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Jean-Louis Thiériot est avocat, spécialiste du droit franco-allemand, et historien, déclare au Figarovox à propos des agressions sexuelles en Allemagne :
"Il y a eu une volonté délibérée des autorités pour que les agressions soient connues le plus tardivement possible. Des excuses ont aujourd'hui été données par certains médias allemands pour cette raison. Il y existe également une auto-censure autour d'un sujet aussi sensible. Par peur des amalgames, certaines choses n'ont pas été dites."
La presse allemande parle désormais de plus de 167 plaintes :
Tu es content Riss, tu vas tirer à un million d’exemplaire. C’est une belle opération. La une de Charlie Hebdo montre un Dieu que l’on voudrait représentatif de toutes les religions s’enfuyant avec un sourire sardonique, une Kalach à l’épaule avec en titre : « l’assassin court toujours ». On peut comprendre ta rage, Riss, auteur de cette première page et de l’article au vitriol qui l’accompagne, en tant que survivant blessé de la tuerie qui endeuillât le journal et la France entière il y a un an.
Mais la colère, qui peut être saine, ne doit pas faire perdre la raison ou pire, nourrir des sentiments de haine recuite servant tes années de révolte « alimentaire ». Peut être que tu te souviens d’un dossier publié dans Marianne il y a quelques années où il s’agissait aussi d’expliquer la violence guerrière uniquement par les religions. Pourtant, nous quittons un vingtième siècle où les plus grands conflits, ceux qui firent des morts par millions, ont été motivés par la suprématie raciale ou la dictature matérialiste du prolétariat. Point de religions belliqueuses à l’horizon. Hitler, Staline, Mao, Pol Pot… Qui ont été soutenus en leur temps par les intelligentsias occidentales, étaient tous des athées bouffeurs de curés. Il est dans l’habitude des hommes, quand ils subissent la violence et l’injustice de se tourner vers un Dieu qu’ils ne connaissent pas, pour demander pourquoi et de le rendre responsable de tous nos maux. C’est une grande interrogation humaine que l’on retrouve dans beaucoup d’œuvres littéraires, en particulier dans Camus. Sommes nous victimes d’un Dieu malveillant, où tout au moins indifférent à nos souffrances ? Mais si nous voulions raison garder, nous serions bien inspirés de regarder en face la responsabilité humaine dans ces manifestations de violence. D’abord, il serait injuste de renvoyer dos à dos ceux qui sont qualifiés avec un traitement égal de fanatiques religieux. Les chrétiens du moyen orient qui sont persécutés, assassinés, les femmes violées et éviscérées, les vieillards et les enfants abattus ou décapités ne peuvent être placés sur le même banc des accusés que leurs bourreaux. Car si effectivement, une violence religieuse aujourd’hui se manifeste, c’est d’abord des croyants « non conformes » qui en font les frais. Quelles sont les responsabilités de l’Occident athée, ou pour le moins relativiste, sur la question religieuse, dans les conflits armés qui ont embrasés le moyen Orient et une partie de l’Afrique ? Qui a détruit et plongé dans le chaos, l’Irak, la Lybie, la Syrie ? [...]
La suite sur Le Réveil Français
http://www.actionfrancaise.net/craf/?Lettre-ouverte-a-Riss-Attention
«Vous êtes pas fins vous les Allemands » lançait le regretté Michel Galabru, alias Jean-Robert Bourdelle, dans le drolatique film de Jean-Marie Poiré «Papy fait de la résistance» (1983). Pas fins… un qualificatif qui convient aussi, a minima, à de très nombreux nouveaux habitants (et futurs citoyens?) de l’Allemagne qu’Angela Merkel a imposé à son peuple. Dans la nuit de la Saint Sylvestre à Cologne, des groupes de 20 à 30 jeunes «d’origine arabe ou nord-africaine» ont harcelé sexuellement des jeunes femmes allemandes qui s’étaient rassemblés pour les festivités autour de la cathédrale et de la gare centrale de cette ville. 90 plaintes ont été d’ores et déjà déposées a précisé la police, une dizaine ont été aussi signalées à Hambourg. Suivant la doctrine officielle du «padamalgame», la très xénomane maire de Cologne, Henriette Reker s’est empressée de déclarer avec une hypocrisie assez ahurissante : «nous n’avons aucun indice montrant qu’il puisse s’agir de réfugiés séjournant à Cologne », c’est un rapprochement «inadmissible» (sic) a-t-elle précisé. Le ministre de la Justice, Heiko Maas, a comme de juste mis en garde contre toute «instrumentalisation» de ces agressions.
Quand la majorité silencieuse allemande va-t-elle se réveiller ? «Si des demandeurs d’asile ou des réfugiés se livrent à de telles agressions (…) cela doit conduire à la fin immédiate de leur séjour en Allemagne » a affirmé Andreas Scheuer, secrétaire général du parti conservateur bavarois CSU. Le NPD s’est lui aussi emparé de cette affaire, tout comme Frauke Petry, présidente du parti populiste Alternative für Deutschland (AfD) qui a posé la question qui fâche : « est-ce que l’Allemagne est suffisamment ouverte sur le monde et multicolore pour vous, Madame Merkel ?».
Si par leur ampleur ces agressions n’ont pu êtres tues, - hier 2 à 300 personnes se sont rassemblées devant la cathédrale de Cologne pour réclamer plus de respect envers les femmes - il s’agit d’un tabou dans nos sociétés multiculturelles. Un tabou que la presse bourgeoise de ce coté ci du Rhin évoque pas ou peu, que les médias allemands ne traitent guère plus et toujours avec des pincettes. Pourtant la déferlante de migrants sur l’Allemagne s’est traduite par une explosion des crimes sexuels, de nombreux viols notamment, mais l’ampleur du phénomène a été sciemment minorée pour ne pas «faire le jeu de l’extrême droite », on connaît la chanson…
Pas fin est aussi le mot qui vient à l’esprit généralement à la vue des « Une» de Charlie Hebdo. La dernière ne déroge pas à la règle. Sous le titre « 1 an après, l’assassin court toujours », le dessinateur et directeur de la publication du journal, Riss, n’a pas osé caricaturer le prophète des musulmans. Il a plus largement mis en scène un Dieu barbu tâché de sang, surmonté d’un œil dans un triangle, symbole ici de toutes les transcendances, fusil d’assaut dans le dos. Riss explique dans son éditorial défendre la laïcité et vouloir dénoncer «les fanatiques religieux abrutis par le Coran » et les « culs-bénits venus d’autres religions »… ça ne mange pas de pain
En cette période ou chacun s’essaye à la concorde, au rassemblement dans de) la diversité, tout ce qui peut diviser, cliver, blesser est assez mal accueilli, les politiques ont donc renouvelé leur soutien à la liberté d expression, mais n’ont pas été nombreux à approuver cette Une.
Reste qu’après les huit millions d’exemplaires écoulés du numéro qui a suivi la tuerie du 7 janvier, Charlie hebdo espère trouver un million d’acheteurs de ce numéro anniversaire, composé en parti de dessins des caricaturistes disparus.
Un journal qui au-delà ses dessins (Honoré assassiné le 7 janvier était lui un excellent dessinateur) objectivement et abstraction faite peut être des articles de l’économiste Bernard Maris, lui aussi abattu le 7 janvier dernier, était, est un journal pour adulescent, d’une tenue très médiocre.
C’est aussi pourquoi, malgré la couverture médiatique dont il a toujours bénéficié, et sans même parler de ces douze derniers mois, Charlie hebdo, au ton souvent crapoteux, était déserté par son lectorat vieillissant constate Bruno Gollnisch. Un journal nous l’avons dit, qui relaye bien souvent la doxa officielle sous ses airs anars. Il faut lire aussi le livre « Mohicans » (éditions Julliard) paru il y a quelques semaines dans lequel le journaliste d’investigation Denis Robert (qui révéla l’affaire Clearstream) dévoile, loin de la légende dorée, une autre histoire de Charlie Hebdo avant et après le 7 janvier . Il s’arrête notamment sur cette «machine à cash», le règne à sa tête du « gourou» neocon Philippe Val lequel a pondu, pour y faire contre-feu, un très mauvais bouquin sur Charlie (« un mensonge par page » selon M. Robert). Pas fin là aussi.
Bref, à l’évidence ce numéro de Charlie hebdo ne battra pas des records de vente, et n’atteindra pas l’objectif fixé. France Info le confiait sur son site, « après l’effort de soutien de début 2015, les ventes ont à nouveau diminué et retrouvé leur niveau d’avant les attentats ». Si même France info l’avoue…
Éditorial de Jean-Dominique Merchet pour L’Opinion du 6 janvier 2015 :
Il a fallu trente heures au Quai d’Orsay pour réagir à l’exécution de l’opposant chiite saoudien, le cheikh al-Nimr. Trente longues heures durant lesquelles les diplomates français ont pu mesurer combien l’alliance avec l’Arabie saoudite était tout sauf un chemin pavé de roses. Au final, la France n’a pas condamné, mais simplement « déploré profondément » cette mise à mort qui jette de l’huile sur les nombreux incendies du Moyen-Orient.
L’Arabie saoudite et l’Iran, les deux grandes puissances régionales, sont au bord de la rupture, alors que leur coopération est indispensable à la résolution des crises – la transition politique en Syrie et la lutte contre Daech au premier chef. L’espoir d’un début de solution émergeait fin 2015. Aujourd’hui, tout semble à terre.
Dans ce contexte à nouveau dégradé, la France se retrouve prise au piège de son alliance avec l’Arabie saoudite. Ce choix stratégique de première importance, jamais vraiment débattu, s’est renforcé depuis l’arrivée de François Hollande à l’Élysée. Cette entente serait, dit-on, le prix à payer pour de mirifiques contrats. Pourquoi pas ? Sauf que ces promesses sont bien souvent comme mirages dans le désert. Les exportations françaises vers l’Arabie saoudite restent dix fois moins importantes que celles vers… la Belgique !
Que l’Élysée, au nom du réalisme (socialiste ?), passe les droits de l’homme par pertes et profits est une chose. Mais son tropisme anti-iranien et pro-sunnite conduit lentement notre pays à l’impuissance diplomatique. Dans le conflit entre Téhéran et Riyad, la France est perçue comme l’adversaire de l’un et l’obligé de l’autre. Autant dire, hors-jeu.
Source : Daily Mail
Au journal de 19 h lundi dernier, la chaîne publique ZDF a présenté ses excuses pour avoir totalement passé sous silence les dizaines d’agressions commises sur des Allemandes par des immigrants illégaux rassemblés en meutes à Cologne, Stuttgart et Hambourg lors du réveillon du Nouvel An.
Il s’agit pour la chaîne d’une « négligence », mais connaissant sa ligne rédactionnelle ouvertement pro-immigration tous les doutes sont permis.
D’autres journaux comme le Spiegel avaient déployé une grande ingéniosité rhétorique pour éviter de mentionner les origines ethniques des agresseurs, en parlant de « non-blancs » ou de « jeunes d’apparence étrangère ».
Mais les témoignages des victimes ont déferlé sur les réseaux sociaux et il était impossible de cacher plus longtemps la réalité au public.
Une jeune victime de 18 ans est même apparue à visage découvert sur une chaîne de télévision privée, N-TV, pour raconter son calvaire :
Vers 23 h, nous étions à la gare principale pour voir le feu d’artifice, et c’est alors que nous avons d’abord remarqué tous ces hommes qui se trouvaient autour de nous.
Nous avons réussi à entrer dans la cathédrale et je voulais passer devant le Musée Ludwig pour rejoindre tout le monde et regarder le feu d’artifice au bord de la rivière, mais tout à coup nous nous sommes retrouvées entourées par un groupe de 20 à 30 hommes. Ils étaient agressifs, et nous nous sommes serrées entre nous pour évite qu’une d’entre nous soit isolée au milieu de cette meute. Ils nous ont touchés partout et nous avons essayé de nous enfuir aussi rapidement que possible.
Dans notre fuite avec tous ces attouchements ces hommes en ont profité pour voler des objets dans leurs poches et nos sacs comme des portables et des portes-monnaies.
Elle mentionne aussi des hommes qui tiraient des fusées sur la foule près de la gare.
118 femmes ont pour l’instant déposé des plaintes pour violences et vols dans 3 villes selon la police qui a clairement indiqué que 2000 agresseurs d’origine ‘arabe ou nord-africaine’ étaient impliqués dans ces attaques.
Hier soir une manifestation de 300 femmes s’est tenue à Cologne pour protester contre ces violences sexistes et l’inaction des autorités.
Le conseil municipal de la ville a enfin réagi et admit qu’il y avait maintenant une zone de ‘non-droit’ le soir et la nuit en plein centre de la ville, spécialement pour les femmes, mais qu’il ne fallait surtout pas instrumentaliser ces événements et que ces zones avaient toujours été propices à des actes de délinquance.
De son côté la maire de Cologne Henriette Rekeryor, très active dans l’accueil de nombreux ‘réfugiés’ a suggéré que les femmes doivent être ‘mieux préparées’ pour ce genre d’incidents et que la ville allait publier des informations concernant l’attitude à avoir en cas de problème.
Cette réaction a provoqué l’indignation d’une partie de la population qui critique aussi le silence d’Angela Merkel sur ces événements.
Un autre journal national, le Bild, a publié le témoignage de jeunes écolières agressées en pleine foule par une horde de Nord-Africains qui les avaient entourées jusqu’à ce que leurs cris ameutent des Allemands alentour.
En fait les autorités et les politiciens pro-immigrations craignent que l’immense fête du carnaval de Cologne qui doit avoir lieu le mois prochain soit le théâtre de débordements de masse de la part des milliers d’immigrants arrivés récemment et retourne l’opinion contre une politique pro-immigration soutenue par les partis au pouvoir.
Marie-Anne Frison-Roche est professeur d’université, actuellement professeur titulaire à Sciences Po (Paris). Ses travaux portent principalement sur la régulation mais aussi sur la justice et sur la théorie générale du droit. Elle publiait le 29 décembre sur son blog l'article dont voici des extraits ci-dessous, où elle démontre que les sophistes se sont emparés du droit pour le tordre et lui faire admettre la gestation pour autrui (GPA), en employant le discours de la séduction. Le texte est un peu long, mais il est difficile d'en couper des parties sans nuire à l'articulation de l'argumentation. Pour le lire vraiment in extenso, il vaut mieux aller sur le blog de l'auteur.
[...] "1. La première étape de sophistique juridique a consisté à transformer les auteurs de la violation de la Loi civile et pénale en victimes. Ce ne sont donc pas les agences qui vont saisir les juges mais des personnes désespérées de n'avoir pas d’enfant alors même qu'elles auraient voulu en avoir, après avoir tout essayé, la voie médicale, puis la voie juridique de l'adoption. Ces demandeurs d'enfants, qui se seront comme "résignées" à faire une maternité de substitution vont saisir le juge "en désespoir de cause". Ces requérants vont apparaître aux yeux des juges, mais aussi aux yeux des médias et de l’opinion publique, non pas comme ceux qui violent la Loi (ce qu’ils font pourtant), non pas même comme des esclavagistes, mais comme des victimes, puisque le cas particulier choisi sera celui d’un couple malheureux ne n’avoir pas d’enfant, frappé d’une infertilité due à une maladie sans espoir de guérison. C’est donc avec le visage de victimes que la demande contrariant la position de la Loi va être faite.
Qui voudrait les blesser une nouvelle fois en leur reprochant la violation qu’ils font du Droit, alors qu’ils souffrent déjà tant ? Ceux qui voudraient contrarier une telle demande apparaîtront comme des "sans-coeur" à l'égard d'une pauvre épouse, déjà si éprouvée d'être frappée d'une maladie incurable.
Le thème de la "dureté de coeur" est ainsi introduit pour que le jugement moral s'inverse [...] Grâce à ce premier sophisme juridique, c'est celui qui veut faire obstacle à la convention de GPA qui "manque de cœur" et non plus celui qui y recourt.
C’est ainsi que les époux Mennesson obtiennent gain de cause contre la France par l’arrêt CEDH du 26 juin 2014.
2. La deuxième étape de sophistique juridique a consisté à transformer en allié la principale victime de l’opération. En effet, l’enfant « cédé » est en cela traité comme de la matière première, ce qui est contraire à son droit le plus fondamental, lequel consiste à être toujours traité en « personne ». Retourné comme un gant, l’enfant devient argument et c’est au nom de l’enfant que l’on affirme qu’il a un « droit à » avoir un parent. Faisant toujours parler l’enfant cédé, l’on évoque son innocence et son cas particulier pour obtenir que, malgré le fait qu’il n’a été conçu et mené jusqu’à la naissance que pour cédé à ceux qui l’ont commandé, le lien biologique à l’égard de l’homme qui l’accueille, son père donc, suffit à justifier l’obligation du Droit à reconnaitre la filiation. Qui pourrait reprocher de la malice à un nouveau-né ? En outre, que dire contre la réalité factuelle et première du lien biologique ? C’est la ratio decidendi des 2 arrêts d’Assemblée plénière du 3 juillet 2015.
3. La troisième étape de sophistique juridique a consisté à faire disparaître la mère de l’enfant. Cette troisième étape est à la fois requise et très délicate pour les promoteurs du marché des femmes et des enfants. En effet, par le contrat les agences ont dès le départ obtenu que les mères consentent à renoncer à leur statut de mère vis-à-vis de l’enfant qu’elles remettront à la naissance à ceux qui en ont demandé la fabrication. Mais dans la stratégie globale, du fait même que la victoire précédente a été obtenue grâce à l’argument du « lien biologique » entre l’homme qui a demandé à la fabrication de l’enfant et celui-ci, comment ne pas subir un effet boomerang et échapper à reconnaître que ce qui vaut pour l’un (le père biologique) vaut pour l’autre (la mère biologique qui a porté l’enfant) ?
Le contrat qui a pendant quelques années suffi pour prétendre que la mère n’est rien puisqu’elle a consenti à n’être rien, ne peut plus suffire, en raison même de la victoire dans l’étape précédente de cette avancée méthodique. Il faut donc passer à la quatrième étape. Elle est en train d’être franchie.
4. La quatrième étape de sophistique juridique consiste à faire apparaître le « parent » comme seul acteur, jetant ainsi un voile opaque sur le père et la mère, qui disparaissent. La mère doit disparaître pour de bon, et pas seulement par son consentement. Il faut aller plus vite au but.
La mère est en effet à la fois celle dont on ne peut se passer pour obtenir l’enfant biologique tant désiré et celle dont on voudrait tant qu’elle n’ait jamais existé, à l’instant où l’enfant parait, en sortant de son corps. Pour cela, il faut convaincre les juges et l’opinion publique que les enfants ne viennent pas au monde d’un père et d’une mère mais de deux « parents » qui ont un « projet commun d’enfant ». De cette « coparentalité » nait l’enfant. La façon « matérielle » dont celui-ci vient relèverait finalement d’une affaire de cuisine, intendance dont les agences vont se charger. C’est si bien présenté : l’enfant venant au monde par la seule force de l’amour des personnes qui désirent sa venue, le lien biologique devient alors secondaire, voire indifférent. La Cour européenne des droits de l’homme récuse certes ce discours magique, mais il vient d’être admis par une ordonnance du juge des référés de Nantes du 3 décembre 2015, qui demande à l’Etat français de transcrire une filiation à l’égard de l’épouse du père biologique, du seul fait qu’elle a eu l’intention d’avoir l’enfant. La mère qui a porté l’enfant n’existe plus, n’a jamais existé. Pour mieux la destituer, puisque le contrat n’y suffit pas, on lui trouve une nouvelle appellation : face aux « parents », elle serait devenue la « porteuse », la « donneuse ». Comme l’expression de « donneuse d’enfant » révèlerait que l’enfant est cédé comme une chose, pour blanchir la cession d’humain, l’invention sophistique de vocabulaire la fait appeler : « donneuse de gestation », le corps de la femme se scindant par la magie des mots. Mais le ministère public a fait appel de l’Ordonnance. Comment faire taire le Ministère public ? Il faut passer à la cinquième étape.
5. La cinquième étape de sophistique juridique consiste à faire taire le Droit en le constituant comme « homophobe ». Le sophiste ne cherche pas la contradiction, il cherche à réduire au silence celui qui contrarie son but. Alors que les cas choisis pour être portés en justice et attirer la piété sur les demandeurs d’enfants concernent des couples hétérosexuels frappés par une stérilité médicalement constatée, lorsque des personnes affirment être hostiles à des telles conventions de maternité de substitution, leurs arguments sont discrédités par le discours suivant : les « porteurs de projet d’enfant » sont souvent des couples homosexuels masculins. Du fait de leur type de relations sexuelles, ils sont aussi « comme stériles », puisqu’ils ne peuvent avoir d’enfant. Une fois cela admis, il suffit d’ôter le « comme » : une « stérilité sociale » exercerait la même contrainte que la stérilité physique. C’est alors au titre du principe constitutionnel de « l’égalité », celle entre les couples, que la GPA devrait être envisagée. Toute autre perspective devrait être exclure, car toute autre analyse est … homophobe. En effet, si le Droit contrarie les couples homosexuels masculins dans leur désir d’avoir des enfants, c’est la preuve que le Droit lui-même implicitement mais nécessairement est hostile aux couples homosexuels. Les personnes favorables à l’état actuel du Droit sont elles-mêmes homophobes. L’argument est très puissant car qui voudrait être désigné comme homophobe, agissant pour le maintien d’un principe homophobe ?
Ainsi, de la première à la cinquième étape, l’efficacité sophistique a réussi à faire oublier qu’il s’agit de la dignité des femmes et des enfants, qu’il s’agit de les défendre eux ; le terrain de la discussion a glissé là où les défenseurs des femmes et des enfants ne peuvent que s’enferrer : l’homophobie et l’égalité entre les hommes et les femmes. Si l’on demande : « êtes-vous pour la GPA, c’est-à-dire contre la dignité de la femme et de l’enfant ?», la réponse ne pourra être que « Non ». Mais désormais la question est : « êtes-vous pour la GPA, c’est-à-dire contre l’homophobie ? », la réponse ne pourra être que « Oui ».Tout est dans l’art de poser la question.
6. La sixième étape de la sophistique juridique est dans l’argument de la « dérive ». Il s’agit de soutenir que les « usines à bébés », les ventes d’ovocytes et de gamètes pour n’avoir que des enfants correspondant à des vœux eugéniques, la multiplication des agences, sont des « dérives ». Il convient dès lors d’admettre le principe de licéité de la pratique des conventions et de les encadrer, par une législation confiant cette « régulation » à des régulateurs publics, dans un service public ou à des juges, en exigeant des critères éthiques. Ainsi, les personnes qui demeurent réticentes à abandonner la prohibition des contrats par lesquels les mères cèdent leur enfant lâchent prise : s’il s’agit d’un « don magnifique » qui offre le bonheur à l’enfant et au couple qui le désire tant, sans que l’argent ne vienne salir cette harmonie, pourquoi pas ? Cette sixième étape permet de rendre admissible l’idée même de fabriquer l’enfant à fin d’être cédé. Elle prépare l’industrialisation de l’humain. L’argent viendra après. Le Législateur britannique envisage d’ailleurs de passer à la GPA « commerciale » car l’idée d’un « droit à l’enfant » a été si bien répandue qu’il convient maintenant de susciter l’offre et de transformer la « compensation financière » en prix pur et simple. Mais cela, cela sera la septième étape.
Voilà comment par une stratégie juridique qui pour l’instant fonctionne, les entreprises, en ne s’appuyant que sur des cas, que sur des juges et sur l’opinion publique, sont en train d’installer le marché mondial des esclaves.
Que doit-faire le Droit ?
Le Droit doit faire face au Sophiste. Le Droit doit en premier lieu « dévoiler », c’est-à-dire montrer le plan servi par cette stratégie, lequel révèle le visage du sophiste, ici les entreprises qui construisent le marché du matériel humain. Puis le Droit qui a pour fonction et légitimité de protéger la dignité humaine, doit parler et dire : Non."
http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html
Comme une candidate de télé-réalité, Nadia Hamour semble prête à n’importe quoi pour qu’on parle d’elle. Chargée de l’intégration des Républicains, elle pense qu’il suffira de coiffer les musulmanes d’un bonnet phrygien pour en faire des républicaines.
Pour Nadia Hamour, secrétaire nationale chargée de l’intégration des Républicains «Les musulmanes peuvent remplacer le voile par un bonnet phrygien. Ça en ferait des républicaines, la République se baladerait partout dans les rues». Oui, enfin, si l’on met des lunettes à un âne, ça n’en fera pas un intellectuel et si l’on coiffe Nadia Hamour d’un lampadaire, ça n’en fera pas une lumière pour autant…
C.D.
Dédaigné par l’historiographie, le règne de Louis-Philippe continue de susciter rejet et critiques.
On dénonce volontiers l'usurpateur fils de régicide, ou un roi bourgeois confisquant au profit des riches la révolution de 1830... Il est temps de nuancer ces jugements.
C'est à cela qu'invite l'un des ouvrages les plus élogieux parus sur la question, Louis-Philippe, le Prince et le Roi, d'un universitaire britannique, Munro Price. Le professeur Price, quoiqu'il ait longtemps vécu et enseigné en France, n'entre pas dans nos querelles internes. Il ne voit le duc d'Orléans ni comme un usurpateur fils de régicide, ni comme un roi bourgeois confisquant au profit des riches la révolution de 1830. Libre de nos partis pris politiques et de nos différends jamais réglés, même s'il les connaît très bien, il a tout loisir de poser sur l'homme et sur l'oeuvre un regard dépourvu d'a priori, de les estimer à ce qu'il pense être leur juste valeur, de les critiquer à l'occasion, de les approuver souvent. En soustrayant le débat aux Français, il le dépassionne.
Un règne réparateur
D'un autre côté, et c'est là que le bât blesse un peu, la sympathie manifeste de Munro Price envers Louis-Philippe n'est pas dépourvue de subjectivité : s'il l'apprécie tant, c'est d'abord parce qu'il fut, et ne le cacha jamais, un anglophile, sinon un anglomane, convaincu, ouvertement admirateur du système politique anglais et qu'il essaya de l'acclimater chez nous. L'argument n'est pas le mieux choisi pour ramener l'opinion nationale du côté du Prince... Cela dit, et même si l'on n'adhère pas à cette vision, le livre de Price est intéressant par de nombreux points.
D'abord parce qu'il écrit d'une manière que la plupart des universitaires français abhorrent comme indigne d'eux, c'est-à-dire en mêlant la biographie à l'histoire politique, pour l'excellente raison que la vie du roi et son règne sont, en effet, indissociables. Ce choix, ordinaire dans le monde anglo-saxon, rend l'ouvrage agréable à lire et permet d'entrer dans les subtilités de la Charte, sa mise en oeuvre, ses échecs, ses succès sans éprouver le terrible ennui qu'inspirent la plupart des travaux français consacrés à l'histoire politique de la Restauration, qui leur interdit de sortir d'un cercle étroit de spécialistes.
Ensuite parce que Price choisit de mettre en valeur, peut-être parfois de façon exagérée, le rôle tenu auprès de Louis-Philippe par sa soeur, Madame Adélaïde. Caricaturée, vilipendée, la princesse n'avait pas fait jusqu'ici l'objet d'un travail de recherche sérieux. Voilà ce vide comblé et ce que l'on découvre réserve quelques surprises. On la savait intelligente, cultivée, indépendante, conseillère avisée, et la partisane la plus décidée de son frère, Price la montre moins voltairienne et plus féminine qu'on le pensait. Faut-il cependant conclure que sa mort, en décembre 1847, fut le coup fatal porté au régime ? Il y en eut d'autres et la disparition tragique, en 1842, du jeune duc d'Orléans fut certainement plus décisive.
Si tout cela peut se discuter, il est en revanche impossible de retirer au livre de Price sa principale qualité : rappeler, preuves à l'appui, combien les dix-huit années de règne du roi des Français furent bonnes et réparatrices pour la France et le monde. Sans doute continuera-t-on longtemps à reprocher au duc d'Orléans d'avoir, selon ses mots, « ramassé la couronne », mais Price pose la seule question valable : que serait-il arrivé s'il ne l'avait pas fait ? La réponse fait beaucoup pardonner à la monarchie de juillet.
Marie-Amélie, nièce de Marie-Antoinette
Trois femmes comptèrent dans la vie de Louis-Philippe : Mme de Genlis, qui l'avait élevé ; Adélaïde, sa cadette, et Marie-Amélie, son épouse. Si cette princesse s'impliqua de façon moins visible dans la politique de son mari et parut jouer essentiellement un rôle de mère modèle, qu'elle fut au demeurant, il ne faut pas sous-estimer son importance. Beaucoup de choses eussent été plus difficiles pour le duc d'Orléans s'il n'avait réussi, en 1809, à épouser une Bourbon-Siciles, et la propre nièce de Marie-Antoinette.
Cette union, qui donnait à la princesse, terrifiée par la perspective de rester fille, le statut conjugal tant attendu, et au prince la respectabilité perdue par le vote régicide de son père, ne fut pas un mariage de convenance et d'intérêts. Philippe et Amélie, qui s'étaient appréciés de prime abord, formèrent un couple très uni et sincèrement épris. Elle contribua à lui rendre sa place dans la famille royale et il lui en fut reconnaissant. Née et élevée pour être reine, elle assuma, quoique à regret, le rôle qui lui était échu, imposa un ton que la cour de son mari n'eût pas eu sans elle, et, surtout, aida puissamment à rétablir avec les autres dynasties des relations sur lesquelles reposaient l'essentiel de la diplomatie.
Florence Vidal, qui lui consacre une biographie, sait tout cela, et s'en montre agacée. Les "perfections" de Marie-Amélie, sa piété, sa dévotion, son dévouement conjugal, sa tendresse maternelle exacerbée, y compris envers le petit duc de Penthièvre, attardé mental mort à cinq ans, ses bonnes manières, sa charité composent un tableau édifiant qu'elle aimerait fracasser tant il jure avec nos moeurs modernes. Ambition impossible : la reine fut irréprochable. Alors, il convient de monter en épingle son milieu familial, et il est vrai que la cour de Naples, le couple étrange formé par ses parents, se prêtent aux critiques.
De déplorer que la jeune fille n'ait pas su se libérer de l'influence de leur éducation, comme si la chose était envisageable. De lui reprocher d'être restée un parfait produit du monde d'avant, de n'avoir pas compris la marche du progrès, d'avoir été conformiste, de « n'avoir pas réfléchi à la nature
de la pauvreté », quand « il eût été nécessaire et légitime de mobiliser son énergie pour comprendre les besoins de son temps »...
C'est, au terme d'un livre trop souvent ricanant, conclure en procureur d'un mauvais procès plutôt qu'en historien. Mieux vaut relire la biographie (Perrin, 1998) que Madame, comtesse de Paris, consacra à son aïeule. Peut-être, en effet, faut-il être reine pour parler d'une reine avec justice...
Vérité scabreuse
Jeté sans un sou sur les routes de l'exil à dix-neuf ans en compagnie de sa soeur, Louis-Philippe fit l'expérience, sinon de la pauvreté, du moins de la gêne. Il travailla pour gagner son pain et celui d'Adélaïde. Expérience qui ancra en lui une peur compulsive de manquer. Même rentré en France,même après avoir récupéré l'essentiel de sa fortune immense, même roi, il craignit de voir un jour ses enfants réduits à de telles extrémités et accumula afin de les préserver.
Rien d'étonnant s'il désira, pour établir l'un des cadets, l'héritage de la maison de Condé sur le point de s'éteindre. Le dernier prince avait soixante-dix ans, était le parrain du duc d'Aumale et testa, en effet, en faveur de son filleul. Peu après, le 28 août 1830, on le retrouvait pendu à l'espagnolette de sa chambre. Le suicide parut improbable. On cria au meurtre. On désigna la coupable, Mme de Feuchères, aventurière anglaise qui avait fait de la vie de son vieil amant un enfer. Elle héritait d'une fortune colossale, le reste allait à Aumale. La presse se déchaîna, accusant le roi d'avoir commandité un crime. En fait, la vérité, scabreuse, ne pouvait être révélée à la prude opinion de l'époque... Cette vérité, qu'il évacue en dix lignes méprisantes, Dominique Paladilhe, biographe du dernier prince de Condé, la connaît, mais elle ne permet pas d'instruire à charge contre les Orléans ; il n'en tient donc pas compte. Dommage car ce bon spécialiste du catharisme est d'ordinaire mieux inspiré.
Affaire policière
À l'aube du 18 août 1847, la duchesse de Choiseul-Praslin est retrouvée massacrée à coups de couteau dans sa chambre. Les soupçons se portent immédiatement sur le duc, qui se suicide sans avoir avoué. Dénouement sanglant d'un mariage qui avait réconcilié les noblesses d'Ancien Régime et d'Empire, la victime étant la fille unique du maréchal Sébastiani. Au-delà de ce fait divers prévisible, car tout Paris connaissait la mésentente du couple, les infidélités du beau Théobald, la jalousie maladive de Fanny que dix maternités avaient rendue obèse, c'est le procès du régime que l'opposition va instruire. Pourquoi n'a-t-on pas arrêté Choiseul dès la découverte du crime ? Lui a-t-on fourni le poison qui lui a permis d'échapper à la justice ? Est-ce son rang de pair de France, sa place dans l'entourage de la duchesse d'Orléans qui lui ont valu d'échapper aux procédures communes ? Le discrédit jeté sur le noble Faubourg pèsera lourd dans les événements de février 1848.
Pourtant, il a été très peu écrit sur le sujet, les descendants ayant toujours tenu à laisser dans l'oubli cette sordide affaire. Anne Martin-Fugier, spécialiste de l'histoire sociale du XIXe siècle, a choisi le biais de la version romancée pour présenter les faits. « Une nymphomane vertueuse », comme Maxime du Camp surnomma la pauvre duchesse, coupable d'aimer un mari qui ne l'aimait plus, en croisant les points de vue des témoins et des proches, brosse moins les détails d'une enquête policière trop évidente que ceux des préjugés d'un monde et d'une époque.
Anne Bernet L’ACTION FRANÇAISE 2000 du 4 au 17 février 2010
✓ Munro Price : Louis-Philippe, le Prince et le Roi ; Fallois, 480 p., 26 euros.
✓ Florence Vidal : Marie-Amélie de Bourbon-Siciles ; Pygmalion, 380 p, 22,90 euros.
✓ Dominique Paladilhe : Le Prince de Condé ; Pygmalion, 200 p., 22,50 euros.
✓ Anne Martin-Fugier : Une nymphomane vertueuse ; Fayard, 180 p, 19 euros.