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  • « Les républicains » otages du P.S.

    Ouf ! La République est sauvée et la démocratie n’a jamais été aussi belle que depuis dimanche soir car le Front national n’a obtenu aucune présidence de région ; le spectre de la « guerre civile » brandi par Manuel Valls à la veille du scrutin est donc écarté ! Tout est bien qui finit bien ! Faut-il en rire tant cette situation est grotesque ou en pleurer tant elle est un déni de justice de plus ?

    Scrutin après scrutin les Français sont de plus en plus nombreux à se prononcer pour le Front national. Premier parti de France par le nombre d’électeurs qui se déterminent en sa faveur, il est aussi celui qui a le moins d’élus ! Ce paradoxe n’émeut pas les amis de la démocratie et des droits de l’homme réunis puisqu’il leur permet de conserver prébendes et privilèges et de continuer tout comme avant tout en disant qu’ils ont compris la leçon, selon un rituel post-électoral bien rodé.

    Le candidat commun de Valls et Sarkozy, Xavier Bertrand, n’a-t-il pas assuré, avec toute l’apparence du sérieux, que sa victoire n’était pas celle « des partis politiques » ? Alors qu’elle n’est que cela, le fruit des ententes d’états-majors et autres magouilles politiciennes, comme ce fut le cas pour Estrosi et Richet ! Ce n’est certes pas la victoire du petit peuple des humbles qui, au premier tour, dans le Sud, dans l’Est, au Centre avait mis les candidats du Front national en tête, manifestant qu’il ne voulait plus de ces partis politiques exténués qui, depuis des décennies, promettent toujours et ne tiennent jamais, ni pour l’emploi, ni pour le pouvoir d’achat, ni pour la sécurité et qui laissent prospérer une immigration incontrôlée.

    Le pouvoir a repris à son compte quelques propositions de Marine Le Pen dénoncées comme factieuses quand elle était la première à en exiger l’adoption, notamment la déchéance des binationaux prenant les armes contre la France. Les Français ont compris qu’elle avait vu juste avant le gouvernement. Les socialistes et les Républicains viennent de lui donner publiquement raison une nouvelle fois en montrant – et de quelle façon ! – que l’UMPS n’est pas un mythe forgé par le FN mais une réalité. Toute honte bue, on a vu le premier ministre appeler à voter pour Bertrand et Estrosi un mois après que le premier secrétaire du PS les eut dénoncés comme faisant partie du « bloc réactionnaire » avec les Le Pen !

    Ces victoires déshonorantes auront deux conséquences, au niveau régional et au niveau national. Les présidents « Républicains », dans les régions Nord-Pas-de- Calais-Picardie, Provence-Alpes-Côte d’azur et Alsace-Lorraine qui, déjà, n’osent plus prononcer le nom de leur parti, seront pour six ans les otages d’une gauche qui, à chaque instant, leur dira « Qui t’a fait roi » ? Ils seront soumis par le P.S. à un chantage permanent au nom de la « République ». Bref ! Cela signifie que, malgré l’absence d’élus socialistes, il n’y aura pas d’alternance.

    Au niveau national, Hollande, Sarkozy (ou Juppé) voudront rééditer l’opération en 2017 et réunir au deuxième tour socialistes et libéraux pour « faire barrage » à Marine Le Pen. Mais, pour cela, encore faudrait-il qu’ils soient encore en course après le premier tour !

    On va donc assister à une lutte féroce entre eux pour être le challenger de la présidente du Front national. Après le « Embrassons-nous Folleville » des régionales, il y aura un combat sanglant pour la présidentielle. Le triste spectacle qu’a donné la classe politique entre les deux tours, mêlant invectives sur les tréteaux et combinaisons politicardes dans les coulisses, est un motif de plus pour dégoûter le peuple d’une classe politique déconsidérée. Il n’y a aucune raison qu’il en soit autrement d’ici à 2017, malgré les serments proclamés au soir d’élections où l’on jure, la main sur le cœur, que désormais rien ne sera plus comme avant. Air connu, mais maintenant, ça ne prend plus !

    Bulletin d’André Noël, Semaine du 14 au 20/12/2015

    Bulletin d’André Noël (n° 2450.pdf)
    Semaine du 14 au 20/12/2015

      bulletinandrenoel andrenoel <bulletinandrenoel@yahoo.fr>

    banoel@wanadoo.fr

    http://www.polemia.com/les-republicains-otages-du-p-s/

  • Dans la recomposition de la droite française, la stratégie d’alliances pourrait devenir inévitable

    Lu dans Minute :

    "Pour en finir avec le « plafond de verre » actuel, c’est-à-dire pour que l’électorat de droite lui apporte les suffrages qui lui font défaut, il faut au Front national intégrer la dimension civilisationnelle du combat politique, qui est, que cela plaise ou non à Philippot, un des déterminants du vote droitier, et réviser son approche économique, qui lui vaut, dans son état actuel, la défiance des « forces vives de la nation », sans parler de l’électorat le plus âgé qui a particulièrement fait défaut à Marion Maréchal en Paca.

    La question de l’accession au pouvoir sans alliés est aussi posée. Si le Front national y parvenait, ce serait une première dans l’histoire de la Ve République, dont les institutions sont faites pour favoriser les alliances. Philippot y a apporté un début de réponse au lendemain du scrutin, en déclarant qu’il y a « des patriotes en dehors du Front national » et qu’il voudrait « travailler » avec Debout la France de Nicolas Dupont-Aignan. Si on se demande ce qui empêche effectivement Dupont-Aignan de se rapprocher de Marine Le Pen – hormis un ego surdimentionné –, la démarche est insuffisante. D’abord parce que le Front national de Marine Le Pen, plus encore que celui de Jean-Marie Le Pen, s’est solidifié sur la certitude de pouvoir parvenir au pouvoir seul et ne tolère d’« allié » que dans la soumission, au travers d’un Rassemblement Bleu Marine qui n’est que l’autre nom du Front national. Ensuite parce qu’il ne suffit pas de tendre la main à un parti qui est effectivement sur la même ligne politique. La recherche d’alliés, à supposer qu’elle soit sincère, suppose l’acceptation de désaccords, et même de divergences profondes sur certains points, qui doivent pouvoir s’exprimer. La gauche a toujours fonctionné ainsi et cela lui a plutôt réussi, que ce soit dans la conquête puis dans l’exercice du pouvoir par François Mitterrand ou sous les différentes formes ultérieures de « gauche plurielle ».Pour Marine Le Pen, cela implique de rompre avec une mentalité « bushiste » qui peut s’exprimer ainsi : qui n’est pas à 100 % avec moi est contre moi.

    Il existe, dans le paysage politique française, des formations entre Les Républicains et le Front national. Elles sont certes petites mais guère plus que les radicaux de gauche. Elles ont le mérite, aussi, de couvrir des pans du combat politique auquel la direction du Front national reste hermétique. La bonne nouvelle est que, dans la recomposition probable de la droite française, cette stratégie d’alliances pourrait devenir inévitable. À moins d’être persuadé qu’il faut laisser filer vers d’autres horizons tout le champ conservateur et libéral."

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • L’ineffable beauté de notre combat

    Cela n’est plus un secret pour personne, en tout cas plus pour le nombre non-négligeable d’esprits dont la conscience s’est éveillée face à l’affligeant et pitoyable spectacle de la réalité quotidienne : le processus de déréliction complète de nos sociétés occidentales a désormais atteint un niveau qu’il était difficile d’envisager il y a quelques années encore. A tel point que l’atmosphère de fin de cycle annoncée par les apôtres du Kali Yuga se fait de plus en plus prégnante. Pourtant, l’effondrement final du système capitaliste prédit par Marx, l’apocalypse palingénésique qui devra inaugurer pour l’Europe une nouvelle ère de grandeur et de rayonnement par ce que Bernanos a pu appeler « la restauration universelle de l’esprit, par la plus grande révolution de tous les temps. » (Carrefour, 14 septembre 1945) ont été annoncés depuis des décennies. Si d’une certaine manière, on peut se réjouir, ou du moins faire preuve d’une indifférence stoïque vis-à-vis de chaque nouvelle étape d’involution civilisationnelle (reprenant ainsi la position d’Evola dans Chevaucher le Tigre qui démontre l’inanité d’une opposition --matérielle-- à la divine loi cyclique de la décadence), jamais nous ne devons oublier la signification première de notre combat, nous qui, de par notre position de recul, avons une responsabilité historique face aux événements à venir. En effet, le probable effondrement prochain (par « prochain » nous entendons dans les décennies à venir) du monde tel que nous le connaissons et la période indéterminée de chaos qui doit suivre ne pourra aboutir à quelque chose de positif qu’à condition que quelques « îlots spirituels » soient préservés et servent de terreau à une reconstruction saine et pure de la civilisation européenne. Ainsi, ni l’accélération du processus de dégénérescence de nos sociétés, ni les conséquences que ce processus peut avoir sur le nombre de personnes rejoignant la « dissidence » (gardant à l’esprit l’éternelle dialectique qualité/quantité) ne doivent nous faire perdre de vue l’essentiel : le sens profond de notre combat et l’intransigeance avec laquelle nous devons le mener.

    Car nous ne battons pas pour un certain système social, économique ou politico-administratif. Nous ne nous battons pas pour moins d’impôts, plus de libertés ou plus de droits. Nous ne nous battons pas pour une meilleure répartition des richesses. Nous ne nous battons pas contre la concussion ou le népotisme de nos élites corrompues et avides. Nous ne nous battons pas contre les abus de pouvoir, le favoritisme ou les pratiques mafieuses de nos gouvernants. Nous ne nous battons pas non plus contre leur vulgarité, leur ignorance crasse ou leurs mœurs douteuses. Nous ne nous battons pas pour réformer la démocratie, lui rendre ses titres de noblesse qui auraient été trahis par des hommes sans scrupules. Nous ne nous battons pas pour un meilleur système représentatif. Nous ne nous battons pas pour ce slogan « liberté, égalité, fraternité ». Nous ne nous battons même pas pour ce drapeau tricolore, ni pour son ancêtre à fleur de lys, encore moins pour la bannière bleue étoilée de ce Léviathan bureaucratique suintant le capitalisme le plus abject qu’est l’Union européenne. Nous ne nous battons pas non plus contre l’impérialisme américain, contre la politique étrangère la plus belliciste de toute l’histoire de l’Humanité ou contre le cancer capitaliste qui étend ses métastases au monde entier depuis cinq-cents ans. Nous ne nous battons pas contre le déferlement de camelotes bon marché fabriquées au fin fond de nulle part par des esclaves modernes, ou de produits OGM qui empoisonnent nos enfants.

    Non. Car si chacun de ces combats possède une certaine légitimité, il perd de vue l’essentiel et empêche d’acquérir une vision d’ensemble, hiérarchisée. Parce que finalement tout est question de hiérarchie, et en un sens, toute la déréliction du monde moderne est imputable à l’oubli de cette hiérarchie, voire à son inversion la plus complète. Il est question ici non pas de considérations matérielles et utilitaristes, de réflexions philosophiques sur le type de système politique le plus à même de rendre le plus grand nombre de gens heureux ou encore de luttes pour réformer le système capitaliste ou la démocratie. Non. L’enjeu qui s’est développé parallèlement à l’avènement de la modernité et à son déferlement dans tous les espaces de notre existence est bien plus important. Il touche à ce qu’il y a de plus haut, de plus grand, de plus indépassable. Il touche au sens de la vie elle-même. Il pousse à se questionner continuellement sur l’image de l’Homme qui est véhiculée par le monde moderne. C’est seulement en ayant intégré cette idée que l’on peut comprendre pleinement le sens du combat qui doit être le nôtre au quotidien. Un combat qui doit être mené avec l’intransigeance absolue des âmes pures et certaines de la justesse de leur idéal. Un combat contre la médiocrité rampante, contre la laideur infinie, contre l’avilissement de l’Homme. Un combat qui finalement peut se résumer en un seul mot : la Beauté. Car n’est-il pas de meilleure cause à défendre que l’ineffable beauté de la vie ? Beauté d’une vie saine et dure, sereine et vraie. Beauté d’une véritable liberté au sein d’une société fondée sur une authentique hiérarchie. Beauté de la nature et du monde qui nous entourent. Beauté de nos traditions et de nos cultures, résidus géniaux d’une transmission ininterrompue qui nous relient de manière indéfectible à une chaîne aux origines immémoriales. Beauté de la bravoure, du sacrifice et de l’abnégation. Beauté des actes désintéressés qui jalonnent notre quotidien, beauté de ces rituels qui rythment la vie de l’ensemble des membres d’une société traditionnelle, où la moindre chose acquiert une dimension supérieure, où le moindre geste est propice à établir un pont entre l’Homme et un monde supérieur, à le mettre en contact avec une parcelle d’Absolu.

    Alors non, ces considérations ne doivent pas nous pousser à devenir des fous mystiques prêchant dans les rues sur la ruine de la civilisation et tentant de persuader leurs contemporains de la laideur du monde moderne. Elles ne doivent pas non plus nous pousser à fonder des sectes ou à entrer dans une organisation terroriste. Non, chacun doit plutôt continuer à mener son combat comme il l’a toujours fait, selon les modalités qu’il juge les plus adaptées, au regard de ses propres compétences. Cependant, et c’est là l’important, chacun de nous doit toujours garder à l’esprit la réponse à cette question : « Pourquoi est-ce je me bats ? ». Car je le répète il ne s’agit pas d’une lutte pour un parti politique, pour une quelconque idéologie ou même pour une simple nation. Il s’agit du combat ultime, celui duquel dépendent tous les autres, celui qui doit définitivement rompre les clivages politiques classiques et unir en une communauté spirituelle l’ensemble des personnes qui s’en réclament : le grand combat pour la beauté de la vie et une certaine conception de l’Homme. Cette lutte doit bien évidemment acquérir une dimension européenne, et non globale, même si nous devons reconnaître une légitimité aux autres civilisations à aspirer à cette même reviviscence. Notre intransigeance doit avant tout se concentrer sur le véritable ennemi. Celui que certains nomment « Capitalisme », d’autres « Système » ou encore « Empire ». Celui que nous devons combattre, non pas au nom de simples considérations matérielles, mais bien parce qu’il incarne la laideur absolue, la destruction de l’esprit et de tout ce qu’il y a de plus beau. C’est pourquoi il faut rejeter toute critique dite « de gauche » du capitalisme, car même si elles ont pu être pertinentes avant la première guerre mondiale et le redevenir depuis les années 1970, force est de constater que ce système économique a globalement conduit à une amélioration considérable des conditions de vie et qu’encore aujourd’hui un ouvrier vit dans des conditions plus confortables que l’immense majorité des individus au XVIIIe siècle. On ne résout rien en combattant l’ennemi avec des armes issues de son propre univers, ou du moins il faut être conscient que cela ne sera jamais suffisant. C’est aussi pourquoi les critiques du capitalisme adressées par des auteurs qui ont écrit dans des périodes de forte croissance économique sont, selon nous, bien plus dignes d’attention. Nous pensons à Julius Evola, Ernst Jünger ou Maurice Bardèche. Ce dernier déclarait par exemple dansSparte et les Sudistes :

    « Et nous perdons notre vie, notre vie brève et unique, à courir après les fausses images de la vie que nous nous sommes stupidement forgées. Nos journaux sont envahis par nos terreurs et par nos plaintes. Des fantômes qu'on appelle la monnaie, le crédit, l'exportation, peuplent nos nuits. Qui nous dira donc un jour qu'ils ne sont rien ? Si nous gardions les pieds sur la terre, nous saurions que l'essentiel est d'être forts et résolus. »

    Ou encore :

    « La victoire des Yankees est la victoire d'une certaine morale et avec elle d'une certaine conception de l'homme et de la vie. C'est le rationalisme qui triomphe et, avec lui, les grands principes qu'on proclame et qu'on n'applique pas, et, après eux, c'est le dollar dont le culte s'installe et, avec le dollar, les aciéries et au-delà des aciéries, le fonctionnalisme, et, à l'horizon de tout cela, la société de consommation, la publicité, le conformisme, la monotonie, et les longues, les immenses plaines de l'ennui et de l'absurdité. »

    Avant de conclure et pour revenir au cœur de notre sujet, nous souhaitons réaffirmer ce qui est notre conviction et nous a conduits à rédiger cet article : l’idée qu’il est du devoir des esprits conscients de la gravité de la situation et du caractère destructeur et irrémédiable du processus d’involution en cours de tenir bon, et, avec intransigeance et détermination, de contribuer à créer des espaces de beauté dans ce monde, voire même de les conquérir en « pillant » tout ce qui est à notre portée, comme nous l’avait déjà conseillé le grand Dominique Venner. Certes, nous vivons dans une époque bien morne, vide, et absurde, et il serait dérisoire de comparer notre combat à celui des grands héros qui ont fait l’Europe, mais en un sens nous sommes liés par un même serment de fidélité, par ce même combat pour ce qui est beau, et notre devoir le plus absolu est de conserver la flamme. Car si cette flamme survit au déluge, au déferlement matérialiste et à la période de forte incertitude qui suivra l’effondrement à venir, alors personne ne pourra empêcher le retour des Dieux, la renaissance de l’Europe, plus belle et plus grande qu’elle ne l’a jamais été.

    Valérien Cantelmo pour le C.N.C.

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/le-cercle-non-conforme/

  • Manuel Valls s’est transformé en sergent recruteur de Christian Estrosi !

    Entretien avec Alain de Benoist

    « Front national, un perdant qui pèse lourd », titre Le Parisien, tandis que le député FN Gilbert Collard se félicite d’une « défaite victorieuse ». Votre avis ?

    Le Front national n’a certes emporté aucune région, mais l’important n’est pas là. L’important est qu’il continue à progresser à chaque élection. Les régionales n’ont pas fait exception. La barre des 40 % a été enfoncée dans plusieurs régions, et le mouvement de Marine Le Pen est désormais assuré d’avoir plus de 350 conseillers régionaux (ce qui résout au passage le problème des parrainages pour la présidentielle). Le fait essentiel est qu’un parti qui a contre lui la gauche et la droite, tous les grands partis de gouvernement, tous les grands journaux, toutes les stations de radio et de télévision, sans oublier les ligues de vertu, le show business, le CRIF, le MEDEF et le Grand-Orient, Pierre Gattaz, BHL et Dany Boon, n’en est pas moins en passe de réunir les votes de près d’un Français sur deux. Bref, plus on met en garde les Français contre le FN, et plus ils votent pour lui, ce qui montre à qu’ils ne croient plus rien de ce qu’on leur dit, et à quel point leur colère et leur dégoût sont immenses.

    Le FN répond à une formidable demande d’identité collective, de souveraineté politique et de sécurité en matière sociale. Ses deux points d’appui sont, d’une part la jeunesse, de l’autre les classes populaires, associées à des classes moyennes menacées de déclassement ou confrontées à une stagnation croissante des positions sociales intergénérationnelles. Les deux ressorts du vote FN sont le chômage et les problèmes liés à l’immigration, qui frappent en priorité les mêmes milieux de la France périphérique, en particulier à l’est de la ligne Le Havre-Marseille. On a d’un côté ceux qui profitent de la mondialisation, de l’autre ceux qui en sont les victimes. D’un côté la France protégée de la bourgeoisie mondialisée et de la petite bourgeoisie qui en est tributaire, de l’autre la France fragile, précarisée et humiliée, en état d’insécurité et de paupérisation relative. D’un côté les élites, de l’autre le peuple.

    C’est ce qu’a bien vu Jacques Julliard, qui écrit : « Le vote du Front national représente l’idéal rêvé de la sociologie bipolaire du marxisme : l’alliance du prolétariat et des classes moyennes contre les classes dirigeantes. À l’inverse, la “résistance républicaine”, comme dirait Jean-Christophe Cambadélis, est constituée par les cadres moyens et supérieurs, les patrons, les bobos, les intellectuels à haut revenu […] Le vote FN est pour partie croissante une réponse au mépris dans lequel les élites tiennent aujourd’hui le peuple, et ce clivage est un clivage de classe. »

    Ce qui est nouveau, c’est que la gauche n’hésite plus à se faire harakiri, en appelant à voter pour un parti qu’elle accusait il y a encore quelques semaines de vouloir doubler le FN sur sa« droite » ! Cela en dit long sur son désarroi, et cela montre aussi que les moulins à prières sont devenues impuissants pour « faire barrage » au flot qui monte. Les tenants de l’antifascisme de confort et de posture (Robert Redeker), pour qui l’ennemi intérieur, c’est désormais le petit peuple, sont tétanisés parce qu’ils constatent que toutes les stratégies anti-FN utilisées jusqu’ici (diabolisation, banalisation, récupération) ont été des échecs, et que les excommunications ânonnées par les dévots de l’Éternel Retour des années 1930 ont depuis longtemps cessé d’être audibles, lorsqu’elles ne font pas tout simplement éclater de rire.

    Il a donc fallu passer à la vitesse supérieure. D’où ce spectacle surréaliste, où l’on a vu Manuel Valls sortir de son rôle de Premier ministre pour se transformer en sergent recruteur de Christian Estrosi (que Cambadélis dénonçait deux semaines plus tôt comme « bien pire que Marion »), des militants d’EELV distribuer des tracts en faveur de Xavier Bertrand, conviant ainsi les victimes de l’austérité à voter pour ceux qui la mettent en œuvre, et les dirigeants du P« S » demander à leurs adhérents de se suicider collectivement en choisissant de déserter pour six ans les conseils régionaux des anciens fiefs de Pierre Mauroy et de Gaston Defferre. Le FN y verra bien sûr la preuve éclatante que la droite et la gauche de gouvernement ne sont en définitive que deux tendances concurrentes d’un même parti. Le vent du boulet n’est pas passé loin. Mais c’est tout le système qui se trouve remis en question.

    À propos de ces élections, les médias évoquent un « tripartisme », tandis que Marine Le Pen parle d’un nouveau « bipartisme », FN patriote contre UMPS mondialiste. Qui est dans le vrai ?

    L’actuelle tripolarité (terme préférable à celui de tripartisme) ne peut être que provisoire. Mais l’important, on vient de le voir, c’est le report des voix. La droite ne l’a emporté dans le Nord et la région PACA que parce qu’elle a obtenu les voix de la gauche, et que Marine Le Pen n’a pas su empêcher ce report. Toute la question est donc de savoir si le FN est capable d’enrayer ce réflexe, en montrant à un nombre substantiel d’électeurs de gauche qu’un vote en faveur du FN répond mieux à leurs intérêts qu’un vote en faveur de la droite.

    La force du FN tient au fait qu’il ne se situe pas par rapport au clivage droite-gauche – un clivage dont la stratégie suicidaire de Manuel Valls vient encore de montrer qu’il ne tient plus que par la peinture. Si elle accède au second tour de la présidentielle, comme c’est possible (mais nullement certain), Marine Le Pen aura face à elle, soit un adversaire de gauche, soit un adversaire de droite. Dans le premier cas, il lui faudra rallier des électeurs de droite ; dans le second, des électeurs de gauche. Cela implique des discours différents. En tout état de cause, contrairement à ce qui s’était passé en 2002, ce sera le début d’une transformation radicale de la vie politique. Une victoire finale de Marine Le Pen n’étant guère envisageable, si la gauche l’emporte, on assistera à la dislocation de la droite ; si la droite l’emporte, à la décomposition de la gauche. Ce sera alors l’ouverture d’un nouveau cycle politique.

    Entretien avec Alain de Benoist réalisé par Nicolas Gauthier.

    Source: Boulevard Voltaire

    http://www.altermedia.info/france-belgique/bvoltaire/manuel-valls-sest-transforme-en-sergent-recruteur-de-christian-estrosi_148790.html#more-148790

  • Résistance européenne à l’immigration (Emmanuel Delhoume)

    MPI-TV a filmé l’intégralité de l’intervention d’Emmanuel Delhoume au colloque sur l’immigration organisé au Parlement Européen de Bruxelles le lundi 7 décembre 2015 à l’initiative des eurodéputés grecs d’Aube Dorée.

    Emmanuel Delhoume est un militant chrétien et royaliste bien connu.

    delhoume benoît XVI

    delhoume-cte de paris

    http://www.medias-presse.info/resistance-europeenne-a-limmigration-emmanuel-delhoume/45712

  • Marion Le Pen : la transgression tranquille appuyée par les réseaux sociaux

    6a00d83451619c69e201b7c7fad56a970b-320wi.jpgJean-Yves Le Gallou analyse la forte progression du FN en PACA entre les deux tours. Extraits :

    "[...]Marion a engrangé parce qu’elle a été fidèle à ce qu’elle croit. Et parce qu’elle n’a pas hésité à transgresser les règles du politiquement correct.

    En lançant sa campagne dès juillet sur une thématique centrée sur l’identité et les traditions de sa région. En se montrant, au risque de passer pour « ringarde » aux yeux des imbéciles, dans les fêtes votives, chevaux et taureaux aux Saintes Marie de la mer par exemple, en défendant les crèches et les santons. En prenant sur sa liste des identitaires dont Philippe Vardon de Nissa Rebella. Un zeste de diabolisation pour Estrosi et les médias de propagande mais une louche de communication alternative. D’une grande efficacité sur le terrain militant et les réseaux sociaux.

    En prenant ses distances vis-à-vis des mantras sur les « valeurs républicaines » qui n’ont plus rien à voir avec la Res Publica mais sont la traduction en novlangue du politiquement correct.

    En reconnaissant la réalité du Grand remplacement sans céder aux tentations du déni de réalité.

    En ne tombant pas dans le piège bêlant de la laïcité et en affirmant sans complexe que l’islam, religion étrangère, ne peut avoir la même place que le catholicisme, religion partie prenante de l’identité française.

    En ayant pris sans détour le point de vue de la Manif pour tous contre la loi Taubira et en ayant manifesté avec ardeur sans déserter ensuite le combat.

    En assumant crânement son refus de financer l’association politisée du planning familial qui milite pour la théorie du genre et l’avortement.

    Sur tous ces points Marion n’a pas suivi des conseils de prudence, elle n’a pas « pasteurisé » son discours, elle a assumé ses convictions. En donnant du sens, elle a redonné ses lettres de noblesse à la politique. Et c’est pour cela qu’elle a marqué des points. Certes, elle n’a pas emporté la victoire car elle a subi comme les autres candidats FN (mais ni plus, ni moins) une puissante campagne d’ahurissement médiatique, mais elle a su particulièrement bien mobiliser les siens, tous les siens.

    La recette des succès futurs est là : la transgression tranquille appuyée par une communication privilégiant les réseaux sociaux.

    La victoire n’est pas encore au rendez-vous mais le brillant parcours Marion annonce la fin du cycle libéral libertaire de 1968 et l’avènement d’un nouveau cycle politique fondé sur l’identité, l’enracinement et les traditions. La génération 2013 arrive aussi dans les urnes."

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • 25% des Européens risquent de franchir le seuil de pauvreté en 2016

    La banque danoise Saxo Bank, en la personne de son économiste en chef de Steen Jakobsen, a présenté une série de "prévisions choquantes" pour 2016.

    L'analyste estime que l'année prochaine sera déterminante pour la proposition d'un revenu garanti en tant que remède contre l'inégalité et la pauvreté. La banque relève cependant que ces "prévisions choquantes pour 2016" n'étaient pas ses propres prévisions officielles.

    "Depuis le début de la crise financière mondiale, la pauvreté a progressé en Europe suite à une récession économique et à des restrictions fiscales. Selon les estimations de l'Organisation internationale du travail, 123 millions d'habitants de l'Union européenne risquent de se retrouver au-dessous du seuil de pauvreté. En 2008, cet indice était inférieur à 116 millions. Face aux inégalités croissantes et à un taux de chômage de plus de 10%, l'Europe se propose d'introduire un revenu de base universel qui garantirait à ses habitants la possibilité de satisfaire leurs besoins fondamentaux, indépendamment du fait qu'ils aient ou non un emploi", écrit Steen Jakobsen.

    Il note que des mesures similaires sont discutées partout en Europe. Ainsi, en Espagne, le revenu de base est prôné par le parti de gauche Podemos. En 2016, la Finlande l'introduira en régime de test, la Suisse y consacrera un référendum et la France l'envisage aussi.

    Steen Jakobsen trouve que les dépenses pour des articles de luxe sont dénuées de bon sens car cet argent aurait pu être destiné à des fins d'infrastructure, d'instruction et de lutte contre la misère. Selon lui, une baisse des ventes d'articles de luxe s'observe déjà dans certaines "sociétés plus égalitaires".

    Al manar :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/etranger/EuVpkyElEytSFPCQXu.shtml

  • Bruno Gollnisch : « C’est une déception mais nous étions seuls contre tous »

    Bruno Gollnisch débattait sur LCP lors de la soirée du second tour des élections régionales de 2015 le dimanche 13 décembre.