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  • Les anonymous démasquent un compte youtube islamiste qui explique comment réaliser toutes sortes de détonateurs via un telephone…

    MPI relaye ce mail reçu des Anonymous :

    Bonsoir,

    Nous avons suite aux événements de vendredi 13 novembre à Paris, lancé une cyber-resistance contre l’État islamique.
    Nous avons donc chercher, fouiner absolument tous le net à la recherche d’informations, de comptes, de liens en rapport avec Daesh. Afin d’envisager une cyber-attaque comme certains médias et réseaux sociaux l’ont révélés il y a quelques jours.

    Un de nos membres est tombé sur la chaîne YouTube d’un groupe islamique « BRIGAD MUSLIM CYBER » présentant des vidéos dont certaines vu 100 000 fois. Ces vidéos montrent comment réaliser tous sortes de détonateurs via un telephone, une sonnette….
    Mais que font les autorités ? Que font les personnes censées sécuriser ces grands sites ?

    Nous sommes Anonymous,
    Nous sommes legions,
    Nous n’oublions pas,
    Nous ne pardonnons pas,
    Redoutez-nous.

    chaine_youtube_terroriste

    Que fait le gouvernement français ? Les cyber policiers sont-ils trop occupés à traquer les messages « racistes » et « antisémites » sur facebook pour oublier malencontreusement ce type de comptes et de vidéos ?

    http://www.medias-presse.info/les-anonymous-demasquent-un-compte-youtube-islamiste-qui-explique-comment-realiser-toutes-sortes-des-detonateurs-via-un-telephone/44238

  • La Turquie abat un avion russe. Danger d’escalade !

    La Turquie a abattu ce matin un avion russe, qui aurait violé son espace aérien, ce que dément Moscou. Il semble que le Su-24 russe ait été en fait abattu dans la zone tampon de 8 km côté syrien de la frontière mis en place unilatéralement par la Turquie. Ce qui n’empêche pas les risques d’escalade.

    La Turquie a abattu mardi matin un avion militaire russe qui aurait violé son espace aérien près de sa frontière avec la Syrie, a annoncé la présidence turque. « Un avion russe Su-24 a été abattu conformément aux règles d’engagement après avoir violé l’espace aérien turc malgré les avertissements », ont indiqué ces sources.
    Tandis que la tension monte entre les deux pays, plusieurs chaînes d’information turques diffusent des images de la chute de l’appareil russe en feu qui s’est écrasé à la frontière dans les montagnes syriennes, en face de la province de Hatay.

    Moscou a confirmé de son côté qu’un Su-24 appartenant à l’armée russe avait été abattu, mais dans l’espace aérien syrien. « Aujourd’hui, sur le territoire syrien, à cause de tirs présumés venus du sol, un avion Su-24 appartenant aux forces aériennes russes déployées en Syrie s’est écrasé », a déclaré le ministère russe de la Défense dans un communiqué, ajoutant qu’il « se trouvait exclusivement dans l’espace aérien syrien ». Le sort des pilotes est incertain, l’aviation russe a dépêché des équipes de secours en hélicoptère, mais certaines sources affirment que l’un est mort et l’autre capturé. Une vidéo qui a commencé à circuler sur Internet semble en effet montrer un pilote d’avion au sol, entouré de combattants arabophones, mais il est impossible d’affirmer qu’il est vivant ou mort.

    Depuis le début de l’intervention militaire russe aux côtés du président Bachar El-Assad fin septembre, les incidents à la frontière se multiplient entre Ankara et Moscou. Le 3 octobre, une escalade avait été évitée de justesse : des chasseurs turcs avaient intercepté un avion militaire russe engagé en Syrie qui aurait violé leur espace aérien, en le forçant à faire demi-tour. Moscou s’était alors justifié en évoquant de « mauvaises conditions météo ». Le 16 octobre, l’armée turque a également abattu un drone de fabrication russe qui aurait pénétré dans le ciel turc.

    Ce qui est certain, c’est que la Turquie a unilatéralement déplacé la frontière turco-syrienne de 8 km au sud :
    La Turquie La Turquie maintient une zone tampon de 8 km à l’intérieur de la Syrie depuis juin 2012, depuis qu’un missile syrien de défense aérienne a abattu un avion de chasse turc qui s’était égaré dans l’espace aérien syrien. En vertu des nouvelles règles d’engagement mises en vigueur depuis lors, « l’armée de l’air turque considérera toute cible qui se trouve à moins de 8 km de la frontière turque comme un ennemi et agira en conséquence ».
    Les différentes « violations » de l’espace aérien turc susmentionnées s’étaient déroulées dans cette zone tampon et les excuses de Moscou n’étaient que des signes d’apaisement envers Ankara.

    Il semble à ce stade que l’avion russe abattu par l’armée de l’air turque l’ait été dans cette zone tampon et non au-dessus du ciel turc. Ce grave incident pourrait être une réponse du régime turc à une série de bombardements russes qui, d’après Ankara, ont visé des villages de la minorité turcophone de Syrie. Vendredi, l’ambassadeur russe avait même été convoqué par les autorités turques. Une mise en garde, avait prévenu Ankara, contre les « sérieuses conséquences » de cette opération.

    La Turquie a également annoncé qu’elle saisissait l’OTAN, dont elle est membre, et l’ONU sur instruction du premier ministre, Ahmet Davutoglu. De son côté, la Russie a qualifié la destruction d’un chasseur-bombardier de l’armée russe en Syrie d’« incident très sérieux » et considère qu’avoir abattu le Su-24 est une forme de soutien au terrorisme.
    est-ce que l’OTAN (lire, les USA) ont trouvé là l’incident qu’ils recherchaient pour tenter de chasser la Russie de Syrie ? Dans le meilleur des cas, nous avons affaire à un grave incident diplomatique. Dans le pire… les prochaines heures nous en diront probablement plus.

    Charles Dewotine

    http://fr.novopress.info/195377/turquie-abat-avion-russe-danger-descalade/

  • Succès mérité pour le premier forum de la Dissidence

    Environ 650 personnes se sont massées pour assister au premier Forum de la Dissidence organisé par Polémia et sont reparties galvanisées, car elles ont bien compris le message : les dissidents d’aujourd’hui sont l’avant-garde des victoires de demain.

    Des journalistes de la réinfosphère, comme Gabrielle Cluzel ou Charlotte d’Ornellas. Des écrivains, comme Renaud Camus. Des hommes politiques comme Robert Ménard. Des figures de la manif pour tous comme Béatrice Bourges. Des militants de la génération 2013, comme Claire Chardon, de Génération Identitaire comme Damien Rieu ou étant passé par le FN comme Julien Rochedy. C’est un plateau de choix que Jean-Yves Le Gallou et la Fondation Polémia ont offert aux participants du premier Forum de la Dissidence qui s’est tenu samedi dernier à Paris.
    Trois thèmes ont été abordés : la dissidence sur les valeurs et la rupture avec l’esprit de 1968 autour de Béatrice Bourges, la dissidence sur l’identité et le refus du grand remplacement avec Renaud Camus, l’art de la dissidence pratiqué par Robert Ménard.

    Les dissidents sont maintenant partout, leurs idées, fustigées et combattues par le système ont pour elles la force de la vérité. Si les approches défendues par les participants sont différentes (après tout, nous ne prônons pas la pensée unique !), nous nous retrouvons sur l’essentiel :
    • La nécessité de combattre un système d’autant plus dangereux qu’il est à bout de souffle.
    • L’importance de placer l’homme, dans sa dimension spirituelle, historique, culturelle, au cœur de notre action.
    • La réaffirmation de l’importance de l’enracinement et de l’affirmation des valeurs françaises et européennes.
    • Le constat que tout combat implique des sacrifices, grands ou petits et que tout dissident sincère doit être prêt à les accomplir. L’un de ces sacrifices étant de mettre un mouchoir sur nos divergences et querelles intestines pour nous concentrer sur l’ennemi commun.

    Signalons le compte-rendu détaillé et fidèle de la réunion par nos confrères deRiposte Laïque et invitons nos lecteurs à profiter de la percutant introduction au forum par Jean-Yves Le Gallou et de l’excellent discours de Michel Geoffroy, de la Fondation Polémia, qui est venu clore cette journée (en deux parties, ici et ).


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    http://fr.novopress.info/

     

  • Estrosi, ou la politique roulis-roulas

    Christian Estrosi s’est dit, dimanche, « choqué par l’attitude de madame Le Pen qui veut faire des musulmans les boucs émissaires de ce que nous subissons aujourd’hui ». En cause, les propos de Marion Maréchal-Le Pen dans le quotidien Présent : « Il faut que [les musulmans] acceptent d’[exercer leur foi] sur une terre qui est culturellement chrétienne. Ça implique aujourd’hui qu’ils ne peuvent pas avoir exactement le même rang que la religion catholique. Ne serait-ce que parce que nous avons des traditions populaires qui ont des connotations spirituelles qui peuvent s’exercer dans le cadre public, ce qui aujourd’hui ne peut pas être le cas de l’islam. »

    Si Christian Estrosi était entouré de bons communicants, ceux-ci lui auraient dit : « Ne va pas par là, Christian, terrain glissant ! »

    Car il en est ainsi des devoirs de philo, des créneaux en ville, des manœuvres militaires et des campagnes électorales : les changements de direction in extremiset dans l’affolement se terminent toujours dans le mur. Ne jamais céder à la panique. Panique de se sentir dans une impasse. Panique, en l’occurrence, après les résultats d’un sondage IPSOS donnant le FN vainqueur en PACA, avec 3 points de plus que lors d’un sondage similaire effectué avant les attentats.

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  • Politique & Eco N°66 - Des trente glorieuses aux trente calamiteuses : l’Urgence de la nation

  • Véronique Besse – Un député, c’est pas un technocrate !

    Pour moi, la vocation d’un député, c’est avant tout de défendre ses concitoyens. Faire les lois à Paris est évidemment essentiel, mais si on écrit des lois sans connaître et partager les préoccupations de ses concitoyens, alors on n’est qu’un technocrate enfermé dans sa bulle…

    Et c’est bien parce que je suis loin d’être un technocrate de bureaux parisiens, que j’ai consacré mon week-end à de nombreux déplacements. Tout d’abord, samedi matin, avec l’inauguration de la nouvelle mairie et du nouveau relais d’assistantes maternelles, de Malièvre. Une superbe réalisation, dans un village qui mérite son classement de « petite cité de caractère ». L’occasion pour moi de saluer Guillaume Jean et son équipe.

    Toujours samedi, je suis allé visiter l’exposition Légo de Saint-Fulgent, organisée d’une main de maître par Balou et Didier. Au total, les organisateurs ont accueilli pas moins de 6000 personnes dans le week-end, preuve du dynamisme et de la vitalité de nos bénévoles vendéens.
    Moins d’une semaine après un débat sur le bénévolat à l’Assemblée nationale, j’ai ainsi confirmé, en direct, sur le terrain, la justesse de ma position : les bénévoles doivent être soutenus et encouragés.

    http://www.pourlafrance.fr/veronique-besse-un-depute-cest-pas-un-technocrate/

  • Le Salon Beige, un site "ultra catholique"

    Il aura fallu attendre les attentats islamistes pour que Bruno Roger-Petit ose citer l'entretien avec la bête immonde Marion Maréchal Le Pen sur Radio courtoisie, en partenariat avec Le Salon Beige. Et le grand résistant se fait le héraut de la laïcité républicaine, celle qui a confisqué les biens de l'Eglise, expulsé les congrégations et qui veut aujourd'hui interdire les crèches dans l'espace public :

    6a00d83451619c69e201bb08947e9f970d-320wi.png"[...] la pensée dévoilée de Marion Maréchal-Le Pen est d’essence contre-révolutionnaire. Elle est celle que portent, depuis 1789, tous les courants politiques extrémistes antirépublicains, qui ont tenté, par tous les moyens, notamment sous le régime de Vichy, de restaurer une France catholique au-dessus de tout, y compris et surtout au-dessus de la République bâtie sur la Déclaration des Droits et l’Homme et du Citoyen.

    Terrible passage que celui où Marion Maréchal-Le Pen, encouragée par son interviewer [Grégoire Boucher], juge qu’il n’y a pas de raison de mourir pour la République et la laïcité. La certaine idée de la France que se fait la petite-fille de Jean-Marie Le Pen (entre Charles Maurras et son ami Jacques de Guillebon, intellectuel catholique ultra qui serait devenu son inspirateur) est encore plus réactionnaire que celle de l’ancêtre fondateur du Front national qui lui, n’avait jamais subordonné son action à une vision intégriste du catholicisme français appliquée à la sphère publique.

    Au-delà de la manifestation de la tradition ultra-catholique, l’entretien est aussi instructif en ce qu’il acte une formidable opération de triangulation et préemption des concepts et droits républicains. [...]"

    Heureusement qu'il y a les catholiques pour occuper les laïcistes. Sinon ils devraient se cantonner à parler de la charia.

    Michel Janva

  • Le capitalisme financier : un jeu de poker menteur ?

    Le scandale de la Société générale et de son trader Jérôme Kerviel a tenu l’actualité durant les deux premiers mois de cette année, à la suite de l’annonce de la perte par la banque de 4,9 milliards d’euros, due, selon cette dernière, aux « imprudences » de son collaborateur. Cette triste aventure bancaire montre les limites d’une économie qui se veut ultra-libérale et qui, sans un encadrement politique rigoureux et cohérent, dérive sur un « laisser faire » non contrôlé par un « Etat de droit » et donc préjuciable à l’ensemble des citoyens, et sur une permissivité abusive érodant la responsabilité individuelle.

    Le premier réflexe de la Société générale a été d’essayer de se dégager de toute responsabilité pour la reporter exclusivement sur son trader qu’elle qualifia de « fou » et même de « terroriste ». Le 22 avril, une dépêche de l’agence Reuters tombait, apportant un témoignage accablant pour la Société générale : Michel Zollweg, directeur du Trading surveillance office, le « gendarme » officiel d’Eurex, marché de la Bourse allemande, accusait la Société générale de ne pas avoir tenu compte des alertes qui lui avaient été lancées, en vain selon lui, en 2007.

    Or, trois semaines avant cette dépêche, dès le 27 mars, sortait en librairie un livre, « Le Joueur / Jérôme Kerviel seul contre tous », sous la signature de Paul-Eric Blanrue, historien, spécialisé dans l'étude des mystifications de l'histoire, et de Chris Laffaille, journaliste à « Paris-Match », qui, très rapidement, s’étaient interrogés sur les mécanismes bancaires qui avaient pu aboutir à une telle déconfiture. A l’issue de leur propre enquête, ils parvenaient à des conclusions différentes de celles avancées par la Société générale. Polémia a rencontré Pau-Eric Blanrue.
    Polémia 

    - Polémia - Paul-Éric Blanrue, vous sortez un nouveau livre, écrit avec Chris Laffaille, journaliste à « Paris-Match », consacré cette fois à Jérôme Kerviel et au scandale de la Société générale : « Le Joueur, Jérôme Kerviel seul contre tous » (Scali, 2008). Qu’est-ce que ce livre nous apprend de nouveau sur cette affaire ?

    - Paul-Eric Blanrue - C’est la première enquête de l’intérieur sur cette incroyable gabegie. Les grands médias ne sont pas parvenus à interviewer certaines personnes dont nous avons réussi à obtenir le témoignage : des traders, d’anciens agents de la Socgen (aujourd’hui, c’est le black-out total au siège social de La Défense…), des camarades de fac de Kerviel, l’ex petite amie du trader, etc. Par manque de temps, d’envie ou de budget, les journaux traitent l’information de plus en plus vite, presque par-dessus la jambe. Notre « Joueur » veut prendre date et participer au débat dès aujourd’hui en apportant sa pierre à l’édifice, grâce à des témoignages et des aperçus nouveaux. Mais nous avons aussi cherché à lever le voile sur le capitalisme financier, le marché des produits dérivés et l’activité des traders, que nous tentons d’expliquer en termes simples, afin que tout le monde puisse comprendre ces activités obscures qui régissent la vie de nos sociétés. Car c’est souvent sous les termes complexes que se cachent les impostures les plus énormes…

    Pol. - Que peut apporter le témoignage d’une ex-petite copine à la compréhension d’une affaire financière aussi nébuleuse ?

    P.E.B. - Notre ouvrage présente une alternative à la thèse officielle, qui fait de Kerviel un « fou », un « terroriste » (ce sont les mots employés par la hiérarchie de la banque) voire un « pirate informatique », ce qu’il n’est en aucun cas. L’ancienne fiancée de Kerviel s’est ouverte à nous parce qu’elle savait que nous ne tomberions pas dans le piège médiatique, qui consiste à ressasser les données fournies par les trois agences de communication engagées par la Socgen pour gérer le dossier. Du coup, elle nous a aidés à livrer une image de Kerviel différente de celle qui était véhiculée. Loin d’être un golden boy à la Tom Cruise dans « La Firme » ou un joueur de poker invétéré, Kerviel est un type simple, issu de la moyenne bourgeoisie bretonne (son père était forgeron à Pont-Labbé, sa mère y est coiffeuse), qui allait au boulot en métro et s’habillait sobrement… C’est quelqu’un de sérieux et de discret, qui ne partait pas en vacances, ne sortait pas beaucoup. Ce portrait psychologique nous a été confirmé par les autres témoignages que nous avons réunis, ce qui nous permet d’éclairer les motivations de Kerviel sous un angle absolument nouveau. Kerviel n’est pas celui qu’on a décrit. Nous n’en faisons pas un saint ni un héros, mais il n’est pas non plus le diable !

    Pol. - Pour vous, Kerviel est coupable ou innocent ?

    P.E.B. - Même s’il a fait environ un mois de prison, tant qu’il n’a pas été jugé Kerviel doit être considéré comme innocent. Question de principe. Le juge van Ruymbecke n’a pas retenu contre lui le chef d’escroquerie : on sait déjà qu’il n’y a pas eu d’enrichissement personnel de la part du trader. C’est fondamental, puisque cela accrédite les dires de Kerviel, à savoir qu’il a travaillé pour sa banque, et pas pour son profit. Le même juge a tenu à ce que Kerviel soit remis en liberté, ce qui n’a guère fait plaisir au Parquet, qui s’est entêté à vouloir le jeter au cachot. De notre côté, nous ne disons pas que Kerviel n’a pas commis de faute. Il a produit de faux e-mails, par exemple, il a explosé son plafond, il a créé un compte parallèle pour pouvoir parier de grosses sommes. Le tout est de savoir si le fait d’exploser ses limites d’engagement est un problème légal ou juste une faute professionnelle, car tel est le fond du dossier. L’instruction le dira. Il conviendrait aussi de savoir si ses managers savaient ce que faisait cet agent et s’ils l’ont laissé faire plus ou moins consciemment. Pour son supérieur direct, Eric Cordelle, par exemple, Kerviel était un « bon trader » : il l’a dit et répété au juge… N’oublions pas que Kerviel a reconnu formellement ses petits arrangements avec le protocole devant ses supérieurs, le juge et la brigade financière, ce qui plaide au moins pour sa bonne foi. J’ajoute qu’il n’a jamais été en fuite après la découverte de sa fraude, contrairement à ce que certains médias ont laissé entendre… On a vraiment dit tout et son contraire sur ce personnage, vraiment !

    Pol. - Tout de même, il a fait perdre près de 5 milliards à la Socgen, soit plus du double de ce qu’ont coûté à la banque la crise des subprimes…

    P.E.B. - Sans jouer sur les mots, ce n’est pas lui qui a perdu ces milliards directement mais la Socgen qui, une fois informée qu’il avait engagé pour 50 milliard d’euros - soit plus que les fonds propres de la banque - a débouclé ses positions au plus mauvais moment, en pleine crise des subprimes. Ce que peu de gens disent, en revanche, c’est qu’au 31 décembre 2007 Kerviel avait fait gagner 1,4 milliard d’euros à la Socgen et qu’il n’a pas été pris parce qu’il avait perdu mais parce qu’il cherchait à cacher des gains illicites ! Dans notre livre, nous expliquons étape par étape comment on en est arrivé là…

    Pol. - Mais la banque était contrainte de déboucler, sinon elle risquait la faillite…

    P.E.B. - Pourquoi n’a-t-elle pas stoppé Kerviel avant janvier 2008 ? Tout est là. Pour nous, la banque est co-responsable de ce qui est arrivé. Dès 2005, la Socgen sait qu’il arrive à cet employé de miser des sommes dépassant les limites autorisées. Mais la seule sanction que Kerviel ait encourue, c’est de n’avoir pas vu ces gains intégrés dans ses bonus de fin d’année. C’est un peu juste, non ? Mais il y a pire : tout au long de l’année 2007, il y a eu 93 alertes concernant ce trader et aucun des contrôles n’a réagi. Nous expliquons dans « Le Joueur » qu’il y a un très grave problème de contrôle au sein de la banque. Ces contrôles qui sont prétendument une spécialité de la Socgen ! Savez-vous que les contrôleurs ont des qualifications inférieures à celles des traders, qui les méprisent en retour ? Savez-vous que les mots de passe ne sont quasiment jamais changés pour des raisons banales de pratique ?

    Pol. - Tout système n’a-t-il pas ses failles ?

    P.E.B. - Encore ne faut-il pas que ce système encourage ses agents à dépasser les bornes. Si on donne des Ferrari à des fans d’automobile en leur faisant comprendre qu’il n’y aura pas de gendarmes ni de radars sur les routes, vous pouvez dès à présent prévoir qu’il y aura des dépassements de la vitesse légale et même des accidents graves ! Or savez-vous que les opérations des traders ne sont vérifiées régulièrement que sur les soldes qu’ils présentent et non sur le détail de ces soldes ? Si les traders veulent inventer de faux comptes avec de fausses contreparties et de faux deals, ils le peuvent ! Comment s’étonner ensuite qu’il leur arrive de mettre leur banque en danger ? Qui dit également qu’il suffit aux contrôleurs d’un vulgaire mail de confirmation pour s’assurer qu’une contrepartie dispose des fonds suffisants pour une transaction ? et que les filières internes de la banque échappent par principe à ce type de vérification pourtant élémentaire ? Quand on pense à ce que les banques font subir à leurs clients qui dépassent les limites de leur compte courant, il y a de quoi se poser de sérieuses questions.

    Pol. - Pour vous, Kerviel n’est-il qu’un élément isolé qui a déraillé ou a-t-il une signification plus générale ?

    P.E.B. - Kerviel est le résultat de la logique perverse du capitalisme financier et de l’hyperspéculation, qui représente 80% des transactions mondiales. Aujourd’hui, la richesse vient des paris en Bourse. Le système veut des joueurs, il en a : ce sont les traders, ses bras armés. Il n’est pas étonnant que certains d’entre eux se prennent… au jeu et prennent des risques énormes pour réussir à faire gagner beaucoup d’argent à leur banque, même si celle-ci ne le leur demande pas directement. Le jeu est une drogue, et on n’est rarement drogué qu’à moitié. Kerviel est, d’une certaine façon, l’annonciateur du dérèglement fatal d’un système devenu fou, qui, selon de nombreux experts, va imploser tôt ou tard, nous conduisant à une nouvelle crise de 1929. Il serait temps d’inverser cette logique démente.

    Propos recueillis par R.S., 25/04/08

    Paul-Eric Blanrue et Chris Laffaille, « Le Joueur / Jérôme Kerviel seul contre tous », éditions Scali, mars 2008, 150 p., 14,25 €

    Paul-Eric Blanrue

    http://archives.polemia.com/article.php?id=1665