au coeur du dessein créateur et que tous ceux qui reconnaissent la beauté de la création peuvent et doivent dans une démarche d'écologie spirituelle défendre le caractère originel et absolu de ce modèle.

    [...] Je ne vois pas ce qu'une attitude de repli, consistant à dire qu'il n'y a de vrai mariage que le mariage catholique [ce qui canoniquement reste vrai pour les catholiques] avait de "redoutable pour Christiane Taubira". Je crois au contraire que cette attitude confessionaliste nous aurait condamnés à avoir un message inintelligible. N'oublions pas que les catholiques ne se sont jamais replié sur eux mêmes et que prendre ce nom d'"universels", c'est justement refuser l'enfermement dans une confession particulière. "Le Verbe était la vraie lumière qui éclaire tout homme venant dans le monde" dit saint Jean. Un peu partout dans l'humanité sont les semences du Verbe enchérit saint Justin vers 160. Quelles plus belles preuve de cette universelle présence du Verbe que l'amour vrai (et rare) d'un homme et d'une femme ? Et n'est-ce pas cela que le mariage chrétien a "démocratisé" ?

    Michel Janva

  • La Grèce, mais pas seulement ... La France et les autres pays aussi ...

    Le terme de science est depuis quelques années à la mode. Probablement parce que les sciences dignes de ce nom réussissent et progressent – Kant l'avait bien perçu – là où les autres disciplines patinent. En science, ou il y a consensus et c'est là signe de succès, ou il y a désaccord au plus niveau et c'est alors la marque d'un problème restant à résoudre. Quand bien même accole t-on le terme de science à des disciplines non scientifiques (sciences historiques, sciences économiques, …) que cela ne signifie pas à en faire des sciences. Après tout, c'est un grand historien qui reconnut naguère que « l'histoire est fille de son temps » : constat bien peu scientifique …

    Ce qui est vrai de l'histoire l'est tout autant de l'économie. Selon que l'on veuille vanter ou critiquer l'actuel gouvernement grec, on se choisit tel ou tel économiste dont les points de vue sont pourtant subjectifs et non désintéressés. Et il ne manque assurément pas sur la toile de points de vue divergents sur le sujet. Bénéficiant du recul historique, les économistes aujourd'hui considèrent que face à la seconde crise économique sous Weimar, la politique menée, austérité, ne fut pas la bonne. Même si le cas grec n'est pas tout à fait le même force est de constater qu'il y a ressemblances et que le remède proposé est le même. De façon similaire, face à la crise bancaire de 2008, il y eut consensus chez les prix Nobel d'économie, pour indiquer qu'il ne fallait pas venir en aide aux banques dont les pratiques furent douteuses. Nonobstant ce consensus, la clique mondialiste – ceux là mêmes qui mettent en exergue le sérieux face au problème grec – fit très exactement le contraire. A contrario, le cas islandais et sa réponse originale vient de nous montrer qu'une autre décision était possible, apportant de bien meilleurs résultats.

    Un aspect majeur du problème se doit d'être souligné. C'est que les Grecs se sont prononcés à plus de 60% contre le diktat européen. Et pourtant les zélateurs de Bruxelles, relayés par la majorité des hommes politiques, apôtres soi-disant des droits de l'homme et du droit des peuples à disposer d'eux mêmes, de court-circuiter le résultat du referendum devenu de par son résultat, plébiscite. Quand bien même évoque t-on l'économie qu'il ne faut pas omettre les réalités sociales : c'est ainsi que Bruxelles impose à Athènes la fin de la retraite complémentaire aux plus démunis. Donc Bruxelles n'est pas simplement qu'une structure économique puisqu'elle influe sur le quotidien des peuples.

    Evidemment, le Système et ses sbires jubilent en France. Et la mise sous le tapis des 60% de non grecs peut être tout à fait mis en parallèle avec nos 55% de non français au traité de Lisbonne. N'ayons pas la mémoire courte et soyons solidaires du peuple grec. Mieux, il n'est pas impossible que d'autres peuples européens soient pour des motifs éventuellement différents, consultés dans les années qui viennent. Il me semble indécent, à tout le moins en ce qui concerne les Nôtres, de ne pas les soutenir le moment venu, au motif que leurs gouvernements seraient trop à droite ou trop à gauche. A cet égard d'ailleurs, la contestation du fait bruxellois n'est nullement politicienne. Aider les Grecs aujourd'hui ou les autres peuples par la suite demain, c'est favoriser le retour de la France souveraine lorsque le moment sera venu.

    Rappelons pour les plus jeunes notamment que l'Europe, aujourd'hui si arrogante, on ne l'entendait guère voici trois décennies. On la constate aujourd'hui omniprésente. Et parce qu'elle est elle à stature européenne, elle pourra - Horaces et Curiaces – mater successivement les différents pays européens les uns après les autres, dès lors où chacun d'eux revendiquera sa souveraineté. L'idéal serait donc un referendum permettant à tous les Européens de façon simultanée de s'exprimer, quant à la poursuite ou non de la politique européenne menée actuellement. L'issue ne ferait guère de doutes. Voilà pourquoi l'Europe de Bruxelles ne peut être démocratique. Voilà aussi pourquoi nous avons le devoir de révolte.

    Alain Rebours

    http://www.voxnr.com/cc/a_la_une/EuFyVEulVZHMQBVlje.shtml

  • Tsipras est en accord profond avec l’idéologie dominante au Parlement Européen

    Analyse de Bernard Antony sur le crise grecque :

    "Dernier mercredi, sur Radio-Courtoisie, j’ai réitéré ma conviction selon laquelle Alexis Tsipras ne voulait certainement pas que la Grèce abandonne l’euro, ni qu’elle sorte de « cette Europe-là ».

    Pourtant, comme je l’ai écrit un peu ironiquement ici, la sortie de la Grèce aurait pu avoir valeur d’exemple… 

    Je ne sais ce que vont dire aujourd’hui ceux qui ont imprudemment acclamé au Parlement Européen, comme les députés enthousiastes du Front National, alignés sur Philippot et Marine, ce personnage « gaucho-démago » d’Alexis Tsipras. Cette attitude n’est pas bonne pour la crédibilité du FN.

    Tsipras est en effet en accord profond avec l’idéologie dominante au Parlement Européen, nihiliste, « antiraciste », immigrationniste. Que des députés du FN ovationnent grégairement un personnage qui prône le « laisser entrer » en Europe via la Grèce, sans limite ni contrôle de foules de faux réfugiés mais vrais islamistes, c’est pour le moins affligeant. 

    Parmi les raisons essentielles de la position que j’avais résumée jadis par le slogan « sortons de cette Europe-là !», figurait bien sûr, en tout premier, la nécessité de s’opposer à ce que l’on appelle aujourd’hui avec raison « le grand remplacement » (...) 

    Comment un Tsipras peut-il ainsi prôner avec Syriza « l’accueil » sans limite de flux migratoires islamiques dûment encouragés par les Turcs ?Le peuple grec gagnerait à accorder à un tel dirigeant la retraite politique qu’il mérite sans attendre pour méditer sur l’inadéquation de l’idéologie et de la réalité." 

    Philippe Carhon

  • La Lorraine au carrefour de l’Europe : un destin historique entre Rhin et Meuse

    Il existe à propos de la Lorraine, ainsi que de l’Alsace, une vision simpliste communément admise, qui réduirait leurs existences historiques à de simples jouets ballottés entre les mains des deux puissances allemande et française. Pourtant s’il fut nécessaire à la Lorraine de toujours composer avec les ambitions de ces deux encombrants voisins, sa position géographique et historique lui permit de jouer un rôle souvent déterminant dans l’histoire de l’Europe et donc du monde. Située (avec d’autres) à la jonction des mondes thiois et romans, entités charnelles dépassant largement le cadre des États allemands et français, la Lorraine par l’oubli de sa propre Histoire et par l’idée de son impuissance face à son destin, se condamne à rester confinée dans le rôle stérile et annihilant de frontière éternelle alors qu’elle est un centre. Si avec l’Alsace, on la prétend l’enjeu d’une réconciliation entre Allemagne et France, ce n’est en réalité qu’avec sa propre réconciliation entre ce qu’elle a d’allemand et ce qu’elle a de français, ou plutôt ce qu’elle a de Teutsch et de Frank, la traduction de ces deux mots franciques mis ensembles signifiant “peuple libre”, que la Lorraine peut renouer avec son destin de moteur d’une coopération thioise et romane sans l’intermédiaire d’une tutelle protectrice.

    De la Lotharingie au Duché de Lorraine

    La naissance de la Lorraine se confond avec la création du Saint Empire Romain et Germanique, puisqu’elle en fut un des duchés constitutifs. Pourtant, le mythe fondateur de son indépendance remonte incontestablement à la création, en 843 lors du traité de Verdun, du Lotharii regnum, domaine de Lothaire, l’aîné des trois petits-fils de Charlemagne. La Lotharingie que beaucoup ont considéré par intérêt comme une aberration géographique tirait pourtant sa légitimité de la réunion des anciens royaumes Burgonde incorporé aux conquêtes franques en 534 et d’Austrasie séparé en 511 de la Neustrie. Mais la mort sans descendance de Lothaire II, fils du précédent, allait rapidement sonner le glas du royaume et entre 870 et 879, aux traités de Meersen et de Ribemont la Lotharingie du Nord, menacée d’annexion simple par Charles le Chauve, amputée de la Bourgogne et de la Provence érigées temporairement en un royaume indépendant, allait être entièrement cédée aux héritiers de Louis le Germanique et transformée en duché. Rattachée au royaume de Germanie, la noblesse lotharingienne, déjà soucieuse du maintien de son autonomie fait appel à l’arbitrage du roi de France Charles le Simple qui annexe tout simplement le duché en 911. Après le revirement des nobles, elle sera réintégrée en 925 à la Germanie par Henri Ier l’Oiseleur qui fait nommer duc en 928, son gendre Gilbert, fils de l’un des plus puissants hommes de Lotharingie, Rainier de Hainaut. En 959, le duché est séparé en deux : la Basse et la Haute-Lorraine qui deviendra la Lorraine proprement dite. En 1048, Gérard d’Alsace, devenu premier duc héréditaire de Lorraine allait permettre au pays de connaître une relative stabilité puisque sa dynastie allait se maintenir en ligne directe pratiquement sans interruption pendant plus de 700 ans.

    Des liens indéfectibles avec le Saint-Empire

    Bâtie sur le même modèle que les autres duchés impériaux, la puissance lorraine est modérée par des terres épiscopales : Metz, Toul et Verdun dont les évêques nommés par l’Empereur lui sont dévoués, et par des puissants comtés : Bar, Vaudémont, Salm, échouant d’une manière générale aux branches cadettes. Les liens des ducs de Lorraine avec l’Empire semblent indéfectibles au cours des 300 premières années ; soutien de Thierry Ier de Lorraine à l’empereur Henri IV, liens matrimoniaux entre Mathieu Ier et la sœur de Frédéric Barberousse, alliance militaire avec Othon IV à Bouvines, soutien de Ferry II et Mathieu II à Frédéric II lors de sa déposition papale, soutien de Ferry III à Albert d’Autriche.

    Mais avec le début de la colonisation allemande à l’Est et la reprise du commerce maritime, la Lorraine cesse d’être un important lieu d’échange, de plus la montée en puissance et le rayonnement de la France allait influencer profondément les populations romanophones de l’Empire (Ferry IV périt pour la France devant Cassel et Raoul le Vaillant s’en alla mourir avec la Chevalerie française à la bataille de Crécy) et bientôt Philippe le Bel put prendre Toul sous sa protection et imposer sa suzeraineté sur les territoires barrois de la rive ouest de la Meuse (NDLR : Dont le fief de Domrémy, qui en 1412 dépendait de la châtellenie de Vaucouleurs, propriété de la couronne de France depuis 1365 et faisait de ses habitants des sujets du roi, sans aucun rapport avec la Lorraine !!!). Cette terre dite “Barrois mouvant” allait être le levier du Drang nach Osten des ambitions françaises (NDLR : stratégie qui sera reprise par Richelieu qui avec l’Alsace put intervenir dans les affaires impériales et par le Komintern dont les soviets d’ouvriers placés dans les pays voisins purent appeler l’URSS à l’invasion ; faut-il aussi rappeler les mafias albanaises qui ont permis aux mafias social-démocrates d’occident d’envahir une partie de la Yougoslavie : Droit d’ingérence, quand tu nous tiens !!!) et dès lors les appétits des rois de France n’auront plus aucune satiété jusqu’à l’éradication totale de l’indépendance lorraine.

    La politique française en Lorraine a permis à l’aîné d’une dynastie cadette de la Maison royale, René d’Anjou, duc de Bar par sa mère Yolande d’Aragon héritière du comté de Bar, d’épouser la fille de Charles Ier, mort sans héritier mâle, et de devenir duc de Lorraine. La France saura immédiatement tirer profit de cette alliance car René Ier est hostile aux Bourguignons autant par adhésion aux nécessités lorraines que par atavisme français : Autre Maison cadette des Valois, remontant à Philippe le Hardi, les ducs de Bourgogne s’éloignent de la France et nient leur vassalité d’autant plus que le duché devient une puissance de renommée internationale et acquière des terres dans le Saint Empire. La Bourgogne est une menace pour l’existence même de la France. Battu à Bulgueville en 1431, le duc de Lorraine et de Bar est fait prisonnier. Prétendant venir à son aide, le roi de France intervient mais est bloqué en 1468 devant Metz par les troupes lorraines refusant plus que jamais de tomber sous le joug français.

    Le “Grand Duc d’Occident”

    Le règne des Anjou en Lorraine ne sera qu’un intermède de trois générations et de la même façon qu’ils avaient acquis la Lorraine par alliance, la dignité ducale échoit au fils de Ferry II de Vaudémont, d’une branche cadette de la Maison de Lorraine, qui épouse Yolande d’Anjou. Mais la Lorraine est menacée par la politique anarchique du nouveau duc de Bourgogne, Charles le Téméraire, qui après avoir visé la couronne impériale, veut réunir ses terres éparpillées en annexant la Lorraine. Cette politique du grand duc d’Occident visait à terme le rétablissement d’une nouvelle Lotharingie érigée en royaume indépendant. Mais le duc, mauvais diplomate et exécrable tacticien profite de l’inexpérience du jeune duc René II pour parader à Nancy et entre en Alsace en conquérant, bafouant les droits des Suisses dans le Sundgau. Rapidement une coalition armée réunit ces trois nations humiliées et en 1477 le Téméraire est battu et tué devant Nancy par les troupes du comte de Sohn, maréchal de Lorraine. Ainsi ce sont paradoxalement les principales nations concernées qui anéantissent la réalisation d’une ouvre lotharingienne qui aurait totalement changé la face du monde. Et ceci pour le plus grand bénéfice des Capétiens qui annexent les territoires de Bourgogne et tentent de faire subir le même sort mais sans y parvenir pour l’instant à ceux qui se trouvent en territoire impérial. La France vient d’augmenter son territoire à moindre frais et surtout, une fois La Bourgogne disparue les Français voient se prolonger devant eux un pont d’or qui les mènera jusqu’aux portes de Lorraine, le prochain objectif du nord-est.

    Un duché “libre et non incorporable”

    En revendiquant la couronne impériale, François Ier, qui s’alliera à la Turquie pour attaquer l’Empire sur deux fronts, ne fit qu’annoncer la couleur de ses ambitions à l’Est alors que les ducs de Lorraine avaient eu soin d’annoncer leur neutralité. Les événements leur permettront même d’obtenir leur indépendance totale vis-à-vis de l’Empire en déclarant à Nuremberg en 1542 le duché “libre et non incorporable”, seul un devoir de fidélité le lie encore à l’Empire, à l’instar de la ville de Metz qui avait accueilli en ses murs Charles-Quint en 1541. Pourtant l’indépendance du duché lorrain n’empêchera pas les troupes d’Henri II de s’emparer des évêchés lorrains par surprise, profitant de la brouille survenue entre l’Empereur et l’électeur Maurice de Saxe. Elles bénéficieront même de la trahison d’un Lorrain, puisque ces troupes seront commandées par le duc François Ier de Guise, duc d’une branche cadette des Lorraine et dont les ambitions françaises ne seront pourtant pas à la hauteur du destin impérial des aînés lorrains (voir notre petite note ci-après).

    Pendant la guerre de Trente ans, le duc Charles IV refuse de s’allier à la France contre l’Empire. Richelieu ne lui pardonnera pas. L’occasion prétexte en sera les combats menés par le duc contre les Suédois, alliés protestants des Français catholiques et ennemis de l’Empereur, venus ravager la région. Ce sera le prétexte à l’invasion notamment par le sinistre Henri de Turenne qui aura lieu en 1633. Réfugié de l’autre côté du Rhin, Charles IV devient maréchal d’Empire et tente en vain de libérer son duché occupé par les armées de Louis XIII. La Lorraine est saccagée et perd 50 % de sa population. Le désastre est tel qu’un chroniqueur de cette l’époque déclare : « La Lorraine était le seul pays du monde qui eut donné à l’univers un spectacle plus horrible que celui du dernier siège de Jérusalem ». Si le traité de Saint-Germain-en-Laye lui restitue en partie ses possessions en 1641, Charles IV doit encore mener une guerre larvée. Seuls quelques îlots de résistance persistent (Cf. article de V. Lalevée). En 1647, tout est fini. Si le traité de Westphalie reconnaît l’indépendance de la Lorraine — mais l’occupation française durera treize ans encore —, en accordant à la France la possession de l’Alsace, de la Sarre et des places fortes de Longwy et de Sierck ainsi que des trois évêchés, il enfermait la Lorraine dans un étau. Le répit ne durerait que le temps mis pour annexer la Franche-Comté entre autres. C’est ensuite le traité de Vincennes en 1661 qui rend au duc ses États mais le répit sera de courte durée. Charles IV refuse le protectorat que Louis XIV avait cru pouvoir lui imposer et les guerres et l’occupation du duché reprennent. Charles IV avait dû abdiquer en faveur de son frère Nicolas François et à la mort de celui-ci, Charles V, également maréchal du Saint Empire devient le nouveau duc titulaire mais ne mettra jamais les pieds dans son duché. Mort en 1675, Charles IV aura toutefois la satisfaction de battre à Konzerbrücken le maréchal de France Turenne venu ravager le Palatinat et l’Alsace révoltée et ralliée à l’Empire après l’annexion par la France de la ville libre de Strasbourg. De son côté, Charles V en tant que maréchal des armées impériales ira également défendre les frontières orientales. Les Turcs, encore une fois alliés objectifs du royaume de France, assiègent Vienne et menacent toute la Chrétienté. À la tête d’une coalition d’armées germano-slave et en compagnie du prince Eugène de Savoie, autre fidèle de l’Empire originaire d’une région romanophone également issue de la mythique Lotharingie, il délivre Vienne en 1683 puis Bude en 1686 amorçant un recul des bandes musulmanes qui ne prendra fin qu’en 1922 (NDLR : mais il existe un mouvement inverse depuis les années cinquante avec pour point culminant la triste date de 1999 où la valetaille social-démocrate encourage une invasion américano-turque de l’Europe).

    La fin de l’indépendance lorraine

    Enfin en 1697, le traité de Ryswick rend le duché de Lorraine au fils de Charles, Léopold après vingt-sept ans d’occupation française. Le duc est accueilli dans la liesse générale, incontestable témoignage de l’attachement des Lorrains à leur indépendance et leurs ducs. Mais la guerre de succession d’Espagne, de 1701 à 1714 fournira le prétexte à la France pour encore une fois pénétrer sur le territoire ducal afin d’apporter des troupes dans la place forte de Sierck et combattre Les armées coalisées anglaises et impériales commandées par le duc de Marlborough et Eugène de Savoie. En 1728, la neutralité perpétuelle du duché est reconnue par la France, le Saint Empire et l’Angleterre. Mais la guerre de succession de Pologne fournira un nouveau prétexte à Louis XV pour fouler la neutralité lorraine qu’il avait lui-même reconnue — comme l’avait été avant la neutralité perpétuelle de la Franche-Comté. Pour se venger des Autrichiens et des Russes qui avaient préféré installer Auguste III de Saxe sur le trône polonais plutôt que son beau- père, Stanislas Leszcsynski, Louis XV occupe la Lorraine à titre de terre d’Empire alors que son indépendance avait été assurée en 1542. Obligé de fuir, le jeune duc François III se réfugie en Autriche puis épouse en 1736 Marie-Thérèse d’Autriche future héritière de la couronne impériale. Sur intervention de la France, le prochain empereur sous le nom de François Ier de Habsbourg-Lorraine doit abandonner en 1735 son duché au profit du roi sans royaume Stanislas devenu le nouveau duc de Bar et de Lorraine. Simple pantin entre les mains françaises, la baudruche polonaise transmettrait en viager “son” domaine à la France à l’heure de sa mort qui surviendra en 1766. En réalité le pays était commandé par un Français, Chaumont de la Galaizière, Stanislas se contentant d’être le paravent pour préparer calmement la domination française. Certains Lorrains refusent d’être “vendus comme porcelets” aux Français. À leur tête, Charles Alexandre frère du dernier véritable duc lorrain. En 1744, il épouse Marie-Anne, sœur de Marie-Thérèse et gouvernante des Pays-Bas mais auparavant et pendant deux ans, il va profiter de l’attaque coalisée des Français et des Prussiens contre l’Autriche pour tenter de récupérer son bien. D’autres résistants Lorrains l’accompagneront dans sa tentative désespérée comme le colonel Jean-Daniel de Menzel, qui rêvait de lancer ses hussards. sur Paris mais mourra d’une blessure reçue sur les bords du Rhin en 1744. Le roi de Pologne fuit rapidement vers Paris et le sort des armes semble d’abord favorable au prince Charles Alexandre. Mais, malgré la défection des Prussiens, Charles qui s’apprêtait à déferler sur la Lorraine est rappelé en Bohème et doit abandonner définitivement sa terre natale.

    Ainsi se termine l’histoire de la Lorraine indépendante. Une nouvelle phase, celle de l’assimilation à la France tant combattue va s’enclencher et le résultat sera finalement assez probant, vu le nombre de Lorrains érigés en défenseurs sincères de la République française. La Maison de Lorraine, elle, est retournée à sa source, puisque le fondateur Gérard d’Alsace était issu d’une branche cadette de la Maison de Habsbourg, faisant d’eux La plus ancienne famille régnante en ligne directe. Mais, comme le rappelle Jean-Marie Cuny dans l’entretien qu’il nous a accordé, jamais les descendants des ducs de Lorraine n’ont oublié leur ancienne patrie.

    ► Frédéric Schramme, Nouvelles de Synergies Européennes n°51, 2001

    http://www.archiveseroe.eu/lorraine-a118131586