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  • L’art contemporain est un mécanisme provocateur et financier

    Aude de Kerros, artiste et auteur de Sacré art contemporain, répond à L'Homme Nouveau à propos de la réalisation d’Anish Kapoor dans les jardins du château de Versailles : le « Vagin de la Reine ». Extrait :

    "C’est un piège, comme d’habitude. C'est un chef-d'œuvre dans son genre puisque son but est de piéger les médias et le spectateur. Cela implique de générer un scandale, de créer de l'événement et un intérêt médiatique : le « Vagin de la Reine » fonctionne très bien. Lorsqu’une œuvre contemporaine est fabriquée, l'artiste pense « les Français seront blessés si l’on s’attaque à leur patrimoine ». Celle-ci a été faite il y a longtemps, et elle a changé de nom pour l'occasion, afin qu’elle ait un rapport avec son contexte.

    Chaque réaction augmente la valeur de cet objet, qui n'est en réalité qu'un produit financier. L'art contemporain se résume à ça. [...] C’est pour l'artiste la seule manière de créer un produit financier : il faut choquer. [...] Le scandale ne réside pas dans le « Vagin » lui-même, mais dans la complicité de l’État français. L’art contemporain n’en est pas un : il est conceptuel, et veut profiter de son contexte, mais l’œuvre en soi est sans intérêt. Tout cela constitue un vaste montage financier et mondain entre le grand collectionneur, les institutions et l’artiste, ou devrais-je dire le producteur car en lui-même et sans les autres acteurs il n'existe pas. Il n'a aucune autonomie.

    L’artiste dit lui-même qu’il voulait mettre du "chaos" dans l'ordre : la provocation est-elle une caractéristique de l'art contemporain ?

    L’art contemporain est effectivement un mécanisme provocateur et financier. Le but est de fabriquer de la médiatisation pour avoir de la cote. Lorsque les gens l’auront compris, ils pourront faire la différence avec l'Art. [...]

    Tout cela relève d'une entreprise de destruction de la civilisation, au sein d'un marché financier gigantesque. Et ça continuera aussi longtemps que les gens ne voudront pas comprendre.

    [...] Le problème est qu’il faudrait démonter intégralement le système, et se tourner vers le gouvernement : il doit se justifier ! Combien est-ce que cela coûte aux contribuables ? Pourquoi les artistes français ne sont-ils pas sollicités, si ce n’est parce que leurs œuvres n'atteignent pas le million de dollars ? Nous devons leur demander des comptes. Et pourquoi Anish Kapoor a-t-il eu droit à la légion d'honneur ? Pourquoi lui a-t-on livré Versailles sur un plateau d’argent ? [...]"

    Michel Janva

  • Référendum et démocratie directe, de l'antique Athènes à la Grèce

    La question grecque rappelle, d'une certaine manière, le débat autour de la Constitution européenne de 2005, avec les mêmes tensions, les mêmes slogans, les mêmes peurs... A lire ou entendre les européistes, le référendum grec est un scandale, voire une forfaiture, et certains parlent même de « déni de démocratie » : toujours le même problème de la définition et de la compréhension du terme de démocratie !

    Quelques éclaircissements me semblent nécessaires pour comprendre de quoi l'on parle : l'étymologie du mot, d'origine grecque, et l'histoire même d'Athènes peuvent y aider. Le mot signifie « le pouvoir du peuple », nous dit-on dans les cours d'éducation civique, mais il faut préciser les choses : le grec « démos » désigne le peuple, mais non la population entière d'un lieu, seulement les citoyens de la cité, et ces derniers, dans l'histoire antique d'Athènes, dans le court laps de temps où elle se veut démocratie (environ un gros siècle), ne seront jamais plus de 15 % des habitants de l'Attique (les 85 % restants comprenant les femmes, les enfants, les étrangers pourvus du statut de « métèque », et les esclaves, moteurs de l'économie antique). Ainsi, la base de la démocratie athénienne est fort étroite, purement interne (ce que renforcera encore Périclès avec un droit du sang très restrictif). Mais elle est la source de tout pouvoir politique et de toute légitimité, pense-t-on alors, malgré la faible proportion de citoyens, et même de citoyens actifs, l'abstention étant déjà un problème que Périclès essaiera de résoudre en créant une indemnité, le misthos, qui devait permettre à tous (y compris les plus pauvres), dans l'idéal, de participer aux réunions de l'ecclésia (l'assemblée du peuple) et aux institutions politiques et judiciaires de la cité.

    En fait, le verbe « kratein », qui forme l'autre partie du mot démocratie, est assez ambigu : il signifie « dominer » ou « l'emporter sur », si j'en crois les hellénistes, et non seulement « diriger » comme pourrait laisser entendre une traduction un peu trop rapide. Ce qui signifie que la démocratie, dans son sens littéral, serait « la domination du peuple des citoyens » : mais, sur quoi ? Sur la cité, certes, et donc sur sa ligne de conduite, sa stratégie, son destin. En ce sens, le référendum grec de dimanche ne déroge pas à la tradition issue de l'Athènes de Clisthène et Périclès, puisque c'est le corps électoral du pays (les électeurs autochtones), le « peuple des citoyens », qui va voter et décider de son propre destin, indépendamment des décisions prises à Bruxelles ou à Berlin par des experts, par des représentants des institutions européennes et par les représentants (parfois issus de votes démocratiques dans leur pays) des autres démocraties de l'Union européenne.

    De plus, le référendum renvoie à la pratique démocratique ancienne d'Athènes du vote sur la Pnyx, cette colline qui recevait l'ecclésia et sur laquelle se prenaient, par un vote direct des citoyens présents, les décisions qui engageaient la cité, des grands travaux publics jusqu'à, même, la guerre ! Une forme de démocratie directe (fort différente de la démocratie représentative qui domine largement en Europe) qui, à dire vrai, n'a pas toujours été la plus lucide mais qui avait au moins le mérite de responsabiliser les citoyens et de leur donner l'impression (pas toujours fausse, loin de là) de détenir une part du pouvoir de la cité, au risque, aussi, d'en menacer même la pérennité : la démocratie d'Athènes a, disent quelques historiens, « consumé brillamment ce que les siècles aristocratiques avaient engrangé », consumé sans doute par une arrogance « démocratique » malvenue mais encore très répandue aujourd'hui dans nos propres démocraties, pourtant représentatives (c’est-à-dire, en fait, oligarchiques), persuadées d'avoir raison et d'être « le Bien absolu et universel ».

    Néanmoins, cette forme de démocratie est indéniablement créatrice, qu'on le veuille ou non, d'une certaine légitimité, au moins populaire (même si celle-ci n'est ni la seule ni la plus sûre...) : d'ailleurs, peut-on gouverner sans que les citoyens soient, périodiquement, appelés à se prononcer sur tel ou tel aspect de la politique générale ? Personnellement, je ne le pense pas, surtout aujourd'hui. Cela étant, se prononcer ne veut pas forcément dire commander, et c’est aussi pour cela que je suis royaliste, pour établir un équilibre nécessaire entre l’Etat lui-même, arbitre suprême et grand décideur, et le peuple, que je souhaite co-souverain plutôt que souverain unique, en particulier par des institutions d’expression et de décision politiques largement « décentralisées ». Mais la démocratie directe, par le référendum, indique quelques tendances lourdes de l'Opinion ou quelques inquiétudes, plus rarement des propositions, qui sont plutôt l'apanage des politiques.

    Aussi, même si la démocratie directe ne « fait » pas la vérité, elle créé ou incarne, au moins provisoirement, une réalité qui ne peut pas être si facilement contournée sans risquer d'affaiblir toute volonté ou toute pratique de l’État en place. Le danger serait d'y voir la source de toute légitimité ou de s'en servir comme moyen d'étouffer toute opposition : l'exemple napoléonien et la pratique hitlérienne, entre autres et aussi différents soient-ils (je ne confonds évidemment pas les deux époques, les deux hommes, les deux histoires !), ont montré que les citoyens peuvent aussi être tentés, en certaines circonstances, de valider des politiques qui se parent d'un « bouclier » démocratique pour faire accroire qu'elles sont justes... Là encore, la nature même de l’État (dictatorial ou représentatif, républicain ou monarchique, etc.) ou de l'organisation de la Cité « légitime », ou non, la démocratie directe et l'emploi de « l'appel au peuple ».

    Pour ce qui est de la Grèce, le recours au référendum me semble tout à fait intéressant pour dénouer une situation, dans un sens ou un autre, et partir sur des bases qui ne méconnaissent pas les réalités humaines et sociales quand l'économique a trop prévalu et ensauvagé le dialogue politique : la colère des dirigeants de l'Union européenne et de ses institutions qui a accueillie l'annonce du référendum, l'autre jour, est très révélatrice de la peur qu'éprouve « l'Europe légale » à affronter les souffrances et les inquiétudes de « l'Europe réelle ».

     

    Ce référendum va-t-il, pour autant, tout régler ? Évidemment non ! Mais il va peut-être bien forcer les élites et les peuples à repenser le politique au sein de l'Union européenne et de ses pays, et à refonder la politique à travers les États, les nations et les peuples... Et, sur ce sujet, les royalistes ont tant de choses à dire, à proposer, à faire, à fonder, qu'il serait dommage de ne pas les écouter : à eux, désormais, de se faire entendre !

    (A suivre : 1. La démocratie directe et les royalistes ; 2. la démocratie directe possible en Monarchie)

    http://nouvelle-chouannerie.com/index.php?option=com_content&view=article&id=1234:referendum-et-democratie-directe-de-lantique-athenes-a-la-grece-contemporaine&catid=49:2015&Itemid=60

  • L’art de la guerre au nouveau Moyen Age

    La mondialisation comme nouveau Moyen Age : 
     
    • L’allégeance stato-nationale unique fait place à une pluralité d’allégeances tribales (mafias, diasporas, gangs, etc.). 
    • Il y a dissociation des rapports de droit et des rapports de fait : des institutions ayant pignon sur rue se vident de leur substance, des organisations informelles montent en puissance. 
    • On assiste à un retour d’une forme de darwinisme politique (en raison de la diversité et de la pluralité des formes d’organisation qui émergent) : ceux qui survivent ne sont pas les plus forts, mais ceux qui s’adaptent. 
    Conséquence : on ne se bat plus pour défendre des institutions (État, armée),mais une civilisation (Kultur), une communauté, des valeurs – la substance remplace l’instance. 
     
    On se bat comme on produit les richesses : 
     
    • Non plus de manière industrielle, massive et centralisée mais, selon les nouveaux paradigmes de la société de l’information, de façon décentralisée, en réseaux. 
    • La loi des petits nombres remplace la loi des grands nombres : c’est le retour de l’initiative individuelle. 
    Conséquence : du point de vue de la conduite de la guerre, le système d’arme dominant n’est plus lié à la haute technologie ou à la puissance de feu : ce sont les idées qui dominent d’après le leitmotiv – créer la culture, donner les moyens, laisser faire le travail. 
     
    La théorie du chaos : 
     
    • La vue globale n’est pas donnée a priori. 
    • Avec la complexité du monde actuel, le schéma d’ensemble découle a posteriori de l’accumulation de phénomènes apparemment sans lien avec les autres. 
    • Dans ces circonstances, le seuil critique une fois atteint, une simple perturbation – à première vue anodine – peut provoquer un véritable « raz de marée » (effet papillon) : fragilité des sociétés (pauvreté, no future) + fragilité des infrastructures (panne générale, catastrophe naturelle) + fragilité de l’Etat (dette publique, déficit budgétaire) = rupture de l’ordre social (Katrina, émeutes diverses). 
    Conséquence : une réponse étatique et centralisée est contre-productive, seul un système décentralisé, bottom-up, redondant et autonome peut faire face. 
     
    L’affrontement des volontés : 
     
    • Aujourd’hui, cet équilibre change d’échelle : l’affrontement dialectique des volontés (cœur de la stratégie) n’a plus lieu entre États ni entre armées, mais entre les individus eux-mêmes (terroristes, gangs, bandes criminelles). 
    Conséquence : l’individu remplace l’État en matière de défense et de sécurité(d’où l’importance de ce qu’on appelle les forces morales : motivation, fraternité d’armes, slogan). 
     
    La destruction de l’intérieur : 
     
    • A la menace d’un anéantissement de l’extérieur (invasion, occupation militaire étrangère, etc.) succède dorénavant celle d’une destruction de l’intérieur (prise en main des populations par le crime organisé ou les narco-trafiquants, insécurité et émeutes dégénérant en une situation de chaos généralisé). 
    Conséquence : du point de vue tactique, le schéma de raisonnement n’est plus celui de la concentration – fixation – anéantissement (schéma classique de la bataille réglée), mais bel et bien celui de dilution – imbrication – destruction. 
     
    • Objectif (Zweck politique) : c’est la civilisation qui est visée plutôt que l’État (choc des cultures, djihad) 
    • But (Ziel militaire) : vider l’État de sa substance (clans, gangs et bandes remplacent le peuple et la nation) 
    • Ennemi : ce n’est plus un autre État, mais un adversaire structuré en groupes et réseaux open source 
    • L’individu remplace l’État en matière de défense et de sécurité 
    • Les forces morales dominent 

    Bernard Wicht, Europe Mad Max demain ? Retour à la defense citoyenne

    http://www.oragesdacier.info/

  • Yanis Varoufakis accuse les créanciers de la Grèce de « terrorisme »

    Le ministre grec des Finances reproche, dans un entretien au quotidien espagnol El Mundo, aux créanciers d’avoir forcé la Grèce à fermer les banques, qui rouvriront mardi, « quelque soit le résultat du référendum ».

    « Ce qu’ils font avec la Grèce a un nom : terrorisme », accuse Yanis Varoufakis dans un entretien au quotidien espagnol El Mundo, samedi 4 juillet. Le ministre grec des Finances reproche également aux créanciers de la Grèce de vouloir « humilier les Grecs », qui se prononceront lors du référendum de dimanche sur leurs dernières propositions de réformes.

    « Pourquoi est-ce qu’ils nous ont forcés à fermer les banques ? Pour insuffler la peur aux gens. Et quand il s’agit de répandre la peur, on appelle ce phénomène le terrorisme », développe le ministre en parlant de la politique menée par les créanciers d’Athènes, le Fonds monétaire international (FMI), la Banque centrale européenne (BCE) et l’Union européenne. Il a d’ailleurs affirmé que, quelque soit le résultat du référendum, les banques grecques rouvriront mardi.

    Faute d’être parvenu à un accord avec les créanciers sur une prolongation d’un programme d’aide financière au-delà du 30 juin, le gouvernement de gauche radicale grec a annoncé la fermeture des banques et le contrôle des capitaux jusqu’au 6 juillet.

    Quel que soit le résultat du référendum de dimanche - le Premier ministre Alexis Tsipras appelle à voter non, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, oui - les banques du pays rouvriront et « il y aura un accord avec les créanciers, j’en suis complètement et absolument convaincu. L’Europe a besoin d’un accord, la Grèce a besoin d’un accord, de sorte que nous arriverons à un accord », assure Yanis Varoufakis. Si le oui l’emporte, le ministre affirme qu’Alexis Tsipras se rendra à Bruxelles et trouvera un accord. Même si cette réponse du peuple grec menacera la démocratie car elle signifiera que la peur l’a emporté, dit Yanis Varoufakis dans El Mundo. [....]

    La suite sur Le Figaro.fr

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Yanis-Varoufakis-accuse-les

  • Les USA sur le point d’entreprendre l’invasion de la Syrie.

    À l’insu du grand public, ce ne sont pas les politiciens élus qui sont à l’origine des politiques qui lient leur destinée à celui de la nation ou à la sphère géopolitique. Ce sont plutôt les groupes de réflexion financés par la grande entreprise et les grands financiers – des équipes de décideurs non élus qui transcendent les élections et qui produisent des documents servant ensuite de fondement aux dispositions législatives qui reçoivent l’aval des « législateurs » et qui sont aussi repris et répétés ad nauseam par les grands médias.

    Un document de politique de ce genre a été récemment produit par le tristement célèbre groupe de réflexion US Brookings Institution, document intitulé Deconstructing Syria: Towards a regionalized strategy for a confederal country [Déconstruction de la Syrie : vers une stratégie régionale pour la création d’un pays confédéré].
    Cette conspiration à découvert, signée et datée, visant à diviser, à détruire, puis à occuper progressivement une nation souveraine située à des milliers de kilomètres des rives de l’Amérique illustre de manière peu rassurante à quel point l’impérialisme moderne demeure dangereux et tenace, même en ce 21e siècle.
    Le groupe armé État islamique (EI) comme prétexte : les USA ont versé des milliards de dollars à des « modérés » qui n’existent pas
    Les auteurs de ce document admettent ouvertement que les USA ont fourni des milliards de dollars pour armer et entraîner des militants qui ont servi à alimenter un conflit dévastateur aux proportions de plus en plus régionales. Ils admettent que les USA maintiennent des opérations en Jordanie et en Turquie, membre de l’OTAN, afin d’injecter encore plus d’armes, d’argent liquide et de combattants dans ce conflit déjà catastrophique, et qu’ils devraient même élargir leurs opérations.
    Ils relatent ensuite l’ascension du prétendu « État islamique » (EI), sans toutefois expliquer la provenance de son financement et de ses armes. Le lecteur comprendra sans peine que si les États‑Unis ont engagé des milliards de dollars en argent comptant, en armement et en entraînement pour soutenir sur de multiples fronts de prétendus «modérés» qui, en somme, n’existent pas sur le champ de bataille, un soutien étatique plus grand encore serait requis pour la création et le maintien de l’EI et du Front al‑Nosra d’Al-Qaïda qui, de l’aveu même de la Brookings Institution, dominent sans conteste l’« opposition ».
    En réalité, les lignes d’approvisionnement de l’EI conduisent tout droit aux zones opérationnelles US en Turquie et en Jordanie, car c’est bien l’EI et Al-Qaïda que l’Occident prévoyait utiliser avant même que le conflit n’éclate en 2011, et sur lesquels il a depuis fondé sa stratégie – y compris la plus récente étape de la campagne.
    L’invasion US de la Syrie

    Après avoir armé et financé une armée de terroristes d’Al-Qaïda occupant littéralement la superficie d’une région entière, les États‑Unis prévoient maintenant profiter du chaos qui en résulte pour justifier ce qu’ils recherchent depuis le début du conflit, alors qu’il était devenu évident que le gouvernement syrien n’allait ni capituler ni s’effondrer – soit l’établissement de zones tampons aujourd’hui qualifiées par la Brookings Institution de « zones sécuritaires».
    Une fois créées, ces zones accueilleront des forces armées US, qui occuperont littéralement des territoires syriens saisis, nettoyés par des alliés interposés, dont des groupes kurdes et des bandes de combattants d’Al-Qaïda dans le Nord, et des milices terroristes étrangères opérant le long de la frontière jordano‑syrienne dans le Sud. La Brookings Institution va même jusqu’à admettre que plusieurs de ces zones seraient créées par des extrémistes, mais que les critères de « pureté idéologique » seraient en quelque sorte «abaissés».
    Les États‑Unis supposent que lorsqu’ils se seront approprié ce territoire et que des troupes US y seront stationnées, l’Armée arabe syrienne n’osera pas attaquer de crainte de provoquer une réaction militaire US directe contre Damas. Dans son document, la Brookings Institution affirme ce qui suit (c’est nous qui soulignons) :
    L’idée serait d’aider les éléments modérés à établir des zones sécuritaires fiables à l’intérieur de la Syrie lorsqu’ils seraient en mesure de le faire. Les forces étasuniennes, de même que les forces saoudiennes, turques, britanniques, jordaniennes et autres forces arabes, agiraient comme soutiens, non seulement à partir des airs, mais par la suite au sol, et ce, par l’intermédiaire des forces spéciales. La stratégie mettrait à profit le terrain désertique ouvert de la Syrie, qui permettrait la création de zones tampons où serait surveillé tout signe d’attaque ennemie au moyen d’outils technologiques, de patrouilles et autres méthodes pour la mise en place desquelles les forces spéciales externes pourraient venir en aide aux combattants syriens locaux.
    Si Assad était assez bête pour menacer ces zones, et même s’il parvenait en quelque sorte à forcer le retrait des forces spéciales externes, il perdrait sans doute sa puissance aérienne au cours des frappes de représailles qui s’ensuivraient, menées par ces mêmes forces, ce qui priverait ses militaires de l’un des seuls avantages dont ils bénéficient par rapport à l’EI. Il serait donc peu probable qu’il le fasse.
    En un seul énoncé, la Brookings Institution admet que le gouvernement syrien n’est pas engagé dans une guerre contre son peuple, mais contre l’« Etat islamique » (EI). Il est évident que la Brookings Institution, les politiciens et autres stratèges partout en Occident se servent de la menace que représente l’EI combinée à celle d’une intervention militaire directe comme levier devant finalement leur permettre d’envahir le territoire syrien pour se l’approprier entièrement.
    L’invasion pourrait réussir, mais pas au profit des alliés interposés des USA
    Le plan tout entier suppose de la part des États‑Unis d’abord la capacité de s’approprier ces « zones » et de s’y maintenir et, ensuite, celle de les articuler en régions autonomes fonctionnelles. Des tentatives similaires de « construction de nations » par les USA sont aujourd’hui visibles en Afrique du Nord dans l’État en déroute qu’est devenue la Libye, voisine sud‑est de la Syrie, en Irak, en Afghanistan, en Somalie… la liste est longue.
    La folie de ce plan, tant par les tentatives de recourir pour le mettre en œuvre à une crédibilité non existante et à la force militaire, que du fait de ceux qui sont suffisamment bêtes pour faire confiance à un pays qui a laissé dans son sillage à l’échelle de la planète une bande de destruction et d’États en déroute allant du Vietnam du Sud à la Libye, aller-retour, ne peut être qualifiée que de monumentale.
    Il est presque certain que cette stratégie peut servir à achever la destruction de la Syrie. Elle ne peut toutefois pas servir à réaliser l’une ou l’autre des promesses que feront les États‑Unis, quelles qu’elles soient, pour obtenir la coopération des divers acteurs nécessaires à sa réussite.
    Il existe assurément des mesures que la Syrie, ses alliés l’Iran et le Hezbollah, de même que la Russie, la Chine et d’autres nations qui subissent les menaces hégémoniques occidentales peuvent prendre pour empêcher les forces US de s’approprier et de conserver des parties du territoire syrien et de réaliser ce qui constitue essentiellement une lente invasion. Déjà, les USA ont utilisé comme prétexte la présence de leurs propres hordes d’ISIS pour se livrer à des opérations militaires sur le territoire syrien, ce qui, comme prévu, a conduit à l’étape suivante d’invasion progressive.
    Une augmentation des forces de maintien de la paix non otanaises en Syrie pourrait en définitive faire échec aux plans de l’Occident. La présence d’Iraniens, de Libanais, de Yéménites, d’Afghans ou d’autres forces partout en Syrie, particulièrement en bordure de la « zone » que les USA s’efforcent de créer, pourrait placer ces derniers devant l’éventualité d’une confrontation multinationale pour laquelle ils n’ont ni la volonté politique ni les ressources nécessaires.
    En dernière analyse, la capacité de la Syrie et de ses alliés à opposer une force de dissuasion suffisante à l’agression US en Syrie, et ce, tout en coupant les lignes logistiques utilisées par les USA pour approvisionner ISIS et d’autres groupes terroristes actifs en Syrie et en Irak, sera déterminante pour la survie de la Syrie.

    Tony Cartalucci

    Notes : 

    Tony Cartalucci : rédacteur et analyste en géopolitique basé à Bangkok. Il écrit surtout pour le magazine Web New Eastern Outlook
    Sources : New Eastern Outlook, traduit par Mondialisation.ca

    Al manar :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/etranger/EuFykpyEEuzecHopFJ.shtml

  • Réédition d’ « Islam et kabbale contre l’Occident chrétien », d’Alain Pascal

    islam-et-kabbale-alain-pascal.jpgLe catholique Alain Pascal s’est fait connaître dans les années 90 et 2000 par une série d’articles (dans le Libre Journal de Serge de Beketch) et d’ouvrages originaux, s’évertuant à dévoiler la face cachée de grands phénomènes historiques.
    Il met en lumière dans ses divers livres (disponibles ici) des liens relativement étonnants entre des événements et des courants d’idées « novateurs » d’un côté et la gnose, la kabbale, la franc-maçonnerie et les ésotérismes de l’autre.
    Ses livres regorgent d’informations et peuvent susciter d’utiles débats.

    Introuvable depuis des années, son livre politiquement incorrect Islam et kabbale contre l’Occident chrétien, 2e volume de sa Guerre des gnoses, vient d’être réédité pour le plus grand bonheur des afficionados d’Alain Pascal.

    Éditions des Cimes, 442 p.  Index des noms et des mots-clés, table des matières détaillée. Disponible ici.

    4e de couverture :

    « L’islam est une religion golem dont l’ésotérisme véhicule la gnose anti-chrétienne codifiée par le Talmud.
    A partir de ce constat anticonformiste, Alain Pascal montre que l’islam a toujours servi d’instrument aux forces occultes pour détruire l’Occident chrétien, la civilisation qui sanctifie par la foi le passé païen européen.
    De tout temps, la guerre est politique, mais aussi culturelle.
    Aux Temps féodaux, l’islam est contenu par les Carolingiens et la gnose rejetée par la tradition chrétienne. Tandis que les rois d’Europe s’unissent dans les guerres défensives que sont les Croisades, l’Église écarte le nominalisme dans la querelle des Universaux.
    Tout change après le XIIe siècle, c’est-à-dire avec l’existence officielle de la Kabbale, mouvement ésotérique, mais aussi complot politico-financier.

    Dans un premier temps, la France et l’Église résistent à la Kabbale.
    La croisade contre les Albigeois et l’Inquisition sauvent la civilisation occidentale menacée par la révolution cathare. L’Occident peut connaître l’apogée du XIIIe siècle. Les cathédrales sont dressées vers le ciel et la grande scolastique offre la Raison à l’humanité parce que le Talmud qui inspire la philosophie judéo-musulmane est condamné.
    Malheureusement, la Kabbale a déjà des complices : les ésotéristes qui ont infiltré les mouvements littéraires avant les universités et certains monastères. La théosophie juive du Zohar séduit les premiers « illuminés ». Un cabalisme « chrétien » ouvre la voie à l’ésotérisme cosmopolite de la Renaissance, c’est-à-dire à la Révolution moderne.
    La subversion des mentalités a préparé la nouvelle conquête. De nos jours, la gnose triomphe dans la philosophie maçonnique et, par le biais de l’immigration, l’islam achève l’oeuvre de la Révolution, faire table rase de l’Occident chrétien.
    Telle est l’actualité de la Guerre des gnoses. »

    http://www.contre-info.com/reedition-d-islam-et-kabbale-contre-loccident-chretien-dalain-pascal#more-38629

  • Quelle suite donner à la Manif pour tous ?

    Dans le Monde & Vie, l'abbé de Tanouarn a longuement interrogé Guillaume de Prémare, premier président de la Manif pour tous. Extrait :

    "Est-ce qu’aujourd’hui le fait de vous être spécialisé contre la loi Taubira sur le mariage homosexuel ne vous ferme pas un certain nombre de portes ?

    Si le mouvement social issu de LMPT s’en tient là, oui en effet cela lui ferme les portes de l’histoire. La mondialisation et la postmodernité font naître aujourd’hui une nouvelle question sociale qui dépasse largement les conditions d’une classe sociale, comme ce fut le cas au XIXe siècle avec la classe ouvrière. Il s’agit de la nature et de la qualité du lien social pour toute une population. Il faut se saisir de ces questions et retrouver notre vocation de catholiques sociaux. Le grand Mouvement social né le 17 novembre 2012 dépasse les frontières de la structure qui l’a fait naître. LMPT est comme le navire-amiral d’une extraordinaire force de mobilisation ; mais la vocation politique des catholiques ne se réduit pas à LMPT. Chez Ichtus, nous réfléchissons et travaillons actuellement à toutes ces questions.

    A Ichtus, vous faites office de formateur pour l’action politiqueMais ne croyez-vous pas que l’action politique devient aujourd’hui presque impossible ?

    Il y a une faillite politique en haut et il faut reconstruire la chose publique échelon par échelon, en commençant par le bas. Il y en a au moins pour vingt ou trente ans de travail ! Au fond, il s’agit avant tout de retrouver ce que Gustave Thibon appelait des communautés de destin. Il y a, di­sait Thibon, des communautés de ressemblance, dont on fait partie justement dans la mesure où l’on se ressemble ; et il y a les communautés de destin, auxquelles se rattachent des personnes qui ne se ressemblent pas mais poursuivent un bien qui leur est commun. Il nous faut retrouver le bien commun à telle ou telle communauté de destin ; et pour cela, que chaque terroir s’assigne un objectif de définition et de poursuite d’un bien commun : il y a un bien du Pays de Caux ou du Pays de Rouergue. Revenir à nos pays de France et y construire des communautés de destin représente à mon avis une piste d’alternative réellement politique, le lieu d’amitiés culturelles, sociales et politiques qui refont un peuple et in fine une nation.

    Vous ne croyez pas que nous sommes au contraire condamnés au multiculturalisme et d’abord au communautarisme ?

    Nous sommes en ce moment dans un processus de confiscation des libertés et responsabilités locales. Les pays n’ont plus le droit d’exercer leur responsabilité sur eux-mêmes. La mondialisation est une sorte de monstre qui absorbe tout au nom du Marché. Le communautarisme ethnique ou religieux n’est pas la bonne solution pour résister à cette pompe aspirante. Pour reconstruire les communautés de destin, le monde catholique lui-même doit se dé-communautariser. Il doit être capable de passer de la communauté de ressemblance à la communauté de destin. En sortant dans la rue avec LMPT, c’est ce mouvement qu’il a initié, il faut le poursuivre et franchir de nouvelles étapes. C’est une révolution copernicienne qu’il s’agit d’entreprendre pour faire émerger un nouveau catholicisme social plutôt qu’un catholicisme communautarisé ou accroché à une forme de con­servatisme patrimonial. La Manif pour tous et le mouvement social qui en est né, nous montre ce chemin. Il faut s’y engager résolument. On est sorti du ghetto en novembre 2012. Par pitié, n’y retournons pas !"

    Vous trouverez ici de plus amples explications sur les communautés de destin, que Gustave Thibon voulait renforcer pour contrecarrer l'émergence d'un Etat totalitaire.

    Louise Tudy

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html